LeTigre (Panthera tigris) est uneespèce demammifèrecarnivore de lafamille desfélidés (Felidae) dugenrePanthera. Aisément reconnaissable à sa fourrure rousse rayée de noir, c'est le plus grand félin sauvage et l'un des plus grands carnivores terrestres, dépassé seulement par les plus grandes espèces d'ours. L'espèce est divisée en neufsous-espèces présentant des différences mineures de taille ou de comportement.Superprédateur, il chasse principalement descerfs et dessangliers, bien qu'il puisse s'attaquer à des proies de taille plus importante comme lesbuffles jusqu'à l'énormegayal (rarement attaqué en raison de sa taille imposante et de ses cornes qui peuvent tuer un tigre adulte). Jusqu'auXIXe siècle, le tigre était réputémangeurs d'hommes, ce qu'il peut être occasionnellement bien que ce soit rare. Comme la plupart des félins, c'est un animal généralement solitaire ; le mâle possède un territoire qui englobe les domaines de plusieursfemelles et ne participe pas à l'éducation des petits.
On distingue lesquelette du tigre de celui dulion par ses membres plus courts, et de celui duléopard par sa taille plus importante.La tigresse (devant) est plus petite que le mâle (en arrière).Tigres de Sibérie auzoo de la Bourbansais.
Sesoreilles sont arrondies ; leur face externe est noire avec une large tache blanche au milieu[4] (cela permet aux petits de repérer et donc de suivre leur mère dans la jungle). Lespupilles sont rondes, l'iris est de couleur dorée à verte, bleue pour letigre blanc (formeleucique). Le nez est rose, avec quelquefois des taches noires ; lesvibrisses sont abondantes sur un museau court. Le front est bombé. Le cou est recouvert d'une fourrure beaucoup plus dense et épaisse formant une collerette, surtout chez le mâle. Lescanines du tigre sont les plus longues de tous les félins actuels : elles peuvent atteindre jusqu’à neuf centimètres. Comme chez tous les membres du genrePanthera, l’os hyoïde est partiellement ossifié, ce qui lui permet derugir, un rugissement qui porte jusqu'à 1 km[5]. Sesgriffes peuvent mesurer jusqu'à dix cm de long[6] et sont rétractiles.
Le tigre possède une fourrure de couleur jaune clair à orange foncé rayée de noir. Le pelage est blanc crème sur la face interne des membres, lapoitrine, lagorge ainsi que sur lesjoues, lamâchoire inférieure et le dessus des yeux. Les rayures de couleur noire sont plus ou moins abondantes selon lessous-espèces, parfois doubles sur les flancs. Elles sont différentes d'un individu à l'autre et même d'un flanc à l'autre et forment une véritable « carte d'identité » ou « code-barres » pour le tigre[7]. Les tigres vivant dans les forêts sont en général plus sombres et ont un nombre de rayures plus important. Enhiver, le poil s'éclaircit et devient plus dense pour leTigre de Sibérie et leTigre de la Caspienne[8],[2]. Laqueue est d'abord rayée puis devient annelée à son extrémité.
Letigre blanc, parfois présenté dans les zoos voire les cirques, n'est pas une sous-espèce ni une race géographique du tigre. Quelques spécimens sauvages furent observés enInde, mais c'est un individu capturé en 1951, Mohan, qui est devenu l'ancêtre de la plupart des tigres blancs captifs[1]. La plupart des tigres blancs ont des rayures noires à brun clair sur un pelage blanc cassé ; les yeux sont bleus. On considère qu'il s'agit d'une mutationautosomalerécessive nommée chinchilla, rencontrée chez d'autres mammifères, notamment lechat domestique et lelapin[9]. Il n'existe pas de cas d'albinisme reconnus. De nombreux cas de tigres entièrement blancs, sans aucune rayure, ont été rapportés, mais il s'agissait de tigres dont la coloration était très pâle, et non pas inexistante[10].
L'effet de camouflage de la robe du tigre est dû à ce que la plupart des mammifères ont unevision des couleursdichromatique, avec deux types decônesrétiniens : ils voient les verts et bleus mais pas les rouges. Le tigre apparait donc vert aux yeux de ses proies principales (gazelles, zèbres, etc)[11],[12],[13].
Letigre doré, ougolden tiger, a un pelage blanc avec des traces rousses formant des sortes de rayures[14].
Destigres noirs ont été signalés de temps en temps, mais la seule preuve de leur existence est une peau confisquée par la police en. La robe présente un élargissement anormal des rayures qui se rejoignent totalement sur le dos et la tête, provoquant l'illusion d'un tigre noir. Cette robe particulière pourrait être due à l'expression d'ungène Agouti et ne constitue pas un cas demélanisme[8].
La lignée des panthères, lesPantherinae, a divergé il y a 10,8 millions d'années de l'ancêtre commun desFelidae, puis il y a 6,4 millions d'années, la lignée des panthères nébuleusesNeofelis et celle desPanthera[17]. Le plus vieil ancêtre commun auxPanthera dont on possède desfossiles estPanthera palaeosinensis, qui vivait au début duPliocène et qui forme labase duclade desPanthera[18].
