Sonéconomie est essentiellement tournée vers letourisme avec plus de cinq millions de visiteurs par an mais aussi l'agriculture (production de bananes, de tomates et de concombres). Elle constitue ainsi une des premières destinations touristiques en Espagne[6]. L'île possède la plus grande économie des îles Canaries, menant le PIB (produit intérieur brut) de l'archipel[7],[8],[9],[10],[11].
d'après le docteur en philologie et licencié en histoire Ignacio Reyes, ce toponyme signifie « mont clair » ;
Tin N Errif signifie « celle qui est à côté », en référence à la position des îles par rapport à l'Afrique du Nord[réf. nécessaire] ;
Tener if aurait signifié « île blanche » qui tendrait à rappeler quePline l'Ancien la nommait dans sonHistoire Naturelle (livre VI, page 204), îleNivaria c'est-à-dire « neigeuse » en raison du fait de la présence de neige perpétuelle sur certains sommets, particularité qui distinguait l'île du reste de l'archipel[15]. Dans l'Antiquité, on l'appelait également « Pluitalia » ;
Tinerf / Thinerfe se référant au légendairemenceyGuancheTinerfe surnommé « El Grande », qui a régné sur toute l'île avant laconquête des îles Canaries par les Espagnols[16]. L'ancien nom guanche de l'île a aussi été « Chinet », « Achinet », également écrit « Chenet » ou « Achinech ».
Le nom était autrefois orthographié Ténériffe enfrançais[17]. Cette graphie avec deux « f » existe également enallemand, enanglais et ensuédois mais, de plus en plus, les graphies européennes reprennent l'orthographe espagnole « Tenerife ».
Une des principales attractions touristiques de Tenerife est la présence dedauphins et debaleinesglobicéphales tout près du port de Los Cristianos, au sud. On peut rencontrer un grand nombre de ces animaux entre Tenerife etLa Gomera où la mer atteint une profondeur de 3 000 mètres. De nombreuses embarcations proposent d'aller voir cesmammifères marins de près, les dauphins et les baleines s'approchant volontiers des bateaux.
Il y a peu de mammifères typiques sur l'île de Tenerife. Près du Teide on trouve deschats sauvages ainsi que deslapins retournés à l'état sauvage. Il n'y a jamais eu de fauves ou de serpents venimeux. On remarquera aussi les lézards qui sont nombreux sur l'île. Le monde ornithologique est plus riche avec quelques espèces typiques desîles Canaries, comme la variante sauvage duserin des Canaries (Serinus canaria) ou lepinson bleu (Fringilla teydea), le dernier est le symbole animal de Tenerife[18].
La végétation de Tenerife est très variée et beaucoup de plantes sontendémiques des îles Canaries commeHimantoglossum metlesicsianum, uneorchidée. Ainsi lepin des Canaries (Pinus canariensis) forme d'immenses forêts à l'intérieur de l'île. Dans le sud plus désertique, on trouve une majorité d'euphorbiacées (plantes grasses similaires à des cactées, beaucoup étant autochtones) et defiguiers de Barbarie (importés pour la culture de la cochenille). Une autre espèce de plante emblématique des îles Canaries et le symbole de l'île de Tenerife[18] est ledragonnier (Dracaena draco) dont l'un des spécimens les plus anciens se trouve àIcod de los Vinos. Et la plupart des touristes qui ont visité l'archipel se sont émerveillés devant une fleur magnifique : « l'Oiseau du Paradis » (Strelitzia reginae), qui provient en réalité d'Afrique du Sud sans oublier la célèbrevipérine de Tenerife, aussi appelée Tajinaste, un mot d'origineamazighe.
Avant l'arrivée desaborigènes (lesGuanches), les îles Canaries et en particulier l'île de Tenerife, étaient habitées par des animaux endémiques préhistoriques aujourd'hui disparus pour la plupart. Ces spécimens ont atteint des dimensions plus élevées que les tailles habituelles, c'est ce qu'on appelle legigantisme insulaire. Parmi ces espèces, les plus connues présentes à Tenerife étaient le lézard géant (Gallotia goliath)[19], le rat géant (Canariomys bravoi)[20] et la tortue géante (Geochelone burchardi)[21].
Les autres zones naturelles importantes sont leparc naturel de la Corona Forestal qui, avec un total de46 612,9 hectares, est la plus grande zone naturelle protégée des îles Canaries[25] ainsi que lemassif de Teno à l'extrémité ouest de l'île. On trouve aussi de plus petites aires protégées, comme le roque de Garachico, un îlot de5 hectares environ.
