1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes
Toulouse est située dans leMidi de la France, au nord du département de laHaute-Garonne, sur l'axe de communication entre lamer Méditerranée et l'océan Atlantique. Elle est située sur un coude de laGaronne qui, provenant desPyrénées, s’oriente au nord-est avant de changer de direction au niveau de Toulouse pour se diriger au nord-ouest vers l’océan Atlantique. Vers le sud par temps clair, la chaîne pyrénéenne est visible. C'est sur ce coude de laGaronne, carrefour naturel des voies de communication, que les premiers hommes à l'origine de Toulouse se sont implantés[7].
Elle est à la croisée de grands itinéraires européens, comme les axes majeurs est-ouestE80Rome-Lisbonne, nord-sudE9 Paris-Barcelone oule futur itinéraire de désenclavement de ladiagonale continentale Saragosse-Lyon[Quoi ?].
La rive droite de Toulouse se trouve sur uneterrasse insubmersible sur laquelle la villeromaine s'est établie. C'est aussi sur cette terrasse que la ville marchande et commerciale de Toulouse s'est formée. De l’autre côté de laGaronne, se trouve la rive gauche avec l'ancien faubourgSaint-Cyprien, longtemps quartier pauvre car construit en dehors desremparts de la ville et enzone inondable : situé en contrebas de quelques mètres par rapport à la rive droite, le quartier Saint-Cyprien a souvent été soumis à de fortes inondations. Ainsi en 1875, le quartier Saint-Cyprien futsubmergé par les eaux de la Garonne et plusieurs ponts furent emportés[8]. Cette situation basse explique l'évolution de la courbe dufleuve au fil des siècles du côté de la rive gauche, entre la rivièreTouch qui se jette au nord dePurpan et l’actuelle chaussée duBazacle.
La commune de Toulouse a une superficie de11 830 hectares, soit environ1 300 hectares de plus queParis et 7 000 de plus queLyon, mais 13 000 de moins queMarseille.
Le relief toulousain est marqué par la convergence des vallées d’affluents de laGaronne. L’Ariège au sud est dominée par les coteaux pentus deVieille-Toulouse, qui dominent la ville sur le promontoire dePech-David. L’Hers-Mort, qui se jette dans la Garonne au nord de Toulouse, forme une vaste plaine dite de « Lalande ». Elle est séparée à l’est par une ligne formée des collines de Montaudran et de Jolimont. À l'ouest de la ville, à bonne distance du centre-ville (six à sept kilomètres en moyenne), troisterrasses s'étagent pour atteindre les coteaux deGascogne.
Le climat de Toulouse est tempéré-chaud,océanique dit dégradé à tendanceméditerranéenne caractérisé par un été chaud et sec, un automne bien ensoleillé, un hiver doux et un printemps humide, marqué par des pluies récurrentes, souvent orageuses et parfois accompagnées degrêle, comme en et 2009.
Ce climat peut être considéré comme un climat de transition entre le climat océanique et le climat méditerranéen même si selon les classifications climatiques, l'amalgame de ces deux climats peut placer Toulouse en situation de climat subtropical humide[19]. Au sens deGaussen, le mois de juillet est assez chaud et sec pour considérer le climat toulousain comme sub-méditerranéen[20],[21],[22]. D'après laclassification de Köppen, la température du mois le plus froid est comprise entre0°C et18°C (janvier avec6,3°C) et la température du mois le plus chaud est supérieure à10°C (août avec23°C) donc c'est unclimat tempéré. Les précipitations sont assez bien réparties sur l'année, il n'y a pas de saison sèche sauf deux minimums pluviométriques en février et en juillet, mais pas assez marqué pour parler de saison sèche. C'est donc unclimat tempéré chaud sans saison sèche. L'été est chaud car la température moyenne du mois le plus chaud est supérieure à22°C (juillet et août avec23°C).
Toulouse connaît en moyenne38 jours de fortes chaleurs et 23,1 jours de gel par an. La température moyenne annuelle est de14,3°C. La température la plus chaude jamais enregistrée à Toulouse est44°C[23] le (relevée à Saint Simon, quartier situé au sud de Toulouse, ainsi qu'à l’aéroport de Francazal), et constitue le record français jusqu'en 2003. La température la plus froide est -19,2°C, enregistrée le.
L'ensoleillement est supérieur à 2 200 heures par an en moyenne[24].
Les vents dominants sont, par ordre d'importance, le vent d'ouest (apportant généralement l'humidité de l'océan Atlantique), levent d'autan (venant du sud-est) et le vent du nord, nettement moins fréquent et généralement froid et sec (amenant l'air de masses anticycloniques froides placées sur le nord de l'Europe)[25]. Le vent d’autan est aussi appelé « le vent qui rend fou », voire « le vent du diable » en raison de son influence supposée sur les comportements humains et animaux (irritabilité, trouble du rythme cardiaque, accroissement du nombre des accouchements...). Parfois, ce vent peut devenir très puissant comme le, où il renversa le train Toulouse-Revel[26].
Toulouse est le centre de plusieurs axes de communications autoroutiers et routiers. Lepériphérique de Toulouse, partiellement doublé parplusieurs[Lesquelles ?] rocades (dont notamment, à l'ouest, laRocade Arc-en-Ciel) permet de faire le tour du cœur de l'agglomération. À ce périphérique ou à ces rocades sont reliés la plupart des grands axes routiers interurbains :
au nord-estAlbi, par l'A68. Son prolongement en 2x2 voies jusqu'àLyon est prévu sans qu'aucune date n'ait été arrêtée à ce jour.
à l'est le sud du département duTarn, par l'A680, connectée à l'A68 au niveau deGragnague. Son prolongement à moyen terme (ouverture prévue en 2025), prenant le nom d'autoroute A69, est également prévu jusqu'àCastres.
à l'estNarbonne avec l'A61, puis toute la côte méditerranéenne (dePerpignan àMenton) grâce à la connexion de l'A61 avec l'A9.
au sud-est, l'Ariège (Pamiers etFoix) et l'Andorre par l'A66. Son prolongement jusqu'à la frontière espagnole, pour relierBarcelone, est prévu, mais aucune date n'est programmée.
au sud ouest,Tarbes,Pau,Bayonne, la côte basque et l'ouest de l'Espagne,via l'A64.
De plus, l'agglomération est desservie par plusieurs voies rapides et autoroutes secondaires qui complètent le réseau métropolitain :
Carte du réseau routier et autoroutier de Toulouse
Les déplacements sont parfois difficiles dans l'agglomération, lepériphérique étant souvent encombré aux heures de pointe (plus de 135 000 voitures par jour sur la section Purpan-Empalot en 2011 selon la DRE[30], soit le seuil de saturation d'une2 fois 3 voies).
Le grand contournement de l'agglomération, a été l'objet d'un débat public[31] sur les traces de la Translauragaise, mais aussi d'une variante nouvelle par l'ouest en continuité de l'A20 E9. Sa construction, à la suite duGrenelle de l'environnement, a été jugée prématurée en juin 2008 par le ministre de l'Écologie,Jean-Louis Borloo[32].
La rocade Arc en Ciel (D980), encore inachevée et pourtant dessinée dès 1965, reste une alternative pour doubler le périphérique à l'ouest et au sud-ouest de l'agglomération toulousaine.
Une série de boulevards urbains sont aussi attendus pour mailler le réseau des voies rapides urbaines (voie du canal de Saint Martory, boulevard urbain nord, voie de dégagement est, etc.)
Carte de transport en commun de Toulouse, montrant les lignes de métro, de tramway, et du réseau des autobus à haut niveau de service, les Linéos.
L'agglomération étant particulièrement étendue et morcelée entre zones d'habitat, zones commerciales et pôles d'emplois bien distincts, la voiture règne comme le mode principal de déplacements (64 % des déplacements)[35]. L'ensemble du réseau métro et bus peut transporter jusqu'à 412 000 voyageurs certaines journées en semaine (le 10 décembre 2010)[36].
Le réseau urbainTisséo, compte149 lignes de bus (Linéo incluses) en 2021[37]. Les lignes du réseau permettent la desserte de l'ensemble du territoire de l'agglomération toulousaine. Il existe, en plus des lignes de bus classiques, les lignesLinéo. Ce sont des lignes debus à haut niveau de service, au nombre de 7 en 2019 et 10 en 2023. Elles permettent, grâce à un matériel roulant de plus grande capacité et à une fréquence bien plus large, une desserte importante de quartiers toulousains non desservis par le métro ou le tramway.
L'agglomération toulousaine est desservie par un réseau de métro de typeVAL[38], composé de deux lignes (A etB). Une troisième ligne, laligne C, est en construction.
Lagare de Toulouse-Matabiau, gare principale, est située dans le quartier du même nom à proximité du centre-ville. D’autres gares secondaires se situent à Toulouse, desservies uniquement par leTER Occitanie.
La ville n’est desservie par aucuneligne à grande vitesse. Cependant la ligne de Bordeaux à Sète est équipée pour la circulation des TGV, et avec la nouvelle LGV Sud Europe Atlantique, Toulouse se situe à quatre heures et quinze minutes deParis-Montparnasse, quatre heures deLyon-Part-Dieu et deMarseille-Saint-Charles, en Intercités pour ce dernier trajet. Un projet de desserte de Toulouse à grande vitesse est cependant en cours : laLGV Bordeaux - Toulouse.
Il existe une ligne SNCF d'agglomération intégrée au réseau Tisséo, appeléeligne C (Arènes - Saint-Cyprien / Colomiers).
Lacarte Pastel[41] permet d'avoir dans un même support des titres de transport TER, Tisséo, du réseau Arc-en-Ciel du conseil départemental et des abonnements auxVelôToulouse.
Depuis le, letramway toulousain est de retour avec laligne T1 (10,9 km), qui relieBeauzelle (viaBlagnac) à la station Palais de Justice. Elle dessert l'île du Ramier,Fer à cheval,Avenue de Muret,Croix de Pierre,Déodat de Séverac, laGare de Toulouse-Saint-Cyprien-Arènes, leZénith, le CHUPurpan, le nouveau quartier d'Andromède à Blagnac et Cartoucherie à Toulouse. Le, laligne T1 du tramway est prolongée jusqu'à la station de métroPalais de Justice afin d'être connectée à laligne B du métro. Le parcours est agrémenté à sesronds-points de créations originales[43]. Apparaîtront donc cinq œuvres artistiques se répartissant comme suit :Le mirador de Stéphane Pencreac'h (avenue de Lombez),Le locataire de Gloria Friedmann (La Flambère),Le chien et le moustique de Richard Fauguet (Ancely),La jambe de cheval de Daniel Coulet (Blagnac), l'ouvrage lumineux le long des 11 km du trajet étant, quant à lui, dû à Hervé Audibert.
Le, laligne T2 est inaugurée. Ayant le même trajet que la ligne T1 jusqu'à la stationAncely, elle bifurque ensuite vers la zone aéroportuaire puis l'aéroport où son terminus est situé devant le hall principal. Les lignes T1 et T2 du tramway de Toulouse transportent à cette époque quotidiennement environ 50 000 passagers. Elle est cependant supprimée le 5 juin 2023, pour laisser place à une navette prévue pour 2026 vers l'aéroport de Toulouse-Blagnac utilisant ses anciennes infrastructures[44].
Enfin, le trafic de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, classé au quatrième rang des aéroports de province[46], s'est beaucoup développé au cours des dernières années. Il a atteint plus de 9,6 millions de passagers en 2019. La liaison aérienne entre l'aéroport de Toulouse-Blagnac et celui deParis-Orly est la plus fréquentée d'Europe[47], en raison de l'insuffisante rapidité de la desserte ferroviaire avec Paris et de l'importance du trafic pour des voyages professionnels.
L'aéroport de Toulouse Francazal est un aéroport civil géré par la société SNC-Lavalin depuis le 3 janvier 2011 puis par l'entreprise d'ingénierieEdeis. À la suite de la reconversion de labase aérienne 101 Toulouse-Francazal, ancienne base de l'Armée de l'Air au sud de l'agglomération, a fermé dans le cadre de réforme de la carte militaire annoncée en juillet 2008, a été confiée à l'agence Devillers, un géant de l'urbanisme français.
Au, Toulouse est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[48].Elle appartient à l'unité urbaine de Toulouse[Note 3], une agglomération inter-départementale regroupant81 communes, dont elle estville-centre[Note 4],[49],[50]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse, dont elle est la commune-centre[Note 5],[50]. Cette aire, qui regroupe527 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[51],[52].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (88,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (77,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :zones urbanisées (55,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (27,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (5,1 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), eaux continentales[Note 6] (2,3 %),terres arables (1,6 %), forêts (1,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %), cultures permanentes (0,3 %)[53]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Plan de Toulouse en 1631, par Melchior Tavernier.Tours d'escalier en brique desXVe et XVIe siècles.
On décrivait jadis le centre sous la forme d'un cœur avec ses deux lobes (rive droite) et sa pointe (rive gauche) :
en amont, lacité centrée sur l'actuelle place Esquirol (ancien forum). Ancienne ville romaine, on y lit encore le plan en damier : rues étroites grossièrement parallèles aucardo et audecumanus, devenues parfois un peu tortueuses auMoyen Âge entre les anciennes portes nord (Capitole) et sud (Palais de justice, ex-parlement), est (Saint-Étienne) et ouest (Dalbade). C'est le quartier bourgeois de la préfecture, de la cathédrale, puis des hôtels des Capitouls et du Pastel ;
en aval, lebourg au nord de la place du Capitole et de la Daurade, centré autour de l'abbaye de Saint-Sernin, c'est un quartier médiéval historiquement plus universitaire, dont les anciennes abbayes ont laissé la place à des lycées, universités et à la cité administrative ;
rive gauche, lefaubourg de Saint-Cyprien quartier plus populaire, marqué par son ancienne activité hospitalière (hôtel Dieu) ;
À la veille de la Révolution, la population toulousaine compte 60 000 habitants : en 1886, ils sont 150 000. Sur cent ans, la population a presque triplé. Avec cette augmentation tout au long du dix-neuvième siècle, les nouveaux habitants se sont principalement logés dans les faubourgs mais cela n’empêcha pas le changement d'apparence du centre-ville.
La première moitié de ce siècle va vivre l'héritage des Lumières : il s'agit d'embellir et d'aérer. Au cours de la seconde moitié, les Toulousains se sont inspirés du Paris haussmannien.
Toulouse était une ville à l'aspect encore médiéval : déséquilibrée par la clôture de grands couvents, encerclée par d'anciens remparts, traversée de ruelles étroites et sinueuses.
Un homme des Lumières,Jacques-Pascal Virebent, accompagné deJoseph Vitry, a songé aux transformations de la ville. Il avait déjà travaillé dans l'esthétique néo-classique. Malgré des moyens économiques peu favorables, cet homme a travaillé avec l'une de ses seules ressources : son acharnement.
L'objectif de son « plan d'alignement » était que le surplus de population provoque peu de changement dans l'apparence de la ville, tout en ménageant de bonnes conditions de vie et de circulation.Sous le second Empire (1852-1870), Toulouse commence à être moins isolée. Elle est connectée aux autres villes par le chemin de fer : lagare de Toulouse-Matabiau fut inaugurée en 1857. Les Toulousains utilisent aussi la Garonne pour le transport de marchandises. Mais un problème demeure : comment pénétrer dans la ville ancienne ?
