LeTatarstan ourépublique du Tatarstan (enrusse :Респу́блика Татарста́н,Respoublika Tatarstan ; entatar :Татарстан Республикасы) est unerépublique de lafédération de Russie, située sur le bassin de laVolga, qui tire son nom dupeuple Tatar, et dont la capitale estKazan. L'origine ethnique des habitants de la région est très diverse : Tatars, mais aussiRusses,Tchouvaches,Bachkirs,Géorgiens, etc.
Le Tatarstan se caractérise par un vaste réseau hydrologique, irrigué par le grand fleuve qu'est laVolga et par ses affluents tels que laKama, laBelaïa, laViatka et laSviïaga entre autres. Toutes les rivières font ainsi partie dubassin de la Volga. Le Tatarstan possède 4 098 cours d'eau qui traversent le territoire. Parmi ceux -ci 3 686 sont de petites rivières dont la longueur ne dépasse pas 10 km, et la longueur totale du réseau hydrologique est de 19 623,5 km[1].
La république compte plus de 8 500 lacs, un nombre qui était autrefois bien plus élevé avant la création des réservoirs de Kouïbychev et de Nijnekamsk qui ont inondé les plaines inondables. Parmi les lacs, les lacs de plaine inondable et autresbras-morts prédominent (83 % du total) tandis que les lacskarstiques représentent 16 % du total. Les lacs desuffosion représentent seulement 1 % des lacs de la république[1]. Les réservoirs artificiels représentent environ 16 % de tous les plans d'eau, et ils occupent une superficie de 3 683,23 km2. Les plus grands réservoirs sont leréservoir de Kouïbychev sur la Volga et leréservoir de Nijnekamsk sur la Kama. Il y a aussi leréservoir de Zaïnsk et le réservoir de Karabach entre autres[2].
Enfin, la région compte plus de 7000 marécages, qui se trouvent pour la plupart dans les plaines inondables. Le plus grand marais est le marais de Koulegach avec une superficie de2 274 hectares dans la plaine de Kama-Belaïa[3].
Le principal axe de transport est laroute fédérale M7, qui relie Moscou àOufa en traversant d'ouest en est la république, souvent en 2x2 voies. Au niveau de Kazan, elle agit comme un périphérique urbain. Depuis l'est de Kazan, la route fédéraleR239 part de la M7 versAlmetievsk etOrenbourg tandis que l'ouest de Kazan part de la M7 la R241 versOulianovsk. La R242 commence elle au nord de Kazan en direction dePerm etIékaterinbourg.
Depuis fin 2023, une autoroute à péage depuis Moscou est partiellement mise en service, laM12 Vostok. La partie ouverte est celle de Moscou à Kazan, tandis que la partie jusqu'àIékaterinbourg sera ouverte fin 2024.
Après une résistance acharnée aux invasions mongoles, l'Empire bulgare très développé de la Volga tomba aux mains de la Horde d'Or en 1236.
En 1236, elle est soumise par les Mongols, sous la direction du KhanBatu, qui inclut la région dans les territoires contrôlés par laHorde d'or (1236 — 1502), l'un des quatre grandskhanats de l'Empire mongol.
Le Khanat devient russe sous Ivan le Terrible[4]. En conséquence, l’ancienne classe dirigeante perd son pouvoir et le khanat de Kazan est intégré à l’État russe et l'islam en tant que religion était toléré, même si l'influence du christianisme s'est accrue à mesure que de plus en plus de Russes colonisaient ce qui est aujourd'hui le Tatarstan. Les tentatives de prosélytisme des Tatars par l'Église orthodoxe russe, en particulier au XIXe siècle, ont été largement infructueuses.
Cependant, même sous la domination russe, les marchands tatars conservèrent leur importance économique, notamment dans le commerce entre l'Europe de l'Est et les États musulmans d'Asie centrale. En conséquence, Kazan fut déclarée l'un des centres industriels et culturels les plus importants de Russie et devint en 1708, le centre du gouvernorat de Kazan.
Au XIXe et au début du XXe siècle, les Tatars étaient le peuple turc musulman le plus développé économiquement de l'Empire russe. En tant que centre d'éducation musulmane et lieu de publications imprimées en langues turques, Kazan revêtait une grande importance au-delà du territoire du Tatarstan.
Dans le même temps,Ismail Gasprinski, théorise la tolérance des autres religions par l'islam en formulant lejadidisme (dérivé deusul ul-jadid, signifiant, « nouvelle méthode »), un courant de l'islam moderniste, poussant notamment à davantage de tolérance avec les autres religions.
