L'ordre Teutonique (en allemand :der Deutsche Orden, littéralement « l'ordre Allemand ») ouordre des chevaliers Teutoniques(Der Deutsche Ritterorden), dont les dénominations officielles (en latin) ont étéDomus Hospitalis Sancte Marie Theutonicorum Hierosolymitani (maison de l'hôpital des Allemands de Sainte-Marie-de-Jérusalem, enallemandHaus des Hospitals Sankt Marien der Deutschen zu Jerusalem), puisOrdo Domus Sanctæ Mariæ Teutonicorum (ordre de la maison de Sainte-Marie-des-Teutoniques), en abrégéles Teutoniques, est unordre militairechrétien créé à la fin duXIIe siècle dans le cadre descroisades enTerre sainte, mais qui est plus connu en raison de son implication dans lescroisades baltes, notamment dans les territoires dePrusse.
En 1190, des pèlerins originaires deBrême et deLübeck fondent un hôpital de campagne lors dusiège de Saint-Jean-d'Acre au début de latroisième croisade en 1190[1], afin de soigner leurs compatriotes. Ils nomment cette institution lefratres hospitalis S. Mariae Theutonicorum in Accon[2]. Cherchant à lui donner une origine plus ancienne et prestigieuse, les chroniques de l'Ordre le font remonter à un hôpital allemand construit dans la ville sainte deJérusalem vers 1128.
Le, le papeClément III offre privilège et protection à cet hôpital, qui prend le nom defratrum Theutonicorum ecclesiae S. Mariae Hierosolymitanae[2]. Les frères hospitaliers obtiennent ainsi de Clément III le droit de nommer leur propre maître ainsi que le droit d'enterrer tout chrétien décédé pour autant que l’Église catholique n'ait pas prononcé contre le défunt uneexcommunication ou uninterdit[3]. Les frères fontvœu dechasteté, depauvreté et d'obéissance.
Une des premières personnalités de haut rang à demander à être inhumée dans leur cimetière est leduc de Souabe Frédéric VI, fils deFrédéricIer, empereur duSaint-Empire romain germanique[4]. Malade, le duc de Souabe avait écrit à son frèreHenri VI, roi de Germanie et futur successeur de son père à la tête du Saint-Empire, afin de lui demander de faire reconnaître par la papauté cette institution naissante. Selon la chroniqueDe Primordiis Ordinis Theutonici Narratio, Henri VI accède à cette demande et soutient l'ordre hospitalier, notamment en leur faisant don de propriétés foncières dans larégion des Pouilles[5]. C'est là le début du patronage de lamaison de Hohenstaufen envers les frères. Les frères cependant peuvent compter sur un soutien financier et politique beaucoup plus large : de la part de chevaliers prenant part aux croisades successives, mais également de membres de la noblesse effectuant unpèlerinage en Terre Sainte. Dès le départ, des liens étroits se nouent entre les frères du futur ordre Teutonique et de nombreuses personnalités haut placées originaires du Saint-Empire romain germanique[6],[7].
Différentes bulles papales permettent de suivre l'évolution des droits qui sont peu à peu accordés aux frères, des textes qui attestent d'une militarisation de l'institution, dont les activités au service des malades (soins médicaux) et des pèlerins pauvres s'accompagnent désormais d'un volet militaire. Le processus de militarisation est souvent daté comme ayant eu lieu en 1198, dans le contexte de lacroisade allemande (1197-1198). Le premier dirigeant de l'institution à prendre le titre degrand maître (Hochmeister) estHeinrich Walpot, élu enTerre sainte en 1198. À cette époque, outre la maison mère à Saint-Jean d'Acre, le nouvel Ordre est installé en Terre Sainte à Gaza, Jaffa, Ascalon, Rama et Zamsi[8].
Après la mort deBerthold de Hanovre le 24 juillet 1198, Innocent III appelle les chrétiens à la croisade contre les peuples païens baltes. Les chevaliers teutoniques sont envoyés en Livonie et combattent leslatgaliens, les oesoliens, lescouroniens, lessamogitiens, lesestoniens et lessémigaliens.
Le 19 février 1199, le papeInnocent III, à travers la bulleTabulae ordinis Theutonici ex tabularium regii Berolinensis codice pitissimum autorise l'hôpitalfratrum Theutonicorum ecclesiae S. Mariae Hierosolymitanae à célébrer la messe selon l'ordre des Templiers pour lesclercs et les chevaliers et selon l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem pour l'hôpital et les pauvres[9]. Le 15 décembre 1220, le papeHonorius III va dans le même sens et proclame que l'Ordre doit suivre, dans l'administration de son institution[10], la règle de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en ce qui concerne les pauvres et les malades et celle de l'ordre des Templiers en ce qui concerne les clercs et les chevaliers[11]. En janvier 1221, Honorius III octroie à l'ordre Teutonique les mêmes privilèges que ceux de deux ordres précités[11].
Outre leurs activités de bienfaisance, la particularité de l'Ordre est cependant de s'engager dans le combat armé pour la défense de lachrétienté[12].
Il est composé pour l’essentiel de chevaliers allemands. Peu à peu, l'Ordre se dote d'une force militaire importante et participe aux guerres contre lesTurcs.
