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Théâtre de Belleville (1828-1962)

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Pour les articles homonymes, voirThéâtre de Belleville.

Théâtre de Belleville
Description de cette image, également commentée ci-après
Le théâtre avec, à droite, la brasserie également incendiée en décembre 1867.
Données clés
Coordonnées48° 52′ 23″ nord, 2° 22′ 53″ est
Inauguration1828
Fermeture1962
DirectionPierre-Jacques Seveste
Edmond etJules Seveste
Joseph-Édouard Holacher (1862-1907)
Édouard et Louis Holacher
Paul Caillet

Carte

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Lethéâtre de Belleville est une salle de spectacle inaugurée en 1828 et disparue en 1962. Il s'élevait dans le village deBelleville,cour Lesage, à la hauteur du 46 de la rue de Paris (aujourd'hui, cour Lesage au 46,rue de Belleville).

En, il devient théâtre parisien, à la suite de l'agrandissement de Paris qui annexe le village de Belleville. En 1932, il est démoli et remplacé par un nouveau bâtiment dont seul le rez-de-chaussée offre une salle de spectacle. À partir de et jusque dans lesannées 1940 y alternent théâtre et cinéma, puis c'est juste une salle decinéma. En 1958, il est transformé enmusic-hall et ferme définitivement en 1962.

Le nom de théâtre de Belleville a été repris aujourd'hui par une petite salle de spectacle située quelques centaines de mètres plus bas au 94,rue du Faubourg-du-Temple (11e), précédemment appeléethéâtre du Tambour royal.

Historique

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Situation géographique du théâtre de Belleville sur une carte datant de 1860, en haut : la rue de Paris.

Belleville compta jadis au moins deux autres théâtres, également aujourd'hui disparus : le Théâtre populaire de Belleville et le Théâtre-Nouveau.

Le théâtre de Belleville n’a jamais été une salle parisienne de premier plan comme l’Odéon ou lethéâtre de la Porte-Saint-Martin, mais il a tenu honorablement son rang.

Son répertoire répondait à ses débuts aux goûts dominants du temps : le drame historique, le mélodrame et levaudeville. Alors que ces formes théâtrales déclinaient dans la plupart des salles parisiennes, le théâtre de Belleville continua de les honorer. Autour de 1900, c’était pour ainsi dire sa caractéristique.

Le théâtre de Belleville était une sorte d'école dramatique où vinrent s'essayer une multitude de jeunes artistes dont quelques-uns ont fait leur chemin ensuite : Boutin, Tétard,Étienne Mélingue,Louis Lacressonnière,Jules Brasseur,Paul Burani,Léonce, Jean-Hippolyte Tisserant,Julien Deschamps, Virginie Goy,Marie-Joséphine Chrétienno,Léonide Leblanc,Denis d'Inès...Firmin Gémier y commença sa carrière en 1888-1889.

Les premières décennies

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Annonce en 1859 de la revueLes Souvenirs de Belleville[1].

En 1817,Pierre-Jacques Seveste se voit accorder un privilège qui lui donne, ainsi qu'à ses deux fils Jules et Edmond leur vie durant, l'exclusivité de l'exploitation de tous les théâtres de la banlieue de Paris, c’est-à-dire les communes situées hors de l’enceinte du Paris (devenues des quartiers : Montmartre, Batignolles, Montparnasse, etc.) : Belleville en fait partie[2]. Les travaux de construction du théâtre de Belleville débutent en 1826 sous les ordres d’Edmond Seveste. Il est inauguré, deux ans plus tard, le.

Quelques années après, les frères Seveste, ne se souciant plus d'exploiter leur privilège par eux-mêmes, le fractionnèrent en autant de parties qu'ils avaient de salles et affermèrent chacune d'elles, moyennant de fortes redevances, à des subdélégués choisis par eux. Le théâtre de Belleville souffrit sous le poids de la redevance due aux frères Seveste, huit de ses gérants se ruinant tour à tour[3].

À la mort de Jules Seveste, le, le théâtre de Belleville est enfin délivré de cette charge. En 1859, juste avant le rattachement de Belleville à Paris, le théâtre de Belleville donne une revue historique récapitulative de l'histoire de Belleville :Les Souvenirs de Belleville d'Alexandre Flan et Émile Delteil. En,l'intégration du village de Belleville dans Paris fait du théâtre une salle parisienne.

