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Tirs au but (football)

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Tir au but décisif deDidier Drogba lors de lafinale de la Ligue des champions 2012.

Lestirs au but sont une séquence de jeu décisive d'unmatch defootball et l'une des possibilités prévues par laloi 10 du football pour déterminer l'issue d'un match.

Destirs au but (notést.a.b.) sont exécutés pour départager deux équipes lorsque les règles de la compétition prévoient de déclarer un vainqueur alors que les deux équipes sont à égalité à l'issue du temps réglementaire et d'une éventuelleprolongation, ou à l'issue d'une égalité sur l'ensemble des deux matchs lors d'une confrontation aller-retour. Les tirs au but sont à distinguer despenaltys (loi 14) : l'exécution est similaire, mais ils sanctionnent des fautes dans le cours du jeu.

Les tirs au but sont souvent utilisés dans les compétitions à élimination directe, afin de décider l'équipe qualifiée pour le tour suivant ou celle qui remportera la compétition. Ils ont lieu, en général, après uneprolongation. Dans quelques compétitions, comme laCommunity Shield enAngleterre, laCoupe Gambardella, leTrophée des Champions, laCoupe de la Ligue et laCoupe de France en France, l'éventuelle séance de tirs au but se joue directement après la fin du temps réglementaire. LaMajor League Soccer américaine et leChampionnat d'Argentine de football ont fait une expérience de courte durée où les matchs nuls en championnat se terminaient par une séance de tirs au but.

Contrairement à ce qui se passe pour les penaltys, les joueurs autres que le tireur et lesgardiens de but doivent se trouver dans le rond central du terrain. Le gardien de but doit se trouver sur sa ligne de but entre les poteaux. Le gardien de l'équipe du tireur doit se trouver à la limite de lasurface de réparation, également sur la ligne de but. Le tireur ne peut pas la reprendre après un rebond sur un poteau, la barre ou sur le gardien.

Les tirs au but ne sont pas inclus dans le score final. Le score reste celui de la fin des prolongations : il s'agit donc officiellement d'un match nul (et comptabilisé ainsi dans les statistiques : ni équipe gagnante ni équipe perdante). Il est rapporté selon le style « match nul 2-2, 6-5 après tirs au but ».

Procédure

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Pour un article plus général, voirLoi 10 du football.

La procédure suivie pour la séance de tirs au but est résumée ainsi :

Historique

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C'est le dirigeant de football israélien Yosef Dagan qui suggéra le premier cette méthode de désignation d'un vainqueur après que l'équipe israélienne eut été éliminée en quart de finale dutournoi olympique de 1968 par tirage au sort. Par ailleurs, cette même année, l'Italie accéda à lafinale du Championnat d'Europe des nations par tirage au sort à la suite du match nul de la demi-finale contre l'URSS. Cette idée fut adoptée par l'UEFA et laFIFA.

La première séance de tirs au but de l'histoire a lieu le 5 août1970 entreHull City etManchester United pendant laWatney Cup (tournoi estival de préparation). Le premier tireur estGeorge Best, et le premier à manquer son tirDenis Law[2].

Quelques jours plus tard, pour la première fois un match international se termine aux tirs au but : lors du premier tour de laCoupe des coupes 1970-1971, les clubs deBudapest Honvéd et d'Aberdeen FC n'arrivant pas à se départager (chacun gagne son match à l'extérieur 3-1) seront les premiers à les utiliser. C'est le club hongrois qui gagne la séance de tirs au but. Ils seront également utilisés en Coupe d'Europe des clubs champions dès la même saison :Everton FC prend le meilleur sur leBorussia Mönchengladbach en huitièmes de finale après deux matchs nuls 2-2. Comme durant les premières années de l'application de la nouvelle règle, les finales restaient encore à rejouer en cas d'égalité, il faudra patienter jusqu'en 1980 pour voir la toute première finale européenne de clubs décidée par la séance des tirs au but : Valence-Arsenal (0-0 a.p, t.a.b. 5-4) en Coupe des vainqueurs de coupes.

