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Thomas Bernhard

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Pour les articles homonymes, voirBernhard.

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Ne doit pas être confondu avecThomas Bernard.

Thomas Bernhard
Thomas Bernhard en 1987.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Nicolaas Thomas BernhardVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Thomas FabianVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
À partir deVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Alois Zuckerstätter(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Herta Fabjan(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Genre artistique
Site web
Distinctions
Prix Georg-Büchner()Voir et modifier les données sur Wikidata
Liste détaillée
Prix littéraire de la ville de Brême (Gel)()
Prix Anton-Wildgans()
Prix autrichien pour la promotion de la littérature(d)()
Prix Georg-Büchner()
Prix Franz Grillparzer(en)()
Prix Adolf-Grimme (Der Italiener(d))()
Prix Antonio-Feltrinelli()
Prix Médicis étranger()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature de Thomas Bernhard
Signature
Vue de la sépulture.

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Thomas Bernhard, né le le 9 ou le àHeerlen et mort le àGmunden, est unécrivain etdramaturgeautrichien.

Biographie

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Le germaniste et traducteurBernard Lortholary divise la vie de Thomas Bernhard en trois grandes parties : les années de jeunesse, de sa naissance en 1931 jusqu'à 1950 ; suivies d'une période « mondaine » de quinze années durant laquelle l'écrivain s'affirme et vit « dans le monde », voyageant, se plongeant dans les milieux de la presse, de la littérature et de la musique, de 1950 à 1965 ; puis une ultime période recluse, jusqu'à sa mort en 1989, durant laquelle Bernhard demeure la plupart du temps retiré dans sa ferme deHaute-Autriche, sa biographie paraissant ne plus se réduire qu'à l'histoire de son œuvre et à ses péripéties, entre scandales, prix littéraires et créations théâtrales[1].

Naissance, enfance et années de jeunesse

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Cette première époque de la vie de Thomas Bernhard, en plus des travaux de biographes et des matériaux d'archive, est connue grâce à une série de cinq romans écrits entre 1975 et 1982 :L'Origine,La Cave,Le Souffle,Le Froid etUn enfant. Formant une autobiographie en cinq tomes[2],[3], ces récits explorent les différentes étapes de la jeunesse de l'auteur. Bien que les biographes s'accordent sur leur inexactitude au niveau factuel, voire sur leur caractère parfois fictionnel[4], ils sont des témoignages significatifs des blessures reçues par Bernhard durant cette période de sa vie[5].

Origines

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Thomas Bernhard est le fils de Herta Bernhard et d'Alois Zuckerstätter. Sa mère travaille comme bonne à tout faire pour subvenir aux besoins de son père, l'écrivain Johannes Freumbilcher[6],[7]. Son père, menuisier, est un homme instable qui change fréquemment de lieu de résidence et de profession[8],[6]. Ils se rencontrent au printemps 1930 àHenndorf, dans la région deSalzbourg, et Herta Bernhard tombe enceinte quelques mois plus tard, sans que la situation du couple soit régularisée[9]. Alois Zuckerstätter refuse de reconnaître son fils, qu’il ne rencontrera jamais : Herta Bernhard a recours à la justice pour que la paternité soit reconnue[8],[6].

Enceinte, Herta part à la mi-juin 1930 pour lesPays-Bas; car les chances d’y trouver du travail y sont plus élevées que dans uneAutriche frappée par la crise; et pour s’épargner l’opprobre réservé habituellement aux filles-mères[10],[6]. C’est donc dans ce pays que naît Thomas Bernhard, le 9 ou le[notes 1], au Moederschapszorg deHeerlen, foyer catholique d’assistance postnatale accueillant des mères célibataires, et école de sages-femmes[10],[6].

  • Photographie en noir et blanc d'un bâtiment de trois étages.
    École de sages-femmes deHeerlen où accouche Herta Bernhard en 1931.
  • Photographie d'une plaque en pierre avec un texte gravé en hollandais.
    Plaque commémorative apposée en 2001.

Dans une lettre à son père, Herta Bernhard raconte la sévérité de la maternité, où elle sert d’objet d’étude aux élèves[13], et dont elle voudrait partir le plus vite possible[6],[8]. Elle souffre de ne pouvoir travailler et veut pouvoir envoyer à nouveau de l'argent à ses parents[13]. À partir du 7 mai, elle se fait employer comme fille de cuisine[14]. Ne parvenant pas à faire entrer son enfant à l'hôpital d'Amsterdam, elle le place en nourrice dans une famille de pêcheurs, puis dans un endroit mieux tenu à une demi-heure deRotterdam[13].

Le biographe de BernhardHans Höller note que c’est dans ces blessures primitives de la première année de vie de l’écrivain que l’on peut trouver la source de« la méfiance vis à vis du monde, le froid et les ténèbres, la séparation, la solitude et la fragilité des relations humaines » qui parsèment l’œuvre de Bernhard[15].

À l’automne 1931, Herta revient àVienne pour laisser Thomas à la garde de ses grands-parents, et repart tout de suite pour Rotterdam où elle est mieux payée[8]. Elle ne revient définitivement en Autriche qu’en mai 1932, où elle s’établit à nouveau comme employée de maison[16]. Elle loge chez ses divers employeurs, et, quand elle le peut, avec ses parents et son fils, Wernhardtstraße, 6, dans le16e arrondissement de Vienne[15].

Photographie d'un immeuble ancien de quatre étages, avec une façade rose et blanche.
Immeuble de la Wernhardtstraße, 6 à Vienne : premier domicile autrichien de Bernhard.

L'éducation du grand-père

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Le grand-père de Bernhard, Johannes Freumbilcher[notes 2], est un écrivain sans succès, qui a délaissé toute forme de travail salarié pour se consacrer à l’écriture, se faisant entretenir par sa femme, Anna Bernhard, et par sa fille[18]. Les deux femmes lui sont entièrement dévouées, mais la famille vit dans la misère[18]. En 1935, le manque d’argent est tel que les grands-parents sont forcés de quitter Vienne pour la campagne[19]. Ils s’installent dans leur région natale, àSeekirchen, près deSalzbourg[19]. Anna se fait embaucher par les paysans des environs pour subvenir aux besoins de la maisonnée[19]. Pour le jeune Thomas Bernhard, cette période de vie chez les grands-parents est un temps heureux, qu'il décrit comme un « paradis » ; et qui marque le début de l’influence profonde du grand-père sur son petit-fils[19],[20]. Bernhard raconte dans plusieurs textes la formation majeure reçue de son grand-père, qui passe par la transmission d’une vision du monde, d’une certaine spiritualité, et par la rencontre d'artistes[19]. L'enfant accompagne notamment son grand-père durant ses visites àCarl Zuckmayer, écrivain installé non loin de chez eux[19], qui lui fait une forte impression[21]. Zuckmayer et sa femme Alice réunissent la fine fleur de l’intelligentsia et du monde artistique autrichien : on peut croiser chez euxStefan Zweig,Max Reinhardt,Fédor Chaliapine,Thomas Mann,Gerhart Hauptmann[22] Bernhard a pour la première fois l’occasion d’observer les cercles mondains et intellectuels[23].

