Théo Varlet, alias Déodat Serval (son pseudonyme), né le àLille et mort le(à 60 ans) àCassis, est un poète, écrivain defantastique et descience-fiction et traducteur français duXXe siècle.
Issu d'une famille paysanne par son père et d'une famille bourgeoise par sa mère, Théo Varlet fait des études classiques chez lesPères Jésuites àLille de 1887 à 1892, puis àBoulogne jusqu'en 1895. L'année suivante, il collabore à la revueL’Essor, puis en devient le directeur.
Lors de l'année de l'édition de son premier volume de poésie en 1898, il se fixe àKnocke-sur-Mer en Belgique, enFlandre occidentale, avant d'entreprendre une série de voyages durant lesquels il parcourt la Hollande, le Rhin, la Suisse, l’Angleterre, les côtes nord et ouest de la France :
« Tout communique, tout est lié, tout est en tous. Les mêmes morceaux de broadcasting, les mêmes bandes de cinéma, émeuvent tous les hommes en bloc sur la périphérie du globe ; l’atmosphère spirituelle s’égalise, brassée par les trains rapides, les autos, les avions. Si je déplace mon bras ici sur la terre, cela influe sur la marche de la lune, des planètes et de toute la machinerie sidérale. Et je ne suis plus le seul, ou presque, à le savoir : n’importe qui en a bu l’aperception diluée dans l’air… »
Multipliant jusque là les séjours dans divers coins du Sud de la France, il fait du Mas de Chemineau sa résidence d'hiver définitive à partir de 1913, tandis qu'il passe ses étés entre Paris, Lille etSaint-Valery-sur-Somme. Durant laPremière Guerre mondiale, réformé, Théo Varlet ne participe pas aux combats. En outre, son pacifisme lui attire des ennuis et l'empêche d'avoir une activité littéraire.
Il arrête sa production littéraire en 1932, puis l'année suivante, définitivement terrassé par la maladie, il abandonne tout travail actif. Le, il décède chez lui, àCassis, avant d'être incinéré àMarseille. Son héritier, Malcolm Mac Laren, fait le tri des inédits et traductions de Théo Varlet pour les éditions posthumes.
Les critiques de son temps rapprochent Théo Varlet deBlaise Cendrars et deJules Supervielle, comme précurseur et annonciateur de l’ère du cosmique.
Régis Messac écrit : « Poète impeccable, il possède en même temps, chose qui manque à beaucoup de romanciers, de sérieuses connaissances scientifiques. Comme tous les vrais maîtres du genre, commePoe, commeWells, Théo Varlet n’a pas besoin d’avoir recours à des imaginations extravagantes, ni de nous emmener jusque sur les plus lointaines planètes pour nous faire voir du nouveau. Il sait — comme tous les hommes de science le savent — que l’inconnu nous entoure de toutes parts, et nous serre de très près. »[2]
J.-H. Rosny aîné, qui était membre du Comité d'honneur des Amis de Théo Varlet, disait de lui qu'il était « un visionnaire, un coureur d'univers, et de toutes manières, un des plus beaux talents de sa génération. »[3]
Dans son romanLa Grande Panne (1930), Théo Varlet évoqueLes Xipéhuz et leur créateur, l'écrivainJ.-H. Rosny aîné : « As-tu lu le conte de Rosny aîné, qui s’intitule les Xipéhuz ? Il a fait frissonner ma jeunesse… quand j’avais encore le temps de lire. Ces Xipéhuz, une création aberrante née sur terre aux âges préhistoriques, étaient des êtres doués d’intelligence, en forme de cônes glissant à ras du sol, et pourvus d’un œil flamboyant… »
Dans une critique,Maurice Wullens écrit : « Le récent roman deRenée Dunan :La Dernière Jouissance (France-Édition) doit, je pense, beaucoup à la connaissance et à la fréquentation de l'œuvre de Varlet. On y retrouve jusqu'au Géocoronium de l’Épopée Martienne. »[5]
1930.Aux Paradis du Hachich, suite à Baudelaire, essai, « Bibliothèque du Hérisson », SFELT Malfère, réédition : Trouble-fête, 2003.
1930.La Grande Panne, roman, Éditions des Portiques[6] ; rééd. L’Amitié par le Livre, 1936.
1934.« Astronomie. Le Nouvel Univers astronomique » (préface deÉmile Belot),Encyclopédie Roret, publié par la Société Française d'Éditions Littéraires et Techniques, Paris
1943.Aurore Lescure. Pilote d'astronef, L'Amitié par le Livre, Querqueville[7].
1996.Œuvres romanesques. Tome I :L’Épopée martienne, suivi deLa Belle Valence, Amiens, Encrage.
1997.Le Dernier Satyre et autres récits (inédits), édition, présentation et chronologie établies par Eric Dussert. Lille, Littéra, 1997.
De 1898 à 1932, Théo Varlet collabora à plus de cent journaux et revues, notamment :
• L'Essor • Le Beffroi • Les Bandeaux d’Or • Le Figaro • L’Œuvre • Candide • Le Quotidien • Les Nouvelles Littéraires • La France active • L’Esprit français • Le Manuscrit autographe • Les Humbles • Le Mercure Universel • l’Ermitage • le Thyrse • La Plume • L'Idée libre • Le Messager de Bruxelles • La Rénovation Esthétique • Jeune Effort de Bruxelles • Poésie de Milan • Le Feu de Marseille • La Revue des Flandres de Lille• Le Semeur de Paris • Société Nouvelle à Mons • Le Divan à Paris • Pan de Paris • L’Art Libre de Lyon • Isis de Paris • Le Passant de Bruxelles • Vers et Proses de Paris • Horizons de Paris • Avenir International de Paris • L’Humanité • Le Populaire de Paris • De Kunst d’Amsterdam • Littoral de la Somme (Saint-Valery-sur-Somme) • Lumière d’Anvers • Mercure de Flandre à Lille • Vouloir de Lille • La Pensée Française de Strasbourg • Partisans de Paris• L’Opinion de Paris • La Flandre littéraire • Littoral Magazine de Toulon • Écho du Nord de Lille • L’Étoile belge de Bruxelles • L’Indépendance belge de Bruxelles • La Suisse de Genève • La Presse de Montréal • Le Petit Niçois • La Vie Universelle (Montbrun-Bocage ) • etc.
↑Cette traduction, qui daterait de 1933, est mentionnée dans le livre de Félix Lagalaure, mais ne l’est pas dans la liste des œuvres de Théo Varlet qui figure dansLa Grande Panne, 1936, soit trois ans après. Un extrait est paru en septembre 1931 dans la revue « Le Crapouillot », sous le titreUne nuit à l’hôtel de la Baleine, voirtexte sur wikisource
André Jeanroy-Schmitt,La Poétique de Théo Varlet, Lille, Mercure de Flandre,.
Félix Lagalaure,Théo Varlet (1878-1938) : Sa vie, son œuvre, Paris, L'Amitié par le Livre,.
Rétrospective de Malcolm Mac Laren, postface du Docteur Emmanuel Agostini, portrait de Théo Varlet, 12 pages reproduction d’autographes, bois gravés de Léonev.