| Course | |
|---|---|
| Étapes | 21 |
| Date | 11 juillet au |
| Distance | 3 875 km |
| Pays traversé(s) | |
| Lieu de départ | |
| Lieu d'arrivée | |
| Partants | |
| Vitesse moyenne | 39,983 km/h |
| Vainqueur | |
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| Deuxième | |
| Troisième | |
| Classement par points | |
| Meilleur grimpeur | |
| Meilleur jeune | |
| Super-combatif | |
| Meilleure équipe |
LeTour de France 1998 est la85e édition duTour de France cycliste. Il commence àDublin, enIrlande, le11 juillet et se termine àParis le, après 21 étapes pour 3 875 km. Cette date inhabituelle est due à la concurrence de laCoupe du monde de football 1998 organisée en France. Il est remporté par l'ItalienMarco Pantani, devant l'AllemandJan Ullrich et l'AméricainBobby Julich. Ce Tour de France est marqué par plusieurs affaires de dopage, dont l'affaire Festina, qui entraînent l'exclusion ou le départ de plusieurs équipes.
Le grand départ du Tour a lieu àDublin, enIrlande : il s'agit du treizièmedépart à l'étranger depuis la création de l'épreuve en1903, et du premier depuis une île[1]. LaCoupe du monde de football 1998 étant organisée enFrance, le départ du Tour est décalé pour des raisons d'attention médiatique et de maintien de la sécurité : il s'effectue donc plus tard que lors des éditions précédentes, le[1].
Les premières négociations à propos d'un éventuel grand départ en Irlande remontent au mois d'octobre 1996, le gouvernement irlandais ayant réuni une somme de 2 millions delivres irlandaises pour assurer le financement de l'évènement[2]. L'accord est officialisé au mois d'avril 1997[3] et les autorités du pays espèrent alors des retombées importantes pour l'économie locale, à hauteur de 30 millions de livres irlandaises[4].
Le parcours est dévoilé le, lors de la présentation officielle auPalais des congrès de Paris[5]. L'ensemble du tracé comporte 3 875 km répartis en 21 étapes, dont un prologue et deux contre-la-montre[6]. Un seul jour de repos est prévu dans le département de l'Ariège[6]. Avec 248 km, la4e étape entrePlouay etCholet est la plus longue de cette édition, tandis que la dernière étape entreMelun etParis, est l'étape en ligne la plus courte. L'arrivée finale est jugée sur l'avenue des Champs-Élysées[7],[6]. Plusieurs villes accueillent une étape pour la première fois, à savoir Dublin,Enniscorthy,Cork, Plouay,Châteauroux,Meyrignac-l'Église,Corrèze,Montauban,Tarascon-sur-Ariège,Le Cap d'Agde,Frontignan,Vizille,Albertville,Neuchâtel,La Chaux-de-Fonds,Autun,Le Creusot etMontceau-les-Mines. Le Tour comporte également deux arrivées en altitude inédites auPlateau de Beille et auxDeux Alpes[6]. Lecol du Galibier, à 2 642 mètres d'altitude, est le plus haut sommet du parcours[6].
Comme à son habitude, le Tour commence par unprologue, entièrement tracé dans le centre historique de Dublin[1]. L'Irlande accueille également les deux premières étapes, avant le retour en France des coureurs. Le parcours rend hommage àStephen Roche etSean Kelly, deux anciens champions cyclistes irlandais impliqués dans l'organisation : ainsi, le départ réel de la première étape est donné depuis le village natal de Stephen Roche, tandis que la deuxième étape traverseCarrick-on-Suir, la commune de résidence de Sean Kelly[1],[8].Seamus Elliott, premier Irlandais vainqueur d'étape et porteur dumaillot jaune sur leTour de France 1963, est également mis à l'honneur par les organisateurs de l'épreuve qui déposent une gerbe sur sa tombe à la veille du grand départ[9],[10].
Le retour en France s'effectue en avion pour les coureurs[11], et en bateau, à bord du navireKoningen Beatrix pour les véhicules et l'équipement[12]. DepuisRoscoff en Bretagne, le parcours se dirige ensuite vers la régionCentre et leLimousin. Deux étapes de transition conduisent ensuite les coureurs versPau, point de départ d'une traversée desPyrénées en deux étapes. Après la journée de repos, trois étapes de transition conduisent le peloton vers lesAlpes, où trois étapes de montagne sont organisées. Le Tour fait ensuite étape enSuisse, avant une transition vers laBourgogne, où se déroule le contre-la-montre à la veille de l'arrivée finale[1].
