Latoux est unacte réflexe déclenché par l'irritation de zonesréflexogènes ettussigènes, destiné à protéger lesvoies aériennes, en évacuant des corps obstruant ces voies et les sécrétions bronchiques. C'est une expiration brusque et bruyante précédée et suivie d'une inspiration forcée, elle peut être accompagnée d'un son ditglottique.
Les toux peuvent être classifiées par rapport à plusieurs critères :
la durée :
touxaiguë dont la durée est inférieure à 3 semaines ;
touxchronique dont la durée est supérieure à 3 à 8 semaines, le seuil de 3 semaines sans améliorations est habituellement retenu[2] ;
la production :
toux productive ou encombrée, populairement connue aussi comme « toux grasse », avec production abondante de glaires et mucosités et encombrement des voies respiratoires, nécessitant parfois l'action d'un kinésithérapeute dans l'aide à l'expectoration de cette production ;
toux non-productive souvent d'irritation, populairement connue aussi comme « toux sèche », principalement réflexe (dans certains cas particuliers,nerveuse) et n'évacuant pas de matériaux épais ni abondants ;
la cause :
les toux d'évacuation sont généralement provoquées par la présence d'un corps obstruant les voies respiratoires (ex : eau lors de lanoyade) ;
les toux d'irritation sont généralement provoquées par un facteur irritant, qu'il soit extrinsèque (ex : fumées) ou intrinsèque (ex :réaction inflammatoire humorale).
Lesétiologies associées à chacune de ces catégories sont très différentes. La toux est un motif fréquent de consultation chez le généraliste et chez le pneumologue (10 % à 30 % des consultations[3]).
La toux consiste à bloquer la circulation de l'air dans les voies aériennes par fermeture musculaire de laglotte après une inspiration forcée, puis à augmenter la pression intra-thoracique par contraction des muscles respiratoires. Cela entraîne une augmentation de la pression de l'air piégé dans les voies aériennes. Un relâchement rapide de la glotte permet une expulsion de l'air à haute vitesse du fait du différentiel de pression avec l'extérieur, entraînant avec lui les éléments présents dans lesvoies respiratoires (centrales et périphériques).
« La toux débute par une inspiration profonde, rapide, dont le volume, supérieur auvolume courant, est très variable. Cette phase inspiratoire est suivie d’une phase de compression gazeuse, d’une durée moyenne de 0,2 sec, liée à la contraction desmuscles expiratoires, essentiellement abdominaux, et d’une fermeture pratiquement simultanée de laglotte. Durant cette véritable période decontraction isométrique des muscles, les pressionspleurales etalvéolaires atteignent des valeurs instantanées considérables pouvant aller jusqu’à 300 cm d'eau. Une contraction brève dudiaphragme précède l’ouverture rapide et active de la glotte et donc l’expulsion d’air à une vitesse initiale de 6 à 12l.sec-1, la vitesse de l’air expiré atteint alors 250 m.sec-1, soit proche de la vitesse du son. Ce pic de vitesse dure environ 0,3 à 0,5 sec et est suivi par un plateau lié aucollapsus desvoies aériennes secondaire au mécanisme de compression dynamique extrinsèque[1]. »
La toux est un acteréflexe, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une réponse automatisée et non stéréotypée de l'organisme, déclenchée par l'activation d'un circuit neuronal, ayant pour conséquence une désorganisation de la ventilation. Ce circuit est constitué d'un ou plusieurs neurones afférents en relation avec des récepteurs réflexogènes, des neurones situés dans letronc cérébral qui forment le centre de la toux, et enfin des neurones efférents commandant les muscles respiratoires dont le diaphragme et les muscles laryngés.
Une toux est ditechronique, si après plusieurs semaines elle ne disparaît pas spontanément. C'est alors un signe d'alerte pour le médecin[4]. Même si aucune cause n'est retrouvée, elle peut être invalidante ou nuire à la qualité de vie[5] :
labroncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) caractérisée par une toux matinale avec expectorations est fréquente (5 % des toux chroniques) et évolue vers une toux irréversible[4] ;
l'asthme et certains états allergiques peuvent se traduire par une toux chronique[4] ;
80 % des toux chroniques ont une cause identifiée par le malade ou le médecin… et amélioré par un traitement adapté dans 75 % des cas. Les 20 % restants sont associés à un « syndrome d’hyper-réactivité sensorielle des voies aériennes », ces dernières réagissant pour unstimulus habituellement sans conséquence[7].
Les gouttelettes desalive projetées (gouttelettes de Plüge[8]) font de la toux et de l'éternuement des facteurs decontagion. On protège son entourage des germespathogènes en toussant contre son bras et non dans sa main, qui est un important vecteur de contamination.
La toux concerne environ 20 % de la population générale, elle représente 20 % des consultations enpneumologie et 5 % des nouvelles consultations enmédecine générale[9].
Laprévalence de la toux chronique est comprise en 8 et 10 % de la population adulte[10], avec une prédominance féminine[11].