Tivoli est uneville de laville métropolitaine de Rome Capitale, dans la région duLatium, enItalie. Très ancienne cité datant d'avant la colonisation romaine, elle fut, selon la tradition et quelques éléments archéologiques, fondée en, bien que ses plus anciens vestiges, que constituent les murs d'enceinte, datent duIVe siècle av. J.-C..
La ville, qui comptait 56 404 habitants en novembre 2019, est intégrée dans la périphérie économique et culturelle deRome. Elle demeure une destination touristique prisée, notamment depuis la classification de ses deux villas auPatrimoine mondial établi par l'UNESCOen 1999 et 2001, et possède, de fait, une renommée dépassant largement les frontières du pays, comme le montre l'attribution de son nom à de nombreusesvilles et éléments culturels dans le monde.
Vue générale du centre-ville de Tivoli.Vue générale de l'ensemble de la ville depuisSant'Angelo Romano. À gauche le centre historique, et au centre l'extension de la ville nouvelle sur lesmonts Tiburtins.
Tivoli s'échelonne sur le flanc occidental desmonts Tiburtins de la chaîne centrale desApennins dont elle contrôle le premier accès vers lesAbruzzes par lavia Valeria, prolongement de lavia Tiburtina. La ville s'est développée à l'extrémité occidentale de la vallée de l'Aniene à l'endroit où la rivière atteint la plaine romaine par d'importants sauts successifs de cascades d'un dénivelé total de 160 mètres. L'altitude moyenne de Tivoli est de 235 mètres ; le point le plus bas de la commune se trouve à 33 mètres d'altitude dans la zone deTivoli Terme et celui le plus élevé à 612 mètres[2] correspondant à laColle Lecinone. Comme la zone urbaine historique se situe entre 220 et 340 mètres, Tivoli est considérée à ce titre comme une ville de basse montagne dominée par lemont Catillo culminant à 430 mètres. Une partie non négligeable de la commune est constituée par laréserve naturelle du mont Catillo créée en 1997 et s'étendant sur1 320 hectares protégés, exclusivement sur le territoire de la ville, au nord-est de celle-ci[3].
La ville de Tivoli est classée en zone 2, c'est-à-dire de moyennesismicité selon les normes définies en 2003[5]. Elle est périodiquement exposée à des secousses de faible intensité (3 à 4 sur l'échelle de Richter) dont les épicentres se trouvent dans un triangle défini par les villes de Tivoli,San Polo dei Cavalieri etCastel Madama et a connu deux tremblements de terre importants en 1795 et 1915[6]. Les tremblements de terre, fréquents, de la région desAbruzzes sont fréquemment ressentis à Tivoli comme leséisme de 2009 à L'Aquila.
Caius Julius Solinus se réfère àCaton l'Ancien (dansOrigines) ainsi qu'àDenys d'Halicarnasse (dansAntiquités romaines) qui rapportent que la ville a été fondée parCatillus, l'amiral de la flotte d'Évandre l'Arcadien, fils d'Amphiaraos[note 1] qui arriva à cet endroit après la chute deThèbes. Catillus et ses trois fils,Tiburtus,Coras, etCatillus (fils) chassèrent lesSicules du plateau d'Aniene et restaurèrent la cité qu’ils appelèrentTibur en l'honneur de l'aîné Tiburtus[8]. DansÉnéide,Virgile la surnommeTibur superbum – « l'orgueilleuse Tibur » – et fait des deux jumeaux, Coras et Catillus, les deux alliés deTurnus contreÉnée, ancêtre des fondateurs mythologiques deRome[9]. Cette description, et l'éventuelle réalité historique qu'elle transposerait, pourrait expliquer l'antagonisme millénaire attesté entre les deux proches cités.
D'un point de vue historique, Tibur aurait été une colonie d'Alba Longa : des traces de peuplement remontent auXIIIe siècle av. J.-C. avec une fondation probable du village de Tibur par les peupleslatins vers sur le site de l'actuelle acropole, voire précédemment par lesSicules avant leur refoulement de la péninsule vers laSicile au tournant de-1200[10]. Sur le plan archéologique, la structure la plus ancienne retrouvée à Tivoli est le mur carré d'enceinte de la ville datant duIVe siècle av. J.-C., probablement vers-380, et enserrant l'acropole[11]. Tibur est un temps indépendante du pouvoir romain, en s'alliant par exemple avec lespeuples gaulois en-361 contre Rome[12] et construisant ses propres structures défensives que sont l'opus quadrata. En-338, la ville chute devant les troupes romaines et s'allie finalement au pouvoir de la capitale de l'Empire naissant.
Du temps desÉtrusques auIIe siècle av. J.-C., la ville desSabins abrite deux importants temples tous deux situés au-dessus des spectaculaires chutes naturelles : le temple de laSibylle, monument le plus ancien de la ville où le nom de Tiburtus apparaît sur le fronton[13], dédié à une nymphe des eaux appeléeAlbunéa parVarron qui fut la dixième à s'échouer sur les rives de l'Aniene, et letemple de Vesta construit au siècle suivant. À cette époque, Tibur est considérée par les historiens comme un « sanctuaire prophétique » en raison de son site d'établissement près des chutes d'eau sonores, des grottes duval dell'Inferno « habitées par des voix », et des sources thermales aux vapeurs infernales qui font du site un « lieu de transmission de la parole de la terre[14] ». Ainsi l'empereurAuguste, en quête d'oracle, fait venir la Sibylle de Tibur à Rome qui lui aurait prophétisé, sur le lieu de l'actuellebasilique Sainte-Marie d'Aracœli selon la tradition médiévale, la venue duChrist[note 2] sur leCapitole[15]. Cette période est marquée par une intense activité urbanistique et la construction du Temple d'Hercule vainqueur.
Avec la domination romaine, Tibur garde une grande importance stratégique et commerciale en raison de sa situation contrôlant le début de la route qui part de Rome et traverse lesApennins par lavia Tiburtina et lavia Valeria. Les dictateurs romains laissent cependant une relative autonomie administrative à la ville[13]. Ses habitants obtiennent en -90 leur pleine reconnaissance de citoyens romains, développant alors la construction devillas patriciennes.Mécène, le poèteHorace[16],Auguste et le sénateurVarus, se font construire des résidences à Tibur[13]. Mais c'est principalement l'empereurHadrien qui bâtit de 118 à 134 au pied de Tibur sa villa de villégiature estivale, laVilla d'Hadrien, qui deviendra un temps le centre de pouvoir effectif de l'Empire romain. À sa mort la villa est laissée à l'abandon. En 273,Zénobie est assignée à Tibur par l'empereurAurélien.
C'est à cette période que le nom de la ville de Tibur commence à dériver pour devenir progressivementTiburi puisTibori,Tiboli et finalement Tivoli bien que ses habitants aient toujours continué jusqu'à aujourd'hui de s'appeler les « tiburtin(e)s ».
La ville subit les attaques d'Alaric en 410 et deGenséric en 455. Cette période correspond également à la « christianisation » de la ville et plus particulièrement de la zone duforum romain[13] notamment avec la construction de l'ancienne église San Lorenzo sur les ruines de l'antique basilique romaine sous l'impulsion du papeSimplice, originaire de Tivoli, entre 476 et 483. Tivoli est alors gratifiée d'un important degré d'autonomie politique, jouissant un temps du statut de « libre commune »[13]. Durant laGuerre des Goths, la ville est fortifiée par le général byzantinBélisaire en 547, avant d'être mise à sac et détruite par les troupes deTotila qui s'en servirent comme tête de pont pour la prise de Rome[13]. À la fin de cette guerre, Tibur est rattachée auxÉtats pontificaux puis au milieu duVIIIe siècle passe sous le contrôle duduché de Rome (Ducatus Romanus) partie de l'exarchat de Ravenne de l'empire byzantin[17]. Après la conquête de la péninsule parCharlemagne, Tivoli est administrée par un représentant de l'empereur.
