Untepuy (/te.pɥi/,enespagnol :/te.ˈpui/) est un haut plateau à contours particulièrement abrupts, fréquent dans laGran Sabanavénézuélienne et dans les régions voisines (auGuyana, auBrésil et enColombie). L'ensemble est composé de 115 reliefs tabulaires résiduels duplateau des Guyanes, dont les altitudes s'échelonnent de 1 200 à 3 050 m. Outre leur forme, les tepuys présentent des milieux naturels spécifiques, riches en espècesendémiques en raison de l'isolement de ces reliefs et de leurs contrastes climatiques forts.
Le mottepuy outepui proviendrait de lalangue caribe despemóns et signifierait « montagne ». Il correspond également auxmesa,table mountain ettafelberg (en tant que toponymes, voire en synonymes géomorphologiques) dans d'autres régions du monde.
Il y a 180 millions d'années[réf. souhaitée], la distorsion du continent américain a entraîné la formation de fractures dans les plateaux. L'érosion a accentué ces failles et les forces tectoniques terrestres ont soulevé des blocs, favorisant la formation detepuys[réf. souhaitée].
Le climat de la forêt est typiquement tropical avec des températures élevées (entre 25 et30 °C) et beaucoup d'humidité (3 000-4 000 mm/an de précipitations en moyenne en Guyane française), tandis qu'au sommet, il peut pleuvoir davantage et la température être légèrement plus fraîche notamment du fait de brouillards. La saison sèche s’échelonne de novembre à mars.
Le climat du sommet des tepuys est rude : pluies et vents violents, très forte nébulosité précédant de fortes pluies alternant avec une grande luminosité matinale, amplitudes thermiques journalières importantes. Les précipitations annuelles sont de l'ordre de 2 500 mm[1] et la température moyenne est à peu près constante sur l'année mais la température journalière, selon les altitudes, varie de 1 à26 °C (de légères gelées ont été observées sur les plus hauts tepuys).
Les tepuys hébergent des milliers d'espècesendémiques (flore, fonge et faune).
Les sommets des plateaux sont complètement isolés de la plaine en contrebas et des forêts environnantes, constituant alors dessky islands. D'une part, l'énergie du relief définit un important gradient climatique entre le niveau forestier de la plaine ou du plateau inférieur et le sommet du tepuy. D'autre part, l'extrême verticalité des parois bordières, en corniches, rend le déplacement des espèces souvent impossible entre base et sommet. Ces facteurs ont rendu possible l'apparition d'une flore et d'une faune endémique dont le taux est estimé à 75 % (voirthéorie chorologique de l'insularité).
En effet, le processus biologique d'évolution a été à l'origine de nombreuses espèces uniques au monde, si bien qu'on a pu appeler les tepuys « lesGalápagos de la terre ferme ». Ces caractéristiques donnent auxmesetas[réf. souhaitée] ou plateaux un intérêt de premier plan pour les biologistes de l'évolution : de nombreuses espèces déjà trouvées n'ont pas encore été classifiées, et probablement en reste-t-il encore beaucoup à découvrir. Des espèces nouvelles ont été découvertes très récemment et des taxons animaux ne sont parfois connus que par leurs seules empreintes.
Certains tepuys sont perpétuellement recouverts de grosses masses de nuages (comme lepico da Neblina), et ont pu seulement être photographiés depuis un hélicoptère, par radar. D'autres n'ont jamais été visités par l'Homme occidental.
Des savanes herbeuses, marécageuses ou arborées auxtourbières acides sont présentes aux sommets.
En raison de la difficulté d'accumulation d'humus (en partie en raison d'un effet de crête dû au vent[réf. souhaitée]), les sols de ces plateaux peuvent être assez pauvres ennutriments.
Paradoxalement, ces massifs très arrosés et à forte condensation, présentent des milieuxédaphiquement secs en raison de la faiblesse de l'épaisseur du sol. Cettesécheresse conduit à l'adaptation et la sélection de plantessucculentes qui présentent également un fort taux d'endémisme. L'altitude, le rayonnement solaire, l'effet des pentes jouent un rôle dans la pauvreté des substrats.
De nombreusesplantes carnivores (genresUtriculaire,Drosera,Heliamphora par exemple) occupent les sols les plus humides de type histosols (tourbe). Ces sols dépendent d'un bilan hydrique très positif mais sont pauvres en nitrates d'où le caractère adaptatif des plantes carnivores. Les endémiques sont particulièrement fréquentes dans ces zones humides commeHeliamphora minor[2] sur l'Auyan Tepuy et le Kayopan Tepuy.
Dans la strate supérieure des forêts du piémont des tepuys, croissent de nombreuses espèces d'orchidées[3] et debroméliacées sous la forme d'épiphytes.
Ces reliefs tabulaires spectaculaires font généralement partie desgéotopes, et plusieurs d'entre eux figurent sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.
Parmi les plus notables, citons :
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