Conçu en réaction aux expérimentations ambient deThe Unforgettable Fire[4],The Joshua Tree puise son inspiration dans leblues, lefolk et legospel. C'est l' « album américain » de U2[5]. Initialement intituléThe Desert Songs : The Two Americas, le disque est ambivalent dans ses textes vis-à-vis des États-Unis[6]. Il traduit l'amour du groupe pour l'Amérique et sa musique[7], mais c'est aussi un reportage sur le délabrement industriel, politique et moral de ce pays[8].
Du au, U2 célèbre les 30 ans de son album culte, en interprétant pour la première fois toutes ses chansons, à l'occasion d'unemini tournée en stades, sur les routes d’Amérique et d’Europe[18]. Une tournée supplémentaire intituléeThe Joshua Tree Tour 2019 a lieu à l'automne de cette même année en Océanie et en Asie, avec un passage inédit àBombay en Inde le.
Dix mois de tournée ont épuiséU2, qui a été de tous les festivals et a présenté une performance remarquée auLive Aid organisé parBob Geldof le àLondres[19]. La fameuse scène, où Bono se jette dans le public pour aider une jeune fille pressée par la foule, puis danse avec elle, a fait le tour du monde. Pourtant, le chanteur de U2 culpabilise d'avoir attiré l'attention des médias sur lui[20]. Il erre plusieurs jours au volant de sa voiture du côté deWexford en Irlande[21].
En, Bono et sa femmeAlison partent un mois en tant que bénévoles dans un camp de réfugiés enÉthiopie. Là-bas, ils sont très touchés et affectés par la pauvreté de la population[22]. La star de U2 confiera plus tard que les éléments deThe Joshua Tree (l'approche assez lyrique, les grandes questions, l'idée générale), germaient en lui, à son retour d'Afrique.
Durant cet automne 1985, le guitariste du groupeThe Edge se lance dans la musique de film. Il compose et joue avec le chanteurMichael Brook, la musique deCaptive, le long métrage dePaul Mayersberg et fait la rencontre d'une étoile montante de la pop, la jeuneSinéad O'Connor avec qui il coécrit pour ce film le titreHéroïne.
En novembre de la même année, U2 se décide à plancher sur un nouvel album. Le projet initial du groupe est de travailler seul pendant quelques mois, puis de faire venirBrian Eno etDaniel Lanois, les producteurs de leur précédent disqueThe Unforgettable Fire. Les premières séances studios commencent dans un hôtel particulier appelé Danesmoate House (qui deviendra ensuite une des propriétés du bassisteAdam Clayton), situé àRathfarnham, avec déjà de grandes avancées surWith or Without You[26] etI Still Haven't Found What I'm Looking For. Lesarrangements pour ces deux morceaux ont été achevés au début des sessions à Danesmoate, donnant au groupe la confiance nécessaire pour expérimenter[27].
Entrée du manoir de Danesmoate House. C'est dans ce lieu qu'a débuté l'enregistrement de l'album.
Daniel Lanois se souvient des lieux : « C'était vraiment très chouette comme configuration. Il y avait ce très grand salon/cette salle de dessins, quel que soit le nom qu'on puisse lui donner, c'était une grande salle rectangulaire avec un grand plafond et du plancher en bois. C'était bruyant, mais bruyant dans le bon sens, très dense, très musical. À mon sens, c'était la salle la plus rock & roll du coin. Le châteauSlane était une idée amusante et tout mais c'était un endroit énorme. Danesmoate sonnait mieux que le château. C'était le meilleur endroit pour toutes nos expériences et pourtant nous avions déjà testé de très nombreux endroits auparavant. »[28] Ce qu'apprécie particulièrement Daniel Lanois à Danesmoate House, c'est le rendu acoustique dans lebas-medium présent dans le grand salon. « C’est dans le bas-medium que vit la musique. Selon moi,The Joshua Tree est un album génial de rock & roll en partie grâce à la beauté de ce bas-medium que l’on retrouvait naturellement dans la pièce. »
Pour l'enregistrement de l'album, Brian Eno et Daniel Lanois vont utiliser une méthode particulière et intéressante. Plutôt que d’être ensemble en studios, ils vont diviser le travail. Ainsi, l'Anglais et le Canadien alternent les sessions, l’un reste une ou deux semaines avec U2, puis laisse place à l’autre, qui en fait de même. Si l’ambiance est très professionnelle en studio et que U2 souhaite donner le meilleur de lui-même, l’atmosphère reste cependant agréable et plus détendue que surThe Unforgettable Fire[28]. Eno et Lanois encouragent U2 à s'ouvrir à des chansons plus anciennes comme la musiqueroots américaine, et inversement, à des mélodies plus contemporaines comme celles desSmiths ou deMy Bloody Valentine[29]. Les assistants décrivent des scènes quasi bucoliques, avec des guitares changeant de mains, une rythmique toujours prête, des producteurs sûrs de leur fait. Tout le rock de U2 exsude le contrôle, la rigueur, gestion des émotions et des sons, tous admirablement filtrés et réarrangés par le duo Eno/Lanois[30].