La société organisatrice du Tour de France,Amaury Sport Organisation, réduit le nombre d'équipes participantes de 22 à 21 pour cette édition, dans l'espoir de limiter le nombre de chutes survenues la première semaine lors des précédentes éditions[13]. La liste des seize premières équipes qualifiées sur la base duclassement UCI au est annoncée en février. Il s'agit des équipesFestina,La Française des Jeux,Gan,Casino,Mapei,Saeco,Mercatone Uno,Polti,ONCE,Banesto,Kelme,TVM,Rabobank,Telekom,Lotto, etUS Postal[14]. En juin, à l'issue duTour d'Italie et duCritérium du Dauphiné libéré, quatrewild-cards sont attribuées aux équipesAsics-CGA,Riso Scotti,Vitalicio Seguros etCofidis. La formationBigMat-Auber 93 bénéficie quant à elle d'une invitation spéciale[15].
Chaque équipe étant composée de neuf coureurs, c'est donc un total de 189 participants qui s'élancent deDublin le[7]. La présentation des équipes est organisée la veille devant la porte d'entrée duTrinity College[16].
L'Italie est la nation la mieux représentée avec 51 coureurs engagés. Elle devance la France, qui compte 38 représentants, et l'Espagne, avec 29 engagés[17].Jörg Jaksche, membre de l'équipePolti, est le plus jeune coureur au départ, âgé de21 ans et353 jours, tandis que le plus vieux estMassimo Podenzana, de la formationMercatone Uno, âgé de36 ans et347 jours à la date du prologue[18]. Par ailleurs, 51 coureurs disputent leur premier Tour de France[19].

Tenant du titre, l'AllemandJan Ullrich suscite les interrogations des suiveurs après un début de saison peu convaincant doublé d'une importante prise de poids[20]. Depuis sa victoire dans la Grande Boucle, le champion allemand a peu couru et ses différentes apparitions n'ont pas rassuré sur son état de forme[21] : après avoir abandonnéTirreno-Adriatico dès la première étape, il a terminé laSemaine catalane à 48 minutes du vainqueur[22]. Au départ de Dublin, le vainqueur sortant se dit néanmoins affûté et prêt à rééditer sa performance de l'année précédente[21]. Son coéquipierBjarne Riis, premier coureur danois vainqueur du Tour en1996, affirme quant à lui ses propres ambitions et déclare vouloir disputer la victoire finale[21].
Le FrançaisRichard Virenque et l'ItalienMarco Pantani, respectivement deuxième et troisième du dernierTour de France, figurent parmi les principaux favoris de l'épreuve, bien qu'ils déplorent tous deux le tracé qu'ils jugent trop peu montagneux[20],[21]. Une interrogation subsiste également quant à la forme du grimpeur italien, qui vient de remporter leTour d'Italie. De son côté, Richard Virenque nourrit de grandes ambitions et peut compter sur de solides équipiers. Sa formationFestina domine alors leclassement mondial et se présente avec deux leaders : le SuisseAlex Zülle, deuxième duTour de France 1995 et double vainqueur duTour d'Espagne, a rejoint l'équipe en début de saison et semble plus avantagé que Virenque par le parcours qui propose deux longs contre-la-montre[20],[21]. Virenque et Zülle sont notamment épaulés par le grimpeur suisseLaurent Dufaux, quatrième duTour 1996 et neuvième l'année suivante, et lechampion du mondeLaurent Brochard[21].
Champion de France en titre, champion du monde du contre-la-montre et vainqueur de laClassique des Alpes,Laurent Jalabert annonce son objectif de monter sur le podium final du Tour, malgré deux dernières éditions décevantes[20],[21]. L'EspagnolAbraham Olano, successeur deMiguel Indurain au sein de la formationBanesto, est lui aussi cité régulièrement parmi les prétendants à la victoire[21].

Grand favori duprologue, le coureur britanniqueChris Boardman, déjà vainqueur en1994 et1997, l'emporte en couvrant les 5,6 km du parcours à une moyenne supérieure à54 km/h. Les principaux favoris du Tour réalisent un bon temps :Abraham Olano se classe deuxième à 4 secondes de Boardman, devantLaurent Jalabert,Bobby Julich,Christophe Moreau etJan Ullrich, tous à 5 secondes[23],[24]. SeulMarco Pantani, qui n'est pas spécialiste de ce type d'épreuve, accuse un retard important : il concède 48 secondes au vainqueur et se classe au181e rang du prologue[25]. Le Tour rencontre un immense succès populaire : selon la police irlandaise, entre 80 000 et 100 000 spectateurs sont massés sur les routes de ce prologue[23].
Les deux premières étapes tracées sur le sol irlandais sont marquées par de nombreuses chutes. Lors de la1re étape, le sprinteur italienMario Cipollini, que rêvait de revêtir lemaillot jaune par le biais des bonifications, comme il l'avait fait l'année précédente, est victime d'une chute provoquée par l'un de ses coéquipiers à 8 km de l'arrivée[26]. Malgré la longue échappée animée parJacky Durand, le peloton n'a aucun mal à contrôler la course et c'est le sprinteur belgeTom Steels qui remporte sa première victoire d'étape dans le Tour de France[26].

