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Lethéâtre du Vaudeville est une salle de spectacleparisienne, aujourd'hui disparue, dont l'emplacement a varié au fil des siècles.
Le Vaudeville ouvre une première fois ses portes lerue de Chartres-Saint-Honoré[1] (1er arr.), dans l'ancienWaux-hall d'Hiver (ou Petit-Panthéon), une salle de danse édifiée par l'architecteAlbert Lenoir et située sur une partie des terrains de l'ex-hôtel de Rambouillet dans lesannées 1770. Ses directeurs,Piis etBarré, y font représenter principalement des « petites pièces mêlées de couplets sur des airs connus », dont desvaudevilles de leur propre répertoire. En 1794Joseph-Denis Doche entre à l'orchestre du Vaudeville. Durant longtemps il sera chargé de l'arrangement des partitions des ouvrages nouveaux. En 1799, à la suite d'une brouille, Piis quitte l'association pour fonder le théâtre des Troubadours.
Durant l’Empire, les pièces à caractère politique sont interdites. Barré se tourne alors vers les« comédies de galeries », mettant en scène des personnages historiques. La comédienneVirginie Déjazet y fait ses débuts en 1807. Joseph-Denis Doche est nommé chef de l'orchestre du Vaudeville en 1810. Il va se faire connaître et apprécier par les très nombreux airs etmorceaux détachés qu'il compose pour ce théâtre : on en compte plus de 500 parmi lesquels on cite une grande partie de la musique deFanchon la vielleuse, deLa Belle au bois dormant, etc[2]. Barré est remplacé en 1815 par le comédien et auteur dramatiqueMarc-Antoine-Madeleine Désaugiers qui crée les premiers ouvrages d'Eugène Scribe. Mais l'ouverture duGymnase en 1820 privant le Vaudeville de ses meilleurs éléments, Désaugiers est contraint de passer la main en 1822 à Cyprien Bérard. Il retrouve son poste en 1825 mais meurt en 1827. Lui succèdent le marquis de Guerchy et le comédien Bernard Léon puis, en,Étienne Arago. Son activité intense (il monte plus de trente pièces par an dont certaines écrites par lui) permettent au Vaudeville de renouer avec le succès. Lors desTrois Glorieuses le théâtre est rebaptisé « Théâtre-National ».
Après l'incendie qui le ravage dans la nuit du 16 au, le Vaudeville s'installe provisoirement au Gymnase,boulevard de Bonne-Nouvelle.
Le le théâtre du Vaudeville s'établitplace de la Bourse (IIe arr.) dans l'ancienne salle desNouveautés, laissée vacante par la troupe de l'Opéra-Comique. C'est dans cette salle qu'est créée en 1852,La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils. Pour la première fois, une pièce connaît plus de cent représentations consécutives.Verdi y assiste et en fait le sujet de son opéraLa traviata (1853).Eugène Labiche etHenri Meilhac y donnent quelques-unes de leurs œuvres etJules Verne l'une de ses pièces de théâtre,Onze jours de siège, en. La salle est démolie en lors du percement de larue du Quatre-Septembre[3].
De à, un nouveau théâtre du Vaudeville est construit sur leboulevard des Capucines, à l'angle de larue de la Chaussée-d'Antin (IXe arr.). Commandé par la ville de Paris et construit par l’architecteAuguste-Joseph Magne à la place de l'hôtel de Montmorency, il présente à l’étage supérieur quatrecariatides symbolisant la Folie, la Comédie, la Satire et la Musique dues au sculpteurJules Salmson (1823-1902). La disposition d’ensemble est directement inspirée des façades de palais comme c'est la règle au tournant du siècle pour les façades de théâtres ou de banques. Le pan coupé du bâtiment est remanié ultérieurement avec l’ajout d’une coupole d’angle et la transformation des fenêtres hautes qui sont alors encadrées de six nouvelles cariatides conçues à partir d’un modèle unique (toujours en place) conçu par Jules Salmson. Le théâtre comporte une entrée latérale située au 3, rue de la Chaussée-d'Antin, postérieure à la construction de l’immeuble et liées à son remaniement. Composée de deux portes jumelées, elle est surmontée d’un atlante et de deux cariatides[4].
À la fin desannées 1920, le théâtre est acquis par la sociétéParamount. Après d'importants travaux, il est transformé en une salle de cinéma de 1900 places inaugurée le, ce qu'il est encore aujourd'hui sous le nom deGaumont-Opéra.
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