Cette année-là, le journalisteÉmile de La Bédollière en donne la description :

« Le théâtre de Belleville est situé à mi-côté, à droite de la rue de Paris et dans une enceinte tapissée de verdure. Sa façade, élégante et sévère en même temps, se compose, au rez-de-chaussée, d'un portique en arcades où le public est à couvert pour prendre ses billets. Au premier étage, cinq baies vitrées également à plein cintre, et qu'encadrent des pilastres d'ordre ionique, éclairent le grand escalier, ainsi que le foyer du public, qui s'ouvre à deux battants sur une large terrasse ornée de vases ; au-dessus règne un entablement en harmonie avec le style de l'édifice. À l'intérieur, les aménagements sont aussi d'une élégante simplicité, et les loges des artistes y sont surtout vastes, commodes et d'une extrême propreté[3]. »

L'incendie de 1867

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L'incendie du théâtre de Belleville en 1867.

Dans la nuit du 11 au, le théâtre de Belleville est anéanti par un incendie, ainsi qu'une brasserie voisine auquel il a communiqué le feu. La salle est heureusement vide à ce moment-là, le feu ayant commencé à couver à la toute fin de la représentation sans que personne le remarque.

Le Petit Journal écrit[4] :

« Voici quelques détails complémentaires[5] sur le sinistre d'hier.
On avait joué leCanal Saint-Martin, pièce dans laquelle on tire un coup de pistolet, On suppose que la bourre enflammée est allée se loger dans un décor, où elle aurait fait amadou, et c'est ainsi que l'incendie aurait commencé.
À minuit, le caporal de pompiers de service s'était retiré après avoir, conformément à la consigne, fait une ronde générale et minutieuse avec le concierge, Vers trois heures et demie du matin, des voisins furent réveillés par les aboiements répétés d'un chien appartenant au directeur du théâtre, et, ayant aperçu une lueur paraissant s'échapper du magasin de décors placé à la hauteur de la scène, ils s'empressèrent de donner l'alarme. Les deux premières personnes qui arrivèrent sur le lieu du sinistre furent M. Cauchepin, commissaire de police du quartier, et M. Créneau, son secrétaire. Ils firent aussitôt demander les pompiers et la troupe.
Vers cinq heures et demie, on était parvenu à faire la part du feu[6], lorsque, sans qu'aucun signe ne vint donner l'éveil, la toiture s'abîma avec fracas sur le plafond du foyer, défonça ce dernier et entraîna de chute en chute le plancher du premier étage ne laissant debout que les quatre murs. C'est à cet instant que des pompiers et des soldats furent si cruellement blessés. Il convient de signaler le sergent des sapeurs-pompiers Milson, qui, en compagnie d'un employé du théâtre nomme Blessant, a été retirer du magasin des accessoires la poudre qui s'y trouvait. Les deux chasseurs à pied dont l'absence avait donné tant de crainte, sont sains et saufs. Ils travaillaient si ardemment qu'ils n'ont pas entendu le clairon qui les rappelait, quand, après plusieurs heures de travail, on relevait le détachement. Ils sont rentrés plus tard à la caserne.
Il ne reste du théâtre que le mur de derrière avec les loges des artistes, entièrement conservées, et le bas du mur de la façade avec la marquise. Un grand nombre de curieux stationnaient hier dans la journée autour du lieu du sinistre, dont les approches étaient défendues par la police. Les pompiers et les soldats ont continué à travailler pendant la journée, et la nuit à la lueur de torches, pour éteindre les foyers partiels qui brûlaient encore.
Ce matin, on travaillait à démolir les pans de mur restants qui menacent de tomber. M. Hollacher, le directeur du théâtre, a demandé hier l'autorisation de donner des représentations auxFolies-Belleville. D'après les renseignements que nous avons été prendre à l'hôpital des Récollets, nous pouvons assurer que le lieutenant de pompiers Fournier, qui a eu la jambe fracturée, quoique gravement blessé, est en voie de guérison. C'est donc à tort que quelques journaux ont annoncé sa mort. Il en est de même du chasseur Lazergue, du8e bataillon, qui a des brûlures à la main. Le sapeur Lonteau, qui a une fracture à la cuisse, va déjà mieux, et, enfin, le quatrième pompier, dont la figure a été atteinte, reçoit également les meilleurs soins. On espère que tous ces braves militaires seront bientôt rétablis. »

Reconstruction, continuité et disparition

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Le théâtre au fond de la cour Lesage vu depuis la rue de Belleville.
Le lieu en 2015.

Le directeur du théâtre, Joseph-Édouard Holacher, par toutes sortes de démarches financières, avec le soutien de la population bellevilloise, du milieu professionnel et de la mairie du20e arrondissement parvient en moins d'un an à le faire reconstruire à l’identique sous la conduite des architectes Lehman etFernoux[7].

