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Tinto Brass

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Tinto Brass
Description de cette image, également commentée ci-après
Tinto Brass en 1990.
Données clés
Naissance(91 ans)
Milan,Italie
NationalitéDrapeau de l'ItalieItalienne
ProfessionRéalisateur
Films notablesCaligula

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Tinto Brass est unréalisateuritalien, né àMilan le.

Après avoir débuté dans le cinéma en tant qu'archiviste à laCinémathèque française et assistant deJoris Ivens,Alberto Cavalcanti etRoberto Rossellini, il a développé dans les années 1960 et 1970 un style très personnel et avant-gardiste, qui l'a conduit dans les années 1980 à réaliser des films directement provocateurs, entre pornographie et esthétisme. Fasciné par l'érotisme, il abandonne, à partir des années 1990, la plupart des thèmes qu'il avait précédemment développés, pour se consacrer exclusivement au tournage de nombreuses œuvres intimes, caractérisées par une photographie et un montage rapide et des scénarios humoristiques et déconcertants. Il est considéré comme le maître du cinéma érotique italien[1].

Brass est principalement connu pour la réalisation du film culteCaligula (1979), bien qu'il n'ait pas été d'accord avec les changements et les scènes additionnelles apportés par le producteurBob Guccione, ce qui l'a poussé à refuser d'être crédité en tant que réalisateur du film ; il n'est mentionné au générique qu'en tant quechef opérateur.

Biographie

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Jeunesse

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De son vrai nom Giovanni Brass, il naît dans une famille où l'art et la culture dudroit étaient largement diffusés ; C'est son oncle le peintreItalico Brass qui l'appelaitTintoretto, lui donnant ainsi l'idée de son pseudonyme : Tinto[2]. Après avoir épousé une riche femme russe (Lina Rebecca) en 1895, Italico a déménagé de Gorizia à Venise, en y achetant l'Abbazia della Misericordia. C'est là qu'il a exposé ses propres œuvres et celles d'autres artistes, qu'il a progressivement accumulées par des achats et des échanges d'œuvres d'art[3]. Le père de Tinto - et de ses trois frères - était Alessandro Brass ; élève de Francesco Carnelutti[4], il était l'un des avocats pénalistes les plus prospères deVenise[5]. Né àMilan, Tinto a grandi à Venise et s'est inscrit en 1951 à la faculté de droit de l'université de Padoue ; quatre ans plus tard, il a obtenu l'autorisation d'étudier à l'université de Ferrare, où il a obtenu son diplôme en 1957 avec une thèse sur les « relations de travail avec les sociétés de production cinématographique », sous la direction de Carlo Lega.

Passionné de cinéma plus que de droit, il travaille à la fin desannées 1950 comme archiviste à laCinémathèque française, dans l'atmosphère de laNouvelle Vague naissante. Il retourne enItalie comme assistant-réalisateur auprès d'Alberto Cavalcanti et deJoris Ivens[6] pour le filmL'Italie n'est pas un pays pauvre.

Débuts au cinéma

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Déjà assistant de maîtres du cinéma aussi réputés que son idoleFederico Fellini,Roberto Rossellini ou Joris Ivens[7], il fait ses débuts de réalisateur en 1963 avec le long métrageIn capo al mondo (litt. « Au bout du monde »), unapologue sur le malaise de la jeunesse influencé par laNouvelle Vague[6], dont il a également écrit le scénario et assuré le montage. Usant d'une sorte d'« anarchisme humoristique », le film raconte les difficultés d'un jeune homme qui a du mal à s'intégrer dans la société : cette intolérance à l'égard du pouvoir et de ses institutions n'est pas appréciée par la censure de l'époque, qui le pousse à remanier le film à partir de zéro[2]. En réponse, Brass a seulement changé le titre enChi lavora è perduto (Qui travaille est perdu), rendant le message socio-politique encore plus patent.

