Letorlakien (торлачки) est, selon leslinguistes, undialecte transitionnel entre leserbe et lebulgare, deuxlangues slaves méridionales. Les linguistesserbes (Aleksandar Belić) le considèrent comme faisant partie dudiasystème slave du centre-sud. Les linguistesbulgares (Benjo Tsonev,Stefan Mladenov…) le considèrent comme faisant partie dudiasystème slave du sud-est. On le distingue duchtokavien serbo-croate par l'isoglosse « yatѢ » issu duvieux-slave et employé aussi enmacédonien et enbulgare[1].
Le torlakien, parlé dans le Nord-Ouest de la Bulgarie notamment dans les régions deKyoustendil et deKraishte, ainsi que dans le Sud-Est de la Serbie, dans la région duPomoravlje et aux alentours deNiš, ne bénéficie pas d'une norme académique propre et recule face au serbe standard en Serbie et face au bulgare standard en Bulgarie.
AuXIXe siècle, un processus derevendication culturelle bulgare a commencé après lesoulèvement de Niš et la Bulgarie a toujours considéré les locuteurs du torlakien comme des Bulgares[2] : pour cette raison, la Bulgarie a revendiqué et occupé cette région pendantla Première etla Seconde Guerre mondiale. Pour la Serbie en revanche, dans la partie aval (nord) du bassin de la rivièreMorava (appeléPomoravlje) jusqu'aux environs deBelgrade et dans le nord de l'actuelleRépublique du Kosovo, les habitants sont des Serbes parlant des dialectes « kosovo-réssaviens » (косовско-ресавски говори)[3].