L'ordre Teutonique s'implante également sur le territoire de l'actuelleSuisse en 1199, enThuringe en 1200, dans le sud duTyrol en 1202, àPrague et enBohême en 1202, et àLiège en 1259. En 1220, l'Ordre compte une douzaine de maisons enTerre sainte, enGrèce, enItalie méridionale et enGermanie.
En 1220, l'Ordre achète lechâteau de Monfort à Othon de Henneberg. La forteresse, qui faisait alors partie duroyaume de Jérusalem, devient le siège des trésoriers de l'ordre Teutonique en Palestine[13].
En 1211,André II fait appel à l'ordre Teutonique enTransylvanie afin d'intervenir contre la menace que représentent lesCoumans et l'accroissement de leurs raids. Dans sa charte de 1211, il octroie à l'ordre Teutonique lePays de la Bârsa afin qu'ils puissent mener leur mission. En effet, la région subit de nombreux raids Coumans et l'objectif du roi de Hongrie en installant temporairement l'ordre Teutonique à cet emplacement est de dissuader les nomades d'établir tout campement. Il est également demandé à l'ordre Teutonique de contribuer à l'expansion territoriale de la Hongrie en contre-attaquant sur le territoire Couman au-delà desCarpates[14].
Cependant, dans une seconde charte, en 1212, le roi André II rapporte que malgré la présence de l'ordre Teutonique, les raids Coumans ne s'interrompent pas et parviennent même à envahir une portion de la région du Pays de la Bârsa. La fréquence des raids empêchent l'ordre Teutonique à établir un campement durable. En 1215, ils semblent parvenir à construire une forteresse qui leur permet de restaurer un contrôle sur le territoire. Enfin, en 1222, l'ordre Teutonique parvient à étendre le territoire jusqu'au sud de l'actuelleMoldavie ainsi que le long duDanube dans le nord-est de laValachie. En 1225, le papeGrégoire IX fait expulser les chevaliers, soulignant au roi de Hongrie que leur action a permis d'ériger cinq forteresses et perdu suffisamment d'hommes[14].
Une carte des peuples baltes vers 1200. Les Baltes orientaux sont représentés en marron, tandis que les Baltes occidentaux sont représentés en vert. Les frontières sont approximatives.
Lescroisades baltes commencent à la fin duXIIe siècle sous les pontificats deCélestin III et surtout d'Innocent III, pape à partir de 1198. À ce moment, il existe un établissement chrétien àRiga, mais il est assez précaire ; les populations, de la Prusse à l'Estonie sont hostiles à la christianisation. Leschevaliers Porte-Glaive réussissent cependant à prendre le contrôle de laLivonie entre 1200 et 1220, mais les Prussiens restent païens et menacent constamment les Polonais au sud, notamment dans la région de Chelmno conquise en 1220 par le prince polonaisConrad de Mazovie.
L'ordre de Dobrin, fondé en 1216 parChristian d'Oliva, premier évêque nommé pour la Prusse, se montrant incapable de convertir lesPrussiens,Conrad de Mazovie propose en 1226 àHermann von Salza, quatrièmegrand maître de l’Ordre d'intervenir. Le grand maître sollicite alors l'Empereur pour consolider la position des Teutoniques dans cette région.Frédéric II, par laBulle d'or de Rimini (1226), accorde à l'Ordre la souveraineté sur les territoires qu'il conquerrait en Prusse.
Le, par letraité de Kruschwitz,Conrad de Mazovie accorde à l'Ordre larégion de Chełmno (en allemand :Culm), reconnaît son autonomie et la souveraineté sur les territoires qui seraient conquis en Prusse, entérinant ainsi la bulle de Frédéric II.En 1234,Hermann von Salza présente un document falsifié au pape Grégoire IX pour revendiquer le territoire concédé par Conrad de Mazovie[pas clair].
La première implantation des Teutoniques est le fortin (puis château de bois) de Vogelsang, près de la future ville deToruń.
Les débuts de l'État teutonique de Prusse et en Livonie (1230-1291)
En 1235, l'ordre Teutonique absorbe l'ordre de Dobrin. À labataille de Saule, leschevaliers Porte-Glaive subissent une défaite importante face aux Samogitiens. Le maîtreVolkwin est tué[15]. En 1237, les chevaliers teutoniques fusionnent avec les chevaliers Porte-Glaive[16], ouordre de Livonie, qui conservent néanmoins une certaine autonomie. L'État teutonique étend désormais son influence de la Prusse à laSémigalie (région du sud de l'actuelle Lettonie) et à laLivonie (nord de l'actuelle Lettonie).
Carte de l'expédition en Russie.
L'objectif suivant est de convertir la Russieorthodoxe aucatholicisme. En 1240, unecampagne militaire débute dans l'ouest de la Russie. Les chevaliers teutoniques alliés au Danemark[17] et à l'évêché de Dorpat vainquent une première fois les principautés russes leur permettant d'annexerPskov et ses alentours[18]. Les russes contre-attaquent en 1242. L'armée d'Alexandre Nevski et d'André II de Vladimir écrasent les catholiques à labataille du lac Peïpous. La campagne et l'idée de convertir les principautés russes sont abandonnées[19] et les terres nouvellement conquises sont rétrocédées.
Le, par letraité de Christburg, l'Ordre accorde des privilèges à la noblesse prussienne qui semble se soumettre au nouvel ordre des choses. Après plusieurssoulèvements de 1260 à 1283, une grande partie de ces nobles quitte le pays ou est exilée, perdant ainsi leurs droits. Ceux qui restent sont progressivement assimilés.
