À l'issue d'un second coup d'État en 1967, Eyadéma devient officiellement président, entamant un règne autoritaire à parti unique. Malgré l'introduction du multipartisme au début des années 1990, il continue de se maintenir au pouvoir jusqu'à sa mort en 2005. Son filsFaure Gnassingbé, prend laprésidence et reste au pouvoir encore à ce jour. Malgré les progrès économiques, le Togo a continué de vivre sous une forte tension politique et des élections souvent contestées.
L'étymologie et la toponymie du Togo révèlent une histoire riche et une diversité culturelle marquée. Le nom « Togo » provient de lalangue éwé, parlée dans le sud du Togo et duGhana. Il signifie « derrière la falaise » ou « au-delà de la falaise » et faisait référence à l'origine à un petit village de pêcheurs situé près de l'actuelle capitaleLomé. Ce terme est adopté par les explorateurs européens pour désigner cette région, avant de devenir un nom officiel sous la colonisation allemande en 1884, lors de la création duTogoland après un traité signé avec le roiMlapa III de togoville.
La toponymie togolaise reflète également la diversité ethnique et linguistique du pays. Au nord, dans l'aire Oti-Volta, les noms de lieux révèlent les influences des peuples autochtones, avec des termes souvent liés à des caractéristiques géographiques ou historiques locales. Ces noms varient selon les langues et subissent parfois des altérations dues aux interactions entre groupes ou aux interprétations coloniales. Par exemple, la région comprend des appellations tirées des languesgur etkwa, qui témoignent des mouvements et des interactions de populations au fil du temps[24].
Le nom du Togo est traduit de manière similaire dans de nombreuses langues, souvent en reprenant directement la désignation « Togo », en raison de sa simplicité et de son origine géographique bien définie. Enfrançais,anglais,espagnol, ouallemand, le mot reste inchangé. Cette uniformité reflète son adoption sous la période coloniale allemande, puis sous le mandat français, qui a propagé son usage à l’international. Cependant, certaines langues ajoutent des suffixes ou modifient légèrement la prononciation[25].
Le climat du Togo est majoritairementtropical, mais il varie en fonction des régions. Dans le sud, particulièrement autour deLomé, le climat est influencé par l'océan Atlantique et présente des températures relativement stables. De novembre à février, la température moyenne tourne autour de 28°C, tandis que les mois les plus chauds, comme mars, voient des températures culminant à 33°C. La saison des pluies se concentre principalement de mars à juin, avec des pics de précipitations en mai et juin, avant de diminuer pendant la période d'août à septembre. Les pluies sont particulièrement abondantes sur la côte, atteignant environ 870 mm par an à Lomé[27].
Dans le nord du pays, le climat est plus sec et les températures plus élevées. Lasaison sèche dure de novembre à mars, caractérisée par des températures parfois supérieures à 36°C, tandis que lasaison des pluies, de mars à octobre, apporte de fortes précipitations, surtout entre juin et août. ÀSokodé, par exemple, les précipitations annuelles peuvent atteindre 1400 mm, avec des journées de pluie plus fréquentes pendant lasaison humide. Le climat dans ces régions est donc plus extrême, avec une chaleur intense pendant lasaison sèche et des précipitations torrentielles durant l'été[28].
La topographie du Togo est marquée par une grande diversité de reliefs qui varient du sud vers le nord. Au sud, le pays est bordé par une étroite côte le long dugolfe de Guinée, avec des plages et des lagunes. Cette zone est relativement plate, mais au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la côte, le relief devient plus varié, avec une chaîne de montagnes dans larégion des Plateaux. Le point culminant du Togo est lemont Agou, qui s'élève à 986 mètres d'altitude[26] et se trouve dans cette chaîne montagneuse, offrant une vue panoramique sur les alentours.
Au nord, le relief se transforme en plateaux et savanes, avec des paysages plus ouverts et moins accidentés. La vallée del'Oti traverse cetterégion, contribuant à la diversité topographique. Lesmontagnes de l'Atakora, traversant le pays du sud-ouest, proche de la villed'Atakpamé jusqu'au nord-est proche de la ville deKandé apportent un contraste marqué avec les plaines plus arides du centre et du nord du pays.
Le Togo dispose d'une côte de 56 kilomètres, bordée par l'océan Atlantique, caractérisée par un littoral diversifié et parfois en proie à uneérosion importante[29]. Les plages de sable fin et les lagunes comme celle deTogoville sont des éléments remarquables du littoral togolais. Cette zone est particulièrement affectée par des phénomènes naturels et humains, tels que l'exploitation du sable et la construction d'infrastructures, ce qui a accéléré l'érosion dans certaines zones, notamment près de Lomé. Le littoral du Togo, bien que moins large que celui de ses voisins, joue un rôle crucial pour les activités portuaires, notamment àLomé, où le port est un point central pour l'économie du pays[30].
