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Thierry Mariani | |
![]() Thierry Mariani en 2014. | |
Fonctions | |
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Député européen | |
En fonction depuis le (5 ans, 8 mois et 23 jours) | |
Élection | 26 mai 2019 |
Réélection | 9 juin 2024 |
Circonscription | France |
Législature | 9e et10e |
Groupe politique | ID(2019-2024) PfE(depuis 2024) |
Conseiller régional deProvence-Alpes-Côte d'Azur | |
– (3 ans et 10 jours) | |
Élection | 27 juin 2021 |
Circonscription | Vaucluse |
Président | Renaud Muselier |
Groupe politique | RN |
– (11 ans, 8 mois et 17 jours) | |
Élection | 28 mars 2004 |
Réélection | 21 mars 2010 |
Circonscription | Vaucluse |
Président | Michel Vauzelle |
Groupe politique | UMP |
– (1 an et 20 jours) | |
Élection | 23 mars 1992 |
Circonscription | Vaucluse |
Président | Jean-Claude Gaudin |
Groupe politique | RPR |
Secrétaire d'État puisministre chargé des Transports[a] | |
– (1 an, 5 mois et 26 jours) | |
Président | Nicolas Sarkozy |
Premier ministre | François Fillon |
Gouvernement | FillonIII |
Prédécesseur | Dominique Bussereau |
Successeur | Frédéric Cuvillier |
Député français | |
– (5 ans et 3 jours) | |
Réélection | 17 juin 2012 |
Circonscription | 4e de Vaucluse(2012) 11e des Français établis hors de France(2012-2017) |
Législature | XIIIe etXIVe(Cinquième République) |
Groupe politique | UMP(2012-2015) UMP(2015-2017) |
Prédécesseur | Paul Durieu(Vaucluse) Circonscription créée(hors de France) |
Successeur | Jacques Bompard(Vaucluse) Anne Genetet(hors de France) |
– (17 ans, 8 mois et 12 jours) | |
Élection | 28 mars 1993 |
Réélection | 1er juin 1997 16 juin 2002 17 juin 2007 |
Circonscription | 4e de Vaucluse |
Législature | Xe,XIe,XIIe etXIIIe(Cinquième République) |
Groupe politique | RPR(1993-2002) UMP(2002-2010) |
Prédécesseur | Jean Gatel |
Successeur | Paul Durieu |
Maire deValréas | |
– (16 ans et 6 jours) | |
Élection | 19 mars 1989 |
Réélection | 18 juin 1995 18 mars 2001 |
Prédécesseur | Jean Duffard |
Successeur | Nadège Savajols |
Conseiller général deVaucluse | |
– (12 ans, 5 mois et 13 jours) | |
Élection | 2 octobre 1988 |
Réélection | 27 mars 1994 |
Circonscription | Canton de Valréas |
Président | Jean Garcin Régis Deroudilhe Jacques Bérard |
Prédécesseur | Jean Duffard |
Successeur | Colette Jacquier |
Biographie | |
Nom de naissance | Thierry Constant Mariani |
Date de naissance | (66 ans) |
Lieu de naissance | Orange (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDR(1976) RPR(1976-2002) UMP(2002-2015) LR(2015-2019) LDP(depuis 2019) RN(depuis 2022) |
Diplômé de | Institut libre d'étude des relations internationales |
Maires de Valréas | |
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Thierry Mariani, né le àOrange (Vaucluse), est unhomme politiquefrançais.
Membre à partir de 1976 des principaux partis politiques dedroite (RPR,UMP,LR) puis d'extrême-droite (RN), il exerce plusieurs mandats enProvence-Alpes-Côte d'Azur :conseiller général de Vaucluse de 1988 à 2001, maire deValréas de 1989 à 2005,conseiller régional entre 1992 et 2015 (tête de liste UMPen 2010).
Au niveau national, il estdéputé de Vaucluse puis desFrançais de l’étranger entre 1993 et 2017, ainsi quesecrétaire d'État puisministre des Transports de 2010 à 2012, dans letroisième gouvernement conduit parFrançois Fillon.
