Conçu par le roi pour centraliser le culte du DieuYahweh (ou Yahvé), sonhégémonie est remise en cause après sa mort et l’ouverture d’un autre sanctuaire àBéthel, dans leroyaume schismatique d’Israël. C’est dans ce laps de temps que se produisent la plupart des faits décrits dans leslivres prophétiques.
Aucune donnée archéologique n'est retrouvé sur cet édifice pour confirmer son existence, les hypothèses d'historiens le situent sur l'emplacement dumont du Temple en se fondant sur l'analyse d'autres sites archéologiques. Les fouilles à l'endroit supposé sont interdites.
Lecompagnonnage et lafranc-maçonnerie intègrent dans leurs rituels de nombreuses références au temple de Salomon : letemple maçonnique en est parfois vu comme une reproduction symbolique.
Selon leDeuxième Livre de Samuel chapitre 7 verset 2, leroi David discute avec leprophète Nathan et fait le parallèle avec le fait qu’il habite dans une maison en cèdre tandis que l’Arche d'alliance est dans une tente[1]. MaisDieu dit au prophète Nathan que ce sera le fils du roi David qui construira le temple.
Avant sa mort, le roi David rassemble du matériel pour la construction du Temple en grande abondance sur le sommet dumont Moria à Jérusalem (lieu supposé de laligature d'Isaac), où il a acheté un terrain à Aravna leJébuséen[3], sur lequel il réalise dessacrifices.
Le roi deTyrHiramIer envoie du bois, des architectes et des maçons à Salomon pour l'aider à la construction du Temple. Il lui envoie notamment un talentueux artisan :Hiram. Cet artisan moule et dresse les deux colonnesJakin et Boaz avec leur chapiteau (Jakin ou Jachin, la colonne de droite, et Boaz ou Bohaz, celle de gauche) près du vestibule du Temple, et conçoit unemer d'airain (vasque circulaire) de dix coudées (4,5 m) qui repose sur douze bœufs de bronze, des chaudrons et des calices.
Selon lePremier Livre des Rois chapitre 5 verset 13, le roi Salomon a commencé la construction et a employé des milliers d’ouvriers pour tailler les pierres du temple[4]. Le chapitre 6 donne une description précise de l’architecture du temple et de sa construction achevée après sept années[5],[6].
Selon le Premier Livre des Rois chapitre 14, vers 927/926 av. J.-C., lepharaon égyptienSheshonq Ier « prit les trésors de la maison de l’Éternel et les trésors de la maison du roi, il prit tout. Il prit tous les boucliers d’or que Salomon avait faits »[8].
Jérusalem, avec son Premier Temple, est détruite parNabuchodonosorII en-586. Une partie de la population est exilée à Babylone. Mais la Babylonie s’effondre sous l’attaque deCyrusII, fondateur de l’Empire perse, qui libère les prisonniers en -538 et autorise la reconstruction de l'édifice donnant ainsi naissance ausecond temple de Jérusalem.
Aucun vestige archéologique du Premier Temple n'a été retrouvé, toutefois lesarchéologuesisraéliensIsraël Finkelstein etAmihai Mazar ont émis l'hypothèse qu'il se situait sur la colline au nord de laville de David, sur l'emplacement de l'actuelmont du Temple/esplanade des Mosquées[9]. Cependant, l'accès à la zone de son implantation supposée est impossible aux archéologues[10]. Seules les fouilles sur d'autres sites (Megiddo, Ai,Arad,Shechem,Beth-Shean ouHazor) peuvent permettre d'imaginer ce que pouvait être un temple en ce lieu. SelonDavid Ussishkin, à l'époque deDavid etSalomon (Xe siècle av. J.-C.), Jérusalem était une petite ville ou un village qui ne pouvait abriter qu'un temple modeste situé sur lemont Moriah[11]. Il est difficile de savoir à partir de quand le temple a pu être construit, voire reconstruit à partir d'un sanctuaire plus ancien. Le plan du temple, tel qu'il est décrit dans lePremier Livre des Rois, peut être rapproché de prototypes de templessyriens duIXe siècle av. J.-C. Israel Finkelstein suggère donc que le temple a pu être édifié à cette époque, peut-être sous l'influence duroyaume d'Israël alors en pleine expansion[12].
