En1948[K 1], les atolls sont déclarés faisant partie de la Nouvelle-Zélande mais ces derniers gardent uneautonomie par rapport au reste du pays. Il faut attendre les années1980 pour voir l'autonomie du territoire se prononcer de plus en plus avec l'apparition d'ungouvernement à part et deservices publics distincts de la Nouvelle-Zélande.
La longueur dulittoral des Tokelau est de 101 kilomètres. S'agissant d'unÉtat insulaire, la longueur des côtes représente une proportion de 100% dupérimètre total. Le territoire s'étend ainsi sur 10,2 km² répartis sur les trois atolls. Cette superficie en fait le quatrième territoire ou pays le plus petit du monde devantGibraltar,Monaco et leVatican ; c'est donc le plus petit territoire ou pays de l'Océanie et du reste du monde en dehors de l'Europe (les trois autres pays et territoires se situant enEurope occidentale).
Jusqu'en décembre 2011, le fuseau horaire des Tokelau étaitUTC-11, directement à l'est de laligne de changement de date. Le, les Tokelau sont passés de l'autre côté de cette ligne pour éviter tout décalage avec les Samoa voisines, en adoptant le fuseau horaireUTC+13[9]. Concrètement, les habitants de Tokelau conservaient la même heure, mais la date du calendrier se trouvait modifiée.
Reconstitution du drapeau des Tokelau soumis au vote avec la représentation des trois atolls et de l'île Swains.
L'atoll d'Olohega, nommée l'île Swains par lesanglophones, est une île faisant partie du territoireaméricain desSamoa américaines depuis1925 mais revendiquée par les Tokelau[K 2]. Cette revendication est d'autant plus prononcée d'un point de vuegéographique[W 1] mais également du fait qu'en2008, quand legouvernement des Tokelau a dû choisir undrapeau officiel pour l'archipel, une proposition représentait, à la place de laCroix du Sud, les trois atolls et l'atoll d'Olohega (ils étaient représentés sous la forme de quatreétoiles représentant la position des atolls dans lePacifique). Bien que dépendance des États-Unis, l'île appartientculturellement aux Tokelau, ce qui en fait le seul territoire en dehors des Tokelau où l'on parle couramment letokelau[10].
L'ensemble des Tokelau sont des atolls de petite taille nommés « nukus »[AG 1]. Ces anneaux decoraux délimitent unlagon présent dans chacun des trois atolls composant le territoire et ces lagons sont séparés de l'océan Pacifique par cettebarrière de corail bien qu'en fonction des différentesmarées, l'eau des océans entre dans l'anneau via des passes nommées « hoa » ; ces dernières se situent entre les « motu », des petites îles basses. La composition des hoa et des motu est généralement des débris coralliens, desgrès et dusable qui, ensemble, forment ce qui est nommé une « beachrock ». Par la faible altitude des atolls et l'entrée des eaux par les passes, le système des atolls est l'un des systèmes insulaires les plus fragiles au monde[11].
Les atolls des Tokelau, y compris l'atoll revendiqué (l'île Swains), sont probablement sortis des eaux grâce auxpoints chauds d'Arago et deMacdonald[J 1]. Les atolls, dans une reconstitution de laplaque pacifique, sont placés au-dessus des points chauds d'Arago mais les atolls présentent une similaritéisotopique avec ceux de Macdonald[A 1]. Les atolls sont sortis de terre par l'activation des points chauds de Macdonald entre 55 et 75 millions d'années[L 1]. Les atolls font par conséquent partie de lachaîne de montagne sous-marine des Tokelau[12]. La variététopographique des trois atolls de Tokelau est presque inexistante, les atolls se ressemblant les uns des autres. Ces derniers sontpolynésiens et sont facilement discernables des îles et atolls présents enMélanésie qui sont plus volumineux et permettent d'y trouver desressources naturelles ou d'y pratiquer uneagriculture minime. Ce n'est donc pas le cas des Tokelau qui doivent se contraindre à uneéconomie de subsistance[P 2], les espaces des atolls ne permettant aucune exploitation des sols.
L'analyse desanomalies de gravité de Bouguer, qui est utile pour la compréhension des unités lithologiques sous l'eau et lesable (les éléments composant en grande partie l'archipel), est cohérent à ce que lesscientifiques avaient calculé avant l'analyse en fonction de la compositiongéologique des atolls. Les scientifiques n'ont fait qu'analyser l'atoll d'Atafu mais on peut en conclure que les deux autres atolls répondent aux calculs des scientifiques. Cette analyse a permis de conclure qu'avec une présence d'un certain nombre demilligals, le sous-sol de l'atoll était composé principalement debasalte[EI 1].
