Le département actuel résulte d'une longue histoire qui a précédé sa création en 1790. Commencée il y a 500 000 ans avec les plus anciennes traces humaines, elle se poursuit avec la tribu gauloise desRutènes. Leur territoire est tour à tour intégré dans l'Empire romain, leroyaume wisigoth deToulouse et leRoyaume franc. Devenu vassal ducomté de Toulouse, le territoire du Tarn, nomméAlbigeois en référence à Albi sa capitale, est ravagé par les combats de lacroisade des albigeois. Il est intégré au domaine royal en 1270 et appartiendra désormais à la province duLanguedoc. Il souffre de nombreux combats et massacres pendant lesguerres de Religion. À laRévolution, il prend le nom du Tarn, la principale rivière qui le traverse. Son histoire industrielle a été marquée par des luttes syndicales importantes.
Sa géographie repose sur une forte opposition est-ouest : le relief et la géologie en sont la cause. Une autre dualité se retrouve dans la démographie et l'économie, mais dans le sens nord-sud. Département le plus industriel de l'ex-Midi-Pyrénées après laHaute-Garonne grâce à l'énergie issue du charbon deCarmaux, à la richesse de son sous-sol et à l'énergie hydroélectrique de lamontagne Noire, il conserve une part agricole riche qui participe à lagastronomie régionale et à lacuisine tarnaise. Le tourisme contribue pour une part importante au développement économique du département, grâce à un patrimoine culturel important et à une variété de paysages naturels attractive. Toutefois, l'enclavement est encore un sujet de réflexion, particulièrement dans le sud du département.
Le département a été créé à laRévolution française, le en application de la loi du, à partir d'une partie de laprovince duLanguedoc. Ses limites reposent approximativement sur celles des anciens diocèses d'Albi, Castres etLavaur. Il reprend une partie de l'ancienne vicomté d'Albigeois mais aussi des portions orientales du comté de Toulouse.
Carte du département du Tarn (1790)
Toutefois, l'histoire du territoire circonscrit aux limites du Tarn est beaucoup plus ancienne.
Les vestiges humains les plus anciens datent de 500 000 ans près du confluent entre Tarn etAgout[3]. Bien des siècles plus tard, des vestiges desnéandertaliens montrent leur intérêt pour le silex de la vallée de laVère[3]. L'arrivée d'Homo sapiens se produit il y a environ 35 000 ans[4].
Aupaléolithique apparaissent les premières traces d'art rupestre àPenne. Aunéolithique, de nombreusesstatue-menhirs sont érigées autour deLacaune en continuité avec celles élevées dans leRouergue. Le défrichage et l'établissement de premiers villages permanents leur sont contemporains[3].
Des fouilles archéologiques dans le quartier du Castelviel àAlbi, ont mis au jour un ancienoppidum[5]. D'autres ont été repérés àMontans,Berniquaut[6] ou ceux de Saint-Clément et du Renard dans laforêt de Grésigne[7].
AuIVe siècle, l'arrivée desRutènes, peuple celte, sur une aire qui représente approximativement les actuels départements de l'Aveyron et du Tarn, s'accompagne d'un développement de l'agriculture, et de l'exploitation de mines de fer et cuivre. Leur capitale,Segodunum est l'actuelleRodez, dans l'Aveyron.Un artisanat florissant met en valeur le territoire. La métallurgie, outillage en fer, bijoux en or et bronze, exploite les gisements locaux et la poterie prospère notamment à Montans. LesVolques Tectosages occupent la partie occidentale du Tarn actuel, la frontière avec les Rutènes restant mal connue et peut être un peu fluctuante au fil des siècles[e 1].
La toponymie en « ac » est un suffixe celte qui signifie la propriété. Ainsi,Cahuzac est la propriété d'un Caïus[10],Marssac celle d'un Martius[e 4]...
Palais de Évêché et Cathédrale Saint-Benoît à Castres.
Une civilisation occitane s'établit sous la coupe desvicomtes d'Albi de lamaison Trencavel. L'aristocratie se faitmécène destroubadours, promeut l'amour courtois et adhère progressivement aucatharisme, suivie par une partie du peuple[11]. Cet engouement pour la nouvelle croyance provient, d'une part de l'incompétence et du faste du haut-clergé languedocien et d'autre part, de l'opposition entre la noblesse locale et le pouvoir considérable des prélats. Le terme d'« albigeois », donné aux hérétiques par la papauté pourrait provenir duconcile de Lombers, un débat théologique tenu en 1165 ; ayant eu lieu enAlbigeois, le nom serait resté»[Note 2].
Lacroisade des albigeois décrétée par le papeInnocent III oppose des armées du nord de la France aidées de contingents étrangers, aux seigneurs occitans. Le comte de ToulouseRaymond VI (VIII[Note 3]) possède l'Albigeois dans son comté, mais son vassal, le vicomteRaymond-Roger Trencavel en est le seigneur. Rapidement emprisonné àCarcassonne, Trencavel meurt, ses terres étant annexées parSimon IV de Montfort nommé chef de la croisade. Lesiège de Lavaur de 1211[12] et labataille de Montgey[13] sont les principaux combats menés dans le Tarn. La mise au bûcher de deux hérétiques à Castres, en 1209, marque le début des exécutions et la prise de Lavaur entraine la mort de 400 cathares, le plus grand bûcher de la croisade. Plusieurs villages entre les rivières Tarn et Aveyron sont rasés par les croisés lors de leurs raids :Saint-Marcel, le Carla dans l'actuelle commune deCastelnau-de-Lévis[14], La Gardelle sur la commune deVilleneuve-sur-Vère[15]...
À partir duXVe siècle, la culture dupastel enrichit le pays de Cocagne dans le triangle Albi-Toulouse-Carcassonne. Une bourgeoisie du pastel fait construire de somptueux hôtels et tout le pays profite de cette manne financière. Son déclin est dû à la culture de l'indigo moins cher en région tropicale. Lechâteau de Magrin conserve un séchoir à pastel et un musée consacré à la plante tinctoriale bleue y est implanté[18].
Cathédrale d'Albi : peintures et jubé, des ajouts de la Renaissance.
