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Lathéologie (engrec ancienθεολογία /theología, littéralement « discours rationnel sur ladivinité ou ledivin, leθεός /theós ») est un ensemble de champs disciplinaires qui concerne l'idée deDieu ou du divin. L'approcheconfessante de ces champs d'étude les distingue de l'approcheagnostique dessciences des religions[1].
Platon entend par théologie une épurationphilosophique de la présentation mythologique des dieux, donc le dépassement des fablesmythologiques. C'est à cette condition seulement que les poètes pourraient trouver place dans la cité idéale qu'il propose, parce que celle-ci ne saurait en aucun cas être fondée sur des mensonges qui diminuent dans l'esprit des gens laperfection divine.
PourHannah Arendt, cette « théologie » ne se réfère donc ni à un dieu vivant, ni au dieu des philosophes, ni à une divinitépaïenne, mais est un instrument strictementpolitique au moyen duquel une cité peut être fondée et des normes de comportement imposées à la multitude :« la théologie enseigne comment faire respecter ces normes, même dans les cas où la justice humaine semble dépassée, comme pour les crimes qui restent impunis ainsi que ceux pour lesquels la peine de mort serait encore inadéquate »[4].
PourLudwig Feuerbach, comme pour Platon, la théologie est bien« un discours vrai sur les Dieux » mais c'est« la vérité du sensible ».« Les temps modernes ont pour tâche … la transformation et la résolution de la théologie en anthropologie[5] ». Elle est comme la vérité à la fois contenue et masquée de la théologie. C'est une démarche qui part de l'intériorité humaine (le singulier sensible) vers l'idée générale[6].
Avant Platon, le premier à avoir écritSur la nature et les dieux estPhérécyde, réflexion qu'il transmet àPythagore. Postérieurement à Platon, leRomainApulée dissertera sur les démons, entités situées entre les dieux et les hommes dans sonTraité sur le dieu de Socrate.
Aristote semble néanmoins introduire l'hypothèse que les premiers théologiens et les premiers philosophes avaient une pensée commune, les premiers appelant « dieux » ce que les seconds appellent « principes ». Cette hypothèse que lespoètes tels qu'Homère etHésiode étaient des penseurs à l'instar des philosophesAnaximandre,Parménide etHéraclite, avant la séparation radicale entre laphilosophie et lapoésie instaurée parPlaton[7] et Aristote lui-même, a été développée auXXe siècle parMartin Heidegger[8] etCornelius Castoriadis[9].
L'existence de substances séparées de la matière, qui poserait les fondements de la théologie au sein de la métaphysique aristotélicienne, n'est pas clairement prouvée par Aristote, qui laisse la question en suspens.
La théologie philosophique, investigation rationnelle sur les substances divines, est ainsi opposée par Aristote à laThéogoniepoétique,irrationnelle et composée defables. La théologie est une des trois parties théorétiques de lamétaphysique, cette dernière étant également appelée « philosophie première » (Métaphysique, A, 2) ou « science de l'être en tant qu'être » (Métaphysique, Γ, 1).
La théologie communique donc avec l'ontologie, puisqu'elle étudie théoriquement les plus hautes réalités, les réalités divines, en acte et non mêlées à la matière. Ce projet, laissé à l'état d'ébauche, sera le point de départ de la majeure partie des débats philosophiques après la mort d'Aristote ; lespéripatéticiens, lesnéoplatoniciens, puis lesphilosophes musulmans,juifs etchrétiens, tenteront de fonder et de justifier l'existence d'une théologie, qui deviendra – contrairement à son statut chez Aristote, d'origine naturelle et non monothéiste mais pluraliste – inspirée par lestextes sacrés et cautionnée philosophiquement par l'idée d'un Premier principe de toutes choses. On passe de l'hellénisme auxmonothéismesjuif,chrétien etislamique.
La théologie dujudaïsme estapophatique.Dieu ne se révèle qu'en partie lors de l'épisode duBuisson ardent (Ex 3:13-14) en prononçant son Nom ineffable :YHWH, « Je suis qui Je suis. » Il est à la fois Unique et Inconnaissable : « À qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble ? dit le Saint (Is 40:25) ». L'impossibilité de laressemblance et, partant, de lacomparaison, est une notion reprise notamment parMaïmonide, qui écrit « que Dieu n'est point un corps, qu'il n'y a nulle ressemblance, dans aucune chose, entre lui et ses créatures », et « que son existence ne ressemble pas à la leur », de sorte que « son existence et l'existence de ce qui est hors de lui ne s'appellent l'une et l'autre « existence » que par homonymie »[13].
Dieu ne peut donc être qu'approché par l'étude de laTorah et de ses commentaires, ainsi que par la pratique des commandements (mitsvot)[14]. Les non-juifs (goyim) de toute l'humanité, eux, peuvent se rapprocher aussi de Dieu en respectant lessept lois noahides[15].
