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== [[1997 (film)]] et [[Tim Burton]] == Demande de fusion décidée lors d'undébat d'admissibilité [[Discussion:1997 (film)/Admissibilité|(Voir la décision)]]. Ceci n'est pas une demande de vote pour ou contre la fusion (la décision a déjà été prise lors du débat d'admissibilité) mais uniquement une demande pour qu'un tiers effectue la fusion. ~~~~
Il opère cependant un retour au sommet avec le succèsBig Fish (2003). Par la suite, il collabore avec les studios Disney, pour qui il réaliseAlice au pays des merveilles (2010), sa plus grande réussite commerciale et un des succès commerciaux majeurs de l'histoire du cinéma, etDumbo (2019).
Aîné des deux fils de Jean et Bill Burton, Timothy Walter Burton[6] passe l'essentiel de son enfance en solitaire, se considérant lui-même comme unintroverti. Son père travaille pour le département des parcs et loisirs de la ville de Burbank et sa mère gère sa propre boutique desouvenirs sur le thème des chats[7].Au soleil de laCalifornie, dans sa ville natale deBurbank, qu'il définit comme l'antichambre d'Hollywood, il préfère les salles obscures descinémas où il voit et revoit les films demonstres commeGodzilla,Frankenstein et ses nombreuses suites, les films deHammer Film Productions, et surtout ceux avecVincent Price[8]: il s'amuse à terroriser l'enfant de ses voisins en lui faisant croire que lesextraterrestres se préparent à envahir la planète[9].
L'idole de Tim Burton, ici dans le film d'Otto Preminger,Laura. Fan de l'acteurVincent Price, Tim Burton lui rend hommage en1982 dansVincent, dans lequel Vincent Price lui-même prête sa voix au narrateur. Il retrouvera l'acteur dansEdward aux mains d'argent, et tentera de tourner avec lui un film appeléConversations avec Vincent qui a été abandonné lors de la mort de l'acteur en 1993.
Il manifeste très tôt un goût pour le cinéma en rendant de petits films, en guise de devoirs, à ses professeurs[7]. Très doué pour le dessin, il gagne un concours organisé pour décorer les camions de la ville[10].
Après le secondaire, c'est naturellement vers l'animation que Burton se tourne en intégrant leCalifornia Institute of Arts, après avoir décroché une bourse d'études en 1976[7]. En1979, son film d'animation de fin d'année, intituléL'attaque du céleri monstrueux[7], lui permet d'être remarqué, et embauché, par lesstudios Disney, dont le siège est à Burbank. Il travaille sur les concepts deTaram et le Chaudron magique[11]. Il dit à ce propos : « Cela peut paraître stupide, mais je suis arrivé à une époque où le studio était en crise. Les dirigeants cherchaient à tout prix du personnel. »[12]. Le studio est divisé entre ceux qui ont connuWalt Disney, et veulent poursuivre dans le sillage qu'il a tracé, et ceux qui veulent actualiser la direction artistique du studio[13]. Il travaille aussi surRox et Rouky (1979) : « Ce n'est pas un très bon souvenir. Leur vision du dessin n'était pas la mienne. Je me sentais enfermé dans un schéma qui ne cadrait pas avec ce que j'étais. Mais […] grâce à eux j'ai pu travailler en parallèle sur mes premierscourts métrages »[14]. Il écrit aussi un poème qui, dix ans plus tard, sera la base du scénario deL'Étrange Noël de monsieur Jack.
En1982, Burton reçoit 60 000USD pour réaliser, à partir du scénario qu'il a rédigé,Vincent. Julie Hickson, Exécutif chez Disney, et Tom Wilhite, responsable du Développement Créatif, sont persuadés du potentiel artistique du jeune homme. Cerise sur le gâteau, Vincent Price, son idole, est le narrateur de ce petit dessin animé.Rick Heinrichs, collègue de travail et spécialiste de l'animation, travaille sur le projet. Il participera à presque tous les futurs films de Burton. Il est projeté au festival du film d'animation d'Annecy, en 1983[15], dont il remporte le prix de la Critique[16]. Il tourne également dans les festivals deLondres,Seattle etChicago, où il remporte deux prix[16]. Il sort en avant-programme deTex[17], film pour adolescents de Disney, et, dix ans plus tard, en avant-programme deL'Étrange Noël de monsieur Jack[18]. La noirceur de cecourt métrage effraye les dirigeants, qui décident de le retirer au bout de deux semaines de projection, et le mettent au placard[17]. Néanmoins, ils reconnaissent à Burton un certain talent. Aussi, il est choisi pour mettre en scène une version asiatique d'Hansel et Gretel, le conte des frères Grimm[19], doté d'un budget de 166 000 dollars[19]. Ce téléfilm réalisé pour Disney Channel[19] est la première expérience de Tim Burton avec des acteurs[20], qu'il qualifie d'amateurisme riche en enseignements[20].
En 1984, il met en scène un court métrage un peu plus long, avec des acteurs et des décors réels :Frankenweenie[21]. D'une durée de trente minutes, le coût s'élève à un million de dollars de l'époque[17]. Il s'inspire de son enfance à Burbank avec les caniches à chevelure immense, lui faisant penser àMae Clarke dans son rôle d'Elizabeth Frankenstein[22], et des golfs miniatures avec des moulins à vent[22]. La Commission de Classification des Films d'Amérique recommande un accompagnement parental aux enfants de moins de douze ans[23], et les décideurs de Disney reviennent sur leur décision d'ajouterFrankenweenie, en avant-programme de la réédition dePinocchio[17]. Il décide de quitter les studios Disney[11].