À partir de laRenaissance, on peut réellement parler de renaissance albigeoise, tant l'urbanisme de la ville a été profondément marqué. Les évêques d'AlbiLouisIer etLouis II d'Amboise, riches et familiers de la cour du roi, transforment la cathédrale d'Albi : un baldaquin en pierre est ajouté sur l'entrée et un jubé permet de séparer les croyants du chapitre de chanoines. Le palais de la Berbie perd une partie de ses défenses au profit du confort : laplace d'armes devient jardin et le donjon est amputé d'une tour. L'aile orientale voit s'ouvrir des fenêtres sur la ville et des toitures en ardoise donnent un air ligérien à la ville de briques et tuiles roses[19]. À cette époque, la bourgeoisie du pastel se fait construire de beauxhôtels particuliers à Albi, Gaillac, Castres[20]...
Peu après, laRéforme protestante marque profondément le département. Albi reste ancrée au catholicisme alors que Castres est sensible au protestantisme. Des combats et massacres ont lieu avant que la paix ne revienne avec la signature de l'Édit de Nantes. Le sud du Tarn en sort transformé, les protestants ayant systématiquement détruit les édifices religieux antérieurs : églises, cloîtres, monastères, crucifix... Cet épisode coïncide avec l'arrêt de la culture du pastel détrôné par l'indigo venu des zones tropicales[20].
Cathédrale Saint-Benoît de Castres inachevée à cause notamment des guerres de religion.
Des épidémies de peste et de famines ponctuent les époques jusqu'au règne deLouis XV :Jean-Louis Biget a comptabilisé près de 50 épisodes tragiques en 300 ans, une moyenne d'une calamité tous les sept ans. Il faudra attendre leXVIIIe siècle pour retrouver une population équivalente à celle duXIVe siècle[21].
Pendant larévolution française, le département d'Albigeois créé en 1790 est rapidement renommé Tarn en référence à la rivière principale qui le traverse. En vertu de la loi du28 pluviôse an V, les départements de l'Hérault et du Tarn ont échangé lecanton d'Anglès qui faisait partie du diocèse de Saint-Pons, et lecanton de Saint-Gervais-sur-Mare qui faisait partie du diocèse de Castres.Castres en est la préfecture jusqu'en 1795.
Évêché, Cathédrale Saint Benoît et berges sur l'Agout de Castres, préfecture du Tarn jusqu'en 1795.
À cette date, la tiédeur révolutionnaire convainc les décideurs de confier la préfecture àAlbi. En dépit de plusieurs demandes de Castres pour récupérer la prééminence administrative, la décision restera[22].
Délainage à Mazamet, capitale mondiale de l'industrie lainière.
Sur le plan économique, l'exploitation du charbon deCarmaux, d'abord artisanale, s'intensifie à partir de la concession accordée par Louis XV àGabriel de Solages. Il crée lacompagnie minière de Carmaux et une verrerie ; il alimente en charbon laSociété des Hauts-Fourneaux, forges et aciéries du Saut-du-Tarn àSaint-Juéry. Face au coût du transport vers Bordeaux, il privilégie un usage local et l'exportation de produits manufacturés plus rémunérateurs. L'arrivée du chemin de fer fera décoller l'exploitation minière. Dans le sud du département, les protestants plus instruits créent une bourgeoisie industrieuse qui met en valeur les atouts locaux. La laine de l'élevage local montagnard devient une matière première textile importante. Le travail des peaux et du cuir se développe grâce à l'énergie des moulins installés le long des rivières.Mazamet se spécialise dans le délainage des peaux et on y parle d'unerévolution industrielle, Castres dans le textile etGraulhet dans le travail du cuir.
LaPremière Guerre mondiale est un événement tragique. Le nombre de soldats morts au front marque l'époque. Castres subit une explosion dans la manufacture d'explosifs de Mélou en 1917. Elle fera 4 morts et 21 blessés, et le quartier est sinistré[24].
L’archevêque d’Albi,Jean-Joseph Moussaron, proteste ouvertement dès 1942 contre les persécutions à l’encontre desJuifs. Il organise parallèlement l’accueil clandestin de réfugiés juifs dans certaines institutions catholiques de la région et nomme secrètement des aumôniers dans les maquis[25]. Les petits séminaires deCastres[26] et dePratlong deviennent le refuge de professeurs et d’élèves juifs ainsi que deRésistants et servent d'infirmerie aumaquis de Vabre à partir de l'hiver 1943[27]. Arrêté par laGestapo le 12 juin 1944 puis incarcéré àToulouse,Jean-Joseph Moussaron est accueilli triomphalement par les albigeois à sa libération.
En 1942, la zone sud est envahie par les occupants allemands. Cet événement et la réquisition des jeunes pour leservice du travail obligatoire alimente la résistance tarnaise en recrues. LesMaquis de Vabre[28], de lamontagne Noire[29] oude la Grésigne ont fortement compliqué la tâche des occupants. En 1944, il fait partie des départements libérés par lesforces françaises de l'intérieur : la libération de Carmaux, grâce à des maquis venus en renfort, est le siège de durs combats. Une fois la bataille gagnée, les opérations seront plus facile et la garnison de Castres se rend sans combattre. Après huit jours de batailles rangées et d'actes deguérilla, 92 maquisards et 14 civils sont tués contre 165 dans les forces d'occupation[30].
Proposé parRobert Louis, non officiel. « D’or au chef-pal degueules chargé d'une croix clêchée, vidée et pommetée de douze pièces d’or »
Ce blason du Tarn reprend les couleurs duLanguedoc auquel il appartenait avant laRévolution, gueules àcroix occitane d'or. La couleur rouge prend la forme d'un « T » majuscule.
La partie sud-est du département est la plus élevée. Au sud, lamontagne Noire présente une ligne continue abrupte qui sépare le Tarn de l'Aude. Elle atteint 1 211 m aupic de Nore. À l'est, le relief descend régulièrement desmonts de Lacaune, plateau montagnard vers leSégala, zone vallonnée et la rivièreViaur qui le coupe du Ségala aveyronnais. Au nord-ouest, laforêt de Grésigne occupe un point haut à 523 mètres à l'arbre de la Plane, proche d'un plateau calcaire qui constitue la pointe sud-est descausses du Quercy.
Au centre, à l'ouest et au sud-ouest, le relief est moins marqué : les pentes se succèdent entre des cuestas et falaises abruptes ou des collines au relief plus doux, dans une roche tendre modelée par l'érosion. Ce paysage est creusé de larges plaines alluviales de part et d'autre des rivièresTarn,Agout etDadou. La largeur de la vallée du Tarn atteint 10 kilomètres près de Gaillac[32].
