Elle est la province la plus homogène du Canada sur le plan linguistique, avec 97 % d'habitants ayant l'anglais (avec savariante locale) commelangue maternelle d'après le recensement de2016[3]. Historiquement, Terre-Neuve abritait également des variétés uniques d'irlandais(en) et defrançais, ainsi que la langue éteintebéothuk. Au Labrador, les langues autochtonesinnu-aimun etinuktitut sont également parlées.
La capitale et la plus grande ville de Terre-Neuve-et-Labrador,Saint-Jean, est la 20e plus grandeaire métropolitaine du Canada et abrite près de 40 % de la population de la province. Saint-Jean héberge le siège du gouvernement provincial, laChambre d'assemblée, ainsi que le plus haut tribunal de la juridiction, laCour d'appel.
Malgré diverses allégations sur la fréquentation desGrands Bancs par des pêcheurs européens au début duXVe siècle, et dont la source principale paraît être l'ouvrage de Charles Desmarquets[6], le premier récit historiquement documenté est celui de l'explorateurJean Cabot, qui accosta àBonavista en 1497 et prit possession de Terre-Neuve au nom de la couronne d'Angleterre.Humphrey Gilbert établit un poste de pêche en 1583 àSaint-Jean, entamant le processus de colonisation de l'ile. En 1610,John Guy fonda une colonie àCuper's Cove, aujourd'hui connu sous le nom deCupids, faisant de Terre-Neuve la deuxième colonie permanente anglaise en Amérique aprèsJamestown enVirginie[7]. Le fils deNicholas Guy[Qui ?], né le, est le premier enfant anglais dont la naissance est connue sur le territoire de ce qui deviendra leCanada[8]. La colonie anglaise à l'Anse Cupid fut suivie par la colonie anglaise d'Avalon, établie par Sir George Calvert àFerryland en 1621. SirGeorge Calvert s'était converti au catholicisme et tolérait donc les catholiques dans la colonie d'Avalon[9]. Malgré ses efforts, les plantations commerciales anglaises n'eurent pas beaucoup de succès à cause des conditions climatiques et naturelles difficiles de Terre-Neuve. Plus tard, il fondera la colonie anglaise duMaryland.
La colonie n'était pas une province canadienne jusqu'en 1949 et fut de 1907 à son entrée au sein de la Confédération undominion indépendant membre de l'Empire britannique, ayant une existence juridique séparée duCanada[11].
Terre-Neuve fut dotée en 1832 d'une assemblée bicamérale, qui est actuellement connue sous le terme de la Chambre d'assemblée (House of Assembly)[12]. En1855, Terre-Neuve reçut son propregouvernement[12] etPhilip Francois Little, natif de l'île du Prince-Édouard, forma la première administration de 1855 à 1858.
En 1941, en vertu d'une entente avec la Grande-Bretagne, les États-Unis y installèrent des bases aériennes en échange de leurs vieux destroyers[13].
Terre-Neuve rejeta une première fois l'union avec laconfédération canadienne dans l'élection générale de 1869[12]. Elle demeura colonie britannique jusqu'à ce qu'elle reçût le statut de dominion semi autonome en 1907[12] en même temps que laNouvelle-Zélande. Elle tenta de faire un accord de libre-échange avec lesÉtats-Unis mais cela échoua. LeDominion de Terre-Neuve atteignit son âge d'or sous le premier ministreRobert Bond(en).
Terre-Neuve constitua son propre régiment :The Royal Newfoundland Regiment pour participer à laPremière Guerre mondiale afin de soutenir leRoyaume-Uni. Le, une grande partie de ce régiment fut massacrée au début de laBataille de la Somme. La dette de guerre à la suite des dépenses dues à ce régiment conduisit à un endettement croissant lors des années 1920, car contrairement à tous les États souverains de l'époque (qui annulèrent ou étalèrent leurs remboursements de leur dette de guerre à leur avantage), Terre-Neuve fit face à ses engagements financiers sans les renier.
Lesannées 1920 furent aussi marquées par une atmosphère de scandale. En 1923, le premier ministreRichard Squires(en) fut arrêté et accusé de corruption. Il fut laissé en liberté sous caution peu de temps après, mais on nomma une commission britannique dirigée par Hollis Walker pour éclairer l'affaire. Peu de temps après, le gouvernement de Squires chuta. Il revint au pouvoir en 1928 pendant la grave crise infligée au pays par laGrande Dépression. Le, une émeute de dix mille personnes à l'Assemblée contraignit Squires à s'enfuir.
Le gouvernement suivant, mené parFrederick Alderdice(en), demanda au gouvernement britannique de prendre le contrôle direct du pays, jusqu'à ce que Terre-Neuve soit autosuffisante.
En 1946, une élection mit en place une convention nationale pour décider de l'avenir de Terre-Neuve. Après un débat acharné et un premier référendum à trois options en, un deuxième référendum en juillet 1948 décida par un vote de 52 % contre 48 % de s'unir avec le Canada[12].
Terre-Neuve devint membre de la Confédération canadienne le[12].
Brian Peckford devint premier ministre en 1979. Pendant cette période, la province lutta avec le gouvernement fédéral pour contrôler les importantes ressources pétrolières maritimes, dispute qui s'acheva par un compromis. En 1989, le Parti libéral deClyde Wells prit le pouvoir.