Sting et Bono lors de la tournée Conspiracy of Hope en juin 1986.
Les Irlandais vont néanmoins prendre leur temps à cause d'investissements musicaux divers[31]. En, Bono prête sa voix sur la chansonIn a Lifetime du groupeClannad issu de l'albumMacalla. La chanteuse du groupeMoya Brennan, est ravie de pouvoir compter sur la collaboration d'une star du rock aussi prestigieuse[32]. Le, U2 donne son seul concert européen de l'année lors du festival Self Aid qui se déroule au RDS Arena de Dublin[33]. En juin, U2 participe au côté deSting,Peter Gabriel,Joan Baez ouLou Reed pour les plus connus aux six concerts américains[34] de la tournéeAmnesty InternationalConspiracy of Hope, qui rapporte quatre millions de dollars à l'ONG. Le groupe interprète lors de ces différents shows, des morceaux de son répertoire ainsi que des reprises d'Eddie Cochran,Bob Dylan oules Beatles[25].Adam Clayton dira plus tard que le discours d'Amnesty International, les gens qu'ils ont rencontrés à cette occasion, et ce qui se passait dans l'Amérique deReagan, les ont également influencés pour la conception du disque[35].
Suite et fin de l'enregistrement deThe Joshua Tree
Le, U2 reprend son travail sur l'album. L'objectif du groupe est de créer une musique novatrice, en réaction aux expérimentationsambient du précédent disque, qui puise sa force dans les racines du rock : en somme un retour aux sources[36]. Les paysages du sud-ouest américain, le désert et le voyage en général, deviennent des thématiques centrales en studio[37]. En conséquence, Brian Eno et U2 ont l'idée de faire un disque cinématographique, où chaque chanson est liée à un endroit précis[37]. L'album nourrit aussi son inspiration d'écrivains américains commeNorman Mailer,Sam Shepard,Flannery O'Connor,Raymond Carver ouTennessee Williams[38].
Bono va s'appuyer sur toutes ces références, afin écrire des paroles mieux construites et plus profondes que les autres albums de U2. Il racontera plus tard :« PourThe Joshua Tree, j'ai eu le sentiment qu'il était temps d'écrire de véritables paroles, qui voulaient dire quelque chose, tirées de mon expérience [...] »[39]. Le journaliste et écrivainMichka Assayas confirme : « Les quatre Irlandais ont tout fait pour composer des chansons plus solides. Ils sont allés à Memphis, visiter les studiosSun, rencontrerJohnny Cash, étudier le blues, la country. Ils sont retournés sur les bancs de l'école »[6]. C'est ainsi que certains textes poignants de Bono commeRed Hill Mining Town ouBullet The Blue Sky, relateront les échecs et les hontes de la société américaine et plus généralement du désarroi du monde occidental dont l'Amérique est le cœur[40].
Durant cet été 1986, U2 passe des semaines[41] a essayer de trouver les arrangements parfaits pour le morceauWhere the Streets Have No Name. Le producteurBrian Eno s’exaspère de ce temps dépensé au détriment des dix autres titres de l’album. Aussi, après plusieurs rappels à l’ordre sans succès, envisage-t-il un plan draconien : la destruction de la maquette en cours de la chanson et tout reprendre à zéro. Alors qu’il s’apprête à passer à l’action, l'assistant de production Pat McCarthy intervient[42] et lui dit : « Brian, tu ne peux pas faire ça. »[43] Finalement, l’effacement n’a pas eu lieu[44]. « Ce morceau nous a pris des siècles, déclaraDaniel Lanois dansRolling Stone. Nous avions un énorme tableau noir sur lequel étaient écrits les arrangements. J'avais l'impression d'être un prof de maths quand je les dirigeais. La montée et la retombée, la dynamique de la chanson, tout cela prit un temps fou à mettre au point »[45]
La finalisation du disque a lieu principalement auxStudios Windmill Lane à Dublin entre et[46]. Outre Brian Eno et Daniel Lanois à la production, le mixage est l’œuvre de Mark Wallis, Mark Kettle etSteve Lillywhite. Ce dernier sera rappelé au dernier moment en fin décembre 1986, ce qui irritera Brian Eno et Daniel Lanois, pour remixer les singles potentiels (Where the Streets Have No Name,With or Without You,Red Hill Mining Town[47]) et les rendre plus attrayants pour la radio commerciale[48]. Selon Daniel Lanois, la plupart du mixage de l'album a été fait à Melbeach, la maison récemment rénovée de The Edge dans le sud de Dublin[49]. Des titres commeMothers of the Disappeared etBullet the Blue Sky ont été améliorés en ce lieu.
On constate aussi la présence d'un certain Mark Ellis aliasFlood pour l'enregistrement de l'album aux côtés de Dave Meegan et Pat McCarthy. C'est le début d'une étroite collaboration entre le jeune producteur Anglais et U2 qui se poursuivra dans les années 1990[50]. Flood racontera plus tard : « Je n'ai jamais travaillé comme çà avantThe Joshua Tree. Ce fut une première à tous point de vue. La démarche était complètement différente. D'abord, on n'a pas travaillé en studio. Le type de sons qu'ils voulaient pour cet album n'avait rien à voir avec ce que l'on m'avait demandé avant. Ils voulaient des sons très ouverts, d'ambiance, imprégnés de notre espace, de notre environnement. Cela ne ressemblait pas aux requêtes habituelles »[35].