Le massif Central est représenté par lamontagne Noire, séparée par unfossé d'effondrement où coule leThoré desmonts de Lacaune. Ce dernier se poursuit au nord par leségala d'altitude décroissante mais à l'histoire commune. Ces zones viennent de sédiments dupaléozoïque plissés à la naissance du massif Central lors de l'orogenèse hercynienne. Après érosion lors dumésozoïque, l'orogenèse alpine rajeunit le vieux massif, lui restituant un relief plus élevé. Ces épisodes de plissements et cassures ont donné desschistes,grès etgneiss. Ponctuellement, quelquesplutons granitiques affleurent. Le plus grand a donné le massif duSidobre entre Castres et Lacaune.
La partie ouest appartient au bassin aquitain. Ce sont desroches sédimentaires détritiques issues du démantèlement du relief de l'est par l'érosion :molasses etargiles à graviers. Ces roches plus ou moins anciennes ont été peu touchées par lesorogenèses de l'époquehercynienne puisalpine. Au nord-ouest, le massif de la Grésigne est une zone passionnante pour les géologues par l'ancienneté des sous-sols sédimentaires et les accidents géologiques qu'ils ont subi : plissements, érosion, soulèvement, cassures[32]...
Les vallées creusées par les rivières sont encaissées dans la partie orientale dure, et plus larges avec des terrasses dans les coteaux molassiques. Ces dernières sont constituées de couches horizontales d'argiles, limons, sables et graviers[33]. La plus haute terrasse comporte des sols lessivés de type boulbènes. Sa mauvaise fertilité explique la présences de forêts àGiroussens ou à Sivens, commune deLisle-sur-Tarn[32].
Des carrières ont longtemps été exploitées localement pour la construction : pierre de taille,ardoise et argile pour brique et tuiles. Elles ont fermé à l'exception de celles qui extraient le granite du Sidobre[35]. Les matériaux de construction récents utilisent le sable et le gravier extraits de carrières par concassage ou de gisements dans les terrasses alluviales.
La principale rivière est leTarn. Il draine une grande partie du département avec son affluent majeur, l'Agout. Ce dernier, né dans lesmonts de Lacaune, reçoit les eaux duThoré et duSor rive gauche, et celles duDadou, rive droite.
Ces cours d'eau ont vu les redoutables crues comme celle desinondations de mars 1930 dans le Tarn[37] écrêtées par des barrages. Outre leur rôle régulateur du débit, ils constituent des réserves d'eau pour l'adduction d'eau potable, d'eau pour l'irrigation, la production d'électricité et sont souvent aménagés pour l'accueil de bases nautiques :barrage de la Raviège et sur l'Agout,barrage du Laouzas sur laVèbre,barrage des Cammazes sur le Sor, Barrages de Rassisse (ou Razisse) et la Bancalié sur le Dadou, barrage des Saints-Peyres sur l'Arn,barrage de la Roucarié etlac de Fonbonne sur leCéret. Le plus ancien est lebarrage de Saint-Ferréol qui partage ses rives avec laHaute-Garonne, et l'aude, construit parPierre-Paul Riquet pour assurer l'approvisionnement en eau ducanal du Midi. Depuis 1997, le barrage est inscrit au titre desmonuments historiques[38] et fait partie des Grands Sites Occitanie. Le projet dubarrage de Sivens sur le Tescou a été très médiatisé par les affrontements juridiques et physiques entre partisans et adversaires.
Au nord du département deux rivières se jettent dans l'Aveyron, ce sont laVère et leCérou.
Le Tarn est soumis à trois types de climats distincts dont la limite est floue et progressive.
Le climat océanique dégradé concerne le nord-ouest du département. Les hivers sont doux et pluvieux et les étés chauds avec une tendance orageuse. L'Autan amène une influenceméditerranéenne par uneffet de foehn. Il est violent dans la région de Castres, plus modéré au nord où ses effets sont favorables à la maturité du raisin duvignoble gaillacois. Il souffle en moyenne 60 jours par an.
Le climat continental dégradé (ou montagnard) affecte la partie sud-est du département. Il est influencé par la proximité du Massif Central. C'est là qu'il neige le plus sur le Tarn, et qu'il fait le plus froid l'hiver. Desépisodes méditerranéens peuvent affecter le sud-est entreMazamet etLabastide-Rouairoux. Un gradient de température négatif continu va de Lavaur à Lacaune[c 2].
Le climat méditerranéen dégradé concerne le nord-ouest du département avec un important ensoleillement (Albi, 2 450 heures) et des températures relativement douces toute l'année.
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
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352 718
359 232
359 223
358 757
346 739
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
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1936
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339 369
332 093
330 533
324 090
295 588
301 717
302 994
297 871
298 117
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
308 197
319 560
332 011
338 024
339 345
342 723
343 402
365 335
377 675
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
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386 448
393 572
396 168
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(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[40] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[41] puis population municipale à partir de 2006[42].)
Le Tarn possède dix sites classésnatura 2000. Ces zones sont concernées par une gestion extensive de l'agriculture avec des pratiques préservant l'environnement, l'information des usagers des sites sur leur fragilité et la conciliation des activités économiques et l'accès aux promeneurs.
Unhéron pourpré capturant un alevin desandre dans le département du Tarn. Juillet 2012.
La faune sauvage est variée en fonction des espaces naturels ou modifiés par l'homme. Les animaux les plus connus sont ceux qui servent de gibier : sangliers, cerfs, chevreuils, lièvres...
À Albi, dessilures sont devenus célèbres depuis que des scientifiques sont venus étudier leur méthode de chasse au pigeon que les poissons gobent au bord de l'eau[43]. Dans la même ville, desfaucons pèlerins ont élu domicile sur les toits de la cathédrale. La mairie d'Albi a fait installer des caméras et un blogue leur est consacré pour suivre les nichées[44].
Les espaces boisés naturels majeurs sont ceux de laforêt domaniale de Grésigne, la forêt de Sivens, la forêt de la Montagne noire et celle des Monts de Lacaune. Ailleurs, quelques bois signalent des espaces incultes ou les rives des cours d'eau.
Destourbières, présentes dans le sud-est du département, représentent une biodiversité fragile. Cesbiotopes sont situés majoritairement dans les monts de Lacaune, mais aussi dans le Sidobre, la montagne Noire et les monts d'Alban. Ils sont caractérisés par une humidité permanente liée à un climat frais et arrosé, uns situation en point bas abondamment pourvu en eau de ruissellement et un sous-sol acide. Ce milieu est menacé par le drainage, la plantation de résineux et l'abandon du pâturage naturel[45].