La chance lui sourit en1985. La firme cinématographiqueWarner Bros. a passé un contrat avec l'acteurPaul Reubens qui incarne Pee-Wee Herman, sorte d'enfant dans un corps d'adulte, pour réaliser un film dont il est la vedette. Bonnie Lee, une de ses amies à Warner Bros. montreFrankenweenie aux responsables du studio, ainsi qu'à Paul Reubens, et Tim Burton parvient à décrocher le poste de réalisateur[24]. Il n'entre plus dans les plans deDisney, etWarner Bros. veut un metteur en scène qui ne pose pas de problème[25]. Avec un faible budget,Pee-wee's Big Adventure n'est pas l'une des priorités du studio qui concentre son attention surLes Goonies[26], mais qui garde cependant un œil sur cetournage record : le film est réalisé en moins d'un mois, sans aucun dépassement budgétaire. Tim Burton travaille pour la première fois avec un compositeur de musique :Danny Elfman. Ce dernier revendiqueNino Rota, compositeur attitré deFederico Fellini, etBernard Herrmann, compositeur de prestigieux cinéastes parmi lesquelsOrson Welles etAlfred Hitchcock, comme influences majeures. Inconnu du monde du cinéma, Tim Burton le remarque au sein du groupe Oingo Boingo Band: « de tous les groupes que j'allais voir - des groupes punk essentiellement -, c'est ceux qui semblaient composer la musique la plus narrative et la plus cinétique »[27]. C'est le début d'une longue et fructueuse collaboration entre lecompositeur et le réalisateur. Succès surprise aubox-office, le premierlong métrage de Tim Burton divise la critique[28], mais l'établit comme metteur en scène[29]. Lucide, Burton refuse de réaliserBig Top Pee-Wee[24], la suite des aventures de Pee-Wee, afin de ne pas être catalogué[30]. La même année, il est sollicité pour réaliserThe Jar[31], un épisode de la sérieAlfred Hitchcock présente, réactualisation de la série de1955.Michael McDowell, écrivain spécialisé dans la littérature d'épouvante, est à l'écriture[31]. L'expérience est mauvaise pour Burton car il n'a aucun pouvoir de décision, et n'est pas en phase avec le projet[31].
De 1985 à 1988, Tim Burton ne se voit proposer que des scénarios qu'il qualifie de comédies débiles[32], et qu'il attribue à l'opinion des scénaristes et producteurs pourPee-Wee Big Adventure[32]. En 1988, il est désigné pour réaliserBeetlejuice avec un budget de treize millions de dollars, dont un affecté auxeffets spéciaux. Michael McDowell, rencontré sur le tournage deThe Jar, co-écrit le scénario[33], et le décrit comme un film optimiste sur la mort[33]. Tim Burton se sent libre avec ce scénario sans structure, ni fin heureuse ou romantique[33].Avec ce film, qui est, selon ses propres mots[34], une version parodique deL'Exorciste, il pose un peu plus les bases de son univers macabre, poétique, carnavalesque et comique. De nombreux gags, ainsi que le maquillage de Beetlejuice[35], sont créés avecMichael Keaton[35]. Bo Welch est engagé en tant que directeur artistique[36]. Emmené par l'interprétation déjantée de Michael Keaton[37], le film est un succès commercial, récoltant soixante-treize millions de dollars aux États-Unis seulement[38]. Il reçoit également unOscar pour lemaquillage.
La Warner propose à Tim Burton de réaliserBatman, avec un budget de trente-cinq millions de dollars. La firme a acquis, en1979, les droits d'adaptation du personnage créé parBob Kane en1939 et a mis près de dix ans à développer le projet[39]. Séduit depuis toujours par la face cachée, la double personnalité de Batman, Burton accepte[40]. Il part àLondres, auxPinewood Studios oùStanley Kubrick a mis en scèneFull Metal Jacket. Anton Furst, décorateur du film de Kubrick, est engagé pour réaliserGotham City, avec pour consigne artistique:si l'Enfer avait jailli des pavés, et continuait à s'étendre[41]. Burton choisit la capitale anglaise, car les studios appropriés à un tournage de cet ampleur y sont tous libres, ce qui n'est pas le cas en Californie[41]. Cela lui permet de s'éloigner un peu de la folie qui entoure ce projet[41]. Malgré tout, il est sans cesse sous pression.
