| Temple Saint-Martial d'Avignon | |||
| Présentation | |||
|---|---|---|---|
| Culte | Protestant | ||
| Protection | |||
| Site web | avignon.epudf.org | ||
| Géographie | |||
| Pays | |||
| Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur | ||
| Département | Vaucluse | ||
| Ville | Avignon | ||
| Coordonnées | 43° 56′ 42″ nord, 4° 48′ 22″ est | ||
Géolocalisation sur la carte :Avignon Géolocalisation sur la carte :Provence-Alpes-Côte d'Azur | |||
| modifier | |||
Letemple Saint-Martial d'Avignon est un lieu de culte protestant situé à l’angle de la rue des Lices et de larue de la République àAvignon. La paroisse est membre de l'Église protestante unie de France.
Initialement palais de laReine Jeanne, puislivrée cardinalice d'Androin de la Roche, il devient un établissement clunisien. Il servit ensuite de musée d'histoire naturelle oùJean-Henri Fabre, qui en était le conservateur, fut chargé de cours avecStéphane Mallarmé.
Destiné à loger lareine JeanneIre de Naples, comtesse de Provence, il était alors situé dans le faubourg sud de la cité papale, au bord des lices des vieux remparts. Construit à partir de 1346 sur ordre du sénéchalHugues IV des Baux ; il ne servit qu'une seule fois lors de la venue de la souveraine à Avignon en 1348, en pleine épidémie depeste noire.
En 1362, peu après son couronnement, en compensation du prieuré Notre-Dame de Belvédère, annexé parJean XXII lors de l’édification du palais pontifical deSorgues,Urbain V donna au cardinal de la Roche, abbé deCluny, le palais de la reine. La donation précisait qu’il s’agissait du : « palais ou demeure construit par Hugues des Baux, comte d’Avellino, au nom du roi Louis, d’illustre mémoire, et de notre très chère fille en Christ, la très illustre reine de Sicile, au temps où le dit Hugues remplissait les fonctions de Sénéchal de Provence ». Le cardinal de la Roche en fit sa première livrée avant de s’installer dans celle d’Annibal de Ceccano.
La prieurale de Saint-Martial devint la chapellenie des familles deClément VI et deGrégoire XI. Y furent inhumés les cardinaux dePierre de Cros,Guillaume d'Aigrefeuille le Jeune, dans la chapelle Saint-Étienne de la prieurale dont il avait été l’un des bienfaiteurs,Jean de La Grange ainsi qu’en 1420 Raymond de Beaufort, comte de Beaufort et vicomte de Valernes. Sa pierre tombale, au milieu duXIXe siècle, était encore enchâssée dans la chapelle de Canillac, près du cloître des bénédictins. Cette église passant au culte réformé, elle fut déposée pour entrer au Musée Lapidaire d’Avignon. Elle se trouve aujourd’hui exposée auMusée du Petit Palais.
En 1380, le CamerlinguePierre de Cros, cardinal-archevêque d’Arles et parent des Roger de Beaufort, décida de transformer le prieuré Saint-Martial d’Avignon en collège. Il le dota pour accueillir douze novices bénédictins et le plaça sous la direction d’un recteur. Le premier fut désigné par Jacques de Damas Cozan, le petit-neveu deGrégoire XI et abbé de Cluny. À ce titre, il devint administrateur des prieurés dePiolenc,Sarrians etPont-de-Sorgues. Un des recteurs de Saint-Martial, Robert de Chaudesolles, fut abbé général de Cluny de 1416 à 1423.
En 1866, la municipalité d'Avignon nomme Jean-Henri Fabre au poste deconservateur du musée d'Histoire naturelle d'Avignon (rebaptiséMuséum Requien depuis 1851), alors abrité dans l'église Saint-Martial désaffectée[1]. C'est là que Fabre travaille aux colorants et donne des cours publics de chimie. C'est là également qu'il reçoit en 1867 la visite surprise deVictor Duruy (1811-1894). Ce fils d'ouvrier devenu normalien et inspecteur de l'enseignement avait pris en amitié le naturaliste avec qui il partageait le rêve d'une instruction accessible aux plus démunis. Devenu ministre de l'Instruction publique, Duruy convoque Fabre à Paris deux ans plus tard pour lui remettre laLégion d'honneur et le présenter à l'empereurNapoléon III[2].
Duruy chargea Fabre de donner des cours du soir pour adultes qui, ouverts à tous les publics, vont connaître un franc succès. Ses leçons de botanique attirèrent un public attentif composé de jeunes villageoises qui lui apportaient tant de fleurs que « son bureau disparaissait sous les richesses des serres voisines », d'agriculteurs curieux de science, mais aussi de personnalités fort cultivées, telles que l'éditeurJoseph Roumanille et le philosophe anglaisJohn Stuart Mill (1806-1873), directeur de laCompagnie des Indes, qui devient l'un de ses plus fidèles amis.
Stéphane Mallarmé fut la seconde personnalité éminente à enseigner dans les cours municipaux de Saint-Martial. Venu d'abord, à sa demande, comme chargé de cours d'anglais au lycée de garçons, en octobre 1869, il demanda un congé pour raison de santé en janvier 1870. Il lui fut accordé et il consacra désormais son temps « à l'usage des jeunes personnes » auxquelles il dispensa ses cours jusqu'en mai 1871[3].
Mais la loi Duruy () pour la démocratisation de l'enseignement laïque, notamment l'accès des jeunes filles à l'instruction secondaire, déclencha une cabale des cléricaux et des conservateurs, obligeant le ministre à démissionner. Fabre accusé d'avoir osé expliquer la fécondation des fleurs devant des jeunes filles jugées innocentes par certains moralisateurs, les cours du soir furent supprimés après deux années d'existence[4] et l'enthomologiste fut dénoncé comme subversif et dangereux. Incapable de gérer une telle atteinte à son honneur, il démissionna de son poste au lycée fin1870[4]. Malgré ses vingt-huit ans de service, il quitta l’enseignement sans obtenir de pension.

À laRenaissance, laRéforme protestante se développe dans la région, dans les grandes villes protestantes d'Orange et deNîmes, mais est réprimée dans la cité papale[5]. La liberté de culte est assurée à laRévolution française par l'article 10 de laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. À partir de 1830, la communauté protestante s'installe à l’hôtel de Sade, rue Dorée[6].
En 1881, l’église Saint-Martial est affectée au culteréformé[7]. L'édifice est classé par arrêté du au titre des monuments historiques[8]. L'orgue a été réalisé en 1984 par lefacteur d'orguesPascal Quoirin[9]. En 2014, l'Église protestante unie de France se réunit en synode national à Avignon[10].
Sur les autres projets Wikimedia :
Temples protestants de France | |
|---|---|
| Auvergne-Rhône-Alpes | |
| Bourgogne-Franche-Comté | |
| Bretagne | |
| Centre-Val-de-Loire | |
| Grand-Est | |
| Hauts-de-France | |
| Île-de-France | |
| Normandie | |
| Nouvelle-Aquitaine |
|
| Occitanie |
|
| Pays-de-la-Loire | |
| Provence-Alpes-Côte-d'Azur | |
| France d'Outre-mer | |
| Protestantisme en France | |