Le tigre est apparu bien avant le jaguar et le léopard, et est étroitement apparenté à lapanthère des neiges : tigre et panthère des neiges auraient divergé il y a deux millions d'années[19],[Note 1].Panthera zdanskyi est découvert en 2004 dans le gisement fossile de Longdan dans laprovince de Gansu en Chine. Ce fossile est daté d'il y a 2,55 à 2,16 millions d'années (début du Pléistocène). L'analyse cladistique montre queP. zdanskyi est letaxon frère du tigre et conduit à penser que le berceau du tigre moderne se situe au début du Pléistocène dans le nord-ouest de la Chine[18]. Les plus vieux fossiles de tigre sont des fragments demaxillaires et demandibules datés duCalabrien (milieu du Pléistocène) et découverts en Chine[18].
Depuis la Chine, le territoire du tigre se serait ensuite étendu sur lesîles de la Sonde puis vers l'Inde. Des preuves fossiles de sa présence auJapon et surBornéo ont également été retrouvées[20]. Il y a 73 000 ans, le tigre frôla l'extinction en raison des éruptions du volcanToba àSumatra, ce qui peut expliquer la faible diversité génétique de l’espèce actuelle[17].
La première description du tigre a été effectuée par Linné en 1758 dans son livreSystema Naturae. L'espècePanthera tigris comprenait traditionnellement huit sous-espèces différentes ; toutefois, en 2004, une étude menée sur trois marqueurs génétiques différents de 130 tigres a révélé une nouvelle sous-espèce, letigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni)[21]. La classification à neuf sous-espèces a été adoptée par l'UICN en 2008[22] puis par des fondations de protection du tigre commeSave the tiger fund ou21st Century Tiger[23]. La base de donnéesNational Center for Biotechnology Information ne reconnaît quant à elle que les six sous-espèces encore vivantes[24] et celle duSITI est restée au modèle à huit sous-espèces[25]. Lesrecherches sur les sous-espèces de tigres se poursuivent afin d'établir des plans de sauvegarde les plus adaptés possible[26],[Note 2].
leTigre de Sibérie (Panthera tigris altaica) est le plus grand des tigres. Sa robe est pâle avec des rayures plus brunes que noires. Les mâles ont souvent un épais collier de poils blancs autour du cou. Ses populations s'étendent sur laMandchourie, le Nord-Est de laChine, laRussie et peut-être laCorée du Nord ;
leTigre de Chine méridionale (Panthera tigris amoyensis) est de taille assez compacte, ses rayures sont très espacées, courtes et larges. Sous-espèce en danger critique d'extinction, on trouve les derniers tigres chinois dans une réserve du sud de la Chine. Il fut déclaré « nuisible » parMao Zedong ce qui précipita son déclin. Le gouvernement chinois tente maintenant de sauver les derniers spécimens ;
leTigre de Bali (Panthera tigris balica), ressemblant au tigre de Sumatra, était très méconnu au moment de sa disparition, au début desannées 1930. On ne le trouvait que sur l'île deBali ;
leTigre d'Indochine (Panthera tigris corbetti) est assez petit, sa robe est de couleur foncée, avec des rayures plus fines et plus nombreuses que le tigre du Bengale. Les marques blanches sont plus prononcées. Son aire de répartition couvre laThaïlande[27] mais aussi le sud de la Chine, leCambodge, laBirmanie, leLaos, leViêt Nam ;
leTigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni) est une sous-espèce décrite en 2004, elle ressemble au tigre d'Indochine et vit enMalaisie ;
leTigre de Java (Panthera tigris sondaica) est une sous-espèce éteinte ; le dernier tigre de Java a été aperçu en 1972 et il a probablement disparu dans les années 1980, à la suite de la destruction de son habitat liée à l'exploitation intensive du bois deteck[28]. Il ressemblait au tigre de Sumatra et ne se rencontrait que sur l'île de Java ;
leTigre de Sumatra (Panthera tigris sumatrae) est la plus petite sous-espèce de tigres encore vivante[1]. La robe est très foncée, le blanc de l'abdomen est moins étendu, et les rayures sont doubles, fines et très serrées. Les mâles ont la particularité de posséder un col de fourrure épaisse autour du cou. Il n'est présent que sur l'île deSumatra ;
leTigre du Bengale (Panthera tigris tigris) a des rayures assez espacées sur fond brun orangé. On le trouve principalement enInde, mais aussi auBangladesh, auBhoutan, auNépal, à l'Ouest de la Birmanie et dans le Sud de la Chine. C'est la sous-espèce la plus répandue ;
leTigre de la Caspienne (Panthera tigris virgata) est une sous-espèce éteinte dans lesannées 1970. Ce tigre était d'assez grande taille, avec un ventre blanc et sa tête possédait une longue collerette. Les territoires des tigres de la Caspienne s'étendaient sur l'Afghanistan, l'Iran, laTurquie, laMongolie, et le centre de la Russie.
Des croisements en captivité ont eu lieu entre tigre etlion. Leligre est le fruit du croisement entre un lion et une tigresse, letigron celui d'un tigre et d'une lionne.
Le ligre est en général plus grand que ses deux parents tandis que le tigron est plus petit. Ils possèdent des caractères physiques à mi-chemin entre ceux de leur père et ceux de leur mère. Selon le siteMessybeast, la différence de taille entre le ligre et le tigron est due à ungène soumis à empreinte, c'est-à-dire ungène qui s'exprime différemment selon lesexe[29],[Note 3]. Les ligres et tigrons femelles sont parfoisfertiles avec l’une des espèces dont ils sont issus. Ces croisements ne peuvent se produire qu’encaptivité car tigres et lions ne se rencontrent que très peu dans la nature[30]. Souvent issus de croisements forcés pour obtenir un félin « hors norme », ces hybrides, sans utilité pour la conservation des espèces, souffrent souvent de problèmes de santé physique et mentale[31].