Dans les régions frontalières telles que laSambie, les paysans sont privilégiés par rapport à ceux de territoires plus peuplés comme laPomésanie.Sur le modèle occidental, le christianisme se propage lentement à travers la culture prussienne[pas clair].
Beaucoup de chevaliers de l'ouest de l'Europe (Angleterre,France), participent à des campagnes saisonnières en Prusse et contre legrand-duché de Lituanie, certains pour obtenir le pardon de leurs péchés, d'autres pour acquérir de l'expérience militaire. Les chevaliers se joignent à eux et orientent progressivement leurs actions vers la Lituanie. En 1290, les derniers peuples de Livonie sont vaincus[20].
Près d'un siècle après la fondation de l'Ordre, laprise de Saint-Jean-d'Acre par lesmamelouks en 1291 oblige les chevaliers à quitter laTerre sainte[21] ; ils installent provisoirement le siège de l'Ordre àVenise[21], où ils envisagent de repartir à la conquête de la Terre sainte.
Après la mort deVenceslas,roi de Pologne en 1306, les nobles de Pomérélie demandent l'aide des margraves de Brandebourg pour contester àLadislasIer de Pologne la succession duduché de Poméranie. En 1308, toute la région est occupée à l'exception de la citadelle de Dantzig (Gdańsk). Incapable de résister, Ladislas demande à son tour l'aide des chevaliers teutoniques[22].
En, dirigés parHeinrich von Plötzke, le maître de la Prusse, les chevaliers expulsent les Brandebourgeois de Dantzig. Les Polonais tardant à verser l’indemnité promise en échange du service rendu, les chevaliers refusent de céder la ville. En 1309, par l'accord de Soldin passé avecWaldemar,margrave deBrandebourg, les chevaliers achètent les châteaux de Dantzig,Świecie etTczew et leur arrière-pays contre la somme de 10 000 marks[23]. L'empereurHenri VII confirme cette possession en 1311 et inféode laPomérélie à l'Ordre.
Le contrôle de laPomérélie permet à l'Ordre de relier ses possessions prussiennes avec les frontières duSaint-Empire romain germanique. Des renforts croisés et des fournitures peuvent désormais transiter entre laPoméranie occidentale et laPrusse via la Pomérélie. Alors qu'elle avait été jusque-là une alliée des chevaliers contre les Prussiens et les Lituaniens, la Pologne, qui n'a désormais plus accès à lamer Baltique, devient un ennemi déterminé.
Laprise de Dantzig marque une nouvelle phase dans l'histoire des chevaliers teutoniques. La persécution desTempliers qui a commencé en France en 1307 inquiète les chevaliers teutoniques, mais le contrôle de la Pomérelie leur permet de transférer leur siège deVenise àMarienburg (Malbork), sur la rivièreNogat, hors de portée des pouvoirs séculiers.
En 1337 l'empereurLouisIV du Saint-Empire a accordé à l'Ordre le privilège impérial de la conquête de la Lituanie et de la Russie. Peu de temps après avoir été choisi comme grand maître,Heinrich Dusemer attaque legrand-duché de Lituanie. La campagne se solde par la défaite totale de l'armée lituanienne à labataille de la Strėva, le[24]. Les chevaliers teutoniques ne profitent pas longtemps de leur victoire. Lapeste noire qui a atteint laPrusse les oblige à quitter le pays conquis. En mars et avril 1362, le grand maîtreWinrich von Kniprode assiège la ville deKaunas, détruit la forteresse et emprisonne le fils du grand-duc. Il ne souhaite pas s'établir dans la ville et rentre en Prusse le 18 avril[25]. En février 1370, les armées lituanienne d'Olgierd et deKęstutis et teutonique de von Knipriode se rencontrentà Rudau(de), au nord deKöninsberg. Les Teutoniques gagnent la bataille mais subissent de nombreuses pertes[26] comme le maréchal Henning Schindekop qui meurt en poursuivant les lituaniens battant en retraite[27]. Grâce à ces avancées, l’ordre Teutonique, encore bien équipé, attaqueVilnius, etTrakai[28].
En 1398, sous le commandement de Konrad von Jungingen, les armées de l'Ordre détruisentVisby et battent lesVitaliens en hivernage sur l'île deGotland. À partir de ce moment, la mer Baltique cesse d'être sillonnée par les pirates. Le plus célèbre d'entre eux, que l'on surnomme leCorsaire rouge,Klaus Störtebeker, préfère se réfugier enmer du Nord.MargueriteIre de Danemark etAlbert de Suède cèdent l'île enfief aux chevaliers teutoniques. À l’été 1400, le grand maître de l'ordre Teutonique envoieHeinrich von Schwelborn(pl) gouverner la Samogitie depuis les châteaux de Kaunas et de Friedeburgh[31]. En 1402, Juningen achète laNouvelle-Marche de Brandebourg pour 63 200 florins hongrois. EnPrusse-Orientale, de nombreux villes et villages sont fondés ou se développent, commeSensburg (aujourd'hui :Mrągowo) où depuis 1348, les chevaliers possèdent une forteresse en bois.