Figure du mouvementLa Droite populaire au sein de l’UMP, il est éludéputé européen sur la liste duRassemblement national (RN) auxélections de 2019, puis est tête de liste de ce parti auxélections régionales de 2021 en Provence-Alpes-Côte d'Azur auquel il adhère en 2022. Son mandat d'eurodéputé est reconduit en 2024.
Effectuant des voyages médiatisés enCrimée occupée par la Russie ou enSyrie, lors desquels il affiche sa proximité avecVladimir Poutine etBachar el-Assad, il agit commeagent d'influence pour le compte de ces pays. Il relaie lapropagande de la Russie et la Syrie, mais également d'autresrégimes autoritaires ouultra-nationalistes dont l'Azerbaïdjan et l'Inde. Ses positions sur la politique de ces différents pays provoquent des controverses.
Thierry Mariani naît le àOrange (Vaucluse)[1]. Il est le fils unique d’unmaçon et d'uneouvrière de cartonnage ; sa famille, originaire desAbruzzes, s'est installée en France pour fuir l’Italie deMussolini[2],[3]. Il grandit àValréas, dans le Vaucluse[2].
En 1969[réf. souhaitée], Thierry Mariani entre au petitséminaire d'Avignon[4]. En 1973, il rejoint lelycée militaire d'Aix-en-Provence, où il apprend lerusse dans un contexte deguerre froide[2],[5]. Il achève son parcours universitaire à l'Institut libre d'étude des relations internationales (ILERI) deParis, d'où il sort diplômé dedroit international[6].
À 19 ans, il est vice-champion de France delutte gréco-romaine[2].
Thierry Mariani est marié depuis 2005 avec Irina Chaikhoullina, de nationalitérusse etnaturalisée française en 2011[7],[8],[9]. Celle-ci est présentatrice de la chaîne InternetNicolas Sarkozy TV en 2007[7]. Le couple a un fils, né en 2009. Thierry Mariani est également le père d’une fille, née d'une précédente union, en 1995[10].
Thierry Mariani s'engage en politique au sein duRassemblement pour la République (RPR) dès sa fondation parJacques Chirac, en 1976, à l’âge de 18 ans[11].
Il exerce ensuite plusieurs mandats électifs locaux àValréas. Maire de la commune de à, il aide à la construction d'unemosquée de style provençal, ne possédant pas deminaret et dont le nom vient d'une sourate consacrée à laVierge Marie dans leCoran[12],[13]. Il démissionne en 2005 en laissant un bilan jugé plutôt négatif en raison de la fermeture de toutes les entreprises de cartonnage (principale industrie locale) durant ses trois mandats, d’un taux de chômage élevé (20 % des actifs)[5] et d'une lourde dette municipale[3].
Il préside pendant vingt ans lesChorégies d'Orange et fonde l’un des premiersfestivals de rue à Valréas[14].
De 1992 à 2015, il estconseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Entre 2004 et 2015, il est présent à sept séances plénières sur trente-deux, une commission permanente sur quarante et trois commissions thématiques sur quatre-vingt-trois[5].
Au premier tour de l’élection présidentielle de 1995, il préfère soutenir la candidature d’Édouard Balladur plutôt que celle deJacques Chirac[15].
Thierry Mariani est pour la première fois éludéputé lors desélections législatives de 1993 dans la4e circonscription de Vaucluse, qui englobe notamment la commune d'Orange et où leFront national est bien implanté[16]. Il est réélu en1997 dans le cadre d'une triangulaire l’opposant à l’ancien député socialisteJean-Pierre Lambertin et au maire FN d’Orange,Jacques Bompard[17]. Lors desélections de 2002, un« front républicain » (retrait du candidat socialiste en sa faveur) lui permet de l’emporter sur Jacques Bompard[18],[19]. Il est également rééluen 2007, face au candidat duParti socialiste[20].
À l’Assemblée nationale, il fait partie dugroupe RPR puis dugroupe UMP.
En, il fait adopter unamendement dans le projet deloi sur la sécurité quotidienne (LSQ), autorisant la police à saisir le matériel dans lesfree parties. En, il propose aux côtés deMichel Voisin,Lionnel Luca,Claude Goasguen etÉlie Aboud[21], le vote d'une loi visant à établir la reconnaissance par la France des souffrances subies par les citoyens français d’Algérie, victimes de crimes contre l’humanité du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique. Comme la majorité des élus de droite, il militecontre lePacs[5].