La première finale internationale à se jouer aux tirs au but fut celle de l'Euro 1976 entre laTchécoslovaquie et laRFA (2-2, 5-3 t.a.b). Cette séance de tirs au but historique, dont le tir vainqueur marqué par le TchécoslovaqueAntonín Panenka est resté dans les mémoires, n'aurait jamais dû avoir lieu ce. En effet, le règlement prévoyait qu'en cas d'égalité après 120 minutes de jeu la finale soit rejouée. Mais la perspective d’enchaîner trois matchs en cinq jours pour un total d'au moins cinq heures et demi de jeu déplaisait àHelmut Schön, l’entraîneur de laMannschaft. Il voyait ses joueurs émoussés par une longue saison et entamés par une demi-finale allée jusqu'au bout de la prolongation. Quelques heures avant le coup d'envoi, le président de la DFB (Fédération allemande de football) soumit la proposition à l'UEFA, après concertation avec son homologue tchécoslovaque (dont l'équipe avait également disputé la prolongation en demi-finale) : ne pas rejouer la finale en cas d'égalité après prolongation, mais effectuer les tirs au but. Les trois parties tombèrent d'accord : le match ne serait pas rejoué et la séance de tirs au but aurait éventuellement lieu le soir même[3],[4]. La « Nuit de Belgrade » (c'est ainsi que les Allemands l'ont appeléeNacht von Belgrad) a marqué un tournant dans l'histoire des finales internationales : l'UEFA supprima à cette date la règle de la finale à rejouer. La FIFA fit de même pour la Coupe du monde, quelques années plus tard.

En phase finale de Coupe du monde, la règle des tirs au but fut introduite en 1974[5]. Mais la formule championnat (phase de poules) en vigueur sur deux tours pour les Coupes du monde 1974, 1978 et 1982 limitait son application (en 1974 et 1978, seuls les matches pour la troisième place étaient concernés, les finales étant à rejouer avant de donner lieu à possible séance de tirs au but). En1982 en Espagne, chronologiquement à la quatrième possibilité directe, eut lieu la toute première séance de tirs au but de l'histoire en Coupe du monde. Elle se déroula à Séville le à l'issue de la secondedemi-finale opposant laRFA à laFrance.

À partir de la première application effective de la règle des tirs au but lors de cette demi-finale RFA-France, sur les dix dernières phases finales de Coupe du monde (de 1982 à 2018), 30 matchs (sur 147 matchs concernés par le règlement[6]) ont été suivis d’une séance de tirs au but, soit en moyenne 3 matchs par Coupe du monde, et 1 match tous les 4,9 matchs concernés par ce règlement.

La règle historique de la finale à rejouer (De 1974 à 1982, la séance de tirs au but ne pouvait intervenir qu'après un deuxième match nul après prolongation) fut supprimée en 1986. Depuis que la finale peut donner directement lieu à une séance de tirs au but après un unique match nul après prolongation,3 finales sur 9 de laCoupe du monde masculine se sont décidées aux tirs au but :en 1994,Brésil-Italie : 0-0, 3-2 t.a.b.,en 2006,Italie-France : 1-1, 5-3 t.a.b eten 2022,Argentine-France : 3-3, 4-2 t.a.b. Deux finales decoupe du monde féminine ont donné lieu aux tirs au but : lors de lacoupe du monde 1999,États-Unis-Chine : 0-0, 5-4 t.a.b. et lors de lacoupe du monde 2011,Japon-États-Unis : 2-2, 3-1 t.a.b.

La première séance de tirs au but en phase éliminatoire de Coupe du monde se produisit en janvier 1977 dans la zone Afrique entre la Tunisie et leMaroc, au début de la campagne dumundial argentin. Après deux nuls sur le score de 1-1, en matchs aller-retour (dont le second après prolongation), les Tunisiens se qualifièrent à Tunis pour le second tour en l'emportant par 4 tirs au but à 2. Cet épisode marqua le début d'une aventure qui conduisit, après quatre tours éliminatoires, la Tunisie en Argentine pour la Coupe du monde 1978, en tant que (seule) représentante de l'Afrique.