Le lendemain, la deuxième étape est fatale au leader de la courseChris Boardman : victime d'une chute à 50 km de l'arrivée, il est contraint à l'abandon, pour la quatrième fois depuis ses débuts dans l'épreuve en1994[27]. De nombreux incidents émaillent la course :Federico De Beni, de l'équipe Riso Scotti, percute une jeune spectatrice de 11 ans qui est évacuée vers l'hôpital et placée dans uncoma artificiel[27]. Le coureur poursuit la course mais il abandonnera deux jours plus tard. Enfin, à 7 km du terme de l'étape, des rafales de vent provoquent une nouvelle chute dans laquelle sont pris de nombreux leaders, parmi lesquelsRichard Virenque,Laurent Jalabert etAbraham Olano[27]. À l'arrivée, le TchèqueJán Svorada, coéquipier de Tom Steels, s'impose au sprint tandis que l'AllemandErik Zabel endosse le maillot jaune grâce aux bonifications acquises en cours d'étape[27].

Dès l'arrivée de la2e étape, les coureurs embarquent à bord de plusieursAirbus A320 affrétés spécialement pour leur transfert deCork àBrest[11]. Le lendemain,, jour defête nationale, une échappée de neuf coureurs anime l'étape entreRoscoff etLorient.Xavier Jan etJens Heppner parviennent à s'extraire dans les derniers kilomètres et c'est ce dernier qui s'impose, mais le coureur danoisBo Hamburger, membre de l'équipe Casino et quatrième de l'étape, s'empare du maillot jaune grâce aux secondes de bonifications qu'il empoche lors des différents sprints intermédiaires[11].
Les trois étapes suivantes s'achèvent par un sprint massif. Dans la4e étape entrePlouay etCholet, l'AustralienStuart O'Grady réussit le coup parfait. Échappée la veille, il pointe au3e rang du classement général à seulement trois secondes de Bo Hamburger[28]. Dès le premier sprint intermédiaire, il bénéficie du travail de son coéquipierFrédéric Moncassin pour empocher les secondes de bonification qui font de lui le nouveau leader de la course. À l'arrivée, le NéerlandaisJeroen Blijlevens s'impose : sprinteur très endurant, il remporte une étape chaque année depuis ses débuts dans le Tour en1995[28].
Malchanceux depuis le départ à Dublin,Mario Cipollini évite les chutes dans le final versChâteauroux et remporte la5e étape au terme d'un sprint houleux[29]. Il récidive le lendemain àBrive-la-Gaillarde, lors d'une arrivée à laquelle participent cette fois l'ensemble des meilleurs finisseurs[29]. Stuart O'Grady, blessé à la cuisse et au genou droit après une chute dans la5e étape, résiste aux assauts deGeorge Hincapie qui convoite les bonifications, et parvient à conserver son maillot jaune[29].

Empêtrés dans uneaffaire de dopage depuis le départ du Tour, les coureurs de l'équipe Festina sont exclus par la direction de course à la veille du contre-la-montre[30]. Dans ce climat lourd de tension,Jan Ullrich, le vainqueur sortant, rassure les observateurs sur sa condition physique. Il se montre le plus rapide sur les 58 km du parcours tracé entreMeyrignac-l'Église etCorrèze, devant les AméricainsTyler Hamilton etBobby Julich. Ullrich prend également la tête du classement général oùLaurent Jalabert, quatrième, confirme sa bonne forme[31].
Les deux étapes suivantes, disputées sous une chaleur accablante, sont favorables aux baroudeurs. EntreBrive-la-Gaillarde etMontauban, une échappée prend le large en bénéficiant de l'apathie du peloton : l'équipe Telekom, de Jan Ullrich, considère qu'il est encore trop tôt pour défendre le maillot jaune et veut préserver ses forces. Dans ce contexte, l'étape sourit aux coureurs français : tandis que la victoire revient àJacky Durand, qui domine au sprint ses compagnons de route,Laurent Desbiens, cinquième de l'étape, endosse le maillot jaune[32]. Le lendemain vers Pau, un groupe de quatre coureurs parvient à conserver une douzaine de secondes d'avance sur le peloton.Léon van Bon s'impose devantJens Voigt,Massimiliano Lelli etChristophe Agnolutto[33].

