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Latourelle est un dispositif placé sur un véhicule (avion,bateau,blindé) qui permet d'orienter l'armement dont elle dispose, tout en le maintenant sous protection.
Elle se distingue de labarbette, de fonction identique, par sa protection mobile qui peut s'étendre même au toit, alors que dans une barbette le blindage est fixe et l'arme reste à ciel ouvert.
Il existe de nombreux types de tourelle, dont le mouvement peut être manuel ou motorisé ; certaines peuvent même être entièrement automatisées, ne requérant pas la présence de servants pour les armes qu'elles contiennent. La gamme d'armes embarquées dans des tourelles va de lamitrailleuse aux pièces d'artillerie de plusieurs dizaines de centimètres decalibre.

La tourelle s'imposa dans les marines de guerre avec l'augmentation du calibre et de la masse des pièces d'artillerie. Le nombre des canons de chaque navire dut alors être réduit pour conserver la stabilité sur l'eau, et il convenait d'utiliser chacun de la façon la plus efficace, en augmentant leur champ de tir. Un des premiers exemples de navire équipé d'une tourelle fut leMonitor, utilisé pendant laguerre de Sécession, suivi duHMS Captain deCowper Phipps Coles, en1869, premier navire de haute mer doté d'une artillerie en tourelle. Cependant, peu de temps après sa mise en service, le, leCapitain chavira, démontrant la difficulté d'employer simultanément des tourelles et des voiles.

Les Britanniques réglèrent le problème en abandonnant la propulsion à voile dès1871, avec les deux navires de laclasse Devastation. À la fin duXIXe siècle, l'emploi de la tourelle s'imposa sur les plus grosses unités des marines de guerre, comme lesnavires de ligne ou lescroiseurs cuirassés. Les unités plus légères, comme les croiseurs protégés et lestorpilleurs gardèrent encore longtemps un armement sur pivot, protégé par un simplebouclier, plus rapide àpointer et plus léger.
Sur la plupart des navires, les canons équipant les tourelles étaient encore à chargement par la bouche. La généralisation du chargement par laculasse allait accroître la cadence de tir, tout en évitant aux servants de s'exposer ; cependant, les obus de plus en plus lourds exigeaient souvent des machines à charger, obligeant encore à ramener la pièce à une certaine position dehausse, voire desite pour introduire la munition, ce qui retardait d'autant l'ouverture du feu. Par la suite, on développa des mécanismes solidaires du canon, ce qui permit de le charger dans n'importe quelle position.
Dans la marine impériale allemande (Kaiserliche Marine), les tourelles étaient nommées, de laproue à lapoupe : « Anna », « Berta » (Berthe), « Cäsar » (César) et « Dora ». Dans lamarine britannique, les équivalents étaient : « A », « B » pour les tourelles avant, « X » et « Y » pour les tourelles arrière, ainsi que « P » et « Q » pour des tourelles centrales (puis « R », « S », etc ...)[1].
LeTroisième Reich a utilisé à partir de 1934 pour sa marine de guerre (Kriegsmarine) de nouvelles dénominations - variantes - issues de l'alphabet radio allemand, soit pour les tourelles avant : « Anton » (Antoine) au lieu de « Anna », et « Bruno » au lieu de « Berta », les dénominations des tourelles arrière ne changeant pas.

