Total Khéops est un roman policier, le premier épisode de la trilogie marseillaise deJean-Claude Izzo, publié en1995 aux éditionsGallimard, dans la collectionSérie noire. Il a obtenu letrophée 813 du meilleur roman francophone en 1995.
- Immigration : à travers ce roman, l'auteur évoque Marseille, cité qui a connu plusieursvagues d'immigration. Le héros est issu de la vague italienne et son travail de policier consiste à s'occuper de quartiers d'immigrants arabes.
- Poésie : le héros apprécie la poésie, et tout particulièrementLouis Brauquier dont des extraits sont repris dans le texte :
Longtemps je t'ai cherchée
nuit de la nuit perdue.
D'autres poètes sont également cités, commeChristian Dotremont.
- Rap : sans être particulièrement amateur de rap, le personnage central du roman reconnait à certains groupes une précision dans leurs descriptions de la réalité à laquelle les jeunes sont confrontés. Un extrait deNon soumis à l'État du groupeIAM est ainsi repris par l'auteur lors d'une scène dans le métro marseillais :
On survit d'un rythme de rap,
voilà pourquoi ça frappe.
Ils veulent le pouvoir et le pognon, à Paris.
J'ai 22 ans, beaucoup de choses à faire.
Mais jamais de la vie je n'ai trahi mes frères
D'autres groupes sont également cités (NTM), d'autres simplement nommés (Massilia Sound System,Fabulous Trobadors).
- Chourmo (1996), second tome de la série, voit le héros reprendre du service après avoir démissionné, et s'occuper de la disparition de l'enfant de sa cousine ;
- Solea (1998), marque la fin de la trilogie marseillaise et des aventures de Fabio Montale. Son amie Babette lui a fait parvenir un projet de reportage fouillé sur lamafia marseillaise et les cadavres s'accumulent alors autour de Fabio Montale.
- Total Khéops tire son nom d'une expression forgée parAkhenaton au début de l'histoire du groupe IAM. En effet, surConcept, sorti en 1990, un mix deDJ Kheops porte ce titre. L'expression signifie « gigantesque désordre » ou plus vulgairement « grand bordel »[1].
- L'auteur donne sa version de l'origine du termemia, popularisée par le groupe IAM avec la chansonJe danse le mia. Le terme viendrait de laMia voiture lancée parLancia dont l'ouverture dans la fenêtre permet de sortir son coude, sans avoir à abaisser la vitre. Il aurait alors été utilisé pour désigner les conducteurs d'une telle voiture, puis pour désigner un « beauf ».