En 1920, les bolcheviks déclarent le Tatarstan République socialiste soviétique autonome et l'intègrent au sein de l'URSS. Bien que les Tatars fussent plus nombreux que par exemple les peuples baltes, ils figuraient dès le début comme la sixième nation la plus importante dans les armoiries nationales de l'Union soviétique. Le Tatarstan n'a pas reçu le statut de république fédérée (RSS).
En 1988, le Centre Tatar a été créé au Tatarstan, qui prônait l'indépendance complète du pays et l'unité culturelle des Tatars vivant dans le pays avec ceux du Bachkortostan, de Tchouvachie et de Sibérie.
Au milieu de la dissolution de l'Union soviétique, les dirigeants politiques tatars ont cherché à s'établir comme distincts de la Russie. La Déclaration de souveraineté de l'État du Tatarstan, adoptée le 24 octobre 1990, définit le Tatarstan comme un État souverain au sein de l'Union soviétique. En, le Soviet suprême de la république déclare l'adhésion du Tatarstan à laCEI comme membre fondateur. Cependant, le Tatarstan est demeuré intégré à lafédération de Russie, mais disposant d'une autonomie plus importante que toutes les autres entités qui la composent, et même de représentations plénipotentiaires à l'étranger (notamment enFrance, au 6,rue du Docteur-Finlay, àParis). Lorsque l’Union soviétique s’est dissoute tout à la fin de 1991, le Tatarstan s’est retrouvé dans un état d’indépendancede facto, un état que les dirigeants tatars ont cherché à renforcer avec un référendum sur la souveraineté en 1992 et un vaste exercice d’édification de la nation[5]. Le, les autorités tatares organisent un référendum (auquel assistaient des observateurs internationaux) dont la question était :
« Êtes-vous d'accord pour que la république tatare soit un sujet de droit international ? »
Une majorité de la population (61,4 %) s'est alors prononcée pour l'indépendance (sujet de droit international)[6].
La langue tatare et l'éducation islamique ont été publiquement relancées, tandis que lamosquée Qolşärif a commencé à être reconstruite. Le nationalisme tatar se divisait à cette époque entre les camps modérés et radicaux. Le parti radical Ittifaq dirigé par Fauziya Bayramova, s'est expressément opposé au Jadid, au soufisme et à l'islam européen, promouvant un fort sentiment anti-russe et un Tatarstan islamique. Le Centre public pan-tatar modéré, en revanche, s'intéressait principalement à l'indépendance des Tatars, par opposition aux questions religieuses[5].
Le Tatarstan a signé un accord de partage du pouvoir avec le gouvernement russe en 1994. Dans le cadre de cet accord, le Tatarstan a reçu des pouvoirs importants, qui ont ensuite été accordés à d'autres républiques dans un système de fédéralisme asymétrique. Renouvelé en 2007, ce dernier est arrivé à échéance en 2017 et n'a plus été renouvelé[7].
La politique d'harmonisation de la législation initiée parVladimir Poutine dans les années 2000, a amené un retour à une plus stricte intégration dans la fédération. Toutefois les choix économiques et les relations internationales sont empreints d'une vaste autonomie, et une politique d'encouragements envers lesPME et les partenariats avec les entreprises étrangères est fortement en hausse, malgré la crise.[réf. nécessaire]
LesTatars, qui appartiennent au rameau turc de la famille ethno-linguistiquealtaïque, étaient, en 1926, environ 3 311 000 dans l'ensemble de l'Union soviétique, alors que la population totale de la Tatarie ne s'élevait alors qu'à 2 800 000 personnes. En 1970, la tendance s'était encore accentuée, puisque sur 5 931 000 Tatars recensés pour l'ensemble de l'Union soviétique, seuls 1 536 000 vivaient en Tatarie, où ils étaient à peine plus nombreux que lesRusses.
LesTatars sont également nombreux dans les régions voisines deRussie, auKazakhstan et enOuzbékistan. L'installation des Russes en Tatarie, commencée au lendemain de la prise deKazan par les armées du tsar en 1552, s'est constamment poursuivie. La découverte dupétrole au lendemain de laSeconde Guerre mondiale contribua à accroître fortement l'importance numérique du groupe slave vivant à l'intérieur des frontières de la Tatarie. Après la dislocation de l'Union soviétique, les Tatars ne représentaient que 48 % de la population, contre 43 % pour les Russes.