En 1964, il co-réalise avecLuigi Comencini etMauro Bolognini le film à sketchesLa mia signora. Puis il met en scène la fable de « science-fiction »La Soucoupe volante. Ces deux film mettent en vedette le coupleSilvana Mangano etAlberto Sordi. En 1966, Brass s'essaie auwestern spaghetti avecYankee, dont la distribution est notamment composée des FrançaisPhilippe Leroy etJacques Herlin. Le réalisateur adopte avec ses films suivants des formes d'expression plus intimes : le « polar pop »En cinquième vitesse (1967) avecJean-Louis Trintignant,L'urlo (1968), etNerosubianco (1969) dont l'affiche, écrivant en lettres majuscules les lettres de la deuxième à la cinquième, crée un jeu de mots emblématique :nEROSubianco ; il est suivi deDropout (1970), avecVanessa Redgrave etFranco Nero, et deLa vacanza (1971), un film brésilien non-érotique. Brass raconte queNerosubianco l'a tellement rendu populaire aux États-Unis queWarner Bros. a décidé de lui confier la réalisation de l'adaptation cinématographique deL'Orange mécanique ; cependant, Brass voulait d'abord terminerL'urlo et il a donc perdu le contrat au profit deStanley Kubrick[8].

Vers l'érotisme

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Le sexe et son rapport particulier avec le pouvoir et l'argent deviennent un thème central dansSalon Kitty (1976), un film imprégné d'ambiances rappelant celles deLuchino Visconti et deLiliana Cavani. Le succès de ce film amèneBob Guccione, propriétaire dePenthouse, à choisir Tinto Brass pour une adaptation à gros budget duCaligula deGore Vidal ; Brass y injecte de même ses réflexions sur le pouvoir et l'argent et refuse d'inclure les séquences voulues par Guccione ; il est finalement mis à la porte par la production. Bien que désavoué par Brass, ce film reste la plus célèbre de ses œuvres. Une propension au grotesque caractériseAction (1980), une réflexion moqueuse et autobiographique sur la relation entre l'art et la pornographie.

La Clef et le cinéma érotique

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Franco Branciaroli etStefania Sandrelli dansLa Clef (1983).

Décidant d'abandonner le cinéma « sérieux » comme il l'appelle, pour se consacrer au cinéma érotique, Brass tourne en 1983La Clef avecStefania Sandrelli, d'après le roman du même nom de l'écrivain japonaisJun'ichirō Tanizaki, s'orientant progressivement vers un traitement plus désinvolte des tabous de l'érotisme. Ce film, qui a rencontré un bon succès auprès du public et de la critique, a fait entrer Tinto Brass dans l'Olympe de ce genre cinématographique, mais il en a fait une figure très controversée, notamment auprès des féministes, qui lui reprochent une certaine considération de la femme comme objet, et des classes sociales plus traditionalistes. Un parfum de scandale accompagne égalementMiranda (1985) avec Serena Grandi, une réinterprétation deLa locandiera deCarlo Goldoni, etVices et Caprices (1987) avecFrancesca Dellera.

En 1988, Brass réaliseSnack Bar Budapest avecGiancarlo Giannini etPhilippe Léotard (d'après le roman homonyme deMarco Lodoli et Silvia Bre[9]), faisant ainsi une pause dans le genre érotique. Ce drame noir[10],[11], a reçu de bonnes critiques, mais n'a pas eu de succès commercial.

Le retour à un érotisme plus prononcé se fait avecPaprika (1991), qui lanceDebora Caprioglio, etCosì fan tutte (1992) avec la nouvelle venueClaudia Koll. Les polémiques graveleuses et les controverses animées provoquées par ses longs métrages ont contribué à rendre ses actrices principales célèbres.