La première étape pyrénéenne est celle des grands cols. Les coureurs doivent gravir les cols d'Aubisque, duTourmalet, d'Aspin et dePeyresourde, avant une descente de 15 km versLuchon. Échappé dès la première ascension, le grimpeur italienRodolfo Massi, très brillant depuis le début de la saison, se défait de ses compagnons de route dans le dernier col pour remporter sa première victoire d'étape, la deuxième en quatre jours pour son équipeCasino. Derrière, les favoris se livrent une première bataille :Marco Pantani attaque à deux kilomètres du col de Peyresourde et prend la deuxième place de l'étape, ce qui lui permet de remonter au11e rang du classement général, à4 min 41 s deJan Ullrich, nouveau leader.Laurent Jalabert etAbraham Olano figurent parmi les coureurs distancés, mais ils préservent tous deux une bonne place au classement général, respectivement4e et6e, dans une étape qui enregistre 17 abandons, un record depuis dix ans[34].
Pantani marque de nouveau les esprits le lendemain, en plaçant une accélération dès le pied de l'ascension finale vers leplateau de Beille. Il franchit la ligne d'arrivée en vainqueur et remporte la cinquième étape de sa carrière sur le Tour, tandis que Jan Ullrich, qui a perdu beaucoup d'énergie pour rejoindre le peloton à la suite d'une crevaison à 15 km de l'arrivée, concède1 min 40 s à son rival. Pantani s'affirme alors comme le meilleur grimpeur de cette édition, et remonte au4e rang du classement général, dans le même temps que Laurent Jalabert,3e[35]. Dans leur sillage, le nombre des favoris s'amoindrit : outre l'abandon d'Olano[35], les deux leaders deLa Française des Jeux,Evgueni Berzin etStéphane Heulot, encore membres dutop 10 la veille, concède plus de quatre minutes.

La12e étape au départ deTarascon-sur-Ariège est marquée par une grève des coureurs, qui entendent protester contre les diverses perquisitions et gardes à vue opérées la veille, lors de la journée de repos. Tous les coureurs mettent pied à terre au niveau du départ réel et s'assoient sur la chaussée[36],[37]. Sur les ondes de Radio Tour, Laurent Jalabert s'emporte :« Puisque le cyclisme passe au second plan, puisque ça n'intéresse personne que l'on fasse du sport, alors on ne fera pas de vélo »[37]. Le départ est finalement donné avec deux heures de retard et l'étape s'achève auCap d'Agde par la victoire au sprint deTom Steels[37].
Les deux étapes suivantes, dites de transition, sourient aux baroudeurs et n'apportent aucun changement au classement général. C'estDaniele Nardello qui s'impose àCarpentras, en réglant au sprint ses cinq compagnons d'échappée, puisStuart O'Grady àGrenoble, dans la même configuration[38].

Le Tour de France bascule dans la15e étape entre Grenoble et la station desDeux Alpes. La pluie et le froid rendent encore plus difficiles cette étape qui comprend, outre l'ascension finale, celles ducol de la Croix-de-Fer et ducol du Galibier. C'est sur les pentes de ce dernier queMarco Pantani place une attaque décisive. Il creuse rapidement l'écart sur le groupe des favoris puis rejoint les derniers coureurs échappés, le porteur du maillot à poisRodolfo Massi,Fernando Escartín etChristophe Rinero. Pantani s'isole dès le début de l'ascension versLes Deux Alpes et continue de creuser les écarts sur les autres leaders : à l'arrivée, Jan Ullrich concède près de neuf minutes et Marco Pantani endosse le maillot jaune pour la première fois de sa carrière[39].Bobby Julich, deuxième du classement général, pointe à3 min 53 s du nouveau leader, et Jan Ullrich à5 min 56 s. Parmi les grands battus du jour figure Laurent Jalabert, qui passe de la3e à la2e place du classement général[39].
Jan Ullrich réagit dès le lendemain dans la16e étape entreVizille etAlbertville, en attaquant dès le pied de la dernière ascension de la journée, lecol de la Madeleine[40]. Pantani ne cède rien et parvient à l'accompagner jusqu'à la ligne d'arrivée, laissant la victoire d'étape à Ullrich. Le grimpeur italien réalise par ailleurs une excellente affaire puisque son plus proche poursuivant, Bobby Julich, est distancé, et accuse désormais un retard de5 min 42 s[40]. Grand animateur de l'étape,Stéphane Heulot passe en tête de quatre des cinq cols de la journée et remonte à la17e place du classement général[41].