L'événement le plus important de la carrière littéraire du grand-père est dû au soutien indéfectible de sa femme Anna Bernhard et des Zuckmayer[24]. Anna Bernhard fait parvenir, à l’insu de son mari, le manuscrit de son romanPhilomena Ellehub à Alice Zuckmayer[25], qui entame un gigantesque travail de correction et de remaniement, coupant 400 pages de texte[26],[24]. Recommandée par Carl Zuckmayer, cette version épurée est publiée par l’éditeur viennoisZsolnay le 11 février 1937[27]. La parution est un succès, les critiques sont positives dans la presse[28] et Freumbilcher reçoit lePrix d'État de littérature[29] grâce à l'appui de Zuckmayer[28]. C’est, à 56 ans, le premier et seul gros succès public du grand-père[30].

Johannes Freumbilcher n'a de cesse de préparer son petit-fils à une carrière artistique, de scruter et encourager le moindre don qu’il croit déceler; projetant ses espérances sur Thomas[31]. Alors que Thomas n’a que 5 ans, il écrit dans une lettre :

« La passion de Thomas c’est d’écrire. On lui donne un sou, il disparaît et que rapporte-t-il? Une plume pour écrire… (...) Hier soir il nous a posé une couronne de papier sur la tête, une traîne à l’arrière et il s’est fait une vraie mise en scène de théâtre. Il adore ça. Peut être a-t-il un talent d’acteur. Il est d’une agilité intellectuelle surprenante. Il suffirait de peu de chose pour en faire quelqu’un de fabuleux. Dès que je gagnerai un sou, je lui achèterai un violon. S’il commence maintenant, il pourra être virtuose à vingt ans.[32] »

Le grand-père et le petit-fils sont parfaitement unis[32]. Tous les jours, Freumbilcher emmène Thomas en balade, passant avec lui le temps qu'il ne consacre pas à l'écriture[32]. Certains spécialistes de Thomas Bernhard notent le paradoxe entre l'adulation que l'écrivain voue à son grand-père, et l'irresponsabilité de ce dernier, qui se désengage toute sa vie des questions matérielles, exploitant le travail de sa femme et de sa fille pour se consacrer à l'écriture, tandis que la famille survit dans des conditions précaires[33].

En 1937 se clôt la parenthèse idyllique de la vie chez les grands-parents[34]. Herta Bernhard épouse Emil Fabjan, garçon coiffeur, qui devient le beau-père de Bernhard[35]. Envers ce tuteur, plutôt absent, Bernhard se montre dans ses textes autobiographiques relativement sympathique[36]. Le chômage qui sévit en Autriche pousse le couple à quitter le pays, ils emménagent avec Thomas àTraunstein enAllemagne, petite villebavaroise, dans les montagnes au bord duChiemsee[34]. Âgé de 7 ans, il vit mal le déménagement, l’éloignement de son grand-père; sa scolarité devient catastrophique[37]. Il tente de sesuicider en se pendant, mais la corde se rompt[37]. D’autres tentatives sont commises durant l’enfance et l’adolescence[38], connues par les rapports qu’en fait le grand-père dans son journal[39] et les récits autobiographiques de Bernhard[40]. La venue du grand-père, qui s’installe à Ettendorf, près de Traunstein, ne suffit pas à améliorer la situation scolaire et psychologique de l’enfant[38].

Des soldats passent à cheval devant une foule réjouie qui leur adresse des saluts nazis, certaines personnes tiennent des fanions à croix gammée. En arrière-plan, la citadelle de Salzbourg et des bâtiments historiques.
Soldats allemands acclamés par la population dans les rues deSalzbourg lors de l'Anschluss, 13 mars 1938.

En 1938, l'Allemagne nazie annexe l'Autriche lors de l’Anschluss. Ces bouleversements étouffent la suite de la carrière littéraire du grand-père[24] : juifs, les Zuckmayer se réfugient auxÉtats-Unis; tandis que des textes de Freumbilcher se heurtent à la censurenationale socialiste[24],[34].

Une adolescence sous le joug du nazisme et du catholicisme

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L'enfance et l'adolescence de Bernhard sont marquées par les violences subies de la part de différentes institutions éducatives étatiques. La première source de ces violences est le système d'éducation nazi.

Bernhard est victime des méthodes d'éducations nazies pour la première fois en 1941, lorsqu'il est envoyé par une infirmière de l'aide sociale en séjour dans un foyer pour enfants difficiles enThuringe[41]. Il est ensuite contraint d'entrer auJungvolk (subdivision desJeunesses hitlériennes pour les enfants de 10 à 14 ans), en 1942. Même s'il y est lui-même défavorable, son grand-père le presse de surmonter sa répulsion : en effet, la participation à l'organisation est obligatoire et les familles réfractaires peuvent être sanctionnées[42].

Le[notes 3], Bernhard entre à la Andräschule, collège d'enseignement secondaire préparatoire au lycée, et loge dans l'internat de de la Schrannengasse, à Salzbourg. Cet internat est au centre du romanL'Origine. Qualifié dans celui-ci de« cachot construit par l'État », il est dirigé par un ancienSA du nom de Grünkranz, aux méthodes violentes[43]. Comme Bernhard prend des leçons de violon, il est autorisé à rester seul pour répéter dans une petite pièce où sont stockées les chaussures. Ces moments constituent son unique répit dans cet environnement autoritaire et carcéral[43]. Il est de nouveau pris de pensées suicidaires et raconte dansL'Origine avoir tenté de se pendre dans la pièce aux chaussures avec ses bretelles[43].

