The New York Times (prononcé enanglais :/ðənuˈjɔɹktaɪmz/)[2], abrégéNYT, est unquotidiennew-yorkais fondé en 1851, publié en anglais, espagnol et chinois. Il est parfois surnomméThe Grey Lady.
LeNew York Times est une filiale de laNew York Times Company, société cotée en bourse. Il est un des trois journaux les plus lus des États-Unis avec leWall Street Journal etUSA Today[3]. Du fait de sa qualité et de ses révélations, il est souvent considéré comme un journal américain de référence et ses enquêtes sont récompensées par 130prix Pulitzer[4],[5]. C'est aussi le quotidien américain qui compte le plus de lecteurs à l'étranger. Le journal emploie 1 700 journalistes en2020[6] et le directeur de la rédaction est Joseph Kahn. Le journal est détenu depuis maintenant cinq générations par la famille Ochs-Sulzberger via leTrust familial Ochs-Sulzberger.
La devise du journal, affichée dans le coin supérieur gauche de la première page,« All the News That's Fit to Print » (« Toutes les nouvelles qui méritent d'être imprimées »), date du rachat du journal parAdolph Ochs en1896. Elle fait référence à sa volonté de se différencier des quotidiens qui pratiquaient lejournalisme jaune, comme leNew York World et leNew York Journal[7].
L'entrée de l'ancien siège du journal (1913 - 2007) au 229 West de la43e rue.
Le quotidien est fondé le par le banquierGeorge Jones et le journaliste et homme politiqueHenry Jarvis Raymond. Il s'intitule alorsNew-York Daily Times. Le titre est rebaptiséNew-York Times en 1857 et le tiret est abandonné en 1896[8].
Les éditions du dimanche duNew York Times débutent en1861 pour offrir une couverture plus complète des événements liés à laguerre de Sécession.
Après la guerre de Sécession, leNew York Times dénonce les hommes politiques souhaitant redistribuer aux anciens esclaves une partie des propriétés des esclavagistes (tels le représentantThaddeus Stevens et le sénateurCharles Sumner, accusés d’être de « mauvais Américains ») : « Tenter de justifier la confiscation de la terre sudiste par une prétendue nécessité de faire justice aux affranchis, c'est s'attaquer en fait aux racines de la propriété au Nord comme au Sud »[9]. Le journal gagne son premierprix Pulitzer en1918 pour ses articles sur laPremière Guerre mondiale[4].
En 1942, le journal commence à publier sescélèbres mots croisés[10] dans l'édition du dimanche. À partir de 1950, leur parution devient quotidienne, la difficulté des grilles s'accroissant à mesure que la semaine avance.
Le journal acquiert la station de radio de musique classiqueWQXR en 1944, à la demande de son propriétaire,John V. L. Hogan(en), qui refuse la proposition de rachat duNew York Post. Elle devient l'une des plus grandes et prestigieuses radios de la région new-yorkaise.
En 1946, leNew York Times introduit une sectionmode et lance une édition internationale qui s'arrête en 1967 lors de la reprise de l'International Herald Tribune en collaboration avec leWashington Post.
En 1963, le journal prend position en faveur ducoup d'État contre le président de la République dominicaineJuan Bosch. Celui-ci, premier président élu démocratiquement depuis le renversement de la dictature deRafael Trujillo, conduisait une politique de nature réformiste jugée dangereuse dans le contexte de paranoïa anticommuniste suivant larévolution cubaine[11].
La sectionop-ed, abréviation de « opposite the editorial page », paraît à partir de 1970. Contrairement à l'éditorial, elle est signée, par des journalistes du quotidien ou des écrivains indépendants, et reflète des opinions sans liens avec lecomité de rédaction du journal. La version en ligne duNew York Times est lancée en 1996. Les lecteurs du monde entier peuvent ainsi accéder gratuitement aux articles les plus récents. Le, une édition enchinois est également proposée sur internet[12].
LeNew York Times annonce en qu'il va supprimer une centaine de postes de journalistes[13], et ce malgré une hausse de ses résultats financiers. Le journal publie la première enquête sur le producteur de cinémaHarvey Weinstein, qui déclenche lemouvement #metoo en 2017[14].
Après la victoire de Trump, le journal investit cinq millions de dollars pour créer un bureau spécial d’investigation basé à Washington, afin de couvrir exclusivement laMaison-Blanche. Ce qui est décrit comme le déploiement d'une « artillerie lourde » s’inscrit dans un contexte général de crise de la presse américaine où les plus grands titres de presse ont été fragilisés pour avoir été incapables d'anticiper la victoire du candidat républicain[15]. Au total le journal compte, à cette époque, 1 700 journalistes[16]. Le NYT révèle l’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016[17] et le fait que Trump ne paye pas d’impôts sur le revenu[18]. Le président américain qualifie le journal de« défaillant » et de « honte pour les médias », mais le suivi accru de Donald Trump est une aubaine financière pour le quotidien qui gagne nombre d'abonnés en ligne[15],[14].
Depuis plusieurs années, le journal se diversifie et s'oriente clairement — avec succès — vers le numérique qui dévaste la presse écrite, attirant ainsi la publicité ayant abandonné le support papier[16]. Durant les années de Trump à la présidence, leNew York Times affronte la concurrence féroce que lui livre leWashington Post, au style plus agressif[16].