La17e étape est entièrement neutralisée à la suite d'un nouveau mouvement de grève de la part des coureurs. Le peloton se montre solidaire des membres de l'équipe TVM, interpellés la veille après l'arrivée àAlbertville pour être entendus dans le cadre d'une affaire de dopage dont l'instruction a commencé avant le départ du Tour[42][43],. Le directeur de la course,Jean-Marie Leblanc, se dit lui-même choqué du traitement infligé aux coureurs[42]. Dès le départ réel de l'étape, les coureurs roulent au pas, avant de mettre pied à terre dans la ligne droite qui précède le premier sprint intermédiaire de la journée, àSaint-Jorioz[44]. Tandis que les coureurs repartent, pour la plupart sans dossard, l'ensemble de la formationONCE, l'équipe de Laurent Jalabert, décide de quitter la course à la demande de son directeur sportif,Manolo Saiz[44]. Désigné porte-parole du peloton, le DanoisBjarne Riis, vainqueur duTour de France 1996, réclame auprès de la direction de course des garanties sur les interventions policières[43],[42]. Les coureurs mettent pied à terre une nouvelle fois, au sommet duSemnoz, pour que Riis rende compte de ses négociations, puis décident de rejoindre l'arrivée en convoi, sans disputer l'étape. Au ravitaillement deLescheraines, c'est au tour des équipesBanesto etRiso Scotti de quitter la course[44]. Il est seulement19 h 30 quand le peloton rejoint l'arrivée àAix-les-Bains, laissant symboliquement les coureurs de l'équipe TVM franchir la ligne les premiers[42].

Avant le départ de la18e étape, deux autres formations quittent la course : l'équipeKelme, dont le leaderFernando Escartín occupe la4e place du classement général, et l'équipe Vitalicio Seguros. Le porteur du maillot à pois,Rodolfo Massi, placé en garde à vue, est lui aussi non-partant. Son poursuivant au classement du meilleur grimpeur,Christophe Rinero, refuse pourtant d'endosser le maillot, par respect[45]. ÀNeuchâtel,Tom Steels parvient à déborderErik Zabel pour remporter sa troisième victoire d'étape[46]. Le lendemain, c'est une longue échappée qui anime la course en direction d'Autun, à l'initiative dePascal Deramé. Dans les derniers mètres,Magnus Bäckstedt fait parler sa puissance pour devancer ses compagnons d'échappée. Il s'agit de la première victoire d'étape suédoise dans l'histoire du Tour de France, et de la troisième pour l'équipe Gan lors de cette édition[46].
Jan Ullrich confirme sa domination en contre-la-montre et remporte la20e étape entreMontceau-les-Mines etLe Creusot, ce qui lui permet de s'emparer de la deuxième place du classement général aux dépens deBobby Julich[45]. Le Tour de France s'achève le lendemain par la traditionnelle étape desChamps-Élysées, que Tom Steels remporte au sprint. Avec quatre victoires d'étapes, il est le coureur le plus prolifique de cette édition[47].

Le Tour de France 1998 marque un tournant dans l'histoire du cyclisme et dans celle de la lutte contre ledopage[48]. Le journalistePhilippe Brunel le qualifie notamment de« Tour des ombres et des perquisitions en chaîne, des abandons furtifs et des arrestations policières »[49].
Le Tour de France 1998 s'ouvre dans un climat délétère. Trois jours avant le grand départ, le, un soigneur belge de l'équipe Festina,Willy Voet, est interpelé lors d'un contrôle de routine au poste-frontière deNeuville-en-Ferrain, à hauteur du hameau flamand deDronckaert[50],[51]. Dans le coffre de son véhicule, les douaniers découvrent 235 ampoules d'érythropoïétine (EPO), 120 capsules d'amphétamines, 82 solutions d'hormones de croissance et 60 flacons detestostérone[52].
Placé engarde à vue, Willy Voet finit par avouer et dit avoir agi à la demande de sa direction. Il est écroué à laprison de Loos, tandis que le siège de son équipe est perquisitionné par la police[51]. C'est le début de l'affaire Festina, qui aboutira à l'exclusion de l'ensemble des coureurs de l'équipe avant le départ de la7e étape[51],[50].
L'enquête de police continue pendant l'épreuve. Le directeur sportifBruno Roussel et le médecin Eric Ryckaert sont interpelés par un commissaire de la police judiciaire de Lille le, à l'arrivée de la4e étape àCholet, puis mis en examen et écroués à leur tour le[53],[30]. Après les aveux de Roussel,Jean-Marie Leblanc annonce dans la soirée du l'exclusion des Festina et le retrait de sa licence au directeur sportif[30]. Dans un premier temps, les coureurs annoncent leur intention de se présenter malgré tout au départ du contre-la-montre le lendemain, avant d'y renoncer le matin même au terme d'une réunion de crise improvisée dans l'arrière-salle du café « Chez Gillou », àGare-de-Corrèze[30].
