Lemaldivien, localementދިވެހިބަސް (divehi-bas), est unelangue indo-aryenne parlée par 300 000 locuteurs, principalement auxMaldives (dont elle est lalangue officielle) ainsi qu'auxLakshadweep (ou Laquedives), autre archipel ayant le statut deterritoire de l’Inde (sous la forme du dialectemahl oumahal, parlé dans l'atoll deMinicoy).
Le motdivehi vient dusanskritdvīpa qui signifie « île ».Divehi, ou plutôt la forme complètedivehi-bas, signifiela langue des insulaires. La transcription officielle en usage aux Maldives estDhivehi.
L'administration desLakshadweep enInde se réfère audivehi en tant quemahl (oumahal), mot qui vient du nom arabe du maldivien et des Maldives, qui sont respectivemental-lughat- al-Mahaldibiyya etad-Daulat- al-Mahaldibiyya.
Cette langue a été influencée par de nombreuses autres au cours de son histoire, et notamment par l’arabe. Les autres influences proviennent ducingalais, dumalayalam, duhindi, dufrançais, dupersan, duportugais, de l’anglais, etc. On pense que le divehi aurait des origines communes avec le cingalais ; la langue dont ces deux idiomes seraient issus se serait éteinte aux alentours de l’an -500.
Du fait de la dispersion des îles de l’archipel, des variantes sont apparues dans la prononciation et le vocabulaire, principalement entre les atolls du nord et ceux du sud. Ainsi, les habitants deMalé ne comprennent pas le dialecte d’Addu.
Le divehi s’écrit à l’aide d’un alphabet consonantique (abjad) sémitique qui lui est spécifique, le thâna, qui s'écrit de droite à gauche.
Autrefois, le divehi se transcrivait avec l'aide dudhives akuru, unalphasyllabaire descendant duGrantha, qui s'écrivait quant à lui de gauche à droite. Cette écriture fut utilisée dans tout l’archipel jusqu’auXVIIe siècle, c’est-à-dire jusqu'à l'introduction de l’islam et continua à l'être jusqu’au début duXXe siècle pour la rédaction de textes officiels. Ainsi, son usage était encore fréquent dans les îles particulièrement isolées et par quelques communautés rurales jusqu’aux années1960. Depuis le décès du dernier utilisateur à la fin du siècle dernier, cette écriture n’est plus enseignée auxMaldiviens, si ce n’est qu'à des fins secondaires.
Il n’y a pas de traduction directe debonjour ousalut en divehi.Au revoir est utilisé spécifiquement pour prendre congé. Aussi, sourires et regards compensent.[pas clair]
Le motfrançais « atoll » provient du divehi.
Cette langue possède trois niveaux de politesse alors que le français en distingue deux.
- Le premier niveau, lereethi bas ouaadhe-vadainevvun, était utilisé par les classes supérieures et de sang royal, mais est actuellement utilisé le plus souvent à travers les médias nationaux.
- Le second,labba-dhuruvun, est une marque de respect envers les aînés, les officiels et les étrangers.
- Le troisième est utilisé usuellement.
L’alphabet utilisé est lethâna outhaana. C’est un alphabet dérivé de l’abjad arabe, mais se comportant en partie comme un alphasyllabaire (abugida). À l’inverse de ces derniers, le thâna ne varie pas ses lettres suivant leur place (isolée, initiale, médiale, finale) dans le mot, car les lettres sont séparées entre elles, ce qui a permis le développement aux Maldives d’un niveau de maîtrise de la lecture par la population très élevé (98%), bien au delà des autres pays asiatiques.
Contrairement aux abjads sémitiques comme l’arabe, toutes les voyelles sont transcrites : les voyelles et lesoukoun (indiquant l’absence de voyelle, afin de former des groupes de consonnes ou marquer une consonne finale, comme dans un alphasyllabaire ouabugida brahmique, ou dans l'écriture arabe pointée) se placent en diacritiques en chef ou souscrits combinés avec les consonnes qu’elles suivent ; si les voyelles sont employées seules sans consonne, elles sont posées sur la lettrealifou ‹އ› (qui employée seule n’a pas de sens orthographique ou lexical autrement que pour son usage symbolique ou pédagogique).
L’écriture thâna ne comprend pas de chiffres : les chiffres arabo-persans sont traditionnellement employés en maldivien, mais concurrencés par les chiffres arabo-latins.
