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| Théodore François Millet | |
| Naissance | Sourdeval (Manche) |
|---|---|
| Décès | (à 42 ans) Sourdeval (Manche) |
| Origine | |
| Allégeance | |
| Arme | Infanterie |
| Grade | Général de brigade |
| Années de service | 1793 –1815 |
| Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes |
| Distinctions | Légion d'honneur (Officier) Ordre royal et militaire de Saint-Louis (Chevalier) |
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Théodore François Millet est ungénéral français de la Révolution et de l'Empire, né le àSourdeval (Manche) et mort le dans cette même ville.
Né àSourdeval en 1776, Théodore est le fils de Denis Millet (1730 —), marchand armurier, cuivrier et étamier, et de Jacqueline Anne Lemaignen, fille d’un libraire deMortain né àBion en 1708. Ses parents habitent Sourdeval, à proximité de l’actuelle rue du Capitaine Duval. Sa mère est veuve en 1783 et élève seule ses six enfants, dont :
Le, la Convention nationale vote la levée en masse de 300 000 hommes, pris parmi les célibataires ou veufs de 18 à 25 ans afin de faire face à laPremière Coalition. L'arrondissement de Mortain doit fournir 1 028 hommes pour former le10e bataillon de volontaires de la Manche. Victor, frère aîné de Théodore, chirurgien et sur le point de se marier, est tiré au sort. Théodore, qui a commencé ses études — interrompues en—, comprend les ennuis profonds de son frère aîné et décide de partir à sa place. Il accourt au chef-lieu d’arrondissement deMortain et est incorporé le : il n'a alors que 16 ans et 9 mois. Le lendemain de ses 17 ans, il est élu lieutenant par sa compagnie.
Affecté à l'armée des côtes de Cherbourg, les ports deCherbourg et duHavre sont ses premières garnisons, d’où sont surveillés les Anglais. Il est envoyé ensuite avec sa compagnie réprimer l'insurrection vendéenne. Lapremière campagne d'Italie (1796-1797) est l'occasion pour lui de se distinguer, tout particulièrement à labataille du pont d'Arcole. Il participe également à laseconde campagne d'Italie (1799-1800), où, le 25 prairialan VIII, lors de labataille de Marengo, il fait preuve d’intelligence de bravoure et en est récompensé par le grade de capitaine : il a alors 24 ans. La croix dechevalier de la Légion d'honneur lui est décernée le.
Cantonné àBoulogne où se prépare une« descente en Angleterre », il part en manœuvre du côté deDieppe embarqué sur une chaloupe canonnière. Le 6 floréalan XIII, il est attaqué par des Anglais bien supérieurs en nombre. Échoué sur les bancs de sable de labaie de Somme, la résistance qu'il offre aux Britanniques incitent ces derniers à se retirer. LaTroisième Coalition et lacampagne d'Autriche de 1805 trouve leur terme àAusterlitz où Millet, à la tête d’une compagnie de voltigeurs, attire sur lui le regard de ses supérieurs. Le, au cours de la bataille d'Iéna,Napoléon interroge :« combien d’hommes en face ? » Le maréchalBessières, de retour d'une reconnaissance, répond 50 000. L’Empereur demande également son avis au capitaine Millet qui donne une fourchette de 70 à 80 000 hommes, ce qui s'avère car Millet est allé plus en avant dans sa reconnaissance, comme le concède d'ailleurs Bessières.
À la suite de labataille de Pułtusk, il est promu àVarsovie. Le généralSuchet propose pour le40e de ligne — à qui il manque un chef de bataillon — Millet dont il connaît le mérite. Il le fait appeler et le présente à Napoléon qui constate :« il est bien jeune, ce serait une faveur. » Suchet rappelle à l’Empereur l'épisode d'Iéna et celui-ci approuve alors son avancement au grade supérieur. Lors de son cantonnement àWaldenbourg, sa rencontre avec Charlotte Frédérique Sophie Toëpfer dont il tombe éperdument amoureux manque de compromettre sa carrière. Jeune Silésienne, donc Prussienne, ses parents sont de riches commerçants ruinés par la guerre. Il souhaite l'épouser, mais le maréchalSoult s’y oppose. Alors que Millet passe devant l'Empereur, ce dernier remarque son chapeau percé par une balle et lui lance :« vous êtes Normand, vous présenterez votre chapeau à uneCauchoise ! » Le mariage se fait néanmoins.
