| Temple d'Héra à Olympie | ||
Ruines du temple d'Héra ayant fait l'objet d'une restauration partielle avec l'anastylose de quatrecolonnes. | ||
| Localisation | ||
|---|---|---|
| Pays | ||
| Ville | Olympie | |
| Coordonnées géographiques | 37° 38′ 20″ N, 21° 37′ 47″ E | |
Le temple, au nord, correspond au n°4 (violet). | ||
| Histoire | ||
| Lieu de construction | Au nord du sanctuaire d'Olympie | |
| Date de construction | Vers 590 av. J.-C | |
| Caractéristiques | ||
| Type | Temple grec | |
| Longueur | 50,01 m | |
| Largeur | 18,76 m | |
Géolocalisation sur la carte :Grèce | ||
| Grèce antique | ||
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Letemple d'Héra à Olympie, appelé aussiHéraion, est untemple grec de l'époque archaïque érigé vers 590 av. J.-C. Situé dans la zone septentrionale, la plus sacrée de l'Altis (le « bois sacré » entouré d'unpéribole), ce petit temple côtoie leMétrôon (temple deCybèle), tandis quecelui de Zeus est cantonné au sud. Les temples d'Héra et deZeus se contentent d'encadrer le vieil autel de cendres, qui est toujours demeuré le fondement du culte dans le sanctuaire d'Olympie[1].
Le temple d'Héra à Olympie, utilisé aussi à l'origine pour le culte de Zeus[2], est probablement le premier édificedorique connu duPéloponnèse et l'un des premiers du monde grec[3]. Il est construit vers 590 av. J.-C. à l'initiative des habitants deScillonte,cité voisine et alliée dePise. Il remplace probablement un temple de Zeus érigé quelques décennies auparavant, bien que cette hypothèse soit contestée par certains archéologues[4], et a peut-être été financé par le butin amassé par lesÉléens dans leurs guerres contrePise et la région deTriphylie passée sous leur contrôle[5].
Il est détruit au début duIVe siècle par un séisme mais l'autel consacré à la déesse devant le temple sert encore pour l'allumage de laflamme olympique.

Ernst Curtius obtient en1874 du gouvernement grec des droits de fouilles exclusifs pour l'Institut archéologique allemand sur le site d'Olympie. Trois ans plus tard, il met au jour dans les ruines du temple d'Héra la statue grecqueHermès portant Dionysos enfant. Les études du temple d'Héra et de Zeus sont plus particulièrement confiées en 1878 à son collègueWilhelm Dörpfeld qui exhume leurs fondations, leurs colonnes et d'autres vestiges de l'élévation des murs[6],[7].


L'édifice est un templedoriquepériptère (6colonnes sur les façades, 16 sur les longs côtés, hautes de 5,40 m) de dimension moyenne et d'allure allongée (18,76 m de large pour 50,01 m de long pour unnaos tripartite de 8,34 m sur 27,82 m). Pour lui donner quelque solennité, l'architecte l'a habillé d'unopisthodomedistylein antis, symétrique dupronaos[8]. Tout comme le temple de Zeus voisin, lesékos (espace intérieur du temple) est donc distylein antis double (à la fois à l'est avec le pronaos et à l'ouest avec l’opisthodome), bien que l’opisthodome ne soit pas ouvert sur le naos.
Les traits foncièrement archaïques de l'édifice (petitecrépis à deux degrés, naos à colonnes très proches des murs et alternativement reliées à ceux-ci avec des murs de séparation pour former une série de « chapelles » latérales) relient ce temple à la tradition deTégée[9].
L'écrivain grecPausanias, qui a visité le sanctuaire en 176 ap. J.-C., donne un historique et des détails architecturaux du temple d'Héra dans saDescription de la Grèce : il précise que les colonnes en bois de chêne à l'origine ont été progressivement remplacées par des colonnes de pierre à mesure de leur dégradation ; le soubassement et lesorthostates constituant la partie inférieure des murs sont encalcaire coquillier local, le haut des murs est enbriques crues ; la majeure partie de l'entablement est en bois ; le toit detuiles s'appuie sur desfrontons sculptés (il subsiste de leur décor des fragments, notamment d'un grandsphinx), surmontés d'un grandacrotère discoïde enterre cuite[10]. Dans l'histoire de l'architecture, le premierfronton sculpté connu est celui de ce temple[11].
L'hypothèse de colonnes originelles en bois remplacées au fil du temps par des éléments en pierre calcaire fait encore aujourd'hui l'objet de débats au sein de la communauté scientifique. L'aspect architectural particulièrement disparate des colonnes, facilement observable depuis l'anastylose conduite dans les années 1900[12], tend selon Wilhelm Dörpfeld à accréditer la thèse d'un remplacement graduel de la structure en bois[3]. Toutefois, des recherches conduites dans les années 2010 invitent à replacer ce manque d'harmonie dans le contexte d'une architecture dorique en pierre encore balbutiante et non emprise de l'idéal de symétrie qui caractérise les constructions de l'époque classique[13].
Pausanias écrit que le temple abritait les statues de Zeus et d'Héra en pierre calcaire (leur soubassement est visible dans le naos) accompagnées de nombreuses statueschryséléphantines (parmi elles, la réplique antique d'une œuvre dePraxitèle,Hermès portant Dionysos enfant, conservée aumusée archéologie d'Olympie) ainsi que l'arche deCypsélos (coffre en cèdre orné de sculptures d'or et d'ivoire, représentant les scènes de la vie de cetyran)[10].
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