La place de l'agriculture dans le Tarn est importante. La partie montagneuse est affectée à l'élevage : les sols riches et l'eau abondante permettent une bonne pousse de l'herbe qui supporte mieux le climat plus froid que les grandes cultures. LeSégala, ancien fournisseur de bovins de travail, est une terre de tradition d'élevage bovin, laitier et boucher. Lesmonts de Lacaune ont donné leur nom à la brebislacaune dont le lait sert à élaborer le fromage deroquefort.
La partie occidentale du département est cultivée pour produire des céréales (blé,triticale,maïs), des oléagineux (colza,tournesol) et des protéagineux (luzerne,soja). À Gaillac, le vignoble bimillénaire occupait3 923ha en 2008[46].
En 2013, le département était placé en deuxième place régionale pour l'élevage, derrière l'Aveyron au niveau de la population bovine (152 000 bovins dont 20 500 vaches laitières et 56 400 vaches allaitantes et de la population ovine. (317 500 ovins dont 204 000 brebis[48]). Les vaches produisent1 250 000hl de lait, les brebis 265 000 et les chèvres 71 000[49].
Vieilles maisons sur l'Agoût de Castres dit la « Petite Venise du Languedoc » en 2021
Ces secteurs ont subi réorganisation des filières, délocalisations et fermetures. Le Tarn a dû créer de nouvelles activités et recomposer une industrie prospère.
Laverrerie ouvrière d'Albi est l'héritière d'une longue tradition verrière du Tarn[52] alors que leslaboratoires Pierre Fabre de Castres sont un groupe pharmaceutique et cosmétique datant seulement d'une cinquantaine d'années[53].
Le prix de l'immobilier a beaucoup augmenté dans le Tarn entre 1999 et 2007, passant d'un indice 100 à un indice 250. En 2009, cet indice était de 220, 240 en 2011 et environ 225 en 2015.
Le tourisme est un axe de développement important. Même sans accès à la mer ni à la montagne, le tourisme culturel côtoie le tourisme vert et sportif, permettant une bonne répartition de l'accueil dans le département entre hôtellerie et camping. L'accueil à la ferme est également important, permettant de mettre en valeur la cuisine tarnaise et la vente de ses produits[69].
Le sud-est du département appartient auparc naturel régional du Haut-Languedoc. L'aire délimitée englobe des zones vertes ou arides sauvages. Les villages offrent produits régionaux et activités aux visiteurs : culturelles, découverte du milieu naturel ou sportives[73].
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
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Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
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Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
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Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
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(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[40] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[74] puis population municipale à partir de 2006[75].)
Histogramme de l'évolution démographique
En 2022, le département comptait 396 168 habitants[Note 5], en évolution de +2,52 % par rapport à 2016 (France horsMayotte : +2,11 %).
La démographie du Tarn est caractérisée par une faibledensité et une population stable depuis lesannées 1980 qui connaît un regain de croissance dans les années 2000, mais est vieillissante.
Le département a été créé par décret du. Il comporte alors cinq districts (Albi, Castres, Lavaur, Gaillac, Lacaune)[76]. Le premier recensement sera réalisé en1801 et ce dénombrement, reconduit tous les cinq ans à partir de1821, permettra de connaître plus précisément l'évolution des territoires.
Avec 335 844 habitants en 1831, le département représente 1,3 % de la population française, qui est alors de 32 569 000 habitants. De 1831 à 1866, il va gagner 19 669 habitants, soit une augmentation de 0,17 % moyen par an, égal au taux d'accroissement national de 0,48 % sur cette même période.
Le département perd 28 628 habitants entre la Guerre franco-prussienne de 1870 et la Première Guerre mondiale, soit une baisse de 8,12 % alors qu'il est de 10 % au niveau national. La population gagne 0,77 % pour la période de l'entre-deux guerres courant de 1921 à 1936 parallèlement à une croissance au niveau national de 6,9 %.
À l'instar des autres départements français, le Tarn va ensuite connaître un essor démographique, toutefois modéré, après la Seconde Guerre mondiale.
En six ans, de 2014 à 2020, sapopulation s'est accrue de près de 6 600 unités, c'est-à-dire de plus ou moins 1 100 personnes par an. Mais cette variation est différenciée selon les314 communes que comporte le département.
La population du département est plus âgée qu'au niveau national.En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 30,4 %[POP 2], soit en dessous de la moyenne nationale (35,3 %[I 1]). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 32,4 % la même année[POP 2], alors qu'il est de 26,4 % au niveau national[I 1].
En 2020, le département comptait 188 693 hommes pour 202 373 femmes[POP 3], soit un taux de 51,75 % de femmes, légèrement supérieur au taux national (51,63 %).
Les pyramides des âges du département et de la France s'établissent comme suit.
Pyramide des âges du département duTarn en 2021 en pourcentage[POP 3]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,2
90 ou +
2,8
9,5
75-89 ans
12,2
19,6
60-74 ans
20,1
20,7
45-59 ans
20,1
16,7
30-44 ans
16,3
15,4
15-29 ans
13,3
17
0-14 ans
15,1
Pyramide des âges de laFrance entière en 2021 en pourcentage[I 1]
Le Tarn est situé au cœur de l'Occitanie. Lelanguedocien est une variante dialectale de l'occitan. Même si le nombre de locuteurs a beaucoup baissé, un effort de maintien avait été entrepris dans les années 1930 : le parler paysan a laissé la place à un renouveau culturel après laSeconde Guerre mondiale. L'occitan s'est enrichi d'uninstitut d'études occitanes qui a codifié la grammaire et unifié le vocabulaire issu d'un parler aux accents multiples. Depuis le début duXXIe siècle, des panneaux bilingues aux entrées d'agglomération sont apparus, et des cours sont dispensés[a 1]. Lerégionalisme occitan est stimulé par radioalbigés, albigeois en français, radio locale associative[77]. À Cordes-sur-Ciel, l'association Cordae et le groupela Talvera, œuvrent en commun. Les concerts en occitan des débuts, en 1981, se sont enrichis d'un travail de recherche et de diffusion sur les anciens poètes et chansonniers de langue occitane, la création poétique et musicale, la connaissance de la musique ancienne et des instruments qui lui sont associés et la formation pour faire vivre cette culture au-delà des générations[78].