L'image mentale du désert américain a inspiré le groupe lors de la conception deThe Joshua Tree.
En, alors que le disque est en voie d'achèvement, U2 s'envole pour les États-Unis. Après un court passage à Los Angeles et aux environs de San Francisco, le groupe met le cap sur ledésert des Mojaves avecAnton Corbijn,Steve Averill et d'autres personnes pour une semaine de séances photos (notamment celles avec l'arbre de Josué), qui illustreront par la suite le livret de l'album. « On est restés dans le désert pendant plusieurs jours à dormir dans des motels miteux avec Anton qui prenait des photos. Les journées ont été longues » dit Adam Clayton[51].
Une dernière série d'enregistrements eu lieu à Melbeach en. Aidés de Dave Meegan et Pat McCarthy, U2 met un point final aux nouveaux morceaux entamés en octobre, afin d'avoir des faces-B supplémentaires pour les prochains singles. Ces morceaux s'intitulentWalk to the Water,Luminous Times (Hold on to Love) etSpanish Eyes[52].
Décrit par Bono, comme« le plus littéraire de nos albums »[53],The Joshua Tree sort finalement dans le monde entier le. Il est dédié au technicien néo-zélandais de U2 Greg Carroll, qui a perdu la vie lors d'un accident de moto le[54]. C'est une disparition douloureuse pour le groupe et particulièrement pour Bono, qui avait lié beaucoup d’amitié avec lui depuis leur rencontre àAuckland pendant leThe Unforgettable Tour en 1984. Au dos de la pochette du disque, on peut lire :« To The Memory of Greg Carroll 1960-1986 ».
« Je me souviens de la sortie deThe Joshua Tree, se rappelle l'artisteElvis Costello. On était àLondres et ils ont annoncé la mise en vente pour minuit. Je trouvais ça fou d'acheter un disque la veille de sa sortie. J'aurais tellement aimé que ça existe à mon époque... On est allé faire la queue à Kensington Tower, avec les fans de U2, c'était fantastique ! On a acheté le disque et on l'a écouté toute la nuit. Vraiment extraordinaire »[55].
The Joshua Tree est composé de 11 titres d'une durée de 50 minutes et 11 secondes. De genre rock, il est produit principalement par Daniel Lanois et Brian Eno. À l'origine, U2 avait pensé sortir undouble album tellement ils avaient enregistré de chansons. Finalement, de nombreux morceaux commeSpanish Eyes,Walk To The Water,Luminous Times,Sweetest Thing,Race Against Time ouDeep in The Heart se retrouveront enface-B des singles[56].
The Joshua Tree est un album sombre inspiré par les périples américains du groupe et l'exploration des racines folk et blues[60]. Les textes de Bono, beaux et prégnants, évoquent une quête d'identité désespérée. D'après ce dernier, « The Joshua Tree n'est pas irlandais comme on l'entend à priori. Mais en filigrane, de manière plus subtile, il est très Irlandais. La douleur et la mélancolie de cet album sont typiquement irlandaises »[35].
Where the Streets Have No Name lance donc l’album au travers d’une longue introduction d'une minute trente à l’orgue et à la guitare. Cette chanson a été écrite par Bono après son voyage initiatique en Éthiopie où il a œuvré avec son épouse Alison pour une organisation humanitaire. Plusieurs semaines de travail ont été nécessaires pour composer la chanson, qui a failli rendreBrian Eno fou, à tel point qu'il voulait effacer la bande et tout recommencer[65]. Pour Adam Clayton, elle annonce déjà la techno, car certains rythmes ainsi que le tempo font assez dance[35]. Interviewé en 1987 parPropaganda, le magazine officiel des fans de U2,Bono expliquera que le titre fait notamment référence à la situation sociale de Belfast à l'époque : « On m'a raconté un jour une histoire intéressante sur Belfast. Si on connait le nom de la rue dans laquelle quelqu'un habite, on peut non seulement dire de quelle religion il est mais également comment il gagne sa vie, tout cela en regardant de quelle côté de la route il vit, parce que plus on est placé haut sur la vallée, plus chères sont les maisons. Vous pouvez donc pratiquement savoir combien gagnent les gens en ayant juste le nom de la rue où ils habitent et de quel côté de la rue ils logent. Ça m'a véritablement interpellé, et alors je me suis mis à écrire une chanson à propos d'un endroit où les rues n'auraient pas de nom... »[28] Plus qu’un titre,Where the Streets Have No Name est un hymne à la paix, un acte de ralliement pour les fans du groupe. Troisième single deThe Joshua Tree, U2 l'interprète le pour le clip vidéo, sur un toit d'un magasin de spiritueux à Los Angeles, provoquant un bel attroupement[66].