Tenerife est le deuxième plus grand systèmevolcanique insulaire océaniqueintraplaque aprèsHawaï. Il est plus complexe qu'Hawaï et inclut des produits plusévolués.
Deux stratovolcans (Teide et Pico Viejo) se développent ensuite le long du bord nord du complexe des caldeiras, d'abord basaltiques puis de plus en plus phonolitiques et explosifs, annonçant peut-être le début d'un nouveau cycle. Parallèlement, le volcanisme basaltique de construction de bouclier se poursuit sur les flancs jusqu'aux temps historiques à travers de multiples éruptionsmonogéniques le long des zones de rift linéaires du nord-ouest et du nord-est, et une zone volcanique sud plus diffuse. Les styles éruptifs incluent des éruptions fissurales, des cônes monogéniques de scories et de laves basaltiques, des retombéespliniennes decendres et deponces phonolitiques et des éruptions pyroclastiques formant desnuées ardentes. Desglissements de terrain majeurs accompagnent certaines des grandes éruptions explosives, sans qu'on puisse déterminer s'ils en sont la cause ou l'effet[26].
Tenerife, comme toutes les îles Canaries, est peuplée par lesGuanches, ethnie punico-berbère. Un des chefs les plus puissants de Tenerife, auXVe siècle,Tinerfe, répartit avant sa mort l'île entre ses neuf fils.
En 1483, les habitants deGrande Canarie, l'île voisine, se rendent aux Espagnols, et Tenerife reste la dernière grande île à résister à laconquête castillane.
L'archipel des Canaries est un passage obligé sur la route maritime vers l'Inde et la Chine, par le contournement de l'Afrique.La traversée de l'Océan atlantique, laMer des Ténèbres, pour rejoindre l'Inde et la Chine, demeure une possibilité terrifiante. Avec la découverte de l'Amérique parChristophe Colomb en 1492, les îles Canaries acquièrent une importance stratégique, en tant que dernière escale européenne avant la traversée de l'Atlantique.
Le, les Guanches sont définitivement vaincus par les Espagnols àLa Victoria de Acentejo. Désormais, tout l'archipel est soumis à la couronne espagnole. Les Guanches survivants se mélangent alors avec les conquérants et disparaissent en tant qu'ethnie.La Laguna devient la capitale de Tenerife et des îles Canaries[28].
À partir de ce moment-là, Tenerife est une base importante sur la voie de navigation entre l'Espagne et les Amériques.
L'Angleterre, qui a également des intérêts dans le nouveau monde, convoite les îles Canaries. En 1657, l'amiral anglaisRobert Blake remporte le la dernière victoire de sa carrière en anéantissant un convoi d'or espagnol lors de labataille de Santa Cruz de Tenerife.
Santa Cruz de Tenerife fut, surtout durant la première moitié duXVIIIe siècle, le plus important centre decorsaires de laMacaronésie[29],[30]. La découverte récente de nombreux documents attestant d'une importante activité corsaire, menée principalement par des autochtones, des résidents et des habitants de l'île, confirme ce fait. Parallèlement, les nombreux navires pirates qui fréquentaient les eaux des Canaries utilisaient les ports côtiers. Ce fut le cas de Valle de Salazar ou deSan Andrés, qui acquit la réputation de « portpirate » jusqu'à la construction de son château ou de sa tour de défense[31].
En 1689, le religieux françaisJean-Baptiste Gaby en route pour laNigritie fait étape dans l'île ; il décrit les insulaires comme« assez ingénieux, assez modestes, & assez traitables ; c'est à tort qu'on leur reproche leur ignorance, leur débauche & leur orgueil. Il y a parmy eux des personnes qui ne manquent point d'érudition, & quantité d'autres qui sont plus sobres & plus réglez dans leurs mœurs que beaucoup de nos François. Ils ont veritablement la gravité de leur Nation : mais cette gravité ne va point jusques à l'insolence, & l'on pourroit peut-être dire avec raison que les Espagnols auroient besoin d'être transplantez dans ces isles, pour adoucir la fierté de leur humeur. Quoy qu'il en soit, nous fumes tres-contens de ces Insulaires »[32].
En 1706, sous les ordres de l'amiralJohn Jennings, les Anglais essayent de conquérir le port de Santa Cruz de Tenerife, mais en vain.
En 1778,Charles III d'Espagne donne, à Santa Cruz de Tenerife, le privilège de faire du commerce avec l'Amérique.
En 1792 est créée la première université des îles Canaries, àLa Laguna.