Le dogla serait le croisement entre unléopard mâle et une tigresse et le tigard le croisement entre un tigre et un léopard femelle[32].
Les tigres aiment l'eau et se reposent souvent dans une mare ou un étang aux périodes chaudes de la journée[33].
Solitaire, le tigre n'aime pas partager sonterritoire, surtout entre mâles. Le tigre mâle possède un territoire qui englobe deux à trois domaines réservés aux femelles, le record étant de sept femelles sur le territoire d'un mâle[34]. Les mâles parcourent leur territoire régulièrement et le parcours complet peut prendre plusieurs semaines[35].
Tous les tigres, mâles ou femelles, marquent leur territoire avec leururine ou leursexcréments. Afin d'éviter les intrus, ils peuvent également signaler leur présence en griffant l'écorce des arbres. En dehors des périodes de reproduction, ou lorsque la femelle élève sa progéniture, les rencontres sont évitées :Kailash Sankhala a observé qu'un couple de tigres dans un même enclos duzoo de Delhi n'empruntaient jamais les mêmes chemins et avaient des zones séparées dans leur espace pourtant réduit en dehors du cycle œstral de la femelle[36].
On rapporte quelques exceptions à la solitude des tigres : ce sont souvent des mâles qui restent près des femelles, et qui parfois acceptent de partager une proie. De jeunes tigres issus d'une mêmefratrie s'allient parfois pour capturer de plus grosses proies. Toutefois, ces comportements ne sont pas fréquents, et les rencontres entre tigres se réduisent souvent à la période de reproduction[37].
Le tigre a un grand répertoire devocalisations, différentes selon leur utilisation : indication de présence, appel d'une femelle, cri d'attaque… Lesfeulements peuvent s'entendre à trois kilomètres de distance[38], ils sont généralement utilisés pour signaler leur présence aux femelles et aux tigres de passage, mais peuvent parfois indiquer que la chasse a été couronnée de succès[38].
Une des vocalisations du tigre reste encore « inexplicable » : il s'agit d'une sorte de « pook », qui ressemble au cri dusambar. Sa fonction est encore inconnue[38].
Le tigre est unprédateur crépusculaire : il chasse de préférence au lever et au tomber du jour, mais peut aussi chasser durant la journée[34]. Il repère ses proies à vue et à l'oreille, et n'utilise qu'assez rarement son odorat pour cette activité[39]. Le tigre préfère attaquer des individus jeunes ou âgés, moins résistants que ceux en pleine force de l'âge.
Le tigre approche de sa proie à l'affût et l'attaque par le côté ou par l'arrière. Si sa proie est petite, le tigre la tue en lui brisant lesvertèbres cervicales, si elle est grosse, il préfère la mordre à la gorge et ainsi l'étouffer[34]. La morsure à la gorge permet d'éviter les cornes et les sabots de ses proies et les empêche de se relever[40]. Le tigre est habitué à tirer la carcasse dans les fourrés pour la dévorer au calme ; il peut aussi la recouvrir de feuilles mortes ou de terre pour la cacher[33]. Il arrive que plusieurs tigres chassent ensemble[34] : dans leparc national de Ranthambore enInde, on a observé deux mâles et trois femelles rabattre la proie vers un des membres du groupe. Ce genre de comportement est cependant assez rare[33].
Le pourcentage de réussite d'une chasse varie selon les individus et l'habitat : par exemple, dans leparc national de Ranthambore, seules 10 % des chasses sont couronnées de succès, tandis que dans lesforêts denses duparc national de Kanha, la moyenne est à 5 % de réussite[41].
Une tigresse du Bengale seule consomme six kilogrammes de viande par jour, ce qui, selon la taille des proies, représente 40 à 70 prises par an[41]. Un tigre a en moyenne besoin de chasser une grosse proie tous les sept à dix jours[33]. Un tigre peut ingurgiter de 14 à 40 kg de viande en une seule fois. Il commence en général par dévorer l'arrière-train de sa victime[40]. Il est assez fort pour traîner des proies qui pèsent cinq fois son poids.
Animalcarnivore, le tigre se nourrit uniquement de viande. Les principales proies du tigre sont de poids moyen (de cinquante à deux cents kilogrammes), il s'attaque principalement auxsangliers et auxcerfs[34]. Le régime alimentaire du tigre varie selon les sous-espèces et selon son habitat ; il inclut legaur, lesambar, lebuffle,cerf axis, lesinge, etc. Il s'attaque parfois aux animaux épineux (porcs-épics), mais aussi à des proies plus grosses comme desours, desléopards, de petitsrhinocéros et deséléphants[34] ou descrocodiles[35].
Le tigre s'en prend parfois auxours, surtout lesours bruns d'Oussouri et lesours lippu, plus rarement auxours noirs. Les deux forces de la nature sont très similaires au niveau de la taille et du poids, ce qui rend la tâche difficile pour tuer l'autre.
Les seuls animaux capables de tuer un tigre mâle adulte sont le crocodile de mer, le python réticulé, l'ours et une meute deloups ou dedholes. Mais généralement, le tigre n'a pas de prédateurs à l'âge adulte.
Grâce à ses pattes postérieures plus longues que les antérieures, le tigre possède un don pour le saut. De plus, il dispose de puissantes épaules musclées. Ce prédateur possède un physique adapté pour de grosses proies, tout comme d’autres félins de grande taille.