Plusieurs de ses voyages embarrassent les gouvernements de droite. En, par l’intermédiaire d'un ancien collaborateur deCharles Pasqua aux activités troubles, il se rend ainsi àBagdad, avec les députés UMPÉric Diard etDidier Julia, ce qui irrite notamment le secrétaire d’État aux Affaires étrangères,Renaud Muselier, avec qui il est alors encore ami[5]. En juillet 2005, il se rend enRussie, àIekaterinbourg, pour inaugurer un projet de complexe de luxe de la chaîne Hyatt assorti d'un projet de quartier d’affaires, dont la construction est confiée par les oligarques locaux à des prestataires français, notammentBouygues, et avec le concours de l'homme d'affaires sulfureux Jean-Louis Haguenauer (qui sera son témoin de mariage, avec la femme d'affairesPascale Jeannin Perez)[5].
En 2006, Thierry Mariani défend devant l'Assemblée nationale le projet d'un nouveau consulat français à Iekaterinbourg, sans succès[5]. La même année, il prend part au« groupe d’amitié parlementaire France-Kazakhstan », et se rapproche de son dirigeant autoritaire,Noursoultan Nazarbaïev, ce qui lui aurait permis par la suite d'être un intermédiaire sur les marchés spatiaux et militaires conclus en 2009 parEADS[5]. Il aide aussi le constructeur français Poma à vendre des télécabines enGéorgie, puis est envoyé comme représentant spécial de Nicolas Sarkozy auPakistan et enAfghanistan, et devient un membre assidu des délégations françaises se rendant en Russie[5].
En, il présente aussi plusieurs amendements auprojet de loi sur l'immigration, qui connaissent des fortunes diverses :
En 2008, il vote en faveur de la ratification dutraité de Lisbonne : dix ans plus tard, il indiquera l'avoir« fait sans enthousiasme, [car] ça faisait partie de l'engagement présidentiel »[23].
Lors desélections régionales de 2010 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Thierry Mariani est tête de liste de lamajorité présidentielle. Au second tour, sa liste récolte 33 % des voix, contre 44 % à la liste socialiste du président sortant,Michel Vauzelle, et 23 % à la liste duFront national conduite parJean-Marie Le Pen[24].
À partir de, il mène le collectif parlementaire deLa Droite populaire, qui réunit alors une quarantaine de députés UMP et qui prône une plus grande fermeté sur les questions de sécurité et d'immigration[25]. Le mois suivant, en tant que rapporteur du projet de loi sur l'immigration, il défend des amendements visant à déchoir de lanationalité française les auteurs de certains crimes ; il précise que cette mesure permettrait de revenir à une disposition qui existait jusqu'en 1998, et qui prévoyait la déchéance de la nationalité française pour les auteurs de crimes, Français depuis moins de dix ans, et dont la condamnation est égale ou supérieure à cinq ans de prison ferme[26].
Le, dans legouvernement Fillon III, Thierry Mariani est nommé secrétaire d'État chargé des Transports auprès de la ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement[27]. Il devient ministre, avec les mêmes attributions, lors du remaniement du.
Secrétaire national chargé des Français de l'étranger à partir de 2000 au RPR puis à l'UMP, Thierry Mariani se présente auxélections législatives de 2012 dans laonzième circonscription des Français établis hors de France, qui regroupe quarante-neuf pays de la zone Asie, Russie et Océanie. Certains de ses adversaires dans la campagne pour cette élection lui reprochent d’avoir exploité des déplacements faits dans le cadre de sa fonction de ministre à des fins électorales[c]. Le 17 juin 2012, au second tour de scrutin, il est élu avec 52,2 % des suffrages exprimés face au socialiste Marc Villard[30].
Il est l'un des députés UMP à s'abstenir sur lePacte budgétaire européen en, la plupart des membres de son parti ayant voté pour[31].
