Deux absences sont lourdes de conséquences pour l'intérêt du tour cette année-là.Luis Ocaña, net vainqueur l'année précédente en l'absence de Merckx, a été victime d'une chute auTour de l'Aude.Joop Zoetemelk, vainqueur deParis-Nice, est victime d'un accident et d'une fracture du crâne auMidi-Libre.Thévenet relève d'un zona contracté autour d'Espagne. Merckx, après un début de saison calamiteux où il n'a pas remporté la moindre classique, a rassuré ses supporters lors duTour d'Italie en maîtrisant le remuantJosé Manuel Fuente et en s'imposant finalement sans trop forcer son talent face à une opposition essentiellement italienne. Il est donc largement favori.
Merckx s'empare du maillot jaune dès le prologue à Brest. Parti pour contrôler une échappée, le lieutenant de Merckx,Joseph Bruyère, récupère le maillot jaune. Si Merckx semble manquer d'adversaires pour la victoire finale, les sprinters sont par contre très nombreux. À l'initiative de la compagnie maritime léonardeBrittany Ferries, le tour effectue son premier passage en Angleterre durant la deuxième étape, la course effectue une boucle autour dePlymouth. Le jeuneHenk Poppe gagne cette étape anglaise devantJacques Esclassan,Gerben Karstens,Patrick Sercu. Ce dernier se rattrape en remportant la troisième et la quatrième étape puis est second derrière De Witte.Jean-Luc Molinéris est le premier Français à gagner une étape. Par le jeu des bonifications, c'est la valse des maillots jaunes : Merckx, puis Karstens, puis Sercu, encore Karstens... ÀChâlons-sur-Marne, Merckx s'échappe et reprend le maillot jaune. Il le conservera jusqu'au bout.
Cyrille Guimard gagne une étape. Le lendemain, Sercu remporte sa troisième étape.
Les premières étapes de montagne sont sans surprise. Par deux fois, Merckx fait donner le tempo par ses troupes, mène ensuite le train en effeuillant le peloton, et pour finir, remporte l'étape au sprint. Parmi ceux qui parviennent à suivre, on trouve l'EspagnolAja, révélation de 28 ans tout de même, le PortugaisAgostinho, l'ItalienPanizza etRaymond Poulidor (38 ans). La grosse déception vient de Thévenet, distancé dès le premier jour de 9 minutes par Merckx sur son propre terrain. La France s'enthousiasme pour "Poupou".
Le lendemain, le quasi inconnu Aja attaque. Poulidor lâche Merckx dans leMont du Chat, mais dans la descente, Merckx reprend tout le monde et s'impose derechef àAix-les-Bains, devantMariano Martinez. La onzième étape voit triompher le grimpeur espagnolVicente Lopez Carril, mais Merckx, Aja et Galdos ne sont qu'à une minute. Le fait notable est l'abandon de Bernard Thévenet, qui n'est décidément au point qu'une année sur deux.
À Orange, malgré l'ascension duGalibier et duVentoux, le peloton lézarde, une échappée se forme et c'estSpruyt (encore un Belge, et un équipier de Merckx) qui s'impose. À Montpellier,Barry Hoban règle le peloton groupé.
ÀSaint-Lary Soulan, Poulidor attaque et fait le spectacle. Il lâche Merckx à qui il reprend près de deux minutes. Merckx garde toutefois 6 minutes d'avance sur Poulidor et a repris deux minutes à son suivant immédiat,Aja.
Les dernières étapes tournent à la démonstration pour Merckx qui s'impose contre-la-montre à Bordeaux puis en ligne à Orléans. Cet effort lui coûte peut-être la victoire dans le dernier contre-la-montre qu'il termine à la deuxième place derrièrePollentier le jour même et au même endroit. Le lendemain, le cannibale ne se gêna pas pour faire le sprint final à la Cipale mais il fut nettement dominé par son ami Patrick Sercu.
Mais les commissaires de course déclassent le sprinter belge pour avoir gênéGustaaf Van Roosbroeck arrivé troisième : dès lors, Merckx hérite sur tapis vert d'une huitième victoire d'étape. Il s'en est fallu de dix points que Merckx ne raflât du même coup le maillot vert. Merckx est également second du classement de la Montagne, remporté par l'EspagnolPerurena.
Les coureurs de l'équipe en tête de ce classement portent une casquette jaune (représentée dans les classements par l'icône à côté du nom de l'équipe)[9],[10].