Les rues de Belfast ont inspiré la chansonWhere the Streets Have No Name.
Second 45 tours de l'album,I Still Haven't Found What I'm Looking For relate une prière de quelqu'un exprimant un manque. Tout en proclamant sa foi, Bono déclare aussi son insatisfaction : « Je n’ai toujours pas trouvé ce que je cherche ». La star de U2 énumère ses tentatives pour atteindre l’objet de sa quête. Il n’a pas été comblé par les lèvres douces des femmes, pas plus qu’il n’a trouvé la paix en « serrant la main du diable ». Même les expériences spirituelles ne l’ont pas satisfait : « J’ai parlé la langue des anges. » Il a gravi les montagnes, il a couru, rampé et escaladé les remparts des villes dans un but précis, «...rien que pour être avec toi »[67]. Côté musical,I Still Haven't Found What I'm Looking For est une sorte de gospel, musique que Bono,Daniel Lanois etBrian Eno ont beaucoup écouté. Le leader de U2 chante comme s'il jouait sa vie sur ce morceau[68]. « Bono a été fantastique. Il pousse sa voix à fond. C'est fascinant de voir quelqu'un se dépasser » dit Daniel Lanois[35].Cette chanson est un parfait exemple des sessions difficiles deThe Joshua Tree. Intitulé au départUnder The Weather, elle débute comme souvent chez U2 par une jam. « Elle sonnait un peu commeEye of the Tiger, joué par un groupe de reggae » dit The Edge. « Elle a ce beat étonnant », dit de son côté Daniel Lanois. « Je me souviens avoir murmuré une mélodie très classique à l'oreille de Bono. » Il m'a alors dit : « c'est çà ! n'en chante pas davantage ! Il est sorti de la pièce et a écrit la mélodie telle que nous la connaissons »[69]. En 2010, le magazine américainRolling Stone classe la chanson93e sur sa liste des500 plus grandes chansons de tous les temps[70].
Inspiré par l'écoute attentive de l'albumClimate of Hunter deScott Walker,With or Without You est le premier single de l'album qui permet à U2 d'acquérir un autre statut aux États-Unis[71]. C'est l'un des morceaux les plus célèbres du groupe irlandais avecOne,Sunday Bloody Sunday ouBeautiful Day. Comme le dit Bono :« C'est une chanson qui ne parle pas seulement des relations dans le couple, mais des relations humaines en général, et de mes relations avec les autres membres du groupe. Vous savez, parfois, à force de trop vivre les uns sur les autres, et même si l’on s’aime beaucoup, je me sens trop exposé, loin de mon intimité d’homme, de mari, de père de famille ». LeWashington Post a, à la fois, interprété les paroles comme une chanson d'amour acerbe et une chanson déplorant les contradictions morales que l'on rencontre avec la foi religieuse[72]. Côté musique, c'est par hasard, que le groupe trouve l'arrangement parfait qui fera deWith or Without You un tube. Alors que Bono écoute la version instrumentale de la chanson, il entend en fond les effets de note maintenue deThe Edge qui travaille sur un prototype de Infinite Guitar dans la pièce d'à côté. Une fois le morceau d'Infinite Guitar mis au point par The Edge, l'enregistrement deWith or Without You se fait très rapidement. C'est une fierté pour le groupe de réussir cette chanson alors qu'il est à court d'idées au début de l'enregistrement deThe Joshua Tree[73]. Avec cette ballade rock qui donne des frissons et où se mêle des sentiments comme l’amour, la souffrance, le désespoir, U2 signe un chef-d’œuvre musical[74]. En 2010,With or Without You a été classée par le magazineRolling Stone à la132e place sur sa liste des500 plus grandes chansons de tous les temps[75].
Puis, l'ambiance s'assombrit avec l'inquiétantBullet the Blue Sky où la guitare deThe Edge se répand en larsens menaçants. Le riff d'intro de la chanson rappelle le morceauStranglehold deTed Nugent[76]. C'est un morceau très rock, dans lequel la tension métallique monte au rythme de la batterie deLarry Mullen Junior et de la basse d'Adam Clayton, comme au meilleur deWar[77]. Pour le chroniqueur duGuardian et d'Uncut Andrew Mueller, c'est « une chanson de rock incroyable, approximation furieuse dePublic Image Ltd à ses débuts joué parJimi Hendrix. »[78] Ce morceau tire son origine d'une visite de Bono et de sa femmeAlison Stewart au Salvador à l'automne 1986. Sur place, ils constatent la brutalité de la dictature militaire soutenue par les États-Unis deRonald Reagan, notamment par les attaques d'avions F16 sur les villages. Quand il revient en Irlande pour l'enregistrement deThe Joshua Tree, Bono demande à The Edge : « de mettre du Salvador dans son ampli »[79]. Outre l'impérialisme américain, les paroles de la chanson critiquent aussi les fondamentalistes religieux commeles Télévangélistes qui se développent dangereusement aux États-Unis[80]. En 2003, ce titre sera repris par le groupe de métalSepultura sur son albumRoorback. Hormis lors duU2 360° Tour, cette chanson est constamment interprétée par le groupe dans ses différentes tournées depuis 1987.
