Ne doit pas être confondu avecViolence politique palestinienne,Conflit israélo-palestinien ounationalisme palestinien.

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Leterrorisme palestinien fait référence aux actes deterrorisme perpétrés par des individus ou des organisationspalestiniennes, principalement dans le cadre duconflit israélo-palestinien, dunationalisme palestinien et de l'islamisme.
Dans le cas palestinien, le terrorisme d'inspiration idéologique et politique desannées 1960-1970 tend vers un terrorisme d'inspiration religieuse, avec l'émergence de groupes islamistes[1].
Historiquement, depuis1919, des groupes palestiniens locaux attaquent la populationjuive duYichouv, en opposition aux aspirations dusionisme[2]. De 1949 à 1956, lesfedayin commettent desattentats dans le cadre duconflit israélo-arabe. Depuis1965, une nouvelle période de terrorisme voit le jour, avec des attentats organisés par des groupes palestiniens, au nom de la « libération de la Palestine » ainsi que pour créer unÉtat palestinien.
L'attaque de l'aqueduc national d'Israël le, marque le début du terrorisme palestinien contemporain[2]. Le terrorisme palestinien ne devient notoire dans les médias occidentaux qu'à la fin desannées soixante, à l'occasion d'actes depiraterie et deprise d'otages[3],[4],[5]. Durant laSeconde intifada, il prend particulièrement la forme d'attentats-suicides.
Tous les attentats palestiniens contre des ciblesisraéliennes sont documentés par l'État d'Israël. La presse, desONG et des études académiques documentent les cas d'attentats les plus marquants. LeIsrael Security Agency (ISA) documente lesattentats à la bombe en Israël et le profil des terroristes. Les organisations terroristes publient quant à elles desbiographies de leurs terroristessuicidés[6].
Desbases de données sur le terrorisme documentent les incidents terroristes palestiniens comme celles duGlobal Terrorism Database (GTD) ou duNational Memorial Institute for the Prevention of Terrorism (MIPT). D'autres se focalisent sur les incidents terroristes transnationaux comme celles duInternational Terrorism: Attributes of Terrorist Events (ITERATE)[7].
| Années | 1920 | 1930 | 1940 | 1950 | 1960 | 1970 | 1980 | 1990 | 2000 (approximation[9]) |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Nombre de morts | 164 | 181 | 756 | 347 | 169 | 361 | 174 | 348 | 1 218 |
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D'après les chiffres de l'État d'Israël, de 1948 à 2003, le terrorisme palestinien a fait plus de 3 500 morts et 25 000 blessés en Israël,Cisjordanie etbande de Gaza, principalement desJuifsisraéliens[10],[11]. LaJewish Virtual Library donne un chiffre de 3 791 Israéliens tués par le terrorisme palestinien de 1948 à 2014[12].
De à, sur les 3 017 incidents terroristes palestiniens documentés par leNational Memorial Institute for the Prevention of Terrorism (2006) en Israël, Cisjordanie et bande de Gaza, 90,6 % ont été menés par 5 principaux acteurs sur les 48 groupes palestiniens documentés :Fatah,Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP),Hamas,Jihad islamique et terroristes « inconnus »[7].
| Nom du groupe | Nombre d'incidents | Nombre de victimes | dont attentats-sucides |
|---|---|---|---|
| Fatah | 180 | 1 596 | 22 |
| FPLP | 63 | 505 | 7 |
| Hamas | 543 | 3 474 | 50 |
| Jihad islamique | 150 | 1 165 | 29 |
| Inconnus | 1 798 | 2 754 | 38 |
| Total des 5 acteurs | 2 734 | 9 494 | 146 |
| Pourcentage sur le total (48 groupes) | 90,6 % | 81,6 % | 94,2 % |
2 014 Palestiniens ont aussi été tués par des actes terroristes intra-palestiniens de 1987 à 2014[12]. D'autres personnes sont mortes dans des attentats transnationaux ou internationaux.
Les organisations palestiniennes sur la liste desorganisations terroristes desÉtats-Unis, duCanada, de l'Union européenne, d'Israël et d'autres pays sont : leHamas, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), leJihad islamique palestinien, leFront populaire de libération de la Palestine (FPLP),Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), leFatah-Conseil révolutionnaire[13],[14],[15],[16].
Depuis lesaccords d'Oslo en 1993, leFatah et d'autres factions de l'OLP ont déclaré renoncer au terrorisme, toutefois, certaines factions du Fatah, telles queBrigades des martyrs d'Al-Aqsa et leFatah-Tanzim restent impliquées dans des actes de terrorisme ; Israël estime que la direction du Fatah continue de contrôler et soutenir ces activités terroristes[17]. En 2021, l'organisation Fatah est toujours placée sur laliste officielle desorganisations terroristes de l'Union européenne[18].
Les groupes palestiniens désignés comme terroristes sont repris dans cette liste non exhaustive :
L'OLP utilise l'euphémisme de « lutte armée » pour décrire ses actions et lesdétournements d'avions duFPLP dans les années 1968-1970, qui sont présentées comme unetactique pour faire connaître leurcause nationaliste dans le monde. L'organisation Hamas quant à elle, se revendique comme mouvement derésistance et deJihad[23].
En, l'ONGAmnesty International qualifie le terrorisme palestinien decrimes contre l'humanité. L'ONGHuman Rights Watch attend la fin 2002, pour désigner la responsabilité politique deYasser Arafat qui entretient un « climat d'impunité » autour des responsables d'attentats, selon HRW. L'ONG décrit aussi les terroristes palestiniens comme des « criminels de guerre et contre l'humanité »[24].
Desconventions sont reconnues par différents États pour décrire le terrorisme.
Le terrorisme palestinien a différents effets sur la société israélienne et a eu des répercussions sur leprocessus de paix. Certains postulent un lien entre les effets du terrorisme sur la société israélienne et l'augmentation de laviolence et de lacriminalité en Israël[25]. Le terrorisme palestinien semble avoir un effet négatif sur les relations entre Juifs etArabes israéliens[25].
Lors de laSeconde intifada, la société israélienne subit des pertes 10 fois supérieures àcelles du 11 septembre 2001, à populations égales[26].
Les attaques terroristes peuvent être utilisées pour affecter l'opinion publique en Israël[27],[28]. En particulier lors de la Seconde intifada, l'électorat israélien est affecté, ce qui mène à l'élection d'Ariel Sharon[25]. Elles peuvent être utilisées par des groupes opposés auprocessus de paix[29], et pour endommager l'économie israélienne[30],[31]. Selon les professeurs Claude Berrebi et Esteban Klor (2006), les interactions entre le terrorisme et les résultats électoraux peuvent être analysées par une dynamique de lathéorie des jeux. Le modèle prédit un soutien pour les partis dedroite après une période d'augmentation du terrorisme et une augmentation momentanée du terrorisme pendant le terme d'un gouvernement degauche[32].
Selon des études, la réaction d'Israël est notamment constituée par un schéma dereprésailles[33],[34] et le développement de mesuresanti-terroristes[35],[36]. En 1994, le gouvernement d'Yitzhak Rabin fait construire une barrière le long de labande de Gaza en 1994, qui sera partiellement détruite lors de la Seconde intifada puis reconstruite et renforcée et en 2001, est adoptée la construction d'unebarrière pour la Cisjordanie comme option pour mettre fin auxinfiltrations[37].
Selon l'Anti-Defamation League américaine,« l'utilisation préméditée de la violence délibérément dirigée contre des civils au hasard, dans le but de tuer le plus grand nombre possible et de semer la peur et le désespoir psychologiques - ne peut jamais être justifié ni légitimé ». Les attentats provoquent de ladouleur aux familles des victimes et de lapeur dans la société, ainsi que de lacolère envers les terroristes et les Palestiniens qui tolèrent, célèbrent ou incitent au terrorisme[38].
Lors de laSeconde intifada, lescentres-villes d'Israël sont particulièrement touchés par les attentats, letourisme est durement touché ainsi que d'autres secteurs économiques. Des milliers d'agents de sécurité civils sont alors postés à l'entrée des centres commerciaux, de grands magasins, de cafés et d'autres lieux publics pour identifer les éventuels terroristes.
Selon les professeurs Zvi Ekstein et Daniel Tsiddon (2004), sans les effets du terrorisme, de 2000 à 2003, lePIB par tête en Israël aurait été 10 % supérieur. Concernant les compagnies (non liées à la défense), elles subisent une baisse de 5 % à labourse selon une analyse de Esteban Klor[32].
Le terrorisme palestinien a eu un impact négatif sur leprocessus de paix et a convaincu beaucoup d'Israéliens que les Palestiniens ne sont pas un partenaire pour la paix[39].
Daniel Bar-Tal (2004) soutient que les sociétés adoptent des comportements spécifiques face au terrorisme. Ainsi dans le cas israélien, les individus perçoivent les informations fournies par les autorités de l'« endogroupe » sur la menace « exogroupe » comme valides[40],[41]. Le terrorisme cause une augmentation du sentiment d'êtremenacé, depeur et deméfiance. Cette perception entraîne par la suite, une délégitimation du groupe rival et une augmentation du soutien de moyens violents pour faire face au rival[40]. Durant la période de terrorisme, le soutien à un dirigeant qui promet une réponse par la force augmente, ainsi que la mobilisation civile, lepatriotisme et lacohésion sociale[40].
La position devictime, augmente la pression interne et l'hostilité auxdissidents de la société[40].
Selon une étude postérieure à la Seconde intifada, sur 300 jeunes adultes exposés à des vidéos d'actes de terrorisme commis par les groupes palestiniens, l'exposition au visionnage produit de haut taux d'anxiété et decolère accompagnés d'une perception négative et destéréotypes contre la population ennemie. Les participants manifestent un plus bas niveau deconfiance, d'empathie et volonté de négocier avec l'ennemi après l'exposition, tandis qu'une intervention préparatoire renforce la volonté derésolution de conflits, malgré la persistance de la colère et des stéréotypes négatifs. L'étude renforce l'utilité de processus préparatoires pour les populations à risque[26].
LesJuifs israéliens se perçoivent comme la principale cible du terrorisme palestinien, que ce soit en Israël ou dans d'autres parties du monde (Daniel Bar-Tal, 2004; Bar-Tal & Sharvit, 2008). Tandis que lesArabes israéliens se considérent (et sont aussi considérés par les Juifs israéliens) comme « victimes involontaires » dans le cas d'unattentat terroriste, selon l'étude de Shifra Sagy, S. Steinberg et K Diab, (2006)[42]. De plus, le terrorisme palestinien amplifie une tension entre leurs deux identités antagonistes: « leur fidélité à leur pays - l'État d'Israël - et leuridentité ethnique en tant que Palestiniens », selon l'étude de Shamir et Shikaki (2002)[42]. Certains peuvent ainsi considérer le terrorisme comme « un moyen légitime de s'opposer à l'occupation israélienne », selon les études de Levin, Henry, Pratto et Sidanious (2003) ; Robert A. Pape (2003) et Sidaniuset al. (2004)[42]. Selon Erlich (2006), certains voient dans laviolencemilitaire israélienne comme un acte semblable ou pire que le terrorisme. Les Arabes israéliens ont ainsi plus tendances à attribuer les motivations du terrorisme, à des causes externes et locales[42].
Lapeur du terrorisme au sein de la population israélienne augmente durant la période d'attentats-suicides des années 2001-2003. En conséquence, selon un sondage de 2002, une partie du public israélien soutient des « mesures sévères » de contre-terrorisme, avec 24 % des répondants pour qui « la possibilité de pertes civiles ne doit pas empêcher le déroulement d'opérations ». Toutefois, 29 % des répondants s'opposent toujours à des pertes collatéralles palestiniennes comme étant un « facteur suprême » à prendre en compte et pour 44,5 % d'entre eux, ce facteur doit « influencer l'organisation d'opérations »[43].
Dov Waxman (2011) note que la littérature sur le terrorisme cite fréquemment le contexte israélien. Boaz Ganor note également que face à une augmentation du terrorisme en Europe, les États européens se sont tournés vers l'« expérience » d'Israël avec le terrorisme palestinien[44].
La violence entre groupes terroristes est une caractéristique du terrorisme palestinien. Cependant, les relations entre ces groupes ne sont pas uniquement caractérisées par de la confrontation, par exemple leFatah et leHamas ont parfois collaboré (Cordesman, 2006 ; Croitoru, 2007 ; Schanzer, 2008).
Selon les chiffres des sondages duJerusalem Media & Communication Center (JMCC), le soutien des Palestiniens aux attentats-suicides est de 23,6 % en et en à 28,2 %. Ce soutien augmente jusqu'à, avec 73,7 % des sondés. Par la suite, il diminue à 61,8 % en[45].
Le politologue palestinien Mkhaimar S. Abusada, citant un sondage de 1995 duCenter for Palestine Research and Studies (PCPSR), estime le soutien des « attaques armées contre des cibles civiles » en Israël à 20 %. Ce soutien est élevé parmi les partisans du Hamas et du Jihad islamique et, dans une moindre mesure, parmi les partisans du FPLP et du DFLP. Il est plus faible parmi les adhérents des partis politiques Fatah/Fida/PPP (12 %) qui soutiennent toutefois les « attaques armées » contre les civils israéliens de la bande de Gaza et en Cisjordanie à 73 %. Le professeur Khalil Shikaki (1996) explique ce soutien des adhérents des partis modérés, non pas par « l'opposition au processus de paix mais [par] l'insistance palestinienne sur le fait que le processus implique la fin de l'occupation et des colonies »[46].
En, 75 % des Palestiniens déclarent ne pas soutenir les attentats suicides et, en 1999, alors que 70 % des Palestiniens soutiennent le processus de paix, le soutien tombe à 20 % et celui au Hamas tombe à 12 %[47].
Après l'échec desnégociations de Camp David, l'attitude palestinienne face au terrorisme change significativement. Le soutien aux attentats-suicides qui était à 25 % durant les années 1990, passe à 75 % au début de laSeconde intifada. Ce soutien ne descend qu'à 60 % après la trêve du[48].
En 2001, selon une étude duPalestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR), 80 % des répondants soutiennent ou soutiennent fortement l'affirmation selon laquelle « les attaques armées contre des Israéliens sont justifiées ». Lesillettrés soutiennent moins ces violences avec 72,2 % de soutien, tandis que les diplômés scolaires ont le plus grand soutien avec 86,1 %[49].
En 2001, 60 % des répondants palestiniens sont d'accord avec l'affirmation selon laquelle « les attaques armées contre des civils israéliens en Israël jusqu'à maintenant ont réalisé les droits politiques et nationaux palestiniens d'une façon que les négociations n'auraient pas pu faire ». Cependant, de 2001 à 2005, ce soutien diminue. En 2006, 49 % des répondants sont d'accord avec l'affirmation[49].
Selon le politologue américainRobert A. Pape, l'augmentation du soutien aux attentats suicides parmi les Palestiniens semble être lié à une intensification de la révolte de la Seconde intifada. Comme justification principale à ce soutien, ces Palestiniens citent les incursions militaires israéliennes[50].
Selon le sondage PCPSR de, 58 % des Palestiniens approuvent les actes de violence contre les civils israéliens en Israël[51]. Un autre de, obtient les chiffres de 52 %, mais la violence contre les civils juifs desterritoires occupés reste très élevée à 92 %[52].
Après l'attentat du restaurant Maxim àHaïfa d', déclenché à l'aide d'une ceinture explosive portée par une jeune femme palestinienne et qui a fait 21 morts et 51 blessés, un sondage conclut à 75 % le soutien palestinien à l'attentat[53].
Selon un sondage réalisé auprès de 342 résidents decamps de réfugiés palestiniens auSud-Liban, 66 % soutiennent les attentats-suicides. L'islam politique y jouerait un « rôle crucial » selon l'étude[54].
Si un accord sur la cessation mutuelle de la violence était conclu avec Israël, 53 % des Palestiniens soutiendraient une « répression contre ceux qui continueraient la violence », selon le sondage du PCPSR de[55].
Le tir deroquettes sur les villes israéliennes depuisBeit Hanoun est approuvé à 75 % par les Palestiniens, tandis que 59 % des habitants de Beit Hanoun le rejettent[56].
Une étude du psychiatre etneurologue Jeff Victoroff auprès de jeunes de 14 ans du camp de réfugiés d'Al-Shati de Gaza conclut que 77 % d'entre eux approuvent le terrorisme, et conclut à une corrélation entre la sympathie pour le terrorisme et ladépression, l'anxiété, le sentiment d'oppression et lestress émotionnel[57].
Selon les sondages du PCPSR, le soutien aux attaques contre les civils israéliens d'Israël passe de 40 % en 2005, à 55 % en 2006 et 67 % en 2008. Un attentat de, tuant une femme, est approuvé par 77 % des Palestiniens, tandis que lemassacre de Merkaz Harav en 2008 contre les étudiants d'une école est approuvé à 84 % (91 % dans la bande de Gaza)[58].
En 2011, pour Khalil Shikaki du PCPSR, le soutien des attaques contre les civils israéliens dans la population palestinienne est corrélé au sentiment d'insécurité ainsi que de la croyance de l'efficacité de ces violences[59].
En 2015, 67 % des Palestiniens approuvent lesattaques au couteau contre des Israéliens[60].
Un sondage duPalestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR) deRamallah, réalisé entre le 26 mai et le 1er juin 2024, révèle que le soutien global au Hamas dans lesTerritoires palestiniens s’élève à 40 %, alors que lalutte armée est considérée par un peu plus de la moitié des Palestiniens (54 %) comme l’option préférée pour mettre fin à la domination israélienne et établir unÉtat palestinien. Les deux tiers de la population palestinienne dans son ensemble continuent de soutenir l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre : 73 % en Cisjordanie et 57 % à Gaza[61]. Cependant, des documents trouvés à Gaza par l'armée israélienne montrent que le Hamas a falsifié les résultats des sondages du PCPSR, effectués à Gaza, avant de les lui transmettre ; par exemple, « le taux d’approbation « corrigé » de l’attaque du 7 octobre est de 71 %, alors que le taux d’approbation « réel » est de 30,7 % »[62],[63],[64].
Les actes de terrorisme sont décrits comme des actes de « résistance » par les Palestiniens. Les organisations islamistes, leHamas ou leJihad islamique, inscrivent leurs attaques terroristes dans leur objectif de « libération de la Palestine » concernant également l’État d’Israël, décrit par le termearabe‘Ihtilal (l’occupation), qui désigne la présencesioniste/juive sur ce territoire[65]. L'OLP quant à elle ne cache néanmoins pas que l'« étape ultime » de son projet est (ou était) la libération de « toute la Palestine ». Les terroristes palestiniens, qui considèrent l’État d’Israël tout entier comme occupant illégalement leDar el Islam, se sentent tenus « de libérer par la violence, voire par des attentats sanglants » la terre décrite commeDar el ‘Harb[65].
Des études ont noté qu'au cours de la Seconde intifada, une proportion croissante de Palestinienslaïques a approuvé les attentats-suicides comme moyen efficace de rendre l'occupation insupportable pour Israël (Nasra 2001 ; Telhami 2002)[66].
La perception des Palestiniens du terrorisme semble dépendante de l'identité des victimes. Ainsi selon un sondage d'opinion de, 98,1 % des Palestiniens interrogés sont d'accord à décrire lemassacre de Palestiniens à Hébron en 1994 comme du terrorisme, tandis que 82,3 % des mêmes répondants étaient en désaccord de décrire lemassacre de jeunes juifs israéliens au Dolphinarium deTel-Aviv en 2001 comme du terrorisme[67].
Au début duXXIe siècle, dans lemonde arabe et dans la population palestinienne, les groupes terroristes sont considérés comme des « mouvements de résistance » qui vengent les morts palestiniens et tuent des Israéliens en réponse à l'occupation de terres perçues comme palestiniennes[68], soit l'entièreté d'Israël ou la Cisjordanie. Le Hamas est considéré par beaucoup de Palestiniens comme un parti politique légitimiste qui aide la population avec des projets de bienfaisance[68]. En particulier grâce à son « activisme politique et social ». Les services sociaux du Hamas servent en retour à politiser et à radicaliser les masses populaires[69].