L'atoll d'Atafu, qui est le plusseptentrional des trois atolls, est de typecorallien et se situe à un endroit où la profondeur de l'océan atteint les 4,2 km[EI 1]. Il est composé d'une cinquantaines demotu. Avec 2,5 km2, c'est le plus petit des trois atolls composant l'archipel. Sonlagon est également le plus petit avec une étendue de 19 km2. Au contraire, l'atoll deNukunonu est le plus large avec ses 5,5 km2 et ses 109 km2 pour son lagon[K 2].
Il faut attendre l'année1998 pour qu'uneétudesérologique transversale soit réalisée dans les Tokelau sur desanimaux, ici, lesporcs et lesvolailles. Les résultats rapportent que ces populations d'animaux sont atteints par plusieurs types deparasites. Il faut toutefois préciser que la présence de ces parasites n'est pas dangereuse car ce ne sont pas desmaladies contagieuses présentes sur la liste A de l'OIE[T 1]. En1996, la population desanimaux domestiques, c'est-à-dire les porcs et les volailles sans compter leschats, s'élevait à 4 962 dont 1 976 étaient des porcs et 2 986 des volailles. La population de ces animaux étant assez bien répartie sur les trois atolls bien que celui deFakaofo en compte plus. Ces animaux ne sont pas présents sur l'île dans un but d'exportation mais deconsommation deviande pour les locaux[T 2].
De septembre à novembre, destortues vertes nichent sur les différents atolls des Tokelau[NT 1] qui est un endroit deponte secondaire pour cette espèce.
Les Tokelau sont extrêmement fragiles face auxtsunamis. Bien que lesvagues puissent venir de tous horizons, par exemple du sud par destremblements de terre sur la côte ouestsud-américaine (Pérou etChili), la grande menace proviendrait du nord-est de l'archipel ; l'étendue de l'océan Pacifique dans cette direction est en effet presque dépourvue deterres émergées cassant les trains de vagues des tsunamis[AG 2]. Pour faire face à cette vulnérabilité, legouvernement néo-zélandais a placé les Tokelau dans un projet de gestion des risques liés aux tsunamis dans le Pacifique du ministère de la Défense civile et de la Gestion des situations d'urgence (MCDEM)[AG 3].
Pour que les vagues des tsunamis de ces régions puissent atteindre les Tokelau, il faudrait que lamagnitude soit supérieure à 8. Ces vagues seraient de tailles minimes sans causer de dégâts sur l'archipel. Dans l'histoire moderne des séismes dans le Pacifique, une trentaine de séismes ont atteint une magnitude supérieure à 8 ; parmi ceux-ci, on peut citer les tsunamis du22 mai 1960, du28 mars 1964, du 4 novembre 1952, du11 mars 2011, du 31 janvier 1906 et du27 février 2010, tous supérieurs à une magnitude de 8.8[AG 4].
En ce qui concerne la prévention à la vue d'un probable séisme provoquant un tsunami, les habitants des Tokelau pourront être prévenus bien avant que les vagues ne déferlent sur les atolls : deux heures en moyenne pour les séismes auxÎles Aléoutiennes et auPérou ; trois heures en moyenne pour les séismes auChili, auxÎles Kouriles, sur la côte deTohoku et lafosse des Tonga ; et soixante-dix minutes pour un séisme au nord desTonga[AG 5].
En 1765, le Commodore Byron de la British Navy est le premier Européen à aborder les trois atolls[W 1].
Les premiers contacts avec lesEuropéens apportèrent des changements importants dans la société des Tokelau. Les navires apportèrent de nouvelles nourritures, des vêtements, des outils ainsi que la connaissance de nouveaux modes de vie. Dans lesannées 1850, des missionnairescatholiques etprotestants (de laLondon Missionary Society), introduisirent lachrétienté qui fut adoptée par tous.Actuellement[Quand ?], la majorité de la population d'Atafu estcongrégationnaliste et la plupart des habitants de Nukunonu sontcatholiques. À Fakaofo, 70 % sont protestants et le restant est catholique.