The Edge au piano et Bono à la guitare interprètentRunning to Stand Still à Boston, lors duVertigo Tour en 2005.
Inspiré duWalk on the Wild Side deLou Reed,Running to Stand Still est une chanson imprégnée de tendresse et de compassion pour les victimes de la drogue. Elle raconte les ravages de l'héroïne dans le quartier dublinois deBallymun où Bono a grandi[81]. « Cette tour dont je parle dans cette chanson, fait référence à la cité dans le quartier ou j'ai grandi. Çà s'appelait Ballymun's seven towers. Ballymun était construit pratiquement dans mon jardin où je jouais avec mes copains. C'était le rendez-vous des drogués »[82]. Le morceau s'impose comme une sorte de suite au titreBad de l’album précédent et qui traite du même sujet.Bono s'y affirme définitivement comme un « vrai » chanteur. Il ne « crie » plus comme surSunday Bloody Sunday,The Refugee ouPride (In the Name of Love). Sa voix se fait plus soul et, accompagnée d'un seul piano au début de la chanson et d'une guitare slide dépouillée. Le leader de U2 clôture le morceau à l’harmonica. C'est l'une des créations les plus abouties du groupe, un titre stimulant de poésie pop qui résonne encore d'une vérité lyrique[83]. L'écrivain et journaliste IrlandaisNiall Stokes(en) considèreRunning to Stand Still comme l'un des morceaux les plus importants deThe Joshua Tree.
La chansonRed Hill Mining Town tire son origine de la lecture par Bono de l’ouvrageRed Hill : A Mining Community écrit par Tony Parker[84]. Elle parle de la grève des mineurs de 1984-1985 et, plus généralement, de la mort des communautés minières britanniques sousMargaret Thatcher. Il était prévu que le morceau sorte comme single aprèsWith or Without You. En effet, le réalisateurNeil Jordan réalisa le clip vidéo. Mais U2 ne fut pas satisfait du résultat et le projet fut discrètement retiré. En outre, le groupe s'est rendu compte plus tard qu'il ne pourrait pas jouer la chanson en live tous les soirs, car les notes étaient trop hautes pour Bono[85]. De nos jours, on peut visionner le clip vidéo surYouTube de ce qui aurait dû être le second 45 tours de l'album. Pour les 30 ans de la sortie deThe Joshua Tree en 2017, une nouvelle version de la chanson sort en vinyle, produite parSteve Lillywhite[86]. Elle contient un nouvel arrangement de fanfares[87].Red Hill Mining Town a été interprétée pour la première fois en concert, àVancouver le.
In God's Country au tempo rapide d'aprèsThe Edge, peut rappeler un peu les envolées lyriques des débuts du groupe. C'est la chanson la plus courte de l'album, à peine trois minutes. Bono affirme que lui-même, ne sait pas quel pays il a voulu évoquer en écrivant les mots « God's country ». Mais le thème du désert présent dans le morceau[88] et l'emploi des motsliberty etsiren, fera dire au leader de U2 que son écriture quasi automatique l'a emmené vers les États-Unis[89]. Même si la chanson est dédiée à lastatue de la Liberté, Bono exprime dans le texte son malaise face au rêve américain[90]. Ce morceau a été difficile à finaliser alors que musicalement parlant il semble simple. Un riff et un rythme à la batterie rapides auxquels la voix s’adapte[91]. Ce4e single de l'album est sorti uniquement aux États-Unis et au Canada.
LeBlues rockTrip Through Your Wires aux allures deFar-West, voit Bono interpréter quelques passages à l'harmonica. En 1986, une première version de cette chanson, contenant des paroles différentes a été réalisée sur la chaine irlandaiseRTÉ. Elle a été ensuite retravaillée pour les besoins de l'album. Dans le texte, il est question d'une expérience sexuelle peu conventionnelle et des sentiments de confusion et de culpabilité qui vont avec[92] : « Ange ou démon, j'étais assoiffé et tu as mouillé mes lèvres. Toi je t'attends. Toi tu attises mes désirs. Je trébuche dans tes fils. »[93] Le morceau est sorti en single promotionnel en Australie, avec seulement 500 exemplaires numérotés à la main[94].
One Tree Hill, qui tire son nom d'unvolcan d'Auckland enNouvelle-Zélande[82], est une chanson écrite en hommage au jeuneMaori, Greg Carroll, leroadie de Bono, décédé tragiquement lors d'un accident de moto sous une pluie battante à Dublin en[95]. Le morceau est également dédié à l'opposant Victor Jara, chanteur et écrivain engagé chilien, torturé puis tué par le régime dePinochet. La chanson a été écrite très rapidement après le décès de Greg Caroll et s'est construite lors d'une sessionjam entre Bono et Brian Eno. La voix a été enregistrée en une seule fois pour conserver toute l'émotion d'un tel morceau[59]. Enfin, The Edge a composé un son propre à U2 avec l’utilisation d’un synthétiseur présent du début à la fin donnant un effet d’apesanteur. Dans son analyse de la chanson, Sophie Bourdais deTélérama, dit que « le tissu soyeux descordes, d’abord à peine discernable, s’impose avec grâce dans une lumineuse conclusion. »[96]One Tree Hill a accédé à la1re place à sa sortie en Nouvelle-Zélande en 1988.