Prédateuropportuniste, le tigre ne refusera pas de s'attaquer aubétail, ni à une charogne[37]. Si nécessaire, il peut aussi se montrercannibale[37].
Le tigre est le félin ayant la plus forte réputation demangeur d'hommes, notamment enInde. Cela ne signifie pas que l'être humain fait partie intégrante de son régime alimentaire, mais il arrive que certains individus s'attaquent à l'homme, surtout en Inde.
Les principaux accidents mortels se produisent lors d'une mise en contact fortuite entre l'homme et l'animal, ce qui a poussé le tigre surpris à attaquer. Néanmoins, la perte descanines, essentielles lors de lamise à mort, est un facteur déterminant : le tigre, incapable de se nourrir de grosses proies, se rabat sur des proies plus faibles, et notamment l'homme. Ce fait, noté parJim Corbett, est corroboré par un témoignage dePierre Pfeffer : un tigre blessé à la mâchoire par un coup de crosse revint par la suite se nourrir de chair humaine[16]. Les tigresses peuvent transmettre le goût de la chair humaine à leurs petits et perpétuer ainsi une lignée de mangeurs d'homme[16].
LesSundarbans, essentiellement composées deforêts demangroves situées à l'embouchure duBrahmapoutre, abritent les derniers tigres mangeurs d'homme : de 1948 à 1986, plus de 800 personnes ont été tuées[34], et on compte chaque année une cinquantaine de victimes[33]. Entre 2014 et 2019, le gouvernement indien estime que quelque 225 personnes ont été tuées dans des attaques de tigres. Le comportement de ces tigres reste inexpliqué. Plusieurs méthodes dissuasives ont été testées afin de préserver les habitants de la région. Le port d'unmasque à l'arrière du crâne semble être efficace car les tigres ont l'habitude d'attaquer dans le dos[33].
La période de reproduction peut avoir lieu à n'importe quel moment de l'année, mais il y a un pic d'occurrence qui varie selon la zone géographique[Note 4]. Durant l'œstrus qui dure plus de neuf jours[1], la femelle signale sa présence par des gémissements et des rugissements répétés accompagnés d'un marquage olfactif plus fréquent. Lors de la cour, les contacts sont fréquents : les tigres se mordillent la gueule, se frottent l'un contre l'autre. Lorsque la femelle est prête, elle adopte la position typique des félins : elle s'assied, les pattes avant allongées devant elle et les pattes arrière à demi-pliées, le mâle la pénètre et la saisit par la peau du cou lors de l'éjaculation. Enfin, la tigresse se dégage violemment et se retourne fréquemment contre le mâle, avant d'entamer une période de repos[42]. L'accouplement est bref mais peut se répéter plusieurs fois par jour[43].
La femelle met au monde dans un endroit isolé[Note 5] deux ou trois petits en moyenne (sept au maximum) après 93 à 114 jours (soit entre 3 et 4 mois environ) degestation[1]. L'intervalle entre deux naissances est en général de 10 à 20 minutes. Entre chaque mise bas, la tigresse mange lecordon ombilical, l'amnios et leplacenta[42]. Les jeunes tigres restentaveugles jusqu'à six à quatorze jours ; ils pèsent à la naissance de 750 à 1 600 g. C'est la femelle qui s'occupe de l'éducation des petits ; le tigre ne participe pas à leur éducation. La tigresse n'hésite pas à les déplacer fréquemment d'une tanière à l'autre pour les protéger d'éventuels prédateurs. Ils commencent à jouer dès un mois[44] ; la tigresse ne laisse pas sa portée toucher à de la viande avant quarante jours et lesevrage a lieu à deux mois[42].
Les jeunes restent avec leur mère pour apprendre à chasser. Contrairement auxlions, les jeunes tigres mangent en premier et ce n'est que lorsqu'ils sont rassasiés que la tigresse entame son repas. La tigresse se montre également très protectrice et éliminera ou évitera tout danger (tigres mâles, y compris le père, hommes, etc.) Vers un an, les jeunes sont capables de chasser seuls[44]. Les conflits autour des proies se multiplient vers dix-huit à vingt-et-un mois et les mâles sont les premiers à quitter lecercle familial, suivis par les femelles[42].
Dans la nature, les tigres atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de trois ou six ans pour les mâles et aux alentours de trois ans pour la femelle[1]. Le tigre ne peut plus se reproduire à partir de quatorze ans[45]. La mère retourne en cycle œstral dix-huit à vingt mois après la naissance des jeunes tigres[42]. Une étude faite auparc national du Chitwan, auNépal, a révélé unemortalité infantile de 34 % pour les jeunes de moins d'un an et de 29 % pour la deuxième année. Pour la première année, 73 % desdécès étaient dus à la perte de la portée entière pour cause d'inondation, d'incendie ou d'infanticide. Cette dernière raison est d'ailleurs la cause principale de mortalité des tigres de moins d'un an ; les jeunes tigres sont parfois tués par les autres mâles qui viennent s'emparer du territoire de leur père[8]. Pour la deuxième année, la perte d'une portée entière est beaucoup plus rare : elle atteint 29 % des décès[46],[45]. La durée de vie d'un tigre est estimée à 26 ans encaptivité et à 15 ans en liberté[1].
