LeTour d'Italie 2018 est la101e édition duTour d'Italie, l'un des troisgrands tours du cyclisme. Le Giro de cette année commence àJérusalem le, avec uncontre-la-montre individuel de 9,7 kilomètres, suivi de deux étapes supplémentaires enIsraël. Après une journée de repos, le peloton est rapatrié enItalie pour 18 étapes supplémentaires, jusqu'à l'arrivée àRome le. Le lieu du départ du Giro est organisé pour rendre hommage au cycliste italienGino Bartali, trois fois vainqueur de la course. Il a aidé à sauver des centaines de Juifs italiens pendant l'Holocauste et a été reconnu parYad Vashem en 2013 en tant queJuste parmi les nations.
La course est remportée par le coureur de l'équipe SkyChristopher Froome, qui est donc détenteur des trois grands tours et, en même temps, est devenu le premier cycliste britannique à remporter le classement général du Giro. Froome qui est au départ sous le coup d'une suspension pour dopage, en raison d'un contrôle anormal au salbutalmol sur ledernier Tour d'Espagne, et qui a été blanchi par la suite, a chuté pendant la reconnaissance avant le prologue et a perdu du temps régulièrement au cours des deux premières semaines. Dans la dernière semaine, il remporte une étape qui se termine avec l'ascension duMonte Zoncolan, l'une des ascensions les plus dures du cyclisme. Puis, quelques jours plus tard, il reprend plusieurs minutes sur tous ses rivaux lors de la19e étape, après un raid solitaire de 80 kilomètres qui a surpris tous les suiveurs. Il s'impose en devançant le tenant du titre,Tom Dumoulin, de 46 secondes.
Les trois premières étapes se déroulent en Israël : un contre-la-montre de 10 kilomètres àJérusalem, puis deux étapes promises aux sprinteurs et arrivant àTel Aviv et àEilat. Comme en 2014, 2016 et 2017, la course commence un vendredi afin d'ajouter un jour de repos permettant le transfert en Italie[1]. Le Tour d'Italie reprend alors enSicile, pour trois étapes dont la première arrivée en côte, sur l'Etna. De retour sur le continent, le parcours se dirige vers le nord, à travers laCalabre et laCampanie, puis lesAbruzzes, avec deux nouvelles arrivées en altitude àMontevergine etCampo Imperatore. La deuxième journée de repos est suivie de deux étapes au parcours accidentés à travers lesApennins, arrivant àGualdo Tadino etOsimo. Deux étapes le long de la côte adriatique et dans ledelta du Pô promettent des arrivées au sprint àImola etNervesa della Battaglia. LeGiro aborde ensuite lesAlpes, avec une arrivée auMonte Zoncolan, puis une étape enchaînant les difficultés à travers lesDolomites. Après la troisième et dernière journée de repos, les coureurs disputent un contre-la-montre de 34,5 km entreTrente etRovereto, sur une route plate dans la vallée de l'Adige. La dix-septième étape, arrivant àIseo après une deuxième moitié de parcours relativement plate, peut s'offrir aux sprinteurs. Trois étapes de montagnes se succèdent ensuite. La première d'entre elles fait une longue traversée de laplaine du Pô d'est en ouest pour se terminer à la station de sports d'hiver dePrato Nevoso. La dix-huitième étape peut être considérée comme la plus difficile de ce Tour d'Italie. Partant parVenaria Reale pour arriver àBardonnèche, elle passe par lecol du Finestre, point culminant et doncCima Coppi de cette édition. Enfin, la vingtième étape se termine par l'ascension versBreuil-Cervinia, précédée des cols Tzecore et de Saint-Pantaléon. La dernière étape de ceGiro effectue dix tours d'un circuit de 11,5 kilomètres àRome et se termine sur laVia dei Fori Imperiali[3],[2].
Le Tour d'Italie étant inscrit au calendrier de l'UCI World Tour 2018, les dix-huit « World Teams » y participent. Quatreéquipes continentales professionnelles ont reçu leur invitation en janvier : les équipes italiennes Androni Giocattoli-Sidermec, Bardiani CSF et Wilier Triestina-Selle Italia, et l'équipe israélienne Israel Cycling Academy. La présence de cette dernière était attendue du fait du départ de ceGiro àJérusalem. Androni Giocattoli-Sidermec, absente en 2017, a assuré sa participation en remportant le classement par équipes de laCiclismo Cup 2017. Bardiani CSF et Wilier Triestina-Selle Italia ont été préférées à l'équipe italienne Nippo-Vini Fantini, malgré la présence dans ses rangs deDamiano Cunego, vainqueur de la course en 2004 et qui court en 2018 sa dernière saison[4]. L'équipeLotto-Soudal change de nom pour cette course et devientLotto Fix All[5].