L'Ordre tente d'améliorer ses relations avec la Lituanie et les nobles samogitiens[32],[33]. Les samogitiens résistent à l'occupation teutonique mais les chevaliers lancent des raids contre les rebelles. Sans l'aide de Vytautas, ils se rendent. Cependant, des désaccords surgissent rapidement lorsque l’Ordre exige le retour d’environ 4 000 paysans qui se sont échappés en Lituanie. Vytautas déclare qu’ils sont des gens libres et qu’ils avaient le droit de choisir où vivre. Le 13 mars 1401, les samogitiens se soulèvent[34]. Vytautas rejoint le camp samogitien en 1402 en attaquantGotteswerder(en)[35] tandis que les samogitiens brûlent Memel en mai. Aucun camp ne remporte la victoire donc les deux parties entament des négociations à l’été 1403[35]. Une trêve est signée en décembre et lapaix de Raciąż est conclue le 22 mai 1404[36],[37]. L'Ordre construit alors des châteaux àChristmemel(en),Friedeburgh(en) et Dobesinburg. En 1407,Ulrich von Juningen devient grand maître et est moins enclin de s'allier avec la Lituanie que son prédécesseur[38].
Bataille de Grunwald (ou de Tannenberg), le 15 juillet 1410.L'État teutonique à son apogée vers 1410.
La consolidation et l'émergence au sud du royaume dePologne, christianisé et uni depuis 1386 augrand-duché de Lituanie par mariage dynastique, menacent directement la suprématie des chevaliers dans la région[39].
Les Samogitiens, irrités par une famine en 1408, se soulèvent à nouveau le 26 mai 1409. Le nobleRumbaudas Valimantaitis(en) prend la tête des rebelles. Ils réussissent à prendre et à brûler Christmemel, Friedeburgh, Dobesinburg, seul Memel résiste aux attaques. Le tournant est atteint lorsque la crise larvée entre les deux ennemis héréditaires éclate en 1410. Labataille de Grunwald (ou de Tannenberg) voit une coalition des armées polonaise et lituanienne dirigée par le roiLadislas II Jagellon écraser celle des Teutoniques[40]. La bataille se solde par plus de 13 000 morts dans les rangs de l’Ordre dont Ulrich von Jungingen et la plupart des commandants tel queFriedrich von Wallenrode(de) ouMarquard von Salzbach(en).
La contre-offensive polonaise est arrêtée par le commandeur deŚwiecie,Heinrich von Plauen qui, en s’enfermant au château de Marienbourg, résiste pendant deux mois à toutes les attaques. LaPaix de Toruń restaure une situation proche dustatu quo ante bellum, imposant seulement aux assiégés une amende et la cession de territoires peu étendus. Leconcile de Constance (1414-1418) traite en partie la question. En 1444, l'ordre Teutonique envoie quelques centaines de soldats àVarna pour combattre lesOttomans.
À l’issue de laguerre de Treize Ans, le secondtraité de Thorn (1466) cède laPrusse royale (partie ouest) et la ville deDantzig à laPologne, et fait de l’État teutonique restant un vassal de cette dernière. Les chevaliers ne disposent plus à ce moment que de laPrusse originelle (partie est), sur laquelle ils ne sont que partiellement souverains, puisque vassaux des Polonais. Après la guerre, l'Ordre construit des châteaux et des maisons[41] àEllingen,Nuremberg, Francfort-Sachsenhausen,Altshausen,Beuggen ouAlden Biesen.
En 1511, est élu un grand maître de lamaison de Hohenzollern,Albert de Brandebourg-Ansbach, qui est aussi le neveu du roi de PologneSigismondIer. Il adopte pourtant une attitude hostile à la Pologne, notamment en s'alliant avec legrand-prince de Moscou,Vassili III, dont l'armée attaque legrand-duché de Lituanie. En décembre 1519, la Pologne entre en guerre contre les Teutoniques et met le siège devant Marienwerder (Kwidzyn). Les Teutoniques mettent le siège devant Dantzig. Aucun des deux camps n'est en fait assez fort pour l'emporter. Au début de 1521, l'empereurCharles Quint, attaqué par les Ottomans en Hongrie, propose une suspension du conflit prussien par une trêve de 4 ans, ce qui est accepté par les deux camps (compromis de Thorn, mai 1521).
Le grand maître bénéficie alors d'un concours de circonstances exceptionnel : c'est l'époque oùLuther rompt avec l'Église catholique et est excommunié (janvier 1521), puis mis au ban de l'Empire (juin 1521). Il est protégé par plusieurs princes allemands et Albert de Brandebourg-Ansbach se rapproche de lui, se rendant même àWittemberg et recevant les conseils de Luther. Il se convertit auluthéranisme et, arrivé au terme de la trêve de 4 ans, négocie avec le roi de Pologne une solution formalisée par letraité de Cracovie (8 avril 1525) : l'ordre Teutonique de Prusse est sécularisé, la Prusse teutonique devient leduché héréditaire de Prusse dont le titulaire reconnaît la suzeraineté du roi de Pologne (hommage prussien).
Le 6 juillet 1525, par sonmandement de réformation,Albert de Brandebourg, duc de Prusse, fait du luthéranisme la religion officielle de son duché. L'Église du duché de Prusse est réorganisée par le règlement ecclésiastique du 10 décembre 1525. C'est le premier État protestant créé en Europe.