Le Togo est traversé par plusieurs fleuves et rivières qui dessinent ses paysages et soutiennent de nombreuses activités économiques. Lefleuve Mono, l'un des plus importants du pays, prend sa source au Togo, dans le massif de Tchaoudjo, et se dirige vers le sud en traversant la frontière avec leBénin. Il mesure environ 467 kilomètres et déverse ses eaux dans l'Atlantique à travers des lagunes et des marais[30]. Bien que peu abondant et irrégulier, avec des débits moyens variant de 0 m³/s enpériode d’étiage à 261 m³/s en moyenne lors des crues, le Mono reste crucial pour l’agriculture et la pêche dans sa vallée. Lebarrage de Nangbéto, construit en 1987 proche de la frontière entre le Togo et le Bénin, régule partiellement ses eaux et soutientl’hydroélectricité, mais il a également déplacé des milliers de personnes et modifié l'écosystème local[30].
D'autres cours d'eau telles que l'Oti, qui prend sa source au Bénin avant de traverser le Burkina Faso, puis le Togo dans sa partie nord, jouent également un rôle majeur. Long de 320 kilomètres, l’Oti alimente des zones agricoles, notamment pour la culture du coton, du maïs et du sorgho. Dans larégion de Kara, le fleuve Oti et ses affluents tel que lefleuve Kara sont essentiels à la vie locale, offrant des ressources en eau pour les populations rurales[30].
En outre, la région de Tchamba, la vallée du fleuve Haho (affluent du lac Togo) et la vallée dufleuve Kara, deux autres cours d'eau important respectivement dans le nord (au sein de laRégion de la Kara) et dans le sud (au sein de laRégion maritime) du pays, sont également cruciales pour l'irrigation des cultures et pour la pêche, bien que ces fleuves soient parfois sujets à des variations saisonnières. L’implantation de nouveaux barrages, comme celui du Mono, est également envisagée pour soutenir la production énergétique et améliorer la gestion de l'eau[31].
Le transport aérien au Togo est principalement centré autour de l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma (AIGE), qui sert de plaque tournante régionale. En 2022, le trafic passagers s'est élevé à environ 504 378 personnes sur le premier semestre, avec un volume de fret aérien de 7 147 tonnes sur la même période. Ces chiffres reflètent une reprise progressive du secteur après la crise liée à la pandémie de COVID-19, qui avait vu le trafic diminuer de moitié en 2020 par rapport à 2019[33].
L’aéroport dispose d’une capacité d’accueil annuelle d’environ 2 millions de passagers et dessert actuellement 10 compagnies aériennes, opérant 130 vols hebdomadaires en moyenne. Il se positionne dans le classement des 10 plateformes africaines pour le volume intra-africain de passagers, selon l'Association des Compagnies Aériennes Africaines (AFRAA)[34].
Les autorités togolaises visent à doubler les performances du secteur aérien dans les prochaines années, grâce à des investissements dans les infrastructures et des partenariats stratégiques[34]. Le pays dispose également d'un second aéroport international,l'aéroport international de Niamtougou.
Le transport routier est une composante clé de l’économie togolaise, représentant environ 8,4 % du PIB[35] et assurant plus de 90 % des déplacements de biens et de personnes[35]. Le réseau routier national s’étend sur 11 777 km[36], dont 2 101 km de routes nationales revêtues, 1 473 km de voiries urbaines, et 6 802 km de pistes rurales[36]. Actuellement, environ 29 % des routes sont en bon état et environ 40 % des routes sont en mauvais état, des progrès par rapport aux 18 % de routes en bon état et 49 % de routes en mauvais état enregistrés auparavant, grâce à des investissements dans l’entretien et la modernisation des infrastructures[36].
En 2024, le gouvernement togolais a prévu d’investir 84 milliards francs CFA ( ~134 736 000$ américains) pour l’aménagement et le bitumage de 206 km de routes, aligné avec l’ambition de renforcer le rôle du Togo comme hub logistique dans la sous-région[37]. Cette stratégie inclut également des initiatives pour renouveler le parc automobile et professionnaliser les acteurs du secteur.