Le tigre s'accommode de plus de deux cents habitats différents[34]. Desforêts humides tropicales auxbois de conifères et de bouleaux deRussie d'Extrême-Orient en passant par lesmangroves, desSundarbans, le tigre fait preuve d'une grande adaptabilité, même s'il marque une préférence pour les terrains avec une grande végétation qui lui confèrent un bon terrain de chasse et un bon abri[34]. En 2008, auBhoutan, alors qu'on pensait que le tigre ne se rencontrait que jusqu'à 3 000 mètres[34], desempreintes et desphotographies de tigre ont montré qu'on pouvait trouver ce prédateur entre 3 700 et 4 300 mètres : il se pourrait que le tigre soit repoussé sur desaltitudes plus élevées soit en raison duréchauffement climatique, soit à cause de la pression exercée par l'homme ; une autre hypothèse serait que le tigre ait toujours vécu à de telles hauteurs mais n'aurait jamais été observé jusqu'à présent[47].
L'espèce a perdu 93 % de son aire de répartition originelle[49].
C'est enInde que les tigres sont les plus nombreux[34] bien que la plupart y aient disparu lors des vingt-cinq dernières années. L'Inde abrite environ la moitié de la population mondiale de tigres sauvages. Le recensement national de 2010 fait état d'un maximum de 1 909 bêtes, soit 20 % de plus par rapport à 2006. Selon la majorité des spécialistes, cette information, aussi positive soit-elle, reflète davantage l'amélioration des méthodes de recensement, souvent approximatives, que l'augmentation réelle du nombre de tigres. Ensuite, en 2016, le gouvernement indien annonce la présence de 2 226 spécimens[50], et, en 2018, 2 967 tigres sont recensés en Inde[51]. En 2022, l'Inde estime sa population de tigres à environ 3600[52].
Le tigre a peu d'ennemis naturels. Toutefois, les meutes dedholes peuvent attaquer et tuer un tigre. Il arrive aussi que des ours ou des tigres mâles tuent les jeunes tigres[53].
Le commerce despeaux a également accéléré cette chasse. Au début duXXe siècle, une peau valait 200roupies, et untapis avec tête montée 300. Les fourrures étaient négociées par les marchands locaux puis vendues commesouvenirs dans les grandes villes indiennes auxtouristes européens[55]. Durant les années 1950 à 1960, on estime que plus de trois mille tigres ont été tués comme trophées[56].
La chasse au tigre est à présent interdite dans tous les pays où vit ce félin.
Lebraconnage et la perte de son habitat et de ses proies sont à présent les principales causes du déclin des populations.
Le tigre souffre de la destruction de son habitat. Aujourd'hui, le recul des forêts et des habitats naturels, la croissance démographique, la disparition des proies, l'extension des zones cultivées ainsi que l'augmentation de lapollution aggravent sa situation. Les individus de moins en moins nombreux, et parfois de plus en plus éloignés les uns des autres sur des espacesfragmentés, ont du mal à se rencontrer et se reproduire.
Lesincendies de forêts, l'utilisation depoison et la perpétuation d'un trafic ou commerce de peau et sous-produits pour certaines médecines traditionnelles continuent à peser sur la survie de l'espèce.
EnAsie, on utilise certaines parties du corps du tigre, comme ses os, ses yeux, son pénis et ses dents[57] pour fabriquer des remèdes traditionnels, conformes aux mythes et croyances des populations, générant jusqu'à 3,5 millions d'euros par an[57]. Leur efficacité n'est pas établie, et ces pratiques contribuent à accélérer la disparition de l’espèce[58],[59]. Le trafic d'os a diminué en Inde et en Russie[60]. EnChine, il est interdit depuis 1993 d'utiliser des extraits de tigre dans la pharmacopée et l'os desailong a remplacé l'os de tigre. À Taïwan, 59 % des pharmacies fournissaient des préparations à base d'os de tigre au début des années 1990 et ne sont plus que moins de 1 % à le faire fin 2009. Mais au Cambodge, en Indonésie, au Laos, en Birmanie et au Viêt Nam, la lutte contre le braconnage est très faible et les marchés persistent[60].
Des propriétaires de fermes en Chine souhaiteraient pouvoir commercialiser les os et les peaux des tigres d'élevage morts[60]. LeWWF estime que de braconner des animaux sauvages reviendrait moins cher que d'exploiter les animaux d'élevage et qu'au contraire il faut« empêcher, par tous les moyens, l'élevage en captivité des tigres à visée mercantile »[61].
En 1969, le directeur du zoo de Delhi déclare que« Le tigre est sur le point de disparaître ! »[62]. La chasse au tigre devient interdite en 1970, mais c'est en 1973 que leProjet Tigre est lancé parIndira Gandhi en Inde[63] : lesparcs nationaux sont transformés enréserves, dont il est interdit d'accéder au cœur, afin de réserver un centre de reproduction au tigre. Des zones tampons, où les autorités réglementent le passage, sont aménagées. Le programme fonctionne : dans les années 1980, les autorités indiennes annoncent que les populations de tigre ont plus que doublé[63]. Toutefois, le projet s'essouffle après la mort deGandhi en 1984 : les pressions populaires pour exploiter les forêts sur les politiciens locaux réduisent les zones tampons, pressions d'autant plus écoutées que le pouvoir se décentralise deNew Delhi et que les populations s'accroissent, réclamant toujours plus d'espace. Les résultats du Projet Tigre sont aussi critiqués : le comptage des tigres se faisait par l'identification des empreintes des pattes, méthode peu précise, et les administrateurs avaient tendance à gonfler leurs résultats pour justifier l'argent versé par l'État[63].
