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The Almanac Singers

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The Almanac Singers
Données clés
Pays d'origineNew York,Drapeau des États-UnisÉtats-Unis
Genre musicalFolk
Années actives1940–1942/1943
LabelsKeynote, Almanac Records, General, Asch, Stinson
Composition du groupe
MembresWoody Guthrie
Lee Hays
Millard Lampell
Pete Seeger
Membres additionnelsSis Cunningham
(John) Peter Hawes
Baldwin "Butch" Hawes
Bess Lomax Hawes
Cisco Houston
Arthur Stern
Josh White
Jackie Alper
Burl Ives
Jaime Lowden
Sam Gary
Charles Polacheck

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The Almanac Singers est un groupe demusique folk américain basé àNew York, actif entre 1940 et 1943, fondé parMillard Lampell (en),Lee Hays,Pete Seeger et rejoint en 1941 parWoody Guthrie. Le groupe s'est spécialisé dans les chansons d'actualité, principalement deschansons contestataires prônant une philosophieanti-guerre etisolationiste,antiraciste etpro-syndicale. Ils font partie du Popular Front, une alliance de libéraux et de gauchistes, dont leParti communiste américain, qui a juré de mettre de côté leurs divergences afin de combattre lefascisme et de promouvoir l'inclusivité raciale et religieuse et les droits des travailleurs. Les Almanac Singers sont convaincus que les chansons peuvent aider à atteindre ces objectifs.

Historique

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Contexte politique

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Selon l'historien Michael Denning, la base du Popular Front est le mouvement ouvrier, des millions de travailleurs industriels regroupés dans les nouveaux syndicats duCIO. Au début des années 1940, le CIO est dominé par de nouveaux syndicats dans les industries métallurgiques — lesUnited Auto Workers, lesUnited Steelworkers et les United Electrical Workers — et, plus qu'une simple union syndicale, ce syndicalisme industriel est une sorte de « reconstruction sociale »[1].

À la fin de 1940 et au début de 1941 (avant que l'Amérique n'entre dans laSeconde Guerre mondiale), le réarmement met fin à une décennie de chômage ; et le travail est à son maximum militant. Alors que le CIO lutte contre la discrimination raciale à l'embauche, il doit faire face à de profondes divisions raciales parmi ses propres membres, en particulier dans les usines de l'UAW àDétroit où les travailleurs blancs font parfois grève pour protester contre la promotion des travailleurs noirs. Il travaille également sur cette question dans les chantiers navals de l'Alabama, les transports en commun dePhiladelphie et les aciéries deBaltimore. Les dirigeants du CIO, en particulier ceux des syndicats les plus à gauche tels que les Packinghouse Workers, l'UAW, la National Maritime Union et laTransport Workers Union, entreprennent de sérieux efforts pour réprimer les grèves haineuses et pour éduquer leurs membres. Ces syndicats opposent leur attaque, relativement audacieuse sur ce problème, avec la timidité et le racisme de l'AFL.

Les débuts

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Les membres des Almanac Singers, Millard Lampell, Lee Hays, Pete Seeger et Woody Guthrie, commencent à jouer ensemble de manière informelle en 1940 ou 1941. Pete Seeger et Guthrie se sont rencontrés lors de la soirée Grapes of Wrath deWill Geer, une prestation pour les travailleurs migrants déplacés, en. Cette année-là, Seeger rejoint Guthrie lors d'un voyage auTexas et enCalifornie pour rendre visite aux parents de Guthrie. Hays et Lampell ont loué ensemble un appartement à New York en et, à son retour, Seeger emménage avec eux. Ils appellent leur appartement « Almanac House », et celui-ci devient un centre pour les intellectuels de gauche ainsi qu'un point de chute pour les chanteurs folks, dontSonny Terry etBrownie McGhee (en 1942).

Pete Seeger en 1955.