La culture occitane dans le Tarn doit aussi à d'autres personnages marquants (liste non exhaustive) :Daniel Loddo, membre de la Talvera,Louisa Paulin, poétesse réalmontaise,Georges Blanc, écrivain-philosophe-traducteur français-occitan,Auger Galhard, poète rabastinois duXVIe siècle,Mathieu Blouin, rapporteur des guerres de Religion en Languedoc,Historio vertadieiro de las causos pus memourablos fachos a la vilo de Gailhac en Albigés duran lous troubles de Franso (histoire véritable des causes les plus mémorables arrivées en la ville de Gaillac en Albigeois durant les troubles de France)...
D'aprèsAbel Hugo, vers 1835, le dialecte en usage dans le département du Tarn était le langage de tous les habitants des campagnes ; ils entendaient difficilement la langue française et ne la parlait presque jamais. À la même époque, le peuple des villes entendait bien le français, mais le parlait mal. Il s'exprimait communément en dialecte[79].
Laloi Deixonne de 1951 sur l'enseignement des langues et dialectes locaux à l'école est nommée du nom du député du TarnMaurice Deixonne qui l'a portée.
Lenationalisme occitan est un mouvement politique qui vise à obtenir l'autonomie de l'Occitanie, voire son indépendance. Ce mouvement est marginal dans la population tarnaise : en 2014, lors des élections européennes, la liste « Occitanie, pour une Europe des peuples. (Occitània, per una Europa des pòbles) » a recueilli 0,02 % des suffrages[80].
La partie orientale du département, terre montagneuse d'élevage, est lié à la charcuterie. Lejambon de Lacaune en est le fleuron, utilisé en cuisine dans de nombreuses recettes. À ses côtés, le galabard,boudin à la viande, lefetge ou foie salé, lessaucisson et saucisse de Lacaune et lemelsát, sorte de saucisse, sont des spécialités locales. La cuisine albigeoise utilise souvent le jambon ou les lardons pour graisser marmite et poêle à frire. La viande de marques Le Veau d'Aveyron & du Ségala[81] et Agneau fermier des pays d'Oc[82] sont des produits labellisés. La partie occidentale est le domaine des céréales et de l'élevage volailler qui lui est associé. Poulets et canards sont fréquents et la graisse de canard a une place importante en cuisine. Le Tarn appartient aux délimitationsIGP ducanard à foie gras du sud-ouest[83] et des volailles duLauragais[84] et duLanguedoc[85]. Les légumes frais sont très utilisés dans la cuisine estivale. L'hiver, les plats mêlant viande et légumes sont courants, dont lecassoulet local ou le févoulet, son cousin à base de fèves.
Les fromages sont principalement des fromages de chèvre de typecabécou et leroquefort. Ce dernier, s'il est exclusivement affiné dans les caves deRoquefort-sur-Soulzon, n'en est pas moins un fromage partiellement tarnais au vu du nombre de producteurs de lait de brebis et de la racelacaune exclusivement utilisée pour son élaboration[87].
La pâtisserie départementale comprend des desserts qui dérivent de pâte à pain parfumée ou feuilletée au beurre, tels lepoumpet ou lacroustade aux pommes ou au raisins secs. Des petits gâteaux comme lepetit janot[88], lanavette et lagimblette d'Albi, lescroquants de Cordes ou lescurbelets[89] accompagnent café ou vin blanc en fin de repas.
Yves Thuriès est un des cuisiniers tarnais le plus connu. Deux fois élumeilleur ouvrier de France dans les catégories pâtisserie-confiserie et glaces-sorbets-crèmes glacées en 1976, il a créé une chocolaterie[90] et le musée des arts du sucre et du chocolat de Cordes-sur-Ciel[91].
L'architecture ancienne se répartit en trois grands ensembles : labrique foraine, la pierre calcaire blanche et la pierre grise schisteuse ou granitique. La première domine dans la vallée du Tarn et secondairement dans celle de l'Agout. Elle donne des villes rouges à toiture entuile canal de même origine et couleur. Dans les campagnes, la brique en terre crue, moins chère, est encore visible sur des constructions agricoles annexes. La pierre blanche domine les coteaux molassiques de l'ouest du département. Elle se taille bien pour encadrer les ouvertures et sert à orner les encadrements sur les maisons et églises en brique. La couverture est de tuile canal. Ponctuellement, la présence de grès rougeâtre permet de bâtir aussi, Cordes-sur-Ciel et Réalmont en sont des exemples. La partie orientale du Tarn est en pierre grise. Proche de la région de l'argile, les toitures sont en tuiles, mais dans les Monts de Lacaune, l'ardoise donne une unité grise. Le granite permet des encadrements d'ouverture de grande taille et solides.
De nombreuses habitations de ville anciennes sont àcolombage dans toutes les zones. Elles témoignent d'une époque où le bois était le matériau le plus abordable.
Evêché de Castres construit au XVIIe siècle par Jules Hardouin-Mansart et André Le Nôtre.
Palais épiscopal deCastres abritant le Musée Goya depuis 1947.
Quelques éléments d'architecture contemporaine ont été construits. À Albi, le quartier des cordeliers est la zone avant-gardiste de la ville. Il comporte la médiathèque Pierre-Amalric due à l'architecte Pierre Brunerie et inaugurée en 2001[92]. De l'autre côté de la rue, un complexe regroupe un théâtre et un cinéma. Le bâtiment dessiné parDominique Perrault est mis en service en février 2014[93].
Viaduc du Viaur.
Centrale électrique de Carmaux.
Place Jean-Jaurès de Castres.
Médiathèque Pierre-Amalric d'Albi.
Jules Hardouin-Mansart, architecte, etAndré Le Nôtre, jardinier du roi, ont dessiné lepalais épiscopal[94] et lesjardins de l'Évêché[95] de Castres.Jean-François Mariès est connu pour avoir écrit une lettre demandant l'abandon de la démolition de la cathédrale d'Albi décidé sous la Révolution[96], puis pour avoir initié des travaux d'aménagement du vieil Albi[97].Pierre Amalric, Albigeois d'adoption, a été mécène de la préservation du centre ancien d'Albi et initiateur de l'association pour la sauvegarde du vieil Alby[98].Charles Portal a fait un gros travail d'historien et de préservation du patrimoine bâti de Cordes-sur-Ciel. Il est à l'initiative de la création de l'association des amis du vieux Cordes et du musée qui porte son nom[99].