À partir de 1986, on découvre avec surprise que les tigres « disparaissent » : on prend alors conscience dubraconnage à des fins de pharmacopée traditionnelle chinoise. Ce n'est en effet qu'à partir de la fin des années 1980 que le braconnage refait surface : jusqu'à présent, les tigres de Chine « suffisaient » à répondre à la demande. Il est difficile de chiffrer l'impact du braconnage sur les populations de tigre indien, laWildlife Protection Society estime que 94 tigres sont tués en 1994 et 116 en 1995[63]. De plus, le braconnage des tigres est lié à celui duchiru, une antilope tibétaine dont la laine est très prisée : les os de tigre sont échangés contre la laine de chiru récupérée sur la carcasse[63]. La révélation du braconnage provoqua une crise au sein de la communauté des conservateurs : tous les efforts menés semblaient vains, le trafic d'os de tigre se perpétuant aussi enIndochine et enSibérie. Après de nombreuses querelles entre partisans de la conservation in situ et ex situ, après diverses propositions peu réalistes[Note 6], des actions internationales furent menées[64] :
En 1994, les représentants de nombreux pays où vivent les tigres se réunissent pour lutter ensemble contre le commerce illégal du tigre ;
En 1995, la campagneSave the tiger fund, financée par la sociétéExxon et leNational Fish and Wildlife Foundation, a pour objectif de renforcer l'action des réserves[65], par exemple en instaurant des couloirs forestiers pour éviter l'isolement des populations de tigres, et de stopper le commerce illégal[66].
L'interdiction du commerce d'os de tigre en Chine fut le résultat de nombreuses pressions exercées par la communauté internationale.
L'espèce est également considérée commeEn danger (EN) par l'UICN depuis 1986[22]. Les sous-espèces peuvent avoir un statut différent : letigre de Sibérie fut considéré commeEn danger critique d'extinction (CE) de 1996 à 2008 avant de retrouver son statut d'En danger[71], le tigre de Chine et letigre de Sumatra sont considérés commeEn danger critique d'extinction depuis 1996[72],[73], et les tigres de laCaspienne, deBali et deJava sont considérés commeÉteints (EX).
Le tigre est protégé par la législation nationale de l'ensemble des pays où il est présent à l'état sauvage[44].
En 1900, on estime que la population de tigre atteignait 100 000 individus dont 40 000 enInde[44]. Pour que le bassin génétique d'une espèce soit viable, il ne faut pas que sa population diminue en dessous de 5 000[74]. En 2008, leur population est estimée par l'Union internationale pour la conservation de la nature entre 1 361 et 2 056 spécimens aptes à la reproduction[22] dont 1 411 individus en Inde[75].
En 2010, la population était estimée à 3 200 individus, sans véritable recensement, selon le WWF.
En 2011, on compte 3 500 tigres à travers le monde. EnInde, il y en aurait 1 706 selon le dernier recensement contre 1 411 en 2007[76].
En 2014, des recensements réguliers étaient déjà faits en Inde, au Népal et en Russie. Des chiffres étaient annoncés pour leBhoutan, leBangladesh et laChine, mais laMalaisie, l’Indonésie, laThaïlande, leMyanmar, leLaos, leCambodge et leVietnam n’avaient pas encore entrepris de comptage. Trois opérations de comptages étaient prévues en 2016, 2020 et 2022. Elles sont indispensables au suivi des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif « TX2 » qui vise à doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022[77].
En 2015, pour la première fois, l'estimation de la population mondiale de tigre est en hausse (annonce réalisée en 2016), avec 3 890 tigres - ce chiffre restant à manier avec prudence. L'Inde en abrite plus de la moitié, avec 2 226 tigres[78].
Estimation des populations de tigres sauvages par pays selon l'UICN en 2009-2014[79]
Parmi les mesures prises pour protéger les tigres, on peut citer la création d'une plantation de bois de chauffage et de bois d'œuvre par le WWF, l'Association des usagers de la zone tampon et leparc national du Chitwan, afin de limiter l'utilisation des ressources forestière du parc par les villages environnant. Ainsi, la pression sur l'environnement du tigre est allégée et les rencontres homme/tigre plus rares[62]. Mais la cohabitation n'est pas aussi harmonieuse partout. En 2002, ce n'est que grâce à l'intervention du WWF que leKelantan ne s'est pas lancé dans une campagne d'éradication du félin[82]. En Inde, lorsque des tigres s'attaquent à du bétail, les éleveurs touchent une compensation. Mais celle-ci, de faible valeur et versée tardivement, est peu efficace[83]. Enfin, des déplacements d'animaux peuvent être envisagés, comme à Sumatra après la mort de six personnes à la suite d'attaques de tigres, mais la méthode n'a pas encore prouvé son efficacité[83].
L'élevage conservatoire permet de maintenir une population de tigres vivante quoi qu'il arrive à la population sauvage, mais également, grâce à l'affection du public pour cette espèce de soutenir les programmes de protectionin situ : par exemple, lacampagne Tigre, troisième campagne de protection de la vie sauvage menée par l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), a permis de récolter plus de 700 000 € pour l'association21st Century Tigers[84]. Une autre action des zoos est de permettre des actions derecherche sur le tigre afin de mieux connaître sabiologie. Toutefois, les tentatives deréintroduction de tigres nés en captivité n'ont pas été couronnées de succès[74].