Le quotidien des pensionnaires est de plus en plus troublé par les alertes aériennes, qui deviennent si fréquentes qu'il est difficile de faire cours. La population de Salzbourg, à chaque alerte, se réfugie dans des galeries creusées dans la montagne où certains habitants meurent d'asphyxie[39]. Le, la ville est bombardée une première fois[39]. Puis les bombardements s'enchainent : la ville de Salzbourg subit de lourdes pertes, beaucoup d'habitants — dont la professeure qui donnait des leçons particulières d'anglais à Bernhard —[39] sont tués; de nombreux quartiers et monuments, tels que lacathédrale, sont détruits ou endommagés. Bernhard et ses camarades, après les bombardements, profitent du trajet entre les abris et l'internat pour déambuler dans les décombres de la ville[39]. DansL'Origine, il raconte que c'est lors d'une de ces déambulations, que, voyant une main d'enfant arrachée par terre, il réalise l'horreur de la guerre :

« Ce fut seulement à la vue de cette main d'enfant que ce premier bombardement d'avions américains sur ma ville natale cessa d'être unévènement sensationnel enfiévrant le garçonnet que j'avais été pour devenir uneintervention horrible de la violence et une catastrophe[45]. »

La vie à Salzbourg devenant de plus en plus dangereuse et difficile, sa grand mère Anna Bernhard vient le récupérer durant l'année scolaire et le ramène àTraunstein, en Bavière. Bernhard y retrouve le reste de sa famille, à l'exception de son beau-père Emil Fabjan, mobilisé[39]. Il exerce temporairement quelques petits travaux, généralement en échange de denrées alimentaires. Il est ainsi employé occasionnellement par un horticulteur, un boulanger, ou comme livreur pour une auberge[39]. Traunstein est bombardée également en avril 1945 et les bâtiments de l'horticulteur détruits[39]. Il passe l'été 1945 à Traunstein. Emil Fabjan rentre de la guerre. Bernhard fait une nouvelle tentative de suicide au moyen de somnifères, connue grâce aux carnets du grand-père[39].

En septembre 1945, Bernhard retourne vivre à Salzbourg où il entre au lycée, âgé de 14 ans. Il vit à nouveau dans l'internat de la Schrannengasse, qui entre-temps a été renommé « le Johanneum », et est devenu un établissement catholique aux règles strictes[39]. Il éprouve alors un choc en constatant que cette dénazification n'a rien changé à la violence exercée sur les pensionnaires, qui est simplement le fait d'une nouvelle autorité, la religion catholique[39],[46],[47]. Dans la deuxième partie deL'Origine, il insiste sur l'absence de différence entre ces deux régimes; il reste toute sa vie marqué par cette interchangeabilité entre nazisme et catholicisme comme appareils d'oppression de la pensée[46].

Cette expérience douloureuse du nazisme et du catholicisme reste durablement associée pour l'auteur à Salzbourg, le poussant à devenir tout au long de sa vie un« critique passionné et polémique »[48] de la ville. Le règlement de comptes sera parfois violent, en témoigne cette description de la cité au début deL'Origine :« terre mortelle, archiépiscopale par l'architecture, abrutie dans le national-socialisme et le catholicisme et au fond intégralement ennemie des hommes »[48].

La « direction opposée » : l'apprentissage chez Podlaha

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En 1946, la famille Fabjan-Bernhard-Freumbichler, qui réside toujours en Bavière, est placée devant un ultimatum des autorités allemandes : accepter la nationalité allemande ou quitter le pays. Préférant retourner en Autriche, ils rejoignent Thomas à Salzbourg[49]. Les neufs membres de la famille — Thomas, ses grands-parents, sa mère Herta Bernhard et son beau-père Emil Fabjan, et les deux enfants de ces derniers — s'entassent dans un appartement de trois pièces, où ils sont rejoints par l'oncle du côté maternel de Bernhard[49]. Les difficiles conditions de vie de la famille sont encore compliquées par le grand-père, qui exige de disposer d'une pièce à lui seul pour ses activités d'écriture[49]. Financièrement aussi la situation est tendue : tandis que le pays est en proie à de grandes difficultés économiques durant l'après-guerre, toute la famille survit grâce au salaire d'Emil Fabjan[49].

Photographie récente de bâtiments d'habitation collectifs.
La cité de Scherzhauserfeld, en 2017. La rue de droite a été renommée Thomas-Bernhard-Straße[50].

En 1947, alors qu'il risque de tripler sa seconde, Bernhard quitte le lycée et entre en tant qu'apprenti dans une épicerie en sous-sol de la cité ouvrière de Scherzhauserfeld, quartier pauvre à l'écart de de Salzbourg[50], dirigée par Karl Podlaha[51]. DansL'Origine etLa Cave, il présente cette décision comme une volonté individuelle de« prendre la direction opposée », mais il semble également que son beau-père se soit opposé à ce que Bernhard redouble une fois de plus pour s'engager dans une formation professionnelle qui lui permette de soutenir financièrement la famille plus rapidement[51].

Cette expérience est le centre du romanLa Cave. C'est une période enrichissante, où Bernhard semble trouver une utilité et un sens qui lui faisaient défaut[51]. La relation avec Podlaha et le contact avec la clientèle sont décrits par Bernhard comme un pendant à l'éducation du grand-père : là où ce dernier lui donne une pensée philosophique déconnectée des choses concrètes, il trouve dans ce travail une école de la réalité et de la vie en communauté[51].

En parallèle de son apprentissage, Bernhard suit des cours de musicologie avecTheodor Wilhelm Werner (de), professeur auMozarteum et critique musical duSalzburger Nachrichten; et de chant avec la chanteuse Maria Keldorfer, son épouse[52],[53].

La naissance de l'écrivain et la maladie

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Première maladie, perte du grand-père

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À l'automne 1948 survient un incident lourd de conséquences : alors qu'il est mal remis d'une très forte grippe contractée en déchargeant des pommes de terres pendant une tempête de neige, Bernhard retourne trop tôt travailler, aggravant dangereusement son état[54]. En même temps la santé de son grand-père se dégrade, et Freumbilcher est hospitalisé le 15 janvier 1949[54]. Deux jours plus tard Bernhard est emmené en urgence dans le même hôpital, pour unepleurésie purulente[54]. DansLe Souffle il écrit l'avoir « suivi ». Son état empire, on le croit mourant, il reçoit les derniers sacrements et est déplacé dans la salle de l'hôpital réservée aux agonisants[54]. Finalement, il survit. Il entame une longue convalescence dans la salle commune de l'hôpital, dans de mauvaises conditions sanitaires[54]. Son grand-père, toujours hospitalisé, lui rend régulièrement visite[54]. Puis les visites cessent : Freumbilcher meurt le 11 février d'uneurémie[54]. Si l'on en croit ses romans autobiographiques, Bernhard aurait appris le décès de son grand-père par les journaux, ses proches ne voulant pas ajouter ce drame à la maladie du jeune homme[55].