Nommé gouverneur de Tivoli par le papeJules III, le cardinalHippolyte d'Este fait une entrée triomphale dans la ville le[25]. Il fait de Tivoli, dont il apprécie le climat, son lieu de villégiature et va permettre sous son autorité à la ville de retrouver un statut, une renommée, et une prospérité importante[26]. Il avait confié dès l'automne 1549 le soin à l'antiquaire-architectePirro Ligorio de commencer les travaux de terrassement de la luxueusevilla d'Este et de ses jardins ainsi que la réalisation des premières recherches archéologiques sur le site de la Villa Adriana qui conduisent de 1550 à 1555 à l'exhumation de nombreuses statues et sculptures allant décorer les palais romains et lemusée du Vatican[25]. De 1555 à 1559, le cardinal d'Este perd sa charge de gouverneur avec l'élection pontificale de son ennemi, le papePaul IV, qui le confine sur ses terres deLombardie et stoppe ainsi les travaux préparatifs de la villa. Ce n'est qu'en 1559, avec l'élection dePie IV qu'Hippolyte d'Este retrouve ses fonctions à Tivoli et peut reprendre son projet en achetant de 1560 à 1565 des terrains pour réaliser le projet de Ligorio et entreprendre les gigantesques travaux hydrauliques pour les besoins en eau du jardin[25],[27] puis la construction du gros-œuvre des bâtiments de 1566 à 1567[27]. Deux siècles durant, la ville retrouve de sa splendeur avec la construction de nombreuses églises (lacathédrale San Lorenzo en 1640 et l'église del Gesù), palais (lespalazzi Cenci-Alberici,Pusterla,Mancini, etTorlonia), et l'ouverture de nouvelles rues[20],[13]. Cette richesse architecturale est liée également à une prospérité économique retrouvée à cette période et fondée sur l'exploitation des carrières pour les constructions de bâtiments de la Renaissance dans toute l'Italie, sur les cultures maraîchères, et l'industrie croissante du textile[13]. En 1729, à l'occasion du passage deMontesquieu dans la ville durant sa résidence en Italie, ce dernier note dans son carnet de routeVoyage de Gratz à La Haye que Tivoli est alors, du fait de son développement, peuplée de « 4 ou 5 000 âmes[28] ».
Lescascatelle de Tivoli vers 1850-1860. Photographie deJames Anderson.
En 1744, Tivoli est occupée par les troupes autrichiennes. En 1800, la ville est prise par les 5 000 hommes destroupes napoléoniennes du général Moesk, lors de ladeuxième campagne d'Italie[29]. La République française crée en 1804 ledépartement de Rome, succédant à celui duTibre et mis sous l'autorité du préfetCamille de Tournon-Simiane, dont Tivoli constitue l'une des sous-préfectures de l'un des six arrondissements regroupant les cantons d'Anticoli,Olevano,Palestrina,Palombara,Poli,Subiaco, Tivoli, etVicovaro[30]. À cette époque, de nombreuses fouilles systématiques des sites antiques sont entreprises et permettent de mettre au jour de nombreux vestiges de la villa d'Hadrien. Après la chute de NapoléonIer, la ville repasse en 1815 sous le contrôle desÉtats pontificaux réinstaurés à la suite ducongrès de Vienne. Le, une partie de la ville (l'église Santa Lucia, le palais Boschi, dix-sept maisons et des terrains) est emportée par la chute d'une portion de la montagne minée par les crues majeures qui gonflaient l'Aniene depuis le 16 novembre[31]. Le papeLéon XII fait entreprendre immédiatement des travaux de soubassement et de dérivation du cours de la rivière avec le percement d'un conduit. La première phase des travaux est complétée en 1828 mais ils restent insuffisants. En, le papeGrégoire XVI donne son accord à la proposition de l'architecte romainClemente Folchi d'ouvrir un tunnel souterrain, letraforo gregoriano, long de 294 mètres sous lemont Catillo canalisant et détournant les eaux de la rivière[31] ainsi que la construction de lavilla Gregoriana alimentée par ses eaux[20] ainsi que dupont grégorien[13]. Letraforo est inauguré et mis en eaux en présence du pape le, résolvant le problème millénaire des crues dans la ville et créant l'actuelle grande cascade.
Durant laPremière guerre d'indépendance italienne, le papePie IX est confronté à une insurrection en novembre 1848 et quitte Rome pourGaeta laissant le pouvoir à une junte d'État qui fonde le laRépublique romaine à laquelle participe le Tiburtin Luigi Coccanari comme secrétaire de l'assemblée[32]. LaDeuxième République deNapoléon III décide, à la fin du mois d', de l'envoi de troupes françaises commandées par legénéral Oudinot pour uneexpédition sur Rome afin de restaurer le pouvoir papal. Après la lourde défaite d'Oudinot devant Rome le,Giuseppe Garibaldi se porte à Tivoli avec 2 000 hommes, le, afin de marcher surPalestrina etVelletri[33],[32] maisGiuseppe Mazzini lui ordonne de cesser les hostilités et signe une trêve avec la France. Lesiège de Rome débuté fin juin par Oudinot entraîne la reddition de la jeune République romaine le et la fuite de Garibaldi avec 4 000 de ses hommes à Tivoli[34], le, où il réquisitionne matériel et argent pour assurer sa retraite versTerni[32].
Après laprise de Rome le et la chute desÉtats pontificaux, unplébiscite pour l'unification en Italie est organisé dans le Latium le. 1 624 Tiburtins réunis sur lapiazza della Regina (qui deviendra dès ce jour lapiazza del Pebiscito) voteront pour l'annexion de la ville auroyaume d'Italie[36] dans unscrutin censitaire marqué toutefois par une forte abstention due à l'action politique du clergé local dénonçant l'instauration du service militaire obligatoire et des augmentations d'impôts[32].
À partir de 1871, la construction d'uneligne de chemin de fer reliant Rome àPescara, en passant par Tivoli, est envisagée. Ce projet est approuvé en 1876, confié à une société belge, réalisé en seize mois avec l'inauguration de la ligne le. La compagnie ferroviaire acquiert également les thermes deTivoli Terme et ouvre une gare afin de développer l'activité et l'attrait de la ligne pour les Romains. En 1928 la ligne est électrifiée[37]. Lors de laPremière Guerre mondiale opposant notamment l'Italie à l'Empire austro-hongrois, la municipalité réquisitionne le lavilla d'Este, qui est de fait possession de la couronne d'Autriche par le jeu des mariages princiers, et la transforme en caserne pour ses troupes[38]. La villa sera dès lors propriété nationale.
Durant lapériode fasciste, la ville de Tivoli est influencée par la création le par legouvernement Mussolini de la nouvelle ville deGuidonia près de Montecelio qui est inaugurée le par leDuce. D'une part, cette fondation ampute le territoire tiburtin de 18,75 km2, soit 20 % de sa surface essentiellement localisée dans la zone des carrières et des sources thermales[note 4], et de 1 055 habitants, soit 5 % sa population d'alors[39]. D'autre part l'expansion de Guidonia entraîne un important développement d'industries locales (principalement liées à l'aéronautique qui s'implantent autour de l'aéroport militaireAlfredo Barbieri di Montecelio et du centre d'études et de recherches en aéronautique ditDirezione Superiore Studi ed Esperienze mais aussi fortement liées à la cimenterieUnicem qui ouvre un très grand centre de production pour répondre aux besoins importants des nouvelles villes créées dans le Latium)[40] et une politique volontariste de bonification agricole de cette zone de l'Agro Romano dont les retombées bénéficient également à Tivoli tant du point de vue de l'emploi direct que de l'activité économique secondaire induite.
UnB-25 bombardant un entrepôt allemand à Tivoli en1944.