Le premier concert payant de Hays et Seeger a lieu au restaurant Jade Mountain à New York lors d'une collecte de fonds pour lesRépublicains de laGuerre d'Espagne, en[2] ou[3]. Selon une interview de Lee Hays en 1965, Seeger, Hays et Lampell chantent lors d'un Congrès américain de la Jeunesse tenu à la Turner's Arena deWashington, en, au cours duquel les soutiens réclament des chansons construites autour des slogans « Don't Lend or Lease our Bases » et « Jim Crow must Go »[4]. Peu de temps après, ils décident de s'appeler les Almanac Singers. Ils choisissent ce nom parce que Lee Hays a dit que chez eux, dans l'Arkansas, les agriculteurs n'ont que deux livres dans leurs maisons : laBible, pour les guider et les préparer à la vie dansl'Autre Monde, et l'Almanach, pour leur parler des conditions dans celui-ci[5].

Plusieurs autres artistes chantent avec le groupe à plusieurs reprises : Sis Cunningham, (John) Peter Hawes et son frère Baldwin "Butch" Hawes, Bess Lomax Hawes (épouse de Butch et sœur d'Alan Lomax), Cisco Houston, Arthur Stern,Josh White, Jackie (Gibson) Alper,Burl Ives, (Hiram) Jaime Lowden et Sam Gary.

Ils inventent un style de performance énergique et entraînant, basé sur ce qu'ils considèrent comme le meilleur de lamusique country américaine, noire et blanche. Ils portent des vêtements de ville, ce qui est du jamais vu à une époque où les artistes portent régulièrement des tenues formelles de boîte de nuit, et ils invitent le public à se joindre au chant. Les Almanacs donnent de nombreux concerts lors de fêtes, rallyes, galas de charité, réunions syndicales et « hootenannies » informelles, un terme que Seeger et Guthrie découvrent lors d'une tournée des Almanac àPortland et Washington[6],[7].

Le, ils divertissent un rassemblement de 20 000 grévistes des transports en commun auMadison Square Garden, où ils présentent la chansonTalking Union et participent à un numéro dramatique avec la jeune actriceCarol Channing[8].

Enregistrements (1941-1942)

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La première sortie des Almanacs, un album composé de troisdisques 78 tours intituléSongs for John Doe, écrit pour protester contre le Selective Training and Service Act de 1940, une loi qui, en temps de paix, vise à augmenter les effectifs del'Armée de terre. Enregistré en février ou et publié en mai, il comprend quatre chansons écrites par Millard Lampell et deux par Seeger et Hays (dontPlow Under). Celles-ci suivent la ligne du Parti communiste appelant à la non-intervention dans la Seconde Guerre mondiale (après lepacte germano-soviétique de 1939). Il est produit par Eric Bernay, fondateur de Keynote Records. Bernay, qui possède un petit magasin de disques, est l'ancien directeur commercial du magazineNew Masses[9]. Mais, sans doute à cause de son contenu controversé,Songs for John Doe sort sous la marque « Almanac Records », et Bernay insiste pour que les interprètes (dans ce cas Pete Seeger, Millard Lampell, Josh White et Sam Gary, un groupe interracial) payent eux-mêmes pour les coûts de production.Songs for John Doe s'en prend aux grandes sociétés américaines (telles queJP Morgan etDuPont), répétant ainsi la ligne du Parti selon laquelle elles se disputent des contrats gouvernementaux pour renforcer les défenses des États-Unis après avoir soutenu le réarmement allemand. En plus d'être antisyndicales, ces sociétés sont au centre de la colère des militants progressistes etafro-américains parce qu'elles interdisent aux Noirs d'être employés dans le travail de défense.

Woody Guthrie en 1943.

L'album critique également le projet du présidentRoosevelt, sans précédent en temps de paix, insinuant qu'il partait en guerre pour JP Morgan. Seeger déclarera plus tard qu'il croyait à l'argument communiste de l'époque selon lequel la guerre était « bidon » et que les grandes entreprises voulaient simplement utiliserHitler comme prétexte pour attaquer l'URSS[5]. Bess Lomax Hawes, qui a vingt ans à l'époque (et ne chante pas sur l'albumJohn Doe), écrit dans son autobiographieSing It Pretty (2008), que pour sa part, en tant que fille, elle avait prêté le serment pacifiste par réaction à la brutalité de laPremière Guerre mondiale (un sentiment partagé par beaucoup) et qu'elle a pris ce serment très au sérieux. Cependant, elle a dit que les événements se déroulaient si vite, et que de si terribles nouvelles arrivaient d'Allemagne, que les Almanac ne savaient guère quoi penser d'un jour à l'autre, et qu'ils se retrouvaient à ajuster leur répertoire d'actualité au quotidien[10].