Bernhard hérite de la machine à écrire de son grand-père, sur laquelle il tapera son premier roman[56]; ainsi que de quelques vêtements et de la sacoche de promenade dans laquelle Freumbilcher emportait son carnet de notes et son crayon[57]. Pour les biographes, l'héritage du grand-père est aussi matérialisé par la continuation du geste littéraire[56]. Ainsi, la mort de Freumbilcher marque une nouveau début : dans les récits autobiographiques, il date de la mort de son grand père la fin d'une« première existence »[53]. Il y a aussi un phénomène de libération, d'affranchissement[55]. Pour la biographe Hélène Francoual :« Bernhard accède à l'écriture dans la maladie, indirectement dans la mort du grand-père qui lui permet d'investir la place de cette figure paternelle qu'il devait nécessairement dépasser.[56] »

Deuxième maladie : le sanatorium de Grafenhof, perte de la mère

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Photographie récente d'un grand bâtiment de style alpin, entouré de prairie et d'une forêt de sapin, construit en bas d'une montagne.
Lesanatorium de Grafenhof (de) en 2025.

Bernhard quitte l'hôpital en mars 1949, on le conduit en ambulance dans un établissement de repos àGroßgmain, près deSalzbourg[58]. Il se plonge dans la lecture, d'une manière décisive pour la suite de sa vie[57]. Il y lit notammentLa Faim, deKnut Hamsun,L'Adolescent, deDostoïevski, etLes Affinités électives, deGoethe[58]. Le 17 avril il reçoit la visite de sa famille, sa mère lui apprend qu'elle est atteinte d'un cancer de l'utérus et qu'on doit l'opérer[58]. Il rentre chez lui quelques jours plus tard, l'appartement est vide car le reste de la famille est à l'hôpital au chevet d'Herta Bernhard[58]. On diagnostique à Bernhard une tuberculose ayant atteint un poumon, pour laquelle il doit repartir se soigner fin juillet ausanatorium pourtuberculeux pulmonaires deGrafenhof (de), près deSt. Veit im Pongau[58]. Entre le retour de Großgmain et le départ au sanatorium Bernhard traverse une dépression profonde traversée de pensées suicidaires[58]. Il se réfugie dans l'écriture et compose un grand nombre de poèmes[58]. Il fait une dernière visite à sa mère avant de partir, durant laquelle il lui en lit quelques-uns[58].

Il arrive au sanatorium de Grafenhof le 26 juillet pour un premier séjour de sept mois, jusqu'au 26 février 1950[59],[60]. Il y éprouve à nouveau la sensation d'être dans un système pénitentiaire et répressif[59]; et constate encore que 1945 n'a rien changé au fonctionnement des institutions publiques[60]. À peine sorti, il apprend qu'il est atteint d'une tuberculose à cavernes[59] (complication fréquente de la tuberculose pulmonaire). Il est soigné quelque temps à l'hôpital de Salzbourg, dans des baraquements où a été transféré le service de pneumologie, puis repart à nouveau pour Grafenhof le 13 juillet[59],[60]. Il y reste jusqu'au 11 janvier 1951[61],[60]. Sa mère décède durant son séjour, le le 13 octobre 1950, emportée par son cancer[62].

Cette période de Grafenhof est racontée dans le quatrième tome de l'autobiographie,Le Froid[63].

Écriture, premières publications, rencontres

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Bernhard met malgré tout à profit le temps du sanatorium. Il y continue ses lectures (Shakespeare,Stifter,Montaigne,Pascal,Schopenhauer,Trakl,Verlaine etBaudelaire)[59]. Il y fait la connaissance de Rudolf Brändl, autre patient de neuf ans son ainé, chef d'orchestre et ancien élève du Mozarteum[59],[64]. C'est ce dernier qui raconte, dans ses souvenirs, les séances à l'aérium durant lesquelles Bernhard écrit ses poèmes dans son lit, se servant d'une partition deLa Flûte enchantée posée sur ses jambes comme d'un pupitre[65]. Bernhard est décrit par Brändle comme ayant un caractère sensible et méfiant, pouvant facilement se brouiller, ou se mettre en colère lorsqu'il se sent menacé[65]. Alors qu'il commence par dissimuler ses poèmes, pour la plupart des textes sur la nature[66], il accepte peu à peu de dévoiler son travail[65]. Brändle en met trois en musique[67],[68]. Une lecture est organisée au sanatorium[68].

Le 19 juin, à l'âge de 19 ans, il fait paraître dans leSalzburger Volksblatt (de) sa toute première publication, sous le pseudonyme de Thomas Fabian[68] (mélange de son nom et de celui de son grand-père). Intitulée« Das rote Licht » (« La lumière rouge »), il s'agit de l'histoire d'un accident en montagne[68]. Dans le texte apparaît déjà le thème de la nature comme élément destructeur, que l'on retrouve dans la suite de son œuvre[68]. Le 12 juillet, il publie dans leDemokratisches Volksblatt (de) un article intitulé« Vor eines Dichters Grab » (« Sur la tombe d'un poète  »), dans lequel il rend hommage à son grand-père[68]. Il signe cette fois « Niklaas van Heerlen », mélange entre son premier prénom et le lieu de sa naissance[68].

Le 27 juillet, il fait la rencontre décisive pour le reste de son existence, via une amie commune, d'Hedwig Stavianicek[69]. Femme de 35 ans son ainée, elle est jusqu'à sa mort une compagne que l'écrivain décrit comme son« être vital », et présentera toujours comme sa « tante »[69]. Issue de la bourgeoisie viennoise, veuve sans enfants, elle soutient Bernhard moralement et financièrement, l'encourageant dans sa carrière d'écrivain après avoir un temps espéré le voir devenir chanteur[69]. C'est elle qui lui permet de se familiariser avec les cercles culturels viennois, et de fréquenter le monde de la grande bourgeoisie et de l'aristocratie[69].

Le métier d'écrivain

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De 1952 à 1954, Bernhard travaille comme collaborateur indépendant au journalDemokratisches Volksblatt, y écrivant surtout des chroniques judiciaires et culturelles, ce qui lui servira d'inspiration pourL'Imitateur (Der Stimmenimitator, 1978). Il y publie ses premiers poèmes. Parallèlement, il étudie au conservatoire de musique et d'art dramatique de Vienne ainsi qu'auMozarteum de Salzbourg. Il se lie à la société intellectuelle de Vienne, dont il fait plus tard un portrait féroce dansDes arbres à abattre. Jusqu'en 1961, il écrit essentiellement de la poésie. Il publie, en 1963, son premier roman,Gel. Il rencontre en 1964 l'éditeur Siegfried Unseld, qui dirige les éditionsSuhrkamp, où la quasi-totalité de ses textes sont publiés (à l'exception notable des cinq volumes autobiographiques).

