LaBible fait l'objet de plusieurstraductions partielles envieil anglais à l'époque anglo-saxonne de l'histoire de l'Angleterre. La plupart sont en réalité desgloses du texte de laVulgate, qui constitue la version la plus répandue de la Bible dans l'Occident chrétien. Leur but est de faciliter la compréhension du texte par un clergé dont la maîtrise dulatin n'est pas forcément bonne. Néanmoins, lalittérature vieil-anglaise peut également s'enorgueillir de traductions de passages de la Bible qui ne sont pas des gloses, et qui existent indépendamment du texte latin.
Cette démarche de traduction se poursuit après leHaut Moyen Âge, avec desversions de la Bible enmoyen anglais.
LeLivre des Psaumes connaît plusieurs traductions en vieil anglais. L'évêque de SherborneAldhelm (mort en 709) a longtemps été considéré comme l'auteur de la traduction en vers et en prose qui figure dans lePsautier de Paris (Fonds latin 8824,Bibliothèque nationale de France), mais cette attribution n'a plus cours depuis la fin duXIXe siècle. La plus ancienne version attestée des Psaumes en vieil anglais est la glose interlinéaire en dialectemercien qui figure dans lePsautier Vespasien, rédigé entre 725 et 775. On connaît treize autres psautiers avec des gloses en vieil anglais, dont onze remontent à l'époque anglo-saxonne[1],[2]. Les plus anciennes sont celles rédigées à l'encre rouge dans lePsautier de Blickling (en) (Pierpont Morgan Library, M. 776), qui datent probablement du début duIXe siècle[3],[4]. La plus tardive apparaît dans lePsautier d'Eadwine, un manuscrit duXIIe siècle. LePsautier Tiberius, qui date du milieu duXIe siècle, inclut une glose interlinéaire continue des psaumes[5].
Bède le Vénérable aurait produit une traduction de l'Évangile selon Jean peu avant sa mort, en 735. Cette traduction n'est connue qu'à travers le récit de la mort de Bède par Cuthbert de Jarrow[6]. Il faut attendre leXe siècle pour voir se multiplier les efforts de traduction. Le roiAlfred le Grand fait ainsi traduire des passages duPentateuque en préambule des lois qu'il promulgue, et c'est peut-être lui l'instigateur duPsautier de Paris. Entre 950 et 970, lesÉvangiles de Lindisfarne reçoivent une glose en dialectenorthumbrien de la main d'Aldred le Scribe, qui rédige également une préface nommant les scribes et illustrateurs responsables du manuscrit. Un prêtre nommé Farman rédige vers la même période une glose de l'évangile selon Matthieu qui est conservée dans lesÉvangiles de Rushworth[7]. Vers 990 apparaît une version complète des quatreÉvangiles ensaxon occidental. Il subsiste sept copies de cesÉvangiles du Wessex (en), ce qui laisse supposer qu'ils ont été largement diffusés à l'époque. C'est également vers 990 qu'Ælfric rédige les traductions duLivre de Josué et duLivre des Juges qui figurent dans l'Hexateuque vieil-anglais aux côtés des quatre Évangiles.
Trois manuscrits de la fin duXIIe siècle présentent des textes en vieil anglais malgré leur date de composition tardive : Royal 1 A.xiv (British Library), Bodley 441 et Hatton 38 (Bibliothèque bodléienne). Ce dernier est rédigé dans la variante dusaxon occidental parlée dans leKent[8],[9]. Ces manuscrits comprennent les quatre Évangiles, avec une section (Luc 16.14 à 17.1) manquante à la fois dans Hatton 38 et Royal 1 A.xiv[10].
D'aprèsBède le Vénérable, le poèteCædmon se serait inspiré de la Bible pour produire des poèmes en vieil anglais, mais il ne fait pas œuvre de traduction à proprement parler. Lemanuscrit Junius, qui inclut quatre poèmes d'inspiration biblique, lui a longtemps été attribué, mais les chercheurs s'accordent à les considérer comme l'œuvre de plusieurs poètes anonymes. Il s'agit d'adaptations duLivre de la Genèse (Genèse A etGenèse B), duLivre de l'Exode (Exode), duLivre de Daniel (Daniel), et d'un dernier poème moins directement inspiré de la Bible (Le Christ et Satan).