Aucongrès de l'UMP de 2012, il défend la motionLa Droite populaire, qui arrive cinquième du vote des adhérents avec 10,9 % des suffrages exprimés, ce qui lui permet d’être considérée comme un mouvement représentatif du parti[32]. En, dans le cadre de la direction « partagée » entreJean-François Copé et François Fillon, Thierry Mariani devient vice-président de l'UMP avec plusieurs autres personnalités[33].
En,Nicolas Sarkozy, élu président de l'UMP, le nomme secrétaire national du parti chargé des Français de l'étranger[34]. Alors que Sarkozy lui proposait de le reconduire à ce même poste (en tant que délégué national) au sein desRépublicains (ex-UMP), en 2015, il décline l’offre[35].
Thierry Mariani soutientFrançois Fillon pour laprimaire française de la droite et du centre de 2016[36].
En, Thierry Mariani est battu au second tour par la candidate deLa République en marche,Anne Genetet dans la11e circonscription des Français établis hors de France (Europe de l'Est, Russie, Asie et Océanie)[37]. Il tient l’affaire Fillon pour responsable de ce résultat[38].
Avant sonélection à la présidence des Républicains,Laurent Wauquiez lui propose un poste de délégué aux affaires internationales, qui ne lui est finalement pas attribué[39].
Il est membre du comité d'éthique de la chaîne russeRT France de son lancement[40] en 2017 à fin 2018, quittant ce poste lorsqu'il décide de renouer avec la politique[41], pour pouvoir passer davantage à l'antenne[42].
À plusieurs reprises, Mariani appelle à engager des discussions avec leFront national en vue d'une entente de ladroite[43]. Déjà en 2002,Marine Le Pen l'invite à rejoindre son parti[44]. En 2015, il déclare à ce sujet :« Ça fait trente ans que je m'entends dire que je me rapproche du FN. C'est ridicule, je ne suis absolument pas en accord avec ce parti qui se veut à droite sur les sujets régaliens mais a des positions de gauche archaïques sur le social »[45]. En,Le Lab indique qu'il envisage publiquement ce rapprochement« en période de crise pour son camp »[45].
Allant à l'encontre de la position officielle deLaurent Wauquiez, il plaide en pour discuter d'accords avec leFN, estimant que le parti frontiste a changé, queLR s'est coupé des centristes et qu'il faut trouver de nouveaux alliés[46]. Il déclare par ailleurs :« Quand Jean-Marie Le Pen dirigeait le FN, j’étais plutôt d’accord sur les questions économiques, mais pas sur le reste. Avec Marine Le Pen, c’est un peu le contraire »[47]. Il affirme également :« Le programme du FN est quasiment celui du RPR en 1992. Je ne vois pas en quoi il est fasciste ou raciste »[47].
Thierry Mariani exprime par ailleurs son soutien à d'autres mouvements ou figures de l'extrême droite. Il a été proche de Pierre-Marie Guastavino, l'un des dirigeants duClub de l'horloge[48]. À l'occasion du suicide en 2013 deDominique Venner, figure de l'extrême droite, il salue« des convictions et une vraie conception de la France »[49]. En, il signe une pétition en soutien à des militants deGénération identitaire poursuivis en justice, appelant à l'abandon des charges à leur encontre[50],[51].
Marine Le Pen etNicolas Dupont-Aignan lui proposent de rejoindre les listes de leurs partis respectifs pour lesélections européennes de 2019[52],[53]. L'annonce de son départ desRépublicains pour rejoindre aux européennes la liste duRassemblement national (RN), nouvelle dénomination du FN, a lieu début[54] : il figure en troisième position sur la liste[55]. Il déclare alors n'avoir pas adhéré au RN[56].
En, le Parlement européen place six députés européens français, dont Thierry Mariani, sur une« liste noire » leur interdisant d’effectuer des missions d’observation d'élections à l'étranger pour le Parlement européen. L’assemblée reproche à cinq élus RN d'avoir bénéficié de voyages luxueux les ayant conduit à produire des rapports positifs sur la tenue d’élections en Crimée et au Kazakhstan, qualifiés de faux voyages d'observation. Thierry Mariani dénonce une« sanction politique ». Son interdiction est valable durant la durée de son mandat, jusqu'à la fin 2024[57],[58],[59],[60].