Ancienne ferme àOhlsdorf rachetée par Thomas Bernhard

En 1965, il achète, grâce en partie au succès deGel, une ferme àOhlsdorf enHaute-Autriche qu'il s'attache à remettre en état. Il fait l'acquisition de deux autres maisons dans la même région en 1971 et 1972. Jusque dans les années 1980, il partage son temps entre Ohlsdorf, Vienne, et des voyages, avec une prédilection pour les pays méditerranéens (Italie,Espagne,Yougoslavie,Turquie, ainsi que lePortugal)[70]. Opéré des poumons en 1967, il séjourne de nouveau à l'hôpital en 1978, et apprend que son état est incurable. Thomas Bernhard est toute sa vie un personnage exigeant, presque maniaque. Il demande à son entourage des soins constants et, s'il est un bon vivant et d'une compagnie cordiale quand il se sent en sécurité, il suffit d'un mot pour qu'il se ferme complètement et définitivement.

La première grande pièce de Bernhard,Une fête pour Boris, est créée à Hambourg en 1970. En 1971, le téléfilmL'Italien (Der Italiener, de Ferry Radax), dont le scénario est de Bernhard, est tourné au château de Wolfsegg. Ce château est le décor de son grand romanExtinction, publié en 1986.

Derniers scandales et mort

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En 1988, la création de sa piècePlace des Héros, auBurgtheater deVienne, dans une mise en scène deClaus Peymann, déclenche le dernier et plus grand scandale politique de sa carrière. Dans le contexte de l'affaire Waldheim (dont les premières révélations — concernant le passé nazi du présidentKurt Waldheim — datent de 1986), le texte, critique acerbe de la société autrichienne et de son antisémitisme latent (« Il y a aujourd'hui à Vienne plus de nazis qu'en 1938 »[71]), fait l'effet d'une bombe. Durant les mois qui précèdent, des extraits sont diffusés hors contexte dans les journaux pour édifier l'opinion publique sur le caractère sulfureux de l'œuvre, tandis qu'une partie de la classe politique, dont le président Waldeim, attaque publiquement la pièce. Le 4 novembre, avec trois semaines de retard sur la date prévue, la première a lieu dans une atmosphère extrêmement tendue. Plusieurs manifestations et contre-manifestations se déroulent avant une représentation à guichets fermés sous surveillance policière[72]. A la fin de la représentation, ponctuée de huées et d'applaudissements, Bernhard vient saluer avec Peymann, c'est l'une de ses dernières apparitions publiques[73]. La pièce, représentée cent fois, reçoit un grand succès.

Thomas Bernhard meurt des suites de sa maladie pulmonaire en. Dans son testament il demande que rien de son travail ne soit représenté ou publié en Autriche durant la durée légale.

Œuvre

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Après avoir écrit des poèmes (la plupart inédits), Thomas Bernhard publie son premier roman,Gel, en 1962, un livre qui est récompensé par de nombreux prix. Il se consacre dès lors à l'écriture, alternant récits en prose et pièces de théâtre. Il développe graduellement un style de prose propre, fondé sur la juxtaposition de longues phrases répétitives et obsédantes[74]. À l'opposé de la phrase proustienne[75], Thomas Bernhard opère comme une scie circulaire, creusant un unique sillon jusqu'à l'obsession[76],[77]. La scène typique de Bernhard, aussi bien au théâtre qu'en prose, est unmonologue ininterrompu livré par un personnage solitaire et misanthrope, critiquant souvent l'Autriche et les Autrichiens. Le lecteur — comme le narrateur deGel — est fasciné, pris entre frayeur et éclats de rire.

Le style se précise avecAmras (1964) et encore plus avecPerturbation en 1967, décrivant le voyage d'un médecin de campagne à travers les pathologies des habitants de Haute-Autriche. Suivent une série de textes dans les années 1970, en particulierCorrections en 1975. Les récits perdent graduellement leurs paragraphes pour n'être plus qu'un seul bloc de prose. Thomas Bernhard publie de 1975 à 1982 cinq courts volumes autobiographiques.L'Origine (1975) est un récit puissant et horrifiant des années d'internat à Salzbourg, où Bernhard met en parallèle l'éducation reçue dans une institution nazie à la fin de la guerre et l'éducation catholique reçue immédiatement après dans le même établissement. SuiventLa Cave (1976),Le Souffle (1978),Le Froid (1981) sur sa rupture avec le lycée et la maladie, et enfinL'Enfant en 1982.Oui est un récit tournant autour de l'achat d'une maison en Haute-Autriche, achat qui semble être le vecteur d'une dépression et de tendances suicidaires[78]. Il paraît en 1978, après que Bernhard eut appris que sa maladie pulmonaire était incurable, et il est marqué par une relation nouvelle, non métaphorique, à la maladie[79].

S'enchaînent dans les années 1980 les textes les plus importants de Bernhard.Béton (1982),Le Neveu de Wittgenstein (1982),Le Naufragé (1983), hallucination sur l'œuvre musicale deGlenn Gould,Des arbres à abattre (1984), règlement de comptes terrible et hilarant avec les mentors qu'avait Bernhard dans les années 1950. Puis vientMaîtres anciens (1985), la quintessence du style bernhardien, dans lequel le narrateur observe son ami Reger assis sur une banquette duMusée d'art ancien de Vienne, tout en se souvenant des multiples monologues écoutés les jours précédents, qui reviennent comme une antienne avec l'expression « dit Reger ». L’œuvre s'achève sur le grand romanExtinction, un effondrement (1986) où le narrateur, revenant en Autriche pour assister à l'enterrement de ses parents, développe en deux longs monologues la haine qu'il éprouve pour sa famille et son pays[80]. Cette critique de l'Autriche et des Autrichiens, qui prend place dans le grandiose château de Wolfsegg, s'achève par une ultime vengeance[81].

Thomas Bernhard poursuit parallèlement une riche carrière de dramaturge. La plupart de ses textes sont mis en scène parClaus Peymann, et joués parBernhard Minetti, un acteur qui semble destiné à incarner le théâtre de Bernhard sur scène, au point qu'une œuvre portant son nom,Minetti, est créée en 1976[82]. Comme sa prose, le théâtre de Bernhard est composé de monologues et répétitions, avec un minimum de dramaturgie et de personnages. En1970,Ein Fest für Boris est un grand succès au théâtre allemand deHambourg. Suivent une série de pièces, certaines scandaleuses, dontL'Ignorant et le fou (1972),Le Président (1975),Avant la retraite (1979),Le Réformateur (1980).

