Tirana (enalbanaisTiranë, prononcé/ti.ˈɾa.nə/) est lacapitale et la ville la plus peuplée d'Albanie.Elle est le centre de lapréfecture de Tirana, une des 12 préfectures albanaises.
En 2018, sa population était officiellement de 557 422 habitants[2], mais l'agglomération approche le million d'habitants.
Tirana fut fondée en 1614 et est devenue capitale en 1920. C'est le principal centre économique, industriel et culturel du pays.
Après l'ouverture démocratique de l’Albanie en 1990, la ville a connu un développement très important, entravé toutefois par l'instabilité politique qui régnait dans lesBalkans, avec plusieurs conflits militaires, notamment auKosovo voisin. Depuis lesannées 2010 la ville connaît un nouveau développement alimenté par le tourisme.
Tirana, mentionné dès 1418 comme un village dans un document vénitien, devient une ville en 1614 quand le généralottomanSulejman Pasha(en) y construisit une mosquée, une boulangerie et des bains turcs.
À la fin de laSeconde Guerre mondiale, pendant laquelle la ville fut occupée par lesAllemands, la population atteignait 60 000 habitants. Suivit une période d'expansion industrielle et démographique (137 000 habitants en1960). À la fin desannées 1990, le mouvement s'accentua avec l'arrivée massive d'Albanais du nord du pays.
La chute du régime communiste a été suivie d'une période de développement anomique de la ville, sur fond d’affairisme et de corruption. « Après la chute du communisme, les gens qui avaient de l’argent ont cru que tout était permis : on a construit des immeubles de vingt étages, sans permis, sur du sable ou des marécages », explique la professeure de génie civil Luljeta Bozo[3].
AuXXIe siècle, la capitale souffre de surpopulation, les infrastructures urbaines n'ayant pas été suffisamment adaptées. Il existe des problèmes dans le traitement des déchets, dans l'approvisionnement en électricité, en eau courante.De nouveaux bâtiments sont construits régulièrement (on soupçonne certains promoteurs immobiliers de blanchir de l'argent sale). Les chantiers se multiplient dans la ville, avec une augmentation de 183 % du nombre de permis de construire délivrés en 2017[3].
Un autre problème majeur est l'apparition d'une pollution atmosphérique importante, liée essentiellement à l'accroissement anomique du trafic automobile. La plupart des voitures circulant en Albanie ne sont pas aux normes environnementales européennes. On y trouve de vieillesMercedes-Benz diesel d'origine allemande, et le carburant utilisé en Albanie contient plus desoufre et deplomb que dans le reste du continent.
Tirana est une des rares capitales d'Europe à ne pas être desservie par le train (elle l’était jusqu’en 2003 mais le service fut stoppé faute d’entretien et le bâtiment de la gare démoli). La gare ferroviaire la plus proche est située à l'extérieur de la ville[5].
Un nouveau projet ferroviaire a toutefois vu le jour. La nouvelle gare de Tirana sera construite àLaprakë et sera un terminal multifonctionnel pour le transport ferroviaire, tram et bus[6],[7]. Les responsables de la ville ont également parlé d'une extension du train léger jusqu'à l'emplacement de l'ancienne gare[8]. La construction de la nouvelle ligne ferroviaire reliant Tirana à l'aéroport international Nënë Tereza àDurrës a commencé[8].
Tirana est le centre administratif et tertiaire de l'Albanie. Au cours duXXe siècle, l'économie s'est développée autour des produits agricoles, des textiles, de la construction mécanique et des produits pharmaceutiques. AuXXIe siècle le tourisme connait un développement important, tout comme le secteur de la construction.
La plupart des endroits intéressants sont situés à proximité de laplace Skanderbeg(Sheshi Skënderbej), vaste esplanade au cœur de la ville bordée de bâtiments hétéroclites, mêlant immeubles destyle fasciste (héritage de l'occupation italienne), bâtiments modernes relevant de l'esthétique soviétique (témoignages de la période communiste) et constructions plus anciennes, d'origine ottomane.
La coupole et le minaret de lamosquée Et'hem Bey (Xhamia e Et'hem Beut), construite de 1794 à 1821.
LePalais de la Culture, bâti dans le style soviétique dans les années 60, regroupe l'opéra, la bibliothèque nationale d'Albanie, des salles d'expositions et de conférences et un café-restaurant.
La montagne de Dajti avec ses restaurants de cuisine traditionnelle albanaise (Mali Dajti) et son long parcours en téléphérique, leDajti Ekspres.
Le grand boulevard Deshmoret e Kombit (6 km environ).
L'ancien quartier résidentiel du gouvernement communiste (Blloku) avec ses restaurants, ses pubs et bars. Lieu très fréquenté par la jeunesse huppée albanaise.
Les quelques autres bâtiments dignes d'intérêt sont les administrations, les académies et universités de Tirana.