Vers1860, des navires péruviens, cherchant de la main-d'œuvre forcée pour les mines duPérou, visitèrent les trois atolls et forcèrent 253 hommes valides à se rendre au Pérou, soit la quasi-totalité de la population active masculine. Lavariole et ladysenterie décimèrent ces travailleurs forcés et très peu (une vingtaine) revinrent aux Tokelau. Avec la perte de ces hommes et de nombreux chefs, les Tokelau se reportèrent sur les conseils des anciens, lesTaupulega afin de mieux gouverner les îles. Sur chaque île, les familles étaient représentées individuellement au sein duTaupulega.
Les Tokelau passèrent sous protectoratbritannique en1877 (notamment pour les protéger des navires étrangers), statut qui fut formalisé en1889. Les îles de l'Union (Union Islands) furent annexées en1916 et incluses dans la colonie desîles Gilbert et Ellice. Elles furent transférées administrativementde facto à laNouvelle-Zélande en1925. Il n'y a jamais eu de présence administrative résidentielle aux Tokelau, et, de ce fait, l'administration y a toujours été « légère », sans provoquer de changement substantiel dans la vie des atolls. La souveraineté formelle a été transférée à laNouvelle-Zélande par leTokelau Act de 1948 qui rétablit l’ethnonyme. Bien que les Tokelau fussent déclarées faire partie de laNouvelle-Zélande à partir du, elles gardèrent leur culture distincte et leur système à part.
Depuis les années 1980, les Tokelau ont progressé vers une plus large autonomie qui était déjà présente en partie à partir de1965 quand, avec lesîles Cook etNiue, les Tokelau optèrent pour une indépendance à usage interne[JPb 1]. Il existe désormais un corps législatif national et un conseil exécutif. Un pouvoir judiciaire local existe ainsi que des services publics. Cette autonomie est notamment atteinte en1974 par le ministère des Affaires étrangères de Nouvelle-Zélande qui dira commencer un processus administratif dedécolonisation[K 1].
Des navires permettent à l'archipel d'être relié. Toutefois, le seul bateau assurant une liaison régulière est un cargo samoan qui passe tous les quinze jours, ce qui limite encore les relations entre les îles de l'archipel. Il existait en 2014 un projet pour relier les trois atolls au moyen de Varas[13] (bateaux traditionnels, à rapprocher desVa'a tahitiens[14] et des différentsVaka des îles Cook).
Les télécommunications locales se développent ; l'arrivée de l'électricité sans coupure a permis la démocratisation de l'accès àinternet. Les élèves peuvent ainsi plus facilement suivre des cours à distance[13].
La criminalité reste faible, peu de vols, pas d'homicide depuis 150 ans, seuls des problèmes liés à la consommation d'alcool et au tapage sont relevés par les forces de police locales[13].
LesTokelauans connaissent de lourds handicaps démographiques, principalement dus à un manque d'attractivité.
En 2001, les Tokelau abritaient 1 537 personnes. En 2006, la population passe à 1 446 habitants[15]. Lors du recensement de 2011, la population résidentede jure était de 1 411 habitants, avec 268 habitants alors en déplacement[16], soit une baisse de 3,8 % de la population par rapport au recensement précédent. Lors de celui de 2013, elle passe à 1 383 habitants, dont 1 110 présents dans l'archipel la nuit du recensement[17]. Enfin, le dernier recensement (celui de2014) dénombre 1 337 habitants. Ladensité de population s'élève à 131 habitants par kilomètre carré et est l'une des plus élevées des pays et territoires de l'océan Pacifique (moins élevée queNauru,Tuvalu,Guam ouTonga mais plus élevée que lesVanuatu, lesîles Salomon, laNouvelle-Calédonie et l'île deNouvelle-Guinée)[JP 2]; les Tokelau se situent ainsi dans un axe s'étendant des Tonga à Guam où la densité de population est plus élevée que dans le reste du Pacifique[JPb 2].
La quasi-totalité des insulaires sont desPolynésiens[JP 3],[JPb 3], avec 97 % des Tokelauans, 2 % d’Anglo-Néo-Zélandais et 1 % de Samoans. Les habitants des Tokelau parlent letokelauan, les Anglo-Néo-Zélandais, l’anglais, les Samoans, lesamoan. Par ailleurs au moins 65 % des locuteurs du tokelauan (environ 4 500) vivent à l’extérieur de l’archipel, dans le reste de laNouvelle-Zélande et auxSamoa américaines.
