The Daily Telegraph, ouThe Telegraph, est unquotidien d'informationbritannique fondé en 1855 sous le nomDaily Telegraph and Courier. Depuis 1961, il a également une édition dominicale intituléeThe Sunday Telegraph, qui a sa propre rédaction.
Le journal est connu pour ses positions très proches duParti conservateur et a soutenu ouvertement leBrexit lors duréférendum du 23 juin 2016[2],[3],[4]. Il a soutenu les conservateurs (Tories) dans toutes les élections depuis la seconde guerre mondiale. Certains critiques le surnomment d'ailleursThe Torygraph[5].
Selon un sondage effectué en 2004, 61 % des lecteurs duTelegraph soutiennent leParti conservateur, contre seulement 31 % de la population générale[6].
Filiale du Telegraph Media Group, il est majoritairement détenu par lafamille Barclays.
Page couverture du :« Troupes alliées marchant vers Athènes ».
Jusqu'en 1994, leDaily Telegraph et les autres journaux du groupe, était la propriété de l'homme d'affaires britannique d'origine canadienneConrad Black. Le groupe de presse fut racheté par lesfrères Barclay, hommes d'affaires britanniques, déjà propriétaires de plusieurs journaux auRoyaume-Uni.
Le quotidien est en cours de rachat par un fonds contrôlé par Mansour Ben Zayed, le dirigeant d’Abou Dhabi et vice-président desÉmirats arabes unis. La perspective de ce rachat provoque l’émoi au sein du parti conservateur. Dix-huit députés de ses députés publient une lettre ouverte estimant que la transaction présentait « une menace potentielle très réelle pour la sécurité nationale » et le gouvernement décide d'intervenir en saisissant deux régulateurs, l’Ofcom, chargé des médias, et la CMA, l’autorité de la concurrence[7].
Les nouveaux bureaux et imprimerie du Daily Telegraph à Fleet Street, Londres. The Illustrated London News, 1882.
Il reste de la longue histoire du journal une mémorable entrevue de l'empereur Guillaume II (de Prusse), publiée en 1908 devenue l'affaire du Daily Telegraph. Affirmant son amitié pour le Royaume-Uni, lui qui a du sang anglais, en tant que petit-fils de l'impératrice Victoria s'emporte, perd le contrôle, et va jusqu'à déclarer qu'il a personnellement contribué, par ses conseils, à l'effort militaire britannique dans laguerre des Boers. Toute l'Allemagne ayant soutenu les Boers, elle découvre, consternée, que son empereur est faible d'esprit.
Les liens personnels entre l'équipe éditoriale du journal et la direction duParti conservateur (Tory), combinés à l'influence du quotidien auprès des militants conservateurs, font que ce journal est souvent surnommé« The Torygraph ».
Avant de se lancer en politique, le premier ministre britannique,Boris Johnson publiait régulièrement des articles dans ses pages. Le quotidien défend également des positionspro-américaines eteurosceptiques[8].
Le, leTelegraph révèle qu'un grand nombre de membres duParlement britannique (MP) ont réclamé le remboursement abusif de frais exorbitants ou sans rapport avec leur charge politique. Le journal distille alors quotidiennement des révélations sur les montants réclamés par les députés. Le scandale indigne l'opinion publique et provoque la démission duprésident de la Chambre des communes, le travaillisteMichael Martin (non impliqué dans le scandale). Dans la foulée, de nombreux députés annoncent qu'ils ne se représenteront pas[9].
Le, l'éditorialiste en chef du journal,Peter Oborne(en), proteste et claque la porte du journal en accusant la direction de tromperie envers les lecteurs et en leur reprochant de céder à la pression du groupe bancaireHSBC.Peter Oborne réclame une enquête indépendante, et déclare« la distinction entre le département publicité et le contenu éditorial s'est effacée ». Selon un ancien responsable du journal (non cité nommément), HSBC serait« un annonceur que tu ne peux pas te permettre d'offenser »[10],[11].
Fin novembre 2023, lesÉmirats arabes unis font une offre pour acquérirThe Telegraph, ce qui fait craindre un « newswashing » du Golfe. SelonAmnesty International, l'accord aurait de graves implications pour la liberté de la presse au Royaume-Uni, tandis queThe Telegraph publie un communiqué soulignant que son indépendance éditoriale doit être garantie. En outre, le secrétaire d'État pour le numérique et les médiasLucy Frazer se préoccupe du sujet par une lettre reçue des députés conservateurs[12]. Cette lettre déclare : « L'influence sur un journal national de qualité faite par un État étranger peut susciter des préoccupations et doit faire l'objet d'une enquête »[13].
À la mi-mars 2024, le gouvernement britannique décide d'annuler la vente (contre 600 millions de livres sterling) du journal aux Émirats arabes unis[14].
↑Charles-HenriGallois,Les illusions économiques de l'Union européenne : rejoignons les Britanniques et reprenons en main notre démocratie et notre liberté, Fauves éditions,, 256 p.(ISBN979-10-302-0308-0)
↑Agnès Alexandre-Collier, « Le Brexit révèle les fractures des conservateurs britanniques »,Le Monde diplomatique,(lire en ligne, consulté le).