Les régions les plus riches en termes de flore et faune sont les zones du nord-ouest de la république frontalières de la Tchouvachie et le centre-nord de la république. Au contraire, les régions de Kazan, du sud-ouest, d'Aksboubaïevo, de Zaïnsk et de Mouslimovo sont pauvres en biodiversité[11]. Sur le territoire de la république du Tatarstan, il y est recensé 1 610 espèces deplantes vasculaires appartenant à 578 genres, 124 familles, 78 ordres, 8 classes et 5 phylums. La république compte de plus 40 espèces dechampignons de 19 familles et de 7 ordres. La dernière édition du livre rouge du Tatarstan de 2006 recense 309 espèces végétales protégées, soit 19,2 % de la flore de la République réparties en 67 familles[12].
La faune de la République est représentée par 290 espèces d'oiseaux, 71 espèces de mammifères, 11 espèces d'amphibiens 7 espèces de reptiles ainsi que par plusieurs milliers d'espèces d'animauxinvertébrés[13]. Dans les invertébrés, il existe plus de 5 000arthropodes, 304 espèces d'hyménoptères, 303 espèces decoléoptères terrestres, plus de 250 espèces destaphylins et de 35 à 50 espèces detaupins[14]. Le Livre rouge de la république du Tatarstan, qui recense les espèces protégées, comprend 631 espèces. Elles se répartissent entre 318 espèces végétales, 226 espèces d'animaux et 87 espèces de champignons et lichens[15].
Au, la république du Tatarstan est constitué de 193aires protégées de tous niveaux d'une superficie totale de465 109 hectares. Elles se composent de 187 aires protégées d'importance régionale avec une superficie de426 800 hectares ainsi que de 38 zakazniks et de 149 monuments naturels d'importance régionale[21].
Le Tatarstan est une des grandes régions économiques de Russie[22]. En 2021, leproduit intérieur brut de l'oblast s'élevait à 3,455 milliards de roubles, soit le6e des 85 sujets[a], compris entre laIamalie au-dessus et lekraï de Krasnodar en dessous. LePIB par habitant était lui de 710 400 roubles[23]. Les principaux secteurs économiques sont l'industrie, les services publics, l'agriculture, le commerce de gros et de détail, la construction ainsi que le transport et le stockage[22].
En 2022, le volume des produits agricoles s'est élevé à 334,1 milliards de roubles (125,9% du niveau de 2021). Le volume de la production végétale est de 175,6 milliards de roubles (160,0 %), celui des produits animaux est de 158,4 milliards de roubles (100,9 %)[24].
Le salaire moyen annuel s'est élevé en 2022 à 52 088,6 roubles et a augmenté de 15,9 % par rapport au niveau de 2021[25]. Au, 7 500 personnes sont inscrites au chômage, soit 0,37 % de la population active[26].
Le sport le plus populaire est bien sûr le hockey-sur-glace avec comme équipe phare leAK Bars Kazan qui évolueKHL. On pratique lerugby à XIII au Tatarstan dans lesannées 1990.
Une sélection « nationale » reçoit ainsi laFrance le àKazan. Elle ne perd que d'une faible marge (10-20)[27].
Le Tatarstan effectue ensuite une tournée en France du au. Il y rencontre cinq sélections régionales qu'il ne parvient pas à dominer[27].
↑a etbJeskoSchmoller, « The Unfolding of the Tulip: From Ethnic to Religious Identification among Volga Tatars »,Anthropological Journal of European Cultures,vol. 27,no 1,,p. 109–114(ISSN1755-2923,lire en ligne, consulté le)
Marcel Gabbazov,Le Tatarstan et la Fédération de Russie : entité administrative ou communauté politique ?, Université de Bordeaux 4, 1999, 118 p. (mémoire de DEA de Science politique)
Fred Hilgemann,Le Tatarstan : pays des musulmans de Russie, Paris, éd. Autrement, 2007(ISBN978-2-7467-1023-8), 214 p.
Midhat Farukshin, « République autonome du Tatarstan », inLe statut constitutionnel des régions dans la Fédération de Russie et dans d'autres pays européens, Strasbourg, Éditions duConseil de l'Europe, 2003,p. 155-165[lire en ligne]
Richat Sabitov,Le fédéralisme russe contemporain et la République du Tatarstan, Fondation Varenne, 2013(ISBN978-2-37032-018-6), 620 p.