The New Yorker est unmagazineaméricain qui publie des reportages, de la critique, des essais, des bandes dessinées, de la poésie et des fictions. Auparavanthebdomadaire, il est désormais publié quarante fois par an avec six éditions supplémentaires (en général plus épaisses), couvrant deux semaines.
Même si ses critiques et son agenda se concentrent sur la vie culturelle de la ville deNew York,The New Yorker a un large public en dehors de la ville grâce à la qualité d’écriture de ses journalistes. Le caractère cosmopolite et urbain du magazine se résume dans la rubriqueTalk of the Town —Ce qui se dit en ville — qui propose de brefs et vifs commentaires sur la vie et la culture new-yorkaises, la culture populaire et l’excentriqueAmericana, même si cette rubrique s'est tournée au cours des dernières années de plus en plus vers le commentaire politique. Ses bandes dessinées, célèbres caricatures et sesnouvelles ont permis à ces genres une meilleure considération littéraire auxÉtats-Unis.
Au sein de la profession, les équipes deThe New Yorker chargées de la correction et de la vérification des faits sont réputées pour leur rigueur. Enfin,The New Yorker est célèbre pour ses écuries d'auteurs, journalistes, collaborateurs et critiques, tous parmi les meilleurs dans leurs catégories.
The New Yorker démarra le comme édition du. La une était un dessin d'un dandy examinant un papillon à travers son monocle[2]. Il fut fondé parHarold Ross[3] et sa femmeJane Grant, journaliste auNew York Times (première femme reporter de ce journal américain)[4]. Ross souhaitait créer un journal humoristique sophistiqué et subtil — se démarquant de la banalité et de la lourdeur des autres publications humoristiques[3],[2], telles queJudge pour lequel il avait travaillé, ouLife. Ross s'associa au promoteur Raoul H. Fleischman pour fonder l'entrepriseF-R Publishing et installer les premiers bureaux du journal au 25 West Forty-fifth Street àManhattan.
Ross continua à éditer le magazine jusqu'à sa mort en1951[3]. Au cours de ses premières années d'existence, parfois incertaines, le magazine s'enorgueillit de sa sophistication cosmopolite. Avec sa couverture illustrée parRea Irvin représentant Eustace Tilley, un supposédandy du début du siècle dernier[2],[5],The New Yorker publia dans sa première édition cette célèbre déclaration« It has announced that it is not edited for the old lady inDubuque. » —« Il fait savoir qu'il n'est pas publié pour la vieille dame deDubuque dans l’Iowa ». Sous cet apparentsnobisme, se cache en fait un stimulant sens de l'autodérision et de l'ironie, décalage dont jamais le magazine ne se départira.
Bien que le magazine n'ait jamais perdu son sens de l'humour,The New Yorker s'est rapidement établi comme une tribune prééminente du journalisme « sérieux » et de la fiction[2]. Peu de temps après la fin de laSeconde Guerre mondiale, l'essaiHiroshima deJohn Hersey remplit un numéro entier[3]. Au cours des décennies suivantes, le journal publia lesnouvelles de nombreux auteurs parmi les plus respectés desXXe et XXIe siècles, dontAnn Beattie,J. D. Salinger,Haruki Murakami,Alice Munro,Vladimir Nabokov,Philip Roth etJohn Updike. La publication deLa Loterie deShirley Jackson le engendra plus de courrier après sa publication que toutes les autres nouvelles dans l'histoire deThe New Yorker[6]. Pendant ses premières décennies, le magazine publia parfois deux voire troisnouvelles chaque semaine, puis le rythme a été ramené ces dernières années à une histoire par numéro. Quoique certains thèmes et styles littéraires soient plus récurrents que d'autres dans les fictions publiées parThe New Yorker, les récits du magazine se distinguent moins par leur uniformité que par leur diversité, des récits intimistes deJohn Updike aux côtés surréalistes deDonald Barthelme, allant de tranches de vie deNew-Yorkais névrosés à des récits situés dans des lieux et époques variés et traduits de nombreuses langues.
Les articles de fond constituent la plus grosse partie du magazine : ils sont connus pour couvrir un ensemble éclectique de thèmes. On trouve parmi les sujets récents l'excentriqueévangélisteCreflo Dollar, les différentes manières dont les humains perçoivent le passage dutemps et lesyndrome de Münchhausen.
Une française,Françoise Mouly, est directrice artistique depuis 1993 et choisit les couvertures du magazine[7],[8].
Cette couverture du magazine est traditionnellement un dessin[2], un choix correspond à cette volonté d'être à la fois drôle, subtil, et sérieux sur l'information délivrée au lecteur[2]. Au cours du temps, cette Une a su être souvent historique, critique, mais aussi provocatrice ou polémique[9].La couverture du magazine du déclenche ainsi une controverse aux États-Unis en pleinecampagne présidentielle. Une caricature en pleine page représente le candidat démocrateBarack Hussein Obama et sa femmeMichelle habillés, lui en terroriste musulman et elle en militante du Black Panther Party, se tenant dans leBureau ovale avec un portrait d'Oussama Ben Laden au mur et le drapeau américain brûlant dans la cheminée. Face aux critiques sur ce dessin, le magazine a tenté d'expliquer que c'était une satire de la caricature que la droite conservatrice avait essayé de donner d'Obama[10],[11].
Genius in Disguise: Harold Ross of the New Yorker, Thomas Kunkel (1997)
Remembering Mr. Shawn's New Yorker: The Invisible Art of Editing, Ved Mehta (1998)
Here But Not Here: My Life with William Shawn and the New Yorker,Lillian Ross (1998)
The World Through a Monocle: The New Yorker at Midcentury, Mary F. Corey (1999)
Gone: The Last Days of the New Yorker, Renata Adler (2000)
Letters from the Editor: The New Yorker's Harold Ross sous la direction de Thomas Kunkel (2000; lettres couvrant les années1917 à1951)
Defining New Yorker Humor, Judith Yaross Lee (2000)
NoBrow: The Culture of Marketing - the Marketing of Culture,John Seabrook (2000)
New Yorker Profiles 1925-1992: A Bibliography rassemblé par Gail Shivel (2000)
About Town: The New Yorker and the World It Made,Ben Yagoda (2000)
A Life of Privilege, Mostly, Gardner Botsford (2003)
Christmas at The New Yorker: Stories, Poems, Humor, and Art ((2003)
Maeve Brennan: Homesick at the New Yorker, Angela Bourke (2004)
The New Yorker. L'encyclopédie des dessins d'humour, sous la direction deJean-Loup Chiflet, coffret de deux volumes reliés sous étui, Les Arènes (2019)