Adaptations de Moravia et Reyes

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Il met en scène un autre film érotique en 1994,Le Voyeur, librement inspiré d'un roman d'Alberto Moravia. Entre-temps, en 1993, Brass avait commencé le tournage deTenera è la carne, adapté du romanLe Boucher de l'écrivaine françaiseAlina Reyes[12]. Après quelques jours de tournage, le film s'est arrêté en raison du décès du producteur[8]. Les droits ont été achetés par la société de production Rodeo Drive et en 1994, Brass a écrit le scénario du filmLola e il macellaio avec l'écrivainAlda Teodorani[2] : l'histoire d'une fille qui ne veut pas perdre sa virginité.Alba Parietti a été contactée pour jouer le rôle de la protagoniste, mais en raison de désaccords entre l'actrice et Brass[13], la réalisation deIl macellaio a été confiée àAurelio Grimaldi avec un autre scénario[14],[15]. Brass a ensuite réutilisé de nombreuses scènes dans son film suivant,Monella (1998)[2]. Brass tourne ensuite la comédie érotique autobiographiqueLa Boîte à fantasmes de Tinto Brass (1995) dans laquelle il est également acteur, comme dans beaucoup de ses films.

Les années 2000

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Tinto Brass à Venise en 1990.

Tra(sgre)dire (2000) etSenso '45 (2002) avecAnna Galiena, une réinterprétation érotique, située à Venise en 1945, de la nouvelleSenso deCamillo Boito, dontLuchino Visconti avait tiré unfilm homonyme en 1954.

En 2002, laCinémathèque française lui rend hommage, avec « Éloge de la chair ».

A 70 ans, il tournéFallo! (2003), un film à sketches inspiré des contes deBoccace qui, en termes d'intrigue, ne diffère pas beaucoup des autres. La suite,Monamour (2005), est sortie en DVD l'année suivante.

En 2009, Tinto Brass a présenté sa réinterprétation théâtrale deDon Juan à Rome, qui se déroule dans la Venise des années 1930. En outre, à l'occasion d'une rétrospective qui lui est consacrée, il a présentéHotel Courbet à laMostra de Venise, un court-métrage de 18 minutes en hommage au peintreGustave Courbet, qui devait faire partie d'une série télévisée pourSky Italia,Il favoloso mondo di Tinto Brass (litt. « Le monde fabuleux de Tinto Brass ») : le protagoniste devait être incarné par l'actrice Caterina Varzi. Une tentative similaire avait déjà eu lieu dix ans auparavant, lorsque Tinto Brass avait supervisé la sérieCorti circuiti erotici (it).

Le, Tinto Brass a été hospitalisé dans le service de neurochirurgie de l'hôpital de Vicenza, en raison d'unehémorragie cérébrale[16]. Le réalisateur s'est rétabli dans les mois qui ont suivi.

En 2013, le documentaireIstintobrass, réalisé par son collaborateur de longue date Massimiliano Zanin, a été présenté à la70e Mostra de Venise. À cette occasion, le réalisateur annonce la réalisation de son projet mûrit de longue dateZiva, l'isola che non c'è (litt. « Ziva, le pays imaginaire ») avec Caterina Varzi[17].

Autres activités

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Tinto Brass a également collaboré avec le magazine Penthouse. En 1964, il réalise son seul documentaire politique :Ça ira. Il a également officié en tant qu'acteur dansLa donna è una cosa meravigliosa deMauro Bolognini (1964),Lucignolo (it) deMassimo Ceccherini (1999),La rabbia deLouis Nero etIl nostro messia (it) de Claudio Serughetti (2008), etImpotenti esistenziali de Giuseppe Cirillo (2009).

En janvier 2000, il a écrit la préface de l'ouvrage deMalisa Longo,Così come sono (Edizioni Pizzonero).

Il a présenté en, àNaples, un livret d'une trentaine de pages :Elogio del culo[18]. Selon lui, le livret « ...se vend comme des petits pains [...] Sur les sites de vente aux enchères sur Internet, il est passé de 3,90 euros à 15 euros... »[19].

En décembre 2012, il a écrit la préface du livre de Federica Tommasi,Sette piccoli racconti erotici (litt. « Sept petits contes érotiques ») pour E.F. Edizioni.