Le duché de Prusse, qui revient en 1618 à l'électeur de Brandebourg, est soustrait à la suzeraineté polonaise en 1657 et devient « royaume de Prusse » en 1701 : c'est le fondement duroyaume de Prusse duXVIIIe siècle, illustré parFrédéric II, dont le centre n'est plus Königsberg, mais Berlin.
Une partie des chevaliers reste cependant catholique, notamment ceux qui résidaient en Allemagne. En 1526, ils mettent à leur têteWalter de Cronberg, commandeur àFrancfort, en tant que maître d'Allemagne(Deutschmeister) ; puis en décembre 1527, Walter de Cronberg obtient du pape et de l'Empereur l'autorisation de devenirgrand maître, tout en restant maître d'Allemagne.
Une action judiciaire est engagée contre Albert de Brandebourg-Ansbach qui est finalementmis au ban de l'Empire. Dans la situation où se trouve l'Allemagne, qui se divise entre protestants et catholiques (formation en 1526 de la ligue de Torgau[42], à laquelle adhère le duc de Prusse), division qui prend corps en 1530 (diète d'Augsbourg) et 1531 (formation de laligue de Smalkalde), cette condamnation a peu d'importance, d'autant plus que la Prusse n'a jamais fait partie du Saint Empire.
En ce qui concerne les chevaliers de l'ordre de Livonie, ils refusent de suivre l'exemple donné par Albert de Brandebourg[43] ; le maître de Livonie,Walter de Plettenberg, obtient la reconnaissance du retour à l'indépendance de son Ordre, dont il devient grand maître. La promotion de Cronberg comme grand maître est d'ailleurs peu appréciée par les chevaliers de Livonie.
Walter de Cronberg installe le siège de l'Ordre àBad Mergentheim enFranconie. Il reste à son poste jusqu'à sa mort en 1543.
En 1805,Napoléon Ier accorde le droit, par letraité de Presbourg, à l’empereur d’AutricheFrançoisIer de nommer commegrand maître un prince de sa famille, à qui reviennent tous les revenus de l’organisation. Le, àRatisbonne (Bavière), l’Empereur des Français prononce sa dissolution. Seules subsistent quelques commanderies isolées en Autriche et àUtrecht. À la suite ducongrès de Vienne en 1815, le Balli deCarniole et le Tyrol sont tombés entre les mains de l’empire d'Autriche et donc dans la sphère de contrôle de l’Ordre. Cependant, le rétablissement de la pleine souveraineté de l’Ordre n’est plus possible en raison de l’insuffisance des ressources.
Un semblant d’ordre est rétabli en 1834, mais il reste exclusivement sous tutelle autrichienne. Par décret du Conseil des ministres du 8 mars 1843, l’Ordre devient légalement uninstitut spirituel et militaire indépendant sous les liens d’un fief impérial direct[57].
affiche pour leplébiscite de1920 représentant un chevalier teutonique
Après letraité de Versailles, laPrusse orientale est séparée du reste de l'Allemagne. Cette cession territoriale a donné lieu à des associations avec l’État de l’ordre Teutonique en tant que « rempart allemand dans le déluge slave » et établit des parallèles avec la situation de politique étrangère de l’Ordre en 1466. Lors duplébiscite du àOlsztyn, un vote a lieu pour départager l'appartenance nationale de la Prusse-Orientale méridionale en raison de différends frontaliers avec laPologne. Dans le cadre de ces votes, la partie allemande rappelle intensément la « tradition de l’Ostland » de l’ordre Teutonique. Des rues entières sont décorées de croix sur des fanions et des drapeaux.
Pendant l'époque dunational-socialisme, l'attitude envers l'Ordre allemand et son histoire était ambivalente, même au sein des élites dirigeantes. En général, les nazis entretenaient une image positive de l'Ordre duXIXe siècle du point de vue prussien[59]. LesSS ont même pris l'ordre Teutonique comme modèle et inspiration, en caractérisant leurs ennemis par contraste comme des« jésuites »[60].
Adolf Hitler glorifie déjà en 1924 dans son livreMein Kampf lacolonisation germanique de l'Europe orientale et développe de vastes plans de conquêtes« sur la route des anciens chevaliers de l'Ordre »[61]. En revanche,Himmler a d'autres idées dans le cadre de lathéorie raciale. Il veut fonder son propre« Ordre allemand » en tant que précurseur d'un nouvel empire mondial allemand, ce à quoi servent également lesOrdensburgen(de) nouvellement créés. Il considère même les SS comme l'incarnation moderne des chevaliers teutoniques médiévaux. C'est pourquoi, dans cette logique, l'ancienne organisation ainsi nommée doit disparaître. En 1938, l'ordre Teutonique est dissous dans le Reich par undécret d'abolition[56].La même année, à la suite de ce décret, l’ordre Teutonique est dissous en Autriche, qui a été annexé par l'Allemagne sous le nom d’Ostmark. En 1939, le même édit est appliqué dans ce que l’on appelle le « reste de laTchécoslovaquie », leprotectorat du Reich de Bohême-Moravie.
Leparti nazi, dans son programme de 1920, s'est déclaré pour un « christianisme positif », pour autant que celui-ci-ci ne contrevienne pas aux « sentiments éthiques et moraux de la race germanique »[62]. Dès le départ cependant, le NDSAP est imprégné d'idéologievölkisch, dont certains courants plaident pour la mise en place d'unnéo-paganisme censé être un retour à une religiosité spécifiquement aryenne[63]. Dans leReich, le ministre de la PropagandeJoseph Goebbels s'efforce de supprimer la tradition catholique de la conscience en faveur d'une nouvelle idée religieuse[Laquelle ?].