En raison des ressources naturelles très limitées, les insulaires ont tendance à quitter l'archipel. Le solde migratoire reste donc négatif, ce qui expliquerait la forte diminution de la population dans l'archipel. Cette diminution de la population pourrait poser de sérieux problèmes économiques sur l'archipel[CF 1].
La société tokelauane connaît, depuis 2013 et l'arrivée de l'autonomie en électricité, quelques changements marquants. Notamment, les téléviseurs sont désormais allumés pratiquement continuellement. De plus, chaque famille acquiert uncongélateur, ce qui était d'une utilité relative auparavant du fait des coupures d'électricité fréquentes[13].
Comme pour lesÎles Cook, la population aux Tokelau diminue d'années en années, les habitants quittant les îles vers la région d'Auckland. Ce phénomène existant depuis plusieurs décennies, on retrouve plus deressortissants des trois atolls à l'étranger (la Nouvelle-Zélande étant compris comme pays étranger) que dans l'archipel[P 2]. En1914, on comptait par exemple 233 Tokelauans sur l'île deWallis[JC 2].
Pour ce qui est de l'appartenance religieuse, les insulaires sont de confession chrétienne : 70 % appartiennent à l'Église chrétienne congrégationaliste (surtout à Atafu) et 28 % sont descatholiques romains (Nukunonu). Lescatholiques de Tokelau sont représentés officiellement par lamission catholique romaine Sui Iuris de Tokelau. Enfin 2 % sont d'une autre confession. L'île de Fakaofo abrite les deux confessions religieuses.
L'évêché d'Océanie, fondé par lepapeGrégoire XVI en1842, était très ingérable car il comprenait de nombreuses îles toutes aussi éparpillées les unes que les autres dans l'océan Pacifique et donc difficilement accessible pour unévêché[JC 3].
L'archipel n'a pas de chef-lieu. Chacun des trois attols le composant dispose de son propre centre administratif.
Le, les pouvoirs de l'administrateur des Tokelau qui détenait le pouvoir exécutif du gouvernement des Tokelau, ont été délégués auGeneral Fono (assemblée générale). En, ils ont été transférés aux trois conseils villageois qui sont désormais chargés de tous les services publics de leur atoll. LeTokelau Amendment Act voté par le Parlement néo-zélandais en 1996 et qui est entré en vigueur le1er août de cette même année, a attribué auGeneral Fono les pouvoirs pour légiférer pour la paix, l'ordre et le bon gouvernement des Tokelau, y compris en matière fiscale. Ses fonctions sont mises en œuvre par une délégation composée à partir des troisTaupulega.
Depuis cette décentralisation, il s'agit d’assurer les besoins modernes des Tokelau (c'est-à-dire l'éducation, la santé, les transports et le développement économique).
En, les Tokelau assurent la pleine responsabilité de gérer leurs finances. En, par décision unanime duGeneral Fono, il a été décidé d'étudier le choix d'autonomie interne en libre-association avec la Nouvelle-Zélande. Un accord conjoint sur les principes de partenariat a été signé en présence du gouverneur général en.
SelonHelen Clark, Premier ministre de Nouvelle-Zélande, il s'agissait alors pour les experts juridiques et constitutionnels de son cabinet de mettre la dernière main à un projet de traité à vocation constitutionnelle. Celui-ci devait, à terme, régir les nouvelles relations entre Wellington et les Tokelau. L'idée était d'arriver à un traité de « libre-association » comparable à celui existant déjà entre la Nouvelle-Zélande et lesîles Cook ouNiue. En effet, si Niue et les Îles Cook demeurent en libre-association avec la Nouvelle-Zélande, ils sont pleinement indépendants dans tous les domaines, à l'exception du domaine militaire et de celui des Affaires étrangères (assurés par la Nouvelle-Zélande) ; les Tokelau, à l'inverse, sont toujours considérés par l'ONU comme une « colonie » à part entière.
Le processus de consultation, aux Tokelau, débuta sous l'œil desNations unies, soucieuses d'encourager le processus dedécolonisation. En tant que territoire de la Nouvelle-Zélande, les Tokelau ne sont pas reconnus comme nation dans lesnégociations internationales contrairement àNiue ou lesÎles Cook[CF 2].
