Située sur la frange Ouest du département de l’Aube, le territoire de Traînel d’une superficie de1 999 hectares s’inscrit dans la région naturelle de la Champagne Crayeuse au cœur d’une petite région naturelle du Pays de l’Orvin. Le finage communal se caractérise par un paysage de plaine largement occupé par les terres agricoles entrecoupé suivant un axe Est-Ouest par la vallée de l’Orvin[1].
La commune est dans larégion hydrographique « la Seine de sa source au confluent de l'Oise (exclu) » au sein dubassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Orvin, un bras de l'Orvin et le ruisseau de la Madeleine[2],[Carte 1].
Le territoire communal est couvert par leschéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassée Voulzie ». Ce document de planification concerne le territoire du bassin versant de l'Armançon qui s’étend sur 1 710 km2 et se répartit sur trois départements (l'Aube, l'Yonne et laMarne). Le périmètre a été arrêté le, le diagnostic a été validé le. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat mixte ouvert de l’eau potable, de l’assainissement collectif, de l’assainissement non collectif, des milieux aquatiques et de la démoustication (SDDEA), dont le siège est àTroyes[4].
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[5]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfb, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais sans saison sèche[6]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique altéré[7] et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[8]. Elle est en outre dans lazone H1b au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[9],[10].
Au, Traînel est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle est située hors unité urbaine[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nogent-sur-Seine, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[16]. Cette aire, qui regroupe 19 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (87,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (80,5 %), forêts (7,5 %), zones agricoles hétérogènes (6,9 %), zones urbanisées (4,8 %), prairies (0,3 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'onomastique permet de soupçonner que la famille procède d'un Anseau figurant parmi les individus excommuniés par l'archevêque de Sens en 977, comme étant partisan du comte de Sens et lui interdisant l'entrée dans la cité[23].
La branche aînée est en principe avantagée par le fait qu'elle contrôle le chemin de communication reliant deux villes de foires où résident les comtes de Champagne : Provins et Troyes. Ce chemin franchit la Seine au gué de la Motte-Tilly, passe sous les murs du château de Traînel, poursuit par le château de Villechat[24] (à la hauteur du hameau de la Chaume), traverse laforêt de Lancy, et rejoint dans la vallée de la Vanne la voie de Sens à Troyes au château de Mauny (Bagneaux). Ce long parcours de détournement est imposé par le fait que la seigneurie deNogent-sur-Seine est hostile à la Maison de Champagne.
Ruine du chemin, installation à Villeneuve-aux-Riches-Hommes
Mais avant la fin duXIIe siècle, vers 1190, le comte de Champagne parvient à acquérirNogent-sur-Seine qui devient une châtellenie comtale, et dès lors, la route peut enfin traverser la Seine à Nogent. En reliant directement Provins et Troyes, elle enrichit la branche cadette, celle des sires de Marigny. Les aînés des Traînel tentent alors de rétablir leur fortune en s'installant vers 1200 dans un nouveau château àVilleneuve-aux-Riches-Hommes, à mi-chemin entre Nogent-sur-Seine et Villeneuve-l'Archevêque/Villeneuve-sur-Vanne[25]. La démarche est vouée à l'échec, car le nouvel axe ne parvient pas à drainer le commerce. De plusPont-sur-Seine(confié à GarnierIer, frère d'AnseauIer < père de Pons II le Jeune), devient une châtellenie comtale avant 1170 (dès 1147 ?), échappant alors aux Traînel. La branche aînée est menacée par le déclin...
Le tissage de la toile de chanvre, et la draperie de la laine sont des activités notables de la ville. Les tisserands sont une vingtaine dans les années 1770-1790. Les drapiers sont entre deux et quatre à exercer. Tannerie et meunerie sont peu actives. La bourgeoisie est en lien avec celle de la cité de Sens.
La famille seigneuriale ne réside plus à Traînel depuis longtemps. Pour autant, les ruines du château sont entretenues.
Jusqu'à la Révolution, Traînel est de l'intendance et de la généralité de Paris, de l'élection de Sens et du bailliage de Troyes. Il est le chef-lieu d'un doyenné appartenant à l'archidiaconé de Sens, membre du diocèse de Sens.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[30].
En 2022, la commune comptait 1 064 habitants[Note 4], en évolution de −0,84 % par rapport à 2016 (Aube : +0,7 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Cimetières de l'époque franque aux lieux-dits 'Croix Meurtrat' et 'Croix Blanche'.
Le bourg est fortifié. Il abrite une chapelle paroissiale dédiée à saint Antoine (auj. de la Maison de retraite). Le faubourg oriental dispose d'une église paroissiale, attenante au cimetière, dédiée à saint Gervais. L'Église Saint-Gervais, la Chapelle de la Maison de retraite et la Ferme du château font l’objet d’une identification au titre des éléments bâtis remarquables; de même, les bâtiments et la chapelle de la Ferme de la Madeleine situés au Sud-Est de l’agglomération.