Déjeuner chez Wittgenstein est une pièce parue sous le titre originalRitter, Dene, Voss[83], du nom de trois acteurs fétiches de Thomas Bernhard ayant contribué à la création de ses pièces. Cette pièce, notamment inspirée par des liens de Thomas Bernhard avecPaul Wittgenstein (frère du philosopheLudwig Wittgenstein)[84],[85],[86] met en scène le retour de l'hôpital psychiatrique de Ludwig chez ses deux sœurs, au cours d'un déjeuner dégénérant en bataille deprofiteroles. Le personnage principal y vilipende le théâtre et les mécènes[87],[88]. La pièce a remporté un succès populaire. Thomas Bernhard créePlace des Héros en 1988 pour la célébration des cent ans duBurgtheater. Elle est donnée l'année du cinquantième anniversaire de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. La pièce attaque l'hypocrisie autrichienne. Cette place des Héros (Heldenplatz), au centre deVienne, a été le lieu en 1938 d'un discours d'Adolf Hitler qui fut acclamé par une foule immense. Un des personnages vit toujours dans la hantise de ces clameurs, cinquante ans après.

Thomas Bernhard a écrit 250 articles, 5 recueils de poésie, 31 grands textes en prose et nouvelles, 20 pièces de théâtre[89].

En France, les pièces de Thomas Bernhard ont notamment été interprétées parMichel Piccoli,Jean-Paul Roussillon,Bernard Freyd,André Marcon,Serge Merlin,Denise Gence (Molière de la comédienne 1990 pourAvant la retraite),Catherine Ferran[90],Bulle Ogier[91],Denis Lavant,Nicolas Bouchaud[92]...Place des Héros est entré au répertoire de laComédie-Française le, dans une mise en scène d'Arthur Nauzyciel[93].

Le principal spécialiste et premier traducteur en France de Thomas Bernhard est le germanisteClaude Porcell[94], traducteur d'une vingtaine de ses ouvrages et auteur de sa biographie dans l'Encyclopædia Universalis[95].

Scandales

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La carrière de Thomas Bernhard est émaillée de scandales, certains délibérément provoqués par l'auteur, et parfois liés aux nombreux prix littéraires que l'Allemagne et l'Autriche s'acharnaient à lui remettre.

Un article sur le théâtre de Salzbourg lui vaut un procès en diffamation en 1955[96].

En 1968, lors de la remise du petit prix d'État autrichien pour la littérature, le ministre de l'Éducation et tous les responsables quittent la salle lorsque Thomas Bernhard tient un court discours attaquant l'État, la culture autrichienne et les Autrichiens. Le texte, qui est semble-t-il involontairement provocateur[97], dit notamment :

« Nous Autrichiens sommes apathiques ; nous sommes la vie en tant que désintérêt général pour la vie. »

Le ministre quitte la salle en lui lançant :

« Nous sommes fiers d'être Autrichiens. »

En 1972, la création deL'Ignorant et le Fou aufestival de Salzbourg entraîne une violente polémique. Le texte prévoit l'extinction complète des lumières à la fin de la pièce, y compris celles signalant les sorties de secours. L'administration du théâtre refuse. Cette première a tout de même lieu et la critique est excellente. Mais Bernhard interdit toute nouvelle représentation[98].

En 1975, la pièceDer Präsident (Le Président) a sa première enAllemagne àStuttgart, quatre jours après celle en Autriche, soit le, c'est-à-dire le même jour et dans la même ville que là où se déroule le premier procès de laFraction armée rouge. On peut ainsi entendre les personnages dire :

« On en finira rapidement avec les anarchistes, sans autre forme de procès. »

La pièceVor dem Ruhestand (Avant la retraite) (1979) décrit un juge allemand célébrant en cachette l'anniversaire deHimmler. C'est une attaque contre leministre-président du Bade-Wurtemberg, qui, les derniers jours de laSeconde Guerre mondiale, était un juge de la Marine condamnant encore à mort et ayant réussi à cacher son passé par la suite.

Le récitL'Origine est attaqué en diffamation en 1976 par un prêtre de Salzbourg qui se reconnaît dans le personnage de l'oncle Franz. Certains passages sont rectifiés dans les éditions ultérieures[99].Les critiques s'indignent en général de la vision que donne l'auteur de la ville deSalzbourg.

Le romanDes arbres à abattre (1984) est immédiatement confisqué à la suite d'une plainte en diffamation du compositeur Gerhard Lampersberg, qui se reconnaît dans un des personnages principaux. Une fois l'interdiction levée, Bernhard riposte en demandant que ses œuvres soient retirées des librairies autrichiennes. La plainte est retirée en 1985[100].

En 1982, l'ÖRF (la radio publique autrichienne) décide de ne plus diffuser d'enregistrements des pièces de Bernhard, estimant qu'il insulte la nation tout entière[100].

À l'Assemblée des auteurs deGraz, qui lui propose de la rejoindre en 1986, il donne une réponse typique de son ton polémique :

« Depuis plus de dix ans, je n'accepte ni prix, ni titres, et surtout pas, bien entendu, votre grotesque titre de professeur. L'Assemblée des auteurs de Graz est une assemblée de connards sans talents[101]. »

Il publie plusieurs lettres ouvertes clairement agressives et provocatrices (en 1976 dansDie Zeit au sujet deElias Canetti, en 1979 pour annoncer son retrait de l'Académie des lettres allemandes, en 1979 encore au Chancelier autrichienBruno Kreisky, en 1985 en s'adressant au ministre des Finances, etc.)[102].

Place des Héros (Heldenplatz), la pièce conçue pour les cent ans duBurgtheater, est donnée l'année du cinquantième anniversaire de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. Elle provoque un véritable scandale politique. On y entend :

« il y a aujourd'hui plus de nazis à Vienne qu'en 1938. »

Le dramaturge fustige tous les rois, petits ou grands, ainsi que leurs partisans et chroniqueurs, ce qui fait dire àNicolas Bouchaud :« Bernhard, c'est un poseur de bombes, un provocateur, un terroriste de l'art[103] ».

Thomas Bernhard fait une ultime provocation dans son testament. Comme une « émigration littéraire posthume »[104], il interdit dans des termes d'une extrême agressivité la diffusion et la représentation de ses œuvres en Autriche[105]. Ses héritiers ne respecteront pas cette clause testamentaire, et lèveront cette interdiction à la fin des années 1990[106].

Prix littéraires

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Thomas Bernhard a obtenu de nombreux prix durant sa carrière. Parmi ceux-ci, le prix Julius Campe en 1964 et le prix de Littérature de la ville de Brême en 1965, tous deux pourGel, leprix Georg-Büchner de l'Académie allemande de langue (1970), le prix Grillparzer pourUne fête pour Boris en 1972, le prix des Dramaturges de Hanovre en 1974.Mes prix littéraires (2009) évoque certaines remises de prix décernés à Bernhard et les discours, souvent sarcastiques ou désabusés, prononcés par le lauréat. Thomas Bernhard obtient aussi leprix Médicis étranger pourMaîtres anciens en1988.