La colline deOne Tree Hill.
Exit est un morceau à part, à la structure anarchique, et annonce sans le savoir les expérimentations des années 1990. Les paroles de la chanson décrivent l'esprit d'un tueur en série. Elles ont été inspirées àBono après la lecture de deux romans :Le Chant du bourreau deNorman Mailer sorti en 1979 etDe sang-froid deTruman Capote publié en 1966. Un Américain accusé du meurtre de l'actriceRebecca Schaeffer en 1989, déclara pour sa défense qu'il avait été inspiré par l'écoute d'Exit[97]. Depuis ce drame, U2 a pris son temps avant de la rejouer sur scène. Il l'interprète à nouveau le, lors du concert de Vancouver qui lance la tournée des 30 ans deThe Joshua Tree[98]. Le groupe américain de thrash métalAnthrax a reprisExit en 2003.
En clôture du disque,Mothers of the Disappeared est une chanson sombre qui parle des mères de disparus politiques dans les pays d'Amérique du Sud, soumis à la dictature militaire[99]. Ce morceau a été inspiré à Bono lors de son passage auNicaragua et auSalvador en[100]. C'est un titre instrumental caractérisé par la présence de chœurs mais avec peu de paroles. C'est Brian Eno qui a trouvé cette boucle à la batterie au début du titre et qui donne ce côté sombre. Rarement jouée durant leJoshua Tree Tour,Mothers of the Disappeared a été réinterprétée lors d'un émouvant concert àBuenos Aires en 1998 lors duPopMart Tour. Bono a fait monter sur scène les mères des disparus de la dictature deVidela en Argentine en 1976, pour dire le nom de leurs enfants.
The Joshua Tree, dont la pochette a été conçue par le designerSteve Averill, est le dernier des albums en vinyle qu'Island envoie aux critiques des services de presse[101]. Aujourd'hui, il existe deux couvertures presque identiques de ce disque. La plus célèbre montre du côté gauche les quatre Irlandais et à droite ledésert de Mojave (où pousse le fameux cactus). Au premier rang, face à l'objectif, on voitLarry Mullen Junior et à ses côtésBono mais de profil, derrièreThe Edge avec son chapeau et au fondAdam Clayton. Une autre couverture (la plus ancienne et en CD essentiellement), les montrent en très gros plan, d'une manière un peu floue, dans la même position ou presque que la précédente pochette (Larry Mullen regardant notamment légèrement à sa droite), avec derrière eux le désert et les Rocheuses. Les photos ont été prises par le néerlandaisAnton Corbijn comme toutes celles à l'intérieur de la pochette[102].
Du 14 au, U2 a voyagé à travers laCalifornie avec le photographeAnton Corbijn et le designerSteve Averill afin de réaliser des photos dans des paysages désertiques pour la couverture du nouvel album. Le soir du premier jour de prises de vues, Anton Corbijn raconte au groupe l'histoire desJoshua Trees et suggère l'utilisation de leur silhouette sur la couverture de l'album. Le lendemain, ils trouvent un arbre solitaire inhabituel dans ledésert des Mojaves, non loin de la ville deDarwin[103], dont l'image sera utilisée pour la pochette. Le disque s'appellera doncThe Joshua Tree[104].Par la suite, cet arbre a été longtemps un lieu de pèlerinage pour les fans de U2, mais il est tombé en 2000[103]. Il a ensuite été vandalisé par un homme à la tronçonneuse et coupé totalement[105]. Le lieu reste un lieu de pèlerinage fréquenté par les fans qui déposent des objets (guitares, plaques...)[106].La photo en noir et blanc qui figurera en une de couverture, montrant U2 sur le côté gauche, avec à droite une rivière asséchée et ledésert des Mojaves en arrière-plan, a été prise àZabriskie Point.
L'arbre de Josué ayant servi pour la pochette de l'album.
La photo de la pochette de l'album a été prise àZabriskie Point.
Dans ledésert des Mojave, se trouvent les restes du Joshua Tree figurant sur l'album de U2. L'arbre est tombé durant l'hiver 1999-2000 puis vandalisé. C'est devenu un lieu de pèlerinage pour les fans du groupe du monde entier et nombre d'entre eux ont laissé des hommages sur le site.
Plaque commémorative à l'emplacement du Joshua Tree de U2.
L'écran vidéo duJoshua Tree Tour 2017 avec la silhouette du Joshua Tree lors du concert à Rome, le.