Chacun des trois villages, correspondant chacun à un atoll, choisit dans le même temps parmi ses représentants un maire (« Pulenuku ») qui dirige le village, et un chef (« Faipule ») qui le représente à l'extérieur. Ces six élus forment le Conseil permanent du Gouvernement, corps exécutif collégial de l'archipel, dont la présidence est tournante entre les Faipules, qui deviennentUlu-o-Tokelau, chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, pour une durée d'un an. Les autres ministères sont répartis entre les membres du conseil permanent, qui restent également représentants et siègent donc au General Fono[18].
Un administrateur nommé par la Nouvelle-Zélande dispose en principe d'un droit de véto sur la législation adoptée par le Fono, mais en pratique ce droit n'est jamais exercé. De la même manière, en pratique, la législation adoptée par leParlement de Nouvelle-Zélande ne s'applique aux Tokelau qu'en cas d'accord du General Fono[19],[20],[21].
Il n'existe pas de partis politiques aux Tokelau. Tous les candidats se présentent doncsans étiquette, faisant du territoire unedémocratie non partisane.
Unréférendum d'auto-détermination est organisé en 2006[K 1]. Au cours des débats, notamment au sein du Parlement national (le Fono), les députés se sont montrés particulièrement soucieux de préserver un certain nombre d'acquis, dont les ressortissants des Tokelau jouissent du fait de leur dépendance vis-à-vis deWellington : parmi ceux-là, les montants à venir de l'aide néo-zélandaise. « Ce que le Fono recherche actuellement, ce sont des assurances claires que le système en place va continuer et qu'il y aura aussi des dispositions prévues pour réévaluer le système régulièrement », déclarait en Falani Aukuso, chef de la fonction publique des Tokelau. De par leur statut actuel, les quelque 1 500 Tokelauans obtiennent automatiquement la nationalité néo-zélandaise, ainsi que les droits qui s'y rattachent, y compris la scolarité, la sécurité sociale, la retraite et les soins médicaux gratuits.
Environ mille trois cents personnes vivent dans ces atolls océaniens, contre une communauté de plus de six mille Tokelauans résidant de manière permanente en dehors de l'archipel (essentiellement àAuckland et dans ses environs). Lors de la dernière réunion bilatérale, en à Wellington, Phil Goff, alors ministre néo-zélandais des affaires étrangères, évoquait la perspective d'un « accord concernant l'évolution politique et un processus à suivre » concernant l'avenir de ce territoire non-souverain. « Dans la pratique, l'autodétermination n'impliquera pas de changements significatifs (…) c'est essentiellement une formalisation dustatu quo (…), car les Tokelau se gouvernent déjà dans bien des domaines : il possède son corps législatif, un conseil exécutif et un appareil judiciaire, il gère son propre budget et ses services publics (…) Mais cela permettra d'ouvrir la voie pour les Tokelau, en matière d'aides accrues en provenance des partenaires régionaux et de la communauté internationale », nuançait alors M. Goff.
En prime : « les Tokelauans auront toujours droit à la citoyenneté néo-zélandaise et continueront à recevoir notre soutien économique et technique », selon le ministre, qui parle de « partenariat sur des bases plus égalitaires » avec ce territoire (le dernier à être sous tutelle néo-zélandaise) depuis près de quatre-vingts ans[22].
Côté Tokelau, un « Conseil de Gouvernement permanent » a notamment estimé que « le temps est venu pour les Tokelau d'envisager un acte d'autodétermination basé sur l'auto-gouvernement, en libre association avec la Nouvelle-Zélande », précisait alors M. Goff, qui ajoutait que son gouvernement était « pleinement d’accord ».
Lors des visites des missions duComité spécial de la décolonisation desNations unies, dont une en 2002, les habitants du petit archipel de Tokelau (à environ 500 kilomètres au nord-est de Wallis) ont voulu être clairs : ils ont martelé le message selon lequel l'indépendance est hors de question et que leur préférence allait au maintien du lien privilégié qui les unit à la Nouvelle-Zélande dans le cadre d'un pacte de « libre-association ». Soucieuse de répondre aux attentes des Nations unies, la Nouvelle-Zélande affirma à plusieurs reprises que les Tokelau « s'acheminaient vers l'autonomie », tout en insistant sur le fait que rien ne se ferait sans l'accord de la population tokelauane.