En mai 2024, la liste du Rassemblement national pour lesélections européennes est officiellement déposée ; selon des informations obtenues quelques jours plus tôt, Thierry Mariani y figure en neuvième position. Malgré son recul de six places par rapport à 2019, il est assuré d'être réélu[61]. La liste finale confirme cette information, et il est effectivement réélu[62]. Membre de lacommission des affaires étrangères du Parlement européen (AFET) lors de la précédente législature, Thierry Mariani en est écarté parJordan Bardella en raison de sa position sur la guerre en Ukraine[63].
Tête de liste RN auxélections régionales de 2021 enProvence-Alpes-Côte d'Azur, Thierry Mariani est donné par les sondages au coude-à-coude avec le président sortant du conseil régional,Renaud Muselier (LR)[64]. Durant la campagne, Thierry Mariani indique qu’en cas de victoire il ne sera pas ministre dans l’hypothèse oùMarine Le Pen serait élue présidente de la République[65] et qu'il resterait à la tête de la région durant tout le mandat[66]. Début juin,Le Canard enchaîné, suivi de ses adversaires LR l’accusent de ne pas être domicilié à Avignon comme il le prétend et d’utiliser une fausse adresse pour avoir droit de se présenter[d],[69],[70].
Le, les listes conduites par Thierry Mariani arrivent en tête du premier tour avec 36,4 % des suffrages, devant celles de Renaud Muselier (31,9 %) et celles de gauche menées par l’écologiste Jean-Laurent Félizia (16,9 %), dans un contexte d’abstention record (66,3 %)[71]. Après avoir dans un premier temps annoncé son maintien, ce dernier se désiste afin de faire barrage au RN[72]. Thierry Mariani conspue sur Twitter ce« réflexe républicain » qui selon lui a pour but d'« empêcher la volonté populaire de s'exprimer » ; toutefois, il avait lui-même bénéficié d'un tel front républicain en 2002 et tenté d'en mettre un autre en place en 1997, qualifiant le Front national d’alors de« danger »[18].
Avant le second tour, après avoir été qualifié d’« ami de droite » ayant des« convictions pour la France » par le sénateur LRHenri Leroy, il reçoit l’appui public deMarion Maréchal, qui conduisait la liste Front national dans la région en 2015[73],[74].Nicolas Sarkozy apporte en revanche son soutien à son adversaire[75].
Le 27 juin, les listes de Thierry Mariani obtiennent 42,7 % des voix, étant défaites par celles de Renaud Muselier, toujours avec une abstention massive (63,2 %)[71].
En vue desélections municipales de 2020, il travaille à la mise en place d'alliances entre le RN et des élus locaux de droite, notamment en relançant le mouvementLa Droite populaire[76]. En vue de l'élection présidentielle de 2022, il travaille sur le volet international du programme de Marine Le Pen[77].
À l’issue duXVIIe congrès du RN, qui se tient en, il obtient, commeHervé Juvin (président du Parti localiste), d’être « invité permanent » au bureau national, la plus haute instance du parti[78].
En 2022, à l'occasion duXVIIIe congrès du RN, il décide d'adhérer auRassemblement national et apporte son soutien àJordan Bardella pour la présidence du parti[79].
Thierry Mariani annonce en sa candidature auxélections municipales de 2026 à Paris et affirme qu'il demandera l'investiture RN pour cela[80].
Pendant ses mandats de député, Thierry Mariani appartient à de nombreuxgroupes d’amitié de l’Assemblée nationale : il en préside trois (Russie,Ukraine etKazakhstan) et est vice-président de deux autres (Turkménistan etAzerbaïdjan) ainsi que du« Dialogue franco-russe ». SelonLe Monde, ces groupes d’amitié sont de« hauts lieux delobbying », lui ayant permis de nouer des relations privilégiées avec des gouvernements étrangers, principalement avec la Russie deVladimir Poutine ainsi qu’avec des régimes autoritaires de l'ancien bloc soviétique ou du Moyen-Orient. Thierry Mariani crée également des structures privées domiciliées chez lui, comme l’« observatoire Eurasie nouveaux horizons »[5].