Les bibliothèques sont nombreuses. Initialement reliées par la bibliothèque départementale permettant de mutualiser les collections, elles ont été reprises par les intercommunalités sous le vocable de médiathèque, ajoutant presse et outils vidéo à l'édition papier classique.
Jean Noël Dominique Escande (1933-2016), écrivain, historien, a collaboré a plusieurs ouvrages collectifs (La Chartreuse de Saix, Jean Valette, la cuisine tarnaise...), a publié des articles dans les revues locales (Sud-Tarn tribune, Les cahiers tarnais, la revue du Tarn...) et a fait paraitre, d'après des correspondances inédites, plusieurs ouvrages sur l'histoire dans le Tarn ( "Escoussens sous la royauté", "Escoussens sous la révolution", "Le Languedoc en Carmagnole", "Les papiers d'Anarcharsis Combes", " Le Vent du Boulet", "Le Journal de Mathieu", " l'Enfance de Clément") disponibles auxÉditions Château d'Escoussens.
Casimir Ferrer, peintre et sculpteur né àTrébas, a installé son atelier àSaint-Juéry. Une de ses œuvres, Le menhir, est visible sur la commune de Saint-André[101].
Jean Noël Dominique Escande (1933-2016), dessinateur, peintre.
Daniel Loddo et la Talvera militent en musique pour la conservation du patrimoine occitan. Claire, du duo féminin d'accordéon burlesqueLes Délinquante, est albigeoise.
L'expédition de Lapérouse partie en 1786, avait une mission scientifique d'exploration. Elle emmenait des botanistes et zoologistes chargés de noter les êtres vivants rencontrés et devait reconnaître les limites des côtes de l'Océan Pacifique et des archipels qui l'occupent.Jean-François de Lapérouse était leur chef, choisi pour ses qualités humaines et son expérience de la navigation.Paul de Viviès est unmétéorologue qui mena en 1949, une expédition dans lesterres australes et antarctiques françaises, notamment sur l'île Amsterdam où une base scientifique porte son nom.Jean-Louis Étienne, médecin et aventurier, est un explorateur des régions désertiques et un scientifique préoccupé d'environnement. Il a mené des expéditions entre 1986 et 2010.
À partir des débuts de l'aviation, mécaniciens et pilotes explorent les airs. Deux Tarnais firent partie des débuts de l'aéropostale :Gaston Vedel, aviateur[104] ouLouis Cavaillès, mécanicien[105].
L'Église catholique dans le Tarn comporte trois cathédrales àAlbi,Castres etLavaur, issues de l'ancienne organisation à trois diocèses. Seule celle d'Albi est le siège de l'archidiocèse du Tarn. De nombreuses églises représentent les paroisses. Chaque commune a au moins la sienne.
Historiquement, le sud du département est un bastion du protestantisme. Cette implantation de longue date se présente sous la forme de la présence de temple dans de nombreuses communes, même petites. Les églisesévangéliques[107],réformée.
Quelques protestants tarnais sont passés à la postérité.Guillaume de Nautonier de Castelfranc est un pasteur et astronome.Jean de Ligonier, protestant castrais, a fui les persécutions à 20 ans. Accueilli enAngleterre, il est devenu officier de son armée. Les affairesCalas etSirven, portées par Voltaire, ont défrayé la chronique des années 1760-1765, obligeant la justice à plus de retenue contre les protestants.
Cette religion récente dans le Tarn est essentiellement liée à l'immigration de travailleurs issus de l'Afrique du Nord auXXe siècle. Desmosquées et lieux de prière sont implantés dans les villes d'Albi, Aussillon, Castres, Gaillac, Graulhet, Labruguière, Lavaur, Mazamet et Saint-Juéry[109].
Le club de Gaillac a donné le nom deBernard Laporte au stade Laborie en 2003, et celui de Castres a donné le nom dePierre Fabre au stade Pierre-Antoine en 2017.
Stade Pierre-Fabre àCastres où évolue le CO en Top 14 et Coupe d'Europe
Victoire de l'US Carmaux à domicile sur leStade toulousain 15-0 en Championnat de France1967.
Le clubAlbi Rugby League XIII a remplacé leRacing Club albigeois XIII en 2008. Ce dernier a longtemps constitué l'un des clubs les populaires comme en témoigne les cinq titres deChampionnat de France remportés en 1938, 1956, 1958, 1962 et 1977, ainsi qu'uneCoupe de France en 1974.
Le Lavaur Football Club devient en Juin 2023 le club référence du département avec ses seniors 1 en Régional 1 (seule équipe du Tarn). Son école de football a été récompensée par le label Excellence (médaille d’argent) et sa section féminine par la médaille de bronze.Le district du Tarn possède 19 écoles de football labelliséesFFF[118].
Nabil Taïder natif de Lavaur, commence le football à l'âge de six ans auCastres FC[120]. Repéré dans les équipes de jeunes du Castres FC parErick Mombaerts, il intègre le centre fédéral de préformation de Castelmaurou[121] à l'âge de treize ans.
Le cycliste mazamétain Laurent Jalabert, commentateur sportif sur France Télévision.
Le relief varié du Tarn offre des routes variées pour la pratique du cyclisme, mais le département ne possède pas devélodrome.
Le cyclisme de route a donné quelques grands champions comme le CastraisJacques Esclassan, les frères de MazametLaurent Jalabert ouNicolas Jalabert. Plus récemment on retrouve l'AlbigeoisLilian Calmejane vainqueur d'étape sur le Tour de France. Le développement d'autres formes de cyclisme comme le cross ou la descente permet de varier les compétitions.
Lejudo et letennis sont des sports bien représentés et l'équitation est bien répartie dans tout le département, entre centre équestres ou tourisme équestre.
Lecircuit des Planques, entre Albi etSaint-Juéry, a accueilli 17 grands prix de 1933 à 1955. L'actuelCircuit d'Albi du Séquestre l'a remplacé en 1959, le premier étant trop dangereux.
L'artère principale du département est l'axeToulouse-Lyon via la A68 (et la RN88 entièrement en 2x2 voies dans le département) desservant Saint-Sulpice, Gaillac, Albi etCarmaux. Depuis les années 1990, le pôle Castres-Mazamet constate le développement économique du nord du département grâce à cette autoroute et se sent écarté. Un projet d'axe A68-Puylaurens-Castres se met en place. Après 20 ans d'évolution du projet, de recherche de financement, de choix du parcours et de consultations[134], en 2015, le dossier est bouclé. Seule l'enquête publique reste à venir avant le début des travaux[135], même si les détracteurs soutenus par des candidats aux élections départementales continuent à mobiliser contre le projet[136]. Le 12 septembre 2022, leConseil national de la protection de la nature rend un avis défavorable sur le projet d'autoroute A69, l'objectif de démarrer les travaux en 2023 est cependant maintenu[137].
