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Latempérance est définie comme modération ou retenue de soi-même volontaire[1], le contrôle et la maitrise de soi avec frustration volontaire, donc résister à des excès. Elle est typiquement décrite en fonction de ce qu'un individu se retient de faire. Ceci inclut la retenue de représailles comme désir de paix et de pardon, retenue d'arrogance comme forme d'humilité et de modestie ainsi que la retenue d'excès comme forme de prudence, de calme et de contrôle de soi[2].
Elle est (avec laprudence, laforce et lajustice) l’une des quatrevertus cardinales, dans laphilosophie réaliste comme chez lephilosophe grecPlaton. Il existe différentes versions des quatre vertus cardinales (Sagesse, Justice, Prudence, Tempérance), (Sagesse, Justice, Courage, Tempérance) ou encore (Sagesse, Justice, Force Morale, Tempérance) selon l'empereur et philosophestoïcienMarc Aurèle.
Saint Thomas d'Aquin reprendra cette classification en fondant toute sa morale du bonheur sur les vertus cardinales.
Il y ajoutera lesvertus théologales (qui sont lafoi, l’espérance et lacharité) et lesdons du Saint-Esprit qui forment toute la structure anthropologique de la personne « mise debout » dans sa nature et par lagrâce.
La vertu de tempérance est liée aux trois autres vertus cardinales : on ne peut être vraiment prudent, ni vraiment juste, ni vraiment fort, si l’on ne possède pas aussi la vertu de tempérance. Cette vertu conditionne indirectement toutes les autres vertus - mais toutes les autres vertus sont indispensables pour que l’Homme soit tempérant (ou sobre). Cette vertu est appelée aussi sobriété. Elle est nécessaire à l’harmonie intérieure de l’homme, à sa beauté intérieure - et à sa santé (psychique et physique).
Le terme de tempérance semble se rapporter en quelque sorte à ce qui est hors de l’Homme (nourriture, boisson, etc.). Cette référence à des éléments extérieurs à l’Homme trouve son fondement dans l’Homme. La vertu de tempérance permet à chaque Homme de faire triompher son « moi supérieur » sur son « moi inférieur ». Cette maîtrise met en valeur le corps. La vertu de tempérance fait en sorte que le corps et nos sens trouvent la juste place qui leur revient dans l'être humain.
Pour les Grecs (Platon etAristote notamment), la tempérance (oumodération, autre terme pour traduire le grecἐγκράτεια /énkráteia) est unevertu essentielle, qui vise à contrer unvice qui hantait les Grecs : ladémesure.
Nietzsche, dans laNaissance de la tragédie, rattache l'hybris audionysiaque et lasophrosyne à l'apollinien.
Dans lechristianisme, la tempérance est une forme demodération et est liée à lasagesse spirituelle qui est abordée dans l'épître de Jacques au chapitre 3 verset 1[3]. Dans lapremière épître à Timothée[4], la tempérance est une caractéristique requise pour êtreévêque dans l'église[5].
La tempérance est lavertumorale qui modère l'attrait des plaisirs et procure l'équilibre dans l'usage desbiens créés. Elle assure la maîtrise de lavolonté sur lesinstincts et maintient lesdésirs dans les limites de l'honnêteté. Dans l'Épître à Tite 2, 12, elle est un cadre de vie pieuse[6].
Possède lavertu de tempérance celui qui sait se maîtriser, celui qui ne permet pas à sespassions de l’emporter sur laraison, sur lavolonté et aussi sur lecœur. Cette vertu exige aussi l'humilité devant les dons queDieu a offerts à notre nature humaine, humilité du corps et humilité ducœur[7].
Tempérance est la quatorzième carte dutarot de Marseille. Cette carte représente un personnage ailé tenant deux vases reliés entre eux par un courant d'eau. Le personnage est bicolore.
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