Woody Guthrie écrit une chanson qui déclare tristement:I started out to write a song to the entire population / But no sooner than I got the words down, here come a brand new situation (« J'ai commencé à écrire une chanson pour toute la population / Mais à peine ai-je compris les mots, voici une toute nouvelle situation »)[10].

Le, Hitler rompt le pacte de non-agression et attaque la Russie, et le label Keynote détruit rapidement tout son stock deSongs for John Doe. Le CIO exhorte maintenant au soutien à Roosevelt, et interdit à ses membres de participer à des grèves. Le, Roosevelt, sous la pression des dirigeants noirs, signe l'Executive Order 8802 (The Fair Employment Act) interdisant la discrimination raciale par les entreprises qui reçoivent des contrats de défense fédéraux.

Le deuxième album des Almanac,Talking Union, également produit par Bernay, est une collection de six chansons ouvrières :Union Maid,I Don't Want Your Millions Mister,Get Thee Behind Me Satan,Union Train,Which Side Are You On?, et l'éponymeTalking Union. Cet album, paru en, n'est pas anti-Roosevelt mais est néanmoins critiqué dans un article deTime magazine[11]. Il sera réédité parFolkways en 1955 avec des chansons supplémentaires. Les Almanacs publient également deux albums de chansons folkloriques traditionnelles sans contenu politique en 1941 : un album dechants de marins,Deep Sea Chanteys and Whaling Ballads (les chants de marins étant le genre de chanson préféré de Franklin Roosevelt) etSod-Buster Ballades, qui sont des chansons des Pionniers américains. Les deux sont produits parAlan Lomax sur General Records. Lorsque les États-Unis entrent en guerre contre l'Allemagne, les Almanacs enregistrent un nouvel album d'actualité pour Keynote à l'appui de l'effort de guerre,Dear Mr. President, sous la supervision d'Earl Robinson, qui comprend la chansonReuben James de Woody Guthrie (1942)[12]. La chanson titre,Dear Mr. President, est un solo de Pete Seeger favorable à Roosevelt[13].

Séparation et développements ultérieurs

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Josh White au Café Society, New York, en 1946.

En 1942, leRenseignement militaire et leFBI jugent que les Almanac et leur ancien message anti-projet demeurent une menace séditieuse pour le recrutement et le moral de l'effort de guerre parmi les Noirs et les jeunes[14]. Ils sont la cible de critiques hostiles. Après une prestation dans l'émissionThis is War deCBS en, où ils interprètent la chanson pro-guerreRound and Round Hitler's Grave, un journal new-yorkais titreCommie Singers try to Infiltrate Radio (« Les chanteurs cocos tentent d'infiltrer la radio »)[15]. Ils se séparent à la fin de 1942 ou au début de 1943. Il est suggéré que la popularité et la crédibilité du groupe sont affectées par les politiques en constante évolution du Parti communiste et l'incertitude quant à la position de leur musique par rapport à ces changements[16].

En 1945, après la fin de la guerre, Millard Lampell devient un scénariste à succès, écrivant sous un pseudonyme lorsqu'il est placé sur uneliste noire. Les autres membres fondateurs des Almanac, Pete Seeger et Lee Hays, deviennent respectivement président et secrétaire exécutif dePeople's Songs, une organisation dont le but est de fournir de la musique protestataire aux militants syndicaux, d'abroger laloi Taft-Hartley et de faire élireHenry Wallace, candidat duParti progressiste à l'élection présidentielle. People's Songs se dissout en 1948, après la défaite de Wallace. Seeger et Hays, rejoints par deux des jeunes amis de Hays,Ronnie Gilbert etFred Hellerman, recommencent à chanter ensemble lors de rassemblements caritatifs de danses folkloriques, avec un répertoire axé sur la musique folklorique internationale. Ce nouveau groupe, apparu pendant un certain temps en 1949 sous l'appellation The Nameless Quartet, change son nom pourThe Weavers et acquiert une grande renommée[17].

Discographie

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Albums studio

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  • 1941 :Songs for John Doe (Almanac Records).
  • 1941 :Talking Union (Keynote).
  • 1941 :Deep Sea Chanteys and Whaling Ballads (General).
  • 1941 :Sod Buster Ballads (General).
  • 1942 :Dear Mr. President (Keynote).