Selon l'étude de Gal Luft (2002), la majorité de la population palestinienne perçoit les attentats comme une réussite : à la fois de tuer des Israéliens, d'endommager l'économie, letourisme et le moral de la société israélienne[70].
Les terroristes des attentats-suicides sont décrits par le terme arabeshahid ouchahid qui décrit un héros qui « meurt pour Allah » dans son combat/djihad. Au-delà du terme français « martyr », il décrit « un combattant qui prône et revendique l'arme violente de la guerre sainte contre l'ennemi »[65].
PourEmeric Deutsch, le terme « kamikaze » n'est quant à lui pas approprié, les Palestiniens se décrivant comme « shahid » : « Les attentats-suicides du et ceux qui ensanglantent actuellement Israël ne sont pas l’œuvre de kamikazes. Ce ne sont pas des pilotes qui, sentant la défaite inéluctable de leur armée, se jettent avec leur avion sur des bâtiments de guerre ennemis, avec comme objectif d'affaiblir sa capacité militaire. Ce sont des hommes, et maintenant des femmes, de 17 à 35 ans, qui se transforment en bombes avec la volonté, en faisant le sacrifice de leur vie, de tuer le maximum de femmes et d'enfants »[65].

Pour Marc Sageman, le terrorisme palestinien diffère du djihad salafiste en termes de profil des terroristes[71].
De 1988 à 2005, on dénombre 195 terroristes palestiniens dans 175 attentats-suicides en Israël. L'âge moyen des terroristes est de 22 ans avant et durant laseconde Intifada[72]. Selon Kimhi et Even la plupart des terroristes suicidés sont jeunes (80 % entre 17 et 23 ans), célibataires (93 %) et avec un plus haut niveau d'éducation que la moyenne palestinienne[73]. Yom et Saleh (2004) évaluent à 38 % le nombre d'étudiants universitaires ou gradués[74]. Claude Berrebi (2003) évalue à 55 % les suicidés ayant rejoint un institut académique[74].
Les organisateurs des attentats sont généralement plus âgés, avec un âge moyen de 27,6 ans au moment de l’arrestation dans une étude de 2010[75]. Ils ont également un plus haut niveau d'éducation que leurs recrues, selon Mali Soibelman (2004)[76].
Moins de 10 % des terroristes palestiniens étaient mariés, comparativement à ceux duHezbollah 55 %. Leur niveau d'éducation (27 % de diplômés) était supérieur à la moyenne palestinienne (Berrebi 2003, Krueger and Maleckova 2003[6]). L'entièreté des « shahids » d'avant la seconde Intifada étaient de sexe masculin, du fait que les organisations étaient religieuses et contre l'utilisation des femmes. Le Fatah est le premier à recruter des femmes pendant la seconde Intifada[72]. Selon l'étude de Claude Berrebi, 94 % des terroristes suicidés avaient un emploi contre 69 % dans la population générale. Ceux-ci, semblent être de meilleur niveau socio-économique que la population générale palestinienne[77].
SelonAvishai Margalit (2003), jusqu'à 2003, l'ensemble des terroristes suicidés étaient musulmans[70] et selon l'étude de Nasra Hassan (2001), la plupart des terroristes suicidés portaient la barbe[78]. La plupart des terroristes suicidés durant la seconde Intifada étudiaient dans des écoles religieuses, selon Boaz Ganor (2000) et Ami Pedahzuret al. (2003), et de plus ils étaient des musulmans pratiquants (Ganor 2000; Merari 1990; Schweitzer 2001)[66].
Concernant la corrélation positive entre le terrorisme et l'éducation, il n'est pas clair que cela soit dû à un type d'éducation particulier ou à une radicalisation induite[79]. Le haut taux d'éducation parmi les terroristes suicidés serait dû au fait que les groupes terroristes recrutent principalement sur les campus universitaires, selon Alan Krueger[49].
Les plus éduqués semblent plus enclins à soutenir les attaques contre des cibles civiles[80]. Cependant C. Paxson (2002) explique cette situation par la constatation que les plus éduqués s'y sont également plus largement opposés (56,7 % contre 45,3 % pour les moins éduqués) et seraient ceux qui ont le plus d'opinions (6,9 % de sans opinion contre 22,4 % pour les moins éduqués). Pour Paxson, cette radicalisation serait liée au fait que ces populations « vivent la violence ». Les plus modérés sont quant à eux susceptibles de se radicaliser indépendamment de leur niveau économique et d'éducation[80].
Les « shahids » sont fréquemment des résidents des camps de réfugiés palestiniens[81]. Selon une étude de 2002, l'islam politique joue un rôle important dans les camps de réfugiés palestiniens, et serait l'un des facteurs du haut taux de soutien aux attentats-suicides. D'autres facteurs peuvent être la pauvreté ou encore le sentiment d'humiliation[82].
Les potentiels terroristes du Hamas ont entre 12 et 17 ans et ont eu une instruction islamiste les encourageant à mourir pour Allah[83]. Pedahzuret al. 2003, émettent l'hypothèse que le fait d'être jeune et célibataire diminue le sentiment d'engagement personnel et familial et contribue à la volonté de mener à bien un attentat-suicide. Selon les recherches de leurs biographies, les terroristes suicidés semblent avoir eu « de faibles liens familiaux »[66]. Alors que certains liens familiaux et d'amitiés favorisent le recrutement, selon Postet al. (2005)[40].
Trois justifications personnelles sont soulevées par les études de Lamis Andoni (1997) et Nasra Hassan (2001). Ils se croient « choisis par Allah » et également qu'ils vont comparaître devant Allah au Paradis, que leurs péchés seront pardonnés et qu'ils recevront la compagnie de 72houris. Ils partagent un sentiment d'humiliation et de colère et d'un désir de vengeance[78].
Dans leur étude des attentats-suicides, Kimhi et Even discernent cinq prototypes de terroristes : le religieux, le troublé psychologiquement, le nationaliste, le manipulé et le circonstanciel. Dans le premier cas, le prototype est représenté par des individus qui ont eu dans leur enfance ou adolescence une éducation religieuse radicale, ainsi que par des militants de groupes islamistes. Dans le second cas, ce sont de jeunes recrues qui sont dans un état de dépression profonde, et dont la vie a été marquée pour des événements extrêmement douloureux ou traumatisants. Le troisième cas est représenté par des militants fanatiques nationalistes ayant eu une formation politique. Le quatrième cas correspond à des jeunes de moins de 18 ans, manipulés et soumis à une forte pression sociale (par exemple pour accusations d'homosexualité,déshonneur familial,collaboration avec Israël ou actesimmoraux). Le dernier cas concerne des individus qui choisissent de se suicider en raison de circonstances fortuites (intérêt, désirs detranscendance oufrustrations), ainsi que pour renforcer leur image sociale[84].
Luca Ricolfi (2005) note que l'endroit d'origine des terroristes suicidés « tend à s'agglutiner géographiquement et socialement » ce qui suggère une influence de la pression de conformité et l'émulation[74]. Paul Gill met en hypothèse la possibilité que les terroristes suicidés soient formés et socialisés dans un groupe commun, ce qui expliquerait peut-être les cas nombreux d'origines géographiques communes. Par exemple en, trois étudiants arabes de l'université de Hébron ont mené des attentats en Israël pendant trois jours d'affilée[40].