Durant laSeconde Guerre mondiale, la ville de Tivoli subit des bombardements ponctuels de l'aviationalliée[20] qui font de nombreux morts et détruisent quelques monuments, notamment lors du plus important d'entre eux qui a lieu au matin du[41],[42]. Ce jour-là, pour des raisons stratégiques en partie erronées, les Alliés veulent empêcher les troupes allemandes de se réorganiser le long d'une ligne Tivoli-Frascati lors de leur retrait pendant laCampagne d'Italie en détruisant certaines infrastructures (ponts, lignes ferroviaires)[41]. Cette réorganisation, qui n'était cependant pas dans les plans de l'armée allemande, entraîne selon certains auteurs la destruction d'environ 40 % des habitations de la ville lors de bombardements qui durent jusqu'au, date de la libération Tivoli par les troupes dugénéral Juin[41]. Tivoli est, durant ces quelques semaines de mai et juin, une place de résistance despartisans italiens menés notamment par Ignazio Missoni duComité de libération nationale qui accueille les troupes françaises et voit une quinzaine de ses membres fusillés par les Allemands[41].
Après la guerre, la ville, qui voit sa population croître très rapidement durant lesTrente Glorieuses, se développe autour des moyennes et grosses industries (notamment le fabricant de pneumatiquesPirelli et le cimentierUnicem àGuidonia Montecelio), des cultures vivrières (olive et vigne), et du complexe thermal ainsi que de l'expansion économique naturelle de la ville de Rome. À la fin des années 1990, le classement des deux villas (Adriana etEste) sur laliste du patrimoine mondial de l'UNESCO ainsi que la création de laréserve naturelle du mont Catillo ont favorisé le développement du tourisme à Tivoli.
Avec 24 983 hommes (48,2 % de la population totale) et 26 864 femmes (51,8 % de la population totale) en 2007[47], Tivoli est une ville très proche de la moyenne italienne avec un ratio de 0,93 homme/femme pour 0,96 pour l'ensemble du pays[48]. Plus de 50 % de sa population vit en couple (marié ou non), avec un taux de divorce bas et similaire à la moyenne italienne. En raison de l'espérance de vie moyenne plus élevée pour les femmes (83,46 ans) que pour les hommes (77,39 ans) en Italie[48], le taux de veuvage est beaucoup plus important chez les premières également à Tivoli.
Pyramide des âges à Tivoli en 2007[47] en nombre total de personnes.
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1
avant 1908
8
112
1908-1917
291
724
1918-1927
1 301
1 895
1928-1937
2 482
2 663
1938-1947
2 950
3 317
1948-1957
3 528
3 927
1958–1967
4 133
4 123
1968-1977
4 187
3 127
1978-1987
3 096
2 560
1988-1997
2 486
2 534
1998-2007
2 402
Pyramide des âges à Tivoli en 2007[47] en pourcentages.
Hommes
Classe d’âge
Femmes
15,2
> 65 ans
13,3
68,7
15-64 ans
66,0
16,1
0-14 ans
20,6
Statut marital des personnes à Tivoli en 2007[49] en pourcentages.
Hommes
Classe d’âge
Femmes
2,3
veuf(ve)s
11,6
0,9
divorcé(e)s
1,4
51,8
en couple
49,6
45,0
célibataires
37,3
Lapyramide des âges de Tivoli comparativement à la situation italienne globale situe la ville un peu en dessous de la moyenne du pays et de sa capitaleRome, avec une population légèrement plus jeune et un indice de vieillissement plus faible. En comparaison avec des villes de taille et de passé historique similaires, Tivoli confirme la relative jeunesse de sa population par rapport par exemple àMantoue enLombardie sans toutefois atteindre les chiffres rencontrés dans leMezzogiorno ou enSicile.
Depuis le milieu des années 2000, l'immigration à Tivoli est en forte augmentation principalement en provenance des pays de l'Europe de l'Est après l'élargissement de l'Union européenne. Au la population d'origine étrangère résidant à Tivoli est officiellement de 5 643 personnes[44],[55] soit 10,1 % de la population totale, en augmentation de 22 % par rapport à l'année 2008. Les personnes originaires de laRoumanie représentent à elles seules 71,6 % du total des résidents étrangers. Parmi les pays les plus représentés se trouvent :
LePalazzo San Bernardino, mairie de la ville, dont la façade actuelle date de1884.
Les ressources totales de la municipalité de Tivoli pour l'exercice 2008 sont de 55,70 millions d'euros (M€) (118,86 M€ en 2005, 88,52 M€ en 2006, 60,35 M€ en 2007)[2] provenant :
pour 12,40 M€ des recettes fiscales de la commune ;
pour 7,39 M€ des impôts sur le revenu supplémentaire ;
pour 6,86 M€ des cessions et transferts provenant pour un peu plus de la moitié de la région du Latium et de l'État (40,17 M€ en 2005, 41,28 M€ en 2006, 12,69 M€ en 2007) ;
pour 2,99 M€ des commutations des prêts ;
pour 5,15 M€ de services à des tiers.
La baisse des recettes de l'ordre de 50 % sur les trois dernières années étant uniquement due à la réduction des cessions et transferts provenant de la région du Latium et de l'État ainsi que des prêts contractés pour réaliser diverses infrastructures de la commune.
Les dépenses totales sur la même période ont représenté 59,02 M€ (120,45 M€ en 2005, 90,79 M€ en 2006, 61,59 M€ en 2007)[2] réparties principalement :
pour 41,37 M€ de dépenses courantes (fonctionnement, fluides...). Sur cette somme totale 33 % concernent principalement le budget de l'administration, de la gestion, et du contrôle ; 19,5 % pour le secteur social ; 17 % pour l'enseignement ; 8,3 % pour la viabilité et les transports ; 7 % pour la police municipale ; 6,6 % pour l'environnement ; 2,6 % pour la justice ; 1,9 % pour la culture ; 1,3 % pour les sports ;
pour 6,96 M€ de dépenses en immobilisations (infrastructures et manutentions) alloués pour 56 % aux sports, 16 % à l'administration, la gestion et le contrôle, 13 % aux transports, 6 % au secteur social, 3 % à l'environnement, 2,6 % à l'enseignement, et 2,6 % à la police municipale ;
pour 5,55 M€ de remboursement de prêts ;
pour 5,15 M€ de services à des tiers.
Cette forte diminution des dépenses entre 2005 et 2008 étant due à la fin des travaux d'infrastructures financés majoritairement par la région et l'État durant cette période. Par ailleurs, la commune de Tivoli emploie pour l'ensemble de ses services municipaux 301 personnes à temps plein (dont 53 % de femmes)[2].
Tivoli est le siège de l'un des neuf tribunaux régionaux de la région duLatium et l'un des cinq tribunaux de laprovince de Rome. Le tribunal ordinaire central de Tivoli traite toutes les affaires civiles et pénales de sa circonscription judiciaire. Il possède également deux sièges détachés dans les villes dePalestrina etCastelnuovo di Porto[59].
Les armes de Tivoli seblasonnent ainsi :Coupé; au 1) de gueules à l'aigle de sable, accompagnée de deux tours d'argent crénelées de cinq pièces issantes du coupé, chargées chacune d'une inscription en capitale de sable sous les créneaux, « LIBERTAS » pour celle de dextre, « NOBILITAS » pour l'autre; au 2) d'azur au pont à trois arches d'argent, celle du milieu plus haute, maçonné de sable crénelé de cinq pièces, portant les mots « TIBVR SVPERBVM » en capitale de sable, posé sur une rivière du champ mouvant de la pointe. L'écu de style anglais est surmonté de la couronne ducale.
Devise : La devise de la ville estTibur superbum -Libertas et Nobilitas ce qui signifie « Tibur l'orgueilleuse » - « Liberté et renommée ». Elle date du temps deVirgile qui nomme la ville ainsi dans son chantÉnéide écrit entre29 et19av. J.-C., l'année de sa mort.
Palmyre (Syrie) depuis2006 en raison deZénobie qui fut dite « reine de Palmyre » et mourut probablement à Tibur[61].