Afin de garder l'espèce en vie de façon pérenne, les zoos s'organisent pour maintenir la variabilité génétique des spécimens captifs. Le tigre de Sibérie et celui de Sumatra font l'objet d'unprogramme européen d'élevage (EEP)[85]. Ces deux sous-espèces ainsi que la sous-espèce indochinoise font également partie d'unprogramme américain pour les espèces menacées (SSP)[86].
Le tigre se reproduit très bien en captivité, ce qui conduit certains zoos à utiliser des moyens decontraception pour réguler les populations, et parfois l'euthanasie[87]. Il est probable que les tigres en captivité soient plus nombreux que les tigres sauvages, si on prend en compte les individus issus d'hybridation entre sous-espèces. En 2004, lestudbook international compte 660 tigres[84]. Le, un peu plus de 1 400 tigres sont inscrits sur la baseISIS : parmi ceux-ci, plus de 400 tigres de Sibérie, presque 300 tigres du Bengale, plus de 200 tigres de Sumatra et une cinquantaine de tigres de Malaisie et de tigres d'Indochine et pour finir, 390 tigres à l'origine non spécifiée ou issus d'hybridation[88].
Les tigres sont également des animaux très prisés dans les zoos privés, où les conditions de détention sont parfois contraires aux droits des animaux : ces tigres souffrent souvent de problèmes nutritionnels ou font l'objet d'un élevage intensif[84]. Enfin, il existe des centres d'élevage en captivité dont la seule préoccupation est d'accroître le nombre de ces félins à des fins commerciales : par exemple, un tigre blanc peut se vendre à 60 000 $[89]. EnChine, ces centres d'élevage, couramment appelés « fermes d'élevage », sont apparus lors de l'interdiction du commerce de parties de tigre en 1993. Il s'agissait alors d'uninvestissement spéculatif dans l'espoir que cette interdiction soit levée ; ils pratiqueraient le trafic d'os et d'organes de tigres[90].
En 2016, il est estimé qu'il y a plus de 5000 tigres domestiques rien qu'aux États-Unis, soit plus que les 3890 tigres sauvages estimés dans le monde[91].
Le mot « tigre » dérive dugrec ancienτίγρις /tígris via lelatintigris. Le mot grec lui-même dériverait dupersan ancientigrâ signifiant « flèche » (du radicaltij qui signifie « aiguiser»)[93]. Deuxadjectifs dérivent du mot tigre : « tigré », rayé comme un tigre et « tigresque », qui désigne tout ce qui a un rapport avec le tigre[94].
Enzoologie, le terme tigre a aussi désigné, par extension, nombre defélins à la robe tachetée ou rayée : par exemple, les expressions « tigre d'Amérique », « tigre du Brésil », « tigre de Guyane » et « tigre noir » ont anciennement désigné lejaguar (Panthera onca)[93]. En Guyane française aujourd'hui "tigre rouge" ou "tig' ouj" désigne le Puma. Par ailleurs, on appelle encore « chat-tigre » l'oncille (Leopardus tigrinus). Lejaguar est dénomméEl tigre dans de nombreux pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale[95] et auMexique. Plusieurs autres animaux ont un nom composé du terme tigre, soit parce qu'ils sont rayés comme lerequin tigre ou letigre de Tasmanie, soit parce qu'ils font des ravages (tigre du poirier,serpent-tigre).
En minéralogie, l'œil de Tigre est une pierre semi-précieuse de la famille duquartz.
Le sens du mot tigre reste empreint d'agressivité, ainsi on dit d'un homme ou d'une femme féroce et impitoyable qu'il est un tigre ou une tigresse, et on peut être « jaloux comme un tigre »[94],[93]. À l'inverse, on parle de « tigre de papier » pour désigner quelque chose d'apparence effrayante mais en réalité d'inoffensif.
Le tigre a une place importante dans la mythologie et les croyances asiatiques. Dans lareligion hindoue,Shiva, dieu de la destruction, est représenté vêtu d'une peau de tigre etDurgâ, déesse aux dix-huit bras, a un tigre pour monture[16]. EnInde, le tigre est le symbole de la royauté et du pouvoir divin[96]. Dans le centre et l'Ouest de l'Inde, et notamment les États deGoa etMaharashtra[97],Waghoba est une divinité protectrice représentée soit par un tigre, soit par un léopard[98].
Dans la péninsule indochinoise et l'île de Sumatra, il représente le châtiment divin[96].
EnChine, l'année du Tigre fait partie des douze années de l'astrologie chinoise. Il est traditionnellement une des quatre créatures majeures de l'art chinois avec ledragon, lephénix et latortue. De nombreuses légendes, comme celles du prince Sa Chui qui se laisse dévorer par une tigresse par compassion, content les rencontres des hommes avec le tigre. Des images d'untigre blanc sont placées dans les maisons pour les protéger des rats et des serpents, et font office d'offrande dans les temples[99] ; letigre blanc de l'ouest est également uneconstellation associée à l'ouest et à l'automne[100]. À l'image dulion dans la culture occidentale, le tigre est considéré comme le roi des animaux en Chine[99].
Letigre correspond également, dans les arts martiaux chinois, à plusieurs figures censées imiter l'animal.