Si lesphilosophes latins parlent peu de théologie, un passage du RomainVarron — reprenant probablement une tripartition théorisée précédemment par l'école stoïcienne[16] — distingue la théologie mythique, la théologie physique et lathéologie politique. Ce passage a été repris par des écrivains chrétiens commeAugustin d'Hippone, qui, reprenant cette division, en réfute deux pour ne retenir que la théologie « physique » comme interprétation du « vrai » Dieu[17].
L'emploi du terme dans la philosophie classique a, dans les premiers siècles, suscité une méfiance de la part des auteurs chrétiens. Les termes « théologie » et « théologiens » restent associés à la mythologie païenne. Cependant,Clément d'Alexandrie opère une distinction entre la « théologie du Verbe éternel » et la « mythologie de Dionysos ». Peu à peu, le terme ne s'emploie plus que pour la nouvelle religion. Toutefois, son sens précis n'est pas toujours le même : le mot « théologie » peut ainsi désigner lesÉcritures ou laconfession de la foi chrétienne.
Pour d'autres théologiens, la théologie était le discours sur la divinité en général, voire sur la seule divinité duChrist. Les auteurs occidentaux emploient assez peu le terme avant l'époquescolastique, préférant des expressions avec le motsacer, telles quedoctrina sacra,sacra pagina ousacra eruditio. Cependant, les théologiens latins ont fini par l'utiliser couramment dans leurs écrits, et le mot « théologie » a alors reçu le sens, qu'il a gardé, d'étude systématique de la doctrine chrétienne.
L'importance de la théologie dans le christianisme s'explique en partie par la nature expansive qu'avait déjà cette religion à sa naissance. Ayant eu à s'opposer aux philosophes de l'empire romain, elle dut très tôt trouver des moyens de se faire entendre dans lemonde gréco-romain, en employant ses termes, en récupérant ses catégories. De ce fait, apparurent assez rapidement dans l'empire unnéoplatonisme chrétien, ainsi que des formes d'aristotélisme modifié. À ce facteur qu'on pourrait dire d'inculturation volontaire, s'ajoute l'influence en retour du substrat gréco-romain sur la doctrine chrétienne naissante. Celle-ci était particulièrement ouverte à ce genre de possibilité du fait, entre autres, de la rédaction desévangiles engrec et de la nature particulièrement spéculative de l'évangile selon Jean. Ainsi, à l'identification, dans laphilosophie grecque, de l'être et dulogos répond dans l'évangile de Jean, l'identification deDieu et dulogos (« Au commencement était le Verbe [logos], et le Verbe était Dieu » Jn, 1,1).
Le christianisme a croisé au cours de son histoire plus d'un mouvement de pensée qu'il a intégré, rejeté, influencé. Outre les diversités confessionnelles actuelles et leurs théologies afférentes, ce qu'on nomme traditionnellement les « grandes hérésies » comme legnosticisme, étaient souvent des synthèses de conceptions philosophiques préexistantes et de christianisme. Ainsi, dans cette histoire des rencontres entre la pensée et le christianisme, on peut noter, plus proche de nous, l'importance primordiale de celui-ci dans la philosophie deKierkegaard, qui se place d'elle-même à la frontière de la théologie, de l'éthique, de laphilosophie, témoignant par là de la plasticité de ce concept dans la culture chrétienne.
De même que selonLuther lafoi justifiante est différente de lafides historica, il existe unhabitus théologique qui ne prouve pas la justification et la sanctification du théologien, ni sa vocation. Personne ne peut établir en toute objectivité l'existence de ce rapport croyant, à moins de confondre l'aveu de la foi et la réalité de celle-ci.
Historiquement, la question des rapports entre foi et théologie a longtemps été structurée par cetadage d'Évagre le Pontique :« Si tu esthéologien, tu prieras vraiment et, si tu pries vraiment, tu es théologien[18] ». Jusqu'au divorce entre théologie etmystique, que les historiens font remonter auXVIIe siècle[19], le discours théologique découlait de l'expérience spirituelle, en procédait[20]. AuMoyen Âge, à côté de la théologie spéculative enracinée dans laphilosophie thomiste, a continué de prospérer, notamment dans lesmonastères, une autre théologie, fondée sur l'autorité de laBible et desPères de l'Église, et appuyée sur l'expérience. Dans cette théologie monastique, le savoir est la transcription d'une expérience de foi. La théologie naît de l'expérience spirituelle, et vise à la promouvoir en retour[21],[22].
Abélard[23] est à l'origine de la distinction entre discours théologique et religieux ; entre les écritsrationnels décrivant Dieu et ses interactions avec les humains et les énoncés religieux tels queprières,rites…
C'estBoèce[24] qui a transmis au monde latin la définition d'Aristote qui distinguait « les mythes de latheologia, et la science philosophique suprême, « science divine » (épistémè théologikè, Métaphysique L.) ». Boèce propose une division des sciences : « La philosophie spéculative se divise en trois parties. La physique, […]. La mathématique […]. La théologique (theologica), enfin, s'occupe de ce qui est sans mouvement, abstrait et séparable [de la matière][25]. »
« Le théologien est celui qui croit assez en Dieu pour faire sienne l'interrogation humaine dans ce qu'elle a de plus radical[26]. »
Par opposition à la « théologie positive » ou encore « théologie cataphatique, on appelle « théologie négative » ou « apophatique » celle qui ne définit jamais positivement Dieu mais lui prête seulement des attributs négatifs (exemple : on ne dira pas de Dieu qu'il est éternel mais non-mortel : « Ô Dieu immortel aie pitié de nous »)[27].