Sur trois sites, laforteresse d’Arad,Tel Beer Sheva etLakish, on a constaté que des lieux de culte en activité à l'âge du fer ont été démantelés. Ce phénomène pourrait correspondre à une centralisation du culte au profit du temple de Jérusalem, volonté proclamée dans la Bible à l'époque des roisÉzéchias etJosias. L'interprétation des données archéologiques concernant ces réformes cultuelles ne sont cependant pas sans ambiguïté et l'idée d'une centralisation effective du culte dans le seul temple de Jérusalem reste débattue[13].
Parmi lesostraca d'Arad, l'ostracon 18 en hébreu mentionne la « maison de Yhwh » (byt yhwh). Cette expression fait peut-être référence au temple de Jérusalem[14], à moins qu'il ne s'agisse du temple local deYahweh[15]. Un article de laBiblical Archaeology Review paru en 1997[16] relate qu'un autre ostracon« récemment apparu sur le marché des antiquités » et daté de l'âge du fer II« semble être un reçu établi à l’occasion d’un don de trois sicles d’argent au Temple de Yahweh ». Cet ostracon pourrait être une autre référence au temple, mais une étude de 2005 estime qu'il s'agit d'un faux[17].
Une petite grenade en ivoire a aussi été mise en relation avec le temple de Salomon. Cet objet de 44 mm de haut a été repéré sur le marché des antiquités de Jérusalem en parAndré Lemaire. Sa provenance est inconnue. Elle porte une inscription fragmentaire en hébreu dont seules neuf lettres sont complètes et trois sont partielles. L'inscription en écriturepaléo-hébraïque se lit « לבי...ה קדש כהנם (lby...h qdš khnm) » et peut être reconstituée « לבי[ת יהו]ה קדש כהנם (lbytYHVH qdš khnm) », c’est-à-dire « sacré pour les prêtres de la maison deYahweh ». Après sa découverte, l'écriture a été datée duVIIIe siècle av. J.-C. par André Lemaire et Nahman Avigad. Elle était considérée comme un objet authentique ayant servi au culte dans le temple de Jérusalem, peut-être pour orner l'extrémité d'unsceptre[14]. Lemusée d'Israël l'a acquise en 1988. Des expertises menées par l'autorité des antiquités d'Israël ont cependant conclu en 2004 et 2007 qu'il s'agissait d'un faux. La grenade serait ancienne, probablement de l'âge du bronze récent, mais l'inscription serait un ajout moderne[18],[19],[20]. Ces conclusions restent contestées parAndré Lemaire[19].
En 2025, il est découvert à Jérusalem la première inscription assyrienne datant de la période du Premier Temple, portant une inscriptioncunéiforme royale assyrienne réclamant à un roi de Juda (non nommé) le paiement d'untribut « d'ici le premier [du mois de]Av - ou bien »[21]. L'artefact va dans le sens des écritures bibliques (notamment2 Rois 18:7 ;2 Chroniques 33:11) indiquant qu'à cette époque, les rois judéens Manassé et Ezekiah étaient sous le joug assyrien, quand ce dernier refuse de rendre hommage au roi d'Assyrie, ce qui conduit à l'invasion de Juda par le roiSennachérib, en -701[21].
L'agencement contemporain des temples maçonniques en France et dans le monde suit peu ou prou la même allégorie : celle du « temple de Salomon » tel que le relate le premier livre des Rois de la Bible (chap. 5-6-7)[22] ainsi que le deuxième livre des Chroniques (3 et 4). L'orientation varie selon les rites[23].[source insuffisante].
↑Radmacher, Earl D., Allen, Ronald B., H. W. House,Nelson's New Illustrated Bible Commentary: Spreading the Light of God's Word into Your Life, Thomas Nelson Inc, USA, 1999, p. 398
↑ Gail R. O'Day, David L. Petersen,Theological Bible Commentary, Westminster John Knox Press, USA, 2009, p. 148