L'Église Saint-Gervais et Saint-Protais se trouvait extra-muros au lieustabulas cité auXIe siècle. L'église sous le vocable de saint Gervais est le siège de la paroisse sous la protection de saint Gervais et saint Protais ; elle était aussi le siège du prieuré éponyme. Le prieuré dépendait de l'abbaye de Cormery depuis sa donation par Ponce, seigneur de Traînel et Pont et Richier, évêque de Sens, en 1079.
Prieuré de femmes qui dépendait de l'abbaye du Paraclet ayant été fondé par le don de l'église par Gaudri et entériné par Hugues de Toucy, évêque de Sens au milieu duXIe siècle.AnseauIer de Traînel les prit sous sa protection et leur fit des dons pour assurer la fondation du prieuré. Ce prieuré était hors des murs et Ermenjart, abbesse du Paraclet fixait à vingt-cinq le nombre maximum de religieuses qui pouvaient y être. Les guerres en Champagne les forcèrent à se réfugier à Melun en 1629, puis à Paris en 1653. En 1786, leurs revenus était de plus de 1800 livres.
Le château domine la ville. Il est installé sur la ligne de crête. Il semble doté de vastes salles souterraines. Il comprend une enceinte fortifiée qui englobe une église (siège de la paroisse Notre-Dame) détruite pendant la révolution. Il y avait le Chapitre de la Trinité qui y était installé depuisAnseau II avant 1164. La nomination au chapitre était au seigneur et les dignités étaient : doyen, chantre, trésorier et sous-chantre. Le chapitre a compté jusqu'à douze personnes. Il est réduit à six en fin deXVIIe siècle et alors qu'elle était élective, la charge de doyen revint alors au plus âgé. Le chapitre avait son église collégiale dans l'enceinte du château. Elle brûlait avant 1459 pour être relevée mais brûlait de nouveau en 1551. Le chapitre décidait de créer un nouvel édifice sur la route de Sens, au faubourg de la Trinité et les travaux commencèrent en 1561. C'est aveu de 1560 qui recense les revenus du chapitre : des dîmes à Charmoy, des terrages àCourceaux etFontaine-Fourches. La seigneurie de Fourche avec le château et la Motte-Bonnet et le moulin Tannoy. Plus de 20 arpents de prés à la Motte-Tilly, des coûtumes à Ossey, st-Flavit, à Traînel même des coutûmes, un moulin à drap, un labourage.
Guillaume Jouvenel des Ursins : fils du prévôt (royal) de Paris, d'origine troyenne et ardent Armagnac, il se retrouve naturellement dans le camp du dauphin Charles. Il est présent à Reims lors de la cérémonie du sacre en compagnie de Jeanne d'Arc. Nommé capitaine de Villeneuve-le-Roi (alias -sur-Yonne) quand les Anglais quittent les lieux. Bailli de Sens. Devient chancelier du royaume de France pour Charles VII. Il achète la seigneurie de Traînel. Au changement de règne, Louis XI le fait incarcérer comme beaucoup d'autres serviteurs de Charles VII. Libéré, il redevient chancelier du royaume. Il achète la seigneurie de Thorigny (-sur-Oreuse) pour sa femme. De nombreux tableaux, dessins et enluminures le représentent.
Jehan Thomas de Belleville. Receveur de Traînel. Sa fortune acquise lui permet d'acquérir la seigneurie de Thorigny (-sur-Oreuse) quand son bailleur Jouvenel des Ursins se sépare de cette terre. Il va dès lors quitter Traînel. Époux de Perrette de Villiers, qui porte les armoiries des Villiers-de-L'Isle-Adam (clé de voûte de l'église de Thorigny). Le couple a possédé des bois dans la vallée de l'Oise. Ses armoiries se retrouvent sur les bornes armoriées de laforêt de Lancy, sur une borne de Notre-Dame des Roches (Thorigny) et sur une clé de voûte de l'église de Thorigny.
Laurent Collot (ou Colot), descendant probable de Germain Colot, chirurgien et opérateur du roi, est né à Tresnel vers 1500. Il apprit la méthode du grand appareil de Octavian de Ville. Il s'installa à Paris lorsqu'Henri II l'engagea en 1556 comme chirurgien ordinaire de la Maison royale.Ambroise Paré parle de lui avec éloge. Il meurt vers 1572. Il appartient à une famille qui, pendant plus d'un siècle et demi, pratiqua presque seule en France la taille, par la méthode dite haut appareil[38].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)