Ce type de discours théologique repose sur l'idée que le langage des hommes est inadéquat pour traiter dans toute leur dignité les attributs divins. Ce serait doublement dévaloriser Dieu : un jugement étant composé d'un sujet et d'unprédicat, faire de Dieu le sujet de notre jugement, c'est l'objectiver, et lui accoler un prédicat, c'est lui prêter des propriétés qui, en droit, pourraient être assignées à d'autres objets. C'est utiliser lemythe qui est une « formation de compromis » entre le divin et l'humain. Mais le mythe en parle très mal, en dégradant l'invisible en visible, d'où ladémythologisation (Rudolf Bultmann[28]).
Transcendant les limites de la pensée et du langage humains, la nature de Dieu serait proprement indicible. C'est pourquoi on pourrait inlassablement énoncer ce qu'il n'est pas, jamais ce qu'il est vraiment.
Uneradicalisation de la théologie négative pourrait être de prendre comme point de départ du travail théologique la thèse deWittgenstein : « Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire » (Tractatus Logico-philosophicus, 7).
Lathéologie naturelle, outhéodicée, est la discipline philosophique qui traite de la nature de Dieu et de ses attributs connus par la seule raison, sans jamais recourir à la Révélation.
Elle s'efforce de dégager de manière argumentée et déductive les propriétés de Dieu. Par exemple,Augustin appuie sa théologie sur la philosophie dePlaton, tandis queThomas d'Aquin prolonge laMétaphysique d'Aristote.
On peut parler de théologie naturelle pour certains systèmes philosophiques, comme ceux deDescartes ou deLeibniz ; ceux-ci élaborent notamment despreuves de l'existence de Dieu, telles que l'argument ontologique, et s'efforcent de démontrer les attributs divins : éternité, perfection, bonté, toute-puissance…
Mais cette approche philosophique est critiquée : on lui reproche notamment sa froideur, et l'absence éventuelle de recours à lafoi, à l'instar dePascal, qui invoque dans leMémorial le « Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes et des savants ». En outre, si la raison peut rapprocher certains philosophes de la religion, elle peut tout aussi bien les en éloigner, et étayer l'athéisme ou l'agnosticisme.
Lathéologie musulmane repose sur la révélation parMahomet à travers leCoran de l'existence du Créateur,Allah, unique,omniscient etomnipotent. Cela impose donc de nombreuses limites d'interprétations car jamais les enseignements philosophiques tirés ne peuvent mettre en cause le Coran.
Plusieurs écoles théologiques ont été créées à partir de plusieurs systèmes de pensée qui s'affrontent :
en premier lieu le systèmeméthodologique et la théologie associée appeléeKalâm, fondée sur la réflexion[29] ;
↑Voir par exemple l'Introduction à la métaphysique, éd. Tel-Gallimard, 1980 ;Qu'appelle-t-on penser ?, PUF, 2007 ;Acheminement vers la parole, éd. Tel-Gallimard, 1981.
↑VoirCe qui fait la Grèce 1: d'Homère à Héraclite, éd. Seuil, 2004.
↑La philosophie théorétique (approximativement la science de la nature) est une des trois parties de lamétaphysique, avec la philosophie « poïétique » (les arts) et la philosophie « pratique » (la morale et la politique).
↑Olivier Boulnois, « Le Besoin de métaphysique. Théologie et structures des métaphysiques médiévales », dansLa servante et la consolatrice, études réunies par Jean-Luc Solère et Zénon Kaluza, éd. Vrin, 2002,p. 75.
↑Identité et différence,QuestionsI etII, éd. Tel-Gallimard, 1990.
↑Liliane Vana, « Les lois noaẖides. Une mini-Torah pré-sinaïtique pour l'humanité et pour Israël »,Pardès, 2012/2 (no 52), pages 211 à 236(lire en ligne)
↑Jean Pépin, « La « Théologie tripartite » de Varron. Essai de reconstitution et recherche des sources », inRevue des études augustiniennes,no 2, 1956,t. II, p. 265-294,article en ligne.
↑Evagre le Pontique,Traité de l'Oraison, ch. 60, éd. I. Hausherr, Paris, Beauchesne, 1960 p. 85.
↑Louis Cognet,Le crépuscule des mystiques. Le conflit Fénélon-Bossuet, Paris, Desclée, 1958.
↑Dominique Salin,L'expérience spirituelle et son langage. Leçons sur la tradition chrétienne, Paris, Éditions Facultés jésuites de Paris, 2015, p. 12-22.
↑Jean Leclercq,L'amour des lettres et le désir de Dieu. Initiation aux auteurs monastiques du Moyen Age, Paris, Cerf, 1957
Paul Veyne,Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? : essai sur l'imagination constituante, Seuil, coll. « Des travaux », Paris, 1983, 162 p.(ISBN2-02-006367-0).