Tony Allen a été l'un des pionniers de l'afrobeat avec son maître et amiFela Anikulapo-Kuti, dont il était le batteur etdirecteur artistique de 1968 à 1979. Fela a déclaré que« sans Tony Allen, il n'y aurait pas d'afrobeat »[2]. Il est aussi décrit parBrian Eno comme« peut-être le plus grand batteur qui ait jamais vécu »[3].
Vers le milieu desannées 1960, les deux compères effectuent une tournée aux États-Unis. Le pays est bouleversé par le mouvement de revendications des Afro-américains.Martin Luther King,Malcolm X, leBlack Panther Party… Les jeunes musiciens nigérians y font leur apprentissage politique, en grande partie grâce à leurs « sœurs ». De cette prise de conscience naîtra un des courants fondamentaux de lamusique africaine duXXe siècle : l'afrobeat. Ungroove et des textes engagés, un mélange entre rythmes traditionnels et puissance électrique, une recette infaillible dont le creuset est le Nigeria.
Mais très vite des dissensions apparaissent entre Tony et Fela, qui se radicalise politiquement et devient le champion dupanafricanisme, le pourfendeur de la corruption et de l'exploitation du continent noir par les multinationales.Tony Allen préfère partir vers des champs musicaux plus expérimentaux. C'est ainsi qu'il se retrouve sur le label Comet Record, fondé par deux jeunes Français proches de l'electro, et qu'on verra à ses côtés des musiciens tels queDoctor L[4], les frèresStéphane etLionel Belmondo ouAli Boulo Santo.
En2004, il enregistre la batterie sur la plupart des titres de l'albumPolitics deSébastien Tellier. Titre phare de l'album,La Ritournelle remporte un franc succès et apporte à Tellier une relative notoriété.
En2005, il revient aux sources avec un album trèsrootsLagos No Shaking (Lagos ne tremble pas), enregistré sur place au Nigeria sur le label Honest John Records. Cette maison de disques vient d'être créée par un amateur de musique africaine, par ailleurs célèbre musicien pop anglais :Damon Albarn, leader deBlur et deGorillaz.
En2009, Tony Allen enregistre avecJimi Tenor l'albumInspiration Information, vol. 4[5],[6].
En2010, Tony Allen participe au titreThey Don't Know sur l'albumConfessions d'un enfant du siècle, vol 3 deRockin' Squat.
En2012, Tony Allen sort avec Damon Albarn etFlea sous le nom du supergroupeRocket Juice and The Moon un album du même nom aux sonoritésfunk et afrobeat. Le projet est annoncé dès 2008, mais chacun des membres est occupé sur d'autres projets. Damon Albarn annonce officiellement le projet le. Le groupe joue pour la première fois sur scène le auCork Jazz Festival à Cork en Irlande.
Vivant en France à Courbevoie, il meurt le, à 79 ans, dans un hôpital parisien[7].