En 1797, l'amiral britanniqueNelson perd son bras droit lors d'une nouvelle attaque infructueuse lancée contre Santa Cruz de Tenerife ; c'est la principale défaite que connut Nelson lors de sa carrière militaire.
En 1822, Santa Cruz de Tenerife devient la capitale de l'ensemble des îles Canaries. Elle conserve ce statut jusqu'en 1927.
En 1935, se tient une exposition surréaliste, avec André Breton, Benjamin Peret, Jacqueline Lamba,Oscar Dominguez.
En 1936, le généralFranco lance sonputsch depuis Tenerife, où il a été nommé par défaut. Laguerre d'Espagne n'atteint pas les îles Canaries mais l'isolement économique sous la dictature a des conséquences très négatives. À cette époque, seules des bananes sont exportées vers le continent européen.
En 1975, après le retour à la démocratie, Tenerife et les autres îles de l'archipel obtiennent plus d'autonomie et le tourisme gagne de plus en plus d'importance.
Le pire accident de l'histoire aérienne civile mondiale a lieu sur l'aéroport TFN - Los Rodeos le. La collision au sol de deuxBoeing 747 des compagnies néerlandaiseKLM et américainePan Am, en partie due au brouillard, fait 583 morts. Cet accident, connu sous le nom d'accident aérien de Tenerife, a lieu un an avant l'inauguration de l'aéroport TFS Reina Sofia au sud de l'île, plus sûr, car construit dans un environnement climatique très sec et agréable toute l'année. Ce nouvel aéroport de grande capacité en 1978, et l'autorouteTF-1, contribuent au développement touristique du sud. L'aéroport nord, toujours en service, conserve une activité réduite, principalement espagnole.
Carrières de cendre volcanique, El Palmar. La terre brune, ou « picòn » retirée de cet ancien cône volcanique est épandue sur les champs pour améliorer leur pouvoir de rétention d’eau.Urbanisation intensive de Playa de las Américas.
Autrefois considérée comme exceptionnellement fertile (par exemple selonJean-Baptiste Gaby, supérieur ducouvent de l'observance de Saint-François de Loches qui évoque l'île lors d'un voyage qu'il effectue en 1689[32]), avec une économie essentiellement axée sur l'agriculture et la pêche, l'économie de l'île a pris le tournant du tourisme de masse à partir des années 1960. Les premières urbanisations ont été réalisées sur la côte nord (Puerto de la Cruz).
L'agriculture ne représente plus que 10 % du PIB de l'île, mais son rôle est beaucoup plus important dans le maintien du tissu social et des structures paysagères traditionnelles.
Les cultures traditionnelles, amandiers en terrasses, agrumes et surtout bananeraies ont laissé la place à des complexes touristiques et à leurs services associés. Cette frénésie immobilière, amplifiée par l'engouement des touristes britanniques et allemands s'est poursuivie sur la côte sud avec de rares accalmies jusqu'auxannées 2000. Une nouvelle poussée de programmes a bénéficié du boom immobilier qui a soutenu la croissance espagnole au début duXXIe siècle. De nombreuses constructions mais aussi des ensembles complets ont ainsi vu le jour sur des sites théoriquement protégés, la lenteur des décisions administratives de classement ne pouvant concurrencer l'efficacité des promoteurs.
Tenerife comporte un réseau hydrographique particulier constitué de 1 700 kilomètres de galeries pour la filtration des eaux souterraines, se terminant par des réservoirs de pompage. La distribution et la collecte de l'eau sont laissées à la responsabilité des propriétaires privés et le paysage se trouve sillonné de tuyauteries, installées le long des routes et au fond des ravins, pour alimenter habitations et cultures.
Tenerife est également connu pour être une destination touristique en Espagne et au-delà, recevant plus de cinq millions de touristes chaque année et donc être la principale destination touristique dans les îles Canaries[33] et l'une des plus importantes en Espagne et au monde[34].
Actuellement, la municipalité d'Adeje dans le sud de l'île a la plus forte concentration d'hôtels 5 étoiles enEurope[35] et a également ce qui est considéré comme le meilleur hôtel de luxe en Espagne selonWorld Travel Awards[36].
La région sud-ouest de l'île, proche de l'aéroport international de Reina Sofia, comporte les stations les plus importantes.Los Cristianos etPlaya de las Américas belles plages de sable noir, concentrent à elles seules 65 % du potentiel hôtelier de l'île[réf. nécessaire]. En 2012, 4 900 817 touristes ont visité l'île de Tenerife (3 715 809 étrangers et 1 185 008 Espagnols) ; la majorité de ces touristes étrangers étaient originaires desîles Britanniques (44,1 %), d'Allemagne (15,4 %), despays nordiques (12,4 %), desPays-Bas (4,1 %), deFrance (3,9 %), deRussie (3,8 %), deBelgique (3,7 %), d'Italie (2,6 %) et deSuisse (1,2 %)[37].