Cependant, des défis subsistent, notamment en matière de sécurité routière et de gestion des infrastructures. Des réformes structurelles sont en cours pour améliorer la fluidité du trafic et renforcer la sécurité, ce qui est essentiel pour soutenir le développement économique durable du pays[35].
Le réseau detransports en commun au Togo est dense, avec divers types de transports mobiles :
Le réseau ferroviaire du Togo s'étend sur environ 593 km[38],[39], entièrement àécartement métrique (1 000 mm). Les principales lignes incluent :
Lomé - Blitta (286 km) : Initialement conçue pour transporter du coton, elle sert désormais principalement aufret, notamment pour le transport dephosphate.
Lomé - Aného(en) (44 km) : Une courte ligne utilisée pour transporter des produits miniers vers le port.
Le transport de passagers est suspendu à la fin des années 1990 en raison du déclin des infrastructures. Aujourd'hui, seules des activités de fret sont maintenues, principalement gérées par laSociété nouvelle des phosphates du Togo. Des projets visent à moderniser le réseau, notamment pour relierLomé àOuagadougou auBurkina Faso et améliorer les connexions régionales, mais ces initiatives avancent lentement[38].
Le Togo tire son nom du village deTogo (« Tóago » ce qui signifie originellement « au bord de l’eau (ou selon l’intonation ´au-delà de la colline’) » en langueéwé). Le village de Togo est aujourd’hui connu sous le nom deTogoville, ville coloniale allemande et première capitale du pays qui est située à l'est de la capitale actuelleLomé sur les bords dulac Togo (nom donné par les Allemands au lac qui s’appelait le lac Gbaga)
Les premières traces de la présence humaine au Togo remontent à plusieurs milliers d'années. Les populations autochtones, notamment lesEwe, lesTem, lesKabyés et lesGourmantché, ont établi des communautés agricoles et développé des systèmes politiques locaux.
En 1914, lors de la Première Guerre mondiale, une opération conjointe franco-britannique entre en contact avec la force allemande. Une troupe de la force publique duCongo belge vient également en aide aux Français et Britanniques. Les Allemands capitulent dès et sont expulsés. La colonie est alors occupée conjointement par la France et le Royaume-Uni qui se partagent le territoire, décision confirmée le, et qui fait du Togoland un mandat de laSociété des Nations (SDN). Les Français occupent la majeure partie du pays, qui devient le Togo français ou Togoland oriental, et qui équivaut au Togo actuel, tandis que les Britanniques administrent la partie ouest du pays, le Togo britannique, aussi appeléeBritish Togoland. Les deux parties du Togoland originel devaient être administrées dans la perspective d'une réunification ; mais, finalement, Français et Britanniques incorporent les mandats dans leurs sphères coloniales respectives. La partie française est rattachée à l'Afrique-Occidentale française (AOF), la partie britannique devient une province de laCôte-de-l'Or britannique.
En 1946, le pays passe sous tutelle internationale de l'Organisation des Nations unies (ONU), toujours gérée par la France. Le Togo français est détaché de l'AOF. Il obtient sa propre représentation au Parlement français et devient la république autonome du Togo. En 1956, le Togo britannique opte, lors d'un référendum d'autodétermination, pour son intégration auGhana, l'ancienne Côte de l'Or. Ce rattachement est entériné par l'ONU en 1958 au prix de la division de certaines ethnies, voire de certaines familles.
En, la victoire du Comité de l'unité togolaise aux élections ouvre la voie à une indépendance complète du pays, confirmée six mois plus tard par la levée de latutelle du pays par l'ONU.
Le Togo acquiert son indépendance complète le. Antérieurement, l’autonomie interne remontait au, avec l'institution de la république autonome du Togo[40].
Sylvanus Olympio est le premier président togolais. Il instaure rapidement une dictature avec un parti unique, ce qui lui permet de remporter la totalité des sièges lors desélections législatives de 1961. À l’instigation du commandant français Georges Maitrier, chef de lagendarmerie nationale et conseiller du président dont le contrat de coopération arrive à terme, 626 vétérans togolais de l’armée française, dont une grande partie a combattu enIndochine et enAlgérie, demandent à être intégrés dans les forces de sécurité togolaises qui comptent 300 membres.Sylvanus Olympio refuse. Ils le destituent dans un coup d’État, le, dans lequel Olympio trouve la mort[N 1],[41]. Ce coup d'État est revendiqué parGnassingbé Eyadema, le père de l'actuel président. Par ailleurs, avant son assassinat,Sylvanus Olympio avait un important projet, celui de retirer le Togo dufranc CFA.