La solution fut d'aérer le tissu urbain pour permettre une meilleure circulation. Toulouse s'inspira du modèle haussmannien.
Une des grandes tâches à mener par les ingénieurs de la ville était l'alignement des rues, c'est-à-dire leur élargissement et leur rectification.
Déjà au cours du dix-huitième siècle, dans un souci d'harmonie s'était affirmé le principe d'un plan général des alignements. Sous la Révolution cette tâche fut confiée aux autorités locales. C'est seulement au début du dix-neuvième siècle que la municipalité de Toulouse se préoccupa de l'organisation des alignements (un arrêté municipal du 10 juillet 1801 dispose qu'il importe de fixer de manière stable et uniforme la largeur à donner aux rues). Ainsi, la largeur des rues principales fut fixée à10 mètres, celle des rues secondaires à6 mètres et celle des rues peu fréquentées à5 mètres.
Le projet fut confié à l'ingénieur Rivet et les travaux débutèrent seulement en 1807. De nombreux projets furent rejetés par le ministère de l'Intérieur. Finalement, les travaux commencèrent véritablement en 1829.
Les remparts, condamnés en 1808, furent détruits entre 1829 et 1832 et remplacés par une ceinture de boulevards.Le maire souhaite détruire les vieux remparts. Il doit pour cela demander l'accord du roi, qui tarde à le donner car les remparts protègent la ville de Toulouse contre les armées étrangères.
En 1865, alors que l'on termine la place duCapitole, on décide de percer de « grandes artères » sur le modèle des grandes percées effectuées sur Paris par le préfet Haussmann (d'où le nom de percées haussmanniennes).Urbain Maguès est chargé du plan d'alignement et des percées de Toulouse. Il propose alors de construire deux grandes rues perpendiculaires se croisant au centre de la ville. Le Conseil municipal en discute et propose de réduire la largeur initialement prévue de ces axes qui était de25 mètres (comme à Paris, à Lyon et à Marseille) pour un projet moins ambitieux de16 mètres dont4 mètres de trottoir. Ces deux grandes rues furent alors percées entre 1871 et 1874 et furent nommées la rue d’Alsace-Lorraine et la rue de Metz. Sont ensuite percées la rue du Languedoc et la rue Ozenne qui détruiront de nombreux bâtiments et habitations. Le percement de la rue Ozenne de 1907 à 1911 va provoquer la disparition totale ou partielle de sept vieux hôtels particuliers. En 1868, le réfectoire ducouvent des Augustins, proche de la percée de la rue d'Alsace-Lorraine est rasé. En 1892, le marché couvert de la place de la Halle-au-Blé (place Esquirol) est démoli, la Halle est alors transférée place Victor-Hugo. Les travaux des percées dureront jusqu'à la Première Guerre mondiale.
L’axe longitudinal : rues Alsace-Lorraine et du Languedoc
Après acquisition des terrains, les premières constructions de larue d'Alsace-Lorraine (place Rouaix au square du Capitole) sont réalisées entre 1871 et 1879.
En 1897 et 1898, le conseil municipal autorise le prolongement de la rue Alsace-Lorraine (de la place Rouaix à la place de Salin). On l’appelle rue du Languedoc en 1904.
Le projet ne respecte pas la rectitude des deux percées en raison notamment de la nécessité de conserver l’hôtel de Lasbordes (dit aussi du Vieux-Raisin). Les démolitions s’étalent de 1899 à 1904 et les constructions s’échelonnent sur10 ans de 1900 à 1910. Les architectes étant cette fois-ci toulousains (Joseph Galinier ou Étienne), les maisons ont pour la plupart des façades en brique rouge correspondant à la couleur toulousaine traditionnelle. La première moitié du siècle s’inspire des Lumières et des espérances du plan Mondran d’une ville ouverte et régulière. La seconde, s’inspirant du Paris haussmannien, aménage la ville en perçant des avenues rectilignes bordées d’immeubles. Ces percées sont aussi le reflet de l’émergence d’une bourgeoisie, la hiérarchie sociale étant symbolisée par l’étage occupé.
Afin d’assainir le quartier Montgaillard, on adopte la réalisation d’une percée allant de la place des Carmes vers le Jardin des plantes. Beaucoup de projets initiaux restent inachevés ou délaissés. Les premières constructions se dressent en 1926. La nouvelle rue reçoit le nom de Théodore Ozenne (bienfaiteur de la ville). Plusieurs petites places regroupant des commerces modernes sont détruites. Désormais, les rues Alsace-Lorraine et de Metz sont les deux grandes artères de la ville[56].
Dans le même temps que le premier tronçon de la rue Alsace-Lorraine, les premiers travaux de la rue de Metz débutent en 1868 par l’acquisition des terrains. À partir de 1871, des immeubles identiques à ceux de la rue Alsace-Lorraine s’élèvent. Ces premiers travaux s’achèvent en 1879. La délibération du 25 mars 1893 décide de terminer cet axe depuis le musée jusqu’aux boulevards. La plupart des immeubles sont bâtis à partir de 1898 jusqu’en 1910. Pour achever la liaison du pont Neuf à la porte Saint-Étienne, le marché couvert construit sur la place Esquirol est démoli en 1892. Il est remplacé par trois halles : Carmes, Saint-Cyprien et Victor-Hugo. En 1895, le square du musée des Augustins voit le jour[56].
Jusque vers 1950, la commune, vaste autour de l'espace urbanisé compact, reste un espace rural où les noyaux villageois (Pouvourville, Saint-Simon, Saint-Martin-du-Touch, Lardenne...), les domaines de plaisance (Reynerie, Purpan...) et les rectilignes routes nationales sont le point de départ d'une urbanisation pavillonnaire le long des lignes de tramway ou d'implantations universitaires, hospitalières, ou surtout industrielles (cartoucherie, aviation) allant jusqu'aux communes voisines (Colomiers vers l'ouest). Depuis plusieurs décennies, le dynamisme économique et la forte poussée démographique sont à l'origine d'une profonde mutation des infrastructures, des logements et des installations industrielles (forteartificialisation du territoire) avec des urbanisations collectives (Empalot, Jolimont...) et deux projets urbains développés dans les années 1958 à 1970 (LeMirail etColomiers). Les années 1980-1990 sont marquées par une croissance du pavillonnaire et d'opérations immobilières qui ont urbanisé un territoire autour du périphérique extérieur.
Toulouse comptait 226 154 logements en 1999. Les constructions neuves sont peu présentes puisqu'en 1999, seulement 16,8 % des résidences principales dataient de 1990 ou après. Près de la moitié du parc de logements date d'entre 1949 et 1974. 88,2 % des logements sont des résidences principales, réparties à 17,7 % en maisons individuelles et à 82,3 % en appartements (respectivement 68,2 % et 31,8 % dans la région). En effet, Toulouse compte de nombreuximmeubles anciens, dont la majorité sont des résidences principales.
Les habitants sont pour 31,4 % propriétaires de leur logement, 64,1 % sont locataires (respectivement 58,9 % et 35,6 % dans la région)[57],[58].
Comptant 28 642 logementsHLM, soit 14,4 % du parc en 1999 (8,5 % pour la région), la ville ne respectait pas les dispositions de l’article 55 de laloi solidarité et renouvellement urbain (SRU) de décembre 2000 fixant à 20 % le taux minimum de logements sociaux pour les communes les plus importantes. En outre, en 1999, 9,4 % des logements étaient vacants, contre seulement 7,5 % dans la région. Depuis, la ville a atteint quasiment les 19 % de logements sociaux, et impose dans tous les nouveaux quartiers un seuil de 30 % de logements sociaux, au lieu de 20.
La plupart des habitations possèdent4 pièces (36 %), ou3 pièces (24,3 %), puis2 pièces (21,8 %). Les petits logements restent peu nombreux (studios : 17,8 %). La ville possède par conséquent des logements de taille assez importante[57],[59]. Enfin il faut préciser que ces logements sont bien dotés puisque 96,4 % ont le chauffage central et 53,9 % possèdent un garage, box ou parking (respectivement 80 % et 66,6 % pour la région).
« Ces teneurs mettent en garde sur l’utilisation deseaux souterraines », notamment concernant « lespuits de l’impasse Fourcaran », enclave d’anciens pavillons ouvriers qui coupe en deux parties le terrain de Vinci. « Sur seize maisons, la moitié possèdent unpuits dans leur jardin. Et certains s’en servent évidemment pour arroser leurs fruits et légumes »[62].
« L'écoquartier de la Cartoucherie est bâti sur des résidus de munitions dont duplomb, dumercure et de l’arsenic. Unepollution qui fait sans cesse reporter les travaux de l’école promise dans les plans initiaux ». Le cas de La Cartoucherie est typique du problème que posent en France« de nombreuxéco-quartiers, construits sur des poubelles industrielles [...] d’anciennesfriches industrielles dépolluées à minima à la fermeture des usines. Avec un risque sanitaire non mesuré[63] ».
De nombreux projets d'aménagement sont inscrits dans l'optique du développement de la ville et de sa diversification économique. L'aéroport de Blagnac est la principale plate-forme de transport permettant d'atteindreParis ; le projet deligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, devait permettre de relier plus rapidement les deux villes. Initialement prévu pour l'année 2024, le projet a étédéclaré d'utilité publique au printemps 2016 par le ministre des transportsAlain Vidalies, mais cette déclaration d'utilité publique a été annulé par letribunal administratif de Bordeaux le[64].
Le centre-ville de Toulouse, semi piéton, devrait lentement évoluer vers la piétonisation même sila municipalité ne favorise pas ce type de développement urbain[65]. En revanche, elle réfléchit à de nouveaux aménagements piétons dont l'objectif affiché est de faciliter le passage entre les deux rives de la Garonne.
Un projet de grand contournement autoroutier de Toulouse ou de nouvelle voie rapide est aussi à l'étude pour permettre au trafic autoroutier de l'axeBordeaux —Narbonne d'éviter l'agglomération toulousaine, saturée aux heures de pointe. La solution à court terme choisie, est celle du prolongement de laRD980 au sud jusqu'àl'autoroute A64, et de laRD902 au nord vers le secteur deLespinasse -Saint-Jory -Eurocentre.
D'autres projets sont évoqués comme le projet de deuxième aéroport, actuellement abandonné[67], celui de ligne LGV Toulouse-Montpellier-Perpignan ou l'Aerospace Valley avec le pôleToulouse Aerospace à Montaudran qui devrait regrouper sur 355 000 m2 des centres de recherche dudomaine aérospatial. Ce pôle devrait accueillir deux tours de 60 et100 mètres de haut.
Un autre projet d'envergure est en cours, déployé sur le quartierMatabiau et lagare de Toulouse et nomméGrand Matabiau, il prévoit un développement important de l'accès aux différents modes detransports publics en particulier à travers une nouvelleLigne à Grande Vitesse, la création d'une nouvelleligne de métro et le développement de l’offre detransports en commun, ainsi que la transformation du quartier enquartier à vivre selon la municipalité. Grandement controversé le projet est accusé par ses détracteurs de vouloir transformer un quartier populaire en quartier d'affaires destiné aux plus fortunés, il est analysé par certains médias et observateurs comme un phénomène degentrification urbaine[68].
Lacommune fait partie duterritoire à risques importants d'inondation (TRI) de Toulouse, regroupant15 communes concernées par un risque de débordement de laGaronne, un des18 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur lebassin Adour-Garonne[71]. Les événements significatifs passés sont la crue généralisée sur le bassin de la Garonne des 23 et 24 juin 1875 (7 500 m3/s à Toulouse), qui a fait208 morts et détruit 1 219 maisons, et la crue des1er au (3 300 m3/s) à Toulouse, qui a fait7 victimes. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue detemps de retour de10 ans à30 ans), moyen (temps de retour de100 ans à300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[72]. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1983, 1991, 2000, 2003, 2014, 2015, 2018 et 2022[73],[69].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Toulouse.
La commune est vulnérable au risque de mouvements de terrains constitué principalement du retrait-gonflement des sols argileux[74]. Cet aléa est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 99,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (88,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 42 980 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 42 602 sont en aléa moyen ou fort, soit 99 %, à comparer aux 98 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[75],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national descavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[76].
Selon une légende toponymique,Tolosa, jadis la « cité de Minerve » (Palladia Tolosa) selon l’expression de Martial, ferait référence à laTholos desGrecs, cf. les légendes de l'Or de Delphes à Toulouse. Une autre version, tout aussi fantaisiste, fait deTholus, petit-fils deJaphet, lui-même deuxième fils deNoé, celui qui aurait donné son nom à la cité[80]. C'est ce mythe qui se retrouve mis en ouverture duRamelet Mondin du poète toulousainPèire Godolin.
Il est acquis depuis longtemps queTolosa (ouTolossa[81]) représente un toponyme indigène que les auteurs antiques se sont contentés de transcrire[79] dans leur langue. Cependant sonétymologie est aujourd'hui encore incertaine[81],[79].
Ce nom de lieu étant associé à celui desVolques Tectosages[82], certains linguistes ont essayé de mettre en évidence le caractère celtique du toponyme. Ils se reposent notamment sur l'existence d'une racineTol- que l'on retrouverait par exemple dans le nom de la peuplade celtique desTolistobogii[79] et dans celui du nom d'au moins quatre autresToulouse en France, dont l'unToulouse-le-Château (Jura,Montis Tolose 1090)[79] dans le nord-est. Cet élémentTol- est possiblement le même que celui rencontré dans les Toulon, Thollon, Thulon, Montholon, Monthelon, etc. de l'hexagone et qui signifierait « colline, éminence »[79]. Cependant, la topographie de Toulouse s'accorde mal avec le sens de « colline, éminence », car la localité est située dans une plaine[79].
Le nom étant difficilement explicable par le celtique, la plupart des toponymistes le considèrent comme pré-celtique, peut-êtreibère[83] ou pré-celtique d'« origine et de sens incertain »[81]. Les hypothèses pré-celtiques, c'est-à-direibériques etaquitaniques ont été étudiée par Pierre Moret[84], ces langues sont peu ou pas documentées.
Le nom antiqueTolosa est également le nomoccitan de la ville, présent dans sa devisePer Tolosa totjorn mai. Il devientTholose en français, avant de se transformer enToulouse, probablement sous l'influence de la prononciation occitane ([tuˈluzɔ]), vers la fin duXVIIe siècle.
En 413, lesWisigoths envahissent la ville et choisissent Toulouse comme capitale de leurroyaume. Les vestiges dupalais Wisigoth de Toulouse, qui se situait sous l'actuelle place de Bologne, ont été redécouverts en 1988-1989[92].Sidoine Apollinaire a relaté en détail les fastes de la cour toulousaine deThéodoric II. Ayant une culture et une religion différentes, les Gallo-Romains et les Wisigoths se côtoient à Toulouse sans se mélanger jusqu'en 508 lorsqueClovis prend la ville, après avoir vaincu les Wisigoths à labataille de Vouillé (en 507).