Focșani (Roumanie) depuis le 7 octobre 2011, en raison de l'importante communauté roumaine originaire de cette ville présente depuis quelques années à Tivoli[62].
Delphes (Grèce) depuis le 8 octobre 2011, en raison du patrimoine archéologique commun aux deux villes antiques et inscrit au patrimoine de l'humanité[63].
Yugawara (Japon) depuis le 16 septembre 2016, en raison du thermalisme commun aux deux villes[64].
En 2005, la population active (catégorie d'âge 15-64 ans) de la ville de Tivoli est de 69 % de la population totale[65] sans que le taux de chômage de la commune soit connu (toutefois le taux de chômage de la région Latium au4e trimestre de la même année était de 8,0 % et au1er trimestre 2010 de 10,0 %[66]). Le revenu moyen déclaré des habitants de Tivoli est de 19 169 euros en 2005[67] soit en dessous de celui des habitants de Rome 26 668 euros[68] ou de la moyenne nationale qui est de 24 281 euros pour la même année. En 2009, la commune de Tivoli recense 5 113 entreprises en activité sur son territoire avec 4 382 entreprises dont le siège y est enregistré avec un taux de croissance sur l'année précédente de 1,3 %[44]. Sur les 4 382 entreprises tiburtines, 978 (soit 22 %) d'entre elles ont un statut artisanal avec un taux d'entrepreneurialité de la population de 6,14 %. L'activité économique en nombre d'entreprises par secteur se définit comme suit[44] :
Le secteur primaire de Tivoli repose historiquement sur trois ressources exploitées dans la région : letravertin, lesoliviers, et lavigne. Tivoli et ses environs (Campolimpido,Tivoli Terme, Villalba), entre l'Aniene et leTibre, sont depuis l'Antiquité une importante zone d'exploitation du travertin, pierre calcaire résistante et malléable qui se forme dans le lit des rivières et des lacs, et qui servit à la fois à l'ornement des surfaces des palais romains et comme matière première à des fins de sculptures. À cette époque, il est appeléLapis tiburtinus, soit « pierre de Tivoli », qui par corruption du nom va devenir en italientravertino[69]. La zone de formation du travertin, qui a débuté auPléistocène supérieur il y a 115 000 ans pour se conclure il y a 30 000 ans, s'étend sur 20 km2 et sur une épaisseur moyenne de 60 à 85 mètres[70]. Il est extrait principalement dans les carrières de Barco et dePonte Lucano. La plus grande période d'activité économique liée au travertin s'étend duXVIe siècle auXVIIIe siècle avec son exploitation intensive pour la construction des églises, palais, et édifices publics de laRenaissance italienne situés à Rome et dans sa région[13], dont les célèbres colonnes de laplace Saint-Pierre auVatican. Cette activité économique est toujours très présente de nos jours dans la zone dite du « District du travertin romain » (Distretto del Travertino Romano) de Tivoli et deGuidonia Montecelio voisine[71],[note 7], avec notamment l'entreprise Mariotti, qui produit depuis 1895 un travertin de très haute qualité exporté dans le monde entier pour la réalisation de projets prestigieux[72].
La culture du raisinpizzutello et des oliviersRotonda di Tivoli.
La culture de la vigne est essentiellement liée au commerce duraisin de table avec l'exploitation d'une variété locale de raisin — cultivée dans le Latium dans les provinces deRome et deLatina — appeléepizzutello oudito di donna (pour « doigt de femme ») ou raisin en corne[73],[74]. C'est un raisin blanc ou plus rarement noir (violacé clair) dont la grappe présente une forme de corne, avec des grains allongés ellipsoïdaux croquants, et particulièrement résistants au transport. Selon les historiens, cette variété remonterait soit à l'époque deVespasien oùPline l'Ancien mentionne un type particulier de raisin en forme d'olive et appeléoleagina oupergolese[note 8],[75] soit à celle d'Hippolyte d'Este qui au moment de la construction de la villa aurait rapporté des pieds de vigne français à des fins initialement décoratives[73]. De nos jours, la culture dupizzutello s'étend sur une centaine d'hectares situés au sud-ouest de la ville et adopte la technique de lapergola basse (1,5 mètre de hauteur) étagée en paliers sur les flancs de la montagne permettant la production d'environ quelques tonnes par an[76].
Les usines de pneumatiquesTrelleborg AB.Le bâtiment « Molino Pantanella », autrefois le site d'une fabrique de pâtes[80], puis utilisé comme caserne de la Police italienne en Afrique (PAI).
Le est réalisé pour la première fois au monde l'éclairage public d'une ville parcourant alternatif produit à distance par la centrale d'Acquoria construite à partir de 1884[83]. La production électrique s'intensifie, et permet d'alimenter à partir de 1892 la partie Est de la ville deRome, dans la zone deporta Pia et du quartier deSalario, grâce à la réalisation d'une ligne électrique longue de 26 km[84] par la société Anglo-Romana et la Ganz Company de Budapest. En 1902, la centrale est transférée plus en amont dans la vallée de l'Aniene et agrandie vers 1920. La production électrique perdure jusqu'en 1993, date à laquelle la compagnieEnel abandonne cette exploitation sur le site de Tivoli[83].
À partir des années 1930, la compagnie italienne depneumatiquesPirelli s'implante à Tivoli est ouvre une importante usine de fabrication de pneus àVilla Adriana qui sera durant quatre décennies le principal employeur de la ville avec ses 700 ouvriers[85]. Dans les années 1970, la production commence à décliner notamment en raison de problèmes d'infrastructure (réseaux routier et ferroviaire limités) et structurels (manque d'investissement, crise et coût de la production manufacturière)[86] entraînant le rachat en 1999 de l'usine Pirelli par l'équipementier suédoisTrelleborg AB qui réalise un transfert progressif de marque, redimensionne le site, et continue l'activité de production de pneus réservés aux machines agricoles.
L'économie tiburtine du secteur est aussi marquée par le grand nombre d'entreprises (978 soit 22 % du nombre total) possédant un statut artisanal[44]. Traditionnelles en Italie, ces petites entreprises souvent familiales forment un tissu dense de petits commerces de proximité dans les domaines de l'alimentation, des réparations, de la coiffure et des salons de beauté.
Dès l'Antiquité romaine, les « eaux blanches » (acqve albvle selonPline l'Ancien dans sonHistoire naturelle[87]) de Tivoli sont reconnues pour leurs vertus thermales. La source des eaux riches ensulfure d'hydrogène,dioxyde de carbone, etazote dissous[88] se situe près de deux lacs naturels de Regina et Colonnelle. Tibur devient un important lieu de cures pour les familles praticiennes de Rome mais aussi les soldats blessés des armées romaines[89]. Cette activité perdurera durant deux millénaires mais l'essor véritable duthermalisme à une échelle industrielle date de1879 avec l'ouverture au grand public de vastes établissements de bains et d'une gare ferroviaire spéciale par la compagnie de chemin de fer assurant la liaison de Rome àPescara. La compagnie de train assure l'exploitation des thermes et trouve là un important facteur d'attrait pour la population et la petite bourgeoisie de Rome qui peut dès lors facilement et rapidement se rendre dans la journée à Tivoli pour suivre un programme de cure accessible à tous sans devoir y résider. L'activité thermale se développe tout au long duXXe siècle avec la création de laSocietà delle Acque Albule, devenue propriété de la ville de Tivoli en1928. En 2000, avec la participation d'une chaîne hôtelière italienne, les capacités d'accueil se modernisent et se développent de façon importante[89]. La compagnie historique desAcque Albule est alors renommée vers 2002Le Terme di Roma - Acque Albule S.p.A.. En 2008, la municipalité de Tivoli décide de privatiser la société en cédant 60 % du capital[90] au groupe Fincres S.p.A[91].