L'ancien Premier ministreNicolas Grunitzky devient président du Togo à la suite de ce coup d’État. Il est favorable à un rapprochement avec la France et signe des « accords de coopération » avec celle-ci, permettant à l'ancienne puissance coloniale d'user à sa convenance des ressources stratégiques[42]. Quatre ans plus tard en 1967, il est destitué par un nouveau coup d’État où l'on retrouve Étienne Gnassingbé Eyadema. En exil, il meurt le àParis dans un accident de voiture.
14 janvier - 14 avril 1967 : présidence de Kléber Dadjo
Kléber Dadjo, colonel dans l'armée de la République togolaise, est président éphémère du Togo du au. Il est déposé lui-même par le sergentGnassingbé Eyadema, qui impose une dictature au Togo durant presque quatre décennies, de 1967 à 2005.
Tirant les leçons des divisions constatées dans le cadre du multipartisme,Étienne Gnassingbé Eyadema crée leRassemblement du peuple togolais (RPT), un parti unique et d'État. Une nouvelle constitution en 1979 instaure la Troisième république et donne le pouvoir au président par une élection au suffrage universel. Il est ensuite réélu en 1986. En 1990, à la suite de violentes manifestations suivies d'une conférence nationale, un premier ministre issu de l'opposition, MaîtreJoseph Kokou Koffigoh, est nommé. L’adoption d’une nouvelle constitution en 1992 n’apaise cependant pas les tensions. En 1993, Eyadema remporte de nouveau l’élection présidentielle boycottée par l’opposition. Lors des élections de 1998, Eyadema est proche de la défaite face àGilchrist Olympio, fils de Sylvanus Olympio. Il remporte cependant l’élection dans des conditions très controversées. Gnassingbé Eyadema est réélu en 2003 à la suite d'un changement dans la constitution pour l’autoriser à se présenter à nouveau. Il meurt le.
Après deux mois de violence intensifiée, Eyadéma a permis la convocation d’uneconférence nationale souveraine, sous la condition qu’il reste président pendant la période de transition, même la création d’un corps législatif provisoire, de l’élection d’un Premier ministre par intérim, et de l’établissement des élections à suivre.
Tavio Amorin est un opposantsocialiste togolais né le 20 novembre 1958 et mort assassiné le 29 juillet 1992 sous le régime de Gnassingbé Eyadéma. Il a dirigé leParti socialiste panafricain. Il était l'un des leaders politiques qui dénonçaient ouvertement la mauvaise gestion du gouvernement.
Depuis 2005 : présidence de Faure Gnassingbé (présidence de la République puis présidence du Conseil)
À la suite du décès de Gnassingbé Eyadema et profitant de l’absence au pays du président de l’Assemblée nationale qui, selon l’article 65 de la Constitution, doit assurer l’intérim de la présidence, l’armée togolaise prend la décision de confier le pouvoir au fils de Gnassingbé Eyadema,Faure Gnassingbé. L'Union africaine par la voix du président de la CommissionAlpha Oumar Konaré dénonce un coup d’État militaire.
Le scrutin se déroule dans des conditions très controversées, l’opposition dénonçant des fraudes.Emmanuel Bob Akitani, chef de l’opposition, se déclare vainqueur avec 70 % des voix alors que le gouvernement déclareFaure Gnassingbé élu. Dès l’annonce des résultats, des manifestations émaillées de violences éclatent dans les principales villes. Elles seront violemment réprimées par les forces de l'ordre. Le gouvernement décide de mettre en place une commission nationale d'enquête qui estime le nombre de morts à des centaines, plus de 800 selon la Ligue togolaise des droits de l'homme (LTDH)[43]. De nombreux Togolais, environ 40 000, se réfugient dans les pays voisins, leBénin et leGhana[44]. Le, Faure Gnassingbé prête serment et déclare qu’il se concentrera sur « la promotion du développement, le bien commun, la paix et l’unité nationale ».
Le,Edem Kodjo, président de laConvergence patriotique panafricaine (CPP, opposition modérée), est nommé Premier ministre. Il est chargé de constituer un gouvernement d’union nationale.
Amnesty International publie en un rapport dénonçant selon ses propres termes« un scrutin entaché d’irrégularités et de graves violences » tout en montrant que« les forces de sécurité togolaises aidées par des milices proches du parti au pouvoir (le Rassemblement du peuple togolais) s’en sont violemment prises à des opposants présumés ou à de simples citoyens en ayant recours à un usage systématique de la violence ». Le rapport reproche aussi à la France son rôle ambigu dans la situation actuelle[45]. Les violences consécutives aux événements politiques de 2005 auraient entraîné entre 400 et 500 morts.