En septembre 2002, avec deux autres députés UMP (Éric Diard etDidier Julia), il se rend enIrak malgré les pressions américaines pour visiter des usines soupçonnées de produire des armes chimiques, un déplacement organisé par l'Office français pour le développement de l'industrie et de la culture. L'Élysée et Matignon condamnent cette échappée en solitaire des trois députés (« il s'agit là d'initiatives personnelles qui ne concernent pas la politique de la France », déclareJean-Pierre Raffarin)[81],[82].
Thierry Mariani a la réputation d'être « pro-russe », étant parfois perçu comme« l'un des défenseurs les plus acharnés dePoutine en France »[5] qu'il considère comme le seul chef d'État respectable en Europe[83],[84],[85]. Lui-même ne se considère pas comme un « pro-russe », mais estime que« la France a besoin des Russes »[84].
À partir de 2012, il est coprésident de l'associationDialogue franco-russe[5], hébergée à Paris parRZD, la société de chemins de fer russe (visée par des sanctions européennes en 2022)[86] la« vitrine française des Poutinolâtres » selonLe Parisien[87],[88]. Thierry Mariani est membre de la commission des Affaires étrangères et vice-président du groupe d’amitié France-Russie entre 2012 et 2017[88]. Il est également membre de 2015 à 2018 du « comité d'éthique » de l'antenne française de la chaîne d'État russe deRT France[83]. Alors que RT France est interdit de diffusion en Europe après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il réalise tout de même en décembre 2022 un duplex pour la chaine, qui a alors encore ses locaux en France et diffuse seulement dans certain pays étrangers. Il y raille les sanctions européennes contre la Russie[89].
Thierry Mariani est favorable à l'annexion de la Crimée par laRussie[90]. En, il est à l'initiative du déplacement enCrimée d'une délégation de dix parlementaires dont l'objectif, selon ses participants,« est de maintenir le dialogue avec nos amis russes »[91],[9],[92], mais qui aurait des motivations personnelles ayant trait à son épouse[9]. En réaction, les autorités ukrainiennes interdisent les dix élus d'entrée en Ukraine pour une période de trois ans[92]. Le ministre français des Affaires étrangères dénonce ce voyage comme étant effectué en« violation du droit international »[90].
Thierry Mariani, en lien avecLeonid Sloutski, retourne en Crimée et dans leDonbass à plusieurs reprises — ses voyages sont payés par la Russie —, dénonçant les sanctions contre la Russie, et rencontreVladimir Poutine en 2019, à l'occasion du cinquième anniversaire de l'annexion de la Crimée, parmi plusieurs hommes politiques et députés français[85],[93],[94].
En 2020, sa nomination au sein d'une commission de l’Union européenne en charge de lutter contre« l’ingérence étrangère » ne passe pas inaperçue chez les spécialistes, et le journalLibération le qualifie à cette occasion de« notoirement proche du régime russe »[83]. Selon le journal russeVedomosti, Thierry Mariani a été nommé au comité consultatif d'un fonds d'investissements en Russie créé en 2014, doté de plusieurs milliards d'euros et dont l'un des cofondateurs estKonstantin Malofeïev, un oligarque proche de Poutine. Thierry Mariani dément faire partie de cette société (sa nomination semblant avoir été finalement annulée) mais reconnaît connaître personnellement Konstantin Malofeïev (qui est notamment l'un des mécènes de son« Dialogue franco-russe »)[95].
Après avoir jugé« grotesque » l'hypothèse d'une poussée des troupes russes« jusqu'àKiev »[96], il juge« regrettable » l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, mais laisse entendre que l'Ukraine porte au moins autant de responsabilité que la Russie dans le déclenchement de la guerre[94], déclarant que« si [elle] avait respecté l’accord de Minsk II, signé en 2015, on n’en serait pas là »[97]. Mis en retrait de la campagne présidentielle de Marine le Pen, il continue de publier des messages en soutien de la Russie, évoquant notamment une« opération d’intoxication » de l'Ukraine concernant lebombardement du théâtre de Marioupol[98]. En juin 2023, il s'implique personnellement dans une vaste campagne dedésinformation sur internet orchestrée par les services russes baptisée« Doppelganger », se faisant notamment le promoteur du site de propagande russe« Reliable Recent News », visant à saper le soutien à l'Ukraine dans l'opinion européenne par la diffusion massive de faux contenus médiatiques sur les réseaux sociaux[99]. Entre 2023 et 2024, il participe à au moins un entretien avecVoice of Europe, canal de diffusion de lapropagande du Kremlin basé enRépublique tchèque. Il y croise d'autres parlementaires européens d'extrême droite, commeMaximilian Krah,Hervé Juvin etPatricia Chagnon[100].
