Dans de nombreuseslangues polynésiennes, dont letongien, le mottonga vient defakatonga, qui signifie « vers le Sud », car l'archipel est le groupe le plus méridional des îles de la Polynésie centrale.
CesPolynésiens apportent avec euxchiens,porcs,poulets,poterie (civilisationLapita),agriculture (particulièrement la culture de racines) et, évidemment, desbateaux (pirogues à balancier). Ils se répandent rapidement dans l'ensemble des îles Tonga. Selon une croyance populaire, le royaume des Tonga serait, parmi les îles de laPolynésie, le premier groupe occupé par l'Homme à l'ère préhistorique. Dans les temps modernes, mais avant l'arrivée des Occidentaux, les îles ont des densités de population de 60 à 75 personnes par kilomètre carré.
Des siècles avant l'arrivée des Occidentaux, les Tongiens construisent de grandes maçonneries monumentales, dont les plus notables sont leHaʻamonga ʻa Maui (ou Trilithon) et leslangi (tombeaux en terrasse). LeHa'amonga mesure cinq mètres de haut et est construit de trois pierres en calcaire pesant chacune plus de quarante tonnes. Leslangi sont des pyramides basses très plates à deux ou trois niveaux et qui marquent les tombes des anciens rois.
AuXVIIIe siècle, les Tonga unifient leschefferies et forgent un empire maritime qui inclut les régions conquises desFidji. À cette époque, l'empire des Tonga a une population d'environ quarante mille personnes.
En 1616, certaines des îles de l'archipel des Tonga, dontNiue, sont aperçues par les navigateurs néerlandaisWillem Schouten etLe Maire. Le,Abel Tasman découvre Tongatapu et visite une partie des îles.
Entre 1773 et 1777,James Cook prend contact avec les insulaires de Tongatapu. Il baptise l'archipel« îles des Amis » (Friendly Islands) en raison de l'accueil chaleureux qu'il y a reçu (malgré le massacre de plusieurs de ses hommes).
En 1845, les îles sont unies en un royaume. Elles deviennent unemonarchie constitutionnelle en 1875 et un protectorat britannique le. L'archipel acquiert son indépendance le et devient aussi un membre duCommonwealth.
Le, le volcanHunga Tonga, situé à 65 km au nord de l'île principale de Tongatapu, entre enéruption, provoquant untsunami qui inonde l'archipel en partie, y compris la capitaleNuku'alofa. L'éruption affecte durement le royaume, coupant la majorité des communications[8]. La population reste quasiment coupée du monde plusieurs jours après l'événement, les communications ne se faisant que via le téléphone satellitaire[9]. L'aide humanitaire arrive par avion le 20 janvier en limitant les contacts afin d'empêcher l'arrivée de la Covid-19 dans le pays[10]. L'impact économique pour le pays est considérable: selon une étude de laBanque mondiale, l'éruption aurait coûté l'équivalent de 18,5 % duPIB annuel[11].
Jusqu'en 2010, le roi exerce une autorité politique, et seule une minorité des députés sont élus au suffrage universel. Les députés pro-démocratie exercent une pression constante sur le gouvernement, exigeant l'instauration d'une véritable démocratie. L'élection d'un Parlement réformé, qui accorde une place plus importante aux élus des citoyens,a eu lieu en novembre 2010. Désormais, l'assemblée législative est composée de dix-sept députés élus par les citoyens, et de neuf représentants de lanoblesse tongienne, élus par leurs pairs de la noblesse[13].
En, trois jours avant son couronnement, le roiGeorge TupouV annonce qu'il renonce à l'essentiel de son autorité, et qu'il se conformera désormais aux recommandations de sonPremier ministre[13].
Le, l'Assemblée législative choisitʻAkilisi Pohiva, vétéran du mouvement pour la démocratie, pour le poste de Premier ministre. Député depuis 1987, Pohiva est le premierroturier porté à la tête du pays par un parlement majoritairement élu par le peuple[14],[15].
La saison descyclones tropicaux s'étend du au, bien que certains puissent se former et affecter les Tonga en dehors de la saison. En, les Tonga ont subi le passage ducycloneGita, le plus intense cyclone des annales modernes.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de laFAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
La moitié de la population des Tonga est concentrée sur l'île principale deTongatapu, d'une superficie de 260 km2. Ladensité de population moyenne des Tonga atteint142 habitants au km2. En 2016, l'archipel compte 100 745 habitants[17] (+ environ 45 000 Tongiens qui vivent à l'étranger).