En 2010 est organisée uneélection présidentielle, où le président Faure Gnassingbé est réélu avec 61 % des voix[46]. Gilchrist Olympio, candidat naturel de l'UFC, est remplacé au dernier moment par Jean-Pierre Fabre.
Des heurts ont lieu en protestation à cette élection entre militants de la coalition et forces de l'ordre[47]. Les élections ont été dénoncées par l'Union européenne, finançant les élections, qui au travers de ses observateurs a constaté des irrégularités dans la campagne électorale[48].
En 2013, de nouvellesélections législatives sont organisées. Le parti Unir obtient62 sièges sur 91 soit la majorité absolue. L'ANC devient le premier parti de l'opposition avec19 sièges. Un regroupement des principaux partis d'opposition (le Combat pour l'alternance politique) dénonce par avance des fraudes massives pour l'élection présidentielle de 2015[49].
Faure Gnassingbé est à nouveau réélu lors de l'élection présidentielle d'avril 2015, avec 58,75 % des suffrages exprimés, contre 34,95 % pour son principal adversaire Jean-Pierre Fabre. Une élection jugée libre et transparente par l'UE et les principaux observateurs internationaux[50]. L'abstention s'élève à 40,01 %, contre 35,32 % à la précédente présidentielle de 2010. Du côté de l'opposition, Tchabouré Gogué, président de l'Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), a obtenu 3,08 % des suffrages, Komandega Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET), 1,06 %, et Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD, opposition), 0,99 %. Il nomme Premier ministreKomi Sélom Klassou le jusque-là premier président de l'Assemblée nationale[51]. Faure Gnassingbé se présente pour un quatrième mandat lors des élections présidentielles de 2020[52]. Il est reconduit et l'élection est contestée une nouvelle fois par l'opposition[53].
En 2021, David Ekoué Dosseh, un professeur de médecine à l'origine de Togo Debout, la« plateforme citoyenne » créée le[54], figure sur la liste établie par le collectifForbidden Stories de 300 Togolais espionnés par le logicielPegasus[55].
Le, le parlement vote un changement de constitution pour passer d'un régime présidentiel à un régime parlementaire, dans lequel le président ne sera plus élu au suffrage universel mais désigné par le parlement. Cette mesure est jugée permettre à l'actuel président de rester en place de manière prolongée[56],[57]
Le Togo est une république d'Afrique de l'Ouest, dont l'organisation politique et administrative a été façonnée par plusieurs constitutions depuis son indépendance en 1960. La Constitution de 2024, adoptée par voie parlementaire, a instauré un régime parlementaire avec un Parlement bicaméral.
La Constitution de 1992 définit l'organisation des pouvoirs au Togo. Le pays adopte unrégime semi-présidentiel, où le pouvoir exécutif est partagé entre le président de la République et le Premier ministre. Le président, élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable, est le chef de l'État et des armées. Il nomme le Premier ministre, qui dirige le gouvernement et coordonne l'action ministérielle. Le pouvoir législatif est exercé par une Assemblée nationale monocamérale, composée de députés élus pour cinq ans au suffrage universel direct. Le pouvoir judiciaire est indépendant, avec une Cour constitutionnelle chargée de veiller à la conformité des lois à la Constitution[58].
Le gouvernement togolais est dirigé par le Premier ministre, assisté de ministres responsables de différents départements. Les ministres sont nommés par le président de la République sur proposition du Premier ministre. Le gouvernement est responsable devant l'Assemblée nationale, qui peut le renverser par une motion de censure.
Le Togo est subdivisé en cinq régions administratives :Maritime,Plateaux,Centrale,Kara etSavanes. Ces régions sont elles-mêmes divisées en 39 préfectures, qui sont ensuite subdivisées en communes et encantons. Les communes sont les unités de base de l'administration locale et sont dirigées par des conseils municipaux élus. Depuis les années 2000, le Togo a entrepris un processus de décentralisation visant à transférer davantage de compétences et de ressources aux collectivités locales, afin de renforcer la participation citoyenne et améliorer la gouvernance locale.