AuMoyen Âge, la ville reste longtemps indépendante. Lescomtes de Toulouse étendent leur domaine sur la plus grande partie du Midi de la France. Témoin de la présence des comtes de Toulouse, les restes des fondations du château comtal ont été récemment mis au jour près de la porte sud de la ville médiévale à l'emplacement du palais de justice. Le christianisme s'impose à Toulouse et de nombreuses églises sont construites. En 1096, le papeUrbainII se rend à Toulouse pour consacrer labasilique Saint-Sernin. Lacathédrale Saint-Étienne est édifiée auXIIIe siècle[97].
En 1152, un conseil commun de la Cité et des Faubourgs est mis en place par le comte. C'est le « capitoulat » formé de douzecapitouls qui assurent dans un premier temps un rôle judiciaire. Puis ils acquièrent du pouvoir en rendant des ordonnances, percevant des taxes, levant une milice et assurant l'ordre et la justice dans la ville. À la suite de la révolte du, le Comte ne conserve plus que le pouvoir de battre lamonnaie, et de lever des troupes en cas de menace extérieure. En 1190, les capitouls acquièrent une maison commune contre les remparts à proximité de la porte nord, qui deviendra leCapitole, aujourd'hui symbole de la ville. Cette période permet l'instauration de nombreuseslibertés municipales. Parallèlement émergeune des premières sociétés par actions de l'histoire, lesmoulins du Bazacle sur la Garonne.
À la même époque, la papauté lance lacroisade des albigeois. Malgré la mort du chef des croisésSimon de Montfort et l'abandon de son fils Amaury, les hostilités aboutissent à l'entrée en dépendance du comté de Toulouse à l'égard de la royauté capétienne avec la signature dutraité de Paris le. L'université de Toulouse est fondée la même année. En 1271, à la mort deJeanne fille deRaimond VII, dernière représentante de la maison des comtes de Toulouse, le comté est intégré audomaine royal français et devient leLanguedoc.
C'est précisément pour contrer l'influence de « l'hérésie cathare », particulièrement vive dans la région, queDominique de Guzmán fonde à Toulouse, en 1215, dans lamaison Seilhan, l'Ordre des frères prêcheurs (aussi appelés Dominicains). En 1365, le pape Urbain V attribue aux dominicains de Toulouse les reliques du philosophe et théologien saintThomas d'Aquin, dominicain célèbre, vraisemblablement pour dédommager la ville qui fut le berceau de l'ordre de n'avoir pu obtenir celles de saint Dominique lui-même. Ces reliques sont conservées à l'église des Jacobins.
Les Hospitaliers entrent cependant en concurrence avec les Templiers[103], qui ont établi leur maison toulousaine non loin de la leur, dans la rue du Temple (actuelno 31 rue de la Fonderie)[104]. Mais en 1307, leroi de FrancePhilippe IV le Bel fait arrêter les Templiers dans tout leroyaume de France et mettre leurs biens sous séquestre. Après la suppression de leur ordre par leconcile de Vienne en 1311, ladévolution des biens de l'ordre du Temple sont accordées aux Hospitaliers l'année suivante. C'est Déodat de Roaix qui est chargé, à Toulouse, de surveiller le transfert des propriétés.
En 1560, les protestants et les catholiques s'affrontent dans de sanglants combats[110]. En 1562, des Huguenots furent ainsi massacrés et leurs maisons pillées lors de troubles à la suite d'un édit de la reine autorisant les hérétiques à pratiquer leur culte en dehors des villes. Cela mena à une conjuration contre les catholiques et à de nombreux affrontements, qui se soldèrent par la défaite des Huguenots en mai de cette même année[111].
AuXVIIe siècle, lecatholicisme triomphe. Les églises sont très fréquentées et de nombreux couvents s'installent en ville. Le parti pro catholique s'oppose au pouvoir central, en particulier lors de la révolte du gouverneur du LanguedocHenriII de Montmorency exécuté en 1632 place du Capitole. Deux symboles de la ville, lePont-Neuf et lecanal du Midi, sont réalisés respectivement en 1632 et en 1682. LeCapitole est reconstruit, quant à lui, auXVIIIe siècle. En 1762, se déroule l'affaire Calas : le cas d'un protestant injustement condamné provoque une célèbre intervention deVoltaire.
Toulouse entre dans laRévolution sans grand heurt. Seuls quelques pillages et quelques attaques de châteaux se produisent, le pouvoir du Parlement est respecté car il fait vivre la ville. Des conflits éclatent lorsque la suppression des provinces et des Parlements et la réforme ecclésiastique sont déclarées en 1790 et 1791[112]. La ville est privée de son rang de capitale régionale et devient le chef-lieu de laHaute-Garonne. Les jacobins parviennent à la maintenir hors de la révolte fédéraliste (ce qui est déterminant pour éviter la jonction entre l'Ouest et le Sud Est). De même, en 1799, les républicains parviennent à faire échouer une révolte populaire dont le motif principal est le refus du service militaire obligatoire et le rejet de la politique répressive duDirectoire vis-à-vis des prêtres.
Carte de Toulouse par Melchior Tavernier en l’an 1631.Place de la Trinité.Vue générale de Toulouse vers 1877.
Le, labataille de Toulouse oppose les hispano-britanniques du maréchalWellington aux Français du maréchalSoult, qui, bien que parvenant à résister, sont contraints de se retirer. La ville rose a donc été le théâtre de la dernière bataille franco-anglaise sur le sol français[113]. La ville se rallie au roiLouis XVIII et à laRestauration après la chute deNapoléonIer. Les républicains et les légitimistes sont majoritaires à Toulouse et il est difficile aux partisans de Louis-Philippe ou de Napoléon III de lutter contre leur alliance de circonstance. Les Républicains, en particulierArmand Duportal sont très actifs ; en 1848, laRépublique est proclamée parHenri Joly depuis le balcon duCapitole ; en 1871 uneCommune échoue.
En 1856, l’arrivée du chemin de fer s’avère déterminante pour Toulouse. À partir des années 1870, quelques grandes artères sont percées sur le modèle parisien. Elles sont bordées de grands immeubles bourgeois et accueillent les premiers grands magasins.
Dans le premier conflit mondial, un service militaire mobilise tous les hommes aptes au Front ou comme réservistes ; nombreux sont les morts. Ces pertes seront comblées par la venue d'immigrés italiens, espagnols et polonais.
Avec laPremière Guerre mondiale, Toulouse entre enfin dans l'ère industrielle avec la poudrerie et l'Arsenal qui emploient à eux seuls 50 000 ouvriers en 1917 ; c'est aussi en 1917 qu'un industriel venu de Bagnères-de-Bigorre,Latécoère, qui fabriquait jusque-là des wagons de chemin de fer, obtient de l'État un important marché de construction d'avions qui marque les débuts de l'industrie aéronautique à Toulouse, alors que la ville était jusque-là restée à l'écart de larévolution industrielle. Toutefois, dès avant la Grande Guerre, la population ouvrière était nombreuse, voire majoritaire, dans cette ville sans grande industrie (à l'exception des industries d'État, manufacture des tabacs, poudrerie et Arsenal) : les multiples petites entreprises spécialisées dans l'habillement, la chaussure et autres « articles de Paris »[117] opposaient une foule d'ouvriers (socialistes) des petits indépendants (radicaux) et une population de tradition plus rurale (très catholique).
Entre 1906 et 1924, les radicaux laissent progressivement la place à unsocialisme municipal que dirigentAlbert Bedouce puisÉtienne Billières. Sous les mandats d'Étienne Billières (1925-1935) et d'Ellen-Prévot (1935-1940), la ville est transformée par la construction de grands équipements publics, tels l'actuelle Bibliothèque municipale sise rue du Périgord, le parc des Sports, un vaste programme de rénovation ou de création d'écoles, tous marqués par un style Art déco solennel et lumineux.
Entre l'été et l'automne 1940, des exilés germanophones réorganisent à Toulouse la direction du Parti communiste d'Allemagne (KPD)[118].
Pendant plus d'un siècle, des usines aéronautiques ont été créées dans la région toulousaine, marquant définitivement l'économie et l'histoire locale. Ces usines ont été construites d'abord dans la zone deMontaudran (sud), Saint-Éloi (nord-ouest) puis Toulouse-Colomiers-Blagnac, à la frontière de la ville. La ville a été choisie pour devenir l’une des métropoles d’équilibre du pays en accueillant les activités aéronautiques et spatiales lors de la décentralisation.
Dans les années 1920, Toulouse est la ville des pionniers de l'aviation, sous l'impulsion dePierre-Georges Latécoère, qui met en place des liaisons avecCasablanca etDakar. En 1927, est créée l'Aéropostale, avec des figures commeAntoine de Saint-Exupéry etJean Mermoz[120].Pierre-Georges Latécoère était venu dans la ville rose pour créer des wagons dechemin de fer, mais, lorsque la guerre éclate, il est chargé par le gouvernement de développer des avions sur son site industriel deMontaudran. Quand la guerre se termine, il reste passionné par l'aviation et son site initial de fabrication de wagons est désormais une chaîne de montage d’avions de guerre. C'est à ce moment qu'il imagine une ligne aérienne commerciale allant de Toulouse à l'Amérique du Sud. Avec les Lignes aériennes Latécoère, après la Première Guerre mondiale, il ira d'abord jusqu'à Dakar, puis tentera l'aventure en Argentine. Mais face à de nombreuses difficultés, en 1927, Latécoère cède la Ligne à Marcel Bouilloux-Lafont, entrepreneur français au Brésil qui poursuit l'aventure jusqu'à Santiago du Chili sous le nom de l'Aéropostale en continuant d'exploiter le site de Montaudran. Ainsi de 1920 à 1933, plus de120 pilotes se succèdent sur les pistes deMontaudran, notamment Daurat,Jean Mermoz,Antoine de Saint-Exupéry. L'Aéropostale relie bientôt la France à l'Amérique du Sud, après que la première traversée de l'Atlantique Sud a été assurée par Mermoz. Elle développe de nombreuses autres lignes aériennes entre les villes de l'Amérique du Sud, parfois au-dessus de lacordillère des Andes[121]. Les récits d'Antoine de Saint-Exupéry lui assureront aussi une certaine notoriété, tel le romanVol de nuit.
Les premiers pas de l'aérospatiale seront posés par un ancien mécanicien :Émile Dewoitine qui va concevoir les premiers avions en métal avec pare-brise, et cela dès 1920. Par la suite, l'État va soutenir l'industrie aéronautique toulousaine.
Vue aérienne de la Place du Capitole en 1948.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, la ville est épargnée par les combats, mais la résistance s'y développe fortement. Les troupes d'occupation allemandes l'abandonnent le peu après ledébarquement de Provence.
Au début des années 1960, de nombreux rapatriés d'Algérie viennent s'installer à Toulouse et s'ajoutent aux nombreuxexilésrépublicains espagnols arrivés après la victoire par la force du dictateurFranco en 1939, après laGuerre d'Espagne.
Dans l'histoire plus récente, de nouveaux avions parfois révolutionnaires ont été conçus à Toulouse ; comme leConcorde ou l'Airbus A380. Aujourd'hui encore,Airbus reste un acteur clé de l'économie locale, dans les domaines de l'aéronautique (Airbus etATR) comme spatiaux avecAirbus Defence and Space. En 2013 Airbus Toulouse devient le premier site industriel de France avec 13 217 salariés[122].
En 2016, Airbus Group va inaugurer son université située proche des usines d'assemblement de ses avions : une tour de11 étages surplombera l'ensemble.
La ville est choisie pour devenir l'une des métropoles d'équilibre du pays en accueillant les activités aéronautiques et spatiales lors de ladécentralisation[123]. La ville devient rapidement la préfecture de la régionMidi-Pyrénées. Le nombre d'habitants de la commune augmenta très rapidement, de 269 000 habitants en 1954 à 380 000 en 1968 puis 390 350 habitants en 1999 pour atteindre les 453 317 habitants fin 2012. Cet afflux démographique provoque la mise en place de grandes opérations d'urbanisme comme la construction de nouveaux quartiers : leMirail,Empalot etBagatelle, aujourd'huiquartiers prioritaires. Toulouse est l'une des grandes métropoles françaises les plus actives enMai 68, avec une population étudiante qui compte de nombreux enfants de réfugiés espagnols.Mai 68 à Toulouse voit une longue grève chez Sud-Aviation et de nombreuses entreprises, et le soutien des campagnes pour ravitailler une ville en désorganisation du fait des transports arrêtés.
Le, l'usine AZF explose, traumatisant durablement les Toulousains. Cette catastrophe industrielle, la pire que la France ait connu depuis 1945, fait30 morts, 2 500 blessés et détruit de nombreux bâtiments et logements, principalement dans les quartiers populaires duMirail et d'Empalot. La thèse de l'accident est retenue par les enquêteurs. Le procès de lacatastrophe de l'usine AZF s'est tenu en 2009 et s'est soldé par une relaxe générale[124]. Le procès en appel a eu lieu en 2012. La société Grande Paroisse et son directeur, Serge Biechlin, ont été condamnés pour homicide involontaire, et se pourvoient en cassation. Total et son ex-PDG, pour leur part, ont été relaxés, et la thèse de l’accident chimique retenue[125].
Le site de l'usine a depuis été rasé et dépollué. Les terrains à proximité[126] restent pollués[127],[128] à ce jour, pollution issue à la fois de l'activité industrielle contemporaine[128] et historique[129]. La pollution des ballastières de Braqueville[130] jouxtant l'ancien terrain d'AZF[131] est notable[132] (estimée entre 4300, 5800 et 46 000 tonnes[133],[134] denitrocellulose immergée) et a été mise en cause dans des incendies volontaires[130],[133] et une explosion le[135] d'une usine proche[136] de l'ancien site d'AZF. Le site a été placé sous contrôle militaire[137] après l'explosion d'AZF et la dépollution (estimée à40 millions d'euros[138] pour 120 000 tonnes[136],[139] de vase contaminée) devrait commencer en 2022[139].
L'Oncopole de Toulouse a été construite à proximité du site d'AZF. Le projet impulsé par la municipalité et l'État a débuté en septembre 2006[140] et s'est terminé en 2014[141].
Politiquement, Toulouse est une ville avec une sensibilité degauche. La droite républicaine, notamment sous l'impulsion des mairesPierre Baudis,Dominique Baudis,Philippe Douste-Blazy etJean-Luc Moudenc, a tout de même géré la ville de 1971 à 2008 et de nouveau depuis 2014. Pour les autres élections, la gauche est généralement en tête. LeFront national y est plus faible qu'au niveau national et n'y a plus d'élus municipaux depuis 2001.
Au référendum sur letraité constitutionnel pour l’Europe du, les Toulousains ont voté pour la Constitution européenne, avec 51,31 % de Oui contre 48,69 % de Non avec un taux d’abstention de 33,65 % (France entière : Non à 54,67 % ; Oui à 45,33 %). Ces chiffres sont contraires à ceux du reste du département de laHaute-Garonne (Non à 53,90 % ; Oui à 46,10 %), l'électorat ayant choisi le vote positif étant, selon les analystes politiques, le fait d'un niveau social supérieur à la moyenne des Français[143].
