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Temps composé

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Pour l'album de Mehdi Nabti, voirTemps composés (album).

Untemps composé est untiroir verbal composémorphologiquement de deux éléments : unauxiliaire et unparticipe.

Au contraire du temps composé, letemps périphrastique est composésémantiquement de deux éléments, lesemi-auxiliaire et uninfinitif. Dans le temps composé, le lien entre l'auxiliaire et leparticipe est purementmorphologique. L'auxiliaire n'est en effet qu'un outil pur qui a perdu son sens initial (être,avoir), et pour cette raison il ne faut pas le confondre avec le verbeêtre utilisé dans sonsens plein comme dansle devoir est terminé, phrase auprésent et non aupassé composé.

Les temps composés expriment une antériorité par rapport auxtemps simples correspondants.

Histoire

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Article détaillé :Supin.

Temps composés avec Avoir

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Le verbeavoir, utilisé comme auxiliaire principal des temps composés, provient du verbelatinhabeo -habere (je possède /je tiens -posséder /tenir), qui n'est pas utilisé comme auxiliaire et a valeur pleine enlatin classique.

Dans toutes leslangues romanes, ce verbe a commencé par prendre un rôle de semi-auxiliaire à partir de certaines tournures d'opinion ou de perception, employées seulement avec des verbes exprimant des opérations intellectuelles (connaître,tenir pour certain,comprendre)[1]. Ainsi on trouve en latin classique, à côté de « Mea fides est cognita » (ma loyauté est reconnue -est est normalement sous-entendu - le participe parfaitcognita s'accorde àmea fides) des phrases exprimant une opinion : « Meam fidem habent cognitam » (ma loyauté [ils le tiennent pour certain est] reconnue),ils tiennent ma loyauté pour reconnue,ils ont eu l'expérience de ma loyauté. Ce type d'expression s'est progressivement généralisé.

Puis sur le même modèle, avec d'autres verbes :« Habeo litteras scriptas », « j'ai une lettre écrite » (scriptas, participe parfait accordé à son objetlitteras). Dans cette forme,habeo conserve sa valeur sémantique de posséder (avoir en soi ou avec soi). Comme en français moderne, « J'ai une lettre écrite » se lit comme un participe employé comme épithète (« une lettre écrite »), ce participe (passif et passé) marquant que l'action d'écrire, appliquée sur la lettre, est achevée au moment du présent que l'on considère (« j'ai une lettre »). Cette tournure ne se substitue pas à la forme grammaticale du verbe conjugué au parfait :« Litteras scripsi », « j'écrivis une lettre », où le temps que l'on considère est celui de l'écriture.

Outre le présent, à l'origine du passé composé, la construction peut bien entendu se comprendre quel que soit le temps utilisé pourhabere, conduisant aux différents temps composés.

Enlatin tardif, le verbe finit par perdre son sens propre, pour ne plus conserver qu'un aspect temporel. AinsiGrégoire de Tours écrit auVIe siècle :« episcopum invitatum habes », non plus dans un sens « tu tiens l'évêque invité », mais bien dans le sens moderne, « tu as invité l'évêque ». Le participe est à présent juxtaposé àhabeo, qui a perdu tout sens propre au sein d'un groupe verbal composé. Le participe continue cependant à s'accorder régulièrement avec son objet, et l'ordre des différents composants demeure variable.

Enfin, au français classique, la périphraseavoir + participe passé s'impose définitivement, en même temps que l'ordre normal des éléments fige la place du complément d'objet après le groupe verbal, et que les déclinaisons disparaissent, rendues inutiles par cet ordre figé. Dans la conjugaison composée, au sein du groupe verbal, le participe passé est alors normalement placé avant son objet, avec lequel il perd progressivement son accord. Il retrouve en revanche cet accord lorsque l'ordre normal est perturbé, et que le participe se retrouve en position d'épithète, placé après son objet mis en relief. C'est cette distinction qui est à l'origine de l'accord du participe passé en français moderne.