La population actuelle du Togo est d'environ 9,63 milllions d'habitants dont 51% de femmes et 49% d'hommes en janvier 2025[8]. Voici les classements des villes les plus et moins peuplées du Togo en 2023[59]:
Liste des villes les plus peuplées du Togo (2023):
Le Togo compte une cinquantaine d’ethnies regroupées en plusieurs grands groupes. Le groupekwa comprend lesewe, majoritairement situés au sud et représentant 22 % de la population, lesouatchis (10 %) et lesguin également situés dans le sud. Le groupegur regroupe leskabiyès, présents dans le nord et le centre (13 % de la population), lestem au centre, lesbatammariba et lesmoba-gurma dans le nord, ainsi que lestchamba ou kasselems au centre. LesPeulhs, ou Fulani, se trouvent aussi dans le nord et le centre du pays. Enfin, des ethnies mandingues, telles que les malinké, bambara et bobo-dioulas, sont principalement installées dans le nord, dans des villes commeSokodé,Niamtougou etDapaong.
En 2015, les religions au Togo se répartissaient de manière significative entre plusieurs grandes confessions et pratiques spirituelles. Les religions traditionnelles africaines, regroupées sous le terme d’animisme, représentaient 32,9 % de la population, témoignant de l’importance persistante des croyances ancestrales et des pratiques rituelles liées à la terre, aux ancêtres et aux esprits. Le catholicisme arrivait en deuxième position avec 26,8 %, indiquant une forte implantation de cette confession chrétienne, introduite principalement par les missionnaires pendant la colonisation. L’islam, pratiqué par 18,5 % de la population, est surtout représenté dans le nord du pays, où il s'est implanté à travers les échanges commerciaux transsahariens[61]. Le protestantisme, comprenant notamment les Églises pentecôtistes et presbytériennes, rassemblait 15,6 % des Togolais. Les autres formes de christianisme, moins représentées, totalisaient 5,4 %, tandis qu’un petit pourcentage, 0,8 %, adhérait à d’autres croyances ou pratiques spirituelles.
Ces statistiques mettent en lumière la diversité religieuse du Togo, où coexistent croyances traditionnelles et religions abrahamiques. Les chiffres indiquent également un équilibre marqué entre les grandes confessions, malgré des différences régionales dans leur répartition. Cette pluralité reflète l’histoire du pays, marquée par l’influence des colonisations allemande, britannique et française, ainsi que par les interactions entre les cultures locales et les missionnaires. Les pratiques religieuses, souvent imbriquées, témoignent d’un syncrétisme où modernité et traditions continuent de cohabiter.
Depuis la rentrée scolaire de 2008, le Togo a instauré la gratuité de la scolarisation pour les élèves des écoles pré-scolaires et primaires publiques, une mesure visant à améliorer l'accès à l'éducation pour tous les enfants. Cette initiative a contribué à une augmentation significative du taux net de scolarisation au niveau primaire, atteignant 94,3 % en 2017, plaçant le Togo parmi les pays les plus performants de la sous-région ouest-africaine en matière d'éducation[62].
2014-06-16 17-21-49 Togo Maritime - Station Météo
En ce qui concerne la parité entre les filles et les garçons, des progrès notables ont été réalisés. Au primaire, la quasi-parité a été atteinte, avec un taux brut de scolarisation de 114 % pour les filles et de 117 % pour les garçons en 2023[63].
Cependant, des disparités subsistent aux niveaux d'enseignement supérieur. Au secondaire, le taux brut de scolarisation est de 58 % pour les filles et de 70 % pour les garçons, indiquant une baisse de la parité à mesure que le niveau d'éducation augmente[64].
Pour soutenir ces avancées, le gouvernement togolais a augmenté le budget alloué à l'éducation de 52 % depuis 2020, démontrant un engagement fort en faveur de l'amélioration du système éducatif national[65].
En 2006, l'espérance de vie féminine était de60 ans, et celle masculine de55 ans[66]. En 2006, le total des dépenses pour la santé était à 5,5 % du PIB[66]. En 2003, l'espérance de vie en bonne santé des femmes était de46 ans, et celle des hommes de44 ans[66].
Dans le secteur de la santé de la peau, latéléconsultation et lae-santé sont déjà utilisées pour donner des conseils dans les centres de santé qui manquent de personnel formé[67].En mars 2020, en réponse à lapandémie de Covid-19, le gouvernement du Togo a fermé les frontières terrestres du pays[68]. Le Togo figure parmi les pays les moins avancés depuis 1980[69]. En 2022 il affiche un indice de développement humain (IDH) de 0.547, le classant au rang n°163 sur 193.
L'équipe nationale du Togo, surnommée les « Éperviers » dans le monde du ballon rond, est fondée en 1969. Sa tenue type est un maillot jaune, un short vert et des chaussettes jaunes et vertes. L'entraîneur est Paulo Duarte[70]. Elle a atteint son meilleur classementFIFA en 2006 en atteignant la56e place. Actuellement[Quand ?]elle est classée131e.