En 1986, le gardien roumainHelmut Duckadam duSteaua Bucarest marqua l'histoire en stoppant les 4 tentatives des joueurs duFC Barcelone lors de la finale deLigue des champions de l'UEFA. Il garda sa cage totalement inviolée[7]. Il s'agit d'une performance unique à ce niveau de compétition.

Au 21e siècle, 6 finales de laLigue des champions se sont décidées sur des tirs au but (2001,2003,2005,2008,2012 et2016). EnCopa Libertadores (CONMEBOL), bien que la finale ne se joue pas en match aller/retour, 12 finales ont fini aux tirs au but, dont 4 consécutives (1999,2000,2001 et2002).

Le score maximal atteint lors d'une séance de tirs au but est inconnu : de nombreux matchs locaux entre équipes amateurs ont pu avoir des scores importants, mais non nécessairement archivés. Un match deCoupe de France 1996-1997 a vu les deux équipes alsaciennes du FCObernai et deWittelsheim atteindre le score de 20-20 avant que l'arbitre n’interrompe la séance à cause de la nuit. La séance n'ayant pu être menée à terme, et selon le règlement de l'épreuve, le « petit poucet » Obernai avait été qualifié d'office[8]. Pour le nombre de tentatives, le record répertorié concernerait un match de Coupe deNamibie 2004/2005 où 48 tirs furent tentés (dont 15 échecs) avant queKK Palace ne prenne le meilleur sur lesCivics (17-16). En termes de score, le site de laRec.Sport.Soccer Statistics Foundation (RSSSF) indique un record à 21-20 lors d'un match de barrage entre clubs amateurs argentins.General Paz Juniors battitJuventud Alianza. Il n'y eut ce jour-là qu'un seul échec : la21e tentative deJuventud. En, deux clubs universitaires deCorée du Sud, se départagèrent aux tirs au but : d'une durée de cinquante minutes pour 62 tentatives, leTaesung FC s'impose face auCheongju Daesung 29-28, un record[9].
En mars 2022, lors d'une coupe locale, le club de dixième division anglaise, situé àSunderland, Washington, s'imposa face à Bedlington après 54 tirs (3-3, 25-24 t.a.b. avec cinq échecs)[10].

En match international, les « séances fleuves » sont rares. Sur les 19 Coupes du monde disputées, deux matchs sont allés au-delà du dixième tir au but : lademi-finale de 1982 entre la France et l'Allemagne (3-3, t.a.b. 5 -4), et lequart de finale Suède-Roumanie en 1994 (2-2, t.a.b. 5-4).

Facteurs de réussite

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L'exercice des tirs au but a fait l'objet de plusieurs études scientifiques. Les conclusions sont les suivantes :

  • Les joueurs manquent plus souvent leurs tentatives lorsque la pression est forte (75% de réussite pour les tirs au but numéro 6 à 9 contre 85% de réussite pour les premiers tirs au but)[11] ;
  • Les joueurs fatigués (120 minutes jouées) ont moins de réussite dans l'exercice[11] ;
  • Les jeunes joueurs (22 ans et moins) sont plus efficaces que les joueurs plus âgés[11] ;
  • Les attaquants sont plus efficaces que les défenseurs[11] ;
  • Les joueurs qui doivent marquer pour que leur équipe reste en course ne réussissent que 62% de leurs tirs, contre 92% pour les tirs au but qui peuvent donner la victoire à leur équipe[12] ;
  • Célébrer un tir au but réussi augmente la chance d'une équipe de remporter la séance[13].

Ordre de tir et aspect psychologique

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L’économiste espagnol Ignacio Palacios-Huerta a analysé les résultats de 1 001 séances de tirs au but entre 1970 et 2002 (en reprenant les séances en Coupe du monde, dans les Coupes continentales des équipes nationales (excepté l’Océanie), dans les trois Coupes d’Europe des clubs, et dans les Coupes des fédérations anglaise, allemande et espagnole). Il a observé que l’équipe qui effectuait le premier tir se qualifiait dans 60,6% des cas[14].