Son choix de prendreJack Nicholson pour incarner le Joker est favorablement accueilli[42], mais celui de Michael Keaton pour interpréter le justicier masqué est contesté[42]. La Warner est inondée de plus de cinquante-mille lettres de protestations[42]. Le costume en tissu bleu de la série devient noir, avec une fausse musculature. De plus, le cinéaste s'inspire deThe dark knight returns, deFrank Miller, sorti en 1986, pour créer un univers visuel assez noir pour illustrer la part sombre du héros et le thème du double[43]. Les décors se veulent assez proches de l'expressionnisme allemand et du cinéma deFritz Lang. Il veut effectuer un retour aux sources qui prête à discussion, voire à polémique chez certains fans, à tel point que leWall Street Journal en fait sa Une[43]. Mais le cinéaste, soutenu par ses principaux acteurs[44], ainsi que par les responsables de la Warner[44], ne veut rien lâcher.Bob Kane, créateur de Batman, déclare à Tim Burton être surpris par certains de ses choix artistiques, mais dans l'ensemble satisfait[45].Vincent Price, avec qui il est en contact depuisVincent, lui écrit pour lui témoigner son soutien. La polémique commence à baisser lors de la sortie de la bande-annonce dans les salles : de nombreux spectateurs remplissent les salles pour la voir, puis s'en vont sans regarder le film pour lequel ils ont acheté un ticket[46]. Le film rapporte cinq-cent-millions de dollars à l'échelle mondiale[47], gagne l'Oscar de la meilleure direction artistique[41], et devient un phénomène de mode à travers les produits dérivés[42]. Burton a désormais les coudées franches, mais le tournage l'a moralement vidé[48]. Il souhaite revenir à un film plus intimiste : ce seraEdward aux mains d'argent.
Première moitié des années 1990 : d'Edward aux mains d'argent àEd Wood
Burton sollicite le studio20th Century Fox pour financer son film[49].Warner Bros. veut impérativement lui faire réaliser la suite des aventures de Batman[49], et ne manifeste aucun intérêt pour cescénario narrant le parcours d'un homme avec des mains-ciseaux, naïf et attachant, qui casse sans le vouloir tout ce qu'il touche et qui se confronte à la cruauté des hommes normaux. L'écriture du scénario est confié àCaroline Thompson, une jeune romancière qu'un agent a présenté à Tim Burton, convaincu de la richesse de leur association[50]. Afin de lui garantir la tranquillité lors de l'écriture de son premier scénario, le cinéaste prend en charge tous ses frais[50], et choisit laFloride[51] pour mettre en scène ce film aux échos largementautobiographiques. C'est également la rencontre entre Burton et l'acteurJohnny Depp, star de la série télévisée21 Jump Street, qui veut donner un nouvel élan à sa carrière[52]. Tant pour l'un que pour l'autre, l'alchimie est parfaite. Nouvelle rencontre cinématographique entre le fan et l'idole,Vincent Price tient le rôle de l'inventeur d'Edward, son dernier rôle à l'écran. Il donne une interprétation bouleversante, selon les propos de Burton[53]. Stan Winston, spécialiste du maquillage et des effets spéciaux, est chargé de réaliser le costume et les mains-ciseaux d'Edward[52]. Plaidoyer pour la tolérance, porté par les interprétations de Johnny Depp etWinona Ryder, ainsi que par la partition deDanny Elfman, ce quatrièmelong métrage se conçoit comme une fable noire qui mêlefantastique etmerveilleux et confronte l'imaginaire du cinéaste à la représentation d'une banlieue américaine normative et dangereuse[54]. Le film est salué par la grande majorité des critiques[55].
En 1992, il accepte de réaliser le deuxième volet des aventures de Batman. Cette fois-ci, le justicier masqué est confronté àCatwoman et au Pingouin, joués respectivement parMichelle Pfeiffer etDanny DeVito. Les dirigeants de la Warner, qui ont regretté d'avoir refuséEdward aux mains d'argent au vu de son succès, donnent une entière liberté artistique à Burton qui place le tournage à Burbank, sa ville natale[56]. Le cinéaste délaisse alors le personnage de Batman, exploré dans le premier épisode, pour s'intéresser à la personnalité des méchants[57]. Stan Winston est à nouveau sollicité pour réaliser le maquillage du Pingouin[58]. Encore plus noir[59], macabre et torturé que le premier, ce nouvel opus qui prend des allures de conte gothique et de carnaval inquiétant pose encore une fois problème, car la production reçoit de nouvelles lettres de protestations, non pas des fans mais des parents qui jugent le film trop effrayant pour leurs enfants. Néanmoins, le film triomphe au box-office[59]. En outre, il traduit l'influence du cinéma expressionniste sur Burton, et plus particulièrementFriedrich Wilhelm Murnau et sonNosferatu. Marque indiscutable de cette parenté,Christopher Walken incarne un homme d'affaires véreux appeléMax Schreck, le nom de l'interprète du vampire dans le film de Murnau[60].
L'année suivante, un nouveau film de Burton arrive sur les écrans :L'Étrange Noël de monsieur Jack. Le scénario est inspiré d'un poème écrit par Burton à l'époque où il était chezDisney. Il rappelle leGrinch duDr Seuss, l'un des poètes favoris du cinéaste[61]. Il s'agit d'un film d'animationimage par image, une technique artisanale pour laquelle Burton a une grande passion[62]. La mise en scène débute en juillet 1991, sous la direction d'Henry Selick[62], mais Burton l'a surveillé très étroitement.Le film est produit par Disney, propriétaire du poème. Le contrat que Burton a signé en intégrant le studio en 1979 comprend une clause spécifiant que toute activité créatrice d'un membre de Disney est la propriété de la « Police de la pensée »[61]: en clair, ne serait-ce que pour réaliser un scénario à partir du poème, il faut négocier avec Disney[61]. Mais le succès de leur ancien employé rend les dirigeants plus accommodants[61]. Un budget de dix-huit-millions de dollars est débloqué, soit le quart du budget habituel d'un film Disney[63]. Pour la troisième fois consécutive, l'action se déroule à l'époque deNoël. Tim Burton donne libre cours à sa passion pour la fête d'Halloween[63]. Danny Elfmancompose les mélodies, mais également des chansons qui transforment le poème en unecomédie musicale. Burton et Elfman se disputent souvent car, si les chansons s'insèrent très bien dans l'histoire et ne la ralentissent pas, elles nécessitent des aménagements scénaristiques. Cela a pour effet que les deux amis se fâchent[64] ; une brouille qui durera trois ans. Le succès est au rendez-vous, avec cinquante-huit-millions de dollars sur le sol américain[65].De plus, Henry Selick découvre, trois semaines avant la sortie du film, qu’il serait présenté comme une œuvre de Tim Burton seul, alors que le film d’animation a nécessité trois ans de travail[66],[67].