Ce tropisme de gauche se confirme lors de l'élection présidentielle de 2017, lors de laquelle arrive en têteJean-Luc Mélenchon sur la commune (29,17 %), devantEmmanuel Macron (27,26 %). Les candidats de droite obtiennent des scores inférieurs à leur résultat national : 17,67 % pourFrançois Fillon, 9,41 % pourMarine Le Pen, 2,5 % pourNicolas Dupont-Aignan.Benoît Hamon arrive en quatrième position devant Marine Le Pen avec 10,35 % des voix. Au second tour, Emmanuel Macron arrive en tête avec17 points de plus que son score national (82,98 % contre 66,10 %), confirmant la faible implantation du Front national dans la ville[146].
Leconseil municipal est composé de soixante-neuf membres, dont le maire et vingt-six adjoints au maire, dix conseillers municipaux délégués, dix-sept conseillers municipaux délégués chargés de mission et quinze conseillers municipaux[158]. Dix-sept des adjoints du maire ont en charge une des mairies de quartier de la ville de Toulouse, dont l'objectif est de faciliter l'accès aux administrations de la ville[159].
Le maire de Toulouse estJean-Luc Moudenc depuis le. Il fut déjà maire de 2004 à 2008 et a été élu en juin 2012 député de latroisième circonscription de la Haute-Garonne, siégeant au sein du groupeUMP. Il est aussi le président de la communauté urbaine deToulouse Métropole. Le conseil municipal se réunit publiquement plus d'une fois par trimestre dans la salle du conseil municipal en l’hôtel de ville[160].
Durant le mandat de Jean-Luc Moudenc, la commune a été divisée par la mairie en dix-sept grandsquartiers possédant chacun une mairie de quartier et un maire délégué s'occupant de celui-ci. Ce découpage suivait le découpage historique de petits quartiers, d'anciens bourgs ou de villages comme Saint-Martin-du-Touch. Mais, il ne suivait pas le découpage cantonal qui coupe certains quartiers historiques en deux, comme le quartier desMinimes[166].
En, un redécoupage de Toulouse en six secteurs[167] a pour vocation, selon la nouvelle équipe municipale, à servir de support à un nouvel essor de la démocratie locale.
Ce ne sont donc pas des arrondissements municipaux, comme àParis,Lyon ouMarseille.
La commune de Toulouse faisant partie d'unétablissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre,Toulouse Métropole, son budget ne reflète qu'imparfaitement la réalité de la fiscalité locale en raison des transferts de dépenses de fonctionnement et d'investissement vers l'EPCI, d'une part, et de la perception par la métropole du produit de la fiscalité professionnelle, d'autre part. Ainsi, de nombreuses ressources fiscales toulousaines sont prélevées au niveau métropolitain, et de nombreuses dépenses sont également effectuées au niveau métropolitain. À titre d'exemple, des équipements culturels et sportifs définis d'intérêt métropolitain, conformément à la délibération du conseil métropolitain du, ont été transférés au budget de la métropole à compter du, comme celui du Théâtre et de l'Orchestre du Capitole, ou encore le Centre de congrès Pierre Baudis[176].
L'endettement de Toulouse au peut s'évaluer à partir de trois critères : l'encours de la dette[Note 20], l'annuité de la dette[Note 21] et sa capacité de désendettement[Note 22] :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[180],[Note 23].
En 2022, la commune comptait 511 684 habitants[Note 24], en évolution de +7,62 % par rapport à 2016 (Haute-Garonne : +8,02 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Vue depuis les coteaux du quartierPech-David dans le sud de la ville, en 2012
En 2021, Toulouse est laquatrième commune de France avec 504 078 habitants (populationintra muros), soit 28 640 habitants de plus qu'en 2016, et également la quatrièmeagglomération avec 1 063 235 habitants (recensement de 2021, délimitation de 2020). Elle constitue la cinquièmeaire d'attraction avec 1 490 640 habitants (recensement de 2021) aprèsParis,Lyon,Marseille etLille.
La population de laville de Toulouse augmente principalement grâce à unsolde migratoire largement positif, dû à son positionnement géographique privilégié lui conférant unclimat agréable, une situation stratégique entre plusieurs bassins touristiques (Massif central,Pyrénées,mer Méditerranée, côtesatlantiquesbasque etlandaise) et ses terroirs midi-pyrénéens, mais aussi grâce à une image positive sur sa qualité de vie, la variété de ses filières de formation, son positionnement socio-économique sur des industries et ses services à forte valeur ajoutée (aéronautique,espace,biotechnologies,systèmes embarqués,électronique,météorologie). L'agglomération de Toulouse bénéficie d'ailleurs de la croissance démographique la plus dynamique des grandes villes de France, ce qui peut être un atout pour le développement de la ville. On observe cependant un ralentissement de l'augmentation de la populationintra-muros et de celle de l'agglomération depuis 2006, alors que la couronne périurbaine poursuit sa forte expansion.
Depuis le recensement de 1999, la commune de Toulouse gagne, en moyenne, environ 5 000 habitants par an. Mais si le rythme d'accroissement a été de près de 6 800 habitants supplémentaires chaque année de 1999 à 2006, il s'est considérablement ralenti entre 2006 et 2011 avec une croissance moyenne d'un peu moins de 2 000 habitants par an, pour reprendre au rythme de 6 150 habitants par an de 2011 à 2015.Entre le recensement de mars 1999 et celui de janvier 2008, l'unité urbaine de Toulouse (l'agglomération toulousaine) a gagné 103 846 habitants, soit 11 407 par an par effet de densification et seulement 1 180 habitants sur l'ensemble de la période dus à l'extension du périmètre de l'agglomération. L'aire urbaine de Toulouse a gagné 237 975 habitants entre ces deux recensements, soit 18 525 par an par effet de densification et 71 247 habitants sur l'ensemble de la période dus à l'extension son périmètre.
Source :Insee ; Chiffres dans les limites de l'unité urbaine et de l'aire urbaine à chaque recensement (les limites de l'aire urbaine ont été rétropolées de 1990 à 1968 par l'Insee). Les comparaisons entre recensements ne sont donc pas à limites constantes.
Toulouse possède une forte attractivité par rapport aux autres métropoles françaises. En plus de lavariation naturelle de 12 000 habitants supplémentaires net par an en 2014, l'aire urbaine de Toulouse possède unsolde migratoire de 8 000 nouveaux arrivants net par an (60 000 arrivées pour 52 000 départs), le deuxième des principales agglomérations françaises derrièreBordeaux. 35 % des nouveaux arrivants sont desétudiants, et 15 % arrivent de l'étranger, une plus grande proportion que dans toute autre aire urbaine en France. Parmi les plus de45 ans, le solde migratoire est en revanche négatif. Les migrations depuis et vers les autres villes du Sud-Ouest sont importantes, en particulier entre Toulouse etMontauban[185]. Cette arrivée massive de population renforce le caractère métropolitain de Toulouse, les nouveaux Toulousains rajeunissent la population et augmentent le niveau de qualification des actifs (souvent des cadres, professions intellectuelles supérieures, techniciens, ingénieurs).
Enfin, la réalisation de certains projets à dimension nationale et internationale a contribué à accroître la renommée de la ville : un campus de220ha voué à la cancérologie, l'Oncopole de Toulouse, a progressivement ouvert, de 2009 à 2014, sur l'ancien siteAZF.
Par ailleurs,Galileo, l'équivalent européen duGPS, a eu son siège social sur les anciennes pistes deMontaudran, au sud-est de la ville.
En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 46,6 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (38,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 17,2 % la même année, alors qu'il est de 22,1 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 244 831 hommes pour 259 247 femmes, soit un taux de 51,43 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,27 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2021 en pourcentage[186]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
1,6
4,3
75-89 ans
6,5
9,7
60-74 ans
11,6
15,3
45-59 ans
14,7
22,7
30-44 ans
20,0
32,6
15-29 ans
31,9
14,9
0-14 ans
13,7
Pyramide des âges du département de laHaute-Garonne en 2021 en pourcentage[187]
L'extraordinaire croissance de la population de la ville de Toulouse depuis les années 1990 est due à la conjonction d'un solde naturel positif et d'un solde migratoire élevé en raison d'abord de l'arrivée de populations de l'ensemble des régions françaises, y compris d'outre-mer, mais aussi de populations immigrées. Concernant les populations françaises d'outre-mer, il s'agit principalement d'Antillais, secondairement deRéunionnais et deMahorais, répartis dans l'ensemble de la ville. Toutefois, le quartierSaint-Michel est connu pour être le quartier de la plus importante communautécaribéenne de Toulouse.
À l'instar des autres grandes métropoles françaises (Paris,Lyon,Marseille), Toulouse est une ville cosmopolite[188] et aux multiples influences. En 2008, elle compte 57 743 immigrés soit 13,1 % de la population (3,5 % nés en Europe et 9,6 % nés hors d'Europe)[189]. 8,6 % des habitants (immigrés ou non) sont des étrangers[190]. L'immigration est un processus ancien. Une part importante est due à l'immigration espagnole de l'entre-deux-guerres, ce qui explique qu'au recensement de 1954 Toulouse comptait 9 540 naturalisés et 14 320 étrangers, soit 5,4 % de sa population. Une autre part est due à l'arrivée des populations nord-africaines à partir des années 1950-1960, dans des foyers d'hébergement, descités d'urgence (Bordelongue), le camp deharki de Ginestous, puis des cités d'habitat social comme leMirail, important lieu d'hébergement dePied-noir et deHarkis. Les Pieds-Noirs représentaient en 1970 plus de 2 000 familles. À partir des années 1980, les populations immigrées du Maghreb, d'Afrique subsaharienne et d'Asie se sont de plus en plus concentrées dans les quartiers d'habitat social et les immeubles en copropriété de l'ouest de la ville construits dans les années 1960 et 1970[191]. En revanche, les populations d'Europe du Sud se retrouvent plutôt dans les faubourgs.
La communauté espagnole : exil républicain, résistance et culture
La proximité géographique de Toulouse avec l'Espagne et les anciennes relations historiques entre le comté de Toulouse et le royaume d'Aragon, ont fait que de tout temps la présence d'une population espagnole à Toulouse a été sensible. En effet elle représente l'une des plus importantes communautés de la ville avec près de20 000 à 25 000personnes. Il suffirait pour s'en apercevoir de fréquenter quelques marchés populaires de Toulouse (Cristal, Saint-Aubin, Saint-Cyprien, Saint-Sernin…) où on ne manquera pas d'entendre parler castillan. Toulouse a d'abord vécu l'immigration de travail des années 1920 et du début des années 1930, avec des installations dans des quartiers à l'époque insalubres ou malfamés comme celui deSaint-Cyprien, puis est la principale destination de l'exil républicain espagnol en 1939, après laRetirada et laguerre d'Espagne.
Cependant, lesEspagnols proprement dits sont aujourd'hui peu nombreux, 2 386 au recensement de 2006, soit 6,3 % seulement des étrangers de la commune. La ville a fêté en 2006 le75e anniversaire de la république espagnole au cours duquel l'ancien maire de Toulouse,Jean-Luc Moudenc a fait un discours qui permit à de nombreux jeunes et nouveaux toulousains de comprendre l'importance de cet exil,« Oui, l'émotion rejoint ici le calendrier de la tragédie de l’Histoire, de la tragédie d’une guerre fratricide qui jeta l’une contre l'autre, l'Espagne républicaine et l'Espagne franquiste et conduisit 100 000 républicains et leurs familles à Toulouse. Toulouse qui se souvient de la nouvelle topographie politique qu’avaient inventée les partis politiques en exil, lescommunistes à la Bourse du travail, lesanarchistes au 4 rue de Belfort et autour de la fontaine de laplace Wilson, lesguérilleros au café de la Paix de laplace du Capitole, les socialistes au 69 rue du Taur dans la future cinémathèque, un peu tous à l’Ateneo de la rue de l’Étoile, les moins politisés à la Casa de España. »[202].
L'empreinte espagnole est donc forte à Toulouse, faisant d'elle la plus grande ville espagnole de France avecMontpellier. Son relais direct est la Casa de España qui existe depuis 1986 et abrite une association socio-culturelle et socio-éducative, qui regroupe huit associations espagnoles. Toulouse attire aussi plus largement d'autres communautés du monde hispanique (Basques,Andorrans,Catalans[203],[204],Valenciens,Andalous,Mexicains,Argentins,Cubains...). Ainsi, on retrouve dans la ville rose une atmosphère très « latine »[205], avec de nombreux bars à tapas, des clubs desardane[206] (avecDéodat de Séverac, Toulouse a toujours été l'une des villes essentielles de la sardane[207]), deflamenco, desalsa, detango, demerengue, de cha-cha et d'autres danses latines[208] ainsi qu'une ambiance nocturne très festive qui rappelle celles deBarcelone ouMadrid. L'espagnol est la deuxième langue parlée à Toulouse après le français. La ville est également le siège de l'Eurorégion Pyrénées-Méditerranée depuis.
Autres populations étrangères ou d'origine étrangère à Toulouse
L'Insee évalue en 2006 à près de 15 000 le nombre d'étrangers originaires d'Afrique du Nord (8 300 Algériens, 5 100 Marocains, 1 400 Tunisiens, soit près de 40 % des étrangers de la ville de Toulouse). Si l'on prend en compte les naturalisations, le nombre des immigrés nord-africains serait de l'ordre de 26 000. À cette immigration maghrébine s'ajoute, dans des proportions moindres, une immigration en provenance d'Asie occidentale,libanaise notamment. Lequartier Arnaud-Bernard, dans le centre-ville, auparavant peuplé majoritairement d'immigrés italiens et espagnols, est surnommé « le petit souk », du fait de la présence de nombreuses petites échoppes arabes. Cependant, lagentrification du centre-ville par descatégories socio-professionnelles élevées s'est désormais étendue à ce quartier qui tend donc à perdre de plus en plus son caractère populaire, à l'instar du quartierSaint-Cyprien. Ces communautés d'Afrique du Nord et duProche-Orient, mais aussi une partie des communautés d'Afrique noire, étant majoritairement de religion musulmane, il existe quatre mosquées à Toulouse : une dans le quartier d'Empalot, une autre dans le quartier desIzards-Trois Cocus et deux dans le quartier duGrand Mirail, àBellefontaine et à laReynerie.
On trouve également à Toulouse une proportion croissante d'étrangers en provenance d'Afrique noire (6 300 habitants en 2006), desComores et deMadagascar. Outre une présence sur les divers marchés du centre-ville, ces communautés sont particulièrement établies dans le quartier Saint-Cyprien où l'on trouve des salons de coiffure afros et divers restaurants et épiceries exotiques.
La fiscalité directe locale est supérieure à la moyenne départementale pour les communes de population équivalente. Cette situation s'explique par le fait que Toulouse subit une pression démographique et urbaine importante. Elle attire une grande partie de la population et de l'économie du département. Cet attrait nécessite de la part de la municipalité de gros efforts d'aménagement et d'investissement qui se répercutent sur la fiscalité.
Police municipale de Toulouse sur la place du CapitolePolice nationale lors d'une manifestation dans le centre
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La police municipale dispose d'un budget annuel de 14 M€ en 2013[218], avec des effectifs globaux de269 personnes (dont180 policiers en tenue). En 2018, la ville compte 330 policiers municipaux.
Depuis novembre 2012, 2ZSP ont été créées auMirail et auxIzards.