Envoyé enEspagne, il participe ausecond siège de Saragosse en 1809. Millet y reste fidèle à sa réputation de courage, de sang-froid et d’intelligence au côté du maréchalLannes qui se rend maître de la ville. Lors de labataille d'Ocaña, le, il fait preuve de présence d’esprit et d’un remarquable talent. À un moment crucial, dans une position d'où il n'est plus en mesure de recevoir des ordres, il ordonne un mouvement rapide et, à la tête de ses hommes, fond sur les rangs ennemis. Son action, combinée à celles d'un régiment de cavalerie légère et des lanciers polonais, décident de la victoire. En récompense, le maréchalMortier sollicite et obtient pour Millet le brevet de colonel. Il prend dès lors le commandement du40e régiment d'infanterie de ligne qu’il n’a jamais quitté et où il a débuté comme simple soldat.
En 1810, il est crééchevalier de l'Empire. Un an plus tard, au moment de la réorganisation de laGrande Armée, il est appelé au commandement du121e régiment de ligne appartenant à l'armée d'Aragon, sous les ordres du maréchalSuchet,duc d'Albufera. Il en fait un des meilleurs régiments de l’armée. Le, il est nommébaron de l’Empire et, le de la même année,officier de la Légion d’honneur. Le, le maréchal Suchet l’informe qu’il a obtenu pour lui le grade degénéral de brigade auprès de l'Empereur.
Au lendemain de la chute duPremier Empire, bien qu'il ait reçu deLouis XVIII lacroix de Saint-Louis, il est placé en demi-solde : il se retire donc dans ses foyers à Sourdeval. Napoléon, deretour de l'île d'Elbe le rappelle au service et l'envoie dans la place forte d'Amiens. Mis en non-activité à laSeconde Restauration, il se retire dans son pays natal où il possède deux fermes, celle de la Tessardière et celle de la Choisinière. Il ne fait pas fortune :« une honorable médiocrité et une réputation sans tache furent l’héritage des êtres qui lui étaient chers ». Il meurt le, d'une maladie de langueur due à ses pénibles campagnes et blessures. Il est inhumé dans le cimetière de la paroisse de Sourdeval, à quelques mètres de la croix de pierre au côté sud de l’ancienne église — approximativement sous la chaussée de l’actuelle route allant versChérencé-le-Roussel. Ce vieux cimetière, qui entoure l’église, a été supprimé vers1850 mais la dépouille est restée à sa place.
La veuve du général Millet, élevée dans l’opulence, se trouve fort gênée à la mort de son mari. Toutefois, très instruite, généreuse et femme de caractère, entourée de vraies amitiés comme celle du maréchal Suchet et de la comtesse deLariboisière, elle se consacre à l’éducation de ses enfants.
Le àPalencia enEspagne, il épousa Charlotte Frédérique Sophie Toepffer, alors âgée de 18 ans. Elle était née le àWaldenburg en Silésie Prussienne, d'Auguste Frédéric Toepffer, négociant, et Frédérique Victorine Klauge. Ils eurent 4 enfants :
« Armes deChevalier de l'Empire : D'azur à la bande cousue de gueules, chargée en cœur de l'insigne des chevaliers légionnaires ; accompagnée en pointe d'un lion léopardé d'or et en chef de trois grenades d'argent posées en orle. »
« Armes deBaron de l'Empire : D'azur à la bande cousue de gueules, chargée en cœur de l'insigne des chevaliers légionnaires ; accompagnée en pointe d'un lion léopardé d'or et en chef de trois grenades d'argent posées en orle ; au canton des Barons militaires brochant. »