C'est également l'occasion pour Tim Burton de sortirVincent, en avant-programme[18], visible sur grand écran dix ans après sa réalisation.
En1994, Burton met en scèneEd Wood[68], récit de la vie farfelue d'Edward Davis Wood Junior, réalisateur affublé de façon posthume du titre de « plus mauvais réalisateur de tous les temps ». Il sollicite Johnny Depp pour incarner un nouvel Edward qui, comme le précédent, entretient de nombreuses connexions avec son univers et sa vie[68]. Avec cependant une nuance de taille : Burton est adulé alors que Wood fut dénigré. La relation entreLugosi et Wood est un miroir de celle entre Price et Burton[69]. Le scénario se concentre sur la période « fastueuse » d'Edward Wood. On le voit mettre en scène, non sans mal, trois films dont le légendairePlan 9 from Outer Space. Pour la circonstance,Ed Wood s'entoure de nombreux acteurs passés ou méprisés comme Bela Lugosi, la présentatrice de films d'horreur Vampira et le lutteur Tor Johnson. Tim Burton choisit de tourner son film en noir et blanc car celui-ci est associé aux films d'Edward Wood[70], et raconte les nombreuses péripéties de toute cette troupe dans leur parcours cinématographique digne d'un filmhollywoodien, mais précisément l'inverse du «rêve américain» cher à Hollywood qui préfère les histoires à succès. Tous ces choix expliquent probablement l'échec commercial du film, malgré un important travail. En effet, Burton retourne certaines séquences, à l'identique, des films de Wood avec une précision d'orfèvre. De plus, il offre deux cadeaux à Ed Wood : la rencontre avecOrson Welles (qui n'eut jamais lieu), et une première triomphale pourPlan 9 from Outer Space[71].Howard Shore compose la musique en lieu et place d'Elfman. Le film remporte deuxOscars :Martin Landau décroche la statuette dumeilleur second rôle pour son interprétation de Bela Lugosi et Rick Baker celle du maquillage, mais le film ne s'inscrit pas au box-office. Sélectionné auFestival de Cannes 1995, Tim Burton repart bredouille, et connaît son premier échec commercial[72].
Deuxième moitié des années 1990 : deMars Attacks! àSleepy Hollow
Son nouveau projet estMars Attacks!. Jonathan Gems, collaborateur de Burton depuisBatman, égalementscénariste et auteur de pièces dethéâtre, rédige un scénario basé sur le jeu de cartesTopps représentant desmartiens et desdinosaures[73]. Burton donne volontairement à son film un aspect ringard, dans le style des films de science-fiction à petit budget desannées 1950[74]. Il s'inspire du travail deRay Harryhausen, concepteur des effets spéciaux sur de nombreux films, parmi lesquelsLes soucoupes volantes attaquent etJason et les Argonautes, dont le cinéaste n'a jamais caché l'influence[75]. Le film est ainsi très éloigné du stylegothique, expressionniste ou même coloré (Pee-wee's Big Adventure,Beetlejuice) qu'on lui connaît, mais la griffe de Burton se reconnaît néanmoins à sonhumour. Ce sont des enfants qui sauvent laplanète des envahisseurs pendant que le président fait face à des journalistes qui se demandent si les martiens ont un sexe. C'est une version surprenante deLa Guerre des mondes deH. G. Wells. Malgré une pléiade de stars[76], le film n'emballe ni la critique, ni le public qui lui préfèreIndependence Day, film traitant du même sujet mais sur un ton plus dramatique, et à grands coups d'effets spéciaux. Malgré tout, le film est un succès en France, où la campagne de promotion insiste sur le second degré du film[77].
Washington Irving, l'un des premiers auteurs fantastiques de la littérature américaine.
Néanmoins, ce deuxième échec commercial américain a un point positif : le retour deDanny Elfman à la musique. Burton a expliqué les raisons de cette brouille : « Danny, Henry Selick et moi, nous disputions souvent sur le plateau deL'Étrange Noël de monsieur Jack, à cause des chansons de Danny. Caroline Thompson et moi devions sans arrêt réaménager le scénario pour les insérer. On s'est tous conduits comme des gamins. Mais de ne pas nous voir pendant un certain temps nous a fait du bien à tous les deux »[64]. Les deux artistes ne se quitteront plus; Burton a retrouvé son pendant musical.