De plus, selon Cordelia Heß, l'ordre Teutonique enthousiasme le mouvement catholique pro-Hitler. En effet, c'est à partir de l'imaginaire nationaliste allemand autour de la colonisation de la Pologne queDorothée de Montau est érigée à partir des années 30 en patronne de la Prusse par Paul Nieborowski. Cette figure hagiographique étroitement associée à l'ordre Teutonique a ainsi servi à des catholiques à concilier leur foi avec le nazisme[65].
En 1944, l’Ordre soutient secrètement la tentative d’assassinat de Hitler planifié par le lieutenant-colonel prussienClaus Schenk von Stauffenberg, auquel le Führer survit[66]. Après l’attentat, des purges à grande échelle commencent et environ cinq mille personnes sont arrêtées, dont deux cents sont condamnées à mort,dont plusieurs membres de l’Ordre[réf. nécessaire].
On peut trouver, plus tôt en 1938, le film deSergueï EisensteinAlexandre Nevski retraçant l'histoire deAlexandre Nevski durant l'invasion teutonique desprincipautés slaves, notamment la bataille sur la glace. Ce film contient des éléments allégoriques évidents, reflétant la situation diplomatique des deux pays. Il montre par exemple des chevaliers teutoniques avec des casques ressemblant auStahlhelm de laPremière Guerre mondiale.
Armoiries actuelles du grand maître de l'ordre Teutonique.
Après laSeconde Guerre mondiale, en 1947, ledécret d’abolition de 1938 est annulé en vertu du droit constitutionnel en Autriche et les biens restants sont restitués à l’Ordre[56].
Dans l'après-guerre, l'intérêt populaire pour l'ordre Teutonique en Allemagne a fortement diminué, mais en Pologne, au contraire, ils ont été érigés en figure du mal, dans un esprit anti-allemand[67].
Les chevaliers teutoniques sontaujourd'hui[Quand ?]environ un millier :
700 affiliés, ou « familiers », ou « marians », laïques ou d'état ecclésiastique, qui cherchent à entériner les efforts de l'Ordre pour promouvoir son entreprise et à réaliser ses idéaux.
L'Ordre a aussi le droit d'inclure dans les provinces desoblats ou oblates.
La communauté est divisée en provinces, bailliages et commanderies (pour les familiers).
En 1957, l'Ordre a acheté une maison àRome qui est le siège du procureur général de l'Ordre, et qui sert aussi de maison d'hôtes.
Les frères et sœurs sont répartis à travers sept provinces : l'Autriche, leTyrol du Sud, l'Italie, laSlovénie, l'Allemagne, laRépublique tchèque et laSlovaquie.Les familiers sont répartis dans les bailliages et commanderies suivants : Allemagne, Autriche, Tyrol du Sud,ad Tiberim à Rome, le bailliage de la République tchèque et de la Slovaquie, et dans la commanderie indépendante d'Alden Biesen en Belgique ; il y a aussi des familiers dispersés dans d'autres pays.
Le grand maître est aujourd'hui supérieur général et chef suprême de l'Ordre. Il reçoit après son élection la bénédiction abbatiale et jouit de l'usage des pontificalia, privilège qui est accordé à l'ordre Teutonique depuis 1933. Depuis 1923, la grande maîtrise est exercée par des prêtres qui sont élus pour six ans par les frères et sœurs délégués au chapitre général.
Le, laRépublique fédérale d’Allemagne crée une pièce commémorative « 800 ans de l’ordre Teutonique » d’une valeur nominale de 10 marks allemands à l’occasion de cet anniversaire[68].
Le grand maître (en allemandHochmeister, en latinmagister generalis) se trouve au sommet de la hiérarchie, mais son pouvoir n'est pas absolu, car il doit tenir compte des avis dugrand conseil composé de cinq grands officiers.
Il est élu à vie par unchapitre(capitulum) de treize électeurs : huit frères chevaliers, quatre frères sergents (en général non nobles), et un frère prêtre.
Le grand hospitalier (Großspittler,summus hospitalarius) veille au soin des malades dans les hospices de l'Ordre et à l'application de la règle par tous les membres de l'Ordre.
Les maîtres provinciaux sont des hauts dignitaires de l'Ordre chargés d'administrer les trois régions de l'Ordre: la Germanie, la Prusse et la Livonie. Les 3 titres sont créés parHermann Balk. Dans la hiérarchie, le maître est supérieur aux commandeurs qui administrent une forteresse.
Le maître de Germanie administre les territoires teutoniques au sein du Saint-Empire romain germanique. Le titre est créé en 1219 et dissout en 1543 à la mort de Walter de Cronberg.
Le maître de Prusse administre les territoires teutoniques en Prusse. Il existe de 1230 à 1309 en tant que fonction distincte puis ce rôle est donné aux grands maîtres[69]. Il réside à Elbing. Il est également secondé par un vice-maître. Friedrich von Wildenberg devient brièvement maître de Prusse entre 1317 et 1324.