Une orthographe maldivienne latine a également été promue et rendue temporairement obligatoire pendant quelques années dans les documents officiels maldiviens, rendant tous ceux qui maîtrisaient l’orthographe thâna ou arabe immédiatement illettrés dans leur langue nationale (même si l’alphabet latin est très diffusé par l’usage de la langue anglaise aux Maldives en tant que seconde langue, la réforme alphabétique imposait de nouvelles difficultés orthographiques en maldivien). Cette réforme largement critiquée par la population a été abandonnée et l’alphabet thâna s’est finalement imposé dans la sphère publique (l’alphabet arabe tombant en désuétude, sauf pour l’usage liturgique, culturel ou littéraire traditionnel, de même que l’orthographe maldivienne latine basée sur des digrammes avec diverses exceptions pour résoudre les ambiguïtés de lecture).
Lettres de l’écriture thâna| Type | Graphème | Nom (français) | Romanisation (ALA-LC) | Valeur API | Note |
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Consonnes de base | ހ | hâ | h | [h] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 1 ‹۱› |
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| ށ | chaviyani | ṣ | [ʂ] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 2 ‹۲›, sans équivalent en arabe standard | | ނ | noûnou | n | [n̪] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 3 ‹۳›, indique une prénasalisation[ⁿ̪d̪, ᶯɖ, ᵑɡ, ᵐb] en milieu de mot | | ރ | râ | r | [ɾ̪] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 4 ‹۴› | | ބ | bâ | b | [b] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 5 ‹۵› | | ޅ | lhaviyani | ḷ | [ɭ] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 6 ‹۶›, sans équivalent en arabe standard | | ކ | kâfou | k | [k] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 7 ‹۷› | | އ | alifou | | [(ʔ)] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 8 ‹۸› | | ވ | vâvou | v | [ʋ] | lettre dérivée du chiffre arabo-persan 9 ‹٩› | | މ | mîmou | m | [m] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 1 ‹𑥑› | | ފ | fâfou | f | [f] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 2 ‹𑥒› | | ދ | dhâlou | d | [d̪] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 3 ‹𑥓› | | ތ | thâ | t | [t̪] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 4 ‹𑥔› | | ލ | lâmou | l | [l] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 5 ‹𑥕› | | ގ | gâfou | g | [g] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 6 ‹𑥖›, sans équivalent en arabe standard | | ޏ | gnaviyani | ñ | [ɲ] | lettre dérivée de la lettre thânan ‹ނ›, sans équivalent en arabe standard, ancienne 22e lettre de l’alphabet ayant remplacé en 1953 la lettre thânaṇ ‹ޱ›, sauf en poésie dans le dialecte maldivien des atolls d’Addou et de Fuvahmulah où ces lettres restent distinguées dans la phonologie locale | | ސ | sînou | s | [s̺] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 8 ‹𑥘› | | ޑ | daviyani | d | [ɖ] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 9 ‹𑥙›, sans équivalent en arabe standard | | ޒ | zaviyani | z | [z̺] | lettre dérivée de la lettre thânar ‹ރ› | | ޓ | taviyani | t | [ʈ] | lettre dérivée de la lettre thânab ‹ބ›, sans équivalent en arabe standard | | ޔ | yâ | y | [j] | lettre dérivée de la lettre thânaṣ ‹ށ› | | ޕ | paviyani | p | [p] | lettre dérivée de la lettre thânaf ‹ފ›, sans équivalent en arabe standard | | ޖ | djaviyani | j | [ɟ] | lettre dérivée de la lettre thânad ‹ދ› | | ޗ | tchaviyani | c | [c] | lettre dérivée de la lettre thânad ‹ތ› | Consonne du dialecte addou | ޱ | nâ | ṇ | [ɳ] | lettre dérivée du chiffre dives akuru 7 ‹𑥗›, ancienne 16e lettre de l’alphabet remplacée en 1953 par la lettre thânan ‹ޏ›, sauf en poésie dans le dialecte maldivien des atolls d’Addou et de Fuvahmulah où ces lettres restent distinguées dans la phonologie locale |
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| | | Type | Graphème | Nom (français) | Romanisation (ALA-LC) | Valeur API | Note |
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Voyelles diacritiques | އަ | abafili | a | [ə] | signe diacritique dérivé la « fatha » arabe ‹◌َ› |