On lui propose de réaliser un nouvel épisode deSuperman, avecNicolas Cage dans le rôle principal, plus axé sur la psyché dupersonnage[80]. Fan de l'acteur avec qui il partage la même vision du projet[81], Burton accepte mais après un an de travail, le projet nomméSuperman Lives est interrompu au printemps 1998[82]. Selon Tim Burton, les résultats plutôt décevants au box-office deBatman et Robin, et surtout les critiques unanimes qui accusent Warner Bros. d'avoir saboté une série à succès, échaudent les responsables du studio[83]. L'arrivée sur le projet du producteur Jon Peters[83], avec qui le cinéaste a dû composer lors du tournage deBatman[83], complique la situation[84]. Il déclare à ce propos: « Jon Peters avait ses idées sur le projet, Warner Bros. avait ses craintes, et j'avais ma vision. Pour que le film se fasse, il fallait que les dirigeants écartent l'un de nous deux »[83]. Sa seule consolation est la publication deLa Triste Fin du petit enfant huître et autres histoires, son recueil de dessins et de poèmes[85]. En 1998, il réalise un spot publicitaire pour la marque française dechewing-gum Hollywood[86], et se voit proposer de nombreux projets parmi lesquels une nouvelle adaptation de la nouvelle d'Edgar Allan Poe,La Chute de la maison Usher[82], etSweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street, la comédie musicale deStephen Sondheim. Ce dernier projet va mettre dix ans à aboutir[82].
Il se retrouve pleinement dans le scénario deSleepy Hollow : ambiance sombre et gothique,cadavres décapités en série, humour noir, démon sans tête…Kevin Yagher, responsable des effets spéciaux de la sérieLes Contes de la crypte, s'associe avecAndrew Kevin Walker, auteur du scénario deSeven, pour adapter la nouvelle éponyme deWashington Irving, l'une des rares légendes du folklore américain selon le cinéaste[87]. Le tournage se déroule enAngleterre, et plusieurs collaborateurs deBatman sont sollicités[88]. Toujours peu enclin aux effets spéciaux numériques, qui sont limités au strict minimum pour un film de ce genre[89], Burton concentre toute l'attention de son équipe artistique sur les décors, allant jusqu'à réaliser lui-même certains arbres de la forêt[90]. Appuyé parJohnny Depp,Christina Ricci,Michael Gough,Christopher Lee etChristopher Walken dans le rôle du cavalier sans tête, le cinéaste renoue avec le succès critique et commercial, malgré la classification R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés d'un adulte) auxÉtats-Unis. Il déclare à ce propos : « en tournantSleepy Hollow, j'ai pensé à mes réactions de spectateur enfant : je détestais que l'on me ménage, je voulais être confronté aux images, si dures soient-elles. Je me souviens de mes cris lorsque j'ai vuLe Masque du démon deMario Bava. Crier était pourtant une des manières les plus rassurantes d'avoir peur puisque le film était une fantaisie »[85]. Elfman compose pour l'occasion une musique sombre et torturée, suivant les consignes de Burton: une musique riche et viscérale, illustrant un film muet[90]. Sorti en1999, le film est un grand succès international récompensé par l'Oscar de la meilleure direction artistique. Il est un récapitulatif de l'œuvre de Burton : citrouille, humour noir, ambiance gothique, moulin en feu, légende médiévale démoniaque… Par ce film, Burton paye par ailleurs sa dette àMario Bava[91], maître dugiallo italien.
LeXXIe siècle s'ouvre de manière ambivalente pour Tim Burton. Le succès deSleepy Hollow, cependant très loin de ses premiers films, lui permet de retrouver lefinal cut, autrement dit le montage final, perdu aprèsEd Wood. Néanmoins, Burton n'est toujours pas en position de force. En2001, il est sollicité par Tom Rothman[92], Responsable de la Production chez 20th Century Fox, pour relancer la franchise deLa Planète des singes. Le scénario deWilliam Broyles Jr. conserve les principaux thèmes du livre dePierre Boulle[93], ce qui enthousiasme Tim Burton qui peut proposer une nouvelle version d'unfilm qu'il considère comme insurpassable[94].Charlton Heston, star du film original, que le réalisateur admire pour sa dimension imposante et effrayante[95], se voit offrir une apparition dans le rôle d'un singe âgé[95].Quelques mois après le tournage, il se sépare de l'actriceLisa Marie avec laquelle il s'était fiancé huit ans plus tôt[96], et débute une relation avecHelena Bonham Carter qui va devenir sa compagne[97]. Le film obtient de bons résultats, atteignant les cent quatre-vingt millions de dollars de bénéfices sur le sol américain, et le double au niveau mondial[98]. Sur le plan familial, il perd son père en 2000, puis sa mère deux ans plus tard[97].
En 2003, le studioColumbia le contacte pour mettre en scèneBig Fish[97]. L'histoire est celle d'un homme qui va devenir père mais qui va également perdre le sien, dans un scénario faisant l'éloge de l'imaginaire face à la platitude du monde réel. Tim Burton se retrouve dans cette histoire dont les événements sont très synchrones avec sa vie, lui qui perd son père en 2000, puis sa mère deux ans plus tard[97], et dont la compagne est enceinte.Ewan McGregor tient le premier rôle. Le style du cinéaste change d'orientation, mais sa griffe est visible : sorcière, loup-garou, géant, nains.
