Réalisation | Asif Kapadia |
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Scénario | Asif Kapadia Tim Miller |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | The Bureau FilmFour |
Pays de production | ![]() |
Genre | Aventure, drame |
Durée | 86 minutes |
Sortie | 2001 |
Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution.
The Warrior est unfilm d'aventuredramatique réalisé et écrit parAsif Kapadia, sorti en2001, en2002 auRoyaume-Uni et en2003 enBelgique et enFrance. Le film a été projeté dans plusieurs festivals, tels que leFestival de Saint-Sébastien en2001 ou encore leFestival du film britannique de Dinard, dans lesquels il a été récompensé à plusieurs reprises.
Il met en scène Lafcadia, interprété parIrrfan Khan, un guerrier qui décide d'oublier la violence et de retourner dans son pays natal. Mais son Seigneur refuse qu'il l'abandonne ainsi et envoie ses hommes pour le tuer.
Tourné dans l'Himachal Pradesh et auRajasthan,The Warrior est la cinquième réalisation d'Asif Kapadia, aprèsIndian Tales (1994),The Waiting Room (1996),Wild West (1996) etThe Sheep Thief (1997). De la même manière queThe Sheep Thief,The Warrior a bénéficié de projections dans plusieurs festivals dans lesquels il a été récompensé. Malgré cette reconnaissance internationale, la réception critique et publique demeure plus nuancée.
Dans uneInde féodale, l'État deRajasthan est une région déserte qui est gouvernée par un Seigneur cruel et sadique qui, à l'aide de guerriers sous les ordres de Lafcadia, exerce un régime de terreur sur ceux qui s'opposent à son pouvoir. Lafcadia est récemment devenu veuf ; il a toutefois un enfant, Katiba. Un jour, Katiba se lie d'une profonde amitié avec une jeune fille, qui attache unrakhi à son poignet faisant de lui son frère, en retour, il lui donne son amulette. Quand le seigneur demande à Lafcadia de soumettre les villageois de Tarang à ses ordres, ces derniers préfèrent lui échapper. Après le raid que Lafcadia organise, ses guerriers violent et pillent les villageois ; mais quand Lafcadia aperçoit l'amulette de son fils sur une jeune fille, il lui sauve la vie. Il regrettera alors très profondément d'avoir ravagé le village, et renoncera à son statut pour chercher la paix dans le village de Kullu, dans l'Himalaya. Quand le Seigneur l'apprend, il demande aux guerriers de le pourchasser et de le tuer. Cependant, ils n'y parviennent pas. Aussi, pour satisfaire leur Seigneur, ils tuent un sosie de Lafcadia et amènent sa tête devant le Seigneur. Ils capturent également Katiba, à qui il est demandé d'identifier son père. Devant le Seigneur, il affirmera qu'il s'agit bien de la tête de son père. Alors, il est également tué. Dévasté et sans arme, Lafcadia est seul quand un voleur, Riaz, décide de le suivre. Incapable de le faire fuir, Lafcadia l'ignore. Au cours de leur périple, Riaz en viendra à lui demander si c'est lui qui a tué son père[1].
Bien que produit par une sociétébritannique, le film a été tourné en intégralité enInde et enhindi.
En2003, le film est annoncé en compétition à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, pour représenter leRoyaume-Uni. Cependant, la langue originale du film a fait naître un long débat au sein de l'Académie sur l'admissibilité d'un film anglais dont les paroles sont en hindi. L'académie a déclaré qu'un film d'un certain pays devait principalement être dans l'un de ses langages officiels. C'est dans cette optique que le film a finalement été rejeté[4].
Pour son film,Asif Kapadia souhaitait travailler aux côtés deTim Miller sur le scénario depuis qu'il avait quitté leRoyal College of Art. Miller y était directeur d'étude. Le réalisateur a ainsi déclaré : « nous partagions le même intérêt pour le réalisme teinté de magie […]. Nous avons découvert un vieux récit traditionnel japonais racontant l'histoire d'un jeune garçon dont le père, un guerrier, avait fui pour échapper à son seigneur ». C'est de cette manière que les deux hommes se sont lancés dans l'écriture de l'histoire deThe Warrior[5].
Par ailleurs, pour le casting, le réalisateur a désiré trouver un véritable enfant des rues pour interpréter le rôle du personnage du voleur. Il a ainsi visité une école où des jeunes garçons livrés à eux-mêmes y sont accueillis. C'est là qu'il a repéréNoor Nani pour son rôle, alors qu'il ne parlait pas l'anglais[5]. De la même manière, pour le rôle de la femme aveugle, il a souhaité engagé une véritable aveugle qu'il a rencontré dans une école deBombay[5].
Le tournage eu alors lieu durant onze semaines, avec une équipe de plus de deux cent cinquante personnes d'origines diverses :britanniques,indiens,français ou encorecanadien[5]. Néanmoins, tout ne se déroula pas comme prévu. En effet, l'équipe entière fut victime d'une infection durant letournage. Le réalisateur avouera : « déshydratation, insolations, malaria, piqûres de scorpions, morsures de chiens enragés… bref des choses assez communes dans cette partie du monde[5] ».
EnFrance, le film est quasiment passé inaperçu puisqu'il n'a réalisé que 65 entrées lors de sa sortie[6]. AuxÉtats-Unis, il a réalisé une recette de 14 170 $[7] lors de son week-end d'ouverture où il était projeté dans quatre salles. À la fin de son exploitation, il aura réalisé 14,9 % des recettes mondiales, avec 50 257 $[7]. De plus, le film a réalisé une recette de 40 304 $ enNorvège, une recette de 29 612 $ enEspagne et enfin une recette de 216 464 $ auRoyaume-Uni[8]. Au total, le film aura réalisé une recette mondiale de 336 637 $[7]. Par ailleurs, le film est classé311e film de l'année2005[9].
Brigitte Baudin (Le Figaroscope)[10] :
« C'est un voyage épique, une quête de rédemption, un suspense haletant dans des décors à couper le souffle. Superbe! »
Bernard Achour (TéléCinéObs)[10] :
« Tour à tour fascinant et ennuyeux, le résultat déploie une magnificence visuelle où semblent planer les fantôme de Sergio Leone et de Kurosawa. »
Antoine Baeque (Libération)[10] :
« The Warrior est en effet une œuvre d'un académisme absolu : pas un costume, pas une expression, pas un plan qui n'ait été pensé sans qu'il ne vende un paysage, un personnage, une épopée […], ou un folklore d'Inde fantasmée. »
Stephane Delorme (Les Cahiers du cinéma)[10] :
« Les images de The Warrior ont davantage leur place dans un catalogue de voyage que dans une salle de cinéma. »