La mairie, a également décidé depuis juillet 2007 d'installer une douzaine decaméras réparties dans la ville pour prévenir la délinquance[219], un nombre porté à 21 depuis octobre 2012. Elles permettent de surveiller 24h/24h et 7j/7j plusieurs quartiers. Deux mois plus tard, Toulouse est officiellement une ville placée sousvidéosurveillance[220]. Au total, 17 caméras sont installées dans tout le territoire toulousain.
En octobre 2009, la Ville a créé l’Office de la Tranquillité[221], intervenant en cas de nuisances sonores la nuit, a redéployé la police municipale dans des quartiers à risque de délinquance élevé, demande à l'État la création d'une charte et se pose maintenant la question de l'importance de la vidéosurveillance dans la ville, en interrogeant plusieurs professionnels dans ce domaine. En 2020, ce sont plus de 400 caméras qui sont installées à Toulouse.
Au cours de l'année scolaire 2008-2009, l'agglomération de Toulouse comprenait 111 000 étudiants. Cela en fait la troisième agglomération estudiantine de France après Paris et Lyon et la deuxième ville étudiante car le réseau d'établissements est plus centré à Toulouse que dans d'autres métropoles plus multipolaires (Lyon, Lille, Aix-Marseille). Cependant, faute de concertation des établissements situés dans la zone d'influence de Toulouse (Albi, Montauban, Castres), le nombre d'étudiants par « pôle supérieur » est inférieur à celui centré sur Lille (114000)[230].
La ville de Toulouse compte plusieurs établissements proposant des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), dont certaines sont particulièrement réputées. Lelycée Pierre-de-Fermat héberge les CPGE scientifiques, économiques ainsi que des sections littéraires. Ailleurs, on trouve les CPGE scientifiques aulycée Bellevue, des CPGE économiques et commerciales aulycée Ozenne et des CPGE littéraires pour les filières modernes (prépa A/L) et en sciences sociales (prépa B/L) aulycée Saint-Sernin.
Toulouse possède aussi plusieurs grandes écoles spécialisées dans l'aéronautique comme :
l'ISAE (Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace), rapprochement deSUPAERO (École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace) et de l'ENSICA (École nationale supérieure d'ingénieurs de constructions aéronautiques).
Enfin, d'autres pôles d'enseignement ont émergé à Toulouse, parfois rattachés à l'université, et couvrent de nombreux domaines tels que la recherche en économie avec l'École d'économie de Toulouse (TSE), les métiers de l'entreprise avec l'Toulouse School of Management (IAE Toulouse), l'Institut de la promotion supérieure du travail, l'IFAG (l'institut de formation aux affaires et à la gestion), l'école supérieure de commerce et de management (ESARC) et le Centre de formations commerciales et administratives en alternance (CEFIRE), l'Institut supérieur européen de gestion (ISEG). L'art et la publicité sont représentés par l'institut supérieur des arts de Toulouse (isdaT — anciennement l'École supérieure des beaux-arts et le Centre d'études supérieures de musique et de danse) et l'institut supérieur de communication et publicité (ISCOM).
Dans le privé, Toulouse possède l'Institut catholique de Toulouse qui est un établissement d'enseignement supérieur privé comprenant plusieurs facultés (droit, philosophie, théologie, etc.) et écoles supérieures professionnelles ou d'ingénieurs telles que l'école de journalisme de Toulouse (EJT) et l'école d'ingénieurs de Purpan.
Toulouse est également fortement dotée en écoles spécialisées dans les nouvelles technologies et l'informatique comme l'école supérieure en informatique appliquée (Exia); l'EPITECH (École pour l'informatique et les nouvelles technologies) et l'IST (Institut supérieur de technologie).
L'importance de la vie universitaire à Toulouse se manifeste également par la richesse et la diversité deslaboratoires de recherche présents sur les campus universitaires et les centres hospitaliers universitaires, avec onze mille chercheurs (biotechnologies, aéronautique, chimie, environnements, etc.).
Le Centre national de calcul deMétéo-France est installé depuis 1982 pour les prévisions météorologiques. Au sein de ce centre sont effectuées lesprévisions météorologiques pour la France entière. Il regroupe sur50 hectares près de 1 400 météorologues soit plus du quart des météorologues du service public. LaMétéopole regroupe également le Centre national de recherches météorologiques (CNRM) pour la recherche et l'école nationale de la météorologie pour l'enseignement[231].
Durant l'année, la ville accueille de nombreux festivals consacrés à la musique, la danse, le cinéma, le théâtre, ou encore la littérature. Le festival attirant le plus de spectateurs estRio Loco[232]. Il a pour thème lesmusiques du monde (le pays mis à l'honneur changeant chaque année) et se déroule chaque mois de juin, en plein centre-ville, dans le parc de laPrairie des filtres bordant laGaronne. Le festivalPiano aux Jacobins propose chaque automne des concerts depiano dans le cadre patrimonial de l'église des Jacobins. De même,Toulouse les Orgues est un festival international de musique d'orgues se déroulant en octobre dans plusieurs églises de la ville. En juin, la musique classique deJean-Sébastien Bach est à l'honneur dans divers lieux du centre, historiques ou inattendus, avecPasse ton Bach d'abord[233]. D'autres festivals concernent les musiques actuelles, commeLes Siestes électroniques, un festival né à Toulouse en 2002 qui s'exporte désormais à Paris et à l'étranger[234],Novelum pour la musique contemporaine, ou encoreConvivencia dont le concept de scène ambulante voit unepéniche arpenter tout au long de l'été leCanal du Midi, deSète à Toulouse, au rythme des musiques du monde[235]. Enfin la fête toulousaine traditionnelle duGrand Fénétra, inclut des représentations de danses et musiques folkloriques, et a lieu chaque année la dernière semaine de juin.En 2022, a eu lieu la première édition duRose Festival auMEET, créé par les rappeursBigflo et Oli et rassemblant près de 50 000 festivaliers.
Depuis 2012 a lieu chaque année en juin leUnited Kiz Toulouse Festival, un festival dekizomba, qui est un genre musical et de danse originaire de l'Angola devenu populaire en Europe[236]. Depuis 2008,Tangopostale fait danser pendant le mois de juillet, en plein air sur différentes places de la ville, au rythme dutango argentin[237].
Le cinéma hispanophone est à l'honneur avec, au mois de mars,Cinélatino (anciennementRencontres du cinéma d'Amérique latine) qui se déroule dans plusieurs cinémas de la ville[238], et en octobre le festival du cinémaibériqueCinespaña[239] à lacinémathèque de Toulouse. Le festival internationalSéquence Court-Métrage met le format court à l'honneur[240], alors queLes Rencontres du cinéma italien à Toulouse se déroulent quant à elles en avril, au cinéma l’ABC[241]. Enfin, leFifigrot, festival de cinéma humoristique et décalé promu par l'équipe deGroland, a su conquérir son public chaque année en septembre.
D'autres festivals notables ponctuent l'année toulousaine.Le Printemps du Rire est devenu le premier festival d'humour européen[242], lePrintemps de septembre transforme le centre-ville de Toulouse en espace consacré à l'art contemporain, le Forum de l'image se consacre, en avril, à la photographie contemporaine[243], le Houfastival, leMarathon des mots, en juin, aux rencontres et performances littéraires[244], lefestival Occitània, le festival N7, l'Inox Electronic Festival. Enfin, en mai, leForom des langues du monde, création deClaude Sicre et du Carrefour culturelArnaud Bernard ayant fait des émules dans d'autres villes[245], met à l'honneur les langues de France et du monde entier, ainsi que les cultures qu'elles véhiculent[246].
Plusieurs événements se déroulent sur les communes de la banlieue proche, comme le festivalMarionnettissimo, dont le point d'ancrage se situe àTournefeuille, mais dont plusieurs lieux de représentation sont situés à Toulouse. Depuis 2007, est organisé chaque année leToulouse Game Show, la plus grande convention de jeux vidéo et Japanim de province, avec 34 000 visiteurs en 2012[247], qui se déroule àBeauzelle, dans lenouveau parc des expositions de Toulouse Métropole. En septembre, la commune deRamonville-Saint-Agne est envahie par lefestival de rue organisé par l'association ARTO[248].
Dès leXIIe siècle, Toulouse possède de nombreuxhospices et maison de Dieu qui, comme tous les établissements médiévaux similaires accueillent les « pauvres, les passants et les pèlerins ». Certains ont voulu y voir un accueil particulier despèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle mais cette hypothèse n'est pas confirmée par les études historiques. Des découvertes archéologiques ont mis en évidence l'existence de nombreuses tombes dans lesquelles ont été retrouvées des coquilles et des extrémités de bourdon mais rien n'indique s'il s'agit de pèlerins de Compostelle ou, plus vraisemblablement, de pèlerins venus vénérer des reliques (dont un corps de saint Jacques) à Toulouse. En 1505, tous ces établissements sont rattachés à l'hôpital Saint-Jacques qui devient l'Hôtel-Dieu. L'hôpital de La Grave reste indépendant sur la rive gauche de la Garonne pour traiter lespestiférés. LesHospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem y installent un prieuré et fondent dans une de leurs dépendances, le village de Goutz, une école de chirurgie. AuXIXe siècle, des médecins commeDominique Larrey etJean-Étienne Esquirol pratiquent dans les hôpitaux toulousains.
À partir de 1692, jusqu'à la Révolution, sont créées des maisons de charité pour secourir et soigner les pauvres malades[252],[253],[254],[255]. En 1845, le préfetDuchâtel a mis en place le Bureau de Bienfaisance de Toulouse pour assurer les secours à domicile en remplacement des anciennes maisons de charité[256].
LeCHU de Toulouse regroupe plusieurs établissements implantés sur la ville de Toulouse :
L'hôtel-Dieu Saint-Jacques accueille aujourd'hui l'essentiel de l'administration de ces hôpitaux, ainsi qu'un service de soins dentaires[257].
L'hôpital Joseph-Ducuing est un hôpital général du centre-ville de Toulouse. Il est de statut privé associatif, sans but lucratif et participe à l'exécution du service public hospitalier depuis 1976[258].
Toulouse a été classée ville la plus sportive de France par le magazine sportifL'Équipe en octobre 2007. Toulouse possède 368 installations sportives réparties sur 70 sites et jusqu'à 3 500 000 usagers par an d'inscrits dans les clubs de sport de la ville[262]. L'île du Ramier accueille le complexe Nakache (Piscine municipale Alfred Nakache) dès le début du siècle et la construction de nouveaux sites n'a sans cesse évolué. Toulouse accueille plusieurs manifestations sportives comme le cross des violettes, le tournoi international de handball, le tournoi international d’épée Marcel Dutot, la coupe du monde de paintball, le grand prix de tennis de la ville de Toulouse, le championnat du monde de danse sportive et acrobatique, le tour de France féminin, l’open de France de gymnastique, la coupe du monde de handball, le championnat de France de rugby à XV, la coupe du Monde de rugby à XV, le Volant d'OR Open international de badminton, etc.
Plus de 600 clubs sportifs[263] évoluent à Toulouse ce qui représente près de 85 000 licenciés, affiliés à toutes les fédérations sportives, scolaires et universitaires[264].
Le sport emblématique de Toulouse est lerugby à XV avec son équipe phare, leStade toulousain, qui joue enTop 14. Créé en 1907, il est devenu le club le plus titré d'Europe avec vingt-trois titres de champion de France, quatre coupes de France et sixcoupes d'Europe[265]. Son stade,Ernest-Wallon, peut accueillir 19 000 personnes. Pour les plus grandes affiches, que ce soit en championnat ou en Coupe d'Europe, le Stade toulousain s'exile régulièrement chez son voisin du TFC auStadium (33 000 places).Ce club compte entre 500 000 et 1 000 000 de supporters dans tous lesdépartements français et dans environ 200pays[réf. nécessaire].
Toulouse Olympique Étudiant Club (TOEC nouvellement appelé FCTT).
Concernant les féminines, depuis 2014, l'Avenir Fonsorbais Rugby Féminin devient leStade toulousain rugby féminin[267] (équipe de rugby à XV, évoluant en Top 8).
Lasection féminine du TFC, plusieurs foischampionne de France dispute le championnat deDivision 3 pour la saison 2023-2024. Elle fut créée en 1980 au sein du club masculin de « Toulouse OAC ». La section féminine du TOAC est rattachée au Toulouse Football Club depuis l'été 2001.
D’autres sports sont aussi représentés à Toulouse :
Aviron : avec les clubs de l'Aviron toulousain[273], de l'Émulation nautique Toulouse (ENT)[274], du Toulouse Aviron Sports & Loisirs (TASL)[275] et du Toulouse Université Club aviron (TUC Aviron)[276]. Ces clubs sont tous affiliés à laFédération Française d'Aviron (FFA), ancienne Fédération française des sociétés d'aviron (FFSA).
Équitation : avec le Club hippique de Pibrac (FFE). Initialement appelé Club hippique de Toulouse et situé dans la caserne de Compans-Caffarelli, le centre équestre s’est ensuite déplacé sur la commune dePibrac au début des années 1970.
Trois représentants toulousains de sports majeurs se sont qualifiés pour la coupe d'Europe en 2007. Le Stade toulousain et le Toulouse FC dans la plus prestigieuse de leur discipline, les Spacer's dans la seconde.
Premier Tour de France 1903, Hyppolite Aucouturier arrive avec le meilleur temps au vélodrome du Bazacle de Toulouse, le 8 juillet.Tour de France 1939, l'arrivée du vainqueur d'étape Edward Vissers, au nouveau Stadium municipal le 19 juillet, pour une journée de repos dans la ville rose.Vélodrome du Parc des Sports de Toulouse, pour l'arrivée d'étape du Tour de France 1939 - 1.Vélodrome du Parc des Sports de Toulouse, pour l'arrivée d'étape du Tour de France 1939 - 2.
Toulouse donne également son nom à une provincedominicaine[283] dont le centre est lecouventSaint-Thomas d'Aquin[284], présent depuis 1958 et situé impasse Lacordaire. L’histoire des dominicains de Toulouse commence en 1215 à la fondationdupremier de leurs couvents, par celui qui allait devenirsaint Dominique, et où reposent d'ailleurs les reliques du célèbre saintThomas d'Aquin. La vie catholique de Toulouse fut également rythmée par lacompagnie royale des Pénitents bleus.
De style éclectique, untemple duculte antoiniste est situé au 14 rue de Cherbourg[304];dédicacé en 1993, il constitue le dernier temple construit par le culte[305].
L'économie toulousaine est principalement fondée sur les industries de pointe de l'aéronautique et duspatial, dont Airbus est la locomotive et fait travailler directement et indirectement plus de 50 000 personnes sur l'agglomération et près de 70 000 dans le grand Sud-Ouest. Depuis plusieurs années, la municipalité tente de diversifier les secteurs d'activité[306]. Toulouse est devenue un grand centre industriel en utilisant les ressources régionales enélectricité et engaz naturel.
De nombreux organismes sont présents à Toulouse en dehors d'Airbus.