Le, les soupçons se portent désormais sur l'équipe TVM, dont plusieurs membres sont interpelés pour des faits remontant à plusieurs mois, et la saisie de 104 doses d'EPO lors de l'arrestation de deux mécaniciens de l'équipe[30]. C'est à la suite de cette intervention que les coureurs organisent une grève au pied du montSemnoz, ce qui entraîne l'annulation de l'étape entreAlbertville etAix-les-Bains, quelques jours après une première manifestation àTarascon-sur-Ariège[54]. En deux jours, l'ensemble des équipes espagnoles (Once-Deutsche Bank,Banesto,Kelme etVitalicio Seguros) et la formation italienneRiso Scotti se retirent de la compétition. Vainqueur d'étape dans les Pyrénées et porteur du maillot à pois, l'ItalienRodolfo Massi est lui aussi interpelé et mis hors course. La direction de l'épreuve, sous la coordination deJean-Marie Leblanc, parvient à sauver cette édition en maintenant les dernières étapes et l'arrivée à Paris[42].
Dans les semaines qui suivent l'arrivée du Tour de France, les perquisitions se poursuivent auprès des équipes et de nombreux coureurs sont interrogés. Les véhicules des équipesCantina Tollo etLa Française des Jeux sont notamment fouillés à la frontière par les douaniers français alors que ces formations se rendent respectivement en Espagne pour y disputer laClasica San Sebastian et en Allemagne pour leRegio-Tour[55]. La crainte de ces interventions pousse certaines équipes à annuler leur participation : c'est le cas de la formationRabobank qui renonce à laClassique de Plouay, tandis que les organisateurs duTour d'Espagne s'interrogent sur une éventuelle modification du parcours de la13e étape, celle-ci devant traverser la France sur 80 km[55].
Deux réunions ont lieu pour évoquer la question du dopage peu après le Tour : la première, entre l'Union cycliste internationale, les organisateurs de courses et les équipes, se tient seulement quatre jours après la fin de l'épreuve à Paris ; la seconde, le, réunit l'UCI et les représentants des coureurs. Cependant, aucune de ces deux réunions ne donne de résultat[56]. Les coureurs expriment notamment leur inquiétude quant à la longueur des courses et la question d'une amnistie générale pour les coureurs qui ont utilisé des substances interdites est brièvement discutée[57]. Dans un communiqué de presse publié le, l'UCI affirme« [qu]'il est difficile de faire plus que ce qui est déjà fait » dans la lutte contre le dopage et que les tests sanguins imposés en 1997 ont permis à l'autorité« de contrôler le problème de l'EPO », ce que réfutent les nombreux scandales dans les années qui suivent[56].
Le, à Lyon, les neuf coureurs de l'équipe Festina sont entendus comme témoins à l'hôtel de police de Lyon. Des prélèvements de sang, de cheveux et d'urines sont pratiqués en vue d'analyse, et certains coureurs avouent s'être dopés, à l'exception du leader de la formationRichard Virenque et de ses équipiersPascal Hervé etNeil Stephens. Le suivants, les résultats des analyses établissent que huit des neuf coureurs de l'équipe ont pris de l'EPO et quatre d'entre eux desamphétamines[58].
L'équipe effectue son retour à la compétition dès le mois d'août en participant auTour de Burgos puis auTour d'Espagne, où elle reçoit un accueil favorable de la part du public[59].
Le, Richard Virenque, qui continue de nier les faits, est mis en examen pour complicité de facilitation à l'usage de produits dopants[60]. Le procès de l'affaire Festina s'ouvre le à Lille et bénéficie d'une grande couverture médiatique[60]. Virenque passe alors aux aveux : acquitté sur le plan pénal, il est néanmoins suspendu neuf mois par la Fédération suisse de cyclisme[60]. Les autres protagonistes de l'affaire sont condamnés à des amendes ou à des peines de prison avec sursis[60]. Lors du procès, Pascal Hervé effectue lui aussi des aveux[61].

Comme le souligne l'écrivainChristian-Louis Eclimont, à l'arrivée à Paris,Marco Pantani« s'instaure enmessie dans lequel les observateurs et le public veulent entrevoir la promesse d'un cyclisme renouvelé, sans tache »[62]. Mais les espoirs sont vite déçus : le, alors qu'il est en passe de remporter leGiro pour la deuxième année consécutive, Pantani est exclu de la course après que les contrôleurs ont décelé un taux d'hématocrite trop élevé dans son sang. Suspendu six mois, il ne peut s'aligner au départ duTour de France 1999[63].
Cette édition est présentée par l'organisateur comme« le Tour du renouveau »[64], mais bien que de nombreux coureurs de l'édition 1998 sont absents, Richard Virenque, banni dans un premier temps, doit finalement être réintégré à une semaine du départ à la suite d'une injonction de l'Union cycliste internationale[64]. Vainqueur de l'épreuve,Lance Armstrong est finalement reconnu coupable de dopage en 2012 et sanctionné par l'UCI qui lui retire ses sept Tours de France victorieux[65],[64].