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| އާ | âbâfili | ā | [əː] | redoublement du signe diacritique précédent pour indiquer son allongement | | އި | ibifili | i | [i] | signe diacritique dérivé de la « kasra » arabe ‹◌ِ› | | އީ | îbîfili | ī | [iː] | redoublement du signe diacritique précédent pour indiquer son allongement | | އު | ouboufili | u | [u] | signe diacritique dérivé du « damma » arabe ‹◌ُ› | | އޫ | oûboûfili | ū | [uː] | redoublement du signe diacritique précédent pour indiquer son allongement | | އެ | ébéfili | e | [e] | | | އޭ | éébééfili | ē | [eː] | redoublement du signe diacritique précédent pour indiquer son allongement | | އޮ | obofili | o | [ɔ] | signe diacritique formé de la combinaison de ceux pour les voyellesu ete | | އޯ | ôbôfili | ō | [ɔː] | signe diacritique formé de la combinaison de ceux pour les voyellese etu ligaturées | | އް | soukoun | (’) | | signe diacritique dérivé du « soukoun » arabe ‹◌ْ› | Supplément pour l’arabe | ޘ | ttâ | s̱ | [θ] | lettre dérivée de la lettre thânat ‹ތ›, transcription de la lettre arabe « thé’ » ‹ث›, sans équivalent en maldivien moderne |
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| ޙ | hhâ | h̤ | [ħ] | lettre dérivée de la lettre thânah ‹ހ›, transcription de la lettre arabe « ha’ » ‹ح›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޚ | khâ | k͟h | [x] | lettre dérivée de la lettre thânah ‹ހ›, transcription de la lettre arabe « kha’ » ‹خ›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޛ | thâlou | ẕ | [ð] | lettre dérivée de la lettre thânad ‹ދ›, transcription de la lettre arabe « dhal » ‹ذ›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޜ | zâ | ž | [ʒ] | lettre dérivée de la lettre thânar ‹ރ›, transcription de la lettre arabe « ja’ » ‹ژ›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޝ | chînou | ś | [ʃ] | lettre dérivée de la lettre thânas ‹ސ›, transcription de la lettre arabe « chîn » ‹ش›, ancienne lettre réintroduite en maldivien moderne via l’arabe | | ޞ | sâdhou | s̤ | [sˤ] | lettre dérivée de la lettre thânas ‹ސ›, transcription de la lettre arabe « çad » ‹ص›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޟ | dâdhou | ż | [dˤ] | lettre dérivée de la lettre thânas ‹ސ›, transcription de la lettre arabe « dad » ‹ض›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޠ | to | t̤ | [tˤ] | lettre dérivée de la lettre thânat ‹ތ›, transcription de la lettre arabe « ta’ » ‹ط›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޡ | zo | ẓ | [ðˤ] | lettre dérivée de la lettre thânat ‹ތ›, transcription de la lettre arabe « zza’ » ‹ظ›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޢ | aïnou | ʿ | [ʕ] | lettre dérivée de la lettre thânaalifou ‹އ›, transcription de la lettre arabe « ʿaïn » ‹ع›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޣ | ghaïnou | ġ | [ɣ] | lettre dérivée de la lettre thânaalifou ‹އ›, transcription de la lettre arabe « ghaïn » ‹غ›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޤ | qâfou | q | [q] | lettre dérivée de la lettre thânag ‹ގ›, transcription de la lettre arabe « qāf » ‹ق›, sans équivalent en maldivien moderne | | ޥ | wâvou | w | [w] | lettre dérivée de la lettre thânav ‹ވ›, transcription de la lettre arabe « wāw » ‹و›, sans équivalent en maldivien moderne |
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v ·d ·m enfr | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | A | B | C | D | E | F |
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| U+0780 | ހ | ށ | ނ | ރ | ބ | ޅ | ކ | އ | ވ | މ | ފ | ދ | ތ | ލ | ގ | ޏ |
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| U+0790 | ސ | ޑ | ޒ | ޓ | ޔ | ޕ | ޖ | ޗ | ޘ | ޙ | ޚ | ޛ | ޜ | ޝ | ޞ | ޟ |
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| U+07A0 | ޠ | ޡ | ޢ | ޣ | ޤ | ޥ | އަ | އާ | އި | އީ | އު | އޫ | އެ | އޭ | އޮ | އޯ |
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| U+07B0 | އް | ޱ | |
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Le taux d’alphabétisation des Maldives est très haut (98 %) comparé aux autres pays du sud-est asiatique. Depuis lesannées 1960, l’anglais est devenu la langue d’éducation dans la plupart des écoles, bien qu’il existe toujours des classes en divehi. L’anglais est d’usage pour toute l’administration.
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste
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