Le tigre est aussi très présent dans l'univers desmarques, avec le tigre d’Esso, celui des céréalesFrosties ou encore de nombreux noms faisant écho au tigre comme lebaume du tigre, leMac OS X v10.4 « tiger », le magazineLe Tigre, ou encore de nombreux engins militaires (hélicoptère,avion de chasse,char[Note 12]). Un certain nombre d'unités militaires portent le tigre comme insigne. Les escadrilles des forces aériennes de l'OTAN ayant le tigre pour emblème sont regroupées dans une association et se retrouvent, chaque année, à l'occasion d'un Tiger Meet.
Les premières représentations du tigre se font durant l'Antiquité romaine, sous forme demosaïques : le félin est en effet importé pour lescombats du cirque[106]. On retient la peinture monumentaleLa chasse au tigre deRubens qui inspira par la suite de nombreux autres peintres[107] puis les tableaux duDouanier Rousseau[106]. L'animal a également figuré dans les tableaux de nombreux autres artistes commeDelacroix,Charles Lapicque,Salvador Dalí[108] ou encoreGéricault[109]. Du fait de sa proximité géographique, le tigre est également fortement représenté dans l'art chinois, japonais, indien et vietnamien.
Mosaïque duVe siècle représentant un tigre en prise avec deuxpiquiers.
« Shere Khan entendit le tonnerre [des sabots des buffles domestiques], se leva et rampa lourdement vers le bas du ravin, cherchant de tous côtés un moyen de s'enfuir ; mais les parois étaient à pic, il lui fallait rester là, lourd de son repas et de l'eau qu'il avait bue, prêt à tout plutôt qu'à livrer bataille. Le troupeau plongea dans la mare qu'il venait de quitter, en faisant retentir l'étroit vallon de ses mugissements. Mowgli entendit des mugissements répondre à l'autre bout du ravin, il vit Shere Khan se retourner [...]. Rama broncha, faillit tomber, continua sa route en piétinant quelque chose de flasque, puis, les autres taureaux à sa suite, pénétra dans le second troupeau à grand bruit, tandis que les buffles plus faibles étaient soulevés des quatre pieds au-dessus du sol par le choc de la rencontre. »
— Rudyard Kipling, Le Livre de la jungle
Aucinéma, on retrouve les adaptations de certains livres cités plus haut commeTigrou dans la sérieWinnie l'Ourson deDisney ouShere Khan. D'autres apparitions plus spécifiques peuvent être notées comme le personnage secondaire deRajah dansAladdin ou le rôle clé du tigre dansLe Tigre du Bengale deFritz Lang. Plus récemment, Jean-Jacques Anneau tourneDeux Frères, l'histoire de deux tigres d'une même portée, enlevés très tôt à leur mère, et qui vont finir par se retrouver ; ces deux tigres, avec d'autres, sont également présents dans l'émission de télévisionFort Boyard depuis1990.
Les tigres célèbres sont moins nombreux que les tigres de fiction. On compte toutefois la tristement connue « tigresse de Champawat » : mangeuse d'homme, elle terrorisa toute une région pendant huit ans avant d'être abattue par le chasseurJim Corbett[16]. La tigresseSita devient connue mondialement lors de son passage en couverture duNational Geographic en[110],[111]. Parmi les tigres du cirque, on peut également citer Montecore, le tigre blanc ayant attaqué le dompteur Roy Horn du tandemSiegfried & Roy[112]. Enfin, Satin est un tigre qui a reçu en 1955 unPatsy award pour son interprétation dans le filmLes Gladiateurs (Demetrius and The Gladiators) sorti en 1954[113].
↑La position duclade par rapport au reste desPanthera est encore très floue.
↑Par exemple, si le tigre de Chine du Sud (Panthera tigris amoyensis), en danger critique d'extinction, appartient à la même sous-espèce que le tigre d'Indochine (Panthera tigris corbetti), on peut alors tenter des reproductions en captivité avec celui-ci pour renforcer le bagage génétique du tigre de Chine du Sud.
↑Lelion, animal sociable, a besoin d'être dominant sur les autres afin de pouvoir gagner une troupe : son empreinte parentale tend à augmenter la taille des individus. La lionne aurait développé le mécanisme inverse pour ne pas avoir de trop grands petits dans le ventre. Les tigres sont des animaux solitaires, qui n'ont pas développé d'empreinte parentale. Dans le cas du croisement entre un lion et une tigresse, le petit sera donc légèrement plus grand, étant donné que la génétique de la tigresse ne fait pas « rétrécir » les petits. Pour un croisement entre un tigre et une lionne, le jeune sera légèrement plus petit : la lionne le fait « rétrécir ».
↑, entre fin novembre et début avril en Inde, entre décembre et février en Mandchourie et entre février et avril au Népal.
↑Cela peut être une grotte, sous des rochers ou unarbre creux.
↑Fournir uncollier émetteur à chaque tigre, traquer les braconniers dans toute l'Asie.
↑Bhim Gurunga, James L. David Smith, Charles McDougal, Jhamak B. Karki, Adam Barlow “Factors associated with human-killing tigers in Chitwan National Park, Nepal” ; Biological Conservation ; Volume 141, Issue 12, December 2008, Pages 3069–3078 (résumé)
↑Chapter 19 - Tiger Telemetry Tigers of the World (Second Edition), 2010, Pages 263-275 John Goodrich, Dale G. Miquelle
↑(en)« Snow Tigers »(Archive.org •Wikiwix •Archive.is •Google •Que faire ?), surbigcatrescue.org(consulté le) :« Owners of white tigers say white tigers are popular exhibit animals and help increase zoo attendance and, at $60,000 each, revenues as well. ».
La version du 5 septembre 2009 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.