Une autre étude menée par des chercheurs allemands, reprenant les résultats de 262 séances de tirs au but entre 1970 et 2003 sur un nombre moindre de compétitions (Coupe du Monde, Euro, les trois Coupes d’Europe des clubs et la Coupe d’Allemagne) arrivait à un gain plus faible, et même non significatif du point de vue statistique (53,4% de qualification pour l’équipe qui tire le premier)[15],[16]. La différence entre les deux études pouvait s’expliquer par le fait suivant : les compétitions non retenues par la deuxième équipe de chercheurs et retenues par Palacios-Huerta avaient des taux supérieurs à 53,4%, avec un taux qui montait à 72,3% pour les 347 matchs de Coupe d’Espagne sur la période 1970-2002[14].

Les études suivantes, comme celle de Luc Arrondel, Richard Duhautois etJean-François Laslier[17], alimentent la polémique[18] : elles ne retrouvent pas d’avantage significatif à tirer en premier, mais mettent en évidence l’existence d’effets psychologiques pesant sur le tireur ; ces effets sont liés à l’importance plus ou moins grande de son tir, suivant le déroulement de la séance.

Comme l’ont remarqué les mathématiciensEugène Prouhet,Axel Thue etMarston Morse, une autre séquence existe, plus symétrique encore. Cette suite permettrait de réduire encore davantage le déséquilibre (à51 % – 49 %, toujours à l’avantage de la première équipe, selon Palacios-Huerta). Elle est connue comme lasuite de Prouhet-Thue-Morse et alternerait les tirs de la façon suivante, en notant respectivement A et B chaque tireur alterné des deux équipes.

A ⇒ B ⇒ B ⇒ A ⇒ B ⇒ A ⇒ A ⇒ B ⇒ B ⇒ A ...

Sylvain Frochaux, directeur de la recherche et fondateur deSwiss Invest Lab SA, déplore que« Malheureusement, cet ordre n’a jamais été utilisé dans le sport. Il est possible que les joueurs eux-mêmes ne s’y retrouvent pas, sans parler du public »[14].

En tout état de cause, afin de corriger un déséquilibre éventuel entre les deux équipes, l’IFAB a autorisé en, les expérimentations pour changer l’ordre des tireurs au cours de séance, en se calquant sur le modèle dujeu décisif autennis[16].

A ⇒ B ⇒ B ⇒ A ⇒ A ⇒ B ⇒ B ⇒ A ⇒ A ⇒ B ...

Selon Palacios-Huerta, ce nouvel ordre réduirait le déséquilibre existant60,6 % – 39,4 % à54 % – 46 %[14]. L’UEFA décida de mener une expérimentation sur ce nouvel ordre des tirs dans quelques compétitions, en débutant avec l’Euro fémininU17 (moins de 17 ans) en[19]. Les retours se révèlèrent insatisfaisants : complexité du système et manque d’entrain des joueurs. L’IFAB annonça en que cette proposition ne serait pas intégrée auxlois du jeu.

Autres possibilités de départage

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D'autres méthodes pour départager les équipes furent proposées, avant ou depuis l'instauration de la règle des tirs au but. Certaines ont été durablement en vigueur, d'autres sont restées à l'état de proposition ou expérimentation confidentielle.

L'une des premières règles instaurées pour départager les équipes se trouvait dans lesrègles de Sheffield (Sheffield Rules) entre 1862 et 1871, avec le concept durouge, pris en compte lorsque la balle passait non loin du but. La règle 14 statuait que « Un but pèse plus que n'importe quel nombre de rouges, mais si aucun ou un nombre égal de buts est marqué, le résultat est décidé par lesrouges ».

Historique des règles utilisées

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Rejouer le match

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Pendant longtemps, en cas d'égalité après les prolongations, le match était rejoué. Cette règle historique, notamment en vigueur en Coupe du monde jusqu'en 1958 (pour les huitièmes, quarts et demi-finales) et jusqu'en 1982 pour la finale, est encore appliquée dans certaines compétitions à élimination directe, comme lors des matchs de lacoupe d'Angleterre, jusqu'aux quarts de finale.