Le BritanniqueChristopher Froome, quadruple vainqueur duTour de France, est la principale tête d'affiche de ce Tour d'Italie. Ayant remporté leTour d'Espagne 2017, il tente d'ajouter à son palmarès le seul grand tour qui lui manque, et qui échappe également à l'équipe Sky. Il vise cette saison un doubléGiro-Tour de France qui n'a plus été réussi depuisMarco Pantani en 1998. S'il s'imposait, il serait en outre le premier coureur depuisBernard Hinault à gagner trois grands tours consécutifs[2]. Cependant, sa présence est sujette à polémique, car Froome a subi en 2017 un contrôle antidopage non-négatif qui n'a pas encore donné lieu à une décision disciplinaire. Plusieurs dirigeants d'équipe et coureurs, dont Tom Dumoulin, ainsi que le président de l'Union cycliste internationale se sont exprimés contre sa participation[6].
Vainqueur en 2017, le NéerlandaisTom Dumoulin, de l'équipe Sunweb, a fait de la défense de son titre son principal objectif de la saison[7]. Parmi les autres favoris, deux ont déjà fini deuxième du Tour d'Italie : l'ItalienFabio Aru (UAE Emirates), deuxième duGiro 2015 et vainqueur du Tour d'Espagne cette année-là[8] et le ColombienEsteban Chaves, dauphin de Nibali en 2016. Chaves partage la tête de l'équipe Mitchelton-Scott avec le BritanniqueSimon Yates, meilleur jeune du Tour de France 2017[9]. Le FrançaisThibaut Pinot (Groupama-FDJ), quatrième du Tour d'Italie 2017, est également l'un des favoris de la course[8].
Le coureur australienAdam Hansen, membre de l'équipe Lotto-Soudal, dispute son vingtième grand tour consécutif, ce qui est le record absolu (il ne disputera pas leTour de France)[10].
CeTour d'Italie attribue des points pour l'UCI World Tour 2018, par équipes uniquement aux équipes ayant un labelWorldTeam, individuellement uniquement aux coureurs des équipes ayant un label WorldTeam:
Le barème des points du classement World Tour sur ce Tour d'Italie est le suivant :
Leclassement général, dont le leader porte lemaillot rose, s'établit en additionnant les temps réalisés à chaque étape, puis en ôtant d'éventuelles bonifications (10, 6 et 4 secondes à l'arrivée des étapes en ligne et 3, 2 et 1 secondes au second sprint intermédiaire de chaque étape). En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : centièmes de seconde enregistrés lors des contre-la-montre, addition des places obtenues lors de chaque étape, place obtenue lors de la dernière étape. Ce classement est le plus important de la course et le gagnant est le vainqueur duGiro.
Le leader duclassement par points porte lemaillot cyclamen. Pour la quatrième année consécutive, la répartition des points est différente selon le type d'étape. Ainsi, le classement par points est établi en fonction du barème suivant :
Pour les arrivées des étapes dites « sans difficulté » ou de « basse difficulté » : 50 points, 35, 25, 18, 14, 12, 10, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point pour les 15 premiers coureurs classés ;
Pour les arrivées des étapes dites de « moyenne difficulté » : 25 points, 18, 12, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point pour les 10 premiers coureurs classés ;
Pour les arrivées des étapes dites de « haute montagne » et les contre-la-montre individuels : 15 points, 12, 9, 7, 6, 5, 4, 3, 2 et 1 point pour les 10 premiers coureurs classés ;
Pour les sprints intermédiaires des étapes « sans difficulté » ou de « basse difficulté » : 20 points, 12, 8, 6, 4, 3, 2 et 1 point pour les 8 premiers coureurs classés ;
Pour les sprints intermédiaires des étapes de « moyenne difficulté » : 10 points, 6, 3, 2 et 1 point pour les 5 premiers coureurs classés ;
Pour les sprints intermédiaires des étapes de « haute montagne » : 8 points, 4 et 1 point pour les 3 premiers coureurs classés.
En cas d'égalité de points, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de victoires d'étape, nombre de sprints intermédiaires, classement général[17].
Leclassement de la montagne, dont le leader porte lemaillot bleu, change dans la répartition des points. Le nombre de catégories reste le même. Ainsi, le classement par points est établi en fonction du barème suivant :
Pour l'ascension diteCima Coppi : 45, 30, 20, 14, 10, 6, 4, 2 et 1 point pour les 9 premiers coureurs classés ;
Il existe également unclassement pour les équipes. Le classement par équipes de l'étape est l'addition des trois meilleurs temps individuels de chaque équipe, sauf lors du contre-la-montre par équipes, où l'on prend le temps de l'équipe. En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : addition des places des 3 premiers coureurs des équipes concernées, place du meilleur coureur sur l'étape. Calculer le classement par équipes revient à additionner les classements par équipes de chaque étape. En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de premières places dans le classement par équipes du jour, nombre de deuxièmes places dans le classement par équipes du jour, etc., place au classement général du meilleur coureur des équipes concernées.