Sans vouloir recenser tous ceux qui se situent dans la ville rose, on peut citer ceux qui se démarquent par leur localisation, unique, ou par leur spécialisation. Par exemple, on peut trouver le site deMétéo-France (à proximité de Basso-Cambo, face au quartier des Pradettes) qui regroupe plusieurs entités :
le Centre national de prévision météorologique (CNP),
Airbus (groupe)[317] : société industrielle Européenne principalement spécialisée dans la production d'avions de ligne, le secteur spatial, la défense et la production d'hélicoptères[318] ;
Airbus DS Geo[319] : spécialisé dans la production de satellites servant à l'observation de la Terre ;
Galileo : siège transféré àPrague lors de l'élaboration du projet ;
Stelia Aerospace : meneur français et acteur mondial de la production de fuselage d'avion[320] ;
Le magazineL'Express s'accordait à classer Toulouse comme ville la plus dynamique de France en 2009 et 2010[324],[325], tout commeChallenges en 2012[326] et 2015[327].
Quant au magazine américainNewsweek, il classait Toulouse troisième ville la plus dynamique au monde en 2006[328].
La ville de Toulouse possède plusieurssociétés savantes. Elle fut la seule ville de province à avoir trois académies royales sous l'Ancien Régime[331].
L'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse est l'héritière de laSociété des Lanternistes fondée en 1640, devenue laSociété des Belles-Lettres, entre 1688-1699, puis laSociété des Sciences à partir de 1729. Cette société a précédé l'Académie de Paris, créée seulement en 1666. Le 24 juin 1746, le roi Louis XV a donné des lettres patentes érigeant laSociété des Sciences de Toulouse enAcadémie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. L'académie est dissoute par le décret du 18 août 1793 de laConvention nationale avant d'être rétablie le 30 octobre 1807 par un arrêté du préfet de la Haute-Garonne[331],[332],[333].
Pierre de Gorsse, dans un article intituléComment nos façades roses devinrent-elles blanches ? paru dans la revue l'Auta de mai 1942[337] rapporte l'ordonnance des Capitouls en date du 15 juin 1783, portant « que toutes les façades extérieures des Maisons de la présente Ville, dans le cas d'être construites ou réparées à l'avenir, seraient peintes ou crépies en blanc » afin « qu'en concourant avec l'établissement des réverbères dont la Ville commence déjà de jouir, il augmente, par la réflexion, la masse de leur lumière ».
La brique a été majoritairement utilisée dans la région à cause d'un environnement géologique qui ne fournit aucunepierre de taille à proximité[338]. Le transport des pierres est coûteux[339]. Au contraire, l'argile, qui permet la fabrication des briques, est abondante.
Aujourd'hui, la brique est mise en valeur comme un symbole de la ville. Cependant, dans les constructions modernes, elle n'est utilisée que comme parement décoratif.
Toulouse regroupe de nombreux bâtiments remarquables. Le plus connu est leCapitole qui abrite l'hôtel de ville, la salle des Illustres (où se trouvent des chefs-d’œuvre d’artistes toulousains duXIXe siècle), un opéra et un orchestre symphonique, ainsi que laplace du même nom. À l'arrière du Capitole, ledonjon du Capitole est situé dans un parc et regroupe les locaux de l'office du tourisme. Laplace Wilson située à l'entrée du centre-ville en bas des allées Jean-Jaurès est une place dont les bâtiments en brique sont construits de façon concentrique autour d'un parc arboré. C'est un lieu animé avec ses nombreuses terrasses de bars, de cafés et ses cinémas.
La colonne vertébrale du centre-ville se situe autour de l'axe ducardo romain, le parcours idéal pour découvrir les lieux remarquables de la Ville Rose, cet axe démarre de la rue du Taur (basilique Saint-Sernin), il passe ensuite par la place du Capitole, la rue Saint-Rome, la rue des Filatiers, et se termine à la place des Carmes. Les rues qui constituent ce parcours sont intégralement piétonnes.
Les quais et les berges de laGaronne ont été aménagés auXVIIIe siècle. Les quais Henri-Martin et lequai de Tounis construits en brique pour contenir lesinondations permettent de se promener le long du fleuve et de découvrir les anciens ponts de Toulouse. À tort considéré comme le plus vieux pont de Toulouse[340], lepont-Neuf, d’une longueur de220 mètres, n'en reste pas moins un chef-d'œuvre et le premier pont à avoir su résister aux nombreuses crues de la Garonne ! Lepont Saint-Pierre est un pont métallique datant de 1987. Un peu plus en aval sur la Garonne se trouve leBazacle, un gué où les premiers toulousains se sont installés. Il forme aujourd'hui unedigue permettant de maintenir un niveau d'eau suffisant à la Garonne durant les mois d'été. Au bord du fleuve, l'hôpital de La Grave et sa chapelle Saint-Joseph de la Grave sont visibles grâce au dôme de la chapelle recouvert decuivre. Près de la Garonne se trouve aussile Château d'eau qui renferme unegalerie d'expositions photographiques.
La place de la Trinité et la rue des Filatiers sont à découvrir, architectures remarquables des hôtels particuliers, et somptueuses façades d'immeubles. Rue des Filatiers se situe la maison Calas, et au bout de la rue l'église de la Dalbade (Jean Calas, marchand protestant de Toulouse, a été condamné par le Parlement de Toulouse, au supplice de la roue et exécuté le 10 mars 1762, sous l'accusation, sans preuve, d'avoir assassiné un de ses fils réputé converti au catholicisme).
Les monuments catholiques sont nombreux à Toulouse et plusieurs sont des bâtiments remarquables. Trois d'entre eux se distinguent cependant par leur intérêt historique et architectural majeur :
labasilique Saint-Sernin est une église de style roman méridional dont la construction s'est principalement étendue duXIe au XIIe siècle, elle fut consacréebasilique en 1878. En 1998 elle a été classée aupatrimoine mondial de l'UNESCO, au titre desChemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France, et fait partie avec les églises de Conques et de Moissac des trois monuments plus particulièrement distingués par le document d'évaluation relatif à ce classement[341]. Depuis la destruction de l'abbaye de Cluny, Saint-Sernin est la plus grande église romane de France, sinon d'Europe (peut-être dépassée par lacathédrale de Spire, toutefois largement reconstruite), et l'une des plus belles. Saint-Sernin est l'église qui compte le plus de reliques en France (plus de deux cents, dont celles de six apôtres), ce qui lui valut dès le Moyen Âge d'être un lieu de pèlerinage de premier ordre et détermina son plan architectural avec doubles collatéraux et déambulatoire qui en fait l'archétype des grandes églises de pèlerinage. La qualité de ses sculptures romanes (chapiteaux,tympan) en fait également un jalon essentiel dans l'histoire de la sculpture romane[341] ;
lecouvent des Jacobins, situé entre laGaronne et laplace du Capitole, est une construction monastique desXIIIe et XIVe siècles, entièrement réalisée en briques, joyau de l'art gothique languedocien. L'église possède une double nef séparée par des colonnes de vingt-huit mètres de haut (dont vingt-deux mètres pour le fût en pierre), d'où jaillissent des voûtes d'ogives. La dernière colonne offre un exemple précoce et unique par son envergure de voûtes d'ogives formant un « palmier » (1275-1292). Estimant qu'il s'agissait de la plus belle église dominicaine d'Europe, le papeUrbain V y fit transférer en 1369 les ossements deThomas d'Aquin, célèbre philosophe et théologien dominicain mort en 1274. Déplacés à Saint-Sernin pendant la Révolution, les restes de Thomas d'Aquin retournèrent aux Jacobins en 1974, pour le7e centenaire de la mort de l'Aquinate.
Toulouse possède aussi des monuments protestants comme letemple de la place du Salin et le vieux temple de larue Pargaminières. Deux monuments orthodoxes existent aussi comme l'église Saint-Saturnin situéeavenue de Lavaur et l'église Saint-Nicolas situéeavenue de Grande-Bretagne. Plusieurs synagogues, dont la plus ancienne est lasynagogue Palaprat, et un grand centre communautaire de construction récente représentent les monuments juifs de la ville. Enfin, plusieursmosquées existent sur la commune comme la mosquée Ennour du quartier d'Empalot, avec son minaret, sa coupole, ses trois niveaux sur 2 100 m2[343] encore en construction, la mosquée Al-Rahma, la mosquée Al Hoceine, la mosquée Salam et la mosquée Abou Bakr.
Le grand café de la Comédie sur la place et le boulevard Lafayette dans les années 1890.
Toulouse possède de nombreuxcafés qui étalent leurs terrasses sur les rues semi-piétonnes du centre-ville.Le centre-ville de Toulouse est en pleine mutation, les activités et les nouveaux projets se déplacent vers le quartier des Carmes et Esquirol (piétonnisation des rues, ouverture de grandes enseignes).
Plusieurs quartiers sont très fréquentés aux beaux jours, comme laplace Wilson, la place Saint-Georges, laplace Saint-Pierre et la place Esquirol, rue des Filatiers à côté de la Trinité. La grande période des cafés s'est déroulée de la fin duXIXe siècle à la première moitié duXXe siècle[346]. Les plus beaux établissements se trouvaient autour de la place Wilson (anciennement nommée le square Lafayette). En 1900, quatre hommes d'affaires créent la Société anonyme des Grands Cafés et possèdent à l'époque cinq établissements : le Lafayette, le grand café glacier Albrighi, le grand café des Américains, le grand café de la Comédie et le grand café Sion[347]. Le grand café des Américains était remarquable par sa terrasse (la plus grande de France) dont l'orchestre animait tout le café en 1960.
Aujourd'hui encore, bien que la spéculation immobilière en ait fait disparaître bon nombre au profit de franchises d'enseignes nationales, quelques cafés sont de véritables monuments comme sur laplace du Capitole, leCafé Bibent classéemonuments historiques en 1978 qui possède une belle décoration 1900 etle café Le Florida, ouvert depuis 1874. Les cafés ont joué un rôle lors de laSeconde Guerre mondiale car des résistants commeJean Cassou ou le colonel Cahuzac tenaient des réunions sur leurs terrasses[348]. Plus récemment, la place Saint-Pierre est le lieu estudiantin de la ville avec les célèbresBar basque etChez Tonton avec son pastis « ô maître ».
Sur laplace du Capitole, plusieurs hôtels ont une architecture caractéristique. Le Grand Hôtel de l'Opéra s'élève sur l'emplacement de l'ancien collège Saint-Martial. C'est un hôtel de luxe depuis 1980. À l'angle opposé se trouve l'hôtel du Grand-Balcon qui hébergeait des grands noms commeJean Mermoz ouAntoine de Saint-Exupéry à l'époque de l'Aéropostale.
Jardin royal de Toulouse.Les Jardins duMuséum à la Maourine.
En plus des berges de la Garonne et ducanal du Midi, Toulouse bénéficie de nombreuxespaces verts représentant un ensemble de1 000 hectares en 2005 avec160 jardins et600 points verts[349]. En 1998, la ville de Toulouse est classée trois fleurs pour la qualité de son fleurissement. C'est en 1754 que Toulouse aménage son premier jardin public, lejardin Royal qui s'étend au-delà des vieilles fortifications médiévales. Cet aménagement est le projet Mondran dont le but était d'ouvrir un espace pour lapromenade, l'hygiène et l'ouverture de larges perspectives. Ainsi, cette politique de grands travaux, avec le Grand Rond, les quais et les façades le long de la Garonne, transforment la ville. Plus tard, auXIXe siècle, le jardin des plantes est créé à Toulouse[350]. Dans les années 1970, plusieurs projets de jardins de quartier sont aménagés en ville au plus près des habitants. En parallèle, des projets d'urbanisme permettent de créer des parcs comme celui de Compans-Caffarelli, le parc de la Maourine ou celui de laReynerie[351].
Les parcs et jardins de la ville sont diversifiés allant dujardin japonais du quartier d'affaires deCompans-Caffarelli au parc de laprairie des Filtres au bord rive gauche de la Garonne. D'autres jardins comme lejardin des Plantes, leGrand-Rond et leJardin Royal sont très anciens. Enfin, en périphérie, leparc de Reynerie offre un havre de paix tandis que quatre zones vertes à vocation sportive entourent la ville depuis 1971, aux quatre points cardinaux en périphérie de la ville : à l'ouest, le parc de la Ramée possède un lac de38 hectares et un espace vert de280 hectares. Au sud, les côtes dePech-David disposent d'un parc de280 hectares et culminent à130 mètres au-dessus de laGaronne dominant la ville et la zone industrielle. Au nord, la zone de loisirs de Sesquières dispose de117 hectares de parcs et un lac de13 hectares sur lequel leski nautique est possible et à l'est le parc des Argoulets.
Enfin, la reconversion du site du parc des expositions due à son déménagement, devrait permettre la création d'un véritable Central Park toulousain, un nouveau « poumon vert de la ville » selonPierre Cohen, sur l'île du Ramier, en plein cœur de la ville.
Les avenues, les allées et les voies d'eau sont plantées de nombreux arbres. Les espèces dominantes sont leplatane (environ 9 000), lepeuplier (environ 5 000), letilleul (environ 4 000), lemicocoulier (environ 3 000), lepin parasol (environ 1 500) et lecèdre (environ 700). La commune est plantée d'environ 500 000 dont 160 000 sont gérés par la municipalité[87]. En plus des arbres, les services municipaux produisent plus de 450 000 plantes à massifs chaque année pour le fleurissement de la ville grâce aux serres municipales.
Lemusée des Augustins est le musée des Beaux-Arts de Toulouse créé en 1795. C'est le plus vieux musée de la ville mais aussi de France après le Muséum central de Paris[352]. Il regroupe une collection depeintures de primitifs méridionaux, une collection depeinture italienne et une collection de tableaux de peintreshollandais etflamands. il possède aussi une collection desculptures. L'Hôtel d'Assézat renferme aussi lafondation Bemberg qui regroupe une collection de livres, de tableaux et de sculptures. Le musée d'art moderne et contemporain desAbattoirs, créé en 2000, occupe les anciens bâtiments de l'abattoir de la ville. Il regroupe des œuvres de la seconde moitié duXXe siècle.
Lemuséum d'histoire naturelle après rénovation a rouvert ses portes en octobre 2007, et présente de riches collections relative aux sciences naturelles ainsi qu'à l'ethnologie. Enfin, il faut signaler le parc consacré à l'espace qu'est laCité de l'espace et celui consacré à l'aviation qu'estAeroscopia.
19 bibliothèques de quartier réparties dans la ville dont l'organisation a été mise en place en 1958, notamment :
une médiathèque de quartier, la médiathèque Saint Cyprien, dans le quartier du même nom qui est abritée par un bâtiment classé,
une médiathèque de quartier, laMédiathèque d'Empalot, dans le quartier du même nom qui a ouvert ses portes le 6 janvier 2009[356],
une autre médiathèque du quartier, laMédiathèque Grand M, dans le quartier de laReynerie qui a ouvert ses portes le 27 mars 2012[357].
La médiathèque José-Cabanis a été réalisée en 2003 dans le prolongement des allées Jean Jaurès par l'architecte Jean-Pierre Buffi. Le bâtiment forme une arche moderne aux couleurs de la brique. Elle offre plus de 200 000 titres en consultation et en prêt, de nombreux CD et DVD[358], cinq départements thématiques, un service pour les déficients visuels, un département pour la jeunesse, une salle d'actualités, un espacemultimédia, une salle d'expositions, deux auditoriums et150 postes multimédias. Son nom a été donné en hommage au critique littéraireJosé Cabanis.