Le conseil général a favorisé la réalisation d'un transport d'autobus public départemental, nomméTarnbus[138]. Pour réduire le nombre de véhicules sur les grands axes, des aires de covoiturage ont été mises en place, en particulier aux bretelles d'accès de l'A68[139].
Lors de la construction du réseau ferré, le Tarn était séparé entre lacompagnie d'Orléans et lacompagnie du Midi. Cet état de fait explique la présence de deux gares dans une ville de la taille d'Albi.
De laligne de Castelnaudary à Rodez, il ne reste que la portion Albi-Rodez. La plateforme de la portion Albi-Laboutarié-Castres a été transformée en voie verte pour les bicyclettes et amateurs dejogging. la portion Castres-Castelnaudary a été déferrée. Laligne de Castres à Bédarieux a été réduite à la section Castres-Mazamet. Laligne de Brive-la-Gaillarde à Toulouse-Matabiau via Capdenac traverse le Tarn entre Saint-Sulpice et Milhars. Sur cette ligne, à la gare de Tessonnières, se greffe l'embranchement pour Albi.
La longueur du réseau tarnais était de 206 kilomètres en 2013[140]. 18 gares sont desservies par ces lignes.
Les trains circulant dans le Tarn sont essentiellement desTER Occitanie[141]. Ils roulent sur une ligne en Y. La branche commune va de Toulouse à Saint Sulpice ; des travaux y ont été menés entre 2011 et 2013 pour doubler partiellement la voie[142]. De là, la branche sud rejoint Lavaur, Vielmur, Castres, Mazamet. La branche nord passe par Rabastens, Lisle-sur-Tarn, Gaillac, Tessonnières, Marssac, Albi et Carmaux ; la ligne se prolonge vers l'Aveyron et Rodez. À Tessonnières se rattache une ligne qui va vers Capdenac. Une liaison grande ligne qui dessert le Tarn nord via le réseau intercités (Ligne Albi-Carmaux-Rodez-Capdenac-Figeac-Paris) est localement appelé le « train de Jaurès » : c'est un descendant du train que prenait le député de Carmaux pour aller siéger à Paris.
Les anciens autorailsX 2800 ont disparu au cours des années 2000. Les couplagesX 2100-XR 6000 etrames réversibles régionales tractées l'ont été dans la première moitié des années 2010. Le matériel plus récent n'a pas toujours été à la hauteur des attentes et les automotricesX 72500 ont été revendues à d'autres régions, après moins de vingt ans de service. Les autorailsX 73500 et automotricesautorails grande capacité (AGC) etRégiolis constituent le parc opérant sur le Tarn en 2019.
La ligne Albi-Laboutarié-Castres, déferrée, a été remplacée par une voie verte destinée aux randonneurs non motorisés[143]. L'ancienne ligne à voie métrique Castres-Lacaune a été déferrée en 1962, et la plateforme partiellement récupérée pour élargir des routes qui la longeaient. Il subsiste aujourd'hui des ponts et arrêts.
Trois réseaux de trains miniatures sont ouverts à la visite. Ils sont gérés sous le régime associatif : le rail miniature castrais[144], letrain miniature gaillacois[145] et le petit train de la Portanelle à Gaillac[146].
Le seul aéroport commercial tarnais est celui de Castres-Mazamet. Il propose trois vols dans chaque sens vers et en provenance deParis-Orly du lundi au vendredi et un vol dans chaque sens le dimanche à la date du 4 mars 2015[147].
L'ancien aéroport d'Albi a été fermé au trafic commercial régulier en 1995. En 2003, un audit financé par la chambre de commerce et d'industrie, le conseil général et mairie d'Albi a démontré la nécessité de rallonger la piste de 400 mètres. Ce coût prohibitif a fait envisager la fermeture[148]. Un comité de défense a été monté, mettant en avant la pérennité d'un site centenaire. En 2010, des élus locaux ont rétorqué que le coût de fonctionnement est élevé pour une structure morte avec l'arrêt des vols réguliers. Les idées de valorisation du site sont nombreuses et les40 hectares du site sont convoités[149].
Une gabarre touristique à Albi s'apprête à passer sous lePont vieux vers l'aval.
Depuis l'époque gallo-romaine, le Tarn a relié l'Albigeois à Bordeaux. Soumises aux caprices des eaux du Tarn, lesgabarres descendaient vin et céréales deGaillac vers la Garonne, avec des ports àLisle-sur-Tarn etRabastens. Des chaussées et écluses ont été construites a ces emplacements pour ralentir les crues, mais des querelles existaient en période d'étiage entre meuniers et bateleurs sur l'usage de l'eau stockée. Au cours duXIXe siècle, des projets de canal ou d'aménagement du lit de la rivière ont permis d'envisager de rallonger la navigation jusqu'à Albi, voire ausaut du Tarn. Ces projets couteux tardent à être se mettre en place et l'arrivée du chemin de fer à Albi en 1854 ruine les espoirs des bateliers. En 1926, le Tarn est déclassé des voies navigables françaises et les éléments présents sur le quai Saint-Jacques de Gaillac sont emportés par la crue des 2 et 3 mars 1930.
Ce passé révolu laisse des lieux de promenade au bord de l'eau avec les quais de Gaillac, Lisle-sur-Tarn et Rabastens, des restes dechemins de halage et des écluses[150].
Entre Albi et Aiguelèze (base nautique sur le Tarn sur la commune deRivières) circule une gabarre l'été. Elle permet de découvrir les berges du Tarn depuis la rivière avec sites naturels, pont de Marssac et berges du Tarn à Albi, incluses dans le classement au patrimoine mondial de lacité épiscopale[151]. À Castres, lecoche d'eau « Le Miredames » fait découvrir le centre-ville de Castres et la zone verte du parc de Gourjade[152].
Depuis le, le département du Tarn compte 14 établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre dont le siège est dans le département (3 communautés d'agglomération et 11 communautés de communes), dont 2 qui sont interdépartementaux. Par ailleurs 15 communes sont groupées dans 2 intercommunalités dont le siège est situé hors département.
