Soit deuxgéodésiques d'un espacecourbe,parallèles au voisinage d'un pointP. Le parallélisme ne sera pas nécessairement conservé en d'autres points de l'espace. Letenseur de courbure de Riemann exprime l'évolution de ces géodésiques l'une par rapport à l'autre. Plus l'espace est courbe, plus les géodésiques vont se rapprocher ou s'éloignerrapidement.
Le tenseur de courbure est formulé à l'aide d'uneconnexion de Levi-Civita (ou plus généralement d'une connexion affine) (oudérivée covariante) par la formule suivante :
Pour tous champs de vecteursu,v etw de la variété :
Le tenseur de courbure de Riemann a les symétries suivantes :
La dernière identité a été découverte parRicci, mais est souvent nommépremière identité de Bianchi ouidentité algébrique de Bianchi.
Ces trois identités forment une liste complète des symétries de tenseur de courbure, c'est-à-dire qu'étant donné un tenseur respectant les identités ci-dessus, on peut trouver une variété de Riemann disposant d'un tel tenseur de courbure en un point. De simples calculsmathématiques montrent qu'un tel tenseur a composants indépendants où est la dimension de la surface[3],[4],[5].
Il est possible de déduire une autre identité utile à partir de ces trois équations :
L'identité de Bianchi (souvent appeléeseconde identité de Bianchi ouidentité différentielle de Bianchi) implique les dérivées covariantes :
Étant donné un référentiel donné en un point d'une variété, les identités précédentes peuvent être écrites en termes des composants du tenseur de Riemann comme :
également écrit (première identité de Bianchi)
également écrit (seconde identité de Bianchi)
où la notation entre crochets représente ici l'antisymétrisation du tenseur selon les indices, et le point-virgule représente ladérivée covariante.
Gauss a trouvé une formule de la courbureK d'une surface par un calcul assez compliqué mais plus simple en coordonnées de Riemann où elle est égale au tenseur de Riemann dit « entièrement covariant » qui s'écrit alors, en deux dimensions[6],[7]
où et sont les coefficients de la métrique en coordonnées de Riemann, c'est-à-dire descoordonnées cartésiennes locales.
En coordonnées de Gauss, la formule étant compliquée, nous nous limiterons à une métrique diagonale[8] :
où, pour simplifier l'écriture, la virgule indique unedérivation partielle. et sont les coefficients de la métrique en coordonnées de Gaussu etv (le « mollusque » d'Einstein). Les u et v peuvent être remplacés par n'importe quelsystème de coordonnées, la formule restera valable, par exemple encoordonnées sphériques où u et v sont remplacés par et. Il peut être pratique d'utiliser la forme en déterminant de la formule précédente, dite deBrioschi :
Une surface est plongée dans notre espace à trois dimensions. Lorsqu'on ajoute deux dimensions, on obtient unehypersurface à quatre dimensions (u,v,w,t) plongée dans un espace à cinq dimensions. Pour obtenir le tenseur de Riemann de cet espace, on rajoute deux termes supplémentaires dans l'expression du tenseur de Riemann d'une surface qui devient[8]
Le tenseur de Riemann d'une métrique diagonale a six composantes non nulles,,,pour l'espace à trois dimensions plus,,, pour l'extension à quatre dimensions.