Le tourisme est une composante importante de l'activité du secteur tertiaire et de la renommée internationale de la ville de Tivoli. Ce secteur est essentiellement porté par l'attrait des deux principales villas tiburtines que sont lavilla d'Este et lavilla d'Hadrien, toutes deux gérées directement par l'État italien et sonministère de la Culture.
Pour les autres sites tiburtins concernés par le tourisme, que sont lavilla Gregoriana (rouverte en 2005) et laRocca Pia, les chiffres ne sont pas connus mais restent probablement marginaux par rapport à ceux des deux pôles majeurs d'attraction de la ville.
Tivoli propose une seule crèche (asilo nido) municipale accueillant 61 enfants en 2008, ainsi que trois crèches privées[2]. La ville possède dixécoles maternelles municipales regroupant un total de 1 399 élèves en 2008 (contre 804 en 2005)[2] ainsi que dix écoles maternelles privées[94]. L'enseignement primaire (scuola primaria) est assuré par sept établissements publics et cinq établissements privés[94].
La ville compte cinq collèges (scuola media) publics et un établissement privé qui recrutent également dans les communes environnantes. L'enseignement secondaire à Tivoli est assuré principalement dans le lycée (liceo) public classiqueAmedeo-Di-Savoia (le plus ancien lycée de la ville fondé en1880 et accueillant environ 600 élèves) ; le lycée public scientifiqueLazzaro-Spallanzani (environ 1300 élèves) ; le lycée public linguistique Paradiso-Antonio ; l'institut public linguistique, de santé, et de socio-psychologieIsabella-d'Este (fondé en 2001) ; le lycée public technique et commercialEnrico-Fermi (environ 1000 élèves) ; l'institut public techniqueAlessandro-Volta (deux établissements à Tivoli et àGuidonia Montecelio) ; l'Institut des Arts de lavia San Agnese ; ainsi que quelques établissements et instituts privés sous contrat avec l'État comme l'Institut Italia (classique, commercial) et l'Institut Gasparrini (technique)[95].
L'indice de scolarité moyenne-supérieure[note 9] à Tivoli est de 39,72 % contre 50,35 % à Rome par exemple[44]. Les études supérieures en revanche doivent se mener àRome pour lesuniversités les plus proches.
Situé sur lavia Parrozzani, cet hôpital est rattaché administrativement au Service sanitaire du Latium « ASL Roma-G »[97], devenu « ASL Roma-5 »[98]. Il possède un service d'urgences générales et une unité d'urgences en cardiologie ainsi que tous les principaux services hospitaliers (chirurgie générale, orthopédie, obstétrique, pédiatrie, psychiatrie...) pour une capacité totale d'accueil de 209 lits, 7 900 patients soignés, 61 000 journées d'hospitalisation, et 6 300 interventions chirurgicales en 2009[97]. L'hôpital San Giovanni Evangelista emploie un personnel médical total de 150 médecins et 350 infirmières, ce qui en fait le premier et le plus important hôpital de la zone Tivoli-Colleferro-Subiaco-Palestrina-Monterotondo-Zagarolo[99]. Dans la nuit du 8 au, un important incendie survenu dans les sous-sols ravage l'hôpital faisant trois morts et entraînant l'évacuation de l'ensemble des patients et du personnel[100],[101],[102].
Par ailleurs, la ville possède deux cliniques privées : Italian Hospital Group s.p.a. à Tivoli et Colle Cesarano sur lafrazione deVilla Adriana.
La ville de Tivoli possède un club amateur defootball le S.S. Tivoli 1919[103] fondé le sous le nom de A.S. Tivoli qui évoluait historiquement auCampo Gregoriano, devenuCampo Ripoli, situé dans le centre-ville[104]. Le club est aujourd'hui basé dans un complexe multisports situé à 3 kilomètres à l'est de Tivoli, sur lafrazione d'Arci-Empolitana et évolue actuellement enPrima categoria laziale (huitième division nationale) ; lesAmaranto e Blù, en référence aux couleurs du drapeau de la ville, jouant leurs matches à domicile dans lestade Olindo Galli (nom donné en hommage à l'ancien joueur tiburtin, résistant communiste, et maire de la ville après-guerre) d'une capacité de 5 000 places.
Les deux meilleures performances du club datent de lasaison nationale 1921-1922 avec l'apparition de l'équipe dans le championnat du Latium de la Ligue du sud (où elle finit à l'ultime place toutefois) et surtout lors duchampionnat d'Italie de football 1923-1924 où l'équipe finit à la quatrième place de la même compétition de la ligue du Sud mais préfère descendre en seconde division pour l'année suivante où elle remporte cependant le titre 1926[104]. Lors de la saison 1947-1948, l'A.S. Tivoli devient champion deSérie C2 mais les promotions vers la Série B est bloquée cette année-là[104]. Au cours de la période 2000-2002, sous la houlette des entraîneurs italiensBruno Giordano et argentinJuan Carlos Morrone, le S.S. Tivoli 1919 remonte lors des deux saisons 2002-2004 enSérie C2, la troisième division nationale, sans toutefois parvenir à s'y maintenir par la suite. Un tableau récapitulatif retrace les résultats des principales saisons du club[105] :
Lafrazione devilla Adriana possède également son propre club, le Villa Adriana Sporting évoluant dans une basse division de la promotion régionale du Latium. La rivalité entre les deux clubs tiburtins est forte.
Bien que le football soit le sport principal de la ville comme cela est le cas le plus fréquent en Italie, Tivoli possède également un club amateur derugby à XV, le S.S. Tivoli Rugby[106] s'entraînant au complexe Rocca Bruna, fondé en2004 et qui évolue pour sa première équipe en championnat régional de série C (troisième division italienne) où son meilleur résultat en fin de saison fut une seconde place de la série[107].
Tivoli possède aussi une salle omnisports nomméePalativoli ouPaolo Tosto d'une capacité maximum de 1 500 places. Depuis juillet 2009, une nouvelle piscine couverte municipale de deux bassins (l'un de25 × 18,5 mètres et l'autre de18,5 × 8,5 mètres) est intégrée au complexe sportif d'Arci et fut réalisée dans le cadre desChampionnats du monde de natation 2009 organisés par la ville deRome[108].
La ville possède un club decourse à pied, le Tivoli Marathon, fondé en 2005 et comprenant environ 70 membres. Par ailleurs, l'athlète italienneLibania Grenot, spécialiste du 400 mètres et détentrice du record national sur cette distance, s'entraîne quotidiennement depuis plusieurs années à Tivoli au stadeOlindo Galli bien que vivant àRome àCasal Palocco[109]. Enfin, un petit groupe d'alpinistes dont certains membres, conduits par le tiburtin Cesare Giuliani instructeur auClub alpin italien, ont réussi le la conquête d'un sommet jamais gravi à environ 6 000 mètres d'altitude dans la partie indienne de l'Himalaya qu'il baptisèrentTivoli Peak, en l'honneur de leur ville d'origine, par l'ouverture d'une nouvelle voie[110],[111].
Lagastronomie traditionnelle de Tivoli et de sa région est également plus proche des spécialités culinaires qui se trouvent dans les régions de moyenne montagne en direction desAbruzzes que de la cuisine romaine. Parmi les plats traditionnels se trouvent la soupe de haricots secs, lefrascarelli qui est une espèce depolenta typique de Tivoli à base de farine de blé ou bien la polentaa ponteca accompagnée de saucisses de la région deCiciliano, lespâtes aux œufs le plus souvent larges du type destagliatelles,pappardelles,tagliolini, préparées en généralal sugo oual ragù ou bien lescannelloni etlasagnes. La charcuterie est également bien présente notamment avec lalonza ou laporchetta, spécialité de la ville voisine d'Ariccia. La viande d'agneau ou de bœuf est préparée simplement au feu de cheminée accompagnée d'artichauts de Tivoli ou defèves aupécorino. Lacoratella d'agneau est une spécialité romaine également faite à Tivoli. En dessert, lepancialle est une pâtisserie tiburtine dense à base demiel,noisettes,noixamandes,fruits confits, etchocolat, typique deNoël et lapizza Giulia est traditionnelle de la période dePâques. Lepizzutello, variété de raisin produit localement dans la région de Tivoli est consommé à partir de septembre[115].