Bibliothèque d'étude et du patrimoine
Labibliothèque d'étude et du patrimoine de Toulouse est hébergé dans un bâtimentArt déco construit dans les années 1930 parJean Montariol dans la rue de Périgord. Elle conserve une collection patrimoniale (livres anciens et manuscrits rares) ainsi qu'un importantfonds d'étude et régional[359].
Galerie du château d'eau Laganne.Galerie sauvage au pont de la Poudrerie.
Dès l'invention de la photographie parNicéphore Niépce, plusieurs toulousains s'approprient cette nouvelle technique. Ainsi en 1875,Charles Fabre créé la Société toulousaine de la photographie. Il publiera aussi des ouvrages importants sur la photographie comme leTraité encyclopédique de photographie. Enfin, il met en place en 1892 un enseignement supérieur de la photographie[360].
Sous l'impulsion du photographeJean Dieuzaide et avec le concours duCercle photographique des XII, la ville de Toulouse ouvre laGalerie du Château d'eau[361] en 1974 dans une anciennestation de pompage en brique construite en 1825. Sous la direction deJean-Marc Lacabe, elle présente régulièrement les plus grands noms internationaux de la photographie ainsi que le travail de jeunes photographes européens prometteurs. Elle regroupe deux espaces d'exposition, un centre de documentation et une collection permanente, qui fait l'objet d'expositions itinérantes.
Très apprécié des Toulousains, le Château d'eau est une institution emblématique dans le paysage des arts plastiques toulousain et fait de Toulouse l'une des villes les plus importantes pour la photographie, aux côtés d'Arles et deChalon-sur-Saône.
Toulouse possédait quelques trop rares galeries privées d'art contemporain proposant une programmation exigeante, mais la galerie Sollertis a fermé ses portes fin 2012[362], Jacques Girard est mort quelques mois plus tard, en mars 2013[363], et la galerie Exprmntl[364] à reconverti récemment les 2/3 de sa surface en librairie de déstockage.
De même, les Galeries Duplex, GHP et la Galerie Lemniscate n'auront perduré que quelques années[362].
Depuis 2000,le musée des Abattoirs présente une importante collection d'Art contemporain.
Depuis 2001, lePrintemps de septembre, hérité de l'ancien Printemps de Cahors et passé de festival de photographie contemporaine à festival de création contemporaine investissait chaque automne pour quelques semaines la quasi-totalité des lieux de culture de Toulouse et plus encore, pour le meilleur comme pour le pire. Renommé FIAT (Festival International d'Art Toulouse) en 2013, et déplacé en mai[365], le festival sera recomposé en biennale à partir de 2016, l'édition 2015 étant annulée[366] puis retrouvera finalement son appellation initiale.
Pour un tour d'horizon plus complet des lieux consacrés aux arts plastiques et arts visuels, ajoutons leBBB centre d'art[367] et Lieux-Communs[368], espace d'art contemporain.
Le quartier Saint-Étienne possède aussi de nombreuses boutiques d'antiquaires, de design et de décoration tandis que les salles des ventes d'objets d'art se concentrent entre Saint-Georges et Saint-Aubin.
Depuis 1736, la ville de Toulouse est forte de son théâtre situé dans les murs mêmes de l'Hôtel de Ville consacré exclusivement à l'art lyrique et au ballet, administré en régie municipale autonome (budget annexe) depuis 1994, lethéâtre du Capitole abrite une compagnie de ballet composée de35 danseurs permanents ainsi qu'un chœur mixte composé de45 chanteurs titulaires.
Toulouse a également été le terreau d'éclosion de compagnies dethéâtre de rue commeRoyal de luxe et de tout un mouvement d'artistes liés à la scène urbaine. Mais le principal théâtre consacré principalement à l'art dramatique est lethéâtre de la Cité TNT qui est un bâtiment important ouvert en 1998 construit par l'architecteAlain Sarfati. Il possède unamphithéâtre de898 places, un petit théâtre de250 places et un studio de74 places. Il accueille jusqu'à 100 000 spectateurs par an[369]. Deux autres théâtres ressortent du lot : le théâtre de la Digue et lethéâtre Garonne. Le premier présente des pièces régionales tandis que le second est un théâtre situé dans un esprit de recherche et de création originale. Plusieurs scènes comme le théâtre de la cité, le théâtre Daniel-Sorano, le théâtre du Pavé, le Grenier-Théâtre accueillent aussi de nombreuses pièces chaque année. Citons aussi des scènes proches tel Altigone àSaint-Orens-de-Gameville ouOdyssud àBlagnac. L'église Saint-Pierre-des-Cuisines héberge aussi un auditorium de400 places. La vie théâtrale amateur connaît également une activité importante que sert par exemple le théâtre Jules-Julien ou le théâtre du Chien Blanc. D'autres bâtiments publics servent de salle de théâtre comme laHalle aux Grains, le café-théâtre des Minimes, lecafé-théâtre les 3 T, le casino-théâtre Barrière de Toulouse, le théâtre de la Violette, le théâtre du Grand-Rond et le théâtre du Fil à Plomb[370].
Toulouse possède de nombreuses salles de spectacles plus ou moins grandes. LeZénith de Toulouse Métropole est la plus grande salle de spectacle de la ville. C'est la cinquième salle couverte de France (9 000 personnes), après lepalais omnisports de Paris-Bercy (18 000), l'Arena Montpellier (15 000), leGrand Hall de Tours (11 500) et leZénith Strasbourg Europe (10 000). Le Palais des Sports de Toulouse reconstruit après la catastrophe d’AZF est aussi une des grandes salles de Toulouse. D'autres salles permettent d'accueillir du public commeLe Bikini, petite salle mythique de Toulouse, où de nombreux artistes de renom se sont produits. La salle a été soufflée lors de l'explosion d’AZF. Sa reconstruction au bord ducanal du Midi est initialement prévue pour 2005, dans une configuration un peu plus grande (1 200 personnes) ; dans l'attente, la salle des fêtes deRamonville accueillait la programmation. Sa réouverture a finalement eu lieu en 2007 au parc technologique du Canal de Ramonville Saint-Agne (500 à 1 500 places). Le havana-café était aussi une petite salle de spectacles et de concerts àRamonville-Saint-Agne, près de Toulouse, qui a fermé en 2009. On peut aussi citerle Mandala, un club de Jazz proche du musée des abattoirs qui est une petite salle chaleureuse où ont débuté des artistes commeArt Mengo et où jouent des musiciens de renom commePeter Erskine. LaCave Poésie, fondée en 1968 parRené Gouzenne, est depuis un haut lieu du spectacle sous toutes ses formes. Enfin, l'église Saint-Pierre-des-Cuisines a été transformée en auditorium et salle de spectacle. La mairie de Toulouse édite Toulouse Blog[371] sur lequel on retrouve la programmation des salles publiques et privées.
Le, les15evictoires de la musique classique (le plus grand concert annuel de musique classique en France) se sont déroulées à la Halle aux Grains de Toulouse. Durant la cérémonie, il a longuement été fait l'éloge de l'Orchestre national du Capitole, et desa renommée internationale en tant que l'un des meilleurs orchestres au monde[réf. nécessaire].
Dirigé par Jean Dekyndt, leConservatoire à rayonnement régional de Toulouse compte parmi les grands pôles d'excellence dans le domaine de l'enseignement de la musique en France. Différents établissements dispersés dans la ville enseignent les disciplines instrumentales et vocales, la composition et les disciplines théoriques, les disciplines chorégraphiques, la musique ancienne ainsi qu’une initiation à l’art dramatique[379].
La ville possède un nombre important d’orgues remarquables. Depuis 1996, a lieu tous les ans le festival internationalToulouse Les Orgues[380]
Plusieurs artistes rendent hommage à la ville comme :
Le groupe britannique de musique électroniqueIs Tropical avec leur chansonToulouse.
La marque française Mosaic a sorti un double cd en 2006,Toulouse en chanson, compilation de 36 chansons (1 par artiste ou groupe) dont plus de la moitié des titres sont inédits[381]
Toulouse est dotée de nombreuxcinémas. Plusieurs cinémas indépendants sont accessibles en centre-ville dont le plus ancien labelliséCinéma d'art et d'essai est l'ABC, situérue Saint-Bernard. Cinéma associatif et indépendant ouvert dans les années 1950, il comprend trois salles, une salle de réunion, une salle d'exposition et un centre de documentation. Après dix-huit mois de rénovation et la mobilisation de grands noms du cinéma européen, il a rouvert en. Le réseauUtopia, adhérent d'Europa Cinemas, a un complexe àTournefeuille et un autre ouvert plus récemment dans le quartier deBorderouge[382]. L'Utopia-Toulouse est devenu, depuis son rachat en 2016, l'American Cosmograph, cinéma de trois sallesart et essai. La salle unique du Cratère, Grand Rue Saint Michel, également Art et Essai, diffuse à 80 % des reprises après les grandes salles d'Art et Essai du centre-ville[383].
Lacinémathèque de Toulouse est un cinéma associatif créé parRaymond Borde dans les années 1950 qui acquiert un statut officiel en 1964. Elle a longtemps été dirigée parDaniel Toscan du Plantier etPierre Cadars. C'est le deuxième fonds cinématographique de France après la cinémathèque de Paris. Elle possède plus de 24 000 copies de longs-métrages et courts-métrages, ainsi qu'en ensemble de collections de documents consacrés au cinéma[384]. Elle comprend également une bibliothèque. Toulouse possède aussi l'école supérieure d'Audiovisuel (ESAV) qui se trouve rue du Taur près de la cinémathèque depuis 2002. C'est un centre de recherche qui accueille plusieurs chercheurs et de nombreux étudiants du troisième cycle.
Toulouse abrite plusieurs chaînes de télévision locales :
France 3 Midi-Pyrénées a son siège à Toulouse et ses studios sont situés à la Cépière. Elle propose chaque jour l'actualité régionale ainsi qu'une émission à thème tourné enoccitan,Viure al Païs ;
M6 avait un décrochage local situéallées Jean-Jaurès qui a aujourd'hui disparu ;
TLT était la télévision locale de Toulouse. Elle a cessé d'émettre le 3 juillet 2015 en raison de difficultés financières[386]. Les locaux se trouvaient à l'Arche Marengo, àMarengo (à l'origine son siège était à Compans-Caffarelli)[387]. En octobre 2016, il est annoncé que sa remplaçante se nommeraTV Sud Toulouse. Elle commencera ses programmes d'ici au printemps 2017[388] ;
TV Bruits, uneweb TV associative créée en janvier 2001 et basée à Toulouse[389],[390]. Depuis sa création, TV Bruits a diffusé ses programmes à plusieurs reprises sur lesondes hertziennes avec l'autorisation duCSA. Après le rejet de plusieurs demandes d'autorisation de diffusion sur les réseauxhertziens etcâblés, TV Bruits a fait le choix en 2006 de se concentrer sur la diffusion web[391] ;
Les chaînes de la TNT émettent sur Toulouse grâce au site duPic du Midi. Il y a aussi 2 réémetteurs TNT sur l'agglomération toulousaine : l'un est situé chemin des Côtes de Pech David et émet les multiplexes R1 (dont France 3 Midi-Pyrénées et TV Sud Toulouse), R4, R6 et R7. Ce site est géré parTowercast. L'autre est sur la Tour de Lafilaire, auchemin de Duroux. Il émet les multiplexes R2 et R3 et est géré parTDF[394].
En plus des stations de radio nationales, la ville est couverte par de nombreuses stations[395] locales :
Sud Radio (101,4 FM) : la radio du Sud est contrôlée par le groupeFiducial Médias depuis avril 2013. Ses studios sont àLabège mais Fiducial souhaite la faire déménager à Paris[396] ;
FMR (89,1 FM) : radio associative orientée sur la new wave et le punk[397]. Elle partage sa fréquence avec Booster ;
Booster (89,1 FM) : radio associative. Elle partage sa fréquence avec FMR ;
Radio Mon Païs (90,1 FM) : Radio associative basée à la Bourse du Travail de Toulouse, proche de la CGT de Toulouse, ce qui fait d'elle une radio militante[398] ;
France Bleu Occitanie,anciennement France Bleu Toulouse (90,5 FM) : radio locale publique arrivée en 2011, elle occupe les anciens studios duMouv'. Elle émet aussi àAgen sur 99,4 FM depuis 2013 en remplacement deFrance Bleu Périgord. Elle souhaite se développer dans la région[399] ;
Toulouse FM (92,6 FM) : radio locale commerciale de Toulouse. Elle appartient au groupeMediameeting et retransmet notamment les matchs duToulouse Football Club. Elle arrive en 2008 ;
Ado (93,1 FM) : radio commerciale parisienne orientée sur le hip-hop. Elle appartient à l'ancien groupe de Sud Radio, leGroupe 1981 ;
Altitude FM (93,5 FM) : Radio associative émettant depuis le Parc Odyssud, àBlagnac[401] ;
Campus FM (94,0 FM) : radio étudiante toulousaine. Le 13 février 2017, les locaux de la radio sont dévastés par une inondation[402] ;
Néo (94,8 FM) : radio parisienne sur la nouvelle scène musicale. Elle est arrivée sur Toulouse en 2008 mais aussi àBourges sur 100,0 FM ;
Radio Présence (97,9 FM) : radio catholique émettant enMidi-Pyrénées et dans lesHautes-Pyrénées par le biais d'antennes locales émettant4 heures de programmes par jour. Son siège est au 4, rue des feuillants à Toulouse.
Radio Occitania (98,3 FM) : radio associative émettant des programmes en langue occitane et en français[403] ;
Radio Kol Aviv (101,0 FM) : radio associative visant principalement la communauté juive toulousaine ;
Radio (106,8 FM) : radio associative toulousaine[404].
Le 30 juin 2012, la radio associative Radio Plus cesse d'émettre à la suite d'un changement d'activité de l'association qui la gérait[405]. Elle diffusait de l'accordéon, de la chanson française des années 1950, 1960 aux années 2000 et une émission de voyance la semaine, tout ça entre 7 h et 19 h sur le 106.8 FM en partage de fréquence avec Radio. Depuis l'arrêt de Radio Plus, Radio émet sur sa fréquence 24 h/24. Sa deuxième partie s'intitule désormais « Radio Radio + » et émet entre 1 h et 13 h[406].
Quelques radios nationales sont présentes à Toulouse grâce à leurs déclinaisons locales :
Jusqu'en 2013, certaines radios (et anciennement des chaînes de télé analogiques) ont été desservies par le siteTDF de Bonhoure, au chemin de Sansou. Il a été démantelé à cause de son esthétique et de sa pollution aux ondes électromagnétiques[408]. Le siteTowercast du château d'eau de Moscou, chemin de Lafilaire a lui aussi été démantelé. Le site de Pech David est donc le site d'émission toulousain le plus récent.
Lapresse est représentée majoritairement par lequotidien régional deLa Dépêche du Midi, qui y possède son siège social. Ce titre est fortement implanté dans la région toulousaine. Il est étroitement lié à lafamille Baylet depuis l'après-guerre.René Mauriès en fut l'un des chroniqueurs les plus connus. Entre 1982 et 1988, les hebdomadairesToulouse Matin,Voix Du Midi Toulouse,Courrier Sud etJournal de Toulouse sont lancés. Le journalLe Monde lanceTout-Toulouse en 2000[387]. La ville est aussi le siège du bimensuel agricole et ruralLe Trait d'union paysan.