La règle du match à rejouer est simple : si les deux équipes sont à égalité à l'issue de la prolongation, le match est rejoué. En cas de nouvelle égalité après prolongation du deuxième match, c'est le règlement de la compétition qui décide si le match doit à nouveau être rejoué ou non. Le règlement de la Coupe du monde de la FIFA prévoyait de rejouer le match une seule fois. Ainsi, pour les finales de coupe du monde de 1974, 1978 et 1982, à l'issue d'un deuxième match se soldant à nouveau par un score de parité après prolongation, une séance de tirs au but était prévue. Jusqu'en 1970 et avant l'introduction de la règle des tirs au but, ce départage devait être effectué par tirage au sort (ce qui n'est jamais arrivé). En Coupe d'Angleterre, jusqu'en 1991, le nombre de matchs rejoués entre deux équipes pouvait aller jusqu'à 5. Dans les coupes européennes de clubs,en 1974, la finale de la Coupe des champions a dû être rejouée (la règle des tirs au but étant alors seulement applicable à l'issue du match rejoué). Pour les tournois internationaux majeurs, le Championnat d'Europe des nations est le seul qui a vu une finale rejouée (en 1968).

But en or et but en argent

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Lebut en or (« mort subite ») et lebut en argent : dans le premier cas, le match est gagné par la première équipe marquant pendant la prolongation ; dans le second cas, le match est gagné par l'équipe menant au score à la fin de la première partie de la prolongation (ou de la seconde si égalité à la fin de la première). Ces règles furent mises en place afin d'inciter les équipes à se montrer plus offensives pour éviter le recours aux tirs au but. Dans la pratique, ces règles n'ont pas eu les effets escomptés et l'International Football Association Board (IFAB) les arrêta en 2004.

Propositions diverses de départage

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S'appuyer sur les statistiques du match

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D'autres suggestions furent faites : utiliser certains événements du jeu comme le plus de tirs cadrés, le plus de corners obtenus, le moins de cartons jaunes ou rouges.

Prolongation à diminution de joueurs

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Une autre proposition fut de jouer la prolongation en diminuant le nombre de joueurs sur le terrain à intervalles réguliers (à l'image de ce qui se fait dans lechampionnat nord-américain de hockey sur glace où les joueurs jouent à 5 contre 5, puis 3 contre 3 lors des prolongations en saison régulière). Aucune de ces propositions n'a été autorisée par l'IFAB.

Tirs au but avant la prolongation

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Le Britannique Henry Birtles, à la tête d'un cabinet de conseil médias pour le sport, fit la proposition de « l'avantage »[20], c'est-à-dire que la séance de tirs au but se tienne avant la prolongation et seulement en qualité d'un jeu décisif, si le score reste à égalité après les prolongations.

Les partisans de cette règle disaient qu'elle conduirait à une prolongation plus offensive avec une des équipes sachant qu'elle doit marquer, et donc qu'il n'y aura jamais de prolongations avec les deux équipes en attente. Un autre avantage est que les joueurs qui ont manqué leur tir lors des tirs au but auraient une chance de se racheter dans les prolongations. La faille est que l'équipe qui gagne aux tirs au but serait encline à jouer défensivement lors de la prolongation puisqu'un score nul la qualifie.

Tirs au but avant le match

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Sir Alex Ferguson, ancien entraîneur de Manchester United, a proposé de faire la séance de tirs au but avant le début du match[21].

Jeux d'attaque ou « Attaquant Défenseur Gardien »

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« Attaquant Défenseur Gardien » (ADG) est une autre méthode pour éviter les tirs au but, développée par Timothy Farrell en 2008[22]. ADG présente une série de dix duels à un contre deux au cours desquels un attaquant donne le coup d'envoi à 32 mètres et dispose de 20 secondes pour marquer un but contre un défenseur et un gardien. À la fin des dix duels, l'équipe qui a marqué le plus de buts est victorieuse[23].