Lepremier référendum eut lieu en. Pour que le statut des Tokelau fût modifié, il fallait que le référendum recueillît l'approbation des deux-tiers des citoyens tokelauans. Or, celui-ci n’obtint que 349 voix sur 581 suffrages exprimés (60,07 %). Malgré cela, undeuxième référendum fut organisé en[K 1]. Les autorités locales s'investirent en faveur du « oui », et affirmèrent que la population cette fois soutiendrait très largement l'autonomie[23],[24] ; la presse néo-zélandaise suggéra que la majorité des deux tiers, nécessaire pour le succès du référendum, serait probablement acquise[25]. Pourtant, le référendum de 2007, qui se déroula en présence d'observateurs de l'ONU[26][réf. incomplète], fut également un échec, manquant d'assez peu il est vrai les deux-tiers exigés : il n’y eut « que » 446 « oui » sur 692 suffrages exprimés (64,4 %)[27][réf. incomplète].
En conséquence, le gouvernement néo-zélandais annonça qu'il respecterait la décision du peuple tokelauan[28], et que le statut de Tokelau ne serait pas modifié dans l'immédiat. L'un des porte-paroles de la communauté tokelauane résidant ailleurs en Nouvelle-Zélande a néanmoins demandé un troisième référendum, où 50 % des suffrages suffiraient[29][réf. incomplète]. Cette demande n'a pas eu de suite à ce jour. David Payton, Administrateur des Tokelau, déclara que« un temps de réflexion de plusieurs années s'impose, à mon avis »[30][réf. incomplète]. John Hayes, ancien diplomate néo-zélandais, suggéra que les Nations unies devraient« laisser les Tokelau tranquille ». D'après lui, les Tokelauans ne souhaitaient pas modifier le statut de leur territoire, et subissaient une pression de la part du gouvernement néo-zélandais et de l'ONU[31],[32].
En avril 2008, s'exprimant au nom duParti national, le futur premier ministre néo-zélandaisJohn Key déclara que la Nouvelle-Zélande avait « imposé deux référendums aux habitants des îles Tokelau », et remit en question « la conviction selon laquelle les petits États devraient être soumis à un processus de décolonisation »[33].
En raison de sa petite taille, l'archipel n'est pas affilié à la plupart des organismes sportifs internationaux, et participe très rarement aux événements sportifs internationaux. La seule compétition importante auquel le territoire prend part sont lesJeux du Pacifique. Les Tokelau y remportèrent leurs premières médailles d'or aux Jeux de 2007, àApia, obtenant au total cette année cinq médailles (trois en or, une en argent, une en bronze), toutes enboulingrin, et termina en douzième place (sur vingt-deux) au classement des médailles. Ce total inclut deux médailles d'or pourViolina Linda Pedro (dans les épreuves dames en paire et individuelle), faisant d'elle la sportive tokelauane individuelle la plus titrée à ce jour[34].
En octobre 2010, letennis de table devint « le premier sport aux Tokelau à obtenir un statut de membre à un niveau continental ou mondial », lorsque l'Association tokelauane de Tennis de Table, nouvellement créée, devint la vingt-troisième association membre de la Fédération océanienne de Tennis de Table[35].
Les Tokelau devaient prendre part, pour la première fois, auxJeux du Commonwealth de 2010, àDelhi[36], mais finalement le territoire fut absent, pour des raisons inconnues[37].
Les Tokelau ont toutefois une Fédération nationale sportive, et l'événement sportif le plus important à l'intérieur de l'archipel est sans doute les Jeux des Tokelau (Tokelau Games), qui ont lieu chaque année. Lorsqu'ils ont lieu, « plus de 50 % de la population y prend part, et tout travail s'arrête, de même que les écoles ». Les Jeux de 2010 inclurent des compétitions derugby à sept, denetball et dekirikiti (adaptationsamoane ducricket, avec des règles plus flexibles et un nombre de joueurs illimité par équipe) ; ils inclurent également « une soirée culturelle […] où chaque atoll met en scène ses chants et ses danses traditionnels »[35].
La pêche à Tokelau est une activité essentielle, principalement orientée vers la subsistance des communautés locales. Entre 1952 et 2009, environ 24 250 tonnes de poissons ont été pêchées, soit une moyenne annuelle d'environ 425 tonnes. Cette pratique vise essentiellement à satisfaire les besoins alimentaires des habitants, sans objectif commercial majeur.