À sa sortie,The Joshua Tree est plébiscité par la critique. PourTime Magazine, les Irlandais sont désormais « les leaders de leur génération »[122]. Il leur offre même sa une le (avec ce titre : U2 Rock’s Hottest Ticket (U2 le groupe rock incontournable)), un honneur que seulsThe Beatles,Bruce Springsteen etThe Who ont connu auparavant. Le magazineRolling Stone concède à l'album le titre de meilleur disque de la décade[122]. Robert Hilburn critique auLos Angeles Times, écrit que « dansThe Joshua Tree, U2 remplit les croquis avec des signes de croissance parfois à couper le souffle. ». Dans sonNo 7 paru en, la revue britanniqueQ (magazine) donne à l'album la note de 5 étoiles avec ce commentaire sur le travail de U2 : « leur réinvention du rock de stade sonne aussi passionné que jamais ». Pour John McCready duNME, « ce disque va s'avérer meilleur et plus courageux que tout ce qui pourra sortir en 1987. C'est le son de gens affrontant leurs fantômes dans un pays où ils peuvent, s'ils le veulent, devenir une poussière dans le paysage ». De son côté, Simon Reynolds duMelody Maker dit ceci : « Massif et minimaliste, majestueux et sans pompe. Il n'y a pas de solos, de power chords, ni de fioritures - juste... un chatoiement grisant. U2 est coupé des réalités et aujourd'hui, du moins, c'est un compliment pour moi. »[123] En Irlande, le magazineHot Press définitThe Joshua Tree comme leur album le plus influent, pour l’heure[124]. En France,Rock & Folk le désigne « album du mois » tandis queLes Inrockuptibles reconnaissent queThe Joshua Tree est le meilleur disque de U2 à ce jour [...] et que les chansons, malgré leurs morales chrétiennes, sont incontestablement abouties[125].
The Joshua Tree est N°1 dans 23 pays dont 9 semaines d'affilée aux États-Unis (du 25 avril au 26 juin 1987)[126]. Il est le premier des huit albums numéro un de U2 dans le classement américainBillboard Hot 200 entre 1987 et 2017[127]. Au Royaume-Uni, 48 heures après sa parution, il est déjà disque de platine avec 300 000 exemplaires vendus. L'opus devient une des plus grosses ventes de l'histoire avec plus d'1 million de CDs en un temps record. Il passera 156 semaines dans les charts[128]. L'album se vend finalement à 15 millions de copies dans le monde en 1987, chiffre porté à 28 millions aujourd'hui. En France depuis sa publication,The Joshua Tree s'est vendu à 2 072 100 exemplaires, figurant en quinzième position des meilleures ventes d'albums en France à partir de 1968[129].
Après la sortie de l'album, U2 se lance dans une tournée mondiale. Ce périple musical débute à Tempe en Arizona le pour se terminer dans cette même ville le suivant. LeJoshua Tree World Tour traverse seulement deux continents pour 109 spectacles : l'Amérique du Nord (États-Unis uniquement), l'Europe et à nouveau l'Amérique du Nord (États-Unis et Canada). U2 passe notamment à trois reprises en France : auZénith à Paris le, à l'hippodrome de Vincennes le et à l'espace Richter à Montpellier le[130]. Toutes les chansons deThe Joshua Tree sont interprétées durant la tournée à l'exception deRed Hill Mining Town[131].
Les membres de U2 lors duJoshua Tree Tour à Kansas City le 9 décembre 2017.
Enfin, une dernière tournée en hommage à cet album, intituléeThe Joshua Tree Tour 2019 a lieu du au en Océanie et en Asie. Lors du quinzième et dernier show, U2 joue pour la première fois en Inde, à Bombay[133].
The Edge utilisa à de nombreuses reprises une Electraglide surThe Joshua Tree.
The Edge utilisa une guitareBond Electraglide surThe Joshua Tree. « Les cordes commencèrent à vibrer sur la touche, se rappelle-t-il. La guitare ne possédant pas de véritables frettes, l'effet était différent. J'ai tenté de m'en servir pour produire un son irritant. »[134] On entend cette Bond Electraglide durant le solo deOne Tree Hill, ainsi que surExit etMothers of the Disappeared[135].
Alors que l'album était en cours de pression, Bono a eu un coup de déprime et a décidé que finalement, ça ne valait pas le coup de le publier, parce que ce n’était vraiment pas génial. Il a même failli téléphoner à ses producteurs pour leur demander de tout arrêter. Fort heureusement, le chanteur s’est abstenu et est revenu à la raison[59].
L’albumThe Joshua Tree, a été joué dans l’ordre et dans son intégralité pour la première fois le à Vancouver lors du concert inaugural duJoshua Tree Tour 2017. C'est donc le second disque de U2 dont toutes les chansons ont été interprétées au moins une fois en concert. Jusqu'à ce jour, seulBoy détenait ce privilège[136].
Daniel Lanois a constaté une réelle évolution dans le jeu des Irlandais. Il raconte que « surThe Unforgettable Fire, l’album précédent, c’étaient encore de jeunes musiciens. Mais à partir deThe Joshua Tree, ils sont devenus de meilleurs musiciens avec plus de connaissance. Je pouvais parler avecThe Edge à un autre niveau. Je ne veux pas me vanter, mais, vous savez, Daniel Lanois, c’était le mec qui avait été à l’école, alors que les autres avaient appris à jouer dans la rue (rires). »
Bien des années après sa publication,The Joshua Tree est souvent cité dans de nombreux livres spécialisés comme l'un des deux plus grands disques de U2 avecAchtung Baby, mais aussi comme un des meilleurs disques de l'histoire du rock. Voici quelques commentaires et classements tirés de ces ouvrages.