Tirs de corners

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Une autre suggestion est de tirer une série de 10 corners avec cinq joueurs de chaque équipe dans la surface de réparation plus le gardien de but. L'équipe attaquante doit marquer avant que la balle ne sorte de la surface de réparation. L'équipe ayant marqué le plus de buts après les 10 corners gagne. Dans ce cas, la victoire dépend plus d'un jeu d'équipe que d'une série de tirs individuels.

Tirs de fusillade

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LaNorth American Soccer League dans les années 1970, et l'actuelleMajor League Soccer dans les années 1990, expérimentèrent une variante de tirs au but.

Au lieu d'un tir direct, comme celui d'un penalty, le tireur était placé à une trentaine de mètres du but et il avait cinq secondes pour tirer. Pendant ce temps, l'attaquant pouvait se déplacer avec le ballon avant de tirer. La méthode était similaire au tir de pénalité outir de fusillade employé au hockey sur glace. Comme pour une séance de tirs au but classique, chaque équipe tirait cinq fois et, en cas d'égalité, on procédait à des tirs supplémentaires jusqu'à ce qu'une équipe gagne. Ce format était jugé comme récompensant plus les qualités des joueurs dans un duel en un contre un. Le ratio de réussites était alors de l'ordre de 50%, contre 80% pour des penaltys dits classiques. Certains joueurs commeJohan Cruyff se sont prononcés en faveur de cette formule[24].

Critiques

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Les tirs au but ont été intégrés progressivement à toutes les confrontations à élimination directe dans les années 1970 et 1980. Une séance marquante a été lademi-finale de la Coupe du monde 1982 France-RFA. Les Allemands gagnèrent, après un match et une prolongation passionnants : les Français menèrent 3-1, puis furent rejoints à 3-3. Ce match est le premier de l'histoire de la Coupe du monde à s'être achevé par les tirs au but. La dimension dramatique et spectaculaire de ce match a sans doute influencé la FIFA : elle décida, dès l'édition suivante en 1986, de revenir à une phase à élimination directe à partir des huitièmes de finale (ce qui multiplie les possibilités de séances de tirs au but) et, d'autre part, d'appliquer la règle des tirs au but en finale, directement, en cas d'égalité après prolongation. Peu après la finale Italie-France de 2006 (depuis le Brésil-Italie de 1994, on comptait alors deux séances de tirs au but disputées en quatre finales !),Sepp Blatter, président de la FIFA, qualifia ces séances de « tragédie »[25]. La prise de conscience du problème posé par les tirs au but en finale est restée sans suites.

Les tirs au but ont pu être qualifiés de « loterie », par différents protagonistes du monde du football. Beaucoup d'opposants comprenant mal que le vainqueur d'un match important puisse être désigné « par le hasard ». Parmi eux, le principal journal sportif françaisL'Équipe a pris parti en titrant, le :« Non au foot loterie ! » Lesdeux demi-finales du Mondial 1990 en Italie s'étaient achevées par cette épreuve. Certains joueurs ont vu leur carrière en sélection entachée par un tir au but raté lors d'une phase finale d'une grande compétition et ne furent plus rappelés : par exemple, les FrançaisReynald Pedros (demi-finale de l'Euro 1996) ouDavid Trezeguet (finale de la Coupe du monde 2006). Aujourd'hui, les calendriers surchargés, l'ancrage des séances de tirs au but, rendent impossible le « match à rejouer » ; il est pourtant encore utilisé dans laFA Cup.

Supporters et risques cardiaques

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Selon une analyse de statistiques d'hôpitaux, à la suite du matchPays-Bas-France duChampionnat d'Europe 1996 et du matchAngleterre-Argentine de laCoupe du monde 1998[26], les séances de tirs au but pourraient causer unecrise cardiaque chez les supporters[26].