En juin 2021, il fait l'objet de deuxenquêtes préliminaires le concernant, dont l'une concerne égalementYves Pozzo di Borgo, en lien avec leurs activités au sein de l'associationDialogue franco-russe. Il est soupçonné decorruption, d’abus de confiance et deblanchiment ainsi que detrafic d’influence, car des avantages, opérations financières suspectes et voyages seraient de possibles contreparties de prises de positions favorables au Kremlin[101]. L’enquête est classée sans suite en 2024 : « Les investigations menées n’ont pas permis de caractériser les infractions au départ soupçonnées. Les enquêtes ont dès lors été classées, l’une pour absence d’infraction, l’autre pour infraction insuffisamment caractérisée »[102].
Pour leHuffPost, les invitations régulières de Thierry Mariani parBachar el-Assad ainsi que ses prises de position sur le régime font de lui le« premier VRP français du dictateur syrien » dans le cadre de laguerre civile syrienne[103].
Entre et, il se rend en Syrie à cinq reprises pour des rencontres avec Bachar el-Assad[104]. Il s'entretient également avec legrand mufti de Syrie[105]. En, il effectue une visite en Syrie avec ses collèguesNicolas Dhuicq etJean Lassalle, des journalistes deValeurs actuelles et des membres deSOS Chrétiens d'Orient, organisation elle aussi proche de l'extrême droite[106]. Le parti des Républicains se désolidarise de ce voyage[106]. Ses visites successives se font avec l'aide de l'association Al-Karma, dirigée par Hala Chaoui, proche d'Assad[107]. Il soutient le régime d’Assad lors de laguerre civile syrienne et salue la victoire de ses troupes lors de labataille d'Alep en :« Ceux qui combattent le terrorisme devraient se féliciter de la reprise d'Alep »[108]. Il met également en doute la responsabilité du régime syrien dans les attaques chimiquesde Khan Cheikhoun[104] etde Douma[109].
Marie Peltier, chercheuse spécialiste de la Syrie, le présente comme un« agent de Damas » pour son rôle dans la propagation de la désinformation, notamment après les attaques chimiques, et dans la diffusion de la propagande du régime[110]. Plusieurs journalistes s'offusquent du fait que Thierry Mariani, en voyage en Syrie, fasse part de son émerveillement sur la propreté dans les rues de Damas,« occultant tout à fait les massacres perpétrés par Bachar al-Assad »[111],[112]. Pour justifier de sa visite à Damas en novembre 2017 alors qu'il est sans mandat électif, Thierry Mariani présente Bachar el-Assad comme son« ami »[113].
Lors d'un sixième voyage en, aux côtés d'élus du RN[114], Thierry Mariani poste une photo surTwitter le, attablé dans un restaurant deSaidnaya, une ville située à proximité de laprison de Saidnaya, où selonAmnesty International, des milliers d'opposants sont torturés et exécutés par pendaison par le régime syrien[115],[116].
En 2020, il appelle, en séance plénière au Parlement européen, à soutenir Bachar el-Assad pour ramener la paix dans le pays, et à« extermin[er] les rebelles syriens », mots qui lui valent un rappel au règlement[5].
Le, il rencontre une nouvelle fois Bachar el-Assad, aux côtés d'Andréa Kotarac et d'Hervé Juvin, avec lequel il discute des sanctions contre le régime, qu'il fustige à nouveau à son retour. Le président syrien est alors visé par une information judiciaire en France concernant des attaques chimiques, dontcelle de 2013 sur la Ghouta[117],[118].