Bien des années après le Tour de France 1998, de nombreux coureurs ont confié avoir réagi au scandale qui se développait alors en cachant ou en détruisant les preuves de leur dopage. Dans son autobiographie publiée en 2005,Philippe Gaumont reconnaît que la direction de son équipeCofidis avait demandé à ses coureurs de détruire leurs substances dopantes le jour de l'expulsion des membres de la formation Festina, ce que les coureurs ont fait en se rendant ensuite dans une forêt à proximité du lieu où se disputait l'étape[66]. Il affirme par ailleurs que tous les coureurs de sa formation avaient été préparés de la même manière par le docteur Vezzani, médecin de l'équipe, qui leur« envoyait en colis express de l'EPO et deshormones de croissance, emballés dans des packs de glace »[67]. Troisième de cette édition, son coéquipierBobby Julich révèle en 2012 qu'il avait commencé à utiliser de l'EPO en avant de stopper définitivement après l'éclatement de l'affaire Festina sur le Tour 1998[68],[69].
D'autres coureurs se confessent à leur tour.Rolf Aldag, membre de l'équipeTelekom, dit avoir jeté ses produits dopants dans les toilettes avant le début de la course à Dublin[70]. Son coéquipier Bjarne Riis déclare dans son autobiographie parue en 2012 qu'il avait lui aussi jeté ses flacons d'EPO dans les toilettes après la troisième étape[71]. Le coureur américainTyler Hamilton affirme que son équipeUS Postal a fait de même immédiatement après l'arrestation deWilly Voet[72]. Début 2013,Michael Boogerd, ancien coureur de la formationRabobank, avoue s'être dopé de 1997 à 2007[73].
Fin 2004, dans le cadre de recherches scientifiques afin d'éprouver un nouveau test de détection de l'EPO, le laboratoire deChâtenay-Malabry effectue des analyses d'échantillons sanguins prélevés sur des coureurs pendant le Tour 1998[74]. Le, la commission d'enquête sénatoriale sur l'efficacité de la lutte antidopage publie son rapport, qui comprend une liste de coureurs contrôlés positifs à la suite de ces analyses. On y retrouve, entre autres, le vainqueur de l'épreuveMarco Pantani, son dauphinJan Ullrich, le vainqueur du classement par pointsErik Zabel, les ItaliensAndrea Tafi,Nicola Minali,Mario Cipollini,Fabio Sacchi etEddy Mazzoleni, les FrançaisLaurent Jalabert,Jacky Durand etLaurent Desbiens, les EspagnolsMarcos Serrano,Abraham Olano etManuel Beltrán, mais égalementBo Hamburger,Jens Heppner,Jeroen Blijlevens ou encoreKevin Livingston[74]. D'autres coureurs font l'objet d'un contrôle positif dit « litigieux » commeBobby Julich, troisième du classement général,Ermanno Brignoli,Alain Turicchia,Pascal Chanteur,Frédéric Moncassin,Roland Meier,Giuseppe Calcaterra,Stefano Zanini,Stéphane Barthe,Stuart O'Grady ou encoreAxel Merckx[74]. Parmi ces coureurs, Jacky Durand et Stuart O'Grady reconnaissent dès le lendemain de la publication du rapport s'être dopés lors de ce Tour de France[75],[76].
Le réalisateur britanniqueKieron J. Walsh s'inspire librement duTour de France 1998 et des affaires de dopage qui l'ont entaché pour son filmL'Équipier, sorti en 2020. Il relate le parcours d'un coureur fictif, Dom Chabol, cycliste âgé de39 ans, en fin de carrière et désormais cantonné à un rôle de domestique auprès de son leader[77]. Le film, qui porte« le souci de rester accessible au néophyte, mais sans froisser les connaisseurs avec des reconstitutions hasardeuses »; selon le journaliste deTélérama Jérémie Couston[78], reçoit des critiques plutôt négatives[78], à l'image de Lelo Jimmy Batista, journaliste àLibération, qui le qualifie de« grotesque »[79].
Le sprinteur belgeTom Steels remporte quatre étapes sur cette édition, une performance qui n'avait pas été réalisée depuis les quatre succès deJean-Paul van Poppel en1988[80].
Marco Pantani remporte le Tour de France avec3 min 21 s d'avance surJan Ullrich, à la moyenne horaire de39,983 km/h, ce qui constitue alors un nouveau record[6]. Il est le premier Italien vainqueur du Tour depuisFelice Gimondi en1965, et apporte à son pays sa neuvième victoire sur le Grande Boucle[85]. Il est par ailleurs le premier coureur à réaliser la même année le doubléGiro-Tour depuisMiguel Indurain en 1993, une performance déjà établie douze fois dans l'histoire à cette date[85]. Le sprinteur françaisDamien Nazon, de l'équipeLa Française des Jeux, est lalanterne rouge de cette édition : il termine le Tour de France à la96e et dernière place, à3 h 12 min 15 s du vainqueur[6].