L'endoctrinement, l'engagement de groupe et l'engagement personnel sont trois éléments essentiels. De plus, le soutien social au terrorisme étant passé de 20 % en à 70 % en, suppose une corrélation avec la volonté des jeunes à être recrutés pour un acte perçu comme d'« ultime patriotisme et d'héroïsme »[72],[85]. Les chants glorifiant les martyrs, les pancartes de propagande et lapression sociale créent uneatmosphère favorable à l'attentat-suicide[72],[86]. À cela, s'ajoute selon une autre étude, un lien entre terrorisme et le nombre d'hommes sans emploi chez les jeunes dans lasociété palestinienne[87]. Selon l'analyse de David Rosen, l'implication des enfants dans le terrorisme et lacause palestinienne, reflètentune perception d'apocalypse et de catastrophe au sein de la population palestinienne, influencée par l'islamisme et lepanarabisme[88]. Le désir devengeance, lahaine et untraumatisme psychologique sont des motivations qui s'ajoutent à d'autres motivations[72], notamment les motivations d'inspiration religieuse[89]. Selon Ami Pedahzur, il existe deux types de motivations pour ce terrorisme, celle qui est d'« engagement » et celle qui est de « crise » (individuelle et sociale)[90]. Le terrorisme ethnique aurait des avantages sur d'autres terrorismes, du fait qu'il se réfère à une cause déjà établie dans le groupe en question. Selon Daniel Byman, les motivations varient d'une volonté de changement de régime à un triomphe idéologique ou pour la formation d'un nouvel État[91].
Le terrorisme palestinien vise à créer des réactions de peur et de l'intimidation chez le public cible, mais il peut être également motivé comme des représailles ou une punition. Les organisations terroristes visent à acquérir progressivement une sorte de respectabilité politique, comme dans le cas du Hamas et du Jihad Islamique qui visent à s'intégrer dans le courant dominant de la politique palestinienne. En ce qui concerne les extrémistes religieux, ils croient qu'ils « agissent conformément à la volonté de Dieu, qu'il est leur devoir moral et religieux de mener le djihad contre les infidèles pour préserver et défendre l’islam lui-même et pour protéger les lieux saints de la profanation »[92].
Les motivations des terroristes suicidés semblent être complexes, et varient de cas à cas (religieuses, nationalistes, individuelles, sous une influence, etc.)[93]. Shaul Kimhi et Shemuel Even, discernent trois principales motivations : psychologiques, nationalistes/idéologiques ainsi que religieuses[70].
Durant la période mandataire, la présence politique juive est perçue comme un affront à l'islam et à la civilisation islamique, et les Arabes tentent de l'éliminer[94].
Il existe un consensus concernant le fait que les attentats-suicides palestiniens ont un caractère politique, selon l'étude de Asaf Moghadam (2003) et deMichael Scott Doran avec Goffman (2001)[70]. Ilan Peleg voit dans la motivation politique la cause principale et décrit plusieurs facteurs à la tendance vers la violence et le terrorisme dans les années 1960 : de l'amertume et de la désillusion concernant la situation politique, une volonté d'imiter les autres mouvements insurgés et une volonté de créer une nouvelle génération, en contraste à celle de la défaite de 1948.
Selon Randall D. Law, à la fin des années 1960, Arafat se serait inspiré de la réussite de la lutte nationaliste duFLN et aurait choisi d'appliquer le terrorisme comme moyen de réaliser les objectifs nationalistes de son organisation : « l'objectif principal est la destruction d'Israël et la création d'un État palestinien sur l'ensemble du territoire d'avant 1948 »[95]. Le, le quotidien vénézuélien El Mundo mène une interview avec Yasser Arafat qui affirme ses intentions deviolence politique : « La paix signifie pour nous la destruction d’Israël. Nous préparons uneguerre totale, une guerre qui se poursuivra durant des générations… La destruction d'Israël est le but de notre combat[96].
La position principale des Palestiniens en avril et, est le soutien à la continuation des attentats-suicides, tout en soutenant le processus de paix. Pour expliquer cette position contradictoire, Ely Karmon (2000) met en hypothèse l'importance d'une stratégie de l'OLP, énoncé à son premier « congrès national » en 1974. Yasser Arafat avait déclaré : « la libération de chaque pouce de territoire palestinien qui peut être obtenu par des négociations politiques avec Israël et la poursuite de la lutte de ce territoire pour la libération de toute la Palestine occupée. ». Une autre explication met en hypothèse que cela pourrait être un calcul politique, selon lequel les négociations à elles seules ne seraient pas perçues comme suffisantes pour atteindre les objectifs nationalistes[79].
Depuis lors, les actes terroristes sont largement liés au « conflit israélo-palestinien/arabe »[97]. Pour Thierry Deffarges, les rébellions et le terrorisme ne sont pas nécessairement exclusifs. Les violences palestino-israéliennes « se mêlent de guérillas urbaines ou révolte populaire (Intifada) et actes de terrorisme »[80].
Le terrorisme peut aussi être lié à des problématiques politiques comme la propriété territoriale[78].
Pour Gil Kleiman et Robert Pape la motivation principale des terroristes suicidés, est politique[98]. Pour Pape (2005), 95 % des attentats-suicides dans le monde de 1980 à 2005 sont motivés par l'objectif politique contre une occupation militaire plutôt que motivés par l'islam radical[98]. Certains académiciens comme Hisham H. Ahmed voient dans les réactions à l'occupation militaire israélienne, une motivation significative[99]. Ce phénomène pourrait être dû à la situation relevée par Vered Levy-Brazilai (2002), dans laquelle l'attentat-suicide est considéré comme « l'objectif le plus élevé » contre l'occupation israélienne des territoires qu'ils estiment être nécessaire à leur cause nationale[99]. Ruth W. Grant met en garde contre les « justifications apologétiques utilitaristes pour les meurtres à grande échelle »[100].
Deux autres hypothèses tentent d'expliquer les attentats-suicides : La première les voient comme un moyen de miner le processus de paix (Andrew H. Kydd et Barbara F. Walter 2002). Cependant la plupart des attentats-suicides sont menés après l'échec de Camp David et non pas avant. La seconde, souvent soutenu par la presse, y voit un « cycle vicieux de violence »(Rui De Figueiredo et Barry R. Weingast 1998). Cependant, les attentats-suicides et les représailles israéliennes sont extrêmement asymétriques selon l'analyse de J. Goldstein (2000) et de Luca Ricolfi[79]. Ainsi, les Israéliens répondent aux attentats dans un schéma de représailles, tandis que les attaques palestiniennes ne sont pas la cause directe de la réponse israélienne (pour Paul K. Davis et Kim Cragin. Jaeger et Paserman (2008), ne voient pas non plus de validité dans la notion d'un cycle de violence[32].
À la suite de ces contradictions d'autres hypothèses sont mises en avant : utiliser les attentats-suicides comme un moyen d'augmenter le moral des membres du groupe terroriste et de la population palestinienne. Une hypothèse soutenue par Yoram Scheitzer (2000), S. Chandran (2001), Mia Bloom (2004) et Martin Kramer (2003). Selon l'analyse de Yoram Sweitzer (2000), de nombreux dirigeants palestiniens voient la guerre contre Israël comme une affaire de « longue durée », et ainsi voient les attentats-suicides comme un moyen de garder la cause palestinienne en vie[79].
Cette théorie, tenue initialement par Martin Kramer (1991) et puis Mia Bloom (2004) et Umberto Giovannangeli (2003) met en évidence les attentats-suicides comme un moyen de compétition entre différentes organisations terroristes et en vue d'augmenter le prestige de l'organisation terroriste en question. Bloom suggère un processus de surenchères tandis qu'une autre thèse voit une certaine collaboration entre les différents groupes, malgré la compétition[79],[70].
Dipak K. Gupta et Kusum Mundra, insistent sur la rivalité entre les groupes terroristes palestiniens et à travers ce terrorisme les groupes visent à accroître leurs légitimités politiques et solidifier leurs bases de soutien[101]. Rashmi Rajpal Singh (2013), dans son analyse du groupe Hamas, ajoute que l'organisation utilisé le terrorisme comme un moyen de garantir sa survie[55].
Le terrorisme palestinien est également idéologique, avec une motivation nationaliste commune aux différents groupes mais des dissensions concernant la forme de l'État palestinien qu'ils souhaitent créer. Par exemple le FPLP milite pour un État marxiste tandis que le Hamas pour un État islamique, deux objectifs opposés[78].
Au centre des narratifs de mobilisation des terroristes se trouve le thème de l'humiliation. Ainsi des images du conflit israélo-palestinien se retrouvent dans les vidéos de propagande mobilisant des terroristes en Irak, par exemple le Koweïtien Abdel Rahman Bin Shuja al-Utaybi se dit motivé par la souffrance palestinienne. Le Saoudien Abu Ans al-Tahami al-Qahtani cite lui aussi la situation en Palestine parmi ses motivations. Les jihadistes en Irak utilisent également le thème de la libération de Jérusalem pour appeler à l'unité et la solidarité des musulmans[47]. Selon Muhammad Siddiq, la fiction de Ghassan Kanafani, représentant du FPLP, exprime une justification au terrorisme allant d'une de l'humiliation à la violence, et puis de la violence à une revitalisation. Selon Siddiq, le mouvement depuis le désespoir, l'aliénation et l'impotence à la violence, est une tendance générale dans la population palestinienne du milieu des années 1960. Kanafi se concentre sur ce qu'il décrit comme l'« humiliation de l'exil » et la « revitalisation de la violence »[102]. Une des motivations que les terroristes avancent dans leurs écrits et leurs déclarations, est l'outrage morale, à propos de la souffrance de musulmans. L'un des symboles de cette souffrance, fut la vidéo décrivant la mort du garçon Mohamed al-Durah lors d'un échange de feu entre des tireurs d'élite palestiniens et des soldats israéliens le. La vidéo devient l'une des plus vue sur internet et est l'inspiration pour de nombreux attentats-suicides palestiniens et djihadistes[103].
En examinant les manuels scolaires et autres supports officiels palestiniens, Daphne Burdman, y trouve une incitation aux enfants palestiniens, « à commettre des actes violents contre les Israéliens, dans lesquels il est probable qu'ils seront blessés ou morts. Ils sont encouragés à désirer plutôt que de craindre les circonstances, parce qu’ils trouveront une place au paradis avec Allah ». Berrebi suggère que les efforts pour réduire le terrorisme devraient se focaliser sur le curriculum scolaire des enfants palestiniens, comme cela a été envisagé en Arabie saoudite après le[104].

L'une des motivations du terrorisme palestinien international, concerne la volonté d'attirer l'attention de l'audience internationale à la légitimation des problèmes socio-politiques des Palestiniens[105], Selon Dipak Gupta, les groupes terroristes palestiniens cherchent à attirer l'attention internationale. Peu de mois après l'explosion de l'avion américain TWA Flight 840 en 1969, l'Assemblée des Nations unies reconnaît le droit inaliénable du peuple palestinien. À nouveau après lemassacre des athlètes israéliens à Munich en 1972, Yasser Arafat est invité à s'adresser à l'Assemblée générale des Nations unies[101]. Selon Yoram Schweitzer (2000), pour les dirigeants des groupes terroristes, le grand nombre de victimes, permet de donner de la couverture médiatique à la cause palestinienne[99]. L'organisationSeptembre noir, se réjouit de son massacre auxJeux olympiques de Munich affirmant sa volonté de propagande : « Le choix des Jeux Olympiques, du point de vue purement propagandiste, a été un succès à 100 %. C'était comme peindre le nom de la Palestine sur une montagne visible des quatre coins de la terre »[55].
Par la suite, l'utilisation des attentats-suicides sert également à l'objectif de visibilité de lacause palestinienne[106].
L'idéalisation du « martyr » au nom d'une cause, est une caractéristique du terrorisme palestinien. Cet aspect est complété par l'effet de « séduction des médias ». Pour J. Post, cette relation avec les médias, initie une motivation personnelle liée aux effets de la publicité mais aussi à l'excitation des tendances grandioses et narcissiques des individus[105].
L'une des stratégies des terroristes consiste à provoquer des réactions du gouvernement israélien ensuite exploitées pour de lapropagande palestinienne. Les auteurs des massacres se présentent comme des victimes et gagnent parfois de la sympathie de l'opinion internationale[107]. En 2008,Alan Dershowitz avance que le terrorisme palestinien aurait eu pour résultat d'apporter la sympathie à la cause palestinienne, et aurait créé l'illusion d'un « cycle de violence » moralement équivalent[108].
L'intérêt des médias occidentaux pour les actes terroristes desacrifices et dramatiques, à probablement favorisé le choix de l'utilisation de cette méthode par les groupes palestiniens[109]. En particulier la popularisation de la télévision dans les années 1960 puis l'apparition des chaînes d'information en continu, y aurait joué un rôle[110].
Luca Ricolfi note qu'il n'y a pas de cause évidente à la première utilisation des attentats-suicides mais souligne la coïncidence entre le début des attentats-suicides et la fin desdétournements d'avions. Selon cette hypothèse, les deux modes de terrorisme suivent le même objectif de visibilité de la cause palestinienne sur l'agenda international[79].
Selon Mahmoud El-Maraghi, la « balance du terrorisme » est utilisée comme substitut à la « balance du pouvoir ». Ehud Sprinzak (2000) cite la justification deAbdallah Sallah, secrétaire générale du Jihad Islamique, qui insiste sur le manque d'efficacité militaire de son groupe face à l'armée israélienne (qui est ensupériorité militaire) et qui présente l'attentat-suicide comme l'arme qui « ne peut être défaite »[99].
Pour Christian Chocquet, le terrorisme palestinien à un caractère instrumental alors qu'il est perçu comme « seule alternative violente après les échecs sans appel de la guérilla et de la guerre conventionnelle ». Il décrit une approche « guerrière » du terrorisme qui n'a pas d'équivalent dans le monde, du fait de la particulière vulnérabilité territoriale d'Israël et de la menace qui pèse contre son existence[111].
Selon l'analyse de Eli Berman et David D. Laitin, les conditions pour mener des insurrections n'étaient pas bonnes, ainsi les groupes palestiniens ont opté pour des attentats-suicides comme tactique[112].
Pour Andrew Kydd et Barbara Walter, le terrorisme « était programmé pour coïncider avec des événements majeurs dans le processus de paix ». À l'inverse, les groupes terroristes palestiniens ont parfois temporairement renoncé au terrorisme comme en 1975, l'OLP criminalise le détournement d'avions, « lorsqu'elle a estimé que le terrorisme international discréditait la cause nationale palestinienne »[55]. Dans une interview accordée au magazineLife en 1970,George Habashe duFPLP donne une explication à son terrorisme : « Ce serait ridicule de notre part de penser à mener une guerre régulière […] Israël est trop fort. Le seul moyen de les détruire est de leur infliger un petit coup ici, un petit coup là »[55].
Pour Boaz Ganor (2005), les organisations terroristes suivent des considérations rationnelles de coup/bénéfice[32].
Des études sur le terrorisme mettent en évidence deux justifications principales aux actes terroristes : que l'acte terroriste serait au service devaleurs morales sacrées, ou bien que les victimes seraient dessous-hommes ou l'incarnation dumal. Différentes études ont été menées pour établir un profilpsychopathologique des terroristes, mais n'ont pas été concluantes. Notamment les typessociopathes ouschizophrène paranoïaque[113]. En 2005, l'étude de Jeff Victoroff sur des membres d'organisations terroristes, dont palestiniennes, ne trouve pas chez ces derniers des caractéristiques psychopathogiques communes entre eux et confirme les résultats d'autres études[114]. Certains chercheurs ne voient pas dans lestroubles mentaux un facteur déterminant, tandis que d'autres y voient un co-facteur, qui explique en partie les motivations (comme Joseph Rosenberger (2003) et Emad Salb (2003)[70]. En particulier, les travaux de Michael Myslobodsky (2003) postulent un lien avec ladépression et ceux de Joan Lachkar (2004), avec letrouble de la personnalité borderline[70].
Adrian Mirvish (2001) étudie un lien avec lapersonnalité autoritaire[70]. Et est rejoint par l'hypothèse de Lester, Yang et Lindsay (2004), selon laquelle la personnalité autoritaire semble être une caractéristique des terroristes palestiniens. Lester relate des composants de la personnalité autoritaire à la société palestinienne, comme leconventionnalisme, la soumission autoritaire, l'agression autoritaire et la préoccupation excessive du pouvoir. Une autre hypothèse de Lester et ses collègues concerne l'éducation islamique des enfants qui pourrait favoriser cette personnalité[115].
Concernant les motivations psychologiques, l'une concerne letraumatisme psychologique (en particulier lié à des souvenirs traumatiques de laPremière intifada) et une volonté devengeance, comme le montre des études de Dickey (2002), Miller (1996) et Eyad El-Sarraj (2002).
Un autre facteur concerne le « processussectaire ». L'attentat-suicide est commis en groupe, et aurait des ressemblance au processus durant lequel les fidèles suivent un dirigeant, pour Galanter (1999), Kyle Olson (1999) et Lita Schwartz (2001)[70].Selon Uriel Rosenthal et Erwin R. Muller, les dirigeants terroristes exploitent lavulnérabilité psychologique et la volonté desacrifice, pour créer une base de volontaires pour lesuicide. Ils offrent également une incitation financière aux familles des volontaires au suicide. Les personnes recrutées sont sélectionnées pour leur stabilité mentale, en particulier pour les attentats les plus complexes[116].
Selon l'étude de A. Merari (2010) sur douze volontaires à l'attentat-suicide duHamas, duJihad islamique et duFatah, les volontaires partagent comme trait de personnalité commun une « vulnérabilité à l'influence externe »[117]. Les volontaires ont un style de personnalité dépendante et évitante prédominante, tandis que les recruteurs ont plus un style de personnalité impulsif etinstable émotionnellement[75].
Vamik Volkan (2002), décrit des personnes qui ont vécu de l'humiliation et de lavictimisation dans leur vie, qui se résulte par une perte identitaire au détriment d'une identité de groupe. Ces individus seraient ainsi exploités par les recruteurs[70].