Temps composés avec Être

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Les verbesêtre etesse remontent à une racineindo-européenne*es- qui a donné naissance à des formes apparentées dans de nombreuses langues indo-européennes, utilisées commecopule ou comme auxiliaire[2].

En latin classique, le passif peut être marqué par des désinences (« amor » = je suis aimé), mais certains temps passés du passif avaient déjà une forme composée, conjuguée sur le verbe être : « amatus sum » (= j'ai été aimé)[3]. Le verbelatinesse sert d'auxiliaire du passif, mais dans des emplois moins nombreux que dans leslangues romanes, puisque les passifs n'y recourent qu'aux temps duperfectum :auditus est (il/elle a été entendu(e)) ;auditi eratis (vous aviez été entendus). C'est un suffixe qui indique normalement le passif aux temps de l'infectum :audit (il/elle entend) ;auditur (il/elle est entendu(e)).

Toutefois les verbes ditsdéponents, qui se conjuguent comme des passifs mais ont un sens actif, présentent aussi des formes périphrastiques :imitatus est (il/elle a imité) auxquels font écho par leur forme et leur sens les intransitifs français recourant à l'auxiliaireêtre (il est allé).

L’origine historique du parfait « habere + participe passé » décrite ci-dessus ne peut se comprendre que pour des verbes acceptant un objet à l'accusatif, pour lesquels l'objet est susceptible d'être qualifié par le participe passé.Inversement, dans le cas d'un verbe intransitif, les verbes intransitifs n'ont pas pu suivre cette évolution. La forme composée au moyen de l'auxiliaireesse a pu se maintenir et prendre le sens d'un passé composé : « venitus sum » se construit parallèlement à « amatus sum », mais sa valeur passive n'implique pas un agent particulier et ne peut pas se traduire par un "* j'ai été venu". De ce fait, alors qu'un « amatum habeo » évoluera normalement vers un « j'ai aimé », c'est ici le « venitus sum » qui porte la valeur du temps composé « je suis venu ».

L’italien a maintenu l’opposition entre les verbes intransitifs, conjugués avec l'auxiliaireessere, et les verbes transitifs utilisant l’auxiliaireavere[4].

Cette valeur s'est de même longtemps maintenue dans le français médiéval, mais son domaine d'emploi a rétréci au cours de l'histoire, la conjugaison des verbes intransitifs basculant progressivement sur une conjugaison « normale » avec l'auxiliaireAvoir :

« Iles-toit volé dessus déjà si loin, qu’elle ne le pouvoit plus rappeller » (Marguerite de Navarre, L’Heptaméron -16e siècle)
« J’ysuis courue en vain. » (Racine, La Thébaïde ou les Frères ennemis - fin17e siècle)

La situation du français moderne résulte d'une évolution inachevée, où quelques verbes intransitifs sont encore conjugués avecÊtre, une poignée l'est avec l'un ou l'autre des deux auxiliaire (avec dans ce cas une nuance de sens), et la majorité des verbes intransitifs ont rejoint le camp régulier des conjugaisons utilisant l'auxiliaireAvoir.

La différence de sens entre l'auxiliaireAvoir etÊtre, quand le choix est possible, reflète cette différence étymologique :Être traduit un état passif, alors queAvoir correspond à une action achevée.

« Elle est accouchée depuis un mois » : le sens est celui d'un état, traduisant une action accomplie, état constaté et dont l'effet dure encore au moment que l'on considère.
« Elle a accouché il y a un mois » : au moment présent que l'on considère, l'action d'accoucher est une chose passée, achevée.
« Il est accouru dès qu'il a appris la nouvelle » : le sens est celui d'un état ; l'activité d'accourir a eu lieu et ses effets ne sont pas nécessairement achevés, il peut être encore là.
« Il a accouru pour participer à la fête » : au moment de participer à la fête, l'action d'accourir est une chose passée, achevée.

