Thaumastella est ungenre d'insecteshémiptèreshétéroptères (punaises), le seul de lasous-famille monotypique desThaumastellinae, que certains auteurs considèrent comme unefamille à part entière, lesThaumastellidae.
Ce genre compte seulement trois espèces.
LesThaumastella ont le corps brunâtre, allongé, avec les bords subparallèles (alors que les autresCydnidae sont généralement ovales). Elles ont des antennes à cinq segments, mais l'articulation entre le deuxième et le troisième n'est pas mobile. Leclypeus et les plaques mandibulaires n'ont pas de soies rigides sur les bords. Le rostre compte quatre segments, le premier inséré entre des buccules. Lepronotum est peu élargi, lescutellum est triangulaire, non élargi, et n'a pas detrichobothries sur les marges latérales. Comme les autresCydnidae, elles ont des peignes de soies aux coxa (hanches). Les tibias antérieurs ne sont pas élargis (contrairement auxAmnestinae), les tarses comptent trois segments. Chez les macroptères (T. aradoides), les cories présentent une commissure clavale (comme les Amnestinae mais à la différence des autres Cydnidae au sens restreint). Les aptères (T. namaquensis etT. elizabethae) avec des ailes antérieures réduites ressemblant à celle desstaphylins, à la marge postérieure droite, sans membrane. Leur taille est inférieure à 3,5 mm[2],[3].
Thaumastella aradoides est présente de l'Afrique du Nord à l'Iran (zone paléarctique). Les deux autres espèces,T. namaquensis etT. elizabethae sont présentes en Afrique du Sud dans leNamaqualand et leRichtersveld et enNamibie[3]. Une hypothèse concernant cette répartition est qu'un climat aride ou semi-aride a pu régner en Afrique dans zone formant une ceinture de la Namibie à la Somalie vers la fin duPléistocène moyen (−780 000 à −126 000 ans) qui aurait permis àThaumastella de rejoindre le Sud de l'Afrique depuis les zones méditerranéennes (le Sahara formant alors beaucoup moins une barrière qu'aujourd'hui) et de se différencier spécifiquement[4].
Leur habitat est aride. PourT. namaquensis, le lieu de la découverte a été décrit comme une pente rocheuse de colline aride, avec desAloidendron dichotomum au sommet, desEuphorbiaceae et desMesembryanthemum (Aizoaceae), avec quelques Asteraceae, sur un sol sablonneux avec des espaces découverts[4].
On connaît très peu leur biologie. On les trouve au sol où on pense qu'elles se nourrissent de graines, sans qu'on sache de quelles plantes[5]. Lors de sa découverte,T. namaquensis se trouvait dans des petites chambres dans le sol sablonneux mou sous des rochers, avec un groupe de six individus, et deux individus isolés, mélangés avecLethaeus tartareus, unRhyparochromidae[4].
La première espèce découverte,Thaumastella aradoides, décrite par Horváth en 1896, a été classée dans lesLygaeidae, sous-famille desArtheneinae. Ce n'est qu'en 1960 que G. Seidenstücker observe qu'elle n'a pas d'ovipositeur comme ces derniers, et crée pour elle la sous-famille des Thaumastellinae. Dès 1963, plusieurs chercheurs (Schaefer, Štys et le même Seidenstiicker) établissent simultanément des liens avec lesPentatomoidea. Štys[6] en fait une famille à part entière. En 1981, Dolling[7] la place dans lesCydnidae en raison de ses peignes coxaux, propres à cette famille. Il considère cette espèce comme l'élément le plus primitif de ce groupe. Une analyse phylogénétique à base de séquences d'ADN de 2008 (Graziaet al.) a confirmé la proximité deThaumastella avec les Cydnidae.
Les deux autres espèces découvertes dans le Sud de l'Afrique l'ont été en 1971[4] et 1989[8],[9].
SelonBioLib(15 juin 2022)[1] :
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