Bibliographie des œuvres

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Les œuvres complètes de Bernhard sont publiées en allemand par les éditionsSuhrkamp[107]. En France, une sélection des œuvres de Bernhard écrites entre 1971 et 1982, comprenant entre autres les cinq romans autobiographiques, est réunie dans un volume de la collectionQuarto :Thomas Bernhard : Récits 1971-1982, Paris,Gallimard,coll. « Quarto »,, 952 p.(ISBN 9782070783724)[108].

Romans et récits

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Théâtre

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  • Une fête pour Boris (Ein Fest fur Boris, théâtre), 1968 / Paris, L'Arche, 1996.
  • La Société de chasse (Die Jagdgesellschaft), 1974 / Paris, L'Arche, 1988.(ISBN 978-2-85181209-4)
  • La Force de l'habitude (Die Macht der Gewohnheit), 1974 / Paris, L'Arche, 1983.(ISBN 978-2851810304)
  • Le Président (Der Prasident, théâtre), 1975 / Paris, L'Arche, 1992.
  • Les Célèbres (Die Beruhmten), 1976 / Paris, L'Arche, 1999.
  • Minetti, 1977 / Paris, L'Arche, 1983.
  • Emmanuel Kant (Immanuel Kant), 1978 / Paris, L'Arche, 1989.(ISBN 2-85181-234-3)
  • Le Réformateur (Der Weltverbesserer, théâtre), 1979 / Paris, L'Arche, 1990.
  • Avant la retraite (Vor dem Ruhestand), 1979 / Paris, L'Arche, 1987.(ISBN 2-85181-066-9)
  • Maître (Über allen Gipfeln ist Ruh), 1980 / Paris, L'Arche, 1994.(ISBN 2-85181-334-X)
  • Au but (Am Ziel, théâtre), 1981 / Paris, L'Arche, 1987.
  • Déjeuner chez Wittgenstein (Ritter, Dene, Voss, théâtre), 1984.
  • Le Faiseur de théâtre (Der Theatermacher, théâtre), 1984.
  • L'Ignorant et le fou (Der Ignorant und der Wahnsinnige, théâtre), 1984.
  • Les apparences sont trompeuses (Der Schein trügt), 1985 / L'Arche, 1997(ISBN 978-2-85181052-6)
  • Simplement compliqué (Einfach kompliziert, théâtre), 1986, Paris, L'Arche, 1988.(ISBN 2-85-181-082-0)
  • Élisabeth II (Elisabeth II, théâtre), 1987 / L'Arche, 1999.(ISBN 978-2-85181430-2)
  • Place des Héros (Heldenplatz, théâtre), 1988 / Paris, L'Arche, 1990.(ISBN 978-2-85181-257-5)
  • Dramuscules (Dramolette), 1988 / Paris, L'Arche, 1991(ISBN 2-85181-280-7)

Poésie

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  • Sur la terre comme en enfer (Auf der Erde und in der Hölle, 1957), recueil de poèmes traduit de l'allemand et présenté par Susanne Hommel, Paris,La Différence, coll. "Orphée", 2012.
  • In hora mortis, 1958
  • Je te salue Virgile (Ave Vergil, 1981), poème traduit de l'allemand par Kza Han et Herbert Holl, Paris, Gallimard, coll. "Hors série Littérature", 1988.

Scénario

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  • L'Italien (Der Italiener), scénario du film du même nom (1972) deFerry Radax (en).

Notes et références

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Notes

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  1. La date revenant le plus couramment est celle du 9 février, cependant certains auteurs, commeClaude Porcell, hésitent entre le 9 et le 10[11], et Bernhard lui-même déclare être né le 10[12].
  2. Thomas Bernhard porte le nom de famille de sa grand-mère maternelle, Anna Bernhard. Celle-ci, au moment où elle rencontre Johannes Freumbilcher est mariée à un nommé Karl Bernhard, tailleur à Salzbourg. Malheureuse dans son mariage, elle s’enfuit avec Freumbilcher en 1903. Cependant, la conception de leur fille Herta, la mère de Thomas Bernhard, ayant eu lieu avant le divorce, cette dernière porte le nom du premier mari de sa mère, et le transmet à son tour à son fils, à cause des démêlés avec le père de ce dernier.[17]
  3. La date est celle retenue par Hélène Francoual dans les repères biographiques de l'édition Quarto desRécits[43]. D'autres ouvrages moins précis placent cet événement à l'automne 1943[44].

Références

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  2. Hornig 2021,p. 19.
  3. Lortholary 2007,p. 43.
  4. Höller 1994,p. 139.
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  44. Höller 1994,p. 27, par exemple.
  45. Thomas Bernhard,« L'Origine », dansThomas Bernhard : Récits 1971-1982, Paris,Gallimard,coll. « Quarto »,, 952 p.(ISBN 9782070783724),p. 63
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  63. (de) AntjeArnold,« 33 Die Kälte. Eine Isolation », dansBernhard-Handbuch: Leben – Werk – Wirkung, J.B. Metzler,, 183–187 p.(ISBN 978-3-476-05292-6,DOI 10.1007/978-3-476-05292-6_35,lire en ligne)
  64. Brändle 2002,p. 27.
  65. ab etcBrändle 2002,p. 27 à 30.
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  69. abc etdFrancoual 2007,p. 888-889.
  70. Thomas Bernhard, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002), pp. 431-434.
  71. Thomas Bernhard,Place des Héros, Paris,L'Arche, :

    « Maintenant ici à Vienne c’est en fait pire qu’il y a cinquante ans

    Exister à Vienne est parfaitement inhumainLes choses sont aujourd’hui réellement tellesqu’elles étaient en trente-huitil y a aujourd’hui plus de nazis à Vienne qu’en trente-huittu verrastout finira mal maintenant ils ressortentde tous les trous qui étaient restés bouchés pendant plus de quarante ans il te suffit de parler avec n’importe quiil ne faut pas beaucoup de temps pour qu’il s’avèreque c’est un naziQue tu ailles chez le boulangerou à la teinturerie à la pharmacie ou au marchéà la Bibliothèque Nationale je crois n’être qu’au milieu de nazisils n’attendent tous que le signal

    pour pouvoir ouvertement passer à l’action contre nous »