Vie privée

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Tinto Brass et Caterina Varzi à laMostra de Venise 2009.

Tinto Brass était marié à la scénariste et collaboratriceCarla Cipriani, décédée en 2006, avec qui Brass a eu deux enfants, Beatrice et Bonifacio. Le, à l'âge de 84 ans, Tinto Brass a épousé la psychanalyste, ex-avocate et actrice Caterina Varzi[17] lors d'une cérémonie civile dans sa villa romaine[20]. Ottavio Rosati, témoin de la mariée[21], et Varzi ont annoncé le mariage à l'issue de la pièceL'amore in piazza organisée dans le cadre du premier festival de psychologie de l'Ordine degli Psicologi del Lazio[22].

Positionnement politique et religieux

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Toujours proche des positions duParti radical deMarco Pannella, Brass a annoncé en sa candidature auxélections régionales dans les rangs de la liste Bonino Pannella enVénétie et dans leLatium[23].

Tinto Brass se définit comme un « athée tranquille »[24].

Filmographie

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En tant que réalisateur

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Longs métrages

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Courts métrages

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En tant qu'acteur

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Distinctions

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Publications

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Notes et références

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  1. (it) « Tinto Brass dimesso dall'ospedale, ecco come sta il maestro del cinema erotico italiano », surilmattino.it,
  2. abc etd(it) Tinto Brass et Caterina Varzi,Una passione libera: In forma di autobiografia, Marsilio,(ISBN 978-88-297-1471-1)
  3. (it) « Brass e l'eredità contesa dello zio Italico », surgelocal.it
  4. (it) « Alessandro fu vicepodestà di Venezia », surgelocal.it
  5. (it) « La guerra di Tinto per l’eredità », surlastampa.it
  6. a etb(it) Tinto Brass,Senso '45, Gremese.
  7. (it) Stefano Migliore,La valigia diplomatica di Tinto Brass, Metauto,
  8. a etb(it) Stefano Iori,Tinto Brass, Gremese Editore,(ISBN 88-7742-419-2),p. 72
  9. (it)Tinto Brass: Uno sguardo libero,,p. 33.
  10. « Snack Bar Budapest (1988) ».
  11. (it)Tinto Brass: il senso dei sensi,.
  12. (it) « Tinto Brass, smorfia e sberleffo », surilmanifesto.it
  13. (it) « Brass: La verginità, che noia »,La Repubblica,‎.
  14. (it) « Parietti sexy ma senza Tinto Brass »,La Repubblica,‎.
  15. (it) « Alba e il macellaio, mai stata così nuda »,La Repubblica,‎.
  16. (it) « Tinto Brass ricoverato a Vicenza Situazione grave, è in terapia intensiva », surcorriere.it
  17. a etb(it) Pedro Armocida, « Nel festival Tinto di eros Venezia rivaluta Brass », surilgiornale.it,(consulté le)
  18. Elogio del culo, Pironti ; 32 p. ;(ISBN 88-7937-374-9);(ISBN 978-88-7937-374-6).
  19. (it)« Tinto Brass: “Le natiche non sanno mentire” », surlastampa.it,(version du surInternet Archive)
  20. (it) Stefania Saltalamacchia, « Tinto Brass sposo a 84 anni: le nozze con Caterina Varzi », survanityfair.it,
  21. (it) [vidéo] « L'amore in piazza (2017) - The Weddings of Tinto Brass and Caterina Varzi », surYouTube
  22. (it) « L'amore in piazza:Due socioplay per il festival della psicologia 2017 », surplays.it
  23. (it)« Tinto Brass candidato con i Radicali: “Porterò voti al duo Bonino-Panella” », surlastampa.it,(version du surInternet Archive)
  24. (it) « “I miei film andrebbero proiettati nelle scuole” », surilgiornale.it,
  25. « Des prix quand même... »,Le Monde,‎(lire en ligne).

Liens externes

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