Thierry Mariani est membre du conseil d'administration de l’Association des amis de l’Azerbaïdjan (AAA), soutenue financièrement par les autorités et« principal instrument », selonLe Monde, de ladiplomatie du caviar que mène notamment en France l'État autoritaire de l'Azerbaïdjan, et qui, selonÉlise Lucet, assure en France la promotion du pays[e],[120],[121],[119]. En 2015, Thierry Mariani soutient l’Azerbaïdjan dans le conflit l'opposant à l’Arménie[122] et demande à la suite duconflit de 2020, le rattachement duHaut-Karabagh à l'Azerbaïdjan[123].
Avec d’autres parlementaires français d’extrême droite, il effectue un voyage auCachemire en, deux mois après la suppression par legouvernement indien du statut spécial d'autonomie dont la région, à forte majoritémusulmane, bénéficiait. Cette visite intervient alors que les journalistes de la presse étrangère et les responsables politiques n'ont pas accès à la région et que le gouvernement indien y a bloqué internet et déployé un important dispositif militaire[124]. Ce voyage est notamment sponsorisé par le groupe Srivastava, spécialisé dans ladésinformation[125],[126],[127],[128].
À l’issue de sa visite, Thierry Mariani diffuse sur les réseaux sociaux un message de soutien à la politique du Premier ministrenationaliste et ultraconservateur,Narendra Modi. Il déclare également à la presse :« Nous sommes aux côtés de l'Inde dans sa lutte contre les terroristes ». D'après la chercheuse Eviane Leidig,« cette visite est la dernière preuve en date des liens toujours plus forts entre les extrêmes droites indienne et européenne, avec des points communs tournant principalement autour d'une aversion pour les populations musulmane et immigrée et s'incarnant dans d'ambitieux projets nationalistes »[124].
Aux côtés d'autres élus duRN, Thierry Mariani participe à une campagne de désinformation et de propagande. Il publie ainsi surEU Chronicle, un site de désinformation faisant partie d'un large réseau de faux médias créés pour servir les intérêts de l’Inde et deNarendra Modi[129],[130],[125].
Année | Parti | Circonscription | 1er tour | 2d tour | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Issue | ||||
1993[16] | RPR | 4e de Vaucluse | 19 415 | 39,08 | 1er | 25 423 | 48,90 | Élu | |
1997[17] | 14 909 | 29,42 | 21 546 | 38,87 | |||||
2002[19] | UMP | 18 471 | 35,23 | 26 434 | 57,62 | ||||
2007[20] | 21 125 | 41,36 | 28 462 | 60,18 | |||||
2012[30] | 11e des Français établis hors de France | 7 114 | 32,59 | 10 390 | 52,15 | ||||
2017[37] | LR | 4 766 | 18,78 | 2e | 5 676 | 28,28 | Battu |
Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où il est tête de liste.
Année | Parti | Région | 1er tour | 2d tour | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | ||||
2010[24] | UMP | Provence-Alpes-Côte d'Azur | 388 365 | 26,60 | 1er | 559 412 | 33,02 | 2e | |
2021[71] | RN | 420 633 | 36,38 | 524 881 | 42,70 |
Année | Parti | Canton | 1er tour | 2d tour | Issue | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | Voix | % | Rang | |||||
1988 | RPR | Valréas | Élu | |||||||
1994[16] | 3 176 | 56,00 | 1er |
Année | Parti | Commune | 1er tour | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Rang | ||||
1989 | RPR | Valréas | 1er | |||
1995 | ||||||
2001[131] | 2 525 | 63,27 |
Dans la bande dessinée d'anticipation deFrançois Durpaire etFarid Boudjellal,La Présidente, oùMarine Le Pen gagne l’élection présidentielle de 2017, Thierry Mariani devient ministre de la Politique étrangère[132].
Dans le roman de politique-fiction deMichel Wieviorka,Le Séisme : Marine Le Pen présidente (2016), avec un scénario similaire, il devient ministre de la Ville, du Logement et des Territoires[133].
Dans le roman de politique-fiction,Une élection ordinaire (2015) du journaliste deValeurs actuellesGeoffroy Lejeune, oùÉric Zemmour devient président de la République en 2017, Thierry Mariani devient ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.
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