Diverses études, comme celles de Anne Marie Oliver et Paul Steinberg, mettent en évidence l'importance des conditions sociales, en particulier la « culture du martyr »[90]. Pour Michael Burleigh, le terrorisme de ces organisations palestiniennes, est aussi une carrière, une culture et une façon de vivre pour ses membres[118]. Pour S. Labat (2002): « le sentiment de ne plus pouvoir se réaliser dans la réalité des champs politiques et sociaux se traduit par le fait que des acteurs cherchent à y parvenir dans un au-delà idéalisé. Dans ces deux cas, la violence terroriste apparaît comme un moyen d'affirmer une identité culturelle. Le passage à un degré supérieur de violence et le martyrisme s'apparentent à des actions en dernier ressort où la religion est, en quelque sorte, poussée dans ses derniers retranchements »[80].
Anne Speckhard identifie un « culte du martyr » :« Dans les territoires palestiniens, il existe actuellement un "culte du martyre". Dès leur plus jeune âge, les enfants sont socialisés dans une conscience de groupe qui honore les « martyrs », y compris les bombardiers humains qui ont donné leur vie pour lutter contre ce qui est perçu par les Palestiniens comme uneoccupation injuste de leurs terres. On raconte aux jeunes enfants des histoires de « martyrs ». De nombreux jeunes portent des colliers vénérant notamment des « martyrs », des affiches décorent les murs des villes et du rock et des clips vidéo vantent les vertus des bombardiers. Chaque acte de terrorisme suicide est également marqué par un dernier testament et une vidéo, qui sont préparés par le « martyr » qui peut plus tard atteindre une grande popularité lorsque la vidéo est diffusée à la télévision. Malgré le chagrin très profond et réel de la famille et des amis restés derrière, les funérailles des « martyrs » sont généralement accompagnées en grande fanfare par la communauté et l'organisation de parrainage »[119].
Des centaines de Palestiniens participent à la célébration du martyr et félicitent la famille du terroriste suicidé[120].
Ainsi, après l'attentat au Dolphinarium de Tel Aviv, la famille du terroriste suicidé célèbre l'attentat au côté d'autres Palestiniens deRamallah. Le père de ce dernier déclare souhaiter d'avoir vingt autres fils pour commettre vingt attentats (Khalaf 2001)[40]. Sa photographie orne l'entrée de l'école primaire de sa ville natale (Kelley 2001), un tournoi de football pour les jeunes est organisé en son honneur, et le calendrier du Hamas annonce le « Shahid du mois » (Hassan 2001)[40]. Les funérailles du « shahid » sont assimilées comme un « mariage » (Human Rights Watch 2002)[40].
Selon Arie W. Kruglanski et Shira Fishman, le Hamas aurait établi une « ligne d'assemblage » de terroristes, ce qui rendrait l'organisation capable d'orienter son terrorisme en fonction de considérations tactiques[114]. L'instruction de candidats au suicide repose quant à elle sur le simple visionnage de testaments vidéo des « shahid » précédents, les groupes terroristes ayant le choix entre de nombreux volontaires[121]. De plus, desslogans et de lapropagande sont des moyens utilisés par les groupes terroristes palestiniens pour inciter au terrorisme[122]
L'engagement dans un groupe terroriste est progressivement normalisé comme étant comparable à un service militaire, dans certaines communautés. L'acte est alors encouragé et soutenu. Ce phénomène s'est exacerbé durant l'Intifada, avec une normalisation de l'engagement dans ces organisations[123].
Depuis la fin des années 1990, du fait du soutien de la population civile aux attentats-suicides, les organisations terroristes n'ont plus besoin de recruter des volontaires mais sélectionnent ceux désirés. Ceux-ci, ne suivent plus de « processus d'entraînement » d'après Ami Pedahzur[90]. Dans les années 1990, des chants rituels résonnent dans la société palestinienne encouragent au suicide politique, comme « avec notre âme, avec notre sang, nous nous sacrifions pour toi, ô martyr »[124].
Les terroristes palestiniens attirent le soutien de leur base politique, et rendent le suicide comme un acte positif, avec la vénération des terroristes suicidés. Les familles des terroristes suicidés bénéficient d'un statut hautement respecté. Les parents des terroristes suicidés publient fréquemment dans les journaux des textes glorifiants l'acte de leur fils (ou fille). La nouvelle des attentats est généralement célébrée dans les médias palestiniens, ainsi que fréquemment dans la rue avec la distribution de sucreries[125]. Diego Gambetta met en évidence que le terroriste suicidé est initialement un civil volontaire, et que sa motivation repose également dans le désir de popularité et de reconnaissance[78].
Edward Saïd (2000) met en évidence l'importance d'idéologies politiques et desmythes religieux parmi les Palestiniens. Être martyr est pour certains perçu comme la méthode la plus rapide pour atteindre un statut « de prestige et de gloire éternelle »[78].
Anat Berko et Edna Erez (2005) décrivent le terrorisme palestinien comme le résultat d'unprocessus social impliquant unesocialisation. Ils listent trois éléments nécessaire pour l'attentat-suicide : un individu avec une grandemotivation, l'accès à un groupe qui pratique l'attentat-suicide et une société qui considère l'attentat-suicide comme un noble moyen de résistance[115].
L'état d'esprit jihadiste est aussi attribué à une socialisation à la culture dumartyre à un jeune âge. Par exemple, le pirate de l'air Mohammed Rezaq décrit une socialisation durant son enfance pour devenir « un combattant révolutionnaire pour la nation palestinienne »[126].
Les dirigeants locaux du Hamas affirment être sensibles au soutien du public palestinien. Selon une étude, le commandement du Jihad islamique situé en Syrie serait moins sensible à ce soutien que ce dernier[74].
Un code est adopté par les organisations terroristes palestiniennes pour dissuader de la défection ou lesinformateurs, caractérisé par de la torture, du lynchage, des homicides et de la mutilation permanente. Celui-ci menace etintimide également la famille et les amis des membres de l'organisation[116].
Selon la thèse de la sociologue Pénélope Larzillière, les attentats sont liés à un double sentiment d'échec (face à Israël et à ses dirigeants) ainsi que dedésespoir face à la situation politique : « l'absence d'horizon politique banalise la mort »[81]. Les terroristes suicidés sont sujets à un processus de fusion dans lequel l'individutranscende sa propre identité à celle de la figure dushahid victorieux, inscrit dans la perspective historique et glorieuse dudjihad. Les terroristes viseraient également à réinstaurer un « âge d'or » de la lutte nationale, qu'aurait été la première Intifada[127].Michael Walzer critique l'argument du désespoir qui n'est pas l'invention d'Al-Qaïda ou des groupes palestiniens, mais qui serait plutôt une excuse aux attentats qui se déduit d'une individualisation de la terreur[121]. Pour d'autres, comme repris dans un éditorial du journalLe Monde : « Le porteur de la ceinture d'explosifs est peut-être « désespéré », pas le réseau qui l'utilise »[128].
Selon la perspective palestinienne de Naïm Ateek (2002), lechômage crée de lafrustration et du désespoir et peut conduire à des actions extrêmes. De plus « tous les aspects de la vie palestinienne sont contrôlés par l'armée israélienne » et de nombreuses personnes ont « perdu la capacité de rêver d'un avenir meilleur »[129].
Selon l'hypothèse de McCauley, avec de l'« espoir national et une souveraineté palestinienne », les Palestiniens se tourneront moins vers le terrorisme. D'autres mettent en cause l'occupation territoriale israélienne, comme un facteur favorisant au terrorisme, comme Wendy Pearlman (2002)[70].
La motivation liée au sentiment d'« honneur », se retrouve dans différentes études, Naïm Ateek (2002; Post & Denny (2003), Sarraj (2002) et Shibley Telhami (2002)[70].
Les organisateurs des attentats recrutent rarement dans leurs propres familles, à des exceptions comme dans le cas où la personne a « collaboré » avec Israël ou encore si c'est une femme qui a commis un « déshonneur ». À la place d'être tuée ou d'apporter lahonte sur la famille, la personne se propose d'être « shahid », comme le décritAhmed Yassin, une honorable « solution exceptionnelle au problème »[130].
Pour Naïm Ateek, desPalestiniens incarcérés dans les prisons d'Israël deviennent « collaborateurs ». Ainsi, ceux-ci chercheraient dans le terrorisme après leur libération un moyen de « se purifier et se racheter et exprimer leur plus grande loyauté et patriotisme pour leur pays et leur peuple »[129].
Les motivations du terrorisme palestinien peuvent également être d'ordreémotionnel : la peur, la haine et la vengeance. Haider Abdel Shafi décrit le conflit comme « très émotionnel, concernant des problématiques de la famille et de la maison ». Les motivations sont aussi dépendantes de la compréhensionsubjective du confit, en particulier dusionisme qui est parfois perçu comme uncomplot pour coloniser leLevant et chasser les Palestiniens. Cettepeur est illustrée par les propos du dirigeant du Jihad islamique Khalid al-Bath déclare vouloir établir à travers son terrorisme « une balance de la peur » : « les Palestiniens ont peur donc nous devons faire peur aux Israéliens »[78].
Selon G. Reiss (2004), le sentiment d'humiliation a été lié à la volonté de vengeance des Palestiniens[131].
PourPaul Giniewski, l'objectif de l'attentat-suicide : « C'est l'homme-bombe qui permettait de massacrer du Juif en gros, avec le meilleur rapport coût/bénéfice »[128]. Caroline B. Glick partage son analyse : « les terroristes ont atteint le point où leur combat n'a pas pour objectif la fin de la soi-disant occupation, mais lemeurtre de masse, prémédité, des Juifs ». Elle compare lahaine desJuifs chez les Palestiniens à l'idéologie nazie, et critique les plus pacifiques chez les Palestiniens qui ont critiqué les attentats-suicides, non pas pour des raisons morales mais pour une préoccupation de « bénéfice politique ». Glick met également en cause les Palestiniens qui permettaient aux terroristes de se mouvoir et ceux qui célébraient la mort d'Israéliens :
« On voudrait voir une expression de honte, de culpabilité, de remords sur leurs visages (…) Rien, seulement de la joie ».
Pour Robert Fisk (2001), les pertes palestiniennes de l'intifada justifient aux yeux des Palestiniens de « faire souffrir leurs ennemis » et d'éprouver de la joie dans cette vengeance[99].
En étudiant les biographies des terroristes suicidés, Eli Alshech (2008) met en évidence que certains terroristes ont été particulièrement touchés par leconflit israélo-palestinien, ce qui les a amenés à ressentir de la haine pour Israël et un désir devengeance[132].
Selon une étude de Kimhi et Even (2004), parmi les 60 cas analysés, 13 ont exprimé le désir de vengeance comme principale motivation[133].
Ehud Sprinzak (1991) propose un autre modèle selon lequel les groupes terroristes utilisent le terrorisme graduellement à la suite d'un processus deradicalisation et de délégitimation. Ce processus est composé de trois comportements idéologiques : lacrise de confiance, le conflit delégitimité et la crise de légitimité[115].
Ami Pedahzur, Arie Perliger et Leonard Weinberg (2003) décrivent l'attentat-suicide comme un « suicide altruiste fataliste » en référence à la théorie deDurkheim, et en s'appuyant sur unéchantillon de terroristes suicidés palestiniens[115].
Comme motivation du terrorisme, les terroristes établiraient une relation causale entre l'acte terroriste et une situation à éviter. Dans cette optique, le succès du terrorisme dépendrait des récompenses ou des concessions, par exemple la récompense du statut d'État national pour les Palestiniens[92]
Les terroristes rejettent les responsabilités dans les situations d'injustices, qu'ils utilisent pour justifier leurs actes.Yasser Arafat estime alors que lorsqu'il s'agit d'une « lutte contre l'invasion et l'exploitation ou résolument contre le colonialisme », les actes de terrorisme ne peuvent être décrits comme tels[92].
Les terroristes utilisent la notion deresponsabilité collective pour justifier leurs meurtresaléatoires, percevant l'ensemble desIsraéliens comme ennemis et selon George Fletcher : « en accusant toute la nation juive de « prendre » des terres palestiniennes et de créer des faits sur le terrain qui rendent un État palestinien moins faisable »[92]. Par exemple, lesdjihadistes palestiniens utilisent ladiabolisation de la population israélienne comme l'une de ses principalestactiques psychologiques. Lescivils israéliens sont ainsi décrits comme des ennemis et comme des « infidèles »[134]. Ainsi la mère du terroriste qui tue la fille de treize ans, Hallel Yaffa Ariel en, déclare aux médias palestiniens être « fière » de son fils et précise : « Gloire àAllah, mon fils a rejoint les autresmartyrs avant lui, avec l’aide d’Allah, tous suivront son chemin, tous les jeunes de Palestine. Gloire à Allah ! ». L'enterrement de la jeune fille est également perturbé par des célébrations de Palestiniens à proximité du cimetière, illustrant le processus dedéshumanisation[96].
Mohammed Hafez, se fondant sur les testaments et les dernières volontés de terroristes suicidés, présentent des jeunes qui « meurent pour dieu et leur pays » dans une vision de « rédemption, de responsabilisation et de défi contres des autorités injustes »[100].
Selon l'étude d'A. Berko (2010) sur 26 femmes condamnées (16 pour terrorisme et 10 pour activités criminelles), les premières voient leurs actes commehonorables et comme le résultat logique d'une oppression politique, tandis que les autres expriment de laculpabilité et se voient comme bannies de leurs communautés[117].
Différentes études mettent en évidence l'utilisation de laviolence pour de laradicalisation, ou en espérant que la réaction violente du gouvernement ennemi renforce celle-ci. Selon l'étude de David A. Jaeger (2008), l'effet de radicalisation après des pertes palestiniennes augmente directement mais ne persiste pas longtemps, et disparaît après 90 jours. Concernant leséliminations ciblées israéliennes, l'étude ne trouve pas de radicalisation significative après celles-ci[32]. Paradoxalement, Bader Araj (2012) fait remarquer que« le gel des attentats-suicides palestiniens contre des civils israéliens au cours des six dernières années n'aurait pas été possible si Israël n'avait pas fortement réduit la fréquence de ses « assassinats ciblés » »[133]. Cependant, les groupes palestiniens affirment leur volonté devengeance, comme après les assassinats ciblés d'Ahmed Yassine et deAbdel Aziz al-Rantissi en mars et, un responsable duHamas déclare : « Notre vengeance viendra au centuple pour le sang de Rantissi et Yassine »[135].
Finalement, selon Nasra Hassan (2001), les volontaires à l'attentat-suicide sont surveillés par les recruteurs et, dans le cas où l'un montre des signes de faiblesse, un formateur plus aguerri sera appelé pour « renforcer sa détermination »[40].
Pour Nasra Hassan (2001), la motivation religieuse est commune à l'ensemble des terroristes suicidés[70]. L'attentat suicide est décrit comme un « sacrifice pourAllah », et fait partie du djihad. De plus, le suicidé bénéfice d'une place particulière auparadis, ainsi que pour sa famille. Le terroriste suicidé religieux voit dans sa mort « un passage vers une meilleure vie » et une volonté de faire un « passage qui l'apportera au côté des héros de l'islam et au côté d'Allah », pour Karin Andriolo 2002 et Euben Roxanne 2002[70]. Ainsi, cette motivation est composée par le sacrifice islamique ainsi que par le processus d'individualisation, centré sur lamosquée[136].
Dans lesannées 1970, les sociétés musulmanes connaissent un renouveau islamique. De nombreux Palestiniens vivant dans labande de Gaza et enCisjordanie deviennent ainsi plusfondamentalistes[107] La montée duHamas depuis les années 1988, lesuccès des islamistes dans les universités depuis les années 1980 et la prolifération des organisations decharité islamique en particulier àGaza donnent de la légitimité aux yeux des Palestiniens au mouvement islamique. Lefondamentalisme islamique crée le contexte nécessaire pour inscrire les attentats-suicides dans un accomplissement religieux[107]. LeHamas et leJihad islamique décrètent que le sacrifice de soi est uneobligation islamique individuelle. Des érudits islamiques déclarent le Jihad comme obligation de chaquemusulman. Les islamistes palestiniens décrètent que des terres islamiques ont été volées par lesJuifs en alliance avec les forcesoccidentales. Le Hamas s'inspire d'Abdulah Azzam et justifie ses attentats par des passagescoraniques (et issus dehadîth). Ces groupes islamistes comparent leur situation à celle de l'histoire de la persécution des premiers musulmans et duprophète de l'islam[107]. Harvey Kushner (1996) y voit une continuité historique de la mort enmartyr dans l'islam[70].
Le Hamas explique ses attentats par des justifications islamiques contre les Juifs et pour leur extermination[125]. Les groupes terroristes mettent en perspective le terrorisme et la guerre contre lesCroisés auMoyen Âge. Un dirigeant du Hamas énonce ainsi une « arme absolue » qui apportera la victoire « contre les usurpateurs ayant confisqué des terres d'islam, contre les descendants des Croisés »[128]. Pour Reuven Paz (2001), le terrorisme s'inscrit pour les terroristes islamistes dans le conflit de l'islam avec lejudaïsme[70]. La thèse d'Ariel Merari (2007) met l'accent sur les facteurs culturels, en particulier lefanatisme religieux islamique. De ce point de vue, le terrorisme serait lié à une haine historique de l'Occident[133].Frédéric Encel insiste sur une motivation idéologique en citant la doctrine desFrères musulmans, à travers les propos d'Hassan al-Banna : « les principes se renforcent par les sacrifices, les opérations suicides et le martyre pour Allah. C'est en comptant quotidiennement les morts, en additionnant massacres et charniers, que la foi se propage »[128].
Selon un point de vue islamiste, pour le terroriste, la mort par lesuicide (décrite comme une « mort enmartyre ») est une étape vers son objectif de vivre à travers un bonheurspirituel. Ce point de vue est critiqué par des académiciens, comme Malise Ruthven qui remet en question l'importance de la croyance du terroriste dans un futurparadisiaque après sa mort[137]. Selon Vered Levy-Brazilai (2002), pour la plupart des terroristes suicidés : « la vie ici n'est qu'un chemin vers le monde à venir. La perte de vies ici n'est pas si grave. Ici, c'est juste de la préparation. Le monde à venir est la vraie vie, pour les saints qui méritent d'y parvenir »[99].
Les motivations religieuses du suicide enshahid implique des profonds sentiments religieux, de passer beaucoup de temps à lamosquée, de suivre laloi islamique (comme le décrit le terroriste palestinienHassan Salameh, la mort enshahid permet de « réaliser l'article de foi le plus important »), et devenir un « étudiant du martyr » (le terroriste palestinien Ismail al-M'asoubi décrit son amour du jihad : « qui possède sa vie, son être, ses sentiments, son cœur »)[126]. Comme exemple de motivations religieuses, l'attentat dans un bus du qui tue une vingtaine de personnes àJérusalem dont de nombreux enfants, fut commis par unimam et professeur deloi islamique[94].
La recherche d'Eli Alshech (2008) met en évidence une seconde étape dans la préparation à l'attentat suicide, caractérisée par des références aux sources islamiques : de passages coraniques et de la tradition islamique (hadîth) concernant les « martyrs », la mort en martyr et le jihad. Les mêmes versets apparaissent dans la plupart des documents, par exemple,Coran 2: 154; 3: 169; 9:14 et 9:24[138].
Par un exemple, le terroriste suicidé de 2001, Jamal Abd al-Ghani al-Nasir, affirme comme motivation : « Au nom d'Allah, les raisons qui m'ont poussé à ce genre d'acte sont : premièrement, l'amour pour Allah et le martyre ; deuxièmement, l'amour pour lamosquée al-Aqsa et la Palestine et la volonté de les protéger ; et troisièmement, la volonté de venger le sang des martyrs »[139].
En 2003, une étude sur desprisonniers palestiniens met en cause lamosquée comme le principal lieu derecrutement[114]. Nasra Hassan met en évidence dans le cas des attentats-suicides un processus d'endoctrinement se référant à une réalité sociale et visant à se poser en « martyr » ou en « nouveau-né »[114]. En 2001, Nasra Hassan conclut que la principale motivation de l'organisation terroriste Hamas serait religieuse[114].
Malgré le fait que lesbrigades des martyrs d'Al-Aqsa n'aient pas d'« agenda religieux », le groupe utilise la religion pour motiver ses membres et motiver à mourir enshahid pour rejoindre le paradis[78].
En 2003, une étude de Claude Berrebi ne trouve pas de relation entre les conditions économiques enCisjordanie et le nombre d'attentats. Différents experts affirment que l'éducation, lapauvreté ou l'oppression politique ne sont pas des facteurs suffisants pour expliquer la motivation terroriste[114],[140]. James A. Piazza ne voit aucune évidence dans la thèse d'un terrorisme enraciné dans la pauvreté[104]. Une autre thèse voit la perception de perte dustatut social du fait de la pauvreté comme un facteur[78].
Les récompenses financières du Hamas joueraient un rôle pour les terroristes issus de la pauvreté[83]. Le Hamas garantit une récompense aux familles des suicidés de 3 000-5 000 $ jusqu'en 2001 (plus de deux fois ce qui est accordé pour les autres terroristes), puis s'élevant à 10 000 $, et avec des récompenses deSaddam Hussein de 25 000 $. D'autres récompenses matérielles sont offertes aux familles (ameublements, bijoux, tapis et autres avantages)[125].
Pour A.B. Krueger et J. Maleckova (2002), il n'y a pas de lien établit entre la pauvreté et le terrorisme : « Si l'augmentation des primes versées aux familles des candidats au suicide en 2002 s'est accompagnée d'une augmentation des attentats suicides, les informations disponibles montrent qu'il y avait déjà un « excès d'offre » de candidats ». De plus, la réussite de l'acte terroriste serait corrélé positivement au niveau d'éducation et il semblerait « qu'aucun des candidats n'est pas qualifié, désespérément pauvre et que la plupart appartiennent à la classe moyenne et ont un emploi »[80].
Pour Hanna Samir Kassab, alors que les conditions socio-économiques s'empirent, les Gazaouis dirigent leur colère contre Israël et leur soutien aux groupes terroristes. Au lieu d'admettre sa responsabilité, le Hamas augmente son terrorisme, qui à son tour empire encore plus la situation avec la réponse israélienne[141]. Toujours selon Kassab, le Hamas bénéficie du conflit israélo-palestinien et en tire sa légitimité. Son idéologie terroriste dépend d'un État faible et desous-développement pour recruter des membres et se maintenir[141].
K. Cragin et P. Chalk (2002), se basant sur l'expérience menée par Israël et d'autres pays, affirment qu'« un programme de développement économique et social (PDES) est un instrument efficace en agissant à la fois sur la demande et l'offre de terrorisme ». Cela permettrait d'élever le niveau de revenu et l'expansion desclasses moyennes, ce qui réduirait en retour, l'espace de soutien aux groupes terroristes[80].
Plusieurs experts, Ely Karmon (2000),Benny Morris (2002) etAvishai Margalit (2001), considèrent que la guerre entre Israël et leHezbollah a servi comme un modèle à suivre par les groupes palestiniens[79].
Pour Martha Crenshaw, la violence palestinienne de l'Intifada s'inscrit en réalité dans la même dynamique que le modèle du terrorisme palestinien, mené contre les Juifs et leur projet nationaliste sous lemandat britannique[102].
Cinq à 10 % des attentats suicides sont ratés, ne comprenant pas ladétonation et le suicide du terroriste, tandis que le nombre de tentatives d'attentats-suicides déjoués est difficile à estimer et sujet à des fluctuations[79] Les attentats terroristes qui ont des conséquences dramatiques et du fait de leurs cibles reçoivent une plus importante couverture médiatique. Toutefois, il existe de nombreux exemples de tentatives d'attentats qui ont été empêchés, comme la tentative d'attentat à la bombe de contre le plus grand dépôt de carburant en Israël, qui aurait causé la mort de milliers de personnes[116].
Luca Ricolfi identifie trois vagues d'attentats-suicides palestiniens, l'une coïncidant avec le début de laPremière intifada (1988-1990). La deuxième coïncident avec l'implémentation desAccords d'Oslo (1994-1996) et la dernière au cours de laSeconde Intifada (2001-2002)[79].
En 2006, une étude de Claude Berrebi et Esteban F. Klor, met en évidence que le nombre d'attaques terroristes mortelles durant la période 1990 à 2003, était plus élevé sous le gouvernement degauche que sous les gouvernements dedroite en Israël. Selon une hypothèse, certaines factions palestiniennes augmenteraient le terrorisme pour contraindre plus de concessions de la part d'Israël, ou pour saboter leprocessus diplomatique[142]. Une étude de Alex Braithwaite, Dennis M. Foster, and David A. Sobek en 2010, constate que le nombre d'attentats a tendance à augmenter lors des périodes d'élections israéliennes et lors des négociations de paix[142].
Selon une étude de 2019, de Roland Hodler, Paul A. Raschky et Anthony Strittmatter, durant le mois deRamadan, le nombre d'attentats diminue significativement. L'étude démontre une diminution du soutien au terrorisme durant lejeûne parmi la population civile palestinienne[142].