Le nombre decantons du Tarn était de 46 jusqu'en 2014. À cette date, il a été réduit de moitié, chaque canton ayant un binôme homme-femme élu commeconseiller départemental. Depuis 2017, le conseil départemental est présidé par Christophe Ramond[162].
Caserne du groupement de gendarmerie du Tarn à Albi.
Le Tarn rural est pris en compte par lagendarmerie départementale. Le Siège du groupement départemental est situé à Albi. Trois compagnies sont basées à Albi, Gaillac et Castres. Elles comportent chacune unpeloton de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie dit PSIG chargé de l'appui aux brigades et une brigade de rechercher chargée plus particulièrement des enquêtes. Le département comporte 23 brigades et un escadron de sécutité routière divisé en deux pelotons motorisés. Trois équipes cynophiles sont incluses dans chaque PSIG. Au total, 628 personnes gèrent un territoire qui représente 74 % de la population tarnaise[170].
Le SDIS est commandé par l'état-major d'Albi. Le territoire est divisé en trois groupements qui prennent en compte les centres d'incendie et de secours, localement appelées casernes des pompiers. Le groupement nord, basé à Albi, chapeaute les centres d'Alban, Albi, Carmaux, Cordes-sur-Ciel, Lacaune, Murat-sur-Vèbre, Réalmont, Saint-Juéry et Valence-d'Albi. Le groupement sud basé à Castres, concerne les centres d'Anglès, Brassac, Castres, Dourgne, Labastide-Rouairoux, Labruguière, Lacrouzette, Mazamet, Montredon-Labessonnié, Puylaurens et Sorèze. Le groupement ouest est basé à Gaillac. Il concerne les centres de Cahuzac-sur-Vère, Castelanu-de-Montmiral, Gaillac, Graulhet, Lavauc, Lisle-sur-Tarn, Rabastens, Saint-Paul-Cap-de-Joux, Saint-Sulpice, Salvagnac et Vaour[172].
Le nombre d'interventions annuelles se situe autour de 20 000 entre 2013 et 2015, réparties en 2015 pour 75,1 % d'aide à la personne, 8,6 % d'accidents de la circulation, 8,4 % d'incendies et 7,9 % autres[173].
Le département fait partie de l'académie de Toulouse. Il comptait, en 2014, 322 écoles primaires, 281 publiques et 19 écoles privées[176] pour 35 318 élèves[177], 31 collèges publics et 11 privés, 17 lycées généraux et professionnels publics et 13 privés[178] pour 29 701 élèves[179].
Les sites d'enseignement supérieur d'Albi et Castres appartiennent aucentre universitaire Jean-François-Champollion. Ce pôle d'enseignement supérieur a été créé en 2002 sur les sites d'Albi, Castres, Figeac et Rodez. Le site d'Albi occupe l'ancienne caserne Lapérouse et accueille 2 700 étudiants, proposant 4 filières générales : sciences-technologie-santé, droit-économie-gestion, arts-lettres-langues et sciences humaines-sociales[180]. Celui de Castres comporte une école d'ingénieurs informatiques et système d'information pour la santé[181].
Le département du Tarn disposait, en 2006, d'une capacité d'accueil de 1 260 lits répartis pour 1 238 dans les cliniques privées et pour1 022 dans les hôpitaux publics[182]. Les services sont répartis sur onze établissements, hôpitaux et cliniques : quatre à Albi, trois à Castres, un à Carmaux, Gaillac, Graulhet et Lavaur[183]. Pour certains examens fins et pathologies lourdes, ce sont les services de santé de Toulouse qui prennent le relai.
Toujours en 2006, 1 181 médecins étaient en activité, soit 19,1 pour mille habitants, dans la moyenne nationale où le ratio est de 20. Pour les infirmiers, le nombre est de 2 547, soit un ratio départemental de 21,3 pour mille contre 10,7 en France et avec 220 dentistes et 333 kinésithérapeutes. Les pharmacies étaient au nombre de 147, tenues par 403 pharmaciens à côté de 20 laboratoires[182].
85 maisons de retraites[184] disposent de 5 470 lits et du personnel permettant 674 patients hospitalisés à domicile[182].
Les places en centre pour handicapés sont de 998 lits pour adultes et 731 pour enfants[182].
Le généralSalan a porté l'uniforme entre 1917 et 1959. Il est un des participants auputsch d'Alger.Paul Aussaresses, parachutiste de la libération de la France aux guerres de décolonisation, a défrayé la chronique en 2000, en assumant son recours à latorture durant laguerre d'Algérie[185].
↑a etbPopulation municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Rémy Cazals, « Avec les ouvriers de Mazamet dans la grève et l'action quotidienne, 1909-1914 »,Annales : économies, sociétés, civilisations,vol. 35,no 6,,p. 1324-1325(lire en ligne)
↑YvesBénazech, « Bientôt soixante-dix ans : l’explosion du dépôt de munitions de Castres. »,Revue du Tarn,no 127,,p. 443-452(ISSN0763-868X)
↑Collectif sous la direction de Jacques Fijalkow,Vichy, les Juifs et les Justes : l’exemple du Tarn
↑Victor Levasseur.Atlas National Illustré des 86 Départements et des Possessions de la France Divisé par Arrondissements, Cantons et Communes, avec le tracé de toutes les routes, chemins de fer et canaux, Paris: A. Combette, 1854
↑François Gadelle, « Les régimes hydrologiques naturels ou influencés, dans l'extrême sud du massif Central »,Revue de géologie alpine,no 74,,p. 99-109(lire en ligne)
↑Jean-Didier Combes,Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français : Les Protestants du consistoire de Viane-Lacaune (Tarn),vol. CXXVII,
↑« Mosquées Tarn », Site « trouvetamosquee.fr »(consulté le).
↑Olivier Auradou, « Christophe Ramond, président du conseil départemental du Tarn : «Je veux être au-dessus des clivages et des partis» »,La Dépêche du Midi,(lire en ligne)
↑« L'arrondissement judiciaire d'Albi », Site « ca-toulouse.justice.fr », site de la cour d'assise de la Haute-Garonne et les juridictions du ressort(consulté le).
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↑FlorenceBeaugé, « Paul Aussaresses : « Je me suis résolu à la torture... J'ai moi-même procédé à des exécutions sommaires... » »,Le Monde,(lire en ligne)