Il concrétise en2005 un projet vieux de plus de quinze ans : mettre en scène le chef-d'œuvre deRoald Dahl[99],Charlie et la Chocolaterie. Pour la quatrième fois,Johnny Depp est en tête de la distribution. Il campe un Willy Wonka complètement survolté, rappelant le démonBeetlejuice, et dont l'apparence ressemble, à certains égards, aupersonnage Alex DeLarge d'Orange mécanique deStanley Kubrick. Ce dernier est cité avec la scène de la barre chocolatée télévisuelle : le film dans lequel la barre est projetée est2001, l'Odyssée de l'espace. Le cinéaste s'installe, pour la deuxième fois, auxPinewood Studios dont il utilise presque tous les plateaux. À titre d'anecdote, cent-vingt-mille litres d'un mélange couleur chocolat sont fournis parNestlé[100].Danny Elfman signe lamusique et prête savoix pour le chœur des Oompas-Loompas. Si l'esthétique gothique habituelle fait place à un univers plus coloré, il n'en reste pas moins que lapoésie propre à Burton demeure : le plan final avec la maison des Bucket saupoudrée d'une neige de sucre par des sucriers géants.
Quatre mois plus tard,Les Noces funèbres arrivent sur les écrans. Ce nouveau film d'animation a été tourné en parallèle deCharlie et la Chocolaterie. Pour la circonstance, Burton s'entoure de ses collaborateurs habituels : Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Christopher Lee, Albert Finney et Michael Gough notamment prêtent leurs voix auxmarionnettes. Le scénario de Burton est basé sur unconte russe que son ami et collaborateurJoe Ranft lui a raconté, pendant le tournage deL'Étrange Noël de monsieur Jack. Mais cette fois-ci, pas de dispute entre Elfman et Burton; les deux artistes ont retenu la leçon. Le cinéaste en profite pour égratigner un peu labourgeoisie, présentée comme terne, cynique et arriviste, et afficher sa préférence pour le monde desmorts, nettement plus haut en couleur et animé. Pour l'anecdote, Burton a avoué s'être étonné lui-même, car il a dessiné ses principaux personnages sans penser à Depp, Helena Bonham Carter, Christopher Lee. Le film reçoit un accueil critique favorable[101] et réalise des recettes égales à environ quatre fois son budget[102].
DeVincent àEd Wood, Tim Burton s'est fait le chantre des marginaux, des solitaires, des prétendusmonstres renfermant des trésors de gentillesse. AvecMars Attacks!, il passe à tout un groupe.Sleepy Hollow marque un nouveau cycle : celui de la famille.Big Fish,Charlie et la Chocolaterie etLes Noces funèbres poursuivent dans cette voie. L'enfant solitaire, prétendu anormal, a probablement réglé ses comptes et pense maintenant à fonder une famille.
Il retrouve la veine gothique et macabre deSleepy Hollow avecSweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street, sorti en sur les écrans français. Il s'agit d'une adaptation de la comédie musicale deStephen Sondheim, mise en scène en 1979, dans laquelle le barbier est présenté comme une victime de la société. Tim Burton sollicite Johnny Depp pour le rôle du barbier, et son épouse Helena Bonham Carter pour incarner Mrs Lovett, la vendeuse de tourtes à la viande.Alan Rickman, interprète deSeverus Rogue dans les films de la sagaHarry Potter, incarne le corrompu juge Turpin dont Sweeney Todd veut se venger. Tim Burton est épaulé par une équipe de techniciens d'expérience :Dariusz Wolski, directeur de la photographie de la trilogie desPirates des Caraïbes ;Dante Ferretti, chef décorateur de nombreux films deFederico Fellini etMartin Scorsese et lauréat de l'Oscar 2004 desmeilleurs décors pourAviator ;Colleen Atwood, dessinatrice principale des costumes deMémoires d'une geisha etChicago qui lui ont valu tous deux unOscar ; et Peter Owen, responsable du maquillage et de la coiffure sur la trilogieLe Seigneur des anneaux et oscarisé pour le premier volet[103]. Le film obtient le succès auprès de la critique[104] mais reçoit un accueil mitigé de la part du public. Il vaut par ailleurs à Ferretti un deuxième Oscar pour sa direction artistique.
En 2012, l'actualité cinématographique de Burton est chargée puisque deux films qu'il a réalisés sortent dans les salles. Tout d'abord,Dark Shadows, qui sort en mai et qui est une adaptation de lasérie télévisée des années 1960 du même nom. Ce film, qui bénéficie d'un budget important et dans lequel il retrouve une nouvelle fois Johnny Depp, Helena Bonham Carter mais aussiMichelle Pfeiffer, qu'il avait dirigée dansBatman : le Défi, est accueilli de façon mitigée par le public[107] et par la critique[108]. Au mois d'octobre, c'est au tour dufilm d'animationFrankenweenie, remake de son court-métrage de 1984, de sortir au cinéma.Frankenweenie ne connaît pas un grand succès commercial mais reçoit généralement de bonnes critiques[109]. La même année, laCinémathèque française reprend, du au[110], l'exposition que lui avait consacrée leMoMA trois ans plus tôt et bat ses records de fréquentation avec près de 350 000 visiteurs[111].Cette même année 2012, Tim Burton est chargé de réaliser un nouveau clip pour le groupeThe Killers, pour la chansonHere with Me. Il s'inspire du filmLes Mains d'Orlac lors de sa réalisation. Craig Roberts y tient le rôle principal aux côtés deWinona Ryder[112]
Le film suivant de Burton estBig Eyes, qui sort en2014. Il raconte les démêlés entreMargaret etWalter Keane concernant l'attribution des portraits d'enfants aux grands yeux qui les ont rendus célèbres. C'est pour le réalisateur un retour aufilm biographique vingt ans aprèsEd Wood.