Durant lesannées 1990, Terre-Neuve fit face à une crise écologique et environnementale sévère. L'activité de pêcherie demorue, dont les Terre-neuviens avaient vécu pendant cinq cents ans, chuta en raison de la quasi-disparition de l'espèce. Le gouvernement fédéral aida Terre-Neuve à hauteur d'un milliard de dollars.
En 1996, l'ancien homme politique fédéralBrian Tobin prit le pouvoir. Son but principal était de faire profiter la province des riches dépôts denickel récemment découverts au Labrador. Il démissionna pour retourner à la politique fédérale en 2000. Le Parti libéral s'est trouvé dans une condition affaiblie depuis ce temps, situation ressentie par l'actuel premier ministre,Roger Grimes.
Un différend perdure avec laNouvelle-Écosse au sujet de la frontière maritime au sud.
En 2003, le gouvernement fédéral imposa un moratoire complet sur la pêche de la morue, à cause de la population extrêmement basse de ce poisson. Ceci enflamma les esprits partout dans leCanada atlantique ; à Terre-Neuve-et-Labrador, le premier ministre Grimes ordonna une revue de l'Acte d'Union et de la place de la province au Canada.
Le, les résultats de la Commission royale sur la place de Terre-Neuve-et-Labrador dans la fédération furent révélés[14]. La commission fit état des éléments de tensions dans la relation entre Terre-Neuve-et-Labrador et l'État fédéral :
l'impact massif de la destruction de l'activité de pêcherie de la morue ;
le fait que les ressources d'hydroélectricité du Labrador aient principalement bénéficié au Québec ;
une action commune pour reconvertir l'activité de pêcherie ;
une collaboration entre l'État fédéral, le Québec, et Terre-Neuve-et-Labrador pour développer le site hydroélectrique deGull Island :Projet du Bas-Churchill ;
une révision des accords atlantiques pour que les réserves pétrolières maritimes (Hibernia) bénéficient en priorité à Terre-Neuve-et-Labrador ;
des pourparlers immédiats et réalistes sur une gestion conjointe de la pêcherie.
La province incorpore l'île deTerre-Neuve et un territoire continental, leLabrador, correspondant à la partie nord-est de lapéninsule du Labrador, totalisant ainsi une superficie de 405 212 km2.
En 2016, la population de la province recensée est de 519 716 habitants[3]. Environ 92 % de la population vit sur l'île de Terre-Neuve (en incluant ses petites îles associées), dont la moitié sur lapéninsule d'Avalon. Du fait de sa position insulaire, elle possède sa propre variété d'anglais[16],[17].
Le, unemodification constitutionnelle a été adoptée afin de changer officiellement le nom enTerre-Neuve-et-Labrador[18]. Cependant, bon nombre deCanadiens utilisent encore « Terre-Neuve » pour désigner la province.
Le premier lieutenant-gouverneur de Terre-Neuve-et-Labrador a été le capitaine Henry Osborn de 1729 à 1731[20].Joan Marie Aylward est lieutenante-gouverneure depuis 2023.
Municipalités Terre-Neuve-et-Labrador représente une association des 276 villes de Terre-Neuve-et-Labrador. Sans but lucratif elle vise à développer dans une vision unifiée un gouvernement local fort et efficace[26].
Timbre de Terre-Neuve datant de 1897, le premier au monde représentant unemine.
D'après le recensement des habitants du Canada en 2001[30], les habitants de Terre-Neuve-et-Labrador possèdent principalement des ancêtrescanadiens (leur présence est trop lointaine pour connaitre l'ensemble de leurs ascendances, en conséquence, ils choisissent uniquement l'origine « canadienne » à 53,4 %),anglais (39,3 %),irlandais (19,7 %),écossais (5,9 %),français (5,4 %),amérindiens (3,1 %),inuits (1,4 %),allemands (1,2 %) etmétis (1,2 %). Les répondants doivent préciser toutes les origines ethniques qui s'appliquent et jusqu'à six origines ethniques sont retenues lors du recensement.
Sur 505 469 habitants, 499 830 réponses individuelles ont été recensées concernant les langues parlées à travers la province.
Au total, il y a également eu 435 réponses référençant l'anglais et une langue non officielle, 30 réponses référençant le français et une langue non officielle, 295 réponses référençant l'anglais et le français, 30 réponses référençant l'anglais, le français et une langue non officielle et environ 14 305 personnes n'ayant donné aucune réponse durant le recensement des langues primaires[réf. souhaitée].
↑ab etcTERMIUM Plus®, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada, « Gentilés du Canada », surbtb.termiumplus.gc.ca,(consulté le).
↑Charles Desmarquets,Mémoires chronologiques pour servir à l'histoire de Dieppe et à celle des navigations françaises, Paris, Libr. Desauges, : une analyse du contenu de ce livre et du crédit qu'il faut y ajouter est donnée par exemple dans la préface de Ch.-A. Julien au volumeLes Français en Amérique dans la première moitié duXVIe siècle, Presses universitaires de France, (réimpr. Voyages au Canada, 1989, éd. La Découverte).
↑Cf.Gillian T. Cell,Newfoundland Discovered, English Attempts at Colonization, 1610-1630, Toronto,Hakluyt Society, ; et du même auteur,Early European Settlement and Exploitation in Atlantic Canada (éd. par G. M. Story),, Saint-Jean, Memorial University of Newfoundland,, « The Cupids Cove Settlement: A Case Study of the Problems of Early Colonisation »,p. 97-114.