Le maître de Livonie administre les territoires teutoniques en Livonie. Ce rôle est créé en 1237 après l'incorporation des chevaliers porte-glaive à l'ordre Teutonique[70],[71]. Il disparait en 1561 avec le traité de Vilnius.
Les catégories de membres et de serviteurs de l'Ordre
L'ordre Teutonique était formé de plusieurs catégories de membres et utilisait aussi les services de personnes non membres de l'Ordre, soit volontaires, soit même des mercenaires.
Ils prononcent les vœux monastiques de chasteté, d'obéissance, de pauvreté et prêtent le serment en plus de combattre les ennemis du christianisme par les armes. Ce sont donc des guerriers de haut niveau, aussi bien entraînés pour la lutte à cheval que pour le combat à pied. Le chevalier a unearmure complète, deux ou troisdestriers et des chevaux pour le voyage et le chargement. Le chevalier commande une garnison ou un détachement de guerriers et organise la stratégie des campagnes militaires. Ils sont peu nombreux, ainsi à labataille du lac Peïpous en 1242, ils ne sont que trente-cinq chevaliers sur les milliers de combattants.
Ils font partie intégrante de l'Ordre avec le rang desergents et prononcent le même serment, ainsi que les vœux monastiques. Ce sont des guerriers professionnels qui combattent habituellement à cheval. Ils sont recrutés dans la population libre locale (Prussiens ouPolonais), n'ont pas de poste de commandement et assurent la garnison des châteaux forts en période de paix. Ils occupent aussi des fonctions administratives ou hospitalières. Leur tenue consiste en un surcot gris avec une croix noire tronquée.
En période de guerre, le grand maître de l'Ordre peut donc immédiatement lever une armée, contrairement aux autres souverains européens qui doivent envoyer des messagers dans tout le pays pour réunir leurs barons et chevaliers avec leurs propres troupes, ce qui prend du temps. L'organisation sur place en maillage des chevaliers teutoniques offre de nombreux avantages, d'autant qu'ils sont disciplinés et unis par le même idéal. Ils sont800 frères chevaliers à la fin duXIVe siècle, avec 6 500 « autres frères » (frères sergents).
Les non militaires : frères et sœurs, demi-frères et demi-sœurs
Frères prêtres : ils ont une soutane noire avec une cape blanche avec la croix noire teutonique, et sont en petit nombre, même en comptant les clercs des ordres mineurs.
Servants domestiques ou demi-frères : ils sont recrutés dans la population locale, ne prononcent pas de vœux, mais doivent suivre la règle commune. Ils n'ont pas de costume particulier.
Sœurs : elles prononcent leurs vœux monastiques et ont avant tout une tâche hospitalière. Elles n'ont qu'une seule implantation enPrusse et sont présentes surtout en Germanie.
Demi-sœurs : celles-ci sont les domestiques des précédentes et ne prononcent pas de vœux.
Ces catégories concernent les membres permanents, à vie, de l'Ordre, mais il existe aussi des catégories de membres de l'Ordre qui le servent pendant une période donnée : ce sont les confrères.
Lesconfrères ne prononcent pas de vœux, mais sont soumis à la règle commune pendant leur service qui peut se dérouler pendant une campagne militaire, ou pendant plusieurs années. Ils peuvent se marier, mais doivent léguer la moitié de leurs biens à l'Ordre à leur mort. Le fameuxTannhäuser était confrère de l'Ordre. La cape blanche de l'Ordre se porte sur un surcot habituel, en général bleu, mais la croix teutonique se porte à droite de la poitrine. Ils sont autorisés à porter leursarmoiries sur leurbouclier.
Lesfamiliers sont des membres honoraires de l'ordre Teutonique, chargés de l'aider financièrement et de réunir des fonds. Tous leurs biens et leurs terres étaient légués à l'Ordre après leur mort.
Lesinvités sont des chevaliers venant de toute l'Europe participer auxcroisades baltes, après la fin des croisades enTerre sainte. Ceux de l'Empire se réunissent sous la bannière de saint Georges, ceux des autres pays sous la bannière deNotre Dame. Leurs dépenses étaient couvertes par l'Ordre ; les invités sont organisés en divisions, correspondant à leurs territoires d'origine.
Les commandeurs decommanderies locales peuvent aussi lever desmercenaires qu'ils rémunèrent et organisent en lances de trois hommes. Ils combattent presque toujours à cheval. 3 712 mercenaires (sur les 5 751 mercenaires de l'Ordre) participent à labataille de Grunwald en 1410.
Plan de la forteresse teutonique de Ragnit.Possessions de l'ordre Teutonique en Europe vers 1300.Bailliages teutoniques en Allemagne et Bohême auXIIIe siècle.
L'Ordre est divisé en provinces qui, après 1309, sont :
Dans les soins apportés aux malades, la spiritualité joue un rôle important : lors de l'admission, les patients sont tenus de confesser leurspéchés et de recevoir l'eucharistie[73]. Quant aux frères, il est probable qu'ils suivent le même principe que ceux de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, à savoir de traiter les malades comme si ils et elles étaient le Christ lui-même[73]. Ce sacerdoce de soins aux malades persiste lorsque l'ordre Teutonique se militarise, tout comme celui de garantir un enterrement selon le rite chrétien pour les personnes décédées à l'occasion d'unpèlerinage ou de leur participation à unecroisade.