Hormis quelquesautomitrailleuses antérieures, le premier usage terrestre notable d'une tourelle apparut sur le char françaisRenault FT. La formule de l'armement orientable sur 360° sur un véhicule blindé connut un succès tel que la plupart des blindés l'adoptèrent. Elle permet de s'aventurer au cœur de la zone ennemie en engageant les objectifs et les menaces de tous côtés.
Seuls quelqueschasseurs de chars etcanons automoteur conservaient un armement en casemate, car ils étaient censés se déployer en appui derrière les forces amies. De plus cela permettait de monter facilement des canons très puissants sur des châssis qui auraient été incapables de les embarquer en tourelle. Le char à plusieurs tourelles fut en vogue au cours desannées 1930, en particulier chez lesBritanniques et lesSoviétiques, afin d'engager plusieurs objectifs simultanément. Mais l'expérience montra de multiples inconvénients : la coordination du tir était quasiment impossible, le champ de tir de chaque tourelle était réduit, et le véhicule était plus volumineux du fait de son équipage accru. La formule du plus gros canon possible dans une tourelle unique redevint rapidement la norme.
Les premières tourelles de blindés, légères, tournaient par l'action du tireur qui opérait debout, une épaule appuyée sur la crosse de l'arme. Le calibre des armes et la masse des tourelles allant croissant, on dut recourir à la motorisation utilisant l'énergie du moteur principal ou des moteurs électriques. Mais on garda un système de secours manuel, manivelle et système démultiplicateur, pour les cas de panne ou lorsqu'on voulait employer le char à l'arrêt. Ce mode de pointage allongeait l'opération (un tour complet de la tourelle d'unchar Tigre prenait par exemple 720 tours de manivelle), mais la rendait aussi plus discrète.
Tout d'abord monoplaces, les tourelles devinrent bi- puis triplaces, en particulier sous l'impulsion des Allemands. Même si la tourelle devenait plus volumineuse, cet effectif accru des servants permettait une meilleure répartition des rôles. La formule regroupant un chef de véhicule, dégagé de la charge de l'arme principale, pouvant observer le champ de bataille et y trouver les objectifs, et un tireur et un pourvoyeur, respectivement pointant et approvisionnant l'arme, démontra sa supériorité au début de laSeconde Guerre mondiale.

La tourelle est toujours un élément clef des véhicules de combats actuels. On la retrouve sous une forme conventionnelle comme partie supérieure des véhicules de cavalerie ou d'infanterie (ex :Char Leclerc ouVBCI), abritant une partie de l'équipage, l'armement principal (canon) ainsi que des dispositifs d'observations, de contre-mesure ou encore des stocks de munitions. Les tourelles disposent maintenant de systèmes degyrostabilisation permettant de conserver une visée stable en dépit des mouvements du châssis du véhicule.

Les technologies modernes ont permis l'apparition de tourelles et tourelleaux téléopérés, dont les mouvements d'orientation et les opérations relatives à l'armement sont effectués depuis un poste de commande déporté.Cette configuration permet de réduire l'effectif nécessaire pour utiliser le véhicule et offre une meilleure protection à l'équipage restant, puisqu'il est possible de placer le poste de commande dans une partie mieux protégée, par exemple la caisse ou lechâssis du véhicule.
Les tourelleaux téléopérés sont des tourelles de plus petites dimensions réservées aux armements de petit et moyencalibres. Ces tourelleaux sont utilisés comme armement principal ou secondaire pour le combat direct et peuvent être intégré sur les véhicules decombat, detransport de troupe, ou encore d'artillerie.
Les premiers armements aériens orientables furent d'abord montés sur des pivots, mais on passa rapidement à l'utilisation d'armes sur rail circulaire, permettant au servant un meilleur champ de tir. La vitesse des avions augmentant, le besoin de protéger l'équipage des éléments et d'améliorer l'aérodynamisme poussa à vitrer ces tourelles non protégées, puis à les blinder. La rotation de la tourelle, tout d'abord manuelle, se fit électrique en fonction du poids de l'ensemble. L'évolution suivante, à la fin de laSeconde Guerre mondiale, fut l'emploi de dispositifs de télécommande, qui permettait au servant de rester abrité dans un compartiment pressurisé au lieu de s'exposer près de l'arme.
L'armement orientable en tourelle concerna surtout lesaéronefs lourds, trop peu manœuvrables pour pointer rapidement un armement fixe. La vocation de ce type d'armement est donc plutôt défensive ; quelques tentatives en sens inverse furent décevantes, comme leBoulton Paul Defiant. Il valait mieux employer la masse et la place dans l'appareil à l'amélioration de la maniabilité, de la vitesse et de la puissance de l'armement, alors que la tourelle représentait un gaspillage. De plus, cela requérait des avions multiplaces et donc plus lourds, et posait de nombreux problèmes de coordination entre le tireur et le pilote.
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