Pete Seeger, Bess Lomax, Butch Hawes et Tom Glazer

  • 1940 :Songs of the Lincoln Battalion (Stinson/Asch, 1940). Cet album n'est pas crédité aux Almanac Singers, mais à trois des membres du groupe avec Tom Glazer. En 1961, ce disque est réédité par Folkways en tant que face A d'un LP intituléSongs of the Spanish Civil War, Vol. 1. Le revers du LP est une réédition de l'albumSix Songs for Democracy d'Ernst Busch et du chœur dubataillon Thälmann en 1938[18].

Singles

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  • 1941 :Song For Bridges /Babe of Mine (Keynote).
  • 1942 :Boomtown Bill /Keep That Oil A-Rollin (Keynote).

Compilations

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  • 1973 :Talking Union & Other Union Songs (Smithsonian Folkways)
  • 1996 :Their Complete General Recordings (MCA)
  • 2001 :Songs of Protest (Prism)
  • 2001 :Talking Union, Vol. 1 (Naxos)
  • 2004 :The Sea, The Soil & The Struggle (Naxos)

Notes et références

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  1. (en) MichaelDenning,The Cultural Front : The Laboring of American Culture in the Twentieth Century, Londres, New York, Verso,(ISBN 9781859841709),p. 6-7.
  2. (en) DavidDunaway,How Can I Keep from Singing? : The Ballad of Pete Seeger, New York, Villard Books,(ISBN 9780345506085),p. 82.
  3. (en) EdCray,Ramblin' Man : A Life of Woody Guthrie, New York, W.W. Norton,(ISBN 9780393343083,lire en ligne),p. 218-219.
  4. Richard A.Reuss et Joanne C.Reuss,American Folk Music & Left Wing Politics 1927–1957, Lanham et Londres, Scarecrow Press,(ISBN 9780810836846),p. 150.
  5. a etbSeeger 1993,p. 19.
  6. Reuss et Reuss 2000,p. 176.
  7. (en) PeteSeeger, « How Hootenanny Came to Be »,Sing Out!,vol. 5,no 4,‎,p. 32–33.
  8. (en) RonaldCohen et DaveSamuelson,Songs for Political Action, Hambergen, Bear Family Records,(ISBN 9783924787349),p. 17.
  9. Denning 1997,p. 338.
  10. a etbLomax Hawes 2008,p. 43.
  11. (en) « September Records »,Time,vol. 38,no 11,‎(lire en ligne).
  12. Cohen et Samuelson 1996,p. 94.
  13. Le, Alan Lomax écrit ce qui suit à Woody Guthrie : « J'ai joué les chansons des Almanac l'autre jour pourMme Roosevelt, et elle a pensé qu'elles étaient géniales et a demandé des copies des disques. Elle les joue pour son équipe OCD, et je pense que leur renommée se répandra à l'étranger. De plus, l'homme des nouvelles et des événements spéciaux de la BBC était là et a pris une copie deTaking it Easy avec l'intention de la diffuser sur leur réseau. Il a promis de… obtenez d'abord votre autorisation. L'autre soir, j'ai joué le truc pour Bobby Strauss, qui est directeur de l'information pour OEM, et il était ravi et a dit qu'il pensait que la chose devrait être utilisée sur une émission avec le seul talent en direct. Quelque chose, j'en suis sûr, en sortira. » [cité dans(en) Ronald D.Cohen,Rainbow Quest : The Folk Music Revival & American Society, 1940–1970, Boston, University of Massachusetts Press,(ISBN 9781558493483)].
  14. Denning 1997,p. 343.
  15. Seeger 1993,p. 28.
  16. Glenn Gretland,Protest Songs (notes de pochette), Prism Leisure Corp., 2001.
  17. (en) DorisWillens,Lonesome Traveler : The Life of Lee Hays, Lincoln et Londres, University of Nebraska Press,(ISBN 9780803297470),p. 118-119
  18. (en) MauriceIsserman,Which Side Are You On? : The American Communist Party During the Second World War, Urbana et Chicago, University of Illinois Press,(ISBN 9780252063367),p. 20.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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