À l'automne 1870, durant lesiège de Paris, on y donne une représentation dont la recette est destinée à servir à l’achat d’un canon ou d’une mitrailleuse en faveur d’un bataillon bellevillois de laGarde nationale.

De 1862 à 1907, le théâtre de Belleville est dirigé par Joseph-Édouard Holacher, puis ses fils Édouard et Louis, et enfinMary Albert-Frileux, dramaturge et un temps épouse d'Edouard Holarcher. Après le décès de Joseph-Édouard Holacher, les deux directeurs qui lui succèdent eurent bien du mal à continuer à faire vivre le théâtre. C’est qu’il ne se trouvait désormais plus le seul théâtre dans son secteur. Il y avait aussi le Théâtre populaire de Belleville et le Théâtre-Nouveau, situés près de lui au bord de la rue de Belleville.

Le journalisteHenri Avenel nous apprend également qu'en 1889 se trouve juste derrière, au 12, rue du Théâtre[8], la célèbre « goguette » de Lepilleur[9].

En 1932, le propriétaire de l’époque, Paul Caillet, fait détruire le bâtiment et élève à sa place un immeuble de styleart déco avec un théâtre de 1 300 places au rez-de-chaussée compris dans un complexe comprenant un restaurant, un dancing et un garage.

À partir de et jusqu’à la fin desannées 1940 dans la salle alternent en soirées théâtre et projections de films. Puis c'est juste un cinéma assez pittoresque avec deux balcons dans la salle. Il conserve toutefois le nom de théâtre de Belleville.

Jusqu'en 1958 et tout en gardant une programmation cinématographique, il accueille régulièrement la célèbre émission télévisée deJean Nohain :36 chandelles. Le dancing en sous-sol continue également son activité chaque weekend. En 1962, il ferme pour être transformé en un supermarché (Grand Marché SOGEGRAM). Après plusieurs changements d'enseignes, l'immeuble est vendu dans les années 1970 à une société de distribution alimentaire asiatique.

Notes et références

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  1. Couplets et rondeaux chantés dansLes Souvenirs de Belleville, revue épisodique, anecdotique, en 5 actes et 8 tableaux, par MM. Alexandre Flan et Émile Delteil lire en ligne surGallica
  2. Christophe Didier,« La naissance du théâtre ”des boulevards”, ou Comment la banlieue entre en bibliothèque (1780-1830) », dansLes bibliothèques et l’economie des connaissances : 1450-1850 (actes du colloque international 9-13 avril 2019, Sárospatak, Hongrie), Budapest, Magyar Tudományos Akadémia Könyvtár és Információs Központ,coll. « L'Europe en réseaux » (no 8),(ISBN 978-963-7451-57-7,lire en ligneAccès libre),p. 314-337.
  3. a etbÉmile de La Bédollière,Le Nouveau Paris, Gustave-Barba Libraire-Éditeur, Paris, 1860, page 307.
  4. « Incendie du théâtre de Bellevile »,Le Petit Journal, n°1776, 13 décembre 1867, page 3,1re colonne.
  5. Un premier article titré pareillement et signé M.C. a été publié la veille dans le même journal (cf. « Incendie du théâtre de Bellevile »,Le Petit Journal, n°1775, 12 décembre 1867, page 3,1re colonne). D'un ton sensationnaliste et manquant d'objectivité, il indique un nombre impressionnant de victimes (plusieurs morts et huit blessés graves parmi les sauveteurs). Ce deuxième article qui est anonyme apparaît en revanche nettement plus précis et proche de la vérité.
  6. Aujourd'hui on utiliserait l'expression « le sinistre était circonscrit ». C'est-à-dire que sans l'éteindre déjà on avait réussi à définitivement l'empêcher de s'étendre et progresser. L'expression « faire la part du feu » ne s'utilise plus à présent qu'au sens figuré pour indiquer qu'on se résigne à abandonner par la force des choses une partie de ce qu'initialement on ne souhaitait pas perdre.
  7. « Henri Fernoux »,Journal de la marbrerie et de l'art décoratif,vol. cinquième,nos 101 à 124,‎,p. 17(lire en ligne, consulté le).
  8. aujourd'hui disparue et qui donnait dans larue de Tourtille.
  9. Henri Avenel,Chanson et Chansonniers, C. Marpon et E. Flammarion, Paris, 1890, page 326. Voir aussi une annonce pour une soirée chantante dans les salons de M. Lepilleur parue dansLa Muse gauloise en 1863.

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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