Emmanuel Adebayor, joueur de football professionnel et ballon d'or africain en 2008[71], est actuellement[Quand ?]sans club depuis son départ du clubparaguayen,Club Olimpia. Il est l'un des principaux acteurs de la qualification du Togo pour la première fois à une phase finale de lacoupe du monde de football 2006 en Allemagne en marquant 11 buts. Il a notamment participé à laCoupe d'Afrique des nations avec le Togo en 2017 malgré leur élimination.
Le gardien de butKossi Agassa, entraîneur des gardiens de but de l'étoile filante de Lomé, a également joué en équipe du Togo. Dans le classementFIFA du mois de décembre 2024, le Togo occupe la 119e place[72].
Le kayak a offert au Togo une reconnaissance internationale grâce àBenjamin Boukpeti, qui a marqué l’histoire en décrochant la première médaille olympique de son pays lors desJeux olympiques de Pékin en 2008[73]. Cette médaille de bronze en slalom K1 a non seulement mis en lumière les talents togolais dans des disciplines peu médiatisées enAfrique de l’Ouest, mais a également encouragé une plus grande attention envers les sports aquatiques dans la région. Boukpeti a poursuivi sa carrière sportive avec brio, atteignant la finale olympique lors des Jeux de Londres en 2012, consolidant ainsi son statut de figure emblématique du sport togolais[74].
En dehors de ses performances en compétition, Benjamin Boukpeti s’est engagé activement dans le développement du sport au Togo. Il a lancé plusieurs initiatives visant à permettre aux jeunes de pratiquer le kayak et d'autres disciplines sportives dans de meilleures conditions. Ces programmes incluent des formations techniques, la mise à disposition d'équipements adaptés et la sensibilisation à l’importance du sport pour le bien-être et l'éducation. Par son action, Boukpeti inspire une nouvelle génération de sportifs togolais et contribue à diversifier le paysage sportif national, souvent dominé par le football.
Mathilde-Amivi Petitjean est entrée dans l'histoire en tant que première athlète à représenter le Togo auxJeux olympiques d'hiver, lors de l'édition de 2014 àSotchi, en Russie. Spécialiste duski de fond, elle a participé à l'épreuve du 10 km classique, où elle a suscité l'admiration pour sa détermination et son rôle de pionnière dans une discipline peu commune pour les pays africains[75].
Originaire du Togo,Mathilde-Amivi Petitjean a grandi en France, où elle a découvert le ski de fond. Son parcours exceptionnel reflète un mélange de résilience et de passion, marquant une étape importante pour la diversification de la représentation africaine dans les sports d'hiver. Lors des Jeux de Sotchi, elle a attiré l'attention internationale en portant fièrement les couleurs de son pays et en inspirant une nouvelle génération d'athlètes africains à explorer des disciplines sportives moins traditionnelles.
Au-delà de sa performance, la participation de Petitjean a mis en lumière les défis que rencontrent les athlètes africains dans les sports d'hiver, notamment le manque d'infrastructures adaptées dans leurs pays d'origine. Elle a utilisé son expérience pour encourager le développement du ski au Togo et inciter les jeunes à s'impliquer dans des sports atypiques.
En 2020, la Ligue togolaise des Droits de l'Homme (LTDH) a publié un rapport annuel qui met en lumière la situation préoccupante des droits de l'homme au Togo. Ce document dénonce de graves violations, notamment des cas de torture, des assassinats politiques, ainsi que des violences électorales qui ont marqué plusieurs décennies[76].
Les élections, souvent entachées par des accusations de trucages et des répressions violentes, sont un point central des préoccupations soulevées. La LTDH appelle à une meilleure transparence et à la protection des droits civiques et politiques pour tous les citoyens
Ces abus ont été régulièrement dénoncés par des organisations nationales et internationales, qui exhortent le gouvernement togolais à mettre fin aux pratiques contraires aux engagements en matière de droits de l'homme.
À l’instar de nombreux pays africains (Sénégal,île Maurice,Namibie), le Togo s’est doté d’unezone franche dès la fin des années 1980. Ainsi, dans cette zone sont implantés des sociétés pharmaceutiques, des fabricants d’huiles végétales, des assembleurs informatiques, des distributeurs de produits cosmétiques, des prothésistes dentaires ou des entreprises de transport routier: Depuis le début du conflit enCôte d'Ivoire, le Togo est devenu une plateforme portuaire très importante pour les opérateurs de l’Ouest africain. Le port de Lomé, seul port en eau profonde de la sous-région, est donc une zone franche qui ne cesse de se développer rapidement. Le trafic conteneurisé (par conteneurs) àLomé a doublé en trois ans pour atteindre 212 000 EVP (équivalent vingt pieds) en 2005.