À la fin de 2014, Burton se sépare de l'actriceHelena Bonham Carter après treize ans de vie commune, d'après une information communiquée à l'AFP par un porte-parole de l'actrice, le[113].
En 2024, dévoile le filmBeetlejuice Beetlejuice, suite de son précédent métrage. Il retrouve les acteurs originaux du premier volet et collabore pour la première fois avecWillem Dafoe,Justin Theroux, etMonica Belluci. Le film est favorablement accueillie par la critique. Un an plus tard, il dirigeLady Gaga lors de la deuxième saison de la sérieMercredi et annonce avoir travaillé une seconde fois avec l'actrice et chanteuse sur un nouveau projet secret, faisant d'elle sa nouvelle muse[118].
Burton a été marié pendant quatre années jusqu'en 1991 avec l'artiste née Allemande Lena Gieseke[119].
Comme évoqué plus haut, il a vécu ensuite avec la mannequin et actriceLisa Marie, qui a joué dans les films qu'il a réalisés durant leur relation de 1992 à 2001, plus particulièrement dansSleepy Hollow,Ed Wood etMars Attacks!
Burton et Bonham Carter ont deux enfants : un fils, William Raymond, ainsi prénommé en hommage au père de chacun d'eux, né en 2003 ; et une fille née en 2007 : Nell, un diminutif de Helen et "En hommage à toutes les Helen de la famille[121]"[122]. Bonham Carter a fait dire en décembre 2014 que Burton et elle avaient rompu amiablement plus tôt cette année-là[123]. Il n'est pas sûr qu'ils se soient jamais mariés : Bonham Carter a utilisé le mot « divorce », à la fin de leur union[124] mais certaines sources officieuses avancent qu'ils ne se sont pas mariés[123].
Il est l'un des rares réalisateursaméricains à concilier de gros chiffres aubox-office avec un univers et un style très personnels et une ambition artistique certaine, par ses histoires enchantées, dans lesquelles il travaille énormément les couleurs (décors etcostumes). Il est aussi un des derniers grands réalisateurs à utiliser la méthode artisanale de l'animation comme dansL'Étrange Noël de Monsieur Jack - qu'il n'a pas réalisé, contrairement à une croyance commune bien ancrée, mais qu'il a étroitement supervisé - ou dansLes Noces funèbres.
Edgar Allan Poe a fortement influencé Tim Burton. L’attrait que lecinéaste éprouve pour lui provient d’une part de la découverte de l’œuvre du poète maudit lorsque Burton a 10 ans et, d’autre part, des films queRoger Corman a réalisés d’après l’œuvre de Poe[129]. Il convient de préciser queVincent Price, son idole, était la vedette principale de ce cycle.
Lescénario deL'Étrange Noël de monsieur Jack a été rédigé à partir d'un poème qu'il avait lui même écrit, à l'époque où il travaillait chez Disney. Cela renforce un peu plus le parallèle entre Burton et Poe, l'œuvre la plus célèbre de ce dernier étant un poème :Le Corbeau, dont Tim Burton s'inspire pour son court-métrageVincent. De plus, les poèmes de Poe et de Burton servent à chaque fois de base à l’élaboration des scénarios respectifs qui, certes respectent l’esprit des auteurs, mais entraînent l’histoire dans une nouvelle direction. Le poème original de Poe est transformé en un véritable feu d’artifice visuel et burlesque entre Price, Karloff et Lorre dans l'adaptation de Roger Corman, tandis que celui de Burton devient une comédie musicale mélancolique et macabre.
Tim Burton laisse sur chacune de ses œuvres plusieurs empreintes récurrentes, parmi lesquelles :
la présence fréquente de parapluies, d'escaliers aux marches irrégulières, de carrelage noir et blanc, d'arbres tordus, de représentants d'églises peu sympathiques et d'épouvantails ; de plus, présence quasiment perpétuelle demorts[130] ;
les espaces se caractérisent souvent par des perspectives farfelues aux lignes brisées ou déformées à outrance et où dominent angles, cubes et obliques[131]. Ces décors oniriques sont semblables à ceux duCabinet du docteur Caligari deRobert Wiene, manifeste du cinéma expressionniste allemand qui a durablement marqué le cinéaste[132]. Les corps des personnages sont régulièrement étirés, déformés, disproportionnés[131] ;
au début de ses films, les crédits sont souvent présentés entravelling de façon plutôt spectaculaire[133],[134] ;
ses travaux et son style sont influencés par l'artisteEdward Gorey, notamment au niveau de ses peintures à l'encre. On peut également citer l'influence graphique d'Edvard Munch et du tableauLe Cri auxquelsBeetlejuice etL'Étrange Noël de monsieur Jack font explicitement référence[135] ;
il utilise souvent les ombres afin d'obtenir un rendu inquiétant[136] ;
sespersonnages principaux ont tendance à être des individus solitaires, excentriques, timides, en marge de la société[131], souvent pâles et distants avec les yeux cernés de noir ;
ses créations présentent un bon nombre de rayures noires et blanches et de spirales tordues[131] ;
ses films présentent souvent des flocons deneige tombant la nuit ou lorsque la fête commence (in medias res)[137] ;