La plupart des centres historiques de Tenerife se trouvent dans le nord. L'île a bien restauré son patrimoine architectural (temples, édifices civils et religieux, édifices de style canarien etc). Les plus belles villes sont celles deLa Laguna, classée patrimoine de l'Humanité par l'Unesco et deLa Orotava où l'on peut voir de belles maisons typiques à balcons[44].
Lespyramides de Güímar se trouvent dans le village deGüímar situé sur la côte est de l’île de Tenerife. Elles restent toujours un sujet de polémique pour lesarchéologues. Il y a six pyramides à marches ressemblant beaucoup aux pyramides construites par lesMayas et lesAztèques auMexique, mais elles ont cependant été érigées auXIXe siècle. En 1977, l'ethnologue norvégienThor Heyerdahl s'y est intéressé, attirant ainsi l'attention du monde entier sur ces curieux monuments.
Tenerife offre une vie culturelle animée avec de nombreux spectacles et manifestations culturelles (la plupart en plein air). Les lieux accueillant le plus d'évènements culturels sont Santa Cruz de Tenerife et La Laguna ainsi que l'auditorium de Tenerife. Les fêtes les plus connues sont lesRomerias (fêtes patronales dans les villages) et lecarnaval de Santa Cruz de Tenerife[47]. Il est considéré comme étant le deuxième carnaval le plus populaire du monde aprèscelui de la ville de Rio de Janeiro[48],[49] et est même jumelé à celui-ci pour cette raison. Le tourisme est à ce moment-là aussi important que celui présent en été. Le carnaval, en 1980, a été déclaré fête d'intérêt touristique international[50] et n'est pas loin d'obtenir une place dans le registre duPatrimoine mondial.
Un autre festival important est celui de laVierge de la Candelaria (patronne des îles Canaries) tenue à Tenerife deux fois par an : 2 février et 15 août[51]. On notera en particulier, ils sont faits des pèlerinages à laBasilique de la Candelaria.
La gastronomie de Tenerife propose des recettes traditionnelles tout en appliquant de nouveaux mélanges de saveurs. Beaucoup de plats sont faits à base de poisson (la vieille, la dorade, le mérou et les sardines que l'on sert en court-bouillon en général). Pour accompagner les viandes et poissons, on sert très souvent despapas arrugadas qui sont des pommes de terre cuites servies avec la peau et très salées. Autres accompagnements : lesmojos rouges ou verts qui sont des sauces à base de piment rouge ou à la feuille de coriandre. Également très consommé à Tenerife legofio hérité des Guanches (anciens habitants de l'île). C'est un mélange de céréales grillées ou moulues avec de grosses pierres qui donne alors une farine. Cette farine traditionnelle est devenue le produit indispensable à toutes les recettes canariennes et notamment à ses potages traditionnels[53].L'almogrote, produit à partir du fromage importé de l'île voisine de la Gomera, se trouve également partout sur les tables (en tapas, en apéritif...)
L'ile est également connue pour son activité d'apiculture qui produit différentes variétés demiel de Tenerife
Gérard Nazunov,Icod de los Vinos, Incomparable Tenerife aux îles Canaries
Laurent Martin,Les Mystères de Tenerife
Auteurs ténérifains : Agustín Espinosa, Domingo López Torres, Emeterio Gutiérrez Albelo,Mercedes Pinto, Isaac de Vega, Rafael Arozarena, Antonio Bermejo, Luis Feria, Félix Francisco Casanova, Manuel Padorno, Alfonso García-Ramos, Alberto Omar Walls, Luis Alemany, Juan Manuel García Ramos, Juan Cruz Ruiz, Sabas Martín...
Essayistes ténérifains : Domingo Pérez Minik, María Rosa Alonso, Juan Manuel Trujillo...
↑a etbJean-Baptiste Gaby, supérieur ducouvent de l'observance de Saint-François de Loches (1689),Relation de la Nigritie, contenant une exacte description de ses Royaumes & de leurs Gouvernements, la Religion, les Mœurs, Coustumes & raretez de ce Païs. Avec la découverte de la Rivière du Senega, dont on a fait une Carte particulière ; Ed: E. Couterot, 92 pages (livre numérisé par Google).