En français

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En français, il existe deux auxiliaires :être etavoir, l'un et l'autre employés selon le verbe et non selon le temps. Ainsi les deux auxiliaires se retrouvent dans tous les temps composés ou surcomposés, mais le passé composé detravailler est toujours construit avec l'auxiliaireavoir, alors qu'on utilisera toujours l'auxiliaireêtre avec le verbevenir (il est venu). Chaque auxiliaire peut se conjuguer pour former d'autres temps composés, voire destemps surcomposés.

Conjugaisons avec Avoir - Temps composés

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Tous les verbes transitifs et la plupart des verbes intransitifs se conjuguent normalement avec l’auxiliaire « Avoir ».

La conjugaison avec l’auxiliaire « Avoir », suivi du participe passé, évoque simultanément deux moments:

  • Le temps auquel est conjugué le verbe « Avoir » : « j’ai mangé » signifie effectivement qu’on possède (verbe Avoir) maintenant, dans le présent, une caractéristique, qui est celle d’avoir mangé.
  • Un temps passé par rapport au temps de l’auxiliaire: Si cette caractéristique est acquise, c’est que l’activité qui permet de l’acquérir (manger) estaccomplie - située dans le passé par rapport au temps considéré.

Cette construction peut être faite avec tous les temps de l’auxiliaire, la signification étant toujours liée d’une part au temps de l’auxiliaire, et d’autre part à un temps passé par rapport à cette première référence.

Formation des temps composés

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La composition ne pose généralement pas de problème, si ce n’est que les formes peuvent être plus ou moins habituelles.Les temps composés courants sont les suivants :

ExempleTemps de l'auxiliaireTemps composéExemple
Je n’ai plus faimPrésentPassé composéJ’ai mangé à midi un excellent repas.
Je n’avais plus faimImparfaitPlus que parfaitJ’avais mangé quand il entra.
Je n’eus plus faim.Passé simplePassé antérieurQuand j’eus mangé, il entra.
Je n’aurai plus faimFuturFutur antérieurQuand j’aurai mangé, je partirai.
Pourvu que tu n’aies pas faim !Subjonctif présentSubjonctif passéJe ne pense pas que tuaies mangé avant l’orage.
Ne plusavoir faim...Infinitifinfinitif passéAvoir mangé me rend somnolent.
Les temps composés plus rares:
N’ayez pas faim!ImpératifImpératif passé (rare)Au moins, avant d’entamer un pot de confiture,ayez fini le précédent!
J'aurais préféré que tu n’eusses pas faimSubjonctif imparfaitSubjonctif plus que parfaitJ’aurais préféré que tueusses mangé avant l’orage.
Tu n’aurais pas faim si tu mangeaisConditionnelConditionnel passé1re formeTu 'aurais mangé gratuitement s’il était venu.
J'aurais préféré que tufusses iciSubjonctif imparfaitConditionnel passé2e formeil n’eût pas résisté si jefusse arrivé à temps.
Enfin, l’auxiliaire peut lui-même être à un temps composé, ce qui donne des tempssur-composés. Toutes les formes sont imaginables, mais la seule d’usage réel est lepassé sur-composé :
Ila eu faimPassé composéPassé sur-composéil est parti dès qu’ila eu fini son travail.

Irrégularités : conjugaisons avec ÊTRE

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Certains verbes intransitifs conjuguent leur temps composés avec le verbeêtre, comme s’il s’agissait d’une tournure passive (et s’accordent en conséquence).

Verbes pronominaux

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Article détaillé :Forme pronominale de conjugaison.

Verbes se conjuguant avecÊtre quand ils n'ont pas de COD

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Les verbes descendre, monter, passer, redescendre, remonter, rentrer, repasser, ressortir, ressusciter, retourner, sortir, tomber(*) se conjuguent avecÊtre, quand ils sont employés intransitivement. Cette forme marque que le participe passé marque l'état du sujet (forme attribut et accomplie) et non une hypothétique action en train d'être accomplie sur le sujet :

« Elleest retournée à Paris » : personne ne l'a retournée, c'est simplement l'état du sujet à la suite des circonstances.