La réponse d'Israël au terrorisme est décrite comme « opérationnelle » par Naomi Gal-Or. Une réponse, qui tend à retarder de nouvelles hostilités, mais qui n'a pas été capable de miner les motivations des organisations palestiniennes de continuer leurs activités terroristes et insurgées[143].
Certaines études suggèrent que les mesures anti-terroristes de répression échouent généralement et conduisent souvent à laradicalisation des insurgés. D'autres études au contraire, démontrent qu'une réponse violente de l'État peut être efficace et conduire à une réduction des attentats terroristes[142]. Selon une étude d'Hillel Frisch, la construction de labarrière de sécurité a permis de réduire le nombre d'attentats qui atteint un pic en 2002[142]. Les mesures decontre-terrorisme peuvent aussi avoir un « effet boomerang » selon Boaz Ganor, comme le cas desassassinats ciblés qui auraient eu des effets mitigés. D'autres mesures auraient des conséquences néfastes selon une étude de Sami Miaari, Asaf Zussman, and Noam Zussman, citant en particulier celles perçues par la population palestinienne comme punitives : comme lescouvre-feux, les postes militaires ou encore les restrictions à l'emploi en Israël pour les Palestiniens[142].
Selon l'analyse de Shmuel Bar, avec la Seconde intifada, l'armée israélienne mène desassassinats ciblés contre les recruteurs et fabricants de bombes, réduisant la menace terroriste. Les services de contre-terrorisme israéliens restent divisés sur la stratégie à adopter.Moshé Ya'alon voit le terrorisme comme un « puits sans fond » et prône donc de démontrer que le terrorisme ne mène à rien et prône de mettre de la pression sur les organisations terroristes et l'Autorité palestinienne. Pour Bar, ces stratégies se sont montrées être inefficaces, pour atteindre cet objectif[144]. Pour Ophir Falk, les assassinats ciblés de commandants de groupes terroristes ont permis de limiter les attentats-suicides[145].
Bien que les mesures sécuritaires israéliennes et militaires ont permis de sauver des vies israéliennes, elles ont pu au contraire causer une exacerbation de la violence[146].