En 1994, Roger de Clek dans son ouvrageU2 - feu Irlandais, conclut son analyse de l'album par cette phrase :« The Joshua Tree représente le zénith de U2, la maturité si durement gagnée, mais imprégnée de rigueur et drapée de morceaux fantastiques commeWhere The Streets Have No Name,Bullet The Blue Sky,One Tree Hill ou encoreWith or Without You qui fit un tabac d'apothéose dans le monde entier »[122].
Dansle guide du CD 1996, le chroniqueur du disque dit notamment queThe Joshua Tree est :« l'apogée du grand groupe irlandais et un formidable succès commercial. Un déluge de rock épique, période américaine, et une poignée de tubes incontournables. Somptueuse production »[139].
En, la revue américaineRolling Stone, dans ses500 plus grands albums de tous les temps, a classéThe Joshua Tree à la27e place[13] avec notamment ce commentaire :« U2 s'est plongé dans la mythologie des États-Unis, tandis que le guitariste The Edge découvrait la puissance poétique de la réverbération numérique, noyant ses fameux arpèges dans des trémolos ondoyants ». En 2007, lors de la réédition du disque,Rolling Stone a aussi décerné la note de 5 étoiles àThe Joshua Tree[140].
Dans les1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie publié en 2006, les auteurs estiment, qu'avec cet album, U2« étoffe son souffle post-punk et découvre la grandeur, l’abstraction et la finesse » et que« si l'album a un défaut, c'est le ton sérieux et moralisateur de plusieurs paroles de Bono »[141].
PourGilles Verlant et Thomas Caussé, dansla Discothèque parfaite de l'odyssée du rock sorti le, l'album« pousse à son paroxysme la puissance rock'n'roll de ces quatre Irlandais fascinés par l'Amérique » et est une« collection de tubes taille XXL » avec« trois titres qui s'enchaînent au début de l'album et vont connaître un destin hors du commun, laissant une marque indélébile dans l'inconscient collectif rock »[142].
Enfin, en 2022, dans le hors-série deRock & Folk intituléUne histoire du rock'n'roll (1954-2022) en plus de 650 disques, Jérôme Soligny écrit notamment ceci : « Enregistré à plusieurs endroits, retardé à cause de la participation du groupe à la tournéeA Conspiracy of Hope deAmnesty International, le 33 tours était anormalement disproportionné, la face A contenant les meilleures chansons dontWhere the Streets Have No Name,I Still Haven't Found What I'm Looking For et surtoutWith or Without You. AvecThe Joshua Tree, U2 entrait dans une autre dimension »[143]
En octobre 2020,The Joshua Tree est élu meilleur album des années 1980 dans un sondage organisé par la radio anglaiseBBC Radio 2. L'album de U2 devanceBrothers in Arms deDire Straits, lepremier album homonyme desStone Roses etThriller deMichael Jackson. Réagissant au résultat, le guitariste de U2The Edge déclare : « The Joshua Tree a tout changé pour nous en tant que groupe. Il a été écrit au milieu des années 80, pendant l'èreReagan-Thatcher, une période de grand trouble. Et c'est comme si on était de retour dans un sens, la politique est encore tellement divisée. Nous avons eu le privilège de jouerThe Joshua Tree en live partout dans le monde ces dernières années, et c'est comme si l'album avait fait un tour complet. Nous sommes juste enchantés que les gens se connectent encore à ces chansons, nuit après nuit, année après année[144]. »
Hormis pourWhere the Streets Have No Name etMothers of the Disappeared (placées par U2 en début et clôture du disque), c'est la chanteuse anglaiseKirsty MacColl (épouse deSteve Lillywhite) qui a choisi l'ordre des chansons de l'album.
Toutes les paroles sont écrites parBono, toute la musique est composée parU2.
Le vendredi, une nouvelle réédition paraît pour les 30 ans deThe Joshua Tree, mais elle est un peu décevante. Si le coffret collector est splendide, la remasterisation est la même qu'il y a dix ans. Toutefois, dans cette réédition, il y a quand même quelques merveilles comme le live deI Still Haven't Found What I'm Looking For. Les prix sont de 125 euros pour l'énorme coffret et 17 euros pour le double-album[168].
AvecThe Joshua Tree, U2 a fait son entrée dans les archives sonores américaines en. L'album est désormais conservé à la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis, qui rassemble depuis 2003 des sons culturellement, historiquement ou esthétiquement importants, et informant ou reflétant la vie du pays.
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↑Les 1001 guitares avec lesquelles vous rêvez de jouer, ouvrage réalisé sous la direction de Terry Burrows, chez Flammarion, 24 septembre 2014, 960 pages