En 2020, dans le contexte qui suit lemeurtre de George Floyd, le quotidien décide de mettre une capitale au mot« Black » pour décrire les personnes et les cultures d’origine africaine. Concernant une éventuelle capitalisation du mot « blanc », leNew York Times, décide de conserver le traitement en minuscule.« Bien qu’il y ait une question évidente de parallélisme, […] il y a moins le sentiment que "blanc" décrit une culture et une histoire partagées. De plus, lesgroupes haineux et lessuprémacistes blancs ont longtemps privilégié le style majuscule, ce qui en soi est une raison pour l’éviter »[19],[20].
En, la journalisteBari Weiss démissionne. Connue pour son engagement contre l'antisémitisme, ses positions conservatrices anti-Trump[14], sa « critique de l'extrême gauche » et sa dénonciation de lacancel culture[21], elle avait été engagée trois ans auparavant dans le cadre d'un effort du journal visant à élargir la gamme idéologique de son personnel d'opinion après l'investiture du président Trump, en tant que rédactrice en chef pour les sujets concernant la culture et la politique[22]. Dans sa lettre de démission, elle affirme que « l'autocensure est devenue la norme »[23],[24],[25], suscitant les réactions de plusieurs hommes politiques américains[26],[27],[28]. Elle assure en outre avoir été harcelée par des confrères en désaccord avec ses prises de position[21], lui reprochant notamment « d'écrire encore sur les Juifs »[22].
En septembre 2025, le New York Times fait l'objet d'une plainte en diffamation et calomnie déposée par Donald Trump qui réclame 15 milliards de dollars. Le journal déclare qu’il poursuivra son travail d’information[37]. Cette plainte intervient après plusieurs autres procédures judiciaires similaires intentées par Trump contre des médias américains, dont certaines ont été rejetées par les tribunaux[38].
Le premier siège duNew York Times est situé au 113Nassau Street, dans leFinancial District deManhattan. En1854, il se déplace au 138 Nassau Street, et en 1858, il déménage à nouveau pour le 41Park Row, devenant le premier journal new-yorkais à s'installer dans un immeuble spécialement construit pour lui.
En 1904, le journal déménage au 1475Broadway, à l'angle de la42e Rue, sur une place nommée Longacre Square.Adolph Ochs, propriétaire du journal depuis 1896, convainc le maireGeorge Brinton McClellan Jr. d'y construire unestation de métro. La place est alors renomméeTimes Square, en référence au titre du journal. L'immeuble est aujourd'hui connu sous le nomOne Times Square. En 1907, leNew York Times y institue une tradition : à23 h 59 le soir du Nouvel An, uneboule horaire lumineuse,Times Square Ball, descend depuis le toit de l'immeuble.
En, leNew York Times compte un million d'abonnés au journal électronique uniquement, en plus de 1,1 million d'abonnés à l'offre mixte papier/électronique[40]. Le nombre d'abonnés à l'offre électronique atteint 2,2 millions en[41].
En 2021, leNew York Times dépasse les8,4 millions d'abonnés — papier ou numérique. Il s'est fixé un objectif de10 millions d'abonnés pour 2025. Pour y parvenir, il acquiert en janvier 2022 le site d'informations sportivesThe Athletic(en), qui a opté pour le payant, et qui compte1,2 million d'abonnés[44].
À la fin de l'année 2024, leNew York Times compte11,43 millions d'abonnés, ce qui est inférieur aux estimations du marché, en raison d'une concurrence intensifiée (CNN,The Verge)[45].
Le journal comporte trois sections principales, chacune contenant plusieurs sous-sections :
Informations : inclut des sections dédiées aux nouvelles internationales, aux nouvelles nationales, aux affaires, à la technologie, aux sciences, à la santé, aux sports, à la région new-yorkaise, à l'éducation, au temps, et aux annonces nécrologiques.
Opinion : inclut des pages dédiées aux éditoriaux,Op-ed et aux lettres adressées à la rédaction.
Suppléments : inclut des sections qui portent sur les arts, la littérature, le cinéma, le théâtre, les voyages, un guide de la ville de New York, les restaurants et les vins, la maison, la décoration et les dessins. Le journal publie aussi une revue hebdomadaire et une section intituléeWeek in Review. Le dimanche apparaît leNew York Times Best Seller list, prestigieuse liste demeilleures ventes.
Les articles du journal sont traduits et repris par plusieurs journaux d'autres pays. Le quotidien françaisLe Figaro publie chaque semaine une sélection d'articles duNew York Times, en version française.
Le journalThe New York Times a fait l'objet de diverses controverses depuis sa création en 1851. C'est l'un des journaux les plus influents aux États-Unis et dans le monde[47]. Il a notamment été critiqué pour des allégations d'antisémitisme[48], de biais éditoriaux, ainsi que pour sa couverture médiatique controversée concernant l'existence supposée d'armes de destruction massive en Irak, qui a influencé le soutien à laguerre d'Irak[49].
↑Maurice Lemoine,Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’États modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte,,p. 628.
↑Kathryn J. McGarr, « When theNew York Times Liked Ike: The Newspaper’s Controversial Presidential Endorsements of 1952 and 1956 »,American Journalism,no 39 (2),,p. 118–41