Lalangue officielle du Togo est lefrançais[80]. Les deuxlangues nationales sont l'éwé et lekabiyè, ces deux dernières adoptées comme telles en 1975. Il existe en outre 53 parlers au Togo, dont lemina (dialecte d'éwé parlé àLomé) qui sert de langue véhiculaire principalement dans le sud du pays, mais aussi à travers presque tout le pays : lemoba, letem et lepeul. Les langues vernaculaires du pays se scindent en deux groupes : leslangues gur au nord et leslangues kwa au sud. Si les parlers locaux sont majoritairement oraux, les langueséwé,moba etkabiyè sont aussi écrites.
Selon le rapport 2014 de l’organisation internationale de la francophonie (OIF), le Togo compte 39 % de francophones dans sa population[81]. En majorité, l'éwé se pratique au sud deLomé àBlitta et le kabiyè aunord. La langue la plus parlée par les togolais à la maison est l'éwé selon un sondage de 2012. Le français, héritage de la colonisation, et elle est largement utilisée dans l'administration, les médias et l'éducation. Toutefois, les langues nationales occupent une place importante dans la vie quotidienne des togolais. Parmi celles-ci, l’éwé et lekabiyé sont les plus répandues. L'éwé, parlé principalement dans le sud du pays, est une langue tonale appartenant à la famille deslangues Gbe. Le kabiyé, quant à lui, est largement parlé dans le nord du Togo et fait partie deslangues Gur.
Outre ces deux langues principales, d'autres langues régionales telles que legén, letem et lekotocoli sont également courantes. Ces langues, bien que moins répandues, sont cruciales pour l'identité culturelle des communautés locales[82]. Le gén, par exemple, est très utilisé dans le sud-est du pays et dans certaines zones côtières. En raison de cette diversité, le Togo est un véritable carrefour linguistique, où chaque langue porte une riche tradition orale et des coutumes uniques. Cependant, la mondialisation et la dominance du français mettent certaines de ces langues en danger, ce qui souligne l'importance de leur préservation.
Au Togo, la musique traditionnelle est intrinsèquement liée aux danses traditionnelles, qui elles-mêmes reflètent les valeurs, les vécus et les pratiques des différentes ethnies qui composent le pays. Ainsi, que ce soit sur la base des messages véhiculés dans les différentes chansons traditionnelles, des instruments de musique utilisés ou encore des danses exécutées[83]. L’une des grandes stars de la musique traditionnelle du Togo estBella Bellow. Elle chante majoritairement dans sa langue maternelle, lemina (ou gen). De sa voix rauque, elle a participé à la diffusion de la musique populairetogolaise et africaine[84].
Les boissons traditionnelles togolaises sont : lesodabi (liqueur obtenue après distillation duvin de palme) et le tchoukoutchou (boisson fermentée réalisée à base demil). En dehors des boissons locales, le Togo dispose d'une brasserie nommée Brasserie BB Lomé[85] dont l'un des produitsPils a reçu la médaille d'or au « MondeSelection Quality 2018 ».
Les plats principaux que l'on trouve au Togo sont :Akoumé, une pâte à base de différentescéréales dont la principale est lemaïs est accompagnée généralement d'une sauce avec des feuilles (adémè (Corète potagère), gboma, fétri (gombo), kodoro (feuilles deBaobab), etc.) ;Fufu composé de tubercules tels que lemanioc (Manihot esculenta), letaro (Colocasia esculenta) et principalement d'ignames cuites pilées accompagné d'une saucetomate, d'une sauce d'arachide ; Ayimolou, un plat composé de riz et d'haricots. Il est souvent accompagné de sauce tomate et piment, ainsi que du poisson frit, des œufs bouillis, du Wangashi (fromage local frais) et bien d'autres accompagnements au choix.
↑Le sergentGnassingbé Eyadema a raconté à des journalistes dans quelles circonstances il a lui-même assassinéSylvanus Olympio. De nombreux indices, dont le témoignage de l’épouse du présidentSylvanus Olympio, montrent que l’ambassadeur de France au Togo était en relation directe avec le commando qui traquait le président élu.
↑Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique,Pays, territoires et villes du monde juillet 2021,, 34 p.(lire en ligne[PDF]),p. 32.