Untract,prospectus,papillon[1],flyer, unefeuille volante, unpamphlet auCanada francophone oumanifeste enSuisse francophone, est untexte ou unepublicité sur supportpapier qui est distribué de la main à la main dans lesespaces publics, en particulier sur lestrottoirs, ou directement déposé dans lesboîtes aux lettres par des personnes employées à cette tâche ou agissant parmilitantisme afin de faire passer des idées, de promouvoir un produit ou d'annoncer un événement artistique, culturel ou politique. Lorsque l'objet est purementcommercial, on parle plutôt de prospectus[2].
Le tract a pour but de communiquer un maximum d'informations pertinentes à un maximum de gens présents dans un lieu donné. Le tract peut être « artisanal », dans le cas d'uneaction directe par exemple, imprimé et rédigé avec les moyens du bord, ou dans le cadre d'une organisation plus importante, imprimé par un professionnel, avec une meilleure qualité, en couleurs et sur un support plus solide.
La création et la distribution d'un tract peuvent être soumises, en fonction du droit national, à diverses obligations, restrictions et mentions légales.
Suivant que l'éditeur est un particulier, une entreprise, une association ou un autre organisme, les mentions légales diffèrent. Par exemple, une société doit obligatoirement indiquer son numéroSIREN[3]. L’article 3 de la loi du sur la liberté de la presse précise que les tracts devront porter l’indication du nom et du domicile de l’imprimeur[4].Une rumeur très répandue laisse croire qu'il s'agit de la société qui réalise l'impression alors que le terme « imprimeur » se comprend par l'éditeur, la personne (morale ou physique) qui met en place le tract.[réf. souhaitée]
Contrairement à une idée souvent répandue, les tracts électoraux comportant les couleurs, bleu, blanc, rouge, ne sont pas interdits. Seules les affiches et circulaires le sont[10]. Une jurisprudence du Conseil d'État du indique que « cette interdiction, qui n'est prévue que pour les affiches et circulaires, ne trouve pas à s'appliquer aux tracts »[11].
Sous l'Ancien Régime, les informations circulent sous la forme de libelles,pamphlets, placards, canards etaffiches. Ces documents se composent souvent de plusieurs pages, d'une dizaine à une cinquantaine[12]. Tout indique que la publicité par tract s'épanouit vraiment à partir des années 1670-1680[13]. En revanche, le tract contemporain gagne en légèreté et le message est délivré sur une page ou deux, quand il ne se réduit pas à un simple slogan imprimé sur le recto d'une feuille volante. Dans un souci d'efficacité et pour créer un « buzz », le support des messages se renouvelle en permanence. Si le tee-shirt et la casquette sont désormais des supports classiques de communication, le message s'inscrit sur des supports de plus en plus originaux à l'exemple detongs, qui, distribuées et utilisées sur la plage, impriment à chaque pas sur le sable un acronyme de parti politique ou le logotype d'une marque.
Tract ronéoté lors de la grève du Joint français - 7e semaine de grève totale - recto, 1972
Les tracts politiques fournissent une illustration vivante des mouvements d'opinion publique pour l'historien des mentalités pour qui ils constituent dessources primaires importantes. Ils sont très spontanés dans leur contenu et inventifs dans leur forme. En raison de leur mode de production, ils échappent à la censure de l'édition officielle et au dépôt légal, d'où la difficulté des historiens à les retrouver. Mais les historiens restent vigilants quant à leur interprétation, dans la mesure où le tract est toujours publié à des fins de propagande pour influencer le cours des événements[Notes 2],[14].
Le tract publicitaire (de plus en plus souvent désigné par l'anglicismeflyer) est très courant dans lecommerce. L’appellation de « tract publicitaire » est un terme générique utilisé pour désigner un feuillet volant imprimé destiné à faire la promotion d’une activité, d’un nouveau produit, d’une offre commerciale, d’une ouverture de magasin et autres. Plus globalement, le tract publicitaire sert à mettre en valeur les qualités d'un produit, d'un appareil ou d'un service à des fins publicitaires.
Les petites entreprises (TPE, PME), les commerçants (restaurants, magasins, centres esthétique, centres de sport, etc.) ou encore les acteurs du monde culturel (salles de concerts, associations, musées, discothèques, etc.) optent souvent pour ce type decommunication en raison de sa simplicité.
La conception d’un tract publicitaire doit prendre en compte différentes choses, par exemple :
Déterminer la cible ;
Attirer l’attention du lecteur ;
Ne pas négliger le graphisme et la typographie ;
Choisir une bonne accroche ;
Prioriser des informations ;
Choisir le bon format ;
Tenir compte des mentions légales en particulier et des règles de droit en général (droit à l'image, d'auteur concernant les images, photos, logos et typographies utilisés, etc.).
↑On trouve en France des collections de tracts politiques à laBibliothèque nationale de France. Le département philosophie, histoire, sciences de l'homme possède une importante collection de tracts politiques conservés en recueils : tracts électoraux classés par élection ou tracts politiques classés par thème ou par collectivité auteur (parti politique, organisation syndicale). On distingue notamment dans cette collection les tracts de laguerre d'Algérie conservés sous la cote 4 Lk8 3537 (Tracts, 1-8) et les tracts demai 1968 - près de 20 000 - conservés sous la cote 4 Lb61 600 (1968) et qui ont fait l'objet d'une exposition à la BnF à l'occasion du quarantième anniversaire des événements de mai. Le département de la réserve conserve également certains des tracts les plus précieux comme ceux de laRésistance, et pour laguerre d'Algérie, ceux du bureau psychologique de la10e région militaire (Rés. Fol Lk8 3172) et du FLN (Rés. Fol Lk8 3173).
Morin, Marie-Renée, « La collecte des tracts de par le Service de l'histoire de France » inMélanges Kleindienst, Thérèse, 1985,p. 217-223.
Vouillot, Bernard, « Traitement et collecte des sources de l'histoire de France à la Bibliothèque Nationale » inRevue de la Bibliothèque Nationale,no 49, 1993,p. 8-10.