La pêche de subsistance est cruciale pour la sécurité alimentaire à Tokelau. En 2021, la valeur des produits de la pêche côtière vivrière était estimée à 1 050 000 NZD. La consommation annuelle de produits halieutiques est d'environ 119,4 kg par personne, reflétant la dépendance des Tokelauans à l'égard des ressources marines pour leur alimentation quotidienne[K 2].
Bien que Tokelau possède une superficie terrestre modeste de 12 km², sa ZEE s'étend sur près de 290 000 km², offrant un vaste potentiel pour les ressources marines[38].
Malgré l'abondance des ressources marines, Tokelau fait face à des défis en matière de développement économique. Les activités économiques sont principalement axées sur la pêche de subsistance et l'agriculture, avec un développement commercial limité.
Tokelau, territoire composé de trois atolls coralliens isolés dans le Pacifique Sud, ne dispose pas d'une industrie touristique développée. La majorité des visiteurs sont des Tokelauans ou leurs descendants résidant principalement en Nouvelle-Zélande, en Australie et à Hawaï, qui reviennent pour des raisons familiales ou culturelles[39],[40].
L'accès à Tokelau est limité, car il n'existe pas d'aéroport sur les atolls. Les déplacements se font exclusivement par bateau depuis les Samoa, un voyage en mer durant entre 24 et 30 heures. Les liaisons maritimes ne sont pas quotidiennes, et plusieurs jours, voire semaines, peuvent s'écouler entre les départs, rendant la planification du voyage essentielle[41].
En ce qui concerne l'hébergement, bien que les infrastructures soient limitées, quelques options sont disponibles pour les visiteurs. Par exemple, le Luana Liki Hotel est l'un des établissements recensés, offrant des services d'accueil aux voyageurs[42].
Les visiteurs potentiels doivent être conscients des infrastructures limitées en matière de services touristiques. Les commodités modernes peuvent être restreintes, et il est recommandé de bien se préparer en termes de logistique et de provisions. De plus, il est conseillé de vérifier les exigences en matière de visas et de formalités d'entrée, ainsi que les conditions sanitaires, avant de planifier un voyage vers Tokelau[43].
Cette section doit êtreactualisée. Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Les Tokelau sont connues (par lesinternautes) comme un territoire qui a décidé de ne pas faire payer la création et la maintenance des noms de domaine (SLD) finissant en.tk, cette position étant strictement à l’opposé de la démarche très commerciale qui entoure les autres noms de domaine[44].
En2007, le domaine.tk était considéré comme un des noms de domaines le plus dangereux pour les internautes d'après les analyses de McAfee avec 10,1 % de sites à risque[45].Toutefois, en2008, selon la même source, on peut lire : « les Tokelau (.tk) et les îles Samoa (.ws) se sont considérablement améliorés en 2008… »[réf. nécessaire]
Maisons sur l'atoll deFakaofo. Les Tokelau sont particulièrement vulnérables à la montée du niveau de la mer provoquée par le changement climatique.
Alimenté jusqu'alors par desgénérateurs diesel[46], l'archipel se déclare le 7 novembre 2012 comme le premier territoire au monde approvisionné à 100 % enélectricité d'origine solaire[47],[48]. Le coût de cette installation est de 7 millions de dollars américains, soit 5,4 millions d'euros[49].
Tant que l'archipel était dépendant du pétrole importé des Samoa - à raison de200 litres quotidiens -, le courant n'était disponible que quelques heures par jour. Mais depuis novembre 2012, trois centrales solaires fonctionnent 24h/24 dans chaque atoll et fournissent de l'électricité de manière continue. Les Tokelau sont ainsi devenues le premier territoire autonome grâce uniquement à l'énergie solaire[13].
Christel Cournil et François Gemenne,Les populations insulaires face au changement climatique : des migrations à anticiper (édition en environnement VertigO de l'Université du Québec à Montréal), VertigO,, 16 p.(e-ISSN1492-8442,lire en ligne)
↑HélèneGuiot, « La construction navale polynésienne traditionnelle. Dimension culturelle d'un processus technique »,Techniques & Culture. Revue semestrielle d'anthropologie des techniques,,p. 445–478(ISSN0248-6016,DOI10.4000/tc.306,lire en ligne, consulté le).
Christel Cournil et François Gemenne,Les populations insulaires face au changement climatique : des migrations à anticiper (édition en environnement VertigO de l'Université du Québec à Montréal), VertigO,, 16 p.(e-ISSN1492-8442,lire en ligne)