Classement du meilleur jeune[modifier |modifier le code]
| Classement de la combativité[modifier |modifier le code]
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| Classement par équipes[87],[92] | |||
|---|---|---|---|
| Équipe | Pays | Temps | |
| 1re | Cofidis-Le Crédit par Téléphone | en278 h 29 min 58 s | |
| 2e | Casino | +29 min 9 s | |
| 3e | US Postal Service | +41 min 40 s | |
| 4e | Deutsche Telekom | +46 min 1 s | |
| 5e | Lotto-Mobistar | +1 h 4 min 14 s | |
| 6e | Polti | +1 h 6 min 32 s | |
| 7e | Rabobank | +1 h 46 min 20 s | |
| 8e | Mapei-Bricobi | +1 h 59 min 53 s | |
| 9e | BigMat-Auber 93 | +2 h 3 min 32 s | |
| 10e | Mercatone Uno-Bianchi | +2 h 23 min 4 s | |
| modifier | |||
| Étape | Vainqueur | Classement général | Classement par points | Classement de la montagne | Classement du meilleur jeune | Classement par équipes | Prix de la combativité | |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Étape | Leader | |||||||
| P | Chris Boardman | Chris Boardman | Chris Boardman | non décerné | Jan Ullrich | Festina-Lotus | non décerné | |
| 1 | Tom Steels | Tom Steels | Stefano Zanini | Jacky Durand | Jacky Durand | |||
| 2 | Ján Svorada | Erik Zabel | Christophe Agnolutto | |||||
| 3 | Jens Heppner | Bo Hamburger | Ján Svorada | Pascal Hervé | George Hincapie | Casino | Bo Hamburger | |
| 4 | Jeroen Blijlevens | Stuart O'Grady | Stuart O'Grady | Jacky Durand | ||||
| 5 | Mario Cipollini | Erik Zabel | Aart Vierhouten | |||||
| 6 | Mario Cipollini | Max Sciandri | ||||||
| 7 | Jan Ullrich | Jan Ullrich | Stefano Zanini | Jan Ullrich | Deutsche Telekom | non décerné | ||
| 8 | Jacky Durand | Laurent Desbiens | Cofidis-Le Crédit par Téléphone | Andrea Tafi | ||||
| 9 | Léon van Bon | Jens Voigt | Jens Voigt | |||||
| 10 | Rodolfo Massi | Jan Ullrich | Rodolfo Massi | Cédric Vasseur | ||||
| 11 | Marco Pantani | Roland Meier | ||||||
| 12 | Tom Steels | Laurent Jalabert | ||||||
| 13 | Daniele Nardello | Andrea Tafi | ||||||
| 14 | Stuart O'Grady | Giuseppe Calcaterra | ||||||
| 15 | Marco Pantani | Marco Pantani | Christophe Rinero | |||||
| 16 | Jan Ullrich | Stéphane Heulot | ||||||
| 17 | —[N 1] | non décerné | ||||||
| 18 | Tom Steels | Christophe Rinero | Christophe Mengin | |||||
| 19 | Magnus Bäckstedt | Jacky Durand | ||||||
| 20 | Jan Ullrich | non décerné | ||||||
| 21 | Tom Steels | Pascal Chanteur | ||||||
| Classements finals | Marco Pantani | Erik Zabel | Christophe Rinero | Jan Ullrich | Cofidis-Le Crédit par Téléphone | Jacky Durand | ||
| Légende | |||
|---|---|---|---|
| Num | Dossard de départ porté par le coureur sur ce Tour de France | Pos | Position finale au classement général |
| | Indique le vainqueur duclassement général | | Indique le vainqueur duclassement par points |
| | Indique le vainqueur duclassement de la montagne | | Indique le vainqueur duclassement du meilleur jeune |
| | Indique lameilleure équipe | | Indique lesuper combatif |
| | Indique un maillot de champion national ou mondial, suivi de sa spécialité | NP | Indique un coureur quin'a pas pris le départ d'une étape, suivi du numéro de l'étape où il s'est retiré |
| AB | Indique un coureur quin'a pas terminé une étape, suivi du numéro de l'étape où il s'est retiré | HD | Indique un coureur qui a terminé une étapehors des délais, suivi du numéro de l'étape |
| EX | Coureur exclu pour non-respect du règlement, suivi du numéro de l'étape | * | Indique un coureur en lice pour le classement du meilleur jeune (coureurs nés après le1er janvier 1973) |
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Étapes duTour de France 1998 | |
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