Par ailleurs, la ville, plus ancienne que Rome, possède une riche tradition festive et culturelle. Tout au long de l'année se déroulent de nombreuses manifestations populaires traditionnelles comme le Carnaval de Tivoli organisé du17 janvier àMardi gras dont les origines remontent auXVIe siècle avec l'expansion de la ville sous l'influence du cardinalHippolyte d'Este[116] ; la fête de San Giuseppe Artigiano le19 mars datant de1895, dédiée àsaint Joseph l'artisan, et apparentée auxcomices agricoles[117] ; lepalio deMadama Margarita àCastel Madama auquel est associé également Tivoli la deuxième semaine de juillet ; la fête de San Lorenzo, le saint-patron de la ville, célébrée le10 août ; et surtout l'Inchinata du 14 et15 août, une importante fête religieuse avec procession, célébrant selon la tradition populaire un discours entre les icônes de la Vierge et de son fils, et remontant auMoyen Âge avec une première mention datant de1305[118] ; laSagra del pizzutello (la fête du raisin) fondée le 2 octobre 1845 lors de la visite du papeGrégoire XVI[119] et organisée officiellement tous les seconds dimanches de septembre depuis 1933 ; ainsi que diverses processions liées aux fêtes religieuses annuelles.
La ville de Tivoli est particulièrement célèbre pour ses trois importantes villas construites au cours des siècles, dont deux sont classées aupatrimoine mondial de l'UNESCO. Les trois villas (ainsi que le temple d'Hercule vainqueur) dépendent de l'État italien et sont depuis 2009 intégrées au sein du « pôle culturel tiburtin » gérant la conservation et valorisation des sites, des activités culturelles, et des projets de restauration[120].
La plus ancienne est l'antique villa romaine construite sur cent vingt hectares dans la plaine aux pieds de la ville pour l'empereurHadrien (76-138) qui organisa et suivit de près l'évolution des travaux des différentes parties, s'inspirant des architectures grecque et égyptienne qu'il avait découvertes et appréciées lors de ses voyages et conquêtes[13]. Appeléevilla Adriana, elle fut construite de118 à134 pour initialement servir de lieu de villégiature à l'empereur afin d'échapper aux chaleurs estivales deRome avant que celui-ci, voulant fuir les intrigues de la colline palatine, vienne s'y installer quasiment tout au long de l'année notamment après la mort d'Antinoüs en130. Elle est classée au patrimoine de l'UNESCO depuis 1999 sur trois critères culturels[121] :
« [car] reprodui[sant] les meilleurs éléments des cultures matérielles d'Égypte, de Grèce et de Rome sous la forme d'une « cité idéale »
De 2007 à 2012, la villa accueillait un important festival international artistique annuel (le « Festivale internazionale di Villa Adriana »[122]) consacré à la danse, au théâtre et à la musique qui a été interrompu en raison de coupes budgétaires ministérielles et régionales à la suite de lacrise de la dette dans la zone euro[123].
À partir de1550, fut bâtie par le cardinalHippolyte d'Este, fils deLucrèce Borgia et d'AlfonseIer d'Este et nouveau gouverneur de la ville de Tivoli depuis le[124], lavilla d'Este qui est vue comme l'un des plus beaux exemples de jardins italiens et de jardins de laRenaissance. Selon l'historien américain David Coffin, et comme cela est admis par la plupart des experts, les plans de la villa, dessinés sur ceux ducastrum romain, sont l'œuvre de l'architectePirro Ligorio[125] et la réalisation des travaux a été conduite par l'architecte deFerrare Giovanni Alberto Galvani principalement de 1565 à la mort d'Hippolyte d'Este en 1572 dans le but de « l'exaltation de l'axe visuel mettant en valeur l'édifice placé au sommet »[126]. La villa d'Este entre au patrimoine de l'UNESCO en 2001 sur cinq critères culturels[127] :
« comme l'un des témoignages les plus remarquables et complets de la culture de la Renaissance dans ce qu'elle a de plus raffiné »
AuXIXe siècle, le papeGrégoire XVI établit un ensemble de jardins romantiques mêlant ruines, grottes naturelles et cascades, qui deviendront lavilla Gregoriana. L'attraction principale de la villa est la grande cascade possédant un saut de plus de cent mètres de hauteur au débouché dutraforo gregoriano, tunnel percé dans les grottes voisines de l'Aniene à des fins de déviation et de canalisation de ses eaux[13]. De nombreux peintres, classiques telsNicolas Poussin,Claude Lorrain, puis romantiques commeCorot etTurner, mais aussi de photographes commeJames Anderson, furent inspirés par cette combinaison de dénivelés abrupts, ruines, et cascades.
Mur d'enceinte antique (à la base) datant duIVe siècle av. J.-C., actuellement partie de la mairie
Détail du mur d'enceinte
Le théâtre Giuseppetti datant de 1929
L'arc de la Vierge di Quintiliolo (1955)
Lapiazza Garibaldi avec laRocca Pia dans le fond et l'arc de bronze inauguré en 2009 d'Arnaldo Pomodoro à droite.
Le sanctuaire d'Hercule vainqueur, datant duIIe siècle av. J.-C. et duIer siècle av. J.-C., est situé au sud de Tivoli près de lavia Tiburtina à 300 mètres des murs d'enceinte de la ville[128]. Dédié au culte d'Hercule, ses dimensions imposantes pour l'époque (152 mètres par 119 mètres) nécessitèrent la construction de soubassements importants à flanc de montagne[13]. Le sanctuaire accueillait également un théâtre et sa proximité avec la via Tiburtina en faisait aussi un lieu de commerce et de contrôle du passage des biens et denrées[128]. Depuis 2007, le site est l'objet d'importantes fouilles archéologiques et en pleine restructuration.
Letemple de la Sibylle et letemple de Vesta sont deux temples antiques, datant respectivement duIIe siècle av. J.-C. etIer siècle av. J.-C., qui dominent la vallée. Le temple de la Sibylle est un quadrilatère d'ordre ionique avec des demi-colonnes latérales et un sol de travertin. Le temple de la Vesta est une rotonde constituée initialement de 18 colonnes d'ordre corinthien avec unpéristyle recouvert d'un toit entravertin[note 10]. Ces deux structures ont été conservées notamment en raison de leur transformation en églises durant le haut Moyen Âge[13] lors du passage du culte païen au christianisme. Le temple de Vesta s'est vu ajouter à cette fin une petiteabside qui n'est pas d'origine antique.
Le temple de la Toux (Tempio della Tosse) datant de la première moitié duIVe siècle[13] de forme circulaire et couvert d'une coupole.
L'amphithéâtre romain ou de Bleso a été redécouvert en1948 à l'occasion de grands travaux au pied de laRocca Pia. Il date du milieu duIIe siècle et fut démoli auXVe siècle lors de la construction de la forteresse afin de renforcer la défense du lieu. De forme elliptique, il fait 90x50 m et possède une arène d'axes de60 × 40 m destinée aux jeux et combats de gladiateurs. Les gradins culminaient à une hauteur de 12 m[129]. Après sa destruction, il fut transformé en parc de chasse, puis en jardins.
La tour de garde de l'ancienne citadelle et le Pont San Martino qui contrôlait un accès à la ville.
Les portes Esquilina et Maggiore constituant les deux portes antiques[13] de la cité à l'époque pré-romaine ouvertes dans les murs d'enceinte duIVe siècle av. J.-C. ainsi que l'Arc de San Sinforosa qui donnait accès au forum antique[13].