  72. Paterno 2021.
  73. Francoual 2007,p. 936-937.
  74. Pour un cas extrême voirOui, livre comme d'autres sans paragraphe ni chapitre, dont la première phrase s'étend sur plus de 2 pages. Une telle longueur est toutefois exceptionnelle, même chez Thomas Bernhard
  75. Comparaison et opposition des styles de Proust et Thomas Bernhard dansThomas Bernhard, Chantal Thomas, Les contemporains - Le Seuil, 1990, pp 75-77.
  76. Une 'scie circulaire', ou un auteurpatinant sur deux cents pages, sans bouger d'un poil sur le fragment qu'il s'était entrepris de lustrer […] travaillant les nerfs [du lecteur] à petits coups d'archet aussi exaspérant qu'un sillon de disque rayé (À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Hervé Guibert, Gallimard, 1990, p.231).
  77. Parmi de très nombreux exemples, on pourra citer le long développement consacré àAdalbert Stifter dansMaîtres Anciens (voir pp. 60-80).
  78. Thomas Bernhard, Hans Höller, l'Arche, 1994, p.124-130
  79. Thomas Bernhard, Hans Höller, l'Arche, 1994, p. 180.
  80. Voir surpaludes.fr.
  81. Serge Merlin a présenté en 2010 une lecture sur scèned'extraits du roman.
  82. Sur les liens entre Bernhard et Minetti, proche du pouvoir nazi pendant la seconde guerre mondiale, voirPiccoli dans la peau de Minetti,l'Express.
  83. Le traducteur ou l'éditeur français ont introduit le nom "Wittgenstein" dans le titre en considérant qu'une transposition littérale aurait été 'trop obscure' pour le public français (voirDéjeuner chez Wittgenstein, Thomas Bernhard, page 2, L'Arche 2004). Ce souci d'éclaircissement n'a pas été ressenti par exemple dans la traduction en anglais, fidèle au titre original (voirThree Plays, Université de Chicago, 1990[1]).
  84. Un des personnages se prénommeLudwig, bien que par unesynecdoque, l'auteur le désigne parVoss, aussi bien dans lesdidascalies que dans les en-têtes de répliques, tout comme il le fait pour les personnages des sœurs, désignées elles-aussi par le nom des actrices, Ritter et Dene :Voss est Luwig, Dene sa sœur ainée, Ritter sa sœur cadette
  85. Propos d'Ilse Ritter recueillis par Anja Zeidler en se promenant le long d'une rivière, cités surthomasbernhard.org :

    « This is not a play about the actors Ilse Ritter, Kirsten Dene, andGert Voss: it has allusions to the Wittgenstein family, to Ludwig Wittgenstein, whose first name the brother (the only named character in the play) bears, and Bernhard’s friend Paul Wittgenstein, whom he had earlier memorialized in Wittgenstein’s Nephew: A Friendship […] Though, yes of course, the play will always be special, of course: it is after all Thomas Bernhard paying his respects to us three actors, an appreciation, but a wink after all, no more. »

    C'est-à-dire :

    « Ce n'est pas une pièce au sujet des acteurs Ilse Ritter, Kirsten Dene, and Gert Voss : il y a des allusions à la famille Wittgenstein, à Ludwig Wittgenstein, dont le prénom est porté par "le frère" (le seul personnage ayant un nom dans la pièce), et à l'ami de Bernhard,Paul Wittgenstein, dont il avait déjà évoqué la mémoire dansLe neveu de Wittgenstein. Une amitié […] Évidemment, la pièce sera toujours spéciale, bien sûr : c'est après tout un hommage à nous, ses trois acteurs, une reconnaissance, mais un clin d'œil après tout, sans plus. »

  86. Voiruniversalis.fr.
  87. Voir surlecture-ecriture.com.
  88. Ludwig Wittgenstein, issu d'une famille de mécènes, a lui-même abandonné une partie de sa fortune à des artistes dans le besoin, avant de céder le reste à ses sœurs.
  89. Thomas Bernhard, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002), pp. 437-439 pour le décompte des recueils de poésie, des pièces de théâtre et des textes en prose. Nous avons ajouté l'inédit paru en 2009Meine Preise (« Mes prix littéraires ») pour arriver à 31 textes en prose
  90. voir sur le site de la Comédie française.
  91. Voir surfluctuat.net.
  92. Théâtre de laBastille, « MAÎTRES ANCIENS - COMÉDIE », surThéâtre de la Bastille(consulté le)
  93. Affaires sensibles, France-Inter, émission du 5 février 2016
  94. « Hommage à Claude Porcell », Alain Muzelle, Association des Germanistes de l'Enseignement supérieur, 21 avril 2009« (lire en ligne) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  95. « Claude Porcel »,Encyclopædia Universalis(lire en ligne)
  96. Thomas Bernhard, p. 430, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  97. Meine Preise, T. Bernhard, 2009.
  98. Thomas Bernhard, pp. 49-50 et p. 432, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  99. Thomas Bernhard, p. 433, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  100. a etbThomas Bernhard, p. 434, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  101. Thomas Bernhard, p. 120, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  102. Thomas Bernhard, pp. 433-434, Pierre Chabert et Barbara Hutt (Minerve, 2002).
  103. Nicolas Bouchaud, « Thomas Bernhard est un poseur de bombes » », surlemonde.fr,.
  104. Thomas Bernhard, Hans Höller, l'Arche, 1994, p. 7.
  105. Extrait du testament :

    « Rien de ce que j'ai pu écrire, sous quelle forme que cela ait été rédigé, publié de mon vivant ou qui puisse subsister où que ce soit après ma mort ne doit, pour la durée légale de la propriété littéraire, être représenté, imprimé, ni même seulement faire l'objet d'une lecture publique à l'intérieur des frontières de l'État autrichien, quelle que soit la dénomination que se donne cet État. »

    Cité dansThomas Bernhard, Hans Höller, l'Arche, 1994, p. 7.
  106. Lire sur le site officiel de la fondation :

    « La création de la fondation, dix ans à peine après la disparition de l'écrivain, s'est accompagnée de la levée de l'interdiction de représenter et de publier l'œuvre de Bernhard en Autriche, décidée conjointement par l'héritier, les éditeurs détenteurs des droits d'auteur et les douze membres internationaux du conseil consultatif de la fondation. Les missions de la fondation, qui s'inscrit dans une démarche de fidélité à l'esprit du testament, sont de veiller au respect des autres dispositions testamentaires, de permettre et coordonner le classement des archives de Thomas Bernhard et de celles de son grand-père l'écrivain Johannes Freumbichler, et de favoriser la réception de l'œuvre de l'écrivain dans le monde. »

  107. (de) « Thomas Bernhard : Werke », surwww.suhrkamp.de
  108. « Récits », surGallimard,(consulté le)

Bibliographie

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Ouvrages

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Articles

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Vidéo

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  • Thomas Bernhard. Ou l'art des catastrophes naturelles portrait parChristine Lecerf, Arte 2011[2]

Citations dans d'autres oeuvres

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Fictions

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Liens externes

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