Une étude parue en 2002 dans leBritish Medical Journal a montré une augmentation des admissions pour infarctus du myocarde de 25% en Angleterre, le soir et les deux jours suivant lehuitième de finale de la Coupe du monde 1998 entre l'Argentine et l'Angleterre[27]. Cette dernière a perdu aux tirs au but après un tir raté deDavid Batty. Aucune augmentation des hospitalisations n'a été constaté, sur la même période, aux urgences, pour d'autres causes. Une étude allemande publiée en 2008 dansThe New England Journal of Medicine, faite pendant lacoupe du monde de 2006 dans 15 services d'hôpitaux bavarois[27], montre que 6 des 7 matchs de l'équipe allemande ont été marqués par un pic d'urgences cardiaques. Le pic le plus fort a eu lieu lors du match dequart de finale entre l'Allemagne et l'Argentine (terminé par des tirs au but). Au global, il y a 2,66 fois plus d'accidents cardiaques, chez davantage d'hommes (71,5% contre 56,7% habituellement)[27].

Gilles Grollier, professeur français en cardiologie, indique que les cas sont limités à des personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension artérielle, hypercholestérol, dépendance au tabac...)[27]. LaFédération française de cardiologie mentionne les matchs importants de Coupe du monde (mais sans distinguer les séances de tirs au but) comme un facteur de risque[27].

D'autres études contredisent cette augmentation d'incidents cardiaques[27]. En 2013, une étude réalisée en Bavière, basée sur les diagnostics approfondis et non plus sur les simples admissions, n'a constaté aucune augmentation des crises cardiaques lors de la Coupe du monde de 2006[27].

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Références

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  1. Mélanie Furt, « Règles des tirs au but »,
  2. Régis Delanoë, « La première séance de tirs au but de l'histoire, il y a 45 ans... », surSo Foot.com,(consulté le).
  3. Kicker Edition:100 Jahre Deutsche Länderspiele, S. 111 (en allemand : publication du magazine Kicker, "100 ans de matches internationaux allemands" p. 111)
  4. « Euro 1976 West Germany Czecoslovakia ».
  5. Kicker Sonderheft WM 74:Nur das Endspiel wird wiederholt, S. 131(en allemand, numéro spécial CM 74 du magazine Kicker, «Seule la finale serait rejouée» page 131)
  6. 16 matchs par édition à partir des huitièmes de finale depuis 1986 et précédemment 3 matchs concernés par le règlement en 1982 (les demi-finales et le match pour la troisième place).
  7. « La légendaire séance de tirs au but d'Helmuth Duckadam »[vidéo], sursports.orange.fr(consulté le)
  8. [1]
  9. Maÿlice Lavorel, « Football : en Corée du Sud, une équipe s'impose 29 tirs au but à 28, un record », surLe Figaro,.
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  11. abc etdJordet, G., Hartman, E., Visscher, C., & Lemmink, K. A. (2007). Kicks from the penalty mark in soccer : the roles of stress, skill, and fatigue for kick outcomes.Journal of sports sciences,25(2), 121–129. (lire en ligne)
  12. (en-US) GeirJordet et EstherHartman, « Avoidance Motivation and Choking under Pressure in Soccer Penalty Shootouts »,Journal of Sport and Exercise Psychology,vol. 30,no 4,‎1er août 2008,p. 450–457(ISSN 1543-2904 et0895-2779,DOI 10.1123/jsep.30.4.450,lire en ligne, consulté le)
  13. Moll, T., Jordet, G., & Pepping, G. J. (2010). Emotional contagion in soccer penalty shootouts: celebration of individual success is associated with ultimate team success.Journal of sports sciences,28(9), 983–992. (lire en ligne)
  14. abc etdFaites votre choix: Goldman Sachs ou Franck Ribéry?, numéro 21 (9 juin 2016) de Lab Hebdo écrit par Sylvain Frochaux.
  15. (en)Psychological pressure in competitive environments: Evidence from a randomized natural experiment: Comment de Martin G. Kocker, Marc V. Lenz et Matthias Sutter, mars 2010, ISSN 1403-2473 (version papier), ISSN 1403-2465 (version en ligne).
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