En 1835, un physicien-prestidigitateur propose ses attractions au carré Marigny. Après larévolution de 1848, une petite salle, le « Château d'enfer », dirigée par Henri Lacaze et régie par Denizard-Rivail, y présente des spectacles de « physique amusante, fantasmagorie et curiosité ».
Cette modeste attraction devant fermer ses portes,Jacques Offenbach, jugeant l'emplacement idéal dans la perspective de l'exposition universelle de 1855, obtient d'en disposer, y fait quelques travaux, et ouvre le le théâtre des Bouffes-Parisiens, bientôt rebaptiséBouffes d'été, la troupe d'Offenbach trouvant refuge durant l'hiver aux Bouffes d'hiver,rue Monsigny (cette salle conservera d'ailleurs le nom dethéâtre des Bouffes-Parisiens jusqu'à aujourd'hui).
En 1859, à l'expiration du bail d'Offenbach, la salle devient lethéâtre Deburau, du nom de son directeurCharles Deburau, fils du célèbre mimeJean-Gaspard Deburau. Il est dirigé après lui parCéleste Mogador avant de devenir en 1865 lesFolies-Marigny, sous la direction du ménage Montrouge.
Le Panorama est transformé en théâtre enrotonde en 1894 par l'architecteÉdouard Niermans[3]. Dirigé parAbel Deval à partir de 1910, il enchaîne les productions à succès. La salle est encore agrandie et modernisée en 1925 par son nouveau directeur,Léon Volterra, déjà à la tête duthéâtre de Paris et del'Eden.
En 1946, il cède la gestion de la salle à son épouse,Simonne Volterra, qui fait appel à des anciens membres de laComédie-Française pour constituer une troupe « maison » autour deJean-Louis Barrault : la compagnieRenaud-Barrault est née. En 1954, Jean-Louis Barrault aménage dans le théâtre une seconde petite salle, lePetit-Marigny.
Finalement, de 1966 à 1978, la direction est assurée par la comédienneElvire Popesco, assistée deHubert de Malet etRobert Manuel. Jean Bodson leur succède et entreprend d'importants travaux de rénovation, ainsi que la transformation totale de la seconde salle en petit théâtre de 311 places, lasalle Gabriel, rebaptisée quelques années plus tardsalle Popesco. À sa mort en 1980, il est remplacé par Christiane Porquerel, assistée deJean-Jacques Bricaire.
La concession du théâtre (les murs appartenant à la Ville de Paris) est accordée en 2000 à laholdingArtémis deFrançois Pinault, qui en confie la direction àRobert Hossein, puis àPierre Lescure à partir de 2008[5]. La fréquentation cumulée des deux salles en 2007 était de 170 000 spectateurs[5].
En 2010, le théâtre Marigny fait partie des cinquante théâtres privés parisiens qui se regroupent au sein de l’Association pour le soutien du théâtre privé (ASTP) et le Syndicat national des directeurs et tourneurs du théâtre privé (SNDTP). Sous l'enseigne “Théâtres parisiens associés”[6], ils souhaitaient renforcer leur action sur le modèle historique du théâtre privé.
Fermé depuis en raison de problèmes structurels[7], le bâtiment est l'objet des travaux de réhabilitation (notamment d'un renforcement de la coupole), menés conjointement par les groupes Pinault etVinci, à l'issue desquels la sociétéFimalac se substitue au groupe Vinci en tant d'exploitant[8]. La direction artistique du lieu est confiée àJean-Luc Choplin, ancien directeur duthéâtre du Châtelet, qui axe sa programmation sur le théâtre musical. La réouverture a lieu en avec l'adaptation scénique du film musical deJacques Demy etMichel Legrand,Peau d'âne[9],[10]. En 2022, la direction artistique est confiée à Richard Caillat.
En 2025, la direction artistique est confiée à Michel Lumbroso.
Le,Ödön von Horváth, dramaturge et écrivain de langue allemande, décède devant le théâtre, tué par une branche d'unmarronnier déraciné par la tempête. En 1998, uneplaque commémorative est apposée en commémoration par son éditeur sur le côté gauche de la façade.
Le, laCitroën DS y est présentée en avant-première aux 350 concessionnaires Citroën, qui sont très enthousiasmés, tant cette automobile rompt avec les canons esthétiques en vigueur dans le secteur[11].
1946 :Baptiste deJacques Prévert, mise en scène Jean-Louis Barrault, musique de scène Joseph Kosma
1946 :Les Nuits de la colère d’Armand Salacrou, mise en scène Jean-Louis Barrault
1947 :Le Procès d'aprèsFranz Kafka, adaptation Jean-Louis Barrault et André Gide, mise en scène Jean-Louis Barrault, musique de scène Joseph Kosma etPierre Boulez
1947 :La Fontaine de jouvence deBoris Kochno, mise en scène Jean-Louis Barrault, musique de scèneGeorges Auric
1972 :Folie douce de Jean-Jacques Bricaire et Maurice Lasaygues, mise en scène Michel Roux
1972 :Othello Story, comédie musicale de Jack Good et Maurice Vidalin d'après William Shakespeare, musique Ray Pohlman, Emil Dean Zoghby et Jean Claudric, mise en scène Braham Murray
1972 :Adorable Julia de Marc-Gilbert Sauvajon d'après William Somerset Maugham et Guy Bolton, mise en scène René Clermont, avecMadeleine Robinson
↑En raison d'importants travaux de restauration, lasalle Richelieu est fermée de 1973 à 1976, obligeant la troupe de la Comédie-Française à se produire dans d'autres salles parisiennes.
Geneviève Latour, Florence Claval (études réunies par),« Théâtre Marigny », dansLes théâtres de Paris, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris. Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Association de la régie théâtrale,(ISBN2-905118-34-2),p. 167-171.
Stéphane Millet, « De l’art délicat des interventions architecturales sur le patrimoine théâtral. La rénovation-extension du théâtre Marigny »,In Situ [En ligne], 53 | 2024, mis en ligne le 10 juillet 2024, URL : http://journals.openedition.org/insitu/42292 ; DOI : https://doi.org/10.4000/122pq