pour les trames sonores, il travaille essentiellement avecDanny Elfman[131] (sauf pourEd Wood, dont lamusique est signéeHoward Shore[138] etSweeney Todd : Le Diabolique Barbier de Fleet Street dont la musique est cette fois signéeStephen Sondheim[139]) ;
il a une prédilection pour lesmonstres de tous types[131],[140] :loup-garou dansBig Fish, lePingouin etCatwoman dansBatman : Le Défi, des personnages principaux monstrueux (Edward aux mains d'argent, Sweeney Todd) une galerie complète dansL'Étrange Noël de monsieur Jack etLes Noces funèbres, etc. ;
le cirque ou la fête foraine[141], représentant l'amour du cinéaste pour le grotesque et le bizarre. Le cirque est chez lui non seulement l'expression de la différence, mais aussi de la famille car les liens qui unissent ses membres sont généralement très forts. DansEd Wood, le réalisateur Edward Wood se constitue une bande d'amis dignes d'une fête foraine (voyant, catcheur, faux vampires, etc.) ;
la demeure du héros se trouve isolée du reste de la ville. Il s'agit souvent d'un manoir sur une colline (Batman,Beetlejuice), elle se distingue généralement du reste de son environnement[142],[143] : la maison d'Edward aux mains d'argent perchée sur une sinistre montagne détonne au milieu des habitations bariolées de la ville ; à l'inverse, l'intérieur coloré de la chocolaterie de Willy Wonka tranche avec le décor des rues noires et blanches ;
le pont est un symbole de passage, souvent entre le monde des vivants et celui des morts (Beetlejuice,Les Noces funèbres) ; on peut également penser au pont sur lequel Ichabod Crane rencontre pour la première fois le cavalier sans tête dansSleepy Hollow ou celui d'où le Pingouin est jeté à l'eau dansBatman : Le Défi ;
la forêt est le lieu d'une découverte (L'Étrange Noël de monsieur Jack,Big Fish,Sleepy Hollow,Les Noces funèbres,La Planète des singes,Charlie et la Chocolaterie) ;
les fêtes d'Halloween et de Noël sont fréquemment mises en scène[130], notamment par la présence récurrente d'un plan en plongée où l'on voit des enfants déguisés sur le seuil d'une porte lançant le fameux « Trick or treat! » (L'Étrange Noël de monsieur Jack,Ed Wood,Charlie et la Chocolaterie, etc.) ;
on retrouve le concept du « savant fou » dansL'Étrange Noël de monsieur Jack etEdward aux mains d'argent[144],[145] ;
les souterrains permettant d'accéder à un autre monde sont présents dansL'Étrange Noël de monsieur Jack,Sleepy Hollow etAlice au pays des merveilles ;
présence récurrente de dandys dansCharlie et la chocolaterie (Willy Wonka),Alice au pays des merveilles (le chapelier),Dark Shadows (Barnabas Collins).
Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données cinématographiquesIMDb, présente dans la section« Liens externes ».
Les courts métrages que Tim Burton a réalisés dans les années 1970 sont présentés avec leur année de réalisation ; la date de leur première diffusion publique est parfois ultérieure.
Avec la participation de Leah Gallo (texte), Holly Kempf (design) ; livre contenant des reproductions de ses tableaux et œuvres artistiques avec des commentaires d'acteurs et producteurs.
Légendes : Budget (entre 1 et 10 millions de dollars,entre 10 et 100 millions de dollars etplus de 100 millions de dollars),États-Unis (entre 1 et 50 millions de dollars,entre 50 et 100 millions de dollars etplus de 100 millions de dollars),France (entre 100 000 et 1 million d'entrées,entre 1 et 2 millions d'entrées etplus de 2 millions d'entrées) et monde (entre 1 et 100 millions de dollars,entre 100 et 200 millions de dollars etplus de 200 millions de dollars).
↑Tim Burton: «je voyais très bien dans quelle case Hollywood avait envie de me ranger. Tu fais deuxPee-Wee, et te voilà étiqueté à jamais».Mark Salisbury 2009,p. 78.
↑Tim Burton: « J'ai voulu tourner en Floride d'une part pour échapper à Hollywood. Et d'autre part, parce que les banlieues en Floride ont encore un parfum années 1950».Mark Salisbury 2009,p. 113.
↑a etbMark Salisbury 2009Tim Burton: «Tout le monde a trouvé que le deuxième épisode était plus noir que le premier et, même si tu ne partages pas ce point de vue, tu ne peux rien changer à ce qui devient l'opinion générale. C'est une question de tendance culturelle».Mark Salisbury 2009,p. 130.
↑Tim Burton: «l'amitié entre Bela Lugosi et Ed Wood fut probablement à l'origine de mon attirance pour cette histoire, même si je pense que mes liens avec Vincent Price avaient un aspect plus positif».Pierre Eisenreich 2008,p. 49.
↑« Tim Burton: l'histoire m'a passionné car il s'agit d'une légende folklorique typiquement américaine, ce qui est rarissime aux États-Unis»Pierre Eisenreich 2008,p. 102
↑Tom Rothman: « Il fallait un cinéaste unique, indépendant, et iconoclaste. Tim possédait cette capacité presque surnaturelle de concevoir des films aussi commerciaux que profondément personnels et identifiables».Mark Salisbury 2009,p. 204.
↑Fait évoqué dans la note critique duCabinet du docteur Caligari,in Le Dictionnaire des films, sous la direction de Bernard Rapp et Jean-Claude Lamy, éditions Larousse, 1996, Paris, page 186.
↑Denis Ounissi, « Tim Burton », surLe quotidien du cinéma(consulté le).