Ils retrouvent en revanche une conjugaison normale quand ils sont utilisés transitivement :

« Ellea retourné les grillades. »
(*) Pour le verbetomber, le sens transitif est d’acquisition récente et reste un régionalisme :« Il a tombé la veste. »

Verbes intransitifs se conjuguant avecÊtre

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Quelques verbes intransitifs se conjuguent avec l’auxiliaireÊtre. Ces verbes étant intransitifs, la forme conjuguée avec l’auxiliaireÊtre ne peut pas se confondre avec une forme passive.

Les verbes accourir, advenir, aller, apparaître, arriver, décéder, demeurer, devenir, échoir, entrer, intervenir, mourir, naître, obvenir, partir, parvenir, provenir, réapparaître, redevenir, reparaître, repartir, rester, retomber, revenir, survenir, venir se conjuguent avec l’auxiliaire Être aux temps composés.

L'exemple extrême est le verbemourir, qui n'a pas réellement de participe passé ; la forme des temps composés est celle d'un attribut, construit sur un adjectif verbal « équivalent » (marquant l'équivalence de l'adjectif verbal accompli et du participe passé inaccompli), et non sur un vrai participe passé : « Elle est morte », au lieu d'un hypothétique « Elle *a mouru ».

« Elleest revenue ce matin. » (personne n'a pu *la revenir - il n'y a pas de complément d'agent possible).

Noter qu'inversement, les verbes essentiellement intransitifs ne se conjuguent pas nécessairement avec l’auxiliaireÊtre : abdiquer, aboyer... Si un verbe essentiellement intransitif est néanmoins employé avec l’auxiliaireÊtre, la différence de sens (si elle est possible) est celle des verbes pouvant être conjugués avec l’auxiliaireAvoir ouÊtre.

Verbes pouvant être conjugués avecAvoir ouÊtre

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Certains verbes peuvent se conjuguer avec l’auxiliaireAvoir ou l’auxiliaireÊtre aux temps composés. Dans ce cas, il y a une nuance de sens (subtile et le plus souvent ignorée) :

  • L’auxiliaireAvoir évoque l'état acquis d'une action nécessairement achevée (avec Avoir, le participe évoque un temps passé, accompli par rapport à celui de l’auxiliaire) :
    « Nousavons demeuré longtemps dans cette maison » (mais c'est à présent fini).
    « La mode des pinsa passé» (c'est à présent démodé).
    « Ellea accouché sans complication » (l'action, achevée, s'est bien déroulé, il n'y a pas lieu d'y revenir).
    « Ila accouru pour la fête » (cette action qu'on évoque est à présent achevée, il n'y a plus de précipitation).
  • L’auxiliaireÊtre évoque l'action en train de se dérouler, qui peut s'être prolongé jusqu'au présent (avec Être, le participe évoque une caractéristique passive, inaccomplie et qui n'est pas nécessairement passée par rapport au temps de l’auxiliaire) :
    « Noussommes demeurés dans cette maison » (et nous pourrions y être encore).
    « La mode des pin’sest passée dans les années 90 » (on évoque le moment où cette mode était en train de passer).
    « Elleest accouché d'un garçon » (l'effet de l'accouchement se prolonge jusqu'au présent, puisque le bébé est là).
    « Ilest accouru sitôt la nouvelle connue » (le résultat est qu'il était là, et est peut-être encore là).

Dans d'autres langues

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Notes et références

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  1. C'est ce que montre E. Benveniste dansProblèmes de linguistique générale. Paris, 1974, t. II,p. 126-136
  2. Les formes issues de la racine PIE *es-
  3. Grevisse, Le bon usage, section 780 et suivantes "Les auxiliaires".
  4. Anne Buchard, Anne Carlier,La forme verbale « être + participe passé » en tant que marqueur d’aspect et de structure argumentale : une typologie graduée, Congrès Mondial de Linguistique Française 2008.


Articles connexes

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v ·m
Temps
Temps simples
Temps composés
Mode
Aspect
Aspects sémantiques
Aspects formels
Diathèse
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