LaRocca Pia construite par le papePie II en1461 afin d'assurer la fidélité de la ville au pouvoir papal. Cette citadelle est construite au sommet d'une colline au centre de la ville sur l'emplacement de l'amphithéâtre romain dont les pierres ont servi à l'édification de la forteresse[13]. Celle-ci a une structure carrée avec quatre tours circulaires dont les deux plus petites sont édifiées par le papeSixte IV ouAlexandre VI. En1870, la Rocca Pia est transformée entièrement en prison et le restera jusqu'à la deuxième moitié duXXe siècle. Actuellement, le bâtiment n'a plus de fonction précise[132].
Lapiazza del Comune est construite sur les restes du tout premier mur d'enceinte de la ville datant duIVe siècle av. J.-C. Utilisé comme poste de garde auMoyen Âge, le nouveau palais municipal (palazzo San Bernardino) est reconstruit en1587 mais sa façade actuelle date de1884[13]. Le palais est le siège de la mairie et héberge également unretable deSano di Pietro (1406-1481) représentant San Bernardino[132].
LaCasa gotica (maison gothique) de lavia Campitelli avec son escalier externe à arche datant de la fin duXIIe siècle et duXIIIe siècle qui subit plusieurs transformations durant le Moyen Âge[133]. Il existe cependant des maisons plus anciennes dans la partie basse de lavia del Colle[132].
Lepont grégorien est composé d'un arc unique de 20 m sur l'Aniene. Décidé en1826 après un énième débordement de la rivière, il est inauguré le par le papeGrégoire XVI qui l'ordonna. En 1944, les troupes allemandes en déroute le détruisent mais sa reconstruction sera immédiatement réalisée[132].
La fontaine Boccaccinius construite entravertin en1818 pour l'usage de la population.
LeTeatro Giuseppetti, construit en1929, est le théâtre et cinéma de la ville. Avec ses deux salles (Adriana et Vesta) d'une capacité totale de 510 places, le théâtre est un espace à vocations multiples, principalement utilisé pour des spectacles et la projection de films ainsi que comme salle de conférences.
La villa Braschi et ses jardins.
L'arc de la Vierge de Quintiliolo construit initialement en ciment en 1921 et refait à l'identique en travertin en1955 célèbre le passage d'une icône vénérée en procession depuis leXVIIe siècle[134].
L'arc de bronze et d'acier du sculpteur italienArnaldo Pomodoro commandé par la ville pour la restructuration de lapiazza Garibaldi et inauguré officiellement le. Rappelant les arcs antiques des portes de la ville, cette sculpture mesure 7 mètres de hauteur, 14 mètres de diamètre et est large de 2 mètres[135]. Dans le même temps, une statue deTête endormie du sculpteur polonaisIgor Mitoraj est installée sur lapiazza Trento.
L'église Santa Maria Maggiore est construite sur les restes d'une villa romaine par le papeSimplice. Elle est complètement restructurée et agrandie auXIIe siècle, lors de son inclusion dans la nouvelle enceinte de la ville. AuXVe siècle un portail gothique tardif est réalisé et en1590 le campanile est refait. L'église possède un dallage destyle cosmatesque et un crucifix attribué àBaccio da Montelupo[13]. Le maître-autel abrite uneMadonna delle Grazie duXIIIe siècle du peintreJacopo Torriti[132]. L'église accueille le tombeau du cardinalHippolyte d'Este dont le corps y fut transféré après son décès à Rome en 1572.
L'église San Pietro alla Carità actuelle date duXIIe siècle et fut reconstruite sur les bases d'une basilique romane qui daterait du pontificat deSimplice vers 480[136]. La première mention attestée se trouve dans les écritsLiber pontificalis deLéon III vers 800 sous l'appellation deSan Petro Maggiore. L'église est à trois nefs avec 12 colonnes enmarbre cipolin et 6 entravertin provenant probablement de la villa Adriana[13]. La façade destyle roman date deca.1300. Le clocher destyle roman date duXIIIe siècle. Elle fut profondément restaurée en 1950 à la suite des dommages de laSeconde Guerre mondiale[132]. Elle est aujourd'hui affectée auculte orthodoxe roumain en raison de la très forte présence de la communauté roumaine à Tivoli depuis le milieu des années 2000 et constitue l'une des 116 paroisses duDiocèse orthodoxe roumain d'Italie.
Le sanctuaire de Quintiliolo est un complexe religieux construit à partir de1005 sur le lieu de la villa deQuintilius Varus dont il prend le nom. Il est alors confié par le papeJean XVIII auxmoines bénédictins puis de 1534 à 2005 auxFranciscains. Situé au nord de Tivoli sur l'autre rive de l'Aniene, il abrite une peinture sur bois de laMadonna di Quintiliolo datant duXIIIe siècle portée en procession chaque année vers la ville. L'église actuelle du sanctuaire a été refaite en1757-1764 dans un stylenéo-classique[137].
L'église San Silvestro est érigée auXIIe siècle dans lestyle roman. Elle héberge des fresques de cette époque représentant la légende deL'Empereur Costantin et de San Silvestro[132].
L'église San Biagio reconstruite auXIXe siècle mais dont le portail d'origine date duXVIe siècle.
L'église Sant'Andrea avec sa façade de1894 et unclocher de style roman datant duXIIe siècle.
L'église Sant'Anna construite à la fin duXVIe siècle sur le site de deux anciennes églises successives aujourd'hui entièrement détruites (Santa Maria degli Angeli auXVe siècle et San Clemente en1557) dont il ne reste aucun vestige[138].
L'église Santo Stefano ai Ferri fondée auVIIIe siècle sur le site de la muraille de l'antique Tibur et dont la façade fut entièrement restaurée auxXIe – XIIe siècles, les deux chapelles latérales ajoutées auXIIIe siècle et décorées de fresques de laNativité et deSanto Stefano datant de cette époque (dans lestyle deGiotto) et restaurées en 1910[139] (déconsacrée).
L'église San Michele Arcangelo duXIIe siècle (déconsacrée).
L'église Santa Maria dell'Oliva érigée en1512 abritant une fresque de laVierge à l'Enfant (déconsacrée).
L'église Santa Barbara duXVIIIe siècle (déconsacrée).
L'église Santa Sinforosa[note 11] ditedel Gesù construite en1582-1587 par le cardinal françaisMatthieu Contarelli et allouée auxJésuites (d'où son nom alternatif). L'église fut détruite lors des bombardements alliés du et bien que la façade eut pu être sauvegardée, il fut décidé de la démolir entièrement[140]. Une nouvelle église del Gesù a été plus tardivement construite dans le quartier Empolitano.
Auguste et la Sibylle de Tibur (ca 1480-1485) par un peintre flamand inconnu probablement originaire deLouvain[142] et dit le « Maître de la Sibylle de Tibur ».Musée Städel
Oui, l'Anio murmure encore Le doux nom de Cynthie aux rochers de Tibur, Vaucluse a retenu le nom chéri de Laure, Et Ferrare au siècle futur Murmurera toujours celui d'Éléonore ! Heureuse la beauté que le poète adore ! Heureux le nom qu'il a chanté ! Toi, qu'en secret son culte honore, Tu peux, tu peux mourir ! dans la postérité.
La ville de Tivoli, en raison de l'attrait de ses villas et de son riche passé culturel, n'a cessé d'attirer durant plus de deux millénaires des poètes, écrivains, peintres et récemment photographes qui ont trouvé là d'importantes sources d'inspiration littéraire et historique ou des modèles paysagers à dépeindre, caractéristiques de lacampagne romaine.