Lorsque l'ordre se militarise, les chevaliers envisagent leur mission en analogie avec laRévolte des Maccabées pour la reconquête de Jérusalem telle qu'elle est narrée dans l'Ancien Testament. Durant latroisième croisade, cette comparaison était très présente dans les discours religieux relatifs, figurant notamment dans labulle papaleAudita tremendi à l'origine de cette dernière. Par la suite, alors que l'ordre Teutonique est engagé dans lescroisades baltes, cette référence à leurs combats comme relevant d'une mission semblable à celle du projet de reconquête de Jérusalem par lesMaccabées persiste[74].
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Les armes de l’ordre sont constituées d'une croix de sable, chargée d’une croix potencée au champ d’argent.
Par lettres patentes du 20 août 1250,Saint Louis autorise l'Ordre à placer sur son blason les quatre fleurs de lys aux extrémités de la croix d'or de Jérusalem dans la croix magistrale. Il témoigne ainsi sa reconnaissance pour la participation de l'Ordre à la croisade.
Tannhäuser habillé du manteau blanc des Chevaliers teutoniques (Codex Manesse).
L’habit des chevaliers teutoniques était, comme pour les Templiers, un manteau blanc frappé d’une croix noire (et non rouge). Certaines unités de chevaliers portaient un casque orné pour terrifier leurs rivaux.
Les « frères sergents », membres non-nobles de l’Ordre, portaient un manteau gris.
Aujourd'hui, les frères prononçant des vœux perpétuels portent la croix sur un manteau blanc, les frères avec des vœux temporaires sur un habit noir.
Hermann von Salza, grand maître de l'ordre Teutonique (Malbork).
Gustav Freytag,Die Brüder vom deutschen Hause. S. Hirzel, Leipzig, 1874. Roman historique allemand.
Rudolf Heinrich Genée,Marienburg. Deubner, Berlin 1884. Roman historique allemand.
Ernst Wichert,Heinrich von Plauen (1881). Roman historique allemand. Schild-Verlag, München 1959.
Ernst Wichert,Der Bürgermeister von Thorn (1886) Roman historique allemand. Verlag « Der Büchermarkt », Berlin, 1938.
Henryk Sienkiewicz, Krzyżacy (Les Chevaliers teutoniques) (1900). Roman historique et épique polonais qui a pour cadre la Pologne des années 1399 à 1410. Traduit dans vingt-cinq langues, il connut un succès public immédiat à l’époque. C’est le premier roman publié en Pologne après la Seconde Guerre mondiale. Première traduction française par Maurice R. Skalski sous le titre Les Chevaliers de la Croix, Paris, P. Lamm, 1901.
Vincent Brugeas,Block 109, Éd. Akileos, Bordeaux, 2010. Bande dessinée de fiction uchronique (dessins de Ronan Toulhoat) se situant après un assassinat d'Adolf Hitler en 1941, dans laquelle l'ordre Teutonique a été ressuscité par Himmler et livre une guerre politique à la SS. Les combattants du « nouvel ordre Teutonique » combattent masqués et casqués sous l'emblème de l'ordre et de la svastika.
Pat Mills,Requiem, chevalier vampire, Éditions Nickel, puis Glénat, 2000-2012. Série d’albums de bande dessinée (dessins deOlivier Ledroit). Le protagoniste est la réincarnation du grand maître de l'ordre Teutonique Heinrich Barbarossa (personnage fictif).
Patrick Schmoll,Là-bas sont les dragons, Éditions de l’Ill, Strasbourg, 2019. Roman historique français qui débute avec le récit de la bataille de Tannenberg, et a pour toile de fond les conflits entre Teutoniques et Polonais pendant la première moitié duXVe siècle.
Turk etDe Groot,Robin Dubois (1974-2008). Série de bande dessinée humoristique dans laquelle apparaît une troupe de chevaliers teutoniques.
Assassin's Creed est jeu vidéo développé et édité parUbisoft sorti en2007. Le joueur y incarne un membre de lasecte des Assassins chargé d'assassiner plusieurs acteurs de la troisième croisade.Maître Sibrand, premier chef des teutoniques, est une de ces cibles.
Dans la saga du jeuAge of Empires II: The Age of Kings, on peut jouer à plusieurs reprises les chevaliers teutoniques qui sont présentés comme des guerriers très puissants.
L'extensionKingdom du jeuMedieval II: Total War permet de prendre le contrôle de l'ordre Teutonique. Les armées de la faction sont composées de chevaliers à pied et montés, soutenus par des auxiliaires tels les arbalétriers livoniens.
Europa Universalis est une saga de jeux vidéos de stratégie historique développé parParadox Interactive. Le jeu permet de sélectionner énormément de pays dont l'ordre Teutonique dans les 3 derniers opus (II,III,IV).
Crusader Kings 2 est un jeu vidéo de stratégie médiéval. Le joueur peut recruter des troupes d'ordres religieux dont l'ordre Teutonique.
↑Citation complète :"Statuimus etiam, ut ordo fratrum Hospitalis Jerosolimitani circa pauperes et infirmos, ordo vero fratrum militie Templi circa clericos et milites ac alios fratres iuxta institutionem domus vestre per petuis ibidem temporibus observetur", rapportée parWenta 2024,p. 192.
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Les Chevaliers teutoniques surFrance Inter, émission2 000 ans d'histoire avec Danielle Buschinger, septembre 2007.Écouter.