Il existe aussi d'autres magazines comme l'hebdomadaire économique,la Gazette du Midi, créé en 2005, leSatyricon, un journal satirique etToulouse Mag, un magazine généraliste d'information locale, qui appartiennent au groupe la Dépêche. La ville est aussi le siège deséditions Milan créées en 1980 et qui éditent des journaux pour enfants et pour adultes commePyrénées Magazine.
Sur internet plusieurs médias traitent l'actualité toulousaine : Toulouseweb.com, Toulouseblog, Toulouse7.com et ToulouseInfos.
L'A2PRL(ex-AFP Audio) est une banque de programmes radiophoniques basée à Toulouse[409]. Elle appartient au groupe toulousainMediameeting depuis début 2014. Dans les années 1980 et 1990, elle transmettait par satellite un programme musical intitulé « L'Essentiel » agrémenté de flashs d'actualité nationale et de chroniques dans le but d'offrir du contenu à des radios locales. Elle possède une rédaction qui fournit des flashs d'information à de nombreuses radios qui n'ont souvent pas les moyens de se doter elles-mêmes d'une rédaction. Aujourd'hui, avec l'apparition d'entreprises spécialisées dans la piste vocale (voice track) et de logiciels informatisant la programmation radiophonique, le programme musical de l'A2PRL est de moins en moins utilisé. Le 15 novembre 2016, l'Agence ouvre un bureau à Paris[410]. Elle se présente aussi comme la première agence audio en Europe.
Signalisation bilingue français/occitan dans le centre-ville de Toulouse.Drapeau occitan.
Toulouse, deuxième ville de la région culturelle d'Occitanie où celle-ci est la langue vernaculaire. La particularité de la ville est d'être située sur la frontière entre les dialecteslanguedocien etgascon. La légende veut que le gascon soit parlé sur la rive gauche de laGaronne (quartier Saint-Cyprien) et le languedocien dans le centre de la ville. Le parler languedocien de Toulouse, le « toulousain » (tolosan en occitan), parfois appelé la « langue mondine » (de Raymond, référence à la dynastie comtale), est un parler sud-languedocien[411]. La ville a donné d'illustres écrivains et poètes delangue d'oc, dontPierre Goudouli. En 1323 furent créés lesJeux floraux, plus vieux concours de poésie encore en cours, récompensant chaque année un auteur de langue d'oc d'une violette dorée à l'or fin. À la suite de ce concours,Guilhem Molinier rédigeLas Leys d'amors (les Lois d'Amour)[412], décrets linguistiques qui recommandent le toulousain comme écriture préférentielle dans les divers pays occitans (sauf laProvence et laGascogne)[413].
Longtemps interdit d'enseignement dans l'Éducation nationale, l'occitan a cessé d'être régulièrement parlé dans la rue vers les années 1920 en dehors de quelques quartiers populaires commeLalande et Saint-Cyprien où l'on pouvait l'entendre jusque dans les années 1960. Lefrançais pénétra les classes aisées de la ville à la fin duMoyen Âge et le changement delangue (au moins à l'écrit et dans les registres) par l'élite se passa entre 1500 et 1530. Lefrançais parlé à Toulouse a encore (mais de moins en moins) une empreinte occitane, que ce soit dans laprononciation (dit « accent toulousain »), dans lasyntaxe ou dans levocabulaire[414]. C'est ce qui peut justifier, par exemple, qu'en parlant d'un écrivain d'expression strictement française,Pierre Gamarra, on ait dit de lui qu'il était « un écrivain occitan de langue française ».
Cachou Lajaunie de Toulouse.Cassoulet toulousain.Saucisses de Toulouse.La marchande de violette, peinture de Paul Prouho.
Au cœur du Sud-Ouest, Toulouse occupe une place stratégique à la rencontre de laGascogne et duLanguedoc, et proche desPyrénées. Sa cuisine se nourrit de ces terroirs variés et de leurs produits réputés. Les restaurants de la ville servent avant tout de nombreuses spécialités[417] à base decanard (gras de préférence), volaille emblématique de la région. Le plat le plus connu est sans aucun doute lecassoulet, à base desaucisse de Toulouse, de canard et de haricots blancs (tarbais). Il est l'objet d'une querelle ancestrale entre trois villes (Castelnaudary,Carcassonne et Toulouse) et si la légende place l'origine du cassoulet dans la ville de Castelnaudary durant laguerre de Cent Ans, le plat ne peut être dissocié de la gastronomie toulousaine. L'autre produit emblématique de la ville est leCachou Lajaunie et sa petite boite jaune, qui a été inventé en 1880 par Léon Lajaunie, pharmacien à Toulouse.
Parmi les spécialités de Toulouse et sa région on trouve également lefoie gras, lasaucisse de Toulouse (qui peut s'accommoder ou se consommer simplement grillée), l'aillade toulousaine (ail, noix et huile d'olive),l'estouffat toulousain (à base de bœuf, légumes, vin), le rôti gascon (magret de canard fourré au foie gras) ou encore letourin (soupe à l'ail et à l'oignon).
Le dessert incontournable de la région est lacroustade aux pommes, et sa variante lepastis gascon, pâtisseries aux pommes recouverte d'un feuilletage de pâte beurrée. Le traditionnelfénétra (gâteau au citron, abricot et amandes) est lui typiquement toulousain mais demeure plus confidentiel. Du côté des sucreries on trouve la brique du Capitole (bonbons feuilletés au praliné), la marquise toulousaine (pralines au caramel), le pavé du Capitole (praliné à l'orange ou à la framboise et ganache enrobé de chocolat).
Laviolette est un autre symbole fort lié à la ville de Toulouse. De nombreuses spécialités sucrées y font référence (pétales de violettes cristallisés, bonbons à la liqueur, etc.) mais elle se décline aussi sous forme de thé, de vinaigre ou de moutarde. Il existe une confrérie de la violette à Toulouse, où la production de cette fleur était très importante. La violette est d'autre part l'une des récompenses décernées par l'Académie des jeux floraux de Toulouse.
De nombreux restaurateurs ont gagné leurs étoiles à Toulouse dans les années 1970-1980 comme Dominique Toulousy, Pierre Roudgé et Lucien Vanel. Dans les années 2000 de grands chefs commeMichel Sarran, Patrick Donnay ouYannick Delpech participent au rayonnement de la gastronomie toulousaine et du Sud-Ouest[418].
La ville de Toulouse possède et produit son proprevin. Elle est propriétaire d'une vigne, auDomaine de Candie, situé dans l'ouest toulousain, on y élève desvins blancs,rosés etrouges, certains sont vieillis enfûts dechêne. Ce vin est principalement revendiqué et commercialisé encomté Tolosan (ou « comté de Toulouse »).
L'eau-de-vie de la région est l'incontournableArmagnac, consommé en tant que digestif ou utilisé dans la cuisine locale notamment pour la préparation de pâtisseries (croustade,pastis, etc).
Détail méconnu,Tintin et Milou passèrent tout l'été 1940 à Toulouse, à la suite de l'invasion de laBelgique le précédent, comme l'atteste leur première apparition dansLe Soir Jeunesse, le (couvertureTintin et Milou sont revenus)[422],[423]. Passant par lagare Matabiau de Toulouse le vendredi,Hergé découvre quant à lui lesPyrénées toutes proches autour deBagnères-de-Bigorre, lors d'un camp descouts durant trois semaines (tome 1, page 56). Il revint50 ans plus tard dans la « Ville Rose » lors du1er Salon de la Bande dessinée de Toulouse, organisé au parc des expositions de la ville en 1973.
De gueules à la croix cléchée, vidée, pommetée de douze pièces d'or, sur une vergette du même, accompagnée en pointe d'unagneau passant d'argent, la tête nimbée, contournée, brochant sur la vergette, la croix accostée à dextre d'unchâteau d'argent, et à sénestre d'unebasilique du même, au chef de France[427],[428].
Devise
« Per Tolosa totjorn mai »
Détails
Leblason ancien du Royaume de France était « d'azur semé de fleurs de lys d'or », le nouveau étant « d'azur à trois fleurs de lys d'or ». Aussi, vu la notoriété du blason de France, il n'est pas nécessaire de rappeler sa composition quand il se trouve en chef d'un blason : on peut simplement dire « au chef de France » (en précisant « ancien », ou non) ou « au chef de France moderne » quand il s'agit d'un chef reprenant le blason de France dans sa version moderne. Officiel.
Alias
Alias du blason de ToulouseDe gueules à la croix cléchée, vidée, pommetée de douze pièces d'or, sur une vergette du même, accompagnée en pointe d'unagneau passant d'argent, la tête nimbée, contournée, brochant sur la vergette, la croix accostée à dextre d'unchâteau d'argent, et à sénestre d'unebasilique du même, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes de l'Empire[426] Pendant lePremier Empire, Toulouse fut au nombre desbonnes villes et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.Par ordre chronologique de publication
Germain de La Faille,Annales de la ville de Toulouse depuis la réünion de la comté de Toulouse à la Couronne, avec un abrégé de l'ancienne histoire de cette ville et un recueil de divers titres et actes pour servir de preuves ou d'éclaircissement à ces Annales, chez Guillaume-Louis Colomyez, Toulouse1687, Première partie,1701, Seconde partie
Victor Fons, « L'organisation municipale à Toulouse au temps des Capitouls »,Recueil de l'Académie de législation de Toulouse, Paris/Toulouse,t. 26, 1877-1878,p. 19-84(lire en ligne)
Jules de Lahondès,Les monuments de Toulouse. Histoire. Archéologie. Beaux-Arts, Imprimerie et librairie Édouard Privat, Toulouse, 1920(lire en ligne)
Philippe Wolff,Histoire de Toulouse, Toulouse, Privat, 1958
Christian Cau,Petite Histoire de Toulouse, Loubatières
Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse »,Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse,11e série, tome III, Toulouse, 1915.
↑Accès au lien de l'article Wikipédia de la commune limitrophe en cliquant sur celle-ci.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Toulouse, il y a une ville-centre et80 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le conseil municipal des enfants a été établi par délibération du conseil municipal du modifiée le.
↑La « section de fonctionnement » est constituée desdépenses courantes et récurrentes nécessaires au bon fonctionnement des services municipaux et à la mise en œuvre des actions décidées par les élus, mais sans influence sur la consistance dupatrimoine de la commune. Y figure aussi leremboursement desintérêts desemprunts. Elle enregistre également lesrecettes fiscales, lesdotations et participations de l’État ainsi que les recettes d’exploitation des services municipaux.
↑Les « charges de personnel » regroupent les frais derémunération des employés par la commune.
↑Les « subventions versées » rassemblent l'ensemble dessubventions à des associations votées par leconseil municipal.
↑Les « contingents » représentent des participations obligatoires d'une commune au financement de services départementaux, notamment auxsapeurs-pompiers du département.
↑Les « charges financières » correspondent à la rémunération des ressources d'emprunt.
↑Les « autres impôts » couvrent certains impôts ettaxes autres que lesimpôts locaux.
↑Les « dépenses d’équipement » servent à financer des projets d’envergure ayant pour objet d’augmenter la valeur dupatrimoine de la commune et d’améliorer la qualité des équipements municipaux, voire d’en créer de nouveaux.
↑Les « remboursements d'emprunts » représentent les sommes affectées par la commune au remboursement du capital de la dette.
↑L'« encours de la dette » représente la somme que la commune doit auxbanques au de l'année considérée
↑L'« annuité de ladette » équivaut à la somme des intérêts d'emprunts de la commune et du montant de remboursement du capital au cours de l'année
↑La « capacité dedésendettement » est basée sur le ratio suivant défini par la formule :ratio =encours de la dette⁄capacité d'autofinancement. Ce ratio montre, à un instant donné, le nombre d'années qui seraient nécessaires au remboursement des dettes en considérant les ressources de Toulouse.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Louis-Marie Prudhomme,Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, Paris, Baudouin,(lire en ligne),p. 241.
↑[Massip 1906] Maurice Massip, « Les variations du climat de Toulouse »,Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse,10e série,t. 6,,p. 252-264(lire en ligne).
↑[Massip 1907] Maurice Massip, « Les variations du climat de Toulouse (suite et fin) »,Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse,10e série,t. 7,,p. 142-153(lire en ligne).
↑Cette découverte a eu lieu en 1988-1989 sur le site de l'ancien hôpital Larrey. Les vestiges archéologiques ont été détruits au profit de la réalisation d'un projet immobilier construit autour de l'actuelle place de Bologne.
↑Ce cimetière, connu comme le cimetière des Hospitaliers de Saint-Rémésy, est aménagé à l'angle de la rue Saint-Rémésy et Saint-Jean. Voir Jules Chalande, 1914,p. 201.
↑Damien Carraz, « Les commanderies dans l’espace urbain », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, vol. 124, no 1, 2012,p. 6.
↑Jean-MarcOlivier,« L’industrie dispersée dans la ville : le cas toulousain au fil duXIXe siècle », dans Jean-Claude Daumas, Pierre Lamard et Laurent Tissot (dir.),Les territoires de l’industrie en Europe (1750-2000). Entreprises, régulations et trajectoires, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté,, 57-70 p.(ISBN978-2-84867-178-9,DOI10.4000/books.pufc.27364,lire en ligne)
↑CécileDenis,Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne)(lire en ligne).
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↑« Toulouse : les explosifs au bois dormant »,SudOuest.fr,(lire en ligne, consulté le).
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↑[Pradelle 1934] Joseph Pradelle, « Les services des Maisons de Charité à Toulouse »,Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse,12e série,t. 12,,p. 193-226(lire en ligne).
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↑Henri Louyat, « Garipuy académicien »,Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse,vol. 144,,p. 171(lire en ligne).
↑voir le Guide géologique :Le Bassin d'Aquitaine orientale, éditions Masson.
↑Les pierres calcaires claires duCapitole de Toulouse proviennent de carrière de l'Ariège, de l'Aude ou de l'Aveyron.
↑Le plus ancien vestige de pont est celui de la première arche du pont de la Daurade, toujours bien visible au beau milieu de la façade sur Garonne de l'Hôtel-Dieu et datant de 1179. Le plus vieux pont encore en service est le pont de Tounis, daté de 1528, donc de plus d'un siècle l'aîné du Pont-Neuf ! (c.f.: COPPOLANI, Jean : Les ponts de Toulouse, Éditions Privat, 1992)
↑a etbClassement à l'UNESCO des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France, document d'évaluation de l'ICOMOS. Lien :http://whc.unesco.org/document/154482
↑La Provence et la Gascogne sont exclues, car les Leys concernent un pays qui est senti comme celui du roi de France, la part occitane du royaume (Périgord, Quercy, Velay, Auvergne, Limousin, Rouergue, Gévaudan, Agenais, Albigeois, Toulousain, Carcassonnais, Narbonnais, Biterrois, Montpelliérain et pays d'Agde), source :Histoire d'Occitanie, par une équipe d'historiens sous la direction d'André Armengaud et Robert Lafont.
La version du 7 février 2008 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.