Face aux mesures de sécurité, les groupes terroristes palestiniens dissimulent lescharges explosives dans des objets anodins comme dans une guitare, dans une cage d'oiseau, dans un ordinateur ou dans le faux soutien-gorge d'une adolescente[147]. Dans un autre cas une terroriste suicidée pose en tant que handicapée et dissimule sa bombe dans sa chaise roulante[148]. Des terroristes se déguisent également, par exemple enJuifs orthodoxes ou des femmes terroristes s'habillent comme les femmes israéliennes[149].
Alors que les jeunes hommes sont fouillés, les groupes palestiniens choisissent d'utiliser des hommes âgés et des femmes qui le sont peu, pour mener leurs attentats[150].
Le, après une déclaration de Yasser Arafat appellent les femmes à participer à la lutte nationale, une première femme commet un attentat-suicide[149]. De 2002 à 2007, 88 femmes palestiniennes tentent de commettre des attentats-suicides[149].
SelonWalter Laqueur, la plupart des généralisations sur le terrorisme se rapportent au cas du terrorisme palestinien, ce qui mène souvent à des conclusions faussées. Audrey Kurth Cronin insiste donc sur le fait que l'efficacité du terrorisme pour faire avancer lacause palestinienne est indémontrable, et aurait pu au contraire retarder les aspirations nationalistes[151]. Au contraire, Max Abrahams note que la campagne de terrorisme de la fin des années 1960 et du début des années 1970 a coïncidé avec le développement de la relation stratégique américano-israélienne visant à contrecarrer l'expansioncommuniste au Moyen-Orient[55].
PourBernard Lewis, « L'OLP n'a obtenu aucun résultat significatif là où c'était important - en Palestine »[55].
Selon l'opinion deThomas Friedman en 2002, si les Palestiniens avaient dit : « Nous allons nous opposer à l'occupation israélienne, avec une résistance non violente, comme si nous n'avions pas d'autres options, et nous allons construire une société, des écoles et une économie palestiniennes comme si nous n'avions pas d'occupation - ils auraient eu un état de qualité il y a longtemps »[55].
Le dirigeant israélien de droite,Menahem Begin perçoit l'objectif des groupes terroristes palestiniens comme un « politicide » et un « génocide » des Juifs d'Israël. De mêmeBenjamin Netanyahou déduit en 1981 que l'OLP ne serait pas satisfaite de l'établissement d'un État palestinien[152].

Selon l'étude menée en 2002 par Avraham Bleich, 16,4 % des adultes israéliens interrogés ont déclaré avoir été personnellement impliqués dans une attaque terroriste au cours de l'année et demie précédente. 22,1 % ont déclaré qu'un ami ou un membre de famille avait été blessé ou tué et 15,3 % ont déclaré connaître une personne qui a survécu à une attaque, sans blessures[153].
De 1993 à 2003, 52 % des victimes tuées l'ont été dans les transports publics, 22 % dans les restaurants, cafés et lieux de divertissement, 14,6 % dans les centres commerciaux et 10,8 % dans d'autres endroits[154].
Durant cette période, les hommes sont plus touchés que les femmes, qui représentent 43 % des victimes. Cependant en comparaison, les victimes du terrorisme de l'IRA, étaient 15.6 % des femmes[154].
Les victimes d'âge entre 17 et 24 ans sont deux fois plus représentées, étant probablement plus présents dans l'espace public, dans les lieux de divertissements et dans les transports en commun. Beaucoup des enfants tués l'ont été sur la route de l'école, tandis que les personnes âgées ont été tuées plus fréquemment dans les restaurants ou en faisant leurs courses[154].
95,7 % des victimes sont juives (étant 81 % de la population). Ce qui est en accord avec le fait que les Juifs sont la principale cible des terroristes palestiniens[154].

Selon une étude de 1996, la plupart des blessures d'attaques au couteau concernent le thorax, avec 56 % de victimes avec des dommages aux organes internes et 25,3 % de mortalité : « Contrairement aux autres coups de couteau commis par des civils, les blessures causées par des coups de couteau associés à des terroristes représentent des blessures graves et extrêmement mortelles »[155].
Lestaux de mortalité direct dû au type d'explosions deEEI, en particulier enceinture explosive (rempli de vis, de clous et d'autres objets tranchants), sont d'environ 20 % à 30 %, tandis que les survivants souffrent de blessures de l'explosion (25 %), deshrapnel (20–45 %) et de brûlures graves (15 %). Les clous ou boules métalliques combinés à l'explosion qui projette la victime, causent des lésions tissulaires complexes[156].
Selon une étude de 2006, 9 % des traumatismes causés par le terrorisme de 1997 à 2003 sont des brûlures. Lesbrûlures importantes (20 % à 89 % de la surface corporelle totale) sont plus fréquents chez les victimes de terrorisme ainsi qu'une mortalité plus élevée (6,4 % chez les patients victimes de terrorisme contre 3,4 % chez les autres patients[157].
Sur une étude de larééducation des victimes d'attentats terroristes de 2000 à 2004, l'ensemble présentait destraumatismes multiples, dont 65 % sans atteinte dusystème nerveux central, 26 % avec traumatisme crânien et 8 % avec lésion de la moelle épinière[158].
Selon une étude de 2010, les victimes du terrorisme ont des blessures plus graves et dans plus de régions du corps, que chez les victimes de guerre. Ainsi, la mortalité hospitalière (en particulier des civils), est plus élevée parmi les victimes de terrorisme (7 %) que parmi les victimes de guerre (2 %)[159].
En 2019, les différentes vagues d'attentats terroristes ont laissé 4 000 personnes handicapées en Israël, avec un coût à l'État de plus de 140 millions de dollars pour l'année 2016[160].
Différentes études établissent uneprévalence modérée de troubles psychologiquesSSPT ainsi qu'untaux de satisfaction de la vie relativement inchangé, malgré les risques mortel des attentats[161]. Des niveaux élevés dedétresse et d'inquiétude quant à la sécurité sont relevés, tandis que le taux de symptômes d'ESPT est relativement faible. Ce constat peut être expliqué par un processus d'accommodation du public israélien et desstratégies d'adaptation[25]. En particulier, alors que beaucoup d'Israéliens ont déjà vécu des expériences traumatisantes comme des guerres, des attaques terroristes antérieures ou laShoah[153]. Quant aux modes d'adaptation, les plus fréquemment utilisés sont de s'assurer que les proches vont bien et lesoutien social et émotionnel[153].
Selon un sondage de 1979, 73 % des Israéliens vivent dans lapeur pour leurs vies ou celles de leurs proches, d'être victimes d'un attentat terroriste palestinien. En 1995, ce taux est de 85 % et un autre sondage y trouve en 1996 un taux de 76 %. Ce taux passe à 92 % durant la période de laSeconde intifada en 2002[162]. Selon un sondage sur des civils israéliens deJérusalem, les réactions émotionnelles négatives au terrorisme sont de ±80 % (colère, anxiété, dépression, peur et méfiance). La peur est la réaction prédominante face au terrorisme, et provoque unétat d'alerte chez la population visée par celui-ci. Les victimes décrivent leurs peurs, comme « avoir en permanence peur de sortir de chez soi ou de se promener » ou encore « avoir peur d'être tué »[163].
Au total, 9,4 % des participants de l'étude de Bleich (2002), répondaient aux critères de symptôme duDSM-IV pour le SSPT. Un taux similaire à celui trouvé après lesattentats du, chez les résidents de la ville deNew York[153]. L'étude de Nadav Morag (2006) durant la Seconde intifada, obtient le même taux de SSPT dans la population (9,4 %), répartie de manière disproportionnée chez les enfants, avec un taux desouffrance lié au SSPT élevé à 40 %[162].
Selon Y. Eshel (2003), les victimes qui ont les blessures les moins graves ou qui assistent aux attentats, sont les plus enclines à développer de l'hypertension, untrouble dissociatif ou encore des peurs irrationnelles liées à des bruits de la vie quotidienne[162].
Durant la campagne de terrorisme, les femmes semblent ressentir plus de détresse que les hommes et manifestent plus de symptômessomatiques et detrouble de stress post-traumatique selon l'étude de M. Zeidner (2006). Ce dernier reporte également un lien entre uneaffectivité négative et des détresses liées au terrorisme. L'étude de S.E. Hobfoll (2006) établit un lien également avec la perte ou le gain des ressources psycho-sociales, ainsi qu'avec ladépression[26].
Selon l'étude de G. James Rubin menée en Israël, le taux destress est le plus significatif chez les personnes qui sont le plus exposées aux risques d'attentats[164].
Les 8 700roquettes tirées sur les villes israéliennes de 2001 jusqu'à 2009, causent des centaines de blessés et des morts, mais aussi untraumatisme psychologique au sein de la population ciblée[165]. D'après une étude médicale, plus de 50 % des jeunes enfants de la ville deSderot souffrent de troubles post-traumatiques[166]. Outre les dommages liés aux bombardements des zones civiles, les ruées vers les abris avec le son des sirènes avertissant de l'approche des roquettes, contribuent à des réactions de stress aiguë et chronique[167]. Des problèmes de sommeil sont également attestés dans la population confrontée aux bombardements[168].
Selon l'étude de Pat-Horenczyk (2006), le terrorisme palestinien fait partie des « routines d'urgences » de la vie quotidienne, de la communication et des interactions sociales de la population israélienne, alors sous la menace terroriste[163]Selon l'analyse du psychologue Rafael Moses, le comportement collectif des Israéliens aurait des similitudes avec le comportement traumatique[169].

L'organisationShurat HaDin (en), collecte des milliers de témoignages de victimes du terrorisme palestinien[170].
Unmémorial pour les victimes du terrorisme en Israël est construit pour les victimes du terrorisme palestinien depuis 1981[171].
Après les attentats, des bénévoles de l'organisme caritatifZAKA récupèrent les restes humains pour assurer unesépulture aux victimes, conforme à laLoi juive. Ils sont parfois sollicités pour témoigner des derniers instants des victimes aux proches[128].
En 1986, laTerror Victims Association est créée pour soutenir les victimes de terrorisme. L'association mène des activités pour soutenir et redonner de la joie aux enfants ayant perdu un proche et pétitione contre les libérations de prison de terroristes condamnés. LaKoby Mandell Foundation est créée par les parents du jeune Koby, tué par un terroriste palestinien dans une grotte, à l'âge de 13 ans, le, en l'honneur de sa mémoire. À ses débuts, la fondation assiste les mères après la perte de leurs enfants, et dès 2002, la fondation offre à l'ensemble des victimes du terrorisme et aux proches, des soutiens émotionnels et des aides psychologiques[172].
Selon l'étude de Bleich (2002), seulement 12,9 % des personnes qui ont contacté des lignes d'assistance téléphonique, les ont trouvées utiles[153].
Giulio Meotti compare les victimes du terrorisme palestinien à une « nouvelleShoah » et insiste sur le fait que « les victimes du terrorisme aujourd'hui ont aussi un nom »[173].

Les tirs de roquettes contre des populations civiles sont considérés par lesNations unies, lesÉtats-Unis, l'Union européenne etIsraël comme des « activités terroristes ». Outre des morts et des blessés, les tirs causent untraumatisme psychologique parmi les civils, ciblés par ceux-ci.
Non seulement les tirs de roquettes sont moins létaux que les attentats à la bombe, mais ils sont également plus dangereux à manipuler par les groupes terroristes. Ainsi des dizaines de membres ont été tués ou blessés dans le lancement ou la mise à feu et des dizaines de civils sont tués dans des tirs ratés[176].

En 2008, les attaques de « loups solitaires » sont devenues plus fréquentes, atteignant un sommet au cours des années 2014-2016, avec un pic en 2015[44]. D' à, une vague d'attaques de loups solitaires cible des Israéliens. L'incitation sur lesréseaux sociaux y joue un rôle significatif[177].
Diverses études n'ont pas trouvé de profil spécifique des terroristes de type « loups solitaires ». Selon une étude, entre et, toutes les attaques de loups solitaires ont été menées par des musulmans, et principalement par des hommes[44]. Elles sont également menées par des adolescents[178].
Les loups solitaires palestiniens choisissent plus souvent des cibles souples (soft target), c'est-à-dire les zones publiques et facilement accessibles, les routes et les transports en commun, les centres commerciaux et les événements publics en plein air. De ce fait, la plupart des attentats sont commis proches de leur lieu de résidence et se produisent dans des endroits familiers[44].
Ramón Spaaij (2012) met en évidence que les terroristes solitaires palestiniens utilisent des armes faciles à trouver, tels que des couteaux, cocktails Molotov ou utilisent des véhicules (voitures, tracteurs, camions, etc)[44].
L'attitude des loups solitaires est similaire à l'idéologie des groupes terroristes. Certains d'entre eux semblent avoir fait face à des problèmes relationnels ou économiques, et la plupart mènent la planification de leurs attentats, ce qui écarte l'hypothèse d'attaques spontanées dans la plupart des cas[179]. Les loups solitaires islamistes justifient leurs actions, comme étant une réaction à une attaque contre l'islam[180].
Durant la vague de violence de 2015 à 2017, lesattaques au couteau contre des civils, des soldats ou des policers israéliens est le moyen le plus utilisé par les loups solitaires, suivi par lavoiture bélier et ensuite l'arme à feu. En 2018, Israël affirme être parvenu à limiter le phénomène grâce à la surveillance sur les réseaux sociaux[181].
Anat Berko insiste sur le rôle de l'incitation à la fois par des dirigeants palestiniens, par de lapropagande d'organisations terroristes et également par la propagande d'ISIS, en particulier ses vidéos dedécapitations[178].
Jeffrey Bartholet (1995), John Battersby (1995) et Christopher Dickey (2002) décrivent l'utilisation des jeunes de moins de 18 ans et des enfants comme une particularité du terrorisme palestinien[70].