Le poèteProperce auIer siècle av. J.-C., sous la protection deMécène qui possède à Tibur une villa près du temple d'Hercule, fut l'un des premiers à s'inspirer de la vallée de l'Aniene, où il vécut des amours passionnées avec une dénommée Cynthia originaire de la ville, pour versifier sur l'antique Tibur dans son livre IV desÉlégies[143]. Son histoire inspira dix-huit siècles plus tard le début d'un célèbre poème élégiaque àAlphonse de Lamartine, intituléÀ Elvire et publié dans lesMéditations poétiques en1820, rappelant cet épisode lorsqu'il visita la ville la première fois en1812.Mécène fait également construire pourHorace une imposante villa républicaine dans laquelle ce dernier décèdera en-8, peu de temps après son bienfaiteur[16],[144]. Le moraliste et écrivain françaisMontesquieu qui résida une année en Italie, passe la journée du à Tivoli dont il décrit la vie et les sites culturels – principalement les deux villas et les cascades de l'Anio – dans son carnet de route et mémoire intituléVoyage de Gratz à La Haye[28]. C'est enfin de sa villa à Tibur, queMarguerite Yourcenar, fait écrire les mémoires imaginaires qu'Hadrien adresse àMarc Aurèle dansMémoires d'Hadrien (1951).
Les photographes se sont également, dès l'apparition de cette nouvelle technique au milieu duXIXe siècle et sans doute inspirés par la somme de trois siècles de peintures romantiques représentant les lieux, intéressés aux paysages suggestifs des environs de la ville, notamment des spectaculaires cascades, pour prendre des clichés qui en plus de leur valeur esthétique possèdent un caractère documentaire historique de première importance. Parmi eux, le photographe anglaisJames Anderson, qui vivait àRome et était initialement aquarelliste, prit une importante série de vues de la ville et de ses trois villas vers1850-1860 qui constituent les plus anciennes images de Tivoli. Le photographe allemandWilhelm von Plüschow, qui s'installa de nombreuses années à Rome, réalisa également des prises de vue des jardins de lavilla d'Este vers1870.
Le compositeur hongroisFranz Liszt a effectué de très nombreux séjours (d'un à trois mois généralement de septembre à décembre) entre 1865 et 1880[note 12] à lavilla d'Este à l'invitation de son ami le cardinalGustav von Hohenlohe qui lui réservait une petite chambre dans une aile du bâtiment. Le cardinal Hohenlohe avait signé un contrat à vie pour occuper la villa en contrepartie de prendre à sa charge son entretien et la restauration des jardins afin de lui redonner sa splendeur[149]. Là, dans la tranquillité des jardins aux hauts cyprès et des fontaines variées, Liszt a composé sur un piano droit certaines de ses meilleures pièces tardives pour piano (dont lesthrènesAux cyprès à la villa d'Este etLes Jeux d'eau à la villa d'Este en 1877) et musiques chorales[150]. Il y donnait également des cours à ses jeunes élèves qui venaient de Rome pour les suivre, tels que Nadine Helbig ouMoriz Rosenthal[151] et en 1879 y organisa avec le cardinal Hohenlohe un concert de charité auprès de la bourgeoisie romaine afin de récolter des dons pour permettre de lutter contre une importante famine qui touchait la population locale à la suite de désastreuses récoltes[152]. Parmi les autres invités du cardinal se trouve le sculpteur américainMoses Ezekiel qui contribua également à la décoration de la villa[149].
Par la voie ferroviaire, Tivoli est accessible en quarante minutes environ par deux gares aux stationsBagni di Tivoli pourTivoli Terme etTivoli pour le centre-ville (bien que distante de quelques centaines de mètres car se trouvant sur la rive droite de l'Aniene). Ces deux gares sont situées sur laligne régionale FL2 au départ de lagare de Rome-Tiburtina et sur laligne Rome-Sulmona-Pescara au départ de lagare de Rome-Termini. Enfin la ville est reliée à Rome par différentes lignes de bus régionaux de laCOTRAL (pourCompagnia Trasporti Laziali).
Le réseau interne de transports en commun de Tivoli dispose de onze lignes municipales de bus associées au sein de laCooperativa Autoservizi Tiburtini (CAT) fondée en 1979[155]. La CAT est unesociété coopérative qui assure le transport quotidien d'environ6 h 30 à20 h 00 entre :
ligneLe Piagge :Piazzale Nazioni Unite / Le Piagge ;
ligneMonti Lucretili :Piazzale Nazioni Unite / Via Monti Lucretili.
Il est intéressant de noter qu'avant leXIXe siècle, le cours de l'Aniene, en amont mais aussi en aval de Tivoli et de ses cataractes, était navigable et fréquemment utilisé pour se rendre à Rome du temps des Romains[31]. L'arrêt de la navigation sur la rivière est dû à la canalisation de ses eaux et à la construction de digues tout au long de son cours qui ont conduit à la diminution importante de son débit, principalement en aval de la ville, et à la création d'obstacles difficilement franchissables en amont.
↑Il existe une ambiguïté à ce niveau. Pour certains auteurs Amphiaraos est le grand-père de Tiburtus, Coras, et Catillus, pour d'autres le père.
↑La Sibylle aurait prononcé les motsHaec est ara cœli (« ceci est l'autel du ciel ») annonçant à Auguste la naissance d'un homme plus grand que lui et l'empereur se serait agenouillé selon la tradition médiévale (Desnoyers (2002), p. 104) reprise dans de très nombreuses peintures dont :Auguste et la Sibylle de Tibur (1435) parKonrad Witz ;Auguste et la Sibylle de Tibur (ca. 1480) par un artiste flamand inconnu dit « Maître de la Sibylle de Tibur » ;La Sibylle de Tibur (1580) parAntoine Caron ;La Sibylle de Tibur annonçant à Auguste l'avènement du Christ (1660) parPierre de Cortone.
↑« En ce lieu, Garibaldi le héros, terreur des ennemis, et admiré des bons, s'est arrêté avec ses hommes, le 3 juillet 1849, quand défait mais pas vaincu par une armée nombreuse, il réserva à la patrie, son bras armé, au côté du roi loyal (Victor Emmanuel II), pour l'unité de l'Italie et la liberté. Pour le premier centenaire de sa mort, la population tiburtine ».
↑La commune de Tivoli réussit tout de même à sauvegarder sur son territoire lafrazione deTivoli Terme qui aurait pu être incluse dans le territoire deGuidonia Montecelio au regard de sa localisation. C'est dans ce redécoupage territorial de 1937 que se trouve l'origine des limites communales actuelles de la ville et de l'imbrication très particulière du point de vue géographique desfrazioni de Tivoli et de Guidonia.
↑Défini comme le ratio entre 0-14 ans par rapport aux ≥65 ans.
↑À la suite d'un vote de défiance, le conseil municipal est mis en minorité. Un conseil transitoire — avec à sa tête un commissaire préfectoral (Alessandra de Notaristefani di Vastogirardi) et un vice-commissaire (Sonia Boccia) ayant les pleins pouvoirs — est mis en place par décret de Giuseppe Pecoraro, préfet de Rome, pour douze mois avant de nouvelles élections. Voir(it)Tivoli. Arriva il decreto di Pecoraro : il Commissario Prefettizio è Alessandra De Notaristefani di Vastogirardi sur le site d'informationwww.romaest.it le 11 avril 2013.
↑Par ailleurs, c'est sur cette dernière commune deGuidonia, attenante à la fraction deTivoli Terme, que se trouve, depuis 1939, une des onze usines de ciment et, depuis 1986, le centre de recherche de la sociétéBuzzi Unicem pour un total d'environ 170 employés en 2007 (400 dans les années 1980). Les emplois induits pour Tivoli ne sont cependant pas connus.
↑« Municipii et Tiburtes appelavere. Quamvis oleaginam nuper invenerit at similitudine olivae. Novissime haec uvarum ad hoc tempus reperta est » dans le Livre XIV, chapitre 11 dePline l'Ancien.
↑Défini comme le pourcentage de personnes diplômées d'au moins l'équivalent du baccalauréat (examen final d'État (maturità)) par rapport la population totale ≥ 19 ans.
↑a etbHorace écrit notamment à propos de Tibur et de la beauté du lieu consacré désormais aux villégiatures que« sur le sol tiburtin désormais il ne restera plus de terrain à cultiver avec une charrue. »inItalia da scoprire - Viaggio nei centri minori, 1996,pp. 315-319.
La version du 30 octobre 2010 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.