Le rythme de croissance démographique du pays est relativement faible (+0,20 % par an en moyenne). Celui-ci est avant tout dû au solde naturel (+2,01 % par an). En effet, les Tonga souffrent d'un solde migratoire très négatif (-1,785 % par an). La plupart des Tongiens qui quittent le pays s'installent enAustralie ou enNouvelle-Zélande, les deux pays les plus attractifs du continent. Environ 45 000 Tongiens vivent à l'étranger, surtout en Australie, en Nouvelle-Zélande ou aux Îles Fidji.
La langue du pays est le tongien, mais 90 % de la population est en mesure de s'exprimer en anglais, les non-anglophones étant surtout des personnes âgées, des enfants ou des habitants d'îles isolées. De plus, un grand nombre de Tongiens qui travaillaient en Australie ou Nouvelle-Zélande, donc, anglophones, reviennent au pays.
L'un des vêtements traditionnels est letaʻovala, confectionné à partir de feuilles depandanus. Il peut être porté par les hommes comme par les femmes.
Lelakalaka est ladanse traditionnelle nationale des Tonga pratiquée lors des cérémonies importantes comme le couronnement du roi et l'anniversaire de la constitution.
En janvier 2023 est inaugurée l'université nationale des Tonga, dont l'un des objectifs fixés par le Parlement est d'« encourager et faciliter l'étude dela langue et de la culture tongiennes »[18].
Selon le recensement officiel de 1996, 41,3 %[20] de la population est membre de l'Égliseméthodiste dont les missionnaires se sont installés au début duXIXe siècle.
En 1891, le premiermissionnaire mormon arriva à Nuku'alofa et ouvrit le district des Tonga de la mission des Samoa. En 1983 a été consacré le temple de Nuku'alofa[21],[22]. En 2005, les membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours constituent 32 % de la population aux Tonga[23] (41 000 en 2007). Les mormons ont mis en place un système éducatif en construisant plusieurs écoles :
Le Tonga Sports Association and National Olympic Committee, créé en 1963, est reconnu par leComité international olympique depuis 1984.
Les Tonga ont une solideéquipe nationale de rugby à XV et fournissent bon nombre de grands joueurs au championnat australien de rugby à XV, et plusieurs joueurs ont évolué dans les championnats anglais et français. Elles ont donné quelques grands joueurs aux équipes d'Australie (Toutai Kefu,Willie Ofahengaue,George Smith etWycliff Palu), de Nouvelle-Zélande (Jonah Lomu, formé au rugby à XIII,Isitolo Maka, ainsi que Malakai Fekitoa).
Lerugby à XIII a également acquis un grand succès aux Tonga. À l'occasion de la Coupe du monde 2008, les Tongiens ont enregistré des victoires contre l'Irlande et l'Écosse. Ils participent aussi à l'édition 2013 qui se déroule en Angleterre et au pays de Galles. En plus de la réussite de l'équipe nationale, surnommée les« Mate Ma' », beaucoup de joueurs des Tonga jouent dans la prestigieuse National Rugby League, le championnat australien. Il s'agit notamment deWillie Mason,Manu Vatuvei,Brent Kite,Willie Tonga, Anthony Tupou, Antonio Kaufusi,Israel Folau, Taniela Tuiaki,Michael Jennings,Tony Williams, Feleti Mateo, Fetuli Talanoa, pour n'en nommer que quelques-uns. Par ailleurs, certains joueurs tongiens comme Antonio Kaufusi ont réussi leur carrière dans laSuper League britannique, pendant dans l'hémisphère nord de laNRL.
L'équivalent tongien duka mate (haka néo-zélandais) est lekailao ousipi tau.
Les Tonga remportent le Mondial dehitball 2006 (nouveau sport des années 2000) grâce à leur hitballeur Jahiri Tumassa lors de la finale gagnée 5-4 face au Grec Jimy Estanos en France. Cette victoire permet ainsi au pays d'organiser la coupe du monde suivante, qui s'est déroulée en.
Paul Van der Grijp, « Configurations identitaires et contextes coloniaux. Une comparaison entre Tonga et Hawaii »,Journal de la Société des Océanistes,no 113,(lire en ligne).