L'OLP entretient la mémoire de laNakba et mobilise les enfants à travers des associations (d'entraînement politique etparamilitaire) et par desmouvements de jeunesse[182]. Dans les écoles, l'entièreté du territoire d'Israël est présenté aux enfants comme la Palestine à libérer. La Palestine est également présentée à travers des mémoires comme étant un Jardin d'Éden[183].
Le, l'attentat à la grenade contre le bureau de la compagnie aérienne El Al à Bruxelles est commis par deux jeunes de 13 ans recrutés par le Fatah. Par la suite l'utilisation des enfants et des jeunes devient plus fréquent. Dans les années 1970, les jeunes en Cisjordanie sont envoyés en première ligne dans les confrontations violentes avec les soldats israéliens[94].
Dans les cinq années menant à la seconde Intifada, l'Autorité palestinienne crée 19 camps d'entraînements paramilitaires pour les adolescents. Les exercices comprennent des simulations de kidnapping de figures politiques israéliennes, d'attaques contre des postes militaires et des tirs à la Kalachnikov[94]. Les témoignages de jeunes mettent en évidence le programme de radicalisation, ainsi S. Nubaim de 16 ans affirme : « Je veux que mon pays soit libéré… Tant qu'Israël occupe une partie de notre terre, à Tel Aviv, Jaffa ou Haïfa nous n'avons pas libéré notre patrie ». Un autre adolescent, M. Saman, affirme être prêt à « renvoyer les Israéliens vers les pays d'où ils sont venus » et s'ils refusent de partir il affirme ses intentions : « alors je les tuerai »[94].
En, legrand-muftiEkrima Sa'id Sabri excite les enfants au martyre. Alors interrogé sur les attentats-suicides, il déclare : « Plus le martyr est jeune, plus je le respecte »[184]. Pour Daphne Burdman (2003), c'est durant la Seconde intifada que les jeunes sont encouragés à mourir en martyr (shahid), à travers le système éducatif[70].
Avec le début de la seconde Intifada, la participation des enfants s'intensifie, de nombreux enfants sont enrôlés dans les groupes terroristes pour commettre des actes de terrorisme[94]. En, trois attaques contre les localités israéliennes de la bande de Gaza sont menées par des jeunes de 14 à 16 ans armés de couteaux et de bombes artisanales. En, deux jeunes garçons sont envoyés dans une attaque et trois jeunes de 15 ans commettent une autre attaque. Le, une fille de 15 ans attaque un poste militaire israélien avec un couteau. Dans sa note de suicide elle justifie son acte comme un message « il n'y a pas de sécurité sur notre sol pour les juifs »[94].

Parmi les plus jeunes terroristes suicidés, un jeune de 17 ans déclenche une bombe dans un quartierjuif orthodoxe deJérusalem en, un autre de 16 ans le àRishon LeZion et un autre de 17 ans qui déclenche sa ceinture explosive dans un fast-food defalafel à Jérusalem le[94].
En, un jeune de 16 ans est arrêté après une tentative ratée de déclencher sa ceinture explosive à côté d'un autobus, et avoue avoir été recruté par le Hamas. Le Jihad islamique reconnaît avoir recruté un autre jeune de 16 ans pour un autre attentat-suicide raté du même mois[94].
Le, deux jeunes de 17 ans commettent des attentats-suicides à la ceinture explosive[94]. En outre, des enfants palestiniens sont utilisés pour transporter et passer encontrebande des explosifs. Un grand nombre d'enfants sont blessés en transportant desbombes artisanales ou en les jetant[94].
En, un jeune de 11 ans est arrêté une bombe dans son sac et un autre de 16 ans, Hussam Abdo est arrêté à un poste militaire portant une ceinture explosive. Une équipe de déminage parvient à lui retirer la ceinture explosive avec ses 8 kilos d'explosifs, grâce à l'aide d'unrobot démineur[185]. Le 16 juin, deux filles, âgées de 14 et 15 ans, sont arrêtées avant de commettre un attentat suicide. Le 3 juillet, l'attentat-suicide d'un jeune de 16 ans est déjoué et sa ceinture explosive de 12 kg est déclenchée en sécurité par une équipe israélienne de déminage. Le 5 juin, deux ceintures explosives dissimulées dans des cartables ont détoné. Le, un jeune de 15 ans est arrêté avec en sa possession une ceinture d'explosifs de 7 kg.
Le, un martyr de 16 ans se fait exploser dans lemarché de Tel Aviv, tuant 3 Israéliens. La mère du terroriste critique le recruteur de son fils: « C'est immoral d'envoyer quelqu'un d'aussi jeune… Ils auraient dû envoyer un adulte qui comprend le sens de ses actes. »[186].Le, un jeune de 15 ou 16 ans, est arrêté aucheckpoint de Huwara avec un sac contenant une ceinture explosive. Le 12 avril, un jeune de 15 ans est arrêté aucheckpoint deHuwara, cachant cinq bombes artisanales sous son manteau. Le 27 avril, deux adolescents sont arrêtés à un poste militaire près deJénine avec 11 charges explosives sur eux. Le, un jeune de 14 ou 15 ans, est arrêté à uncheckpoint de Huwara avec une ceinture explosive.
Selon l'organisationCoalition to Stop the Use of Child Soldiers, il y aurait eu au moins 9 attentats-suicides commis par des mineurs de à[187].

Selon l'avis d'Amnesty International, les « groupes armés palestiniens » ont utilisé des enfants palestiniens dans leurs attentats. Ceux-ci seraient « susceptibles d'être recrutés par manipulation » d'après l'organisation[188].
L'endoctrinement des enfants palestiniens dans les camps d'entraînement paramilitaire pour enfants du Hamas est dénoncé dans la presse au début des années 2000[128].Euronews publie un reportage sur les quarante camps d'entraînement pour enfants de la bande de Gaza. À la télévision française,France 2 publie le, des images d'enfants en uniformes portant des armes réelles. SelonPaul Giniewski, en, du fait que ces photographies donnant une image négative de la Palestine, lesyndicat des journalistes palestiniens interdit de photographier des enfants portant des armes. En 2005, lors d'un défilé du Hamas, des photos d'enfants armés sont à nouveau prises, en particulier la photographie d'un bébé armé marque l'opinion publique[128].
En 2014, le Hamas affirme que plus de 160 enfants palestiniens sont morts lors de la construction de sestunnels de guerre[189].
Selon le Secrétaire général des Nations uniesBan Ki-Moon[190] et Israël, l'organisation Hamas lance des roquettes depuis des villes palestiniennes, et dans certains cas depuis des écoles, et ce afin d'utiliser le nombre de victimes collatérales comme un coup médiatique, et pour dissuader Israël de riposter[191].
En, l'Union Européenne déclare que « tous les groupes terroristes à Gaza doivent se désarmer » et que « L'UE condamne fermement les appels à la population civile de Gaza à s'offrir en boucliers humains »[192],[193].
Le dirigeant du Hamas,Khaled Mechaal, dément les accusations debouclier humain contre son organisation dans une interview surCNN en[194].
Lesjets de pierres et decocktails Molotov sont perçus comme des actes de résistance ou symbolique par ceux qui les soutiennent, tandis que certains de ceux qui les condamnent les considèrent comme du terrorisme[195]. En particulier en Israël, ils sont considérés comme faisant partie d'une stratégie de « terrorisme populaire »[196].
Selon Michael Aman, les groupes terroristes emploient des enfants pour des attaques limitées servant à harceler leur ennemi. En particulier, des jets de pierres contre des postes militaires ou des véhicules israéliens[197]. Quatorze civils israéliens meurent ainsi à la suite de jets de pierres en 2015[198].
De 1987 à 1988, 1 260 autobus et voitures sont endommagés et de nombreux Israéliens sont blessés[199], par exemple, l'embuscade du contre un autobus israélien cause la mort d'une mère et ses trois enfants ainsi que d'un soldat qui tente de leur porter secours[199]. Les terroristes utilsent un mélange spécial de boulons et vis pour maximiser les pertes humaines[199].
Lesdétournements d'avions de l'OLP dès 1968, capitalisent l'attention des médias et provoquent une réaction politique internationale. De 1968 jusqu'au début de la « quatrième vague » deDavid C. Rapaport, l'OLP commet le plus d'attentats de terrorisme international parmi les groupes terroristes dans le monde, durant la période favorable au développement de l'« élément de surprise »: lacommunication de masse (télévision) et latransportation de masse (transports aériens).
Pour Stefan M. Aubrey, l'attaque terroriste des Jeux olympiques de Munich de 1972 constitue la quintessence du terrorisme international, et y voit des similarités avec l'attentat du[201].
Les conflits armés avec Israël servent decasus belli pour de nombreux groupes terroristes soutenus localement et internationalement[201]. Le terrorisme international de l'OLP, est l'une des causes des pressions internationales pour le rertrait d'Israël et la reconnaissance à l'OLP comme légitime représentant du peuple palestinien[202].
Les groupes terroristes palestiniens de laSeconde intifada sont souvent inclus dans l'« axe du mal » avecal-Qaïda et leHezbollah. En, le Commandement des forces des États-Unis en Europe liste cinq groupes terroristes internationaux dont deux palestiniens, leHamas et leJihad islamique[201].
Raymond Aron perçoit lemassacre de l'aéroport de Lod de 1972 comme un « symbole » de l'internationalisation de la « violence pire »[121].


Le gouvernement israélien et des figures politiques critiquent l'Autorité palestinienne qui incite au terrorisme par des déclarations encourageant à mourir en « martyr » (chahid)[203] et glorifiant lesattentats-suicides comme « héroïques » et « légendaires »: à travers les médias, sa chaîne de télévision[204], dans les écoles[205],[206], des hommages et des cérémonies célébrant les attentats[207]. Marcus, Zilberdik et Crook (2010), analysent la « glorification du terrorisme » dans la société palestinienne et mettent en évidence lenommage de rue en l'honneur notamment deYahya Ayyash,Abu Jihad,Ahmed Yassin,Abd al-Basset Odeh ou encoreAbu Iyad.
De plus il y aurait plus de 20 écoles et crèches en l'honneur de responbables d'attentats[208]. D'autres cas de nommage de rue sont rapportés dans la presse israélienne, comme en 2015, une rue en l'honneur de Muhannad Halabi[209], pour son double homicide d'un rabbin et d'une autre personne, blessant également un enfant de deux ans et sa mère[210] ou en 2019, en l'honneur de Omar Abu Lila[211], pour son double homicide de deux citoyens israéliens, le rabbin Etinger et Gal Kaidan[212].
Selon l'analyse deBrynjar Lia sur la force depolice de l'Autorité palestinienne, les personnes ayant purgé des peines liées au terrorisme en Israël, auraient reçu une préférence pour rejoindre la force de police[213].
Selon les informations d'Israël, l'Autorité palestinienne deYasser Arafat aurait cherché à s'approvisionner en armement au début des années 2000. Lamarine israélienne intercepte le le bateauSantorini qui tente de faire entrer clandestinement des armes dans la bande de Gaza. L'autorité palestinienne reconnaît quatre militants du bâtiment comme membres de sa force navale. En, la marine intercepte le bateau clandestinKarina A dans laMer rouge, transportant des roquettes et des armes à destination de laBande de Gaza. Le bateau est dirigé par quatre membres de l'Autorité palestinienne dont un officier. En 2003, la marine intercepte un bateau de pêche qui tente de faire entrer des armes et de la documentation d'instruction (pour lesceintures explosives, les mines et autres). L'opération est menée par deux membres de la police de l'autorité palestinienne et leHezbollah[214]. En 2002, un rapport de l'armée israélienne accuse l'Autorité palestinienne de détourner des fonds desaides internationales au bénéfice des groupes terroristes.

L'Autorité palestinienne condamne officiellement les attentats, tout en justifiant les attentats-suicides comme la réalisation de frustrations et du désespoir face à l'occupation[109].
L'Autorité palestinienne dans saguerre psychologique incite à la violence contre Israël et utilise ladiabolisation de l'ennemi. Elle crée desallégations de vol d'organes sur des enfants kidnappés, decontamination par du poison dans des sucreries, de l'utilisation de soldates pour infecter des Palestiniens auVIH ou par l'accusation d'empoisonnements de puits. Les Palestiniens accusent l'armée israélienne d'atrocités cachées par Israël comme pendant labataille de Jénine ou encore de désacraliser l'église de la Nativité en. Israël est décrit comme un « Étatnazi » et violeur desdroits de l'homme tandis que labarrière de séparation contre le terrorisme est décrite comme un « mur d'Apartheid » par la campagne de l'Autorité palestinienne[109].
La haine de l'ennemi, la loyauté absolue ainsi que le culte du héros sont les thèmes instrumentalisés pour augmenter le soutien de la population palestinienne aux violences[109].
Le,Mahmoud Abbas exprime son soutien à la violence à la chaîne télévisée officielle de l'Autorité palestinienne, empruntant le vocabulaire islamiste :
« Nous avançons, avec l'aide d'Allah. Nous vous saluons, ainsi que tous les hommes et femmes auribat [sur la ligne de front]. Nous saluons chaque goutte de sang versé pour la cause de Jérusalem. Ce sang est du sang propre et pur, versé au nom d'Allah, avec l'aide d'Allah. Chaque martyr aura sa place au Paradis, et tous les blessés seront récompensés par Allah »[96].
Comme exemple de soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme,Pierre-André Taguieff cite le cas du terroriste palestinien qui s'était introduit par effraction dans la chambre d'une fille de treize ans, Hallel Yaffa Ariel et l'avait tuée de plus de vingt coups de couteau dans la nuit du 29 au, et qui est déclaré « martyr » (chahid) par le Fatah et l'agence de presse de l'Autorité palestinienne. De plus en vertu de la loi de l'Autorité palestinienne, sa famille - comme celle des autreschahids - est bénéficiaire d'une « allocation mensuelle »[96]. Sultan Abou al Einein, membre duComité central du Fatah et conseiller de Mahmoud Abbas, avait déclaré quelques jours avant l'attentat : « Partout où vous trouvez un Israélien, égorgez-le », ce qui aurait pu servir d'incitation à l'attentat[96].
Le gouvernement palestinien offre des primes à vie pour les familles des terroristes et les Palestiniens emprisonnés en Israël pour terrorisme[215]. Ces financements constituent plus de 7 % de son budget[216].
| Soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme[217] | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | ||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Salaire de prisonniers[1] et de terroristes libérés | 111 516 570 $ | 116 528 150 $ | 126 662 890 $ | 128 518 896 $ | ||||||||||
| Salaire pour les familles des « martyrs » | 158 843 940 $ | 162 807 890 $ | 163 268 940 $ | 174 630 296 $ | ||||||||||
| Total des salaires en support du terrorisme | 270 360 520 $ + 1 027,4 million deshekels | 279 336 050 $ + 1 061,4 million de shekels | 289 931 840 $ + 1 101,7 million de shekels | 303 149 193 $ + 1 152,0 million de shekels | ||||||||||
| Pourcentage du budget | 7 % | 7 % | 7 % | 6,9 % | ||||||||||
| Pourcentage de l'aide internationale | 20 % | 24 % | 14,9 % | 29,6 % | ||||||||||
| 1. ↑ Palestiniens condamnés pour terrorisme en Israël | ||||||||||||||
Les Palestiniens emprisonnés en Israël pour terrorisme pour une durée de 3 à 5 ans sont éligibles à un salaire de570 dollars, tandis que pour une peine de plus de 30 ans, plus de 3 400 dollars par mois sont promis, représentant un somme 20 fois supérieure au revenu nationalper capita[218].
L'ONG IMPACT-SE dénonce et documente l'incitation à la haine et à la violence dans le système scolaire de l'Autorité palestinienne. Par exemple, une chanson d'un manuel scolaire de l'Autorité palestinienne de 2019 pour les 8-9 ans, traduite de l'arabe, dit :
« Je jure que je sacrifierai mon sang pour saturer la terre des généreux et éliminerai l'usurpateur de mon pays, et anéantirai les restes des étrangers. Ô le pays d'Al-Aqsa et le Haram, ô berceau de chevalerie et de générosité. Patient, sois patient, car la victoire est à nous, l'aube émerge de l'oppression[219]. »
PourWalter Laqueur, la campagne terroriste palestinienne a eu l'avantage d'avoir le soutien d'États arabes – soutien politique, financier, fourniture d'armes et de refuges[220].
SelonGérard Chaliand etArnaud Blin, avec la reconnaissance de l'OLP comme « représentant du peuple palestinien », un glissement s'opère en 1974 : « d'un terrorisme publicitaire à un terrorisme de coercition diplomatique, téléguidé par des États comme l'Irak, la Syrie et la Libye ». S'opère alors une instrumentalisation des groupes palestiniens par ces États, pour faire plier diplomatiquement les États européens[221].
Concernant l'armement, le financement, le soutien politique et matériel aux groupes terroristes palestiniens, ainsi que la collaboration et la coopération avec d'autres groupes terroristes/insurgés voir l'article dédié :Soutien au terrorisme palestinien.
Durant laguerre d'Afghanistan, le palestinienAbdallah Azzam, se fait connaître comme père fondateur dudjihadisme[90].Abu Muhammad al-Maqdisi est quant à lui un leader spirituel important du djihadisme.
En 1953, le groupe islamisteHizb ut-Tahrir est fondé par le PalestinienTaqi al-Din al-Nabhani et avec(en)Kamal al-Din al-Nabhani. Le Palestinien(en)Abdul Qadeem Zallum dirige le groupe de 1977 à 2003 avant d'être remplacé par le Palestinien(en)Ata Abu Rashta.
Abou Moussab Al-Zarqaoui tire beaucoup de ses commandants de groupes palestiniens duLevant. Il prétend également être originaire d'un clan de la région de Jérusalem[222].
En 2014, le Palestinien de nationalité britannique(en)Issam Abuanza, devient le Ministre de la santé de l'organisationÉtat islamique. Concernant la mort du pilote jordanienMuath Al-Kasasbeh brûlé vif, il déclare : « J'aurais aimé qu'ils le brûlent extrêmement lentement et que je puisse le soigner pour que nous puissions le brûler à nouveau »[223].
Durant laguerre civile syrienne, l'organisation islamisteJund al-Aqsa est créée par le palestinien de nationalité jordanienne Abu Abdul Aziz al-Qatari, tandis queLiwa al-Quds etQuwat al-Jalil servent de milices palestiniennes à l'armée syrienne.
Le, deux hommes armés affilié au groupe du Jihad islamique palestinien lancent quatre grenades et tirs à l'arme automatique sur le bus touristique Safaja Tour conduisant des Israéliens sur la route du désertIsmaïlia-Le Caire, tuant 10 personnes et blessant 19[224],[225].
Lapéninsule du Sinaï connaît une forte présence djihadiste palestinienne, et le, des djihadistes palestiniens font un attentat contre l'hôtel Hilton près de la ville deTaba qui tue 34 personnes[226] ou celui d’, qui tue 12Arabes israéliens. Durant l'attentat du, le chef palestinien Ayad Said Salah, mène troisattentats à la voiture piégée dans la zone de Taha ressort et meurt accidentellement[224].
Les djihadistes palestiniens (et les groupes islamistes gazaouis commeTawhid al-Jihad) participent auxattaques terroristes de la péninsule du Sinaï et autrafic d'être humains des migrantssoudanais etérythréens. En 2012, l'attaque contre un poste-frontière égyptien amène l'Égypte à adopter une position plus hostile du Hamas.
Selon la chaîne d'informationAl Jazeera en 2006 : « Les Palestiniens de la bande de Gaza ont contribué à la formation et au financement du groupe du Sinaï qui a tué environ 120 personnes dans une série d'attentats à la bombe, a déclaré l'Égypte »[227].
AuLiban, en 1985, SheikhHisham Shreidi, un haut dirigeant du groupe islamisteJamaa al-Islamiyya, crée le groupe sunniteUsbat al-Ansar épousant une idéologiewahabiste. Le groupe se compose de Palestiniens et de Libanais et avec ses principales bases dans lescamps de réfugiés Ayn Hilwa etNahr al-Bared. En, le groupe aurait des liens avec des terroristes de groupes comme al-Qaïda et il est ajouté sur la liste du gouvernement américain des organisations terroristes étrangères[228].
Selon Milton-Edwards, le renouveau islamiste palestinien àGaza et de laCisjordanie était une réponse locale au renouveau islamiste régional qui, après 1982 a pris la forme d'un défi politique à l'OLP et de lasécularisation de la société. Cependant, ce n’était pas simplement le résultat du mécontentement politique du Fatah et de l'OLP[228].
Les camps de réfugiés palestiniens sont devenus des sites de contestation entre militants des mouvements islamistes et les partis laïques. Selon Are Knudsen, l'importance de ce conflit n'est pas du fait de l'importance des sentiments islamistes de la population réfugiée palestinienne mais plutôt le résultat du statut de sécurité spécial qui est accordé aux camps de réfugiés[228].
En 2006, le Palestinien Shaker al-Absi fonde le groupe jihadisteFatah al-Islam qui établit ses bases dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban.
Oussama Ben Laden concentre son combat contre les États-Unis, croyant que l'effondrement de ce dernier entraînera l'effondrement des régimes islamiques « hérétiques » et d'Israël.Al-Qaïda vise à la « libération de la Palestine » et en particulier de lamosquée al-Aqsa et Jérusalem des mains des « infidèles »[229].
Les terroristes suicidés palestiniens offrent un modèle aux groupes islamistes tels qu'Al-Qaïda, en particulier le concept d'« Istisshad » qui sera repris par l'organisation[222].
Selon Benjamin Timothy Acosta, les attentats-suicides palestiniens introduits dans le mondesunnite au cours de la seconde moitié des années 1990, ont eu une influence sur l'adoption de cette stratégie par Al-Qaïda en 1998[90].
Le membre d'Al-Qaïda, Abu-Ubayd al-Qurashi, décrit lemassacre des athlètes israéliens à Munich en 1972 comme un acte de résistance et un grand coup depropagande: « Ainsi 900 millions de personnes dans 100 pays étaient témoins de l'opération par les écrans de télévision ». Il affirme y trouver de l'inspiration pour lesattentats du[230].
De nombreux Palestiniens participent à ce Jihad mondial, rejoignant des organisations commeAl-Qaïda, dont des terroristes qui commettent l'attentat du World Trade Center de 1993 auxÉtats-Unis :Ahmed Ajaj,Mohammed Salameh,Eyad Ismoil[231],Nidal Ayyad[232] ou encore Bilal Alkaisi[233],[234].Ramzi Ahmed Yusuf, le planificateur de l'attentat à la bombe affirme quant à lui le, être de mère palestinienne, sans que son affirmation ne soit vérifiable[224].
Comme autres terroristes palestiniens d'Al-Qaïda:
L'organisation mène des opérations pour lacause palestinienne. En 1995, des membres de la factionBiat al-Imam dirigés par le Palestinien Isam Muhammad Taher, sont arrêtés en Jordanie, alors qu'ils s'apprêtaient à commettre des attentats. En, des membres du groupe sont à nouveau arrêtés[229].
Le, la faction égyptienne de l'organisation,Gama’a al Islamiya, commet un attentat terroriste contre des touristes à l’hôtel Europe au Caire, tuant dix-septpèlerins grecs, pris par erreur pour des « touristes juifs »[229].
En 1998, leWorld Islamic Front for Jihad against Jews and Crusaders, dirigé par Al-Qaïda, utilise la « libération de la mosquée Al-Aqsa » comme objectif central de son terrorisme[90].
À partir des années 2000, l'organisation devient plus active comme le démontrent les arrestations de terroristes en Jordanie, alors qu'ils étaient prêts à commettre des attentats-suicides en Israël. Celle du Palestinien Saed Sitan Mahmid Hindawi, en, de Basal Rashed Muhammad Daka en et de Nabil Mediras Muhamad Abu-Ukal en. Tous les trois avaient été formés dans le camp de Ben Laden de Durante en Afghanistan[229].
En, dans un message diffusé sur la chaîneAl Jazeera, Ben Laden appelle publiquement et pour la première fois, ses « frères musulmans » à rejoindre « leurs frères combattants en Palestine »[229].
Après lesattentats du 11 septembre 2001, Al-Qaïda utilise la cause palestinienne pour s'attirer du soutien, et en solidarité avec celle-ci. Mais l'organisation commet finalement, relativement peu d'attentats en soutien aux Palestiniens[229]. Une controverse éclate alors que de nombreux Palestiniens célèbrent les attentats djihadistes. Quatre ans après, un sondage norvégien auprès des Palestiniens en 2005, révèle que 65 % des personnes interrogées étaient encore favorables aux attentats d'« Al-Qaïda aux États-Unis et en Europe »[235].
Le terroriste palestinien de nationalité saoudienne,Abou Zoubaydah, est arrêté par les Américains pour son rôle dans les attentats du[90].
Le 15 février 2002, deux Palestiniens et un Jordanien, membres de l'organisationBiat El-Imam sont arrêtés dans la ville deVan, en Turquie. Durant l'interrogatoire, ils avouent avoir été formés enAfghanistan, et être prêts pour commettre des attentats-suicides en Israël[229].Le terroriste britanniqueRichard Reid, membre de l'organisation, visite Israël pour collecter des informations. Il commet unattentat finalement en Europe[229].
L'organisation revendique l'attentat du enTunisie àDjerba près de l'ancienne synagogue, qui tue 17 personnes comme étant une action en solidarité avec les Palestiniens[229].
L'attentat du à Mombassa au Kenya, qui est revendiqué parAl-Qaidat-El-Jihad, cause la mort de 13 personnes dont trois Israéliens. L'organisation affirme avoir commis l'attentat en soutien à leurs frères palestiniens et en représailles des actions israéliennes[229].
En, deux Britanniques d'origine pakistanaise, jihadistes duKashmir, commettent un attentat en Israël dans un fast-food[236].
Le, Al-Qaïda et le Hamas lancent un attentat conjoint contre un bar à Tel-Aviv qui tue trois personnes et laisse 50 blessés[237],[90].
Les attentats à la bombe deCasablanca du, contre lacommunauté juive et ceux du contre deux synagogues d'Istanbul, sont revendiqués par Al-Qaïda[238],[236].
En 2008, Ben Laden réaffirme dans un communiqué vidéo son objectif de « libération de la Palestine » et affirme que l'« occupation de la Palestine » par Israël est la plus importante raison de son « combat » contre les États-Unis et de l'attaque du[239].
En 2009, des membres de la cellule(en)Jund Ansar Allah, sont condamnés pour le meurtre de Yafim Weinstein, un citoyen israélien[240].
À partir de laprise du contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, sa relation avec l'organisation al-Qaïda s'est détériorée. Le Hamas refuse l'allégeance à l'organisation, qui à son tour critique le Hamas pour ne pas être suffisammentdjihadiste. Le Hamas critique à son tour l'État islamique et ces derniers pour leurs attitudes, en particulier concernant le traitement de djihadistes ne faisant pas partie de l'organisation[241]. Selon Stephen Ulph, cette séparation entre les deux organisations djihadistes se trouve dans le fait que Al-Qaïda est une organisationsupranationale tandis que le Hamas est local[242]. Des cellules d'Al-Qaïda sont également en rivalité avec le Hamas dans la bande de Gaza[241]. En 2008,Abou Oumar al-Baghdadi accuse le Hamas de trahir leur religion et laOumma, après une rupture de relations[243].
Al-Qaïda justifie son manque d'action pour la cause palestinienne, par le fait qu'Israël est entouré d'unebarrière de sécurité et que les États arabes frontaliers ne laissent pas les jihadistes se rendre en Palestine[243].
« Le terrorisme palestinien n'apparaît dans les médias que tardivement, du fait d'une "génération du désastre". Jusque dans les années 1970, la résistance palestinienne se définit comme une résistance militaire, qui emprunte ses modèles à la guérilla et aux mouvements de décolonisation, en particulier au Vietnam […] À la fin des années 1960, le constat d'un relatif échec doit être fait, qui s'ajoute à l'échec des coalitions arabes contre Israël […] L'heure est à une nouvelle stratégie […] Le FPLP inaugure cette forme de terrorisme spectaculaire qui mêle